mercredi, avril 19, 2006

IRAN : le climat est explosif

La tension monte sur le dossier nucléaire iranien et le pire reste peut-être à venir.
Alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, plus l'Allemagne, réunis mardi à Moscou ne sont pas parvenus mardi à un accord, les Etats-Unis appellent la Russie et tous les autres pays à cesser toute collaboration nucléaire avec l'Iran, y compris en ce qui concerne la centrale de Bouchehr construite par les Russes.
Par ailleurs, la Russie a annoncé mercredi qu’elle ne participerait pas à un éventuel conflit en Iran, …mais n’en reste pas néanmoins pour autant son fournisseur d’armes …
1 – La réunion de Moscou n’a pas permis de trouver une solution
Les six représentants des états réunis à Moscou ne sont pas parvenus mardi à un accord sur le nucléaire iranien. Le sous-secrétaire d'Etat américain Nicholas Burns avait alors d’ores et déjà plaidé "pour la nécessité de sanctions" à l'encontre de Téhéran mais indiqué qu'aucune décision n'avait été prise et que les discussions allaient se poursuivre.
La Russie, les Etats-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France se disent "préoccupés" par le refus du gouvernement iranien de stopper l'enrichissement de l'uranium, le gouvernement iranien n'ayant toujours pas donné de réponse positive aux exigences notifiées dans la résolution du Conseil des gouverneurs de l'AIEA en date du 4 février et réitérées dans la déclaration du président du Conseil de sécurité de l'ONU en date du 29 mars, dont la suspension de tous les travaux liés à l'enrichissement et au traitement chimique.
Attachés, selon leurs dires, au règlement diplomatique du dossier nucléaire iranien, les participants ont convenu de poursuivre les consultations après la présentation du rapport du directeur général de l'AIEA. Mohammed ElBaradei doit présenter son rapport sur l'Iran le 28 avril prochain, le jour où expire l'ultimatum de 30 jours exigeant que Téhéran suspende tous les travaux liés à l'enrichissement de l'uranium.
La semaine dernière, l'Iran avait annoncé avoir réalisé lui-même un cycle nucléaire complet permettant d'enrichir de l'uranium. Si Téhéran insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, certains pays estiment que l'Iran, qui vient de tester avec succès un missile balistique indétectable, pourrait concevoir clandestinement une arme nucléaire. Les six estiment à l'unanimité qu'il est inadmissible que l'Iran se dote de l'arme nucléaire, mais les avis sont partagés sur les méthodes à employer pour mettre cours à une telle stratégie iranienne. La Russie et la Chine estiment qu'il est prématuré de parler de sanctions.
Après trois ans de débats, les négociations de l’UE3 avec l'Iran ont été suspendues en août dernier. Elles n'ont pas apporté de résultats contrairement au cas de la Corée du Nord qui s'était retiré en 2003 du Traité de non-prolifération nucléaire.
2 – La Russie ne participera pas à un conflit en Iran … mais lui vendra des armes
Les forces armées russes ne participeront pas à un éventuel conflit en Iran, a déclaré mercredi à Moscou le chef des Forces armées russes au terme d'une rencontre avec le commandant en chef des Forces de l'OTAN en Europe. La Russie ne proposera à aucune partie d'utiliser ses Forces armées à un éventuel conflit, où pour le moins "je ne le ferai pas en tant que chef d'État-major général", a noté Iouri Balouïevski, le responsable militaire russe.
Selon lui, le conflit ne devrait pas passer cependant à un phase militaire. Il estime en effet que le règlement du problème iranien par la force serait une grande erreur politique et considère que l'emploi des moyens diplomatiques serait la seule bonne solution au problème. "L'Iran cherchera à montrer la puissance de ses forces armées, mais nous comprenons la différence entre l'armée iranienne et celle, par exemple, des États-Unis. Nous sommes convaincus qu'une solution musclée ne réglera pas le problème iranien", a conclu le général.
Lors de la même entrevue, la Russie a également annoncé qu’elle respecterait ses engagements concernant l'exportation de matériels de guerre en Iran. La coopération technico-militaire Russie-Iran prévoit l'exportation de matériels militaires, notamment des missiles Tor-M1. Mais, selon les Russes, il ne s'agit pas des matériels stratégiques. Sans pouvoir donner une date de livraison, la Russie précise néanmoins que les armes seront sûrement livrées à l'Iran sous le contrôle des organisations appropriées.
La Russie a signé un contrat de 700 millions de dollars sur la vente de 29 missiles sol-air Tor-M1 à l'Iran à la fin de 2005. Le contrat ne serait nénamoins aucunement lié avec le dossier nucléaire iranien, a indiqué en janvier le Service fédéral russe pour la coopération technico-militaire. Moscou affirme que le contrat a été signé conformément aux normes du droit international et qu’il porte sur les armes purement défensives qui ne peuvent pas servir pour l'attaque.
Les missiles modernisés de cinquième génération Tor-M1 sont capables de détruire les avions, les hélicoptères, ainsi que les missiles balistiques et les drones. Les Tor-M1 ont une portée plus étendue et peuvent atteindre des cibles à une altitude de 10 km. De plus, les missiles Tor-M1 ont été dotés d'un système anti-brouillage plus opérant. L'usine militaire "Koupol" d'Ijevsk faisant partie du consortium "Almaz-Anteï" a présenté les missiles sol-air Tor-M1 au Salon aérospatial MAKS-2005.
3 – Les USA appellent à cesser toute coopération nucléaire avec l'Iran
Les États-Unis appellent tous les pays à suspendre la coopération nucléaire avec Téhéran, a déclaré mercredi à Moscou le sous-secrétaire d'État américain aux affaires politiques Nicholas Burns. Les USA soutiennent toujours la proposition russe de créer une coentreprise russo-iranienne d'enrichissement de l'uranium sur le sol russe, mais invitent tous les pays à suspendre la coopération nucléaire avec Téhéran, même en ce qui concerne les projets nucléaires civils tels que la construction de la centrale nucléaire de Bouchehr, a indiqué M.Burns au terme d'une rencontre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plus l'Allemagne, consacrée au nucléaire iranien.
Washington chercherait depuis longtemps à convaincre Moscou d'abandonner le projet de Bouchehr, dans le sud de l'Iran, estimant qu'il pourrait servir de couverture à un projet de nucléaire militaire. La Russie s’y est toujours opposée.
4 – Blair souhaite un "message de clarté et d'unité"
Il est temps pour le monde "d'envoyer un message de clarté et d'unité" à l'Iran, même s'il n'est "pas question d'invasion militaire", a déclaré mercredi le Premier ministre britannique Tony Blair, lors de la séance hebdomadaire de questions à la chambre des Communes. Selon lui, il est même "parfaitement raisonnable" de la part de George W. Bush de n'exclure aucune option,.
Alors que le président iranien (Mahmoud Ahmadinejad) parle de rayer Israël de la carte et que des jeunes s'engagent pour des attentats suicide sur des cibles américaines britanniques et israéliennes avec au moins l'acceptation tacite, voire l'instigation du régime iranien, selon lui, l’heure n’est pas à la démonstration de faiblesse mais bien au contraire à l’adresse d’un signal de clarté et d'unité au régime iranien.
Selon lui, le message de la communauté internationale, doit au contraire pousser Téhéran à "cesser d'enfreindre la légalité internationale sur la question nucléaire, cesser de financer des activités terroristes dans le monde entier et retourner à ses obligations internationales".
M. Blair répondait à la question de Michael Meacher, un député de son parti travailliste qui lui demandait "l'assurance absolue" que la Grande-Bretagne ne soutiendrait pas une attaque de l'Iran.
"A chaque étape, ils (les Iraniens) ont calculé qu'ils pourraient diviser la communauté internationale. A chaque étape, au prix de gros efforts, cela s'est terminé par une plus grande unité de la communauté internationale", avait un peu plus tôt déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw sur la BBC, depuis Ryad où il est en visite pour deux jours.
5 – L’Iran soutient une offre de pétrole "bon marché"
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a proposé mercredi que les pays producteurs de pétrole, en particulier ceux de l'Opep, offrent un pétrole "bon marché" aux pays pauvres.
"Les pays producteurs de pétrole, en particulier les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole peuvent définir un quota pour fournir le pétrole à un meilleur prix aux consommateurs pauvres", a déclaré le président iranien. Le gouvernement iranien propose pour cela la création d'une caisse afin que les pays producteurs y mettent une partie de leur surplus pétrolier pour compenser les pressions subies par les pays pauvres à cause de la hausse du prix du pétrole.

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