mardi, avril 04, 2006

Palestine : une paix juste ou pas de paix

Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.
L’auteur est Premier ministre de l’Autorité palestinienne et l’un des leaders du Hamas. Courriel : ihaniyyeh@hotmail.com.
Les décideurs à Washington et en Europe ont-ils jamais éprouvé la moindre honte pour leur scandaleuse application du “deux poids, deux mesures” ? Avant et après les élections palestiniennes de janvier, ils ont en permanence insisté pour que le Hamas satisfasse à certaines exigences. Ils veulent que nous reconaissions Israël, que nous cessions notre résistance et que nous nous engagions à respecter tous les accords conclus entre Israël et la direction palestinienne dans le passé.
Mais nous n’avons pas entendu la moindre demande à l’égard des partis isaréliens qui ont participé aux élections de cette semaine, alors que certains d’entre eux promeuvent le déplacement de tous les Palestiniens de leurs terres. Même le parti Kadima d’Ehud Olmert, dont l’ancêtre, le Likoud, a découragé tout effort de l’OLP pour négocier un accord de paix, a fait campagne pour un programme qui défie les résolutions du Conseil de sécurité. Son unilatéralisme viole la législation internationale. Et pourtant personne, pas même le Quartette - dont il continue à mépriser les propositions d’accord, tout comme son prédecesseur Ariel Sharon l’a fait - n’a osé exiger quoi que ce soit de lui.
L’unilatéralisme d’Olmert est une recette de conflit. C’est un plan pour imposer une situation permanente dans laquelle les Palestiniens se retrouveront avec un territoire coupé en morceaux rendus inaccessibles par des colonies juives massives, établies en contravention avec la législaion internationale sur des terres saisies illégalement aux Palestiniens. Aucun plan ne fonctionnera sans une garantie, en échange d’une cessation des hostilités par les deux parties, d’un retrait israélien total de tous les territoires occupés en 1967, Jérusalem-Est inclus, de la libération de tous nos prisonniers, du départ de tous les colons de toutes les colonies, et de la reconnaissance du droit au retour pour tous les réfugiés.
Sur ces poins il règne un accord entre toutes les factions palestiniennes et tous les Palestiniens, y compris l’OLP, dont la renaissance est essentielle, afin qu’elle puisse retrouver son rôle de porte-parole des Palestiniens et de défenseur de leur cause face au monde.
Le problème ne réside pas dans un groupe palestinien particulier mais dans le déni par Israël de nos droits fondamentaux. Nous au Hamas sommes pour la paix et voulons mettre fin aux effusions de sang. Nous avons observé une trêve unilatérale depuis plus d’un an sans réciproque de la part d’Israël. Le message du Hamas et de l’Autorité palestinienne aux puissances mondiales est le suivant : ne nous parlez plus de reconnaissance du “droit à l’existence” d’Israël ou de terme mis à la résistance tant que vous n’aurez pas obtenu des Israéliens un engagement à se retirer de notre terre et à reconnaître nos droits. Le plan d’Olmert va changer peu de choses pour les Palestiniens. Notre terre continuera à être occupée et notre peuple réduit à l’esclavage et opprimé par la puissance occupante. Nous poursuivrons donc notre combat pour récupérer nos terres et notre liberté. Les moyens pacifiques pourront être efficaces si le monde est disposé à à s’engager dans un processus constructif et équitable, où nous et les Israéliens serons traités sur un pied d’égalité. Nous en avons plus qu’assez de l’approche raciste que les Occidentauux ont du conflit, où les Palestiniens sont considérés comme inférieurs. Bien que nous soyons les victimes, nous tendons nos mains pour une paix, mais seulement une paix fondée sur la justice. Mais tant que les Israéliens continuent à attaquer et à tuer notre peuple et à détruire ses maisons, à imposer des sanctions, à nous punir collectivement et à emprisonner des hommes et des femmes qui exercent leur droit à l’autodéfense, nous aurons tous les droits deriposter par tous les moyens disponibles.
Le Hamas a été élu librement. Notre peuple nous a donné sa confiance et nous nous engageons à défendre ses droits et à faire de notre mieux pour gérer ses affaires par une bonne gouvernance. Si nous sommes boycottés malgré ce choix démocratique - comme nous l’avons été par les USA et certains de leurs alliés - nous persisterons, et nos amis se sont engagés à boucher les trous. Nous avons confiance dans les peuples du monde, dont un nombre considérable s’identifie avec notre lutte. C’est le bon moment pour faire la paix - si le monde veut la paix.
lundi 3 avril 2006, par Fausto
oulala.net

Partager

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil