mardi, juin 06, 2006

Nucléaire

Washington pourrait coopérer avec l'Iran en échange d'un arrêt de l'enrichissement

VIENNE (AP) -- Les Etats-Unis, partisans il y a encore quelques semaines de sanctions contre l'Iran, seraient désormais prêts à lui fournir des éléments de technologie nucléaire, à condition toutefois que le régime de Téhéran renonce à ses opérations d'enrichissement de l'uranium.

Cette concession de taille, révélée mardi par des diplomates en poste à Vienne sous couvert de l'anonymat, fait partie du plan présenté le même jour à Téhéran par le chef de la diplomatie de l'Union européenne Javier Solana. M. Solana, haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), s'est entretenu à huis clos avec le principal négociateur nucléaire iranien, Ali Larijani, pour lui exposer le plan des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne.
S'exprimant à la télévision iranienne après avoir pris connaissance de cet ensemble de mesures, M. Larijani a qualifié son entretien avec Javier Solana de "constructif". Il a ajouté que Téhéran réagirait après avoir étudié ces mesures incitatives.
"Ces propositions contiennent des mesures positives mais aussi quelques ambiguïtés", a-t-il résumé sans autres précisions. "Nous espérons que des négociations et des délibérations se poursuivrons quand nous aurons attentivement examiné les propositions afin de parvenir à un résultat équilibré et logique", a-t-il ajouté dans un langage très diplomatique. Le plan des Six (Etats-Unis, Russie, Chine France, Grande-Bretagne, Allemagne) comporte des mesures incitatives, comme cette offre européenne de réacteurs à eau légère dans le cadre d'un programme civil, mais aussi une menace implicite de sanctions si Téhéran continue à défier la communauté internationale. La proposition européenne avait été révélée dès le mois dernier. Rien ne permettait toutefois de présager que les Etats-Unis iraient jusqu'à suggérer une coopération avec l'Iran, même s'ils s'étaient récemment déclarés prêts à lui fournir des pièces de Boeing pour rénover sa flotte et, fait exceptionnel, à participer à des discussions directes sur la question de son programme nucléaire.
"La volonté des Etats-Unis de participer à ce processus si l'Iran suspend l'enrichissement d'uranium est un élément déterminant", s'est félicitée la chancelière allemande Angela Merkel, qui recevait mardi le président français Jacques Chirac.
"On peut dire que nous avons tout fait pour manifester une nouvelle fois notre volonté de négociation avec l'Iran", a-t-elle ajouté, exprimant l'espoir que Téhéran réagisse "positivement" à ce plan. "Nous souhaitons vraiment qu'avec le débat qui vient de s'ouvrir (...) on puisse arriver à un accord qui soit respectueux des exigences de l'AIEA", l'Agence internationale de l'énergie atomique, a approuvé le président français. A son arrivée lundi soir à Téhéran, M. Solana avait expliqué qu'avec ce plan, l'UE3 (France, Grande-Bretagne, Allemagne) entendait commencer avec l'Iran "une nouvelle relation sur la base du respect et de la confiance mutuels". AP

Nouvel Observateur

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