samedi, avril 08, 2006

L'Italie va mal et rien n'a été réglé

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ITALIENNES

Marco Serietà, chauffeur de taxi romain de son état, affirme «avoir été de gauche». En tout cas pas d'hésitation: non seulement il votera «contre (Romano) Prodi, une sorte de curé bonasse, avec son prêchi-prêcha», mais encore il votera personnellement «pour Berlusconi».

«Tous ces gens de gauche, dit-il, ils n'ont jamais travaillé vraiment de leur vie. Gagner de l'argent pour de vrai, ils ne savent pas ce que c'est. Berlusconi, lui, a vraiment réalisé quelque chose de concret...»Côté fortune personnelle, c'est un fait: Berlusconi était le 47e homme le plus riche au monde en 1994, il serait aujourd'hui le 23e, selon un classement américain.

C'est d'ailleurs sur cette idée simple qu'il s'est fait élire en 2001: il allait «gérer l'Italie comme une entreprise» et lui apporter la prospérité. Cinq ans plus tard, force est de constater que les problèmes du pays n'ont pas été réglés et que, dans l'ensemble, ils se sont plutôt aggravés: «Il y a des déficits publics dans tous les secteurs, explique un diplomate américain. Et un vrai libéral aurait dû s'y attaquer. Il y a, par exemple, 5000 postes de trop à Alitalia, et rien n'a été fait. Et je ne parle pas de l'éternel marasme du sud de l'Italie, où 20 millions de personnes végètent avec des taux de chômage entre 15 et 20 %...»
En guise de bonne gestion et de «rigueur économique», Silvio Berlusconi a distribué des cadeaux ici et là à ses diverses clientèles électorales. A aboli d'un trait de plume l'impôt sur les successions, et sans aucun plafond, même si l'héritage, comme dans son propre cas, s'élève à 12 milliards d'euros. À la fin du dernier débat télévisé, alors que Prodi avait épuisé son temps de parole, il a lâché une nouvelle promesse: abolition de l'impôt sur la résidence principale. Une factur
De quoi aggraver encore un peu plus les déficits publics et la dette. «Avec cet héritage de Berlusconi, explique la journaliste Ella Baffoni, le principal problème de la gauche sera la réduction des dépenses publiques. Ça ne sera pas facile...»

Louis-Bernard Robitaille
© 2000-2006 Cyberpresse Inc.,

Partager

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil