mardi, septembre 30, 2008

Les dessous de la crise financière ou le retour aux réalités objectives : échec du capitalisme

La crise... tout le monde en parle. Mais les explications sont souvent incomplètes, fumeuses ou de mauvaise foi. La vérité, c'est qu'au fond, les USA sont ruinés. Ils paient avec retard les frais de leur politique guerrière agressive sans effet économique positif (au contraire !). Acculés les USA exportent le coût de ces guerres de de ce surarmement.
Voilà que les banques ne peuvent plus trouver d'argent auprès des autres banques. Le système financier est basé sur la planche à billets US. Mais celle-ci est en panne. Pourquoi ?

On nous dit que c'est parce que les traders et les chefs de grande entreprises se font payer trop grassement. C'est vrai. Sarkozy parle de nommer les responsables et de les sanctionner. Mais combien sont-ils ? Quelques centaines ? En multipliant leur nombre par la moyenne des rémunérations, on trouve un chiffre. Il est trop faible pour expliquer la crise financière. La réponse qui consiste à incriminer un petit groupe socio-professionnel contient une toute petite parcelle de vérité. Ce n'est donc pas la vraie réponse à la question principale. Cela s'apparente à la recherche du bouc émissaire.

On nous dit aussi que les banquiers ont commis l'erreur de prêter de l'argent à des gens non solvables et à des taux variables. Faut-il sanctionner tous les banquier d'Amérique et d'Union Européenne ?
Non, parce que Cette cause aussi est fausse. En effet, les gens étaient capables de payer les mensualités de remboursement et ils ont bien commencé à payer. Mais les mensualités n'ont pas seulement augmenté rapidement - cela s'appelle « les taux d'intérêt variables » - , elles ont explosé ! C'est normal que les gens n'aient pas pu suivre. Cela ne répond donc pas au fond de la question. Alors où est le fond du problème ?

Le coupable serait celui qui a fait exploser les taux de rémunération de l'argent.
Qui est-ce ?
C'est le dollar qui a plongé par rapport aux autres monnaies internationales ; il fallait bien monter les aux d'intérêts à l'intérieur des USA pour maintenir égale la rémunération de l'argent au niveau international !

La cause réelle commence à apparaître : voyons ce qu'exprime la baisse du dollar.

La valeur d'une monnaie dépend de la production du pays qui en garantit la valeur et des dépense de ce pays.

Lors des deux dernières décennies dépenses des USA furent essentiellement les suivantes :
A -
le bouclier anti-missile spatial ; l'échelon européen du bouclier « anti-iranien », installé en Europe et en Israël et visant en réalité la Russie ; Les différents développement d'armements divers pour l'armée US.

B - la première guerre en Irak ; la guerre en Afghanistan ; la deuxième guerre en Irak ;

C - la surveillance de la population US ; la surveillance de la population mondiale ; les frais et manques à gagner consécutif aux crises autour de l'Iran, du Liban, de la Syrie.

Le paquet A visait à épuiser l'économie soviétique, puis lorsque celle-ci fut à terre, l'objectif fut de distancer définitivement la Russie pour l'exclure complètement du jeu stratégique.

Le paquet B visait la recherche de ressources et richesses irakienne à vil prix. Il visait aussi à apporter une sécurité supplémentaire à l'État d'Israël.
Mais ce soutien à Israël aura plus coûté aux USA que prévu : l'attentat du 11 septembre était lié à la situation en Palestine ; il a tout de suite coûté 3000 vies américaines, plus les blessés, plus les victimes déclarées avec retard. La résistance du peuple irakien a transformé l'action contre l'Irak en un échec patent : les USA n'ont pas pu retirer de l'Irak autant de pétrole qu'ils le souhaitaient et le coût humain de l'opération a maintenant dépassé le nombre de victimes du 11 septembre 2001. Le prix de la guerre dépasse toutes les prévisions. Il faut y compter le coût direct, le coût des équipements stationnés eaux USA et dans les bases environnantes comme le prix de revient de la mobilisation des trois flottes de porte-avions qui stationnent dans le secteur. Le seul bénéfice retiré de cette affaire fut réalisé au profit des amis de la famille Bush, notamment la société Enron et d'autres entreprises liées à ce groupe familial. Mais, l'économie des USA n'en profita pas.

Le Paquet C visait à asseoir cet effort de guerre jamais vu dans l'histoire récente des USA. L a porté un coup aux libertés des Américains qui sont actuellement plus écoutés, plus surveillés que les citoyens russes. Plus discrètement, mais plus espionnés en nombre et en intrusions dans leur intimité.
Vous connaissez la blague : on est plus libre dans une dictature africaine que dans une démocratie de haut niveau technologique. Pourquoi ?
Parce que dans une dictature africaine, dès que vous tournez à l'angle de la rue, le policier ne vous voit plus et vous pouvez faire ce que vous voulez.

Mais, dans la démocratie de haut niveau technologique, vous êtes toujours dans le champ d'une caméra, vous venez de vous faire repérer par un distributeur de billets de banque, par un horodateur de métro, ou par un péage d'autoroute, ou encore par une localisation par téléphone portable... qui peut se déclencher à distance à votre insu et transmettre les paroles prononcées alentour.

Aujourd'hui, les Américains sont plus intimement surveillés que les citoyens russes ou chinois ou iraniens. La méthode est plus « soft », mais plus efficace aux USA. Il faut le savoir. ET cela coûte beaucoup de personnel et d'argent. Beaucoup.

Le total des sommes d'argent correspondant aux dépenses des paquets A, B et C ci-dessus devait être retiré de la consommation de tous les ménages américains et réorienté vers le relativement petit nombre de personnes relavant de la sécurité et vers l'achat de matériel de guerre et de surveillance correspondant qui ne servait pas à améliorer le niveau de vie de la société US.

D'un point de vue économique, pour garder l'équilibre et la bonne santé financière du pays, pour opérer ces dépenses, le gouvernement des USA devait abaisser le niveau de vie des citoyens US d'une somme égale. Comme ont dit : « rien ne se crée... », si l'on dépense en effort de guerre, il faut économiser en consommation des ménages.
En plus, ces guerres irakiennes n'étaient pas très populaires. Il fallait donc en même temps maintenir voire faire progresser le niveau de vie des petites gens pour qu'elles ne s'opposent pas carrément à ces conflits longs (cela dure plus que la Première Guerre Mondiale et plus que la Seconde Guerre Mondiale ! Les familles commencent à en avoir assez de recevoir des cercueil, des blessés et des vétérans mentalement dérangés).

Une alternative industrielle était d'augmenter la productivité du tissu industriel. Mais l'économie US est déjà très technologique et il n'y a pas de marge sensible d'amélioration de la productivité ; les charges sociales sont faibles parce que les pauvres doivent déjà se débrouiller tout seuls. D'ailleurs, les capitalistes américains, pour aller dans le sens de la croissance tendancielle du taux de profit, ont été amenés à délocaliser une partie importante de la production américaine vers la Chine aux faible taux de rémunération de la main d'œuvre. Tout cela pour dire que les USA ne disposent pas de marge d'augmentation de la productivité pour satisfaire lune amélioration de la consommation de biens de la société américaine. Au contraire ce choix essentiellement capitaliste par ses motivations va alourdir la dette des USA envers la Chine principalement (1 500 milliards de réserves en dollars détenues en Chine !).

Alors en réponse, le gouvernement des USA a décidé de s'endetter. S'endetter à la limite du supportable. Parce qu'il y a une limite, celle au de-là de laquelle, les créanciers étrangers ne croient plus en l'économie américaine et demandent à être remboursés.
S'il ne pouvait plus s'endetter, le gouvernement US a décidé de demander la participation d'alliés (ses chiens de guerre) aux dépense directes : le Royaume-Uni, l'Australie, la Pologne, etc. Mais cela ne suffisait pas. Mais alors pas du tout.
Donc le gouvernement US a décidé de faire participer tous ses partenaires commerciaux... sans leur demander leur avis et même malgré leur volonté. Comment ? En dévalorisant le dollar.

D'une part, cela réduisait en valeur réelle internationale l'immense dette des USA. D'autre part, cela amenait des pays comme la France qui ont refusé officiellement la seconde guerre d'Irak de subir un abaissement de leurs exportations vers les USA et une augmentation de leurs importations de produits US = déséquilibre de la balance commerciale, transfert de chômage vers l'Europe, etc.

Mais cela aussi ne suffisait pas bien que la dévaluation ait atteint des sommets : le dollar est tombé de 1euro = 1 dollar à 1euro = 1,5 dollar ; les Chinois aussi ont été obligés de dévaluer.

C'est dire à quelles extrémités financières la politique agressive des USA a amené le pays. Et en même temps, les parents de soldats morts en Irak, les intellectuels israéliens ont commencé à trouver une audience auprès de la masse des Américains à un moment où le gouvernement US n'avait plus de liquidités à distribuer correspondant à un produit intérieur réel.

C'est ainsi que le mot fut donné aux relais du pouvoir au sein de la sphère financière pour lâcher des crédits à la population afin qu'elle ressente un mieux alors que l'État US était en fait déjà ruiné : « distribuez le bonheur d'être propriétaire, qu'ils aient l'impression d'une amélioration de leur condition de vie ».

Mais là, on avait atteint les limites du système, l'illusion ne pouvait plus être maintenue ; le monde a compris et le dollar a plongé au de-là de ce qu'avaient prévu les initiateurs de la baisse. Le dollar s'acheminait vers sa vraie valeur.

Actuellement, j'estime personnellement la valeur réelle du dollar à 30 centimes d'euro. Sa valeur bancaire est le résultat de pressions diplomatiques et d'une énorme menaces économique :
« nous sommes le plus grand groupe de consommateurs du monde ; si vous cesser de nous vendre sans garantie, vous serez obligés de faire arrêter en partie votre appareil de production et vous serez dans la merde. Alors, pour que le système économique continue de fonctionner, continuez à nous vendre à crédit et continuez d'accepter le dollar à sa valeur diplomatique ».

Donc, le dollar a baissé très fort, au de-là des limites prévues par le gouvernement US, mais au-dessus de sa valeur réelle ; les créanciers internationaux ont remonté le taux d'intérêts pour retrouver au moins une partie de l'argent prêté aux banques US. La montée du taux d'intérêt a été rapide parce qu'il s'agissait d'une correction. Elle fut brutale parce que le système risquait de s'effondrer vu l'absence de sens de responsabilité de la direction US.

Les acheteurs de maison à taux variables eurent un réveil désagréable : ils perdaient la première mise d'achat de leur maison, les premiers paiements et en plus ils étaient débiteurs des banques et engagés sur leurs biens mobiliers. Le drame.
Le drame des acheteurs immobiliers. Le drame des banques qui ont prêté de l'argent et qui ne peuvent plus récupérer leur mise. Le drame des banques qui ont prêté aux banques qui ont prêtés au banques.
Échec économique du capitalisme américain qui a désindustrialisé les USA - son nid natal - parce qu'il a recherché désespérément à augmenter ses marges. Karl Max a dit il y a longtemps déjà que « les capitalistes creusent eux-mêmes leur tombe ». Il ne s'est pas trompé.
Échec conceptuel du capitalisme qui a du revenir à la nationalisation des établissements bancaires, désavouant la libre entreprise. Mais, il y était obligé pour surmonter la crise.

Échec de l'impérialisme militariste qui a ruiné son pays par ses menées agressives contre la Russie, pour remembrer le Moyen-Orient, à la recherche d'une domination mondiale sans obtenir un résultat probant :
La Russie est plus puissante que jamais que ce soit sur les plans de l'armement stratégique ou du positionnement géographique (Caucase). L'Iran continue de développer son énergie nucléaire civile et personne ne peut l'en empêcher.
Les USA se sont résolus à interdire à Israël de bombarder les sites de production du combustible nucléaire par crainte d'une réponse trop coûteuse pour eux. Les forces populaires du Liban ont causé un cuisant échec militaire à Israël. La Corée du Nord reprend la production d'armement nucléaire.
Le gouvernement pourtant fantoche d'Irak réclame une date définitive de départ des troupes US.
La marionnette équivalente en Afghanistan proteste contre les frappes de l'aviation US contre les civils et la guerre US est pratiquement perdue dans ce pays. Cuba est rejointe par le Venezuela, la Bolivie, l'Équateur et de loin par le Brésil et le Chili. La Somalie reste incontrôlable et anti-américaine.
Ben Laden n'a pas été pris et certains services spéciaux disent que EL Quaida s'est même renforcée. Il plus clair que jamais que les USA ne peuvent pas vaincre partout et en même temps contre des mouvements populaires l'ouvrage de référence de l'armée des USA (« counterinsurgency » réf F 3-24 MCWP 3-33.5 décembre 2006, diffusé par le Headquaters department of the Army et rédigé avec le concours du général Petraeus) n'y changera rien.

Les responsables militaires US ont officiellement déclaré que les conflits actuels au Moyen-Orient sont trop lourds pour leur appareil de guerre ; ils limitent les capacités d'initiative de l'armée US dans son ensemble à travers le monde, l'empêchant de garantir la suprématie des États-Unis face à des enjeux potentiels plus graves : contre-balancer la Russie nouvelle, la Chine montante, l'Inde, freiner l'émergence politique et militaire de l'Europe...

Selon des enquêtes répétées, l'opinion européenne a une mauvaise image des USA.

Le problème est que les gouvernements européens, russes, chinois croient encore que la consommation des ménages US est un moteur de leur propre outil de production et qu'ils continuent à faire crédit à ce pays ; ils continuent d'accepter en paiement un dollar surévalué.

Le prochain gouvernement gouvernement US fera tout pour redresses la situation. Mais le temps est compté. De toutes part, les amis des USA comme leurs adversaires commencent à baser leurs réserves de de devises sur des paniers de devises autres que le dollar. On parle désormais d'une gestion collective du système financer mondial. Les USA ne pourront pas refuser...
Le monde multipolaire est en marche. Courage camarades, lumière à l'horizon !

Abdellah Ouahhabi / Alterinfo
Mardi 30 Septembre 2008
30.9.08 00:41

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