lundi, juin 16, 2008

L’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) dénonce l’intervention sauvage à Sidi Ifni

L'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) dénonce l'intervention sauvage à l'encontre des citoyennes et des citoyensde Sidi Ifni et revendique que les acteurs impliqués dans ce crime répondent de leurs exactions et la satisfaction des revendicationsdes habitants concernant le respect de leurs droits économiques et sociaux
Très tôt dans la matinée du 7 juin courant, les citoyennes et citoyens de la ville de Sidi Ifni ont subi l'intervention sauvage et musclée des forces publiques. Ainsi, le Bureau central de l'AMDH a suivi, tout en dénonçant les actes sauvages commis à l'encontre des citoyennes et citoyens, tant dans les rues qu'au sein de chez eux, alors qu'ils étaient en plein sommeil, par les forces publiques qui les ont battus avec de gros bâtons leur causant des fractures dans différentes régions du corps et les ont humiliés par leurs insultes. De même, les citoyennes et citoyens ont été victimes de harcèlement sexuel, de viols et de vols de leurs biens, de pillage d'ordinateurs, de téléphones portables, de bijoux et d'argent. Les forces publiques ont usé de bombes lacrymogènes, de balles de caoutchouc, de pierre et de bâtons contre des manifestations pacifiques enfreignant ainsi le code des libertés publiques. En outre, les détenus ont été gravement torturés et ont souffert de vengeance qu'ils ont dû subir en dépit de la prohibition par les chartes internationales de la torture et de tous les actes humiliants et dégradants qui portent atteinte à l'intégrité physique et à la sécurité personnelle.
Cette intervention sauvage des forces publiques fait penser aux événements douloureux durant les affrontements avec les autorités lors des soulèvements sociaux qu'a connus le Maroc des années dites de plomb. En dépit des discours officiels des dernières années sur le changement démocratique et la volonté de tourner la page du passé, la continuité de ces violations des droits humains et la primauté donnée à l'approche sécuritaire vis-à-vis des protestations du mouvement social montre clairement que l'Etat ne pense nullement à rompre avec son passé d'autant plus que ce sont les responsables sécuritaires des années dites de plomb qui ont supervisé les attaques à l'encontre des habitants de la ville de Sidi Ifni les 7 et 8 juin courant.
Exprimant sa solidarité avec les citoyennes et citoyens dont les droits essentiels ont été bafoués lors de l'attaque répressive, le Bureau Central dénonce aussi le blocus de la ville durant le samedi et l'interdiction aux représentants de l'AMDH d'accéder aux différents établissements, et notamment l'hôpital local le dimanche pour collecter les données concernant la situation des blessés à la suite de ces événements; de ce fait, il s'est avéré difficile de confirmer ou d'infirmer les informations de la presse qui ont fait état de morts; par ailleurs, comment peut-on croire au démenti du Gouvernement concernant l'existence de personnes décédées? Comme il est difficile d'identifier ces dernières dans l'attente de l'achèvement des enquêtes et surtout que des familles ignorent toujours le sort de certains de leurs membres qu'ils soient ou non détenus.
Considérant ce qui précède, le Bureau central:
- Condamne énergiquement les représailles perpétrées à l'encontre des habitants de la ville de Sidi Ifni et les violations graves des droits humains commises par les forces publiques en l'occurrence les agressions et les tortures des détenus qui ne peuvent aucunement être justifiées.
- Dénonce les arrestations arbitraires commises par les forces publiques et revendique la libération des détenus dont un bon nombre d'acteurs de la société civile et du mouvement social à Sidi Ifni.- Dénonce l'état de siège appliqué à la ville et les poursuites incessantes perpétrées à l'encontre des jeunes de la ville qui se sont vus dans l'obligation de quitter les lieux afin d'éviter les sévices des autorités et leur intervention sauvage et revendique l'arrêt immédiat des recherches et des poursuites menées à l'encontre d'un bon nombre de militants tout en réprouvant les tentatives de terroriser les journalistes et les acteurs de la société civile dans le but de les empêcher de démasquer les crimes perpétrés par les autorités à l'encontre des habitants.
- Revendique l'ouverture d'une enquête sur les événements et réclame que le Général Laânigri, le Gouverneur de la Province et le Ministre de l'Intérieur, en tant que premier responsable de l'action des forces publiques vis-à-vis des citoyens, répondent de leurs exactions; et que des excuses soient présentées aux victimes, aux habitants de Sidi Ifni et à tout le peuple marocain en ce qui concerne les agressions commises par ces fonctionnaires à l'encontre d'habitants sans défense.
- Réclame la satisfaction des revendications présentées par les habitants de Sidi Ifni depuis 2005 et qui se limitent au respect de leurs droits économiques, sociaux et culturels. Le bureau central conclut que les autorités locales doivent honorer les engagements pris devant leurs représentants en l'occurrence l'offre d'opportunités d'emploi et des services sociaux essentiels et le rapprochement de l'administration du citoyen…

Pour le Bureau central Le 9 juin 2008 / Amdh
16.6.08 14:34
http://basta.20six.fr/basta/art/65314623/
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