mardi, août 01, 2006

Liban : le gros mensonge d’Israël et de l’occident.



On nous avait fait croire jusqu’ici que le motif de la guerre déclenchée par Israël contre le Hezbollah et aussi le Liban était la capture de deux soldats Israéliens en territoire israélien le 12 Juillet. Or, il s’avère que rien n’est moins sûr.

Des rapports concordants de medias indépendants, ainsi que de l’Associated Press, mettent à mal la version officielle israélienne. En fait, Israël avait envoyé un commando dans le Sud Liban, qui fut attaqué près du village de Aitaa- al-Chaab, bien à l’intérieur du territoire libanais. C’est là qu’un blindé israélien fut détruit par le Hezbollah, tuant six soldats Israéliens et en capturant deux. Le reporter de l’Associated Press, Joseph Panossian, a écrit son article le 12 Juillet. Pour sa part, MSNBC a d’abord annoncé la capture des deux soldats Israéliens à l’intérieur du territoire libanais, pour finalement changer leur version quelques heures plus tard après l’annonce officielle du gouvernement israélien.
Mais la version officielle d’Israël est contredite également par les faits : Le blindé se trouve toujours dans le village de Aitaa al-Chaab et les Israéliens n’ont pu encore le récupérer.
On ne s’étonnera pas du procédé, tant la désinformation fait partie de la panoplie du parfait politicien véreux. On se rappelera, dans un tout autre contexte, que les nazis s’étaient servi du prétexte de l’incendie du Reichstag. Les sionistes semblent s’être inspiré du procédé, et apparemment les deux prétextes ont fonctionné. Ici, le Liban a été détruit et Israël peut impunément semer mort et dévastation sur le passage de son armée. Ehud Olmet et son accolyte Peretz sont décidément de bien vilains cocos.
Mais alors le motif tombe. Ce n’est pas Israël qui avait le droit de se défendre, mais les Libanais. La provocation est israélienne, et le tort va à Israël. Qui osera rétablir la vérité ? probablement personne. Car la loi du plus fort est toujours la meilleure. Ici, c’est la loi du tandem israélo-américain.
Le modèle américain appliqué en Irak est appliqué ici par Israël à l’égard du Liban : D’abord on détruit le pays, ensuite on installe un gouvernement inféodé. Ce qu’essaie de faire Bush en Irak, Olmert va essayer de le faire au Liban. Réussiront-ils ? En tous cas, ce scénario du modèle américain impliquait la disparition de Rafic Hariri, qui n’aurait jamais joué le jeu israélo-américain et qui avait le tort d’être Sunnite et pas Chrétien. À moins d’être d’une naïveté indécrottable, on doit plus que jamais douter que l’assassinat de Hariri soit le fait des Syriens. Eh oui ! La stratégie géopolitique revêt une importance telle que tous les coups bas sont permis, hélas.
Au-delà des provocations et des péripéties honteuses auquelles on assiste contre des civils palestiniens et libanais, il y a le fond du problème, il faut bien l’avouer. Et ce fond du problème dans la région n’est pas, hélas, que la crise israélo-palestinienne. Le fond du problème est la croisade enteprise contre l’Islam par l’occident. Quand Denis Jeambar, de l’Express, affirme dans son édito du 28 Juillet qu’"Israël doit gagner", il condense dans son intervention de moins d’une minute toutes les "bonnes raisons" pour lesquelles Israël doit éradiquer "le fascisme islamique". C’est cette conviction, partagée par les Américains depuis toujours et surtout depuis les administrations Bush, par beaucoup en Europe et surtout en Grande Bretagne, qui fait qu’on soutient Israël et qu’on autorise tout, y compris la disparition de facto du peuple Palestinien et les actes barbares de guerre au Liban.
Ce choix qu’on a fait en haut lieu a un corollaire : Celui de ne pas rechercher la paix mais au contraire de gagner par les armes contre Arabes et Musulmans dans la région. Et la période des cessez-le-feu semble terminée. On est parvenus au moment de vérité, celui où enfin cette région du Proche-Orient pourrait devenir "occidentale" en la purgeant de sa spécificité islamique séculaire. On laissera donc Israël commencer le travail, puis viendra l’appui militaire américain au Liban, l’instauration d’un régime libanais inféodé, de toute évidence chrétien et ni sunnite, ni chiite. Le fait que la majorité des Libanis soient musulmans ne semble pas compter dans le fantasme des occidentaux qui ont concocté ce happy ending.
Israël serait donc ce cheval de Troies de la croisade de l’Occident contre l’Islam, et c’est pourquoi on le soutient ainsi de façon inconditionnelle et indécente. Soit ! Mais il faudra bien un jour montrer ses cartes. Il semble que cette guerre au Liban, qui suit une intensification sans précédent des exactions contre les Palestiniens, marque le moment où les cartes s’abattent. Le tandem israélo-américain procède façon intelligente et incrémentale. La vieille tactique des Horaces et des Curiaces est employée. D’abord les Palestiniens, puis le Hezbollah au Liban, en essayant de ne pas affoler les Syriens. Israël redouble de précautions pour affirmer haut et fort que l’état hébreu ne vise surtout pas la Syrie. Si le fils Hassad croit celle-là il est qualifié pour l’élection de Monsieur Naïf ! Ainsi, Israël mobiliserait 30000 réservistes pour aider une des armées les plus fortes au monde, Tsahal, à se débarrasser de quelques centaines de miliciens du Hezbollah qui n’ont ni chars ni aviation de combat ?
Alors, ce gros mensonge d’israël n’est rien en comparaison du gros mensonge de l’occident. Toute cette comédie du "processus de paix", ces réunions de conciliation qui n’accouchent de rien ne sont que des habillages pour masquer la vérité. La vérité c’est que l’occident, qui a peur de l’Islam, a entamé contre lui une lutte à mort, et que les raisons en sont le pétrole et le choc des cultures et des civilisations. Une partie de l’humanité a déclaré la guerre à une autre partie de l’humanité. On s’empresse de présenter les choses comme si c’est l’Islam qui l’a fait. Rien n’est moins sûr ! Commencée au milieu du XXème siécle avec "Exodus", la nouvelle croisade s’accélère. On assiste aujourd’hui au remake des croisades du Moyen-Âge, en plus vicieux. À l’époque les motivations étaient religieuses. Aujourd’hui, elles trouvent leur origine dans la soif de domination et de conquête géopolitique et la peur de l’autre, dont la culture et l’appartenance à une civilisation différente en font un ennemi à détruire.

Ashoka
Oulala

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