samedi, avril 15, 2006

L’humanité est malade de la violence


MANIFESTE CAMINO
Agir pour la non-violence Nous, citoyen-ne-s, élu-e-s, associations, institutions
DÉCLARONS
L’humanité est malade de la violence : Injustices quotidiennes, relations de domination/ soumission ou d’exclusions, guerres, crimes contre l’humanité, terrorismes, violations des droits de l’homme, course aux armements de destruction massive… menacent désormais l’avenir de la planète et mettent en péril l’idée même de civilisation humaine.
Toute violence est un échec, un mal et un malheur. Toute violence porte atteinte à la dignité de l’autre. La violence est le viol de l’humanité de l’homme et la négation de sa personnalité. C’est pourquoi aucune violence n’est légitime. Toute philosophie, toute spiritualité, toute religion, toute politique qui ne délégitime pas radicalement la violence porte en elles les germes de l’intolérance, du racisme, de l’intégrisme et de la guerre.
La violence n’est pas un droit de l’homme. Répondre à la violence par une autre violence, c’est s’enfermer dans le cycle sans fin des ressentiments, des revanches et des vengeances. Une cause juste ne justifie pas des moyens injustes. C’est le contraire qui est vrai : des moyens injustes déshonorent une cause juste. Seuls des moyens justes peuvent construire une société juste. Avec Gandhi, nous disons : la fin est dans les moyens comme l’arbre dans la semence.
Dire « non à la violence » ne suffit pas. Le « non » que la non-violence oppose à la violence n’est pas un non de négation, mais un non de résistance. La non-violence est une sagesse pratique qui ne nie pas le conflit, mais combat les injustices et les discriminations avec des méthodes de lutte qui respectent l’humanité de l’homme. La non-violence nous invite également à inventer des modes de vie respectueux de tous et indissociables de la protection de l’environnement.
La non-violence peut être une force d’action collective puissante qui a montré toutes ses potentialités dans les luttes pour les droits de l’homme et pour le respect de l’identité des peuples. La stratégie de l’action non-violente permet également d’intervenir sans armes dans les zones de conflit afin de faire cesser les violences et de construire la paix.
Choisir la non-violence, c’est refuser que notre existence et notre histoire soient soumises à la fatalité de la violence, c’est vouloir ouvrir un chemin de liberté qui permette aux hommes de se réconcilier avec leur propre humanité et de construire un avenir fraternel.
Avec les Nations Unies qui ont proclamé 2001-2010 « Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde », nous déclarons aussi que l’enjeu pour les décennies à venir est d’oeuvrer pour :
• Sortir de la culture de la violence qui domine l’humanité ;
• Inventer et construire une culture de la non-violence et de la paix qui offre une nouvelle espérance à nos civilisations.
ET PROPOSONS
A tous les acteurs de la société civile, citoyens et institutions, de s’engager dès aujourd’hui dans une réflexion et une action pour promouvoir cette culture de la non-violence.
Sur le plan éducatif :
Développer et diffuser les initiatives pour l’éducation à la non-violence (délégitimation de la violence, respect, solidarité, coopération) et à la gestion positive des conflits, de l’école à l’université.
Lutter contre la valorisation de la violence, de la guerre et des armes à feu particulièrement dans les jeux vidéo et à la télévision.
Développer la pratique des jeux coopératifs, outils pédagogiques qui initient des comportements d’entraide et de solidarité.
Sur le plan culturel :
Engager un dialogue interculturel qui permette de discerner dans chaque tradition les valeurs qui constituent des pierres d’attente sur lesquelles il est possible de construire une culture de la non-violence.
Développer les pratiques artistiques porteuses de messages de non-violence.
Sur le plan politique :
Institutionnaliser la formation à la non-violence dans toutes les strates de la société, dans les quartiers, les écoles, les clubs sportifs, les entreprises, les institutions politiques et sociales.
Rechercher les voies d’un exercice non-violent de l’autorité dans toutes les situations de pouvoir pour sortir des relations de domination/soumission, sources de violences.
Articuler initiatives citoyennes et programme constructif pour donner à la démocratie les perspectives d’une gestion participative de la cité.
Sur le plan social :
Encourager et multiplier le recours à l’action citoyenne non-violente pour lutter contre les injustices économiques et sociales ainsi que toutes les discriminations.
Promouvoir les droits des exclus et la dignité de la personne humaine.
Sur le plan économique :
Développer les initiatives alternatives en faveur de l’économie solidaire, de la protection de l’environnement, du commerce équitable, de l’agriculture biologique pour que l’économie soit au service de l‘homme et respectueuse de l’environnement.
Sur le plan international :
Valoriser et développer les interventions civiles non armées sur les lieux de conflits afin de rétablir ou construire la paix sur des bases solides.

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