Le fondateur du Front populaire de libération de la Palestine est mort
Un rapport à donner froid dans le dos, rédigé par une équipe de militaires de haut rang des Etats-Unis et de leurs alliés de l’OTAN, déclare que cette alliance militaire doit se préparer, du fait des « menaces asymétriques et des défis internationaux » auxquels fait face l’Occident, à lancer « en premier » des frappes nucléaires préventives.
Mondialisation.ca, Le 28 janvier 2008 / par Bill Van Auken
WSWS
« L'emploi “en premier“ des armes nucléaires doit rester, dans la panoplie de l'escalade, comme ultime instrument pour empêcher l'usage d'armes de destruction massive, en vue d'éviter de vrais dangers existentiels » déclare le document qui porte le titre « Vers une stratégie d’ensemble pour un monde incertain : renouveler le partenariat transatlantique ».
Parmi les auteurs du document qui a été soumis au Pentagone et au commandement de l’OTAN, il y a le général en retraite John Shalikashvili qui a été chef d’état-major des armées sous l’administration Clinton ainsi que les anciens chefs des forces armées d’Angleterre, de France, d’Allemagne et de Hollande.
Selon un rapport publié mardi dans le quotidien britannique The Guardian « Ce manifeste a été écrit à la suite de discussions avec des officiers du commandement en activité et des hommes politiques dont bon nombre ne peuvent ou ne veulent pas exprimer leur opinion en public ». On s’attend à ce que ce soit là un des principaux sujets de discussion au sommet de l’OTAN qui doit se tenir à Bucarest en avril.
Ce rapport présente une image sinistre du vingt-et-unième siècle, décrivant les principales puissances occidentales comme des nations assiégées par des ennemis réels ou potentiels et par des changements réels dans la situation mondiale.
Il attire l’attention sur la croissance de la population et sur le changement climatique comme des faits exacerbant les conflits internationaux et il met en garde sur le fait que le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive, la lutte pour des « ressources raréfiées », en particulier le pétrole, représentent de nouveaux dangers. Il identifie aussi la Chine, la Russie et l’Iran comme des ennemis réels ou potentiels.
En réponse à ces prétendues menaces, le rapport appelle l’OTAN à adopter une stratégie de la « domination de l’escalade, soit l’utilisation de toute une collection de carottes et de bâtons et en fait, de tous les instruments de pouvoir, doux et durs, allant de la protestation diplomatique aux armes atomiques ».
Il avertit de ce que « les formes et les méthodes traditionnelles des gouvernements et des organisations internationales », en particulier celles de l’ONU, sont incapables de procéder avec suffisamment de rapidité pour garantir une telle domination et que par conséquent une refonte de l’OTAN est nécessaire afin de créer un instrument adéquat pour une intervention au niveau mondial.
Sur un ton qui rappelle les élucubrations du Docteur Folamour, le rapport dit : « Les armes atomiques sont le dernier instrument d’une réponse asymétrique et en même temps l’outil ultime de l’escalade. »
Il ajoute: « Malheureusement, les armes atomiques, et avec elles l’option du premier emploi, sont indispensables puisqu’il n’y a tout simplement pas de perspective réaliste d’un monde sans armes nucléaires. Au contraire, le risque est imminent que la prolifération continue et avec elle le danger que la guerre nucléaire, de nature limitée certes, devienne possible…..En somme, les armes nucléaires restent indispensables et l’escalade nucléaire continue de rester un élément dans toute stratégie moderne. »
Le rapport se met alors à décrire l’« escalade militaire » comme le « dernier pas dans la réponse symétrique, et en même temps la façon la plus forte de créer l’incertitude dans l’esprit de l’adversaire ».
Si les passages sur la perspective d’une frappe nucléaire préventive ne nomment aucune cible spécifique, il n’y a guère de doute que l’« adversaire » immédiat, dans l’esprit des auteurs du rapport, est l’Iran. Le document décrit de façon perverse une frappe nucléaire « en premier » comme un instrument destiné à empêcher la prolifération des armes nucléaires.
L’Iran est « éminemment suspect de posséder un programme nucléaire militaire », déclare le rapport. Il poursuit en disant que « la volonté des Etats-Unis et de leurs alliés de débarrasser le monde des deux terribles régimes de Saddam Hussein et des Talibans a laissé un vide dans lequel l’Iran pénètre, tandis que le monde est incapable de contenir [son] influence grandissante dans la région ».
« En tant que puissance nucléaire, poursuit-il, l’Iran pourrait devenir insensible à des sanctions internationales. De plus, il dominerait la région, qui possède les réserves de pétrole et de gaz naturel les plus importantes au monde. »
Ce dernier point est clairement la principale préoccupation de l’élite dirigeante, tant aux Etats Unis qu’en Europe. C’est l’inquiétude que les principales puissances seraient confrontées à un défi direct au contrôle des ressources énergétiques stratégiques dominées actuellement par les compagnies pétrolières multinationales.
Le rapport répète, dans l’ensemble, des positions déjà énoncées par l’administration Bush qui a souligné de façon répétée que, dans sa guerre mondiale contre le terrorisme et sa confrontation avec les prétendus « Etats voyous » elle envisageait « toutes les options », y compris celle de l’emploi d’armes nucléaires.
En 2002, l’administration américaine avait rédigé une Revue de posture nucléaire (Nuclear Posture Review) qui définissait le type de politique de la frappe nucléaire en premier, mise en avant dans le rapport de l’OTAN. Ce document déclarait que les Etats-Unis « se réservaient le droit de réagir à l’aide de force massive y compris par l’emploi d’armes nucléaires, à l’utilisation d’ADM [armes de destruction massive] contre les Etats-Unis, nos forces à l’étranger ou nos alliés et amis ». Il affirmait ensuite que les Etats-Unis devaient développer « les capacités de détecter et de détruire les capacités des ADM de l’adversaire avant que ces armes ne soient utilisées ».
En 2006, le journaliste d’investigation Seymour Hersh avait cité des sources militaires et des services de renseignement dans un rapport révélant que l’administration Bush avait fait des plans pour une attaque préventive de l’Iran ; ceux-ci comprenaient l’utilisation d’« engins nucléaires tactiques » dans le but d’anéantir non seulement le programme nucléaire de ce pays, mais encore une grande partie de ses forces armées et de son infrastructure de base.
Le document soumis à l’OTAN par les anciens chefs des armées reprend la logique tordue utilisée par l’administration Bush dans sa tentative de justifier une politique de la guerre préventive.
« L’utilisation de réponses militaires à un stade précoce est souvent lié à la prévention ou à la préemption, qui sont toutes deux des éléments de la stratégie moderne », déclare-t-il. « Toutes deux sont applicables au cours d’un conflit ou d’une crise et aucune n’est liée de façon nécessaire à un ensemble précis d’instruments, tel que l’armée. La préemption est la réponse réactive, pour le cas où l’action d’un adversaire est considérée comme imminente, tandis que la prévention est une démarche proactive destinée au déni et par conséquent à la conclusion du conflit, dans une situation où la menace n’est pas encore imminente, mais où les preuves montrent sans l’ombre d’un doute que le conflit est inévitable. La préemption est largement considérée comme un acte d’autodéfense en vertu du droit international coutumier, tandis que la question de la légalité d’une utilisation préventive de la force reste pour l’instant sans réponse. »
Il s’agit là d’une falsification délibérée et qui n’a pas de sens. Selon le droit international, « un usage préventif de la force » ne se distingue pas d’une agression illégale, une « guerre du choix » lancée par un pouvoir militaire pour éliminer une menace qu’il perçoit pour l’avenir et qui le mettrait dans une situation de désavantage stratégique. Au procès de Nuremberg, où fut jugée la direction national-socialiste, une telle guerre avait été décrite comme le « crime international suprême ».
Alors que le rapport produit par les ex-chefs des armées préconise pour l’OTAN le rôle d’un « fournisseur global de sécurité » indépendant des Nations unies et du droit international, et à chaque fois que cela est nécessaire, prêt à défier ces deux instances, le gros du document consiste en une critique inquiète de l’état actuel de l’Alliance Atlantique.
Il déclare par exemple que les interventions en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan et en Irak ont toutes été caractérisées par l’« absence d’objectif politique proprement défini, l’absence d’une stratégie d’alliance intégrée pour parvenir à cet objectif et l’absence d’une capacité permettant de réaliser cette stratégie ».
Il ajoute : « De plus, les nations ont en général imposé trop d’oppositions quant à l’utilisation de leurs forces armées nationales. Il existe une mauvaise volonté de la part des nations à transférer l’autorité au commandement opérationnel une fois qu’on se trouve sur le théâtre des opérations. Enfin, il y a une tendance de la part des nations à ne pas fournir assez de ressources aux opérations menées. »
Ces déclarations semblent être un reflet direct des divisions acerbes qui se sont manifestées entre Washington et ses alliés au sein de l’OTAN en Afghanistan, où les Etats-Unis ont été forcés d’envoyer des milliers de marines supplémentaires à cause du refus de l’Allemagne, de la France et de l’Italie d’envoyer plus de troupes ou du fait qu’elles ont décrété des restrictions aux règles d’engagement pour celles qu’elles ont déjà envoyées. En même temps, les membres européens de l’OTAN ont critiqué l’armée américaine pour son usage exagéré de la force, qu’ils ont rendu responsable de la résistance croissante dans le pays occupé.
Une section du document propose des changements importants dans la structure du commandement de L’OTAN afin de lui permettre de « réagir à bref délai et de conduire des opérations à un haut rythme opérationnel ».
Ces changements comprennent le passage de décisions consensuelles à l’OTAN à des votes à la majorité afin d’empêcher les dissensions de bloquer les interventions militaires. Le document exige aussi la fin de toutes les « oppositions » nationales limitant l’utilisation des forces armées européennes comme en Afghanistan et les plaçant sous un commandement centralisé et absolu de l’OTAN.
Le document appelle à ce que l’OTAN nie tout droit de parole dans les opérations militaires de l’Alliance aux pays membres qui ne contribuent pas de forces militaires pour les effectuer. Il défend aussi explicitement le fait que l’OTAN soit prête à effectuer des actions militaires sans autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies lorsqu’« une action immédiate est requise pour protéger un grand nombre d’êtres humains ».
Dans ses conclusions le document déclare : « Le manque de coopération et même, par moments, la rivalité entre l’Union européenne et l’OTAN est une chose qui doit être corrigée. » Il insiste sur le fait que « pour que les Etats-Unis puissent jouer leur rôle de façon la plus efficace possible, l’accord transatlantique entre les pays européens, le Canada et leur allié américain doit être renouvelé ».
La réalité est que cet « accord transatlantique » est en train de se défaire, du fait du déclin historique dans la position internationale du capitalisme américain et du tournant opéré par l’élite américaine vers le militarisme.
Si la bourgeoisie européenne s’est de maintes façons soumise à Washington, y compris dans la guerre contre l’Irak, et dans l’escalade des menaces contre l’Iran, ses intérêts et ceux du capitalisme américain ne concordent pas. La lutte entre les nations capitalistes rivales à propos des « ressources raréfiées », qui est la source fondamentale de ces deux conflits, opposera en fin de compte le capitalisme européen à l’impérialisme américain.
Puis il y a la Chine et la Russie qui affirment de plus en plus leurs propres intérêts sur le plan international. De façon significative, la veille même où l’appel de l’OTAN à l’utilisation de frappes nucléaires préventives a fait la une des titres internationaux, le chef des armées de la Russie a fait un appel similaire.
« Nous n’avons pas l’intention d’attaquer qui que ce soit, mais nous considérons qu’il est nécessaire que tous nos partenaires de la communauté internationale comprennent clairement que, pour la défense de notre souveraineté et l’intégrité territoriale de la Russie et de ses alliés, nous nous servirons des forces armées et cela inclura l’utilisation des armes nucléaires de façon préventive », a dit le général Yuri Bauyevsky.
C’est la nécessité de l’impérialisme américain de compenser son déclin économique par rapport à ses rivaux européens et asiatiques, en se servant de sa supériorité militaire pour se saisir des ressources naturelles vitales et des marchés, qui entraîne le danger d’un embrasement au niveau mondial. C’est dans ce contexte que les recommandations des ex-chefs militaires pour des frappes nucléaires en premier et pour des guerres d’agression prennent toute leur dangereuse signification pour l’avenir de l’humanité.
Mondialisation.ca, Le 28 janvier 2008 / par Bill Van Auken
WSWS
« L'emploi “en premier“ des armes nucléaires doit rester, dans la panoplie de l'escalade, comme ultime instrument pour empêcher l'usage d'armes de destruction massive, en vue d'éviter de vrais dangers existentiels » déclare le document qui porte le titre « Vers une stratégie d’ensemble pour un monde incertain : renouveler le partenariat transatlantique ».
Parmi les auteurs du document qui a été soumis au Pentagone et au commandement de l’OTAN, il y a le général en retraite John Shalikashvili qui a été chef d’état-major des armées sous l’administration Clinton ainsi que les anciens chefs des forces armées d’Angleterre, de France, d’Allemagne et de Hollande.
Selon un rapport publié mardi dans le quotidien britannique The Guardian « Ce manifeste a été écrit à la suite de discussions avec des officiers du commandement en activité et des hommes politiques dont bon nombre ne peuvent ou ne veulent pas exprimer leur opinion en public ». On s’attend à ce que ce soit là un des principaux sujets de discussion au sommet de l’OTAN qui doit se tenir à Bucarest en avril.
Ce rapport présente une image sinistre du vingt-et-unième siècle, décrivant les principales puissances occidentales comme des nations assiégées par des ennemis réels ou potentiels et par des changements réels dans la situation mondiale.
Il attire l’attention sur la croissance de la population et sur le changement climatique comme des faits exacerbant les conflits internationaux et il met en garde sur le fait que le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive, la lutte pour des « ressources raréfiées », en particulier le pétrole, représentent de nouveaux dangers. Il identifie aussi la Chine, la Russie et l’Iran comme des ennemis réels ou potentiels.
En réponse à ces prétendues menaces, le rapport appelle l’OTAN à adopter une stratégie de la « domination de l’escalade, soit l’utilisation de toute une collection de carottes et de bâtons et en fait, de tous les instruments de pouvoir, doux et durs, allant de la protestation diplomatique aux armes atomiques ».
Il avertit de ce que « les formes et les méthodes traditionnelles des gouvernements et des organisations internationales », en particulier celles de l’ONU, sont incapables de procéder avec suffisamment de rapidité pour garantir une telle domination et que par conséquent une refonte de l’OTAN est nécessaire afin de créer un instrument adéquat pour une intervention au niveau mondial.
Sur un ton qui rappelle les élucubrations du Docteur Folamour, le rapport dit : « Les armes atomiques sont le dernier instrument d’une réponse asymétrique et en même temps l’outil ultime de l’escalade. »
Il ajoute: « Malheureusement, les armes atomiques, et avec elles l’option du premier emploi, sont indispensables puisqu’il n’y a tout simplement pas de perspective réaliste d’un monde sans armes nucléaires. Au contraire, le risque est imminent que la prolifération continue et avec elle le danger que la guerre nucléaire, de nature limitée certes, devienne possible…..En somme, les armes nucléaires restent indispensables et l’escalade nucléaire continue de rester un élément dans toute stratégie moderne. »
Le rapport se met alors à décrire l’« escalade militaire » comme le « dernier pas dans la réponse symétrique, et en même temps la façon la plus forte de créer l’incertitude dans l’esprit de l’adversaire ».
Si les passages sur la perspective d’une frappe nucléaire préventive ne nomment aucune cible spécifique, il n’y a guère de doute que l’« adversaire » immédiat, dans l’esprit des auteurs du rapport, est l’Iran. Le document décrit de façon perverse une frappe nucléaire « en premier » comme un instrument destiné à empêcher la prolifération des armes nucléaires.
L’Iran est « éminemment suspect de posséder un programme nucléaire militaire », déclare le rapport. Il poursuit en disant que « la volonté des Etats-Unis et de leurs alliés de débarrasser le monde des deux terribles régimes de Saddam Hussein et des Talibans a laissé un vide dans lequel l’Iran pénètre, tandis que le monde est incapable de contenir [son] influence grandissante dans la région ».
« En tant que puissance nucléaire, poursuit-il, l’Iran pourrait devenir insensible à des sanctions internationales. De plus, il dominerait la région, qui possède les réserves de pétrole et de gaz naturel les plus importantes au monde. »
Ce dernier point est clairement la principale préoccupation de l’élite dirigeante, tant aux Etats Unis qu’en Europe. C’est l’inquiétude que les principales puissances seraient confrontées à un défi direct au contrôle des ressources énergétiques stratégiques dominées actuellement par les compagnies pétrolières multinationales.
Le rapport répète, dans l’ensemble, des positions déjà énoncées par l’administration Bush qui a souligné de façon répétée que, dans sa guerre mondiale contre le terrorisme et sa confrontation avec les prétendus « Etats voyous » elle envisageait « toutes les options », y compris celle de l’emploi d’armes nucléaires.
En 2002, l’administration américaine avait rédigé une Revue de posture nucléaire (Nuclear Posture Review) qui définissait le type de politique de la frappe nucléaire en premier, mise en avant dans le rapport de l’OTAN. Ce document déclarait que les Etats-Unis « se réservaient le droit de réagir à l’aide de force massive y compris par l’emploi d’armes nucléaires, à l’utilisation d’ADM [armes de destruction massive] contre les Etats-Unis, nos forces à l’étranger ou nos alliés et amis ». Il affirmait ensuite que les Etats-Unis devaient développer « les capacités de détecter et de détruire les capacités des ADM de l’adversaire avant que ces armes ne soient utilisées ».
En 2006, le journaliste d’investigation Seymour Hersh avait cité des sources militaires et des services de renseignement dans un rapport révélant que l’administration Bush avait fait des plans pour une attaque préventive de l’Iran ; ceux-ci comprenaient l’utilisation d’« engins nucléaires tactiques » dans le but d’anéantir non seulement le programme nucléaire de ce pays, mais encore une grande partie de ses forces armées et de son infrastructure de base.
Le document soumis à l’OTAN par les anciens chefs des armées reprend la logique tordue utilisée par l’administration Bush dans sa tentative de justifier une politique de la guerre préventive.
« L’utilisation de réponses militaires à un stade précoce est souvent lié à la prévention ou à la préemption, qui sont toutes deux des éléments de la stratégie moderne », déclare-t-il. « Toutes deux sont applicables au cours d’un conflit ou d’une crise et aucune n’est liée de façon nécessaire à un ensemble précis d’instruments, tel que l’armée. La préemption est la réponse réactive, pour le cas où l’action d’un adversaire est considérée comme imminente, tandis que la prévention est une démarche proactive destinée au déni et par conséquent à la conclusion du conflit, dans une situation où la menace n’est pas encore imminente, mais où les preuves montrent sans l’ombre d’un doute que le conflit est inévitable. La préemption est largement considérée comme un acte d’autodéfense en vertu du droit international coutumier, tandis que la question de la légalité d’une utilisation préventive de la force reste pour l’instant sans réponse. »
Il s’agit là d’une falsification délibérée et qui n’a pas de sens. Selon le droit international, « un usage préventif de la force » ne se distingue pas d’une agression illégale, une « guerre du choix » lancée par un pouvoir militaire pour éliminer une menace qu’il perçoit pour l’avenir et qui le mettrait dans une situation de désavantage stratégique. Au procès de Nuremberg, où fut jugée la direction national-socialiste, une telle guerre avait été décrite comme le « crime international suprême ».
Alors que le rapport produit par les ex-chefs des armées préconise pour l’OTAN le rôle d’un « fournisseur global de sécurité » indépendant des Nations unies et du droit international, et à chaque fois que cela est nécessaire, prêt à défier ces deux instances, le gros du document consiste en une critique inquiète de l’état actuel de l’Alliance Atlantique.
Il déclare par exemple que les interventions en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan et en Irak ont toutes été caractérisées par l’« absence d’objectif politique proprement défini, l’absence d’une stratégie d’alliance intégrée pour parvenir à cet objectif et l’absence d’une capacité permettant de réaliser cette stratégie ».
Il ajoute : « De plus, les nations ont en général imposé trop d’oppositions quant à l’utilisation de leurs forces armées nationales. Il existe une mauvaise volonté de la part des nations à transférer l’autorité au commandement opérationnel une fois qu’on se trouve sur le théâtre des opérations. Enfin, il y a une tendance de la part des nations à ne pas fournir assez de ressources aux opérations menées. »
Ces déclarations semblent être un reflet direct des divisions acerbes qui se sont manifestées entre Washington et ses alliés au sein de l’OTAN en Afghanistan, où les Etats-Unis ont été forcés d’envoyer des milliers de marines supplémentaires à cause du refus de l’Allemagne, de la France et de l’Italie d’envoyer plus de troupes ou du fait qu’elles ont décrété des restrictions aux règles d’engagement pour celles qu’elles ont déjà envoyées. En même temps, les membres européens de l’OTAN ont critiqué l’armée américaine pour son usage exagéré de la force, qu’ils ont rendu responsable de la résistance croissante dans le pays occupé.
Une section du document propose des changements importants dans la structure du commandement de L’OTAN afin de lui permettre de « réagir à bref délai et de conduire des opérations à un haut rythme opérationnel ».
Ces changements comprennent le passage de décisions consensuelles à l’OTAN à des votes à la majorité afin d’empêcher les dissensions de bloquer les interventions militaires. Le document exige aussi la fin de toutes les « oppositions » nationales limitant l’utilisation des forces armées européennes comme en Afghanistan et les plaçant sous un commandement centralisé et absolu de l’OTAN.
Le document appelle à ce que l’OTAN nie tout droit de parole dans les opérations militaires de l’Alliance aux pays membres qui ne contribuent pas de forces militaires pour les effectuer. Il défend aussi explicitement le fait que l’OTAN soit prête à effectuer des actions militaires sans autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies lorsqu’« une action immédiate est requise pour protéger un grand nombre d’êtres humains ».
Dans ses conclusions le document déclare : « Le manque de coopération et même, par moments, la rivalité entre l’Union européenne et l’OTAN est une chose qui doit être corrigée. » Il insiste sur le fait que « pour que les Etats-Unis puissent jouer leur rôle de façon la plus efficace possible, l’accord transatlantique entre les pays européens, le Canada et leur allié américain doit être renouvelé ».
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29.1.08 15:29
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