La communauté internationale doit soutenir la rue birmane
Images des manifestations mercredi à Rangoun. Images fournies
RANGOUN (AFP) — Les forces de sécurité birmanes sont une nouvelle fois entrées en action jeudi à Rangoun où neuf personnes, dont un journaliste japonais, ont été tuées et des centaines d'autres arrêtées, alors que la junte tentait, non sans mal, de briser un mouvement de protestation.
Au moins 50.000 personnes, en majorité des jeunes et des étudiants, ont encore bravé jeudi une interdiction de manifester contre la junte, selon des estimations citées par des témoins.
Le bilan de neuf morts a été donné en fin de journée par la télévision nationale, contrôlée par les généraux.
Kenji Nagai, un vidéo-reporter de 50 ans travaillant pour l'agence APF basé à Tokyo, est le premier étranger tué depuis le début des violences à Rangoun. Une source hospitalière birmane a indiqué qu'il aurait succombé à des blessures par balle.
L'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'est dite "horrifiée" par la répression, tandis que des manifestations de protestation ont été organisées à Londres, Genève, Rome et Paris.
Le président américain George W. Bush a appelé le monde à faire pression sur la junte pour mettre fin à la répression et le gouvernement américain a annoncé des sanctions économiques contre le chef de la junte, le général Than Shwe et treize autres hauts responsables birmans.
L'Asean, dont la Birmanie est membre, a pour la première fois réagi et a exigé que la junte "cesse immédiatement" d'utiliser la violence.
Les autorités birmanes ont fait un petit geste en décidant d'accorder un visa à l'émissaire spécial de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, qui sera autorisé à se rendre à Rangoun, selon le porte parole du secrétaire général de l'ONU.
Malgré l'interdiction de tout rassemblement, des milliers de manifestants ont convergé jeudi vers le centre de Rangoun où ils se sont retrouvés face à des policiers anti-émeute et des soldats armés.
Les protestataires ont lancé des slogans liés au héros de l'indépendance, le général Aung San, père de l'opposante Aung San Suu Kyi, maintenue en isolement dans sa résidence depuis 2003.
Ils ont finalement été dispersés après des tirs de sommation et un ultimatum particulièrement ferme.
Au moins cent personnes ont été arrêtées sur place et forcées de monter à bord de camions militaires, alors que d'autres manifestants s'enfuyaient dans les rues adjacentes en courant.
La télévision nationale a accusé la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi d'avoir fomenté des troubles en payant des personnes pour qu'elles participent aux manifestations.
Elle a indiqué que deux membres de la LND, Hla Pe et Myint Thei, avaient été interrogés, ainsi que deux responsables de partis ethniques, Htaung Ko Htan et Chin Sian Thang, pour leur rôle dans le "soulèvement".
Des échauffourées ont éclaté dans au moins trois endroits distincts alors que les forces de l'ordre tentaient d'appréhender des moines pour les placer par la contrainte dans des camions. Les religieux ont reçu le soutien d'habitants qui ont tenté de s'interposer.
De nombreux bonzes ont, par ailleurs, été interpellés dans leurs monastères et conduits, par camions, en dehors de la ville, vers une destination inconnue, dans le but évident de les empêcher de participer aux défilés. Des témoins ont relaté avoir vu au moins six camions chargés de moines.
Au total, jeudi, les manifestations et les violences ont duré six heures.
Une centaine de bonzes avaient déjà été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi par les forces de sécurité qui avaient lancé un raid contre un monastère de l'est de Rangoun, selon des témoins. Certains moines ont été "battus sévèrement", ont indiqué des sources diplomatiques britanniques.
Les moines sont devenus le fer de lance d'un mouvement de protestation contre la junte lancé le 19 août par des opposants à la suite d'une augmentation massive des prix.
Au moins 50.000 personnes, en majorité des jeunes et des étudiants, ont encore bravé jeudi une interdiction de manifester contre la junte, selon des estimations citées par des témoins.
Le bilan de neuf morts a été donné en fin de journée par la télévision nationale, contrôlée par les généraux.
Kenji Nagai, un vidéo-reporter de 50 ans travaillant pour l'agence APF basé à Tokyo, est le premier étranger tué depuis le début des violences à Rangoun. Une source hospitalière birmane a indiqué qu'il aurait succombé à des blessures par balle.
L'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'est dite "horrifiée" par la répression, tandis que des manifestations de protestation ont été organisées à Londres, Genève, Rome et Paris.
Le président américain George W. Bush a appelé le monde à faire pression sur la junte pour mettre fin à la répression et le gouvernement américain a annoncé des sanctions économiques contre le chef de la junte, le général Than Shwe et treize autres hauts responsables birmans.
L'Asean, dont la Birmanie est membre, a pour la première fois réagi et a exigé que la junte "cesse immédiatement" d'utiliser la violence.
Les autorités birmanes ont fait un petit geste en décidant d'accorder un visa à l'émissaire spécial de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, qui sera autorisé à se rendre à Rangoun, selon le porte parole du secrétaire général de l'ONU.
Malgré l'interdiction de tout rassemblement, des milliers de manifestants ont convergé jeudi vers le centre de Rangoun où ils se sont retrouvés face à des policiers anti-émeute et des soldats armés.
Les protestataires ont lancé des slogans liés au héros de l'indépendance, le général Aung San, père de l'opposante Aung San Suu Kyi, maintenue en isolement dans sa résidence depuis 2003.
Ils ont finalement été dispersés après des tirs de sommation et un ultimatum particulièrement ferme.
Au moins cent personnes ont été arrêtées sur place et forcées de monter à bord de camions militaires, alors que d'autres manifestants s'enfuyaient dans les rues adjacentes en courant.
La télévision nationale a accusé la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi d'avoir fomenté des troubles en payant des personnes pour qu'elles participent aux manifestations.
Elle a indiqué que deux membres de la LND, Hla Pe et Myint Thei, avaient été interrogés, ainsi que deux responsables de partis ethniques, Htaung Ko Htan et Chin Sian Thang, pour leur rôle dans le "soulèvement".
Des échauffourées ont éclaté dans au moins trois endroits distincts alors que les forces de l'ordre tentaient d'appréhender des moines pour les placer par la contrainte dans des camions. Les religieux ont reçu le soutien d'habitants qui ont tenté de s'interposer.
De nombreux bonzes ont, par ailleurs, été interpellés dans leurs monastères et conduits, par camions, en dehors de la ville, vers une destination inconnue, dans le but évident de les empêcher de participer aux défilés. Des témoins ont relaté avoir vu au moins six camions chargés de moines.
Au total, jeudi, les manifestations et les violences ont duré six heures.
Une centaine de bonzes avaient déjà été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi par les forces de sécurité qui avaient lancé un raid contre un monastère de l'est de Rangoun, selon des témoins. Certains moines ont été "battus sévèrement", ont indiqué des sources diplomatiques britanniques.
Les moines sont devenus le fer de lance d'un mouvement de protestation contre la junte lancé le 19 août par des opposants à la suite d'une augmentation massive des prix.
RANGOUN_Le_bilan_de_neuf_morts_a_ete_donne_en_fin_de_journee
Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH)
Communiqué
Communiqué
Paris, le 25 septembre 2007 - Alors que l'Assemblée générale des Nations unies vient d'ouvrir ses débats à New York, des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues de Rangoon, ainsi que des principales villes du pays. La FIDH salue le courage de ceux et celles qui ont choisi de braver les risques encourus dans ce qui demeure l'un des régimes les plus répressifs au monde.
« Ces manifestations représentent un tournant dans la vie politique birmane et sont sans précédent depuis 1998. La junte n'a d'autre choix que d'ouvrir un dialogue avec la Ligue Nationale pour la Démocratie », explique Olivier de Schutter, Secrétaire général de la FIDH.
Néanmoins, le ministre des Affaires religieuses, le général Thura Myint Maung, aurait d'ores et déjà menacé les moines birmans à l'origine de la contestation, de « prendre des mesures » s'ils allaient « à l'encontre des règles et des règlements d'obéissance aux enseignements bouddhistes ». Des menaces à peines voilées à l'encontre d'un mouvement de contestation pacifique ; les mouvements de troupes constatés récemment ne font que renforcer l'importance et l'urgence d'une réaction internationale.
En conséquence, nous lançons un appel à communauté internationale, afin qu'elle mette en oeuvre sa responsabilité de protéger les populations civiles, et fasse preuve de fermeté et de vigilance à l'égard de la junte birmane, en mettant les instruments de la Charte des Nations unies au service du peuple Birman.
La FIDH adresse pour ce faire trois demandes urgentes aux Etats membres des Nations unies :
Tenir une réunion du Conseil de Sécurité, en application du principe de la Responsabilité de protéger, réaffirmée il y a un an exactement par l'Assemblée générale des Nations unies, afin d'adresser un appel au dialogue aux autorités birmanes,
Convoquer une session spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, afin de prendre acte de la carrence des autorités birmanes à donner suite aux recommandations du rapporteur spécial sur la Birmanie/Myanmar, et de répondre à la dégradation sévère de la situation des droits de l'Homme de ces derniers mois,
Adopter des sanctions effectives contre le régime birman, qui incluent un embargo sur les armes ainsi que l'interdiction des investissements étrangers en Birmanie dans les secteurs-clés que sont les ressources naturelles (pétrole, gaz et teck).
Contact presse :
Gaël Grilhot01 43 55 90 1906 10 60 05 57 /http://www.fidh.org/
La_communaute_internationale_doit_soutenir_la_rue_birmane
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