mardi, mai 02, 2006

Les victimes de torture sont toujours en quête de réparation

Abou Ghraïb : Les victimes de torture sont toujours en quête de réparation

l y a deux ans, le monde découvrait avec horreur les images de détenus torturés et maltraités par des militaires américains dans la prison d’Abou Ghraïb, en Irak. Malgré les appels répétés en ce sens, les autorités américaines n’ont pas mené d’enquêtes dignes de ce nom, afin que tous les responsables présumés, y compris auplus haut niveau, soient amenés à rendre compte de leurs actes.Ce deuxième anniversaire vient tristement rappeler que, deux ans après le scandale, les actes de torture et autres atteintes perpétrés contre des Irakiens par des représentants de leurs propres autorités ou des forces de la coalition menée par les États-Unis sont toujours au cœur d’un débat. Le secrétaire d’État américain à la Défense Donald Rumsfeld a récemment déclaré que les militaires américains témoins de torture et de traitements inhumains n’étaient pas tenus d’"intervenir physiquement pour y mettre fin", mais seulement de "signaler de tels agissements".Selon les témoignages recueillis par Amnesty International auprès d’anciens détenus torturés à Abou Ghraïb ou dans d’autres endroits, les victimes n’ont pas reçu le moindre dédommagement. De toute évidence, elles ignorent comment demander réparation et ne disposent pas, dans la plupart des cas, des moyens et desressources nécessaires.

Le cas d’Abdel Jabbar Al Azzawi
Abdel Jabbar Al Azzawi, citoyen irakien âgé de cinquante ans, a été détenu et torturé par des militaires américains et des civils chargés par les autorités des États-Unis de mener des interrogatoires en Irak. Il a raconté à Amnesty International comment une trentaine de soldats américains avaient fait irruption chez lui,le 20 novembre 2003, l’avaient jeté à terre et lui avaient passé les menottes. Certains auraient emporté de l’argent, des bijoux et d’autres biens qui n’ont jamais été restitués. D’après son témoignage, un soldat américain aurait également frappé sa femme à la tête avec la crosse de son arme, ce qui lui a valu de perdre l’usage d’un œil.

Ils m’ont fait m’allonger sur une planche de bois... ont attaché... mes mains à un treuil... m’ont installé comme ça… Ils prenaient des photos de moi. A chaque question qu’ils posaient, ils resserraient le treuil ; jusqu’à ce que mon corps soit étiré au maximum...
Abdel-Jabbar Al-Azzawi, Mars 2006

À l’aéroport de Bagdad, son premier lieu de détention, des agents américains auraient torturé Abdel Jabbar Al Azzawi lors de son interrogatoire. Il a décrit comment on lui avait bandé les yeux et comment on l’avait insulté, battu, déshabillé, plongé dans l’eau, attaché dans une position de crucifiement et suspendu en l’air. Abdel Jabbar Al Azzawi a ensuite été transféré dans la prison d’Abou Ghraïb. "Prisonnier fantôme" – c’est à dire qu’il ne figurait sur aucun registre de la prison –, il y est resté près d’un mois à l’isolement.Abdel Jabbar Al Azzawi affirme qu’on l’a photographié alors qu’il était nu et forcé de prendre des positions humiliantes, comme sur les images qui ont faitscandale. Il a été libéré le 6 juin 2004 après avoir passé presque sept mois en détention sans inculpation ni procès.Selon certaines informations, Abdel Jabbar Al Azzawi souffre de troubles physiques et psychologiques qui seraient apparus lors de sa détention. Il n’a pas reçu la moindre indemnité de la part des autorités américaines.
Amnesty
http://20six.fr/basta/cat/201087/0

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