lundi, août 21, 2006

Liban: toujours fragile, la trêve entre dans sa deuxième semaine


BEYROUTH (AFP) - La trêve qui a mis fin à 34 jours de guerre au Liban est entréelundi dans sa deuxième semaine, mise en péril par l'absence d'une force internationale que l'Onu tente sans succès de constituer pour consolider la paix le long de la frontière israélo-libanaise.
Depuis l'opération commando lancée samedi par Israël en territoire libanais contre le Hezbollah, dont les combattants occupent toujours le terrain en dépit d'un mois d'offensive militaire, le ton est monté entre l'Etat hébreu et le ²Liban qui s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu.
Le Liban a lui tenté de rassurer la communauté internationale qui hésite à envoyer des troupes pour participer à la future force internationale, en l'absence de règles d'engagement précises et de garanties de sécurité.


Son ministre de la Défense Elias Murr a promis dimanche de poursuivre pour trahison toute personne qui violerait le cessez-le-feu pour tirer des roquettes sur Israël,allusion au Hezbollah, à la fois parti politique et puissante organisation armée qui refuse de désarmer dans l'immédiat comme le réclame pourtant la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'Onu.Cible de l'offensive israélienne déclenchée le 12 juillet, la milice chiite a tiré en un mois de guerre 4.000 roquettes sur le nord d'Israël depuis le sud du Liban, sans être mise en déroute.
La résolution 1701 a permis un arrêt des combats, effectif depuis le 14 août, mais sans véritable cessez-le-feu.Une semaine plus tard, plusieurs de ses dispositions essentielles sont toujours lettre morte, dont la création d'une nouvelle force internationale, avec des effectifs de 15.000 hommes et un mandat élargi, le désarmement du Hezbollah et la levée du blocus israélien sur le Liban.
Seul le déploiement de 15.000 soldats libanais dans le sud du pays, fief de la milice chiite, a pu commencer le 17 août.
MaisIsraël, qui a entamé il y a une semaine le retrait graduel de ses troupes, a prévenu qu'il ne céderait la place dans le secteur frontalier qu'après l'arrivée d'une force internationale, afin d'en éloigner le Hezbollah.
"Nous allons continuer à empêcher l'armée libanaise de se déployer à moins de deux kilomètres de la frontière avant le déploiement d'une force multinationale", a déclaré le ministre de la Défense Amir Peretz. "Nous ne permettrons en aucun cas au Hezbollah de s'approcher de la frontière".
Certaines autres dispositions de la résolution, comme l'appel à Israël à cesser ses opérations militaires "offensives", sont sujettes à interprétation.
L'Etat hébreu avait ainsi expliqué que l'opération de samedi dans l'est du Liban visait à "empêcher des livraisons d'armes au Hezbollah de l'Iran et de la Syrie", et ne constituait donc qu'une riposte à "une violation" libanaise de la résolution 1701, quiprévoit un embargo sur la fourniture d'armes au Hezbollah.
L'opération a été qualifiée de "violation" de la trêve par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, alors que l'organisation n'est toujours pas parvenue à rassembler les éléments d'une avant-garde de 3.500 hommes qu'elle veut envoyer dans le sud du Liban avant le 28 août.
Seule la France a envoyé 200 hommes en appui aux Casques bleus de l'actuelle Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), révisant à la baisse ses ambitions alors que l'Onu comptait sur elle pour fournir l'ossature de la force.
L'actuelle Finul, déployée au Liban depuis 1978, compte 2.000 soldats.
Une réunion des pays membres de l'Union européenne sur leurs contributions à la Finul renforcée est prévue à Bruxelles cette semaine, probablement mercredi. Mais de nombreux pays, redoutant de tomber dans un guêpier, hésitent à s'engager militairementsur le terrain et exigent un mandat clair de l'Onu.
Le Premier ministre israélien a souhaité dimanche que l'Italie joue un "rôle primordial" au sein de la force multinationale, mais a refusé toute participation de pays n'ayant pas de relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.
Dimanche, Israël a annoncé qu'il poursuivrait ses opérations militaires au Liban pour empêcher les fournitures d'armée au Hezbollah, et s'est dit prêt à un "second round" des hostilités.
"Nous allons examiner ce qui est apparu comme un échec. Nous allons tout mettre sur la table, car notre devoir est de nous préparer à un second round", a dit Amir Peretz.
La récente offensive, qui a coûté la vie à près de 1.300 personnes au Liban et à plus de 150 Israéliens, et provoqué d'énormes destructions au Liban, n'a pas permis à l'armée israélienne de venir à bout de la résistance du Hezbollah, et agravement ébranlé le gouvernement.
Pour la première fois, un général israélien a reconnu dimanche que le commandement avait fait preuve "d'arrogance" au cours de la guerre, alors que de plus en plus de réservistes dénoncent la conduite des opérations.

lundi 21 aout 2006
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LISTE NOIRE

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