samedi, mai 06, 2006

Le gouvernement des États-Unis crée un climat propice à la torture


Ali Saleh Kahlah al Marri, un ressortissant qatarien, est détenu sans inculpation ni jugement dans une prison militaire des États-Unis depuis juin 2003. Après son arrestation, il n’a pas rencontré un seul avocat pendant plus de douze mois. Il est maintenu dans un état d’extrême isolement, sans aucune possibilité de contacter sa famille, y compris sa femme et ses cinq enfants. Cette situation pourrait se prolongerindéfiniment.
En août 2005, ses avocats ont porté plainte contre les conditions, assimilable à de la torture, dans lesquelles Ali Saleh Kahlah al Marri est détenu. Ce dernier a par exemple été privé de sommeil et soumis à des privations sensorielles, enchaîné à titre punitif, exposé au froid, privé de tapis de prière et de montre, et le Coran a été manipulé sous ses yeux de manière irrespectueuse. Le gouvernement des États-Unis a rejeté la plainte au motif qu’Ali Saleh Kahlah al Marri est considéré comme « combattant ennemi » dans la « guerre contre le terrorisme ».
La procédure de recours se poursuit dans cette affaire.
Ali Saleh Kahlah al Marri est la dernière personne détenue en tant que « combattant ennemi » sur la partie continentale des États-Unis. En revanche, les États-Unis continuent de maintenir des milliers d’autres personnes en détention en Irak, en Afghanistan, à Guantánamo et dans des sites secrets à travers le monde, dans des conditionsqui peuvent s’apparenter à des tortures ou à des mauvais traitements.

Les 5 et 8 mai 2006, le Comité contre la torture doit examiner la mise en œuvre par les États-Unis de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui interdit le recours à la torture en toute circonstance.
Dans son rapport au Comité, Amnesty International expose ses préoccupations concernant le cas d’Ali Saleh Kahlah al Marri ainsi que les tortures et mauvais traitements infligés à d’autres prisonniers ou détenus aux États-Unis et dans les centres de détention américains àl’étranger. Plusieurs personnes détenues par les États-Unis en Irak et en Afghanistan sont mortes sous la torture. Bien que le gouvernement américain continue d’affirmer que les mauvais traitements infligés à des personnes détenues par les États-Unis ont été le fait de quelques soldats au comportement "irresponsable", il est clair que la majorité des actes de torture et des mauvais traitements ont été le résultat direct de procédures et de politiques décidées par les autorités américaines.Le gouvernement des États-Unis crée ainsi un climat dans lequel la torture et les mauvais traitements peuvent se développer.Les États-Unis ne cessent de condamner la torture, mais encore faut-il qu’ils prouvent leur détermination à éradiquer cette pratique.
Ils doivent lever les réserves dont ils ont assorti la Convention contre la torture et déclarer au Comité, en des termes clairs et dépourvus d’ambiguïté, qu’en vertu de leur législation nationale,personne – pas même le président – n’a le droit ni le pouvoir d’ordonner que des détenus soient torturés ou maltraités, quelles que soient les circonstances.

Faites passer notre message
Agissez contre le recours à la torture dans le cadre de la "guerre contre la terreur"

Amnesty
BASTA

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