jeudi, juin 22, 2006

L'ETA

Pays basque
"Passer des paroles aux actes"


L'ETA a mis en garde le gouvernement espagnol, sans toutefois renoncer au cessez-le-feu proclamé en mars dernier. L'organisation séparatiste a réclamé l'ouverture des pourparlers de paix et la cessation de la répression dont ses membres font l'objet

Le groupe séparatiste basque armé ETA, a appelé mercredi le gouvernement espagnol à "passer des paroles aux actes", en prenant les mesures nécessaires afin d'ouvrir les négociations de paix qui permettront aux Basques de décider de leur propre avenir.Il a par ailleurs demandé au gouvernement de mettre fin à ce qu'il qualifie de répression continuelle contre les militants basques. "Si la situation actuelle d'oppression et de violation des droits de l'homme se poursuit, les nouvelles générations se joindront à la lutte pour répondre avec force à ceux qui maintiennent cette situation injuste", a prévenu l'organisation clandestine dans un communiqué adressé à "l'opinion publique", ajoutant néanmoins que cette mise en garde ne remet pas en question le cessez-le-feu proclamé le 24 mars dernier.
L'ETA, qui a tué plus de 800 personnes en 38 ans, avait instauré un cessez-le-feu unilatéral à la suite duquel le gouvernement socialiste de Zapatero s'etait engagé en retour à ouvrir un dialogue de paix.
L'ETA doit renoncer à ses visées politiques
Le gouvernement espagnol n'a pas tardé à réagir: "Nous disons à l'ETA ce que les démocrates ont toujours dit, à savoir qu'ils savent parfaitement ce qu'ils ont à faire: renoncer à la violence et à tout espoir de parvenir à leurs objectifs politiques", a annoncé le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. L'ETA avait en effet rappelé dans une interview publiée le 14 mai par le journal indépendantiste basque Gara, sa revendication historique du droit à l'"autodétermination". Outre le refus de toute concession politique, le gouvernement s'est fixé une autre règle pour un futur processus de paix avec l'ETA, celle qu"'on appelle l'état de droit", a ajouté le ministre. Une manière apparemment de laisser entendre que les opérations de police se poursuivraient contre l'ETA.
La publication de ce communiqué intervient quelques heures après un coup de filet mené par les polices espagnoles et françaises, qui a conduit à l'arrestation de douze Etarras présumés. Cette action met un terme aux deux années d'enquête sur le financement de l'ETA. Le chef de file de Batasuna, vitrine politique de l'ETA, Arnaldo Otegi, a considéré que cette opération était le fruit d'une "décision politique du gouvernement espagnol" en même temps qu'une "attaque nette et frontale contre les espoirs de paix au Pays basque".
Début du dialogue
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a indiqué dimanche au Pays basque qu'il informerait en juin les partis politiques espagnols du lancement du "processus de dialogue" direct avec l'ETA pour tenter de mettre fin à près de 40 ans de violence terroriste. Il a notamment appelé dimanche à "l'indispensable concours" de toutes les forces politiques, prévoyant un processus d'"au moins trois ou quatre ans" qu'il entend cantonner au sort des prisonniers de l'ETA et à son désarmement.
Il a par ailleurs annoncé l'introduction dans le préambule de la Constitution espagnole d'une mention à la mémoire des victimes du terrorisme dont les représentants et associations, proches de l'opposition conservatrice, sont les plus rétifs au processus de paix.
Lexpress
BASTA

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