samedi, avril 01, 2006

Villepin reconnaît "une part d'erreur"


Interrogé par le Journal du Dimanche, le Premier ministre regrette les "malentendus et les incompréhensions sur le sens de [sa] démarche". Il n'estime pas avoir été désavoué par Jacques Chirac, qui a pris selon lui "une décision juste et respectueuse de nos institutions". 62% des Français n'ont pas été convaincus par l'intervention du Président vendredi soir.

Dominique de Villepin affirme ne pas avoir été désavoué par Jacques Chirac et reconnaît des erreurs sur le contrat première embauche (CPE), dans un entretien à paraître dimanche dans Le Journal du Dimanche.
A la question : "Le président de la République ne vient-il pas de vous désavouer ?", le Premier ministre répond: "Non. Nous vivons dans une époque où l'on cherche en permanence à monter les uns contre les autres. Ce n'est pas l'idée que je me fais de la politique. Je refuse d'entrer dans ces jeux-là".
Faire "les améliorations nécessaires"
Assurant que Jacques Chirac a pris "une décision juste et respectueuse de nos institutions", Dominique de Villepin indique qu'il fera "les améliorations nécessaires" au CPE" avec Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher", sans citer Nicolas Sarkozy. Il confirme que les présidents des groupes UMP à l'Assemblée et au Sénat, Bernard Accoyer et Josselin de Rohan, "déposeront une proposition de loi à l'issue des concertations avec les organisations syndicales, qu'ils vont conduire en étroite liaison avec les ministres", reconnaissant ainsi qu'il n'en sera pas partie prenante.
Le chef du gouvernement esquisse par ailleurs un mea culpa sur le CPE: "Dans toute action, il y a une part d'erreur". "Depuis le début, je n'ai cessé de marquer ma volonté de mener de front dialogue social et action. Il y a eu des malentendus et des incompréhensions sur le sens de ma démarche, je le regrette profondément", ajoute-t-il.
Pas "homme à baisser les bras"
Alors que la presse a affirmé ces derniers jours qu'il avait menacé de démissionner en pleine crise du CPE, M. de Villepin dément implicitement en déclarant ne pas être "homme à baisser les bras" "Je suis soucieux d'avancer en tirant les leçons à chaque étape", dit-il. Interrogé sur sa forte chute dans les sondages, il juge "inévitable" que "dans une situation de crise, la popularité du chef du gouvernement soit affectée" mais affirme que "dans cette affaire, (sa) personne importe peu".
Se projetant dans l'après-CPE -"il est temps aujourd'hui de trouver des solutions responsables à l'anxiété profonde qui est apparue ces derniers jours", dit-il. Le Premier ministre annonce qu'il réunira lundi à Matignon son gouvernement au grand complet pour "fixer le cap des prochains mois". "Nous avons du pain sur la planche (...) Le défi de l'emploi appelle des réponses dans beaucoup d'autres domaines: nous avons besoin d'un service public de l'emploi toujours plus performant, pour recevoir régulièrement les demandeurs d'emploi et répondre à leurs attentes", précise-t-il.
Dans le droit fil des déclarations du chef de l'Etat vendredi soir, Dominique de Villepin juge "indispensable" de "renforcer les liens entre l'université et l'emploi pour permettre à tous les étudiants de trouver rapidement un travail conforme à leurs souhaits". "Plus en amont encore, il y a beaucoup à faire en matière d'orientation et d'information des lycéens et des étudiants", ajoute-t-il.

Chirac n'a pas convaincu
Pas loin de deux Français sur trois (62%) jugent que le président Jacques Chirac n'a pas été convaincant dans son intervention sur le CPE vendredi soir, selon un sondage CSA pour le Parisien/Aujourd'hui en France et i-TELE.
Pour 56% des sondés, les aménagements du CPE proposés par M. Chirac ne sont "pas satisfaisants". Ils sont 38% à estimer qu'ils sont "satisfaisants". Quant au mouvement de protestation, 54% souhaitent qu'il continue "jusqu'au retrait du CPE", 39% préférant qu'il cesse.
Les personnes interrogées estiment enfin que sortent "renforcés" de la situation actuelle les syndicats étudiants et lycéens (66%), les syndicats de salariés (58%) et l'opposition de gauche (52%). A l'inverse, elles pensent qu'en sortent "affaiblis" Jacques Chirac (70%) et Dominique de Villepin (75%). Nicolas Sarkozy est renforcé pour 47% et affaibli pour 30%.
Ce sondage a été réalisé par téléphone ce samedi, sur un échantillon national représentatif de 804 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
© 2000-2006 TF1.
http://20six.fr/basta/

Partager

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil