mardi, mars 28, 2006

Gigantesque mobilisation


La police a comptè pr1.000.000 personnes dans les rues, tandis que la CGT en revendique 2,7 millions (entre 92.000 et 700.000 à Paris).

Des flots de manifestants ont défilé mardi 28 mars un peu partout en France à l'occasion du quatrième jour de mobilisation contre le contrat première embauche (CPE) pour exiger le retrait pur et simpl du dispositif.Les dirigeants syndicaux ont tablé sur une participation en forte hausse. La CGT a revendiqué le chiffre de 2,7 millions de manifestants, dont 700.000 à Paris, soit près du double de la précédente mobilisation nationale du samedi 18 mars. La police a quant à elle dénombré 1.000.000 manifestants sur toute la France. Dans de nombreuses villes, les estimations policières restaient très inférieures à celles des organisateurs.Sur le fond du dossier, la situation est restée bloquée.Les cinq confédérations syndicales ont décliné la nouvelle invitation de Dominique de Villepin à discuter du CPE mercredi sans le retrait préalable du texte."Ou le gouvernement comprend qu'il ne peut pas laisser le pays sans réponse, ou on continue", a déclaré François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, lors de la manifestation parisienne. "On ne peut pas imaginer un mouvement si fort que ça et un Premier ministre qui ne change rien
"En raison de l'actualité"
Dominique de Villepin a rejeté "l'ultimatum" de la rue et renouvelé son offre de dialogue aux partenaires sociaux pour aménager ce nouveau contrat de travail destiné aux jeunes de moins de 26 ans.Le président Jacques Chirac, pour sa part, a décidé d'annuler le déplacement qu'il devait effectuer jeudi au Havre "en raison de l'actualité", a-t-on précisé dans son entourage.A Paris, des milliers de jeunes - étudiants et surtout lycéens - ont pris la tête de la manifestation placée sous un mot d'ordre unique : "Retrait du CPE".Sous un ciel gris et par moment, la pluie, des jeunes ont défilé sur le pavé parisien, de la place d'Italie jusqu'à République, habillés de parkas constellées d'autocollants "rêve générale" et "Jeunes et jetables".
Marseille mobilise En dépit de l'imposant dispositif policier déployé, des incidents ont éclaté en début de manifestation. La vitrine d'un café a été brisée près de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.Le carré de tête a été harcelé tout au long du parcours par des bandes de jeunes gens masqués qui tentaient de passer en force, a rapporté une responsable syndicale.A Marseille, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé.Les syndicats ont estimé qu'il s'agissait "sans doute de la plus grosse manifestation de ces derniers mois".Selon les organisateurs, 250.000 personnes ont manifesté dans la cité phocéenne alors qu'elles étaient 200.000 au plus fort du conflit des retraites en 2003. L'estimation de la police était de 28.000 manifestants.Selon les syndicats, 60.000 personnes ont défilé à Grenoble, 20.000 à Toulon et 40.000 à Pau, des niveaux très supérieurs à ceux habituellement signalés dans ces villes moyennes.
Strasbourg, Toulouse, Lyon…
Strasbourg a également connu sa plus importante manifestation depuis le début du mouvement anti-CPE avec près de 9.000 personnes qui ont défilé dans le centre-ville, selon les estimations de la police.Elle était également plus animée que les précédentes, les manifestants n'hésitant plus à suppléer les sonos syndicales pour entonner "Retrait du CPE" ou "Villepin démission".A Toulouse, les manifestants étaient 35.000, selon la police, 55.000 selon les organisateurs. A Lyon, le défilé rassemblait de 20.000 à 35.000 personnes selon les sources.La mobilisation était également notable en Normandie où plus de 50.000 manifestants ont défilé contre le CPE dans les trois principales villes, Rouen et Le Havre (Seine-Maritime) et Caen (Calvados), selon des comptages effectués par la police.Selon les syndicats, il s'agissait de la plus forte mobilisation de ces dernières années dans la région.
Grèves suivies
Sur le front des grèves, le mouvement a été suivi à l'Education nationale à un niveau comparable à celui du 10 mars 2005, au plus fort du mouvement sur le pouvoir d'achat.Sans surprise, les transports ont été parmi les plus affectés par l'appel à la grève interprofessionnelle lancée par l'ensemble des organisations syndicales. La banlieue parisienne et les dessertes régionales ont été les plus perturbées.La SNCF et la RATP ont cependant signalé des conditions de trafic conformes et parfois supérieures à leurs prévisions.Dans les aéroports, environ un tiers des vols ont été annulés, selon la direction de l'aviation civile.
© Le Nouvel Observateur

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