Liban: 11 morts, des combattants du Hezbollah toujours dans Beyrouth
BEYROUTH (AFP) - fr.news.yahoo.com/ Six personnes ont été tuées et 20 blessées samedi par des hommes armés lors des funérailles à Beyrouth d'un civil sunnite tué dans des combats dans l'ouest de la capitale, a déclaré à l'AFP une source hospitalière
Cinq autres personnes ont été tuées également samedi lors de violents combats armés entre des partisans de la majorité et de l'opposition dans une ville du nord du Liban, a déclaré à l'AFP un responsable des services de sécurité.
Les affrontements avaient lieu dans la localité de Halba, chef-lieu de la région du Akkar, entre des militants du Parti social nationaliste syrien (prosyrien) et des partisans du Courant du Futur (majorité). Le responsable des services de sécurité a indiqué qu'il y a avait des civils parmi les personnes tuées à Halba.
Le Premier ministre Fouad Siniora doit s'adresser à la nation samedi à 11h00 GMT, sa première intervention publique depuis la prise du contrôle par le Hezbollah de l'ouest de Beyrouth, a annoncé son bureau.
"M. Siniora s'adressera depuis le grand sérail (siège du gouvernement) aux Libanais pour exprimer sa position concernant les derniers développements", selon le communiqué du bureau.
Le bilan des combats qui ont débuté mercredi au Liban s'élève à au moins 29.
La crise politique qui dure au Liban depuis novembre 2006 a dégénéré cette semaine en de sanglants affrontements qui ont notamment vu les combattants du Hezbollah chiite chasser les partisans sunnites du bloc au pouvoir des quartiers de l'ouest de Beyrouth.
Des combattants du Hezbollah étaient d'ailleurs toujours présents samedi dans l'ouest de Beyrouth, au lendemain de la prise de contrôle du secteur, dénoncée par la majorité antisyrienne comme un coup d'Etat orchestré avec l'aide de Damas et Téhéran.
Samedi cependant, la vie a repris timidement après des combats de rue qui ont fait 11 morts jeudi entre des combattants du Hezbollah, seul mouvement à ne pas avoir désarmé, et des partisans du sunnite Saad Hariri, un pilier de la majorité parlementaire appuyée par l'Occident. Au total 18 personnes ont péri dans les affrontements à travers le Liban.
Ces combats, les pires depuis la guerre civile (1975-1990), ont fait craindre un nouveau conflit armé alors qu'une crise paralyse les institutions politiques depuis fin 2006, l'opposition emmenée par le Hezbollah et appuyée par la Syrie et l'Iran, et la majorité divergeant sur un partage du pouvoir.
Des combattants du Hezbollah et d'un autre mouvement chiite, Amal, en nombre limité, étaient toujours visibles dans le secteur d'où ils avaient chassé la veille les partisans de Saad Hariri, dont le groupe médiatique --télévisions, journal et radio-- ont dû fermer après des menaces du Hezbollah.
"La présence des éléments armés a diminué de manière significative et il n'y a plus de danger pour les civils", selon un porte-parole de l'armée.
L'armée libanaise, traditionnellement chargée au Liban du maintien de l'ordre, était aussi fortement présente sur les principaux axes de la capitale, y installant des barrages. Mais les soldats avaient reçu l'ordre de ne pas intervenir dans les combats, de crainte d'une scission au sein de la seule institution encore solide et unie au Liban.
Les militaires se sont contentés notamment de protéger les institutions officielles, comme la Banque centrale ou le siège du gouvernement.
"C'est la première fois que je quitte ma maison depuis la nuit de jeudi", dit Samia, en se dirigeant vers une banque à Hamra. "Mais je crois que c'est un calme temporaire".
La route menant à l'aéroport international de Beyrouth, où aucun vol n'était prévu, est toujours bloquée par des pneus et des monticules de terre placées par le Hezbollah. Quelques hommes armés se trouvaient sur cette route, selon un journaliste de l'AFP.
Les étrangers, entretemps, continuaient de quitter le pays par la route via la Syrie, alors que la Turquie et le Koweït poursuivaient l'évacuation de leurs ressortissants.
Face à l'escalade, une réunion ministérielle d'urgence des pays arabes, à l'appel de l'Egypte et de l'Arabie saoudite, se tiendra dimanche au Caire, les gouvernements arabes sunnites craignant une plus grande influence de l'Iran chiite au Liban.
Le lendemain, le groupe informel des "Amis du Liban", qui compte une quinzaine de pays et organisations internationales, a prévu une conférence téléphonique pour évaluer la situation, selon un responsable du département d'Etat américain. "Après cela, nous étudions la possibilité de consultations à New York, dans le cadre du Conseil de sécurité", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont de nouveau apporté leur soutien au gouvernement de Fouad Siniora et dit leur volonté de voir le Hezbollah "rendre des comptes", mais sans dire comment.
Les violences au Liban avaient éclaté mercredi quand une grève sur des revendications sociales avait été transformée par le Hezbollah en un mouvement de désobéissance civile qui a dégénéré en heurts.
Ces heurts se sont intensifiés après un discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah qui a qualifié jeudi de "déclaration de guerre" des décisions du gouvernement liées au réseau de télécommunications du mouvement et sommé le cabinet de revenir sur ces décisions et d'accepter un dialogue national.
"Siniora reviendra-t-il sur ces décisions ou démissionnera-t-il et résoudra la crise"? a demandé le quotidien libanais de l'opposition Ad-Diyar.
"Impasse politique et insécurité: la victoire à la Pyrrhus du Hezbollah", écrit le quotidien francophone proche du gouvernement L'Orient Le Jour.
Cependant le ministre des Sports et de la Jeunesse Ahmed Fatfat a exclu que le gouvernement revienne sur sa décision. "Il serait plus facile pour le gouvernement de démissionner que de révoquer sa décision", a-t-il dit.
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