DE LA FOLIE
On serait bien en peine de donner une définition la plus exacte possible, la plus rigoureuse de ce qu’est la folie. On l’appréhende par ses manifestations, qui sont le plus souvent, brutales, violentes, dangereuses.
On peut, cependant, s’accorder sur le sens d’une normalité, c’est-à-dire, établir des critères dans les relations qui acheminent vers l’épanouissement des individus entres eux, dont "leur" société serait le reflet.
De ces présupposés, qui tiennent en partie de l’arbitraire, des règles de conduite sont établies, par lesquelles une apparente cohérence donne à voir un entendement rationnel.
Et c’est à partir de cette sphère, qu’émerge ce qu’un surprenant comportement fait identifier à la folie.
Surprenant par sa nature violente, brutale, d’apparence irrationnelle, mais d’une logique excessive. C’est justement cet excès qui peut alerter sur l’équilibre instable de l’esprit, qui peut éveiller la méfiance envers cet esprit pathologique.
Je tente une définition.
La folie c’est un excès de raison. C’est un rapport excessif à la raison. C’est un trop plein de normalité. C’est ce qui la rend invisible à l’oeil ordinaire, que l’absence de fréquentation de cet environnement ne permet pas de déceler.
C’est parce que tout de mon milieu familial a un rapport direct et brutal avec des comportements délirants, que je peux me permettre de tenter d’en définir quelques contours.
La folie, je suis né dedans, en quelque sorte.
Parce que les deux guerres mondiales ; parce que la misère ; parce que l’espoir toujours contrarié ; parce que l’enfer.
La folie, c’est quand l’Etat impose une politique de natalité, afin de repeupler un pays exsangue, vidé du sang de ses mâles, alors en pleine force de leur âge.
La folie, c’est le déplacement des populations, arrachées de leur terre natale, à cause de la famine. Eh oui, le vingtième siècle a débuté son sordide parcours avec la famine des campagnes.
Beaucoup de parisiens ont en partage un aïeul Breton ou Auvergnat. Ces gens déplacés ont conquis le sud de la capitale, autour des gares d’arrivée.
Montparnasse a vu la population expatriée de Bretagne, s’agglutiner dans les taudis et les baraquements qui bordaient la gare.
C’est ainsi que ma grand mère Bretonne a échoué derrière la gare Montparnasse, ce lieu de toutes les misères dont il ne reste rien aujourd’hui, que se partageaient tous les parias de la société, les immigrés d’Espagne et du nord de l’Afrique, les artistes sans le sou, les provinciaux paumés... Dans un tel conglomérat, les conflits apparaissaient aussi vite qu’ils laissaient place à une franche reconnaissance lorsque la police faisait son apparition.
J’ai bien connu cette loi non écrite de la solidarité entre prolos face à la force publique, que tous, d’un accord tacite, voyaient comme un corps étranger et dangereux.
La folie, c’est la vie ordinaire que l’on croit se donner, alors qu’elle n’est que le produit d’un organigramme établi par l’Etat.
Je suis le produit de cet organigramme, issu d’un père immigré que l’Etat a effacé de mon identité, et d’une mère ouvrière, que les industriels de ce temps n’avaient pas hésité à placer à l’usine dès l’âge de ses quatorze ans. Parce que la folie, c’est le repeuplement par l’exportation d’une main d’oeuvre immigrée vite rejetée comme on jette un mouchoir de papier usagé.
La folie, c’est le néant d’un père qu’une mère a aimé ; c’est la violence d’une grand mère trop vite enceinte de vie non désirée ; la folie, c’est quand, enfant, on entend que sa mère n’est qu’une pute et son père un sale bicot de la bouche d’une grand mère chérie jusqu’à l’adoration.
Vous qui lisez, essayez de comprendre ce que je dis. Et laissez tomber les jugements.
La folie, c’est mon oncle mort à Villejuif. Pour ceux qui connaissent, Villejuif, c’est l’antichambre de l’enfer, avec ses chirurgiens lobotomiseurs et ses électrochocs. Un hôpital dont il faut dénoncer les serviles petits Mengélé en herbe.
Je sais très bien de quoi je parle.
Mon oncle Roger, qui voulait faire des études aux Arts et métiers. Du jour au lendemain, pour lui, tout s’est arrêté. Les rêves furent réduits en cendres. Trois électrochocs ont fini de l’enfermer dans sa propre cervelle. Fini. Je ne l’ai connu qu’à travers un rideau de fumée de gauloise caporal, lors de mes visites dominicales. Il est bon de savoir que l’HP n’est pas un hôpital, tout juste un hospice, dans lequel se trouve enfermé n’importe qui, sur simple dénonciation, pour n’importe quoi.
L’esprit français est un esprit retors qui aime les systèmes d’enfermement.
La seule réponse à un problème est l’incarcération.
Là dedans, c’est la folie qui règne.
L’esprit français est un esprit malade de ses certitudes et de ses préjugés.
La folie, au coeur de la famille, cette gestion de la reproduction sociale, c’est la violence d’un beau-père, que son Italie natale a rejeté hors de ses frontières, comme ce fut le sort de beaucoup de « ritals ». Parcours habituel, entre l’Argentine et les mines de charbon Belge. Ceux des Italiens qui lisent savent de quoi je parle. Pas besoin de m’étendre. Poumons silicosés.
Brutalité d’une vie qui se retrouve cristallisée dans l’esprit d’un homme.
Vous, les féministes qui dénonçaient la brutalité des mâles, comprenez au mieux d’où cela vient.
Les Italiens, dénommés « sales ritals », furent les polonais de cette saleté d’Europe qui a commencé son expansion moderne par la guerre de 14. C’est là-dedans qu’il faut aller chercher la source du problème.
Etre né dans la brutalité n’invite pas à la douceur.
Toute une génération d’Italiens a été élevée à coups de fouet.
De vrais coups d’un vrai fouet, avec des lanières bien épaisses, pour meurtrir la chair et blesser l’âme. C’est de cette plaie ouverte comme père, dont j’ai élégamment bénéficié pour mon adolescence. Dois-je préciser que les deux enfants de cet homme - homme bien bâti, d’une puissante franchise, au regard d’acier- ont terminé leur course en HP...
Parce que, la misère qui ne provoque pas la révolte, rend fou.
N’est pas une marque de folie de voir tous ces prolétaires travailler, et finir heureux d’avoir été exploités ?
Ceux qui ne pigent pas ça, tant pis pour eux. Il leur reste des caramels à suçoter... Allez faire risette à la pouponnière, et laisser tomber cette lecture.
La folie, c’est quand mon propre petit frère se construit un film en plans séquences, fixant par son esprit malade le besoin d’exprimer la saleté comme condiment sexuel. Aujourd’hui, il se met à voir des pédophiles partout. Et cela a des conséquences dangereuses, parce que ça oblige la gendarmerie à intervenir, même en l’absence de preuves. Et cela m’oblige à intervenir, pour faire baisser la tension, et faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de casse pour mon frère et celui que son délire martyrise de la sorte. Pour cela, je maudis les langues fourchues des journalistes, qui sont responsables du monstre qu’ils éveillent par leur stupidité.
Comment expliquer leur acharnement sadique sur cette pathologie qui concerne avant tout la psychiatrie, et non la justice ?
Je tiens le journaliste pour un être médiocre, qui fait des ravages sans même s’en rendre compte.
La folie, c’est quand plus rien n’est compris ; quand plus rien n’est discuté ; quand la peur domine ; quand l’obéissance est le seul mode reconnu des relations. En cela, je tiens l’esprit policier pour un esprit pathologique. Il est toujours possible de gouverner par les coups, mais il n’en résulte que de la misère, et de la peur, toujours. Certains de nos actuels ministres expriment sur leur visage les stigmates d’un esprit en dérangement.
On les sent satisfaits de semer la terreur.
La folie, c’est toute l’horreur habituelle de ce que nous vivons tous, une vie gangrenée de certitudes aux conséquences malsaines, égoïstes, veules, putrides.
Quelle place me reste-t-il alors, lorsque le choix s’impose entre la taule, l’HP et le RMI ?
Sachant approximativement écrire avec la langue de mes maîtres, on pourrait croire que je suis issu d’un milieu de l’entre-deux, le genre instit, par exemple.
Mais, c’est ne pas comprendre qu’aujourd’hui, l’administration française a besoin d’une main d’oeuvre un peu qualifiée pour l’exploiter à des usages adaptés aux temps modernes.
Le manoeuvre d’hier est devenu magasinier.
L’esclavage reste de même nature, avec un emballage amélioré qui en cache le contenu. Apprendre à lire, écrire et compter, ne permet plus l’assurance d’une réussite sociale, mais seulement l’adaptation aux besoins du monde mercantile qui étend partout ses ravages.
Combien d’ouvriers se font croire être l’égal des nantis, puisque habitant une région démocratique qui a fait du devoir scolaire, le bâti par lequel chacun apprend ce qui, plus tard, va le déterminer dans ce qu’il croit être ses choix, mais qui ne sont que sa condition : habitant une région -la France- qui interdit l’exposition froide de la misère, et laisse entendre que tout le monde bénéficie des mêmes droits.
Là déjà, dans ce grotesque mensonge que personne ne critique, s’installe la folie.
Lorsqu’un ouvrier me dit que les rmistes vivent confortablement au frais de l’Etat, ce n’est pas la colère qui s’empare de mon esprit, mais la tristesse.
Car, ne pas se comprendre fait que l’on se méprise.
Le mépris est le vrai malheur de l’esclave salarié d’aujourd’hui.
La folie, c’est déjà ne pas se reconnaître, alors que tout de la vie, par son âpreté, l’obéissance servile, l’angoisse médicalement assistée, souligne plus les lieux communs que ce qui distingue chacun d’une richesse dont on drape les mirages.
On peut toujours remarquer une singularité quelque part, mais elle n’est pas, dans cette distinction, agissante, sauf lorsque, à se distinguer ostensiblement de la sorte, cela n’engage l’orientation des relations vers une impasse insurmontable aux effets diaboliques. C’est ce qui est à l’oeuvre lorsque l’ambition sans profondeur des travailleurs de basse extraction conditionne le désir influencé par le discours dominant de ses maîtres.
Dans cette circularité, s’imaginer posséder une richesse dont serait dépourvue le voisin, n’est pas seulement ridicule mais tout autant redoutable.
Là dedans, bien vite les reproches faits à son entourage, à ses amis même, remplacent la réflexion, et l’insulte ordurière tient lieu de dialectique. Dans ce rapport conflictuel, l’insulte prend vite le pas à tout discours, jusqu’à recouvrir le coeur de haine.
De là, la collaboration avec les nervis de l’Etat, la police. Lorsque que tout de sa vie est misérable, et que la honte s’empare alors de son âme, la folie meurtrière s’éprend de sa raison, et répand sa malédiction.
La misère honteuse est essentiellement mortifère.
Je l’affirme parce que j’en ai souvent été le témoin.
Ceux qui cherchent dans la police la justification de leur conduite morale qu’ils espèrent exemplaire alors qu’elle n’est qu’une médiocrité de petites prouesses, sont bien souvent atteints d’une pathologie mentale.
Ce sont chez ces gens que se recrutent les troupes qui élèvent le nationalisme au rang de vertu.
Je ne parle pas des idéologues qui fréquentent le bureau politique de ces formations démocratiquement reconnues, mais de ceux que leur irresponsable conviction se structure par le racisme.. J’ai le redoutable privilège de fréquenter des pensionnaires de l’HP voisin, qui se nourrissent de ce bas instinct.
En disant cela, je ne dénonce personne.
Ils le revendiquent.
Je dénoncerais plutôt tous ceux que leur bonne morale met du côté du bien.
Je me méfie de ces gens que le coeur porte à se croire sympathiques, lesquel démontre à l’usage l’aversion pour des gens comme moi dont la liberté ne se manifeste pas dans des urnes, mais dans la vie.
Moi, j’ai juste le culot de détourner ce destin pour mon usage personnel.
Et ça ne se fait pas sans heurt.
C’est d’ailleurs la raison qui fait que je refuse d’être écrivain.
Je ne suis pas un écrivain ; je suis profondément révolté.
Révolté jusqu’au plus profond de mon âme.
Et si à vingt ans, on est révolté par sensibilité, à mon âge, on l’est par l’expérience de la vie.
On ne pourra me faire changer d’orientation avec des balivernes.
J’ai bien des raisons de maudire le monde.
Et, malheureusement, je ne vois pas, pour demain, le soleil s’élever sur l’horizon, et briller sur la conscience des hommes
On peut, cependant, s’accorder sur le sens d’une normalité, c’est-à-dire, établir des critères dans les relations qui acheminent vers l’épanouissement des individus entres eux, dont "leur" société serait le reflet.
De ces présupposés, qui tiennent en partie de l’arbitraire, des règles de conduite sont établies, par lesquelles une apparente cohérence donne à voir un entendement rationnel.
Et c’est à partir de cette sphère, qu’émerge ce qu’un surprenant comportement fait identifier à la folie.
Surprenant par sa nature violente, brutale, d’apparence irrationnelle, mais d’une logique excessive. C’est justement cet excès qui peut alerter sur l’équilibre instable de l’esprit, qui peut éveiller la méfiance envers cet esprit pathologique.
Je tente une définition.
La folie c’est un excès de raison. C’est un rapport excessif à la raison. C’est un trop plein de normalité. C’est ce qui la rend invisible à l’oeil ordinaire, que l’absence de fréquentation de cet environnement ne permet pas de déceler.
C’est parce que tout de mon milieu familial a un rapport direct et brutal avec des comportements délirants, que je peux me permettre de tenter d’en définir quelques contours.
La folie, je suis né dedans, en quelque sorte.
Parce que les deux guerres mondiales ; parce que la misère ; parce que l’espoir toujours contrarié ; parce que l’enfer.
La folie, c’est quand l’Etat impose une politique de natalité, afin de repeupler un pays exsangue, vidé du sang de ses mâles, alors en pleine force de leur âge.
La folie, c’est le déplacement des populations, arrachées de leur terre natale, à cause de la famine. Eh oui, le vingtième siècle a débuté son sordide parcours avec la famine des campagnes.
Beaucoup de parisiens ont en partage un aïeul Breton ou Auvergnat. Ces gens déplacés ont conquis le sud de la capitale, autour des gares d’arrivée.
Montparnasse a vu la population expatriée de Bretagne, s’agglutiner dans les taudis et les baraquements qui bordaient la gare.
C’est ainsi que ma grand mère Bretonne a échoué derrière la gare Montparnasse, ce lieu de toutes les misères dont il ne reste rien aujourd’hui, que se partageaient tous les parias de la société, les immigrés d’Espagne et du nord de l’Afrique, les artistes sans le sou, les provinciaux paumés... Dans un tel conglomérat, les conflits apparaissaient aussi vite qu’ils laissaient place à une franche reconnaissance lorsque la police faisait son apparition.
J’ai bien connu cette loi non écrite de la solidarité entre prolos face à la force publique, que tous, d’un accord tacite, voyaient comme un corps étranger et dangereux.
La folie, c’est la vie ordinaire que l’on croit se donner, alors qu’elle n’est que le produit d’un organigramme établi par l’Etat.
Je suis le produit de cet organigramme, issu d’un père immigré que l’Etat a effacé de mon identité, et d’une mère ouvrière, que les industriels de ce temps n’avaient pas hésité à placer à l’usine dès l’âge de ses quatorze ans. Parce que la folie, c’est le repeuplement par l’exportation d’une main d’oeuvre immigrée vite rejetée comme on jette un mouchoir de papier usagé.
La folie, c’est le néant d’un père qu’une mère a aimé ; c’est la violence d’une grand mère trop vite enceinte de vie non désirée ; la folie, c’est quand, enfant, on entend que sa mère n’est qu’une pute et son père un sale bicot de la bouche d’une grand mère chérie jusqu’à l’adoration.
Vous qui lisez, essayez de comprendre ce que je dis. Et laissez tomber les jugements.
La folie, c’est mon oncle mort à Villejuif. Pour ceux qui connaissent, Villejuif, c’est l’antichambre de l’enfer, avec ses chirurgiens lobotomiseurs et ses électrochocs. Un hôpital dont il faut dénoncer les serviles petits Mengélé en herbe.
Je sais très bien de quoi je parle.
Mon oncle Roger, qui voulait faire des études aux Arts et métiers. Du jour au lendemain, pour lui, tout s’est arrêté. Les rêves furent réduits en cendres. Trois électrochocs ont fini de l’enfermer dans sa propre cervelle. Fini. Je ne l’ai connu qu’à travers un rideau de fumée de gauloise caporal, lors de mes visites dominicales. Il est bon de savoir que l’HP n’est pas un hôpital, tout juste un hospice, dans lequel se trouve enfermé n’importe qui, sur simple dénonciation, pour n’importe quoi.
L’esprit français est un esprit retors qui aime les systèmes d’enfermement.
La seule réponse à un problème est l’incarcération.
Là dedans, c’est la folie qui règne.
L’esprit français est un esprit malade de ses certitudes et de ses préjugés.
La folie, au coeur de la famille, cette gestion de la reproduction sociale, c’est la violence d’un beau-père, que son Italie natale a rejeté hors de ses frontières, comme ce fut le sort de beaucoup de « ritals ». Parcours habituel, entre l’Argentine et les mines de charbon Belge. Ceux des Italiens qui lisent savent de quoi je parle. Pas besoin de m’étendre. Poumons silicosés.
Brutalité d’une vie qui se retrouve cristallisée dans l’esprit d’un homme.
Vous, les féministes qui dénonçaient la brutalité des mâles, comprenez au mieux d’où cela vient.
Les Italiens, dénommés « sales ritals », furent les polonais de cette saleté d’Europe qui a commencé son expansion moderne par la guerre de 14. C’est là-dedans qu’il faut aller chercher la source du problème.
Etre né dans la brutalité n’invite pas à la douceur.
Toute une génération d’Italiens a été élevée à coups de fouet.
De vrais coups d’un vrai fouet, avec des lanières bien épaisses, pour meurtrir la chair et blesser l’âme. C’est de cette plaie ouverte comme père, dont j’ai élégamment bénéficié pour mon adolescence. Dois-je préciser que les deux enfants de cet homme - homme bien bâti, d’une puissante franchise, au regard d’acier- ont terminé leur course en HP...
Parce que, la misère qui ne provoque pas la révolte, rend fou.
N’est pas une marque de folie de voir tous ces prolétaires travailler, et finir heureux d’avoir été exploités ?
Ceux qui ne pigent pas ça, tant pis pour eux. Il leur reste des caramels à suçoter... Allez faire risette à la pouponnière, et laisser tomber cette lecture.
La folie, c’est quand mon propre petit frère se construit un film en plans séquences, fixant par son esprit malade le besoin d’exprimer la saleté comme condiment sexuel. Aujourd’hui, il se met à voir des pédophiles partout. Et cela a des conséquences dangereuses, parce que ça oblige la gendarmerie à intervenir, même en l’absence de preuves. Et cela m’oblige à intervenir, pour faire baisser la tension, et faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de casse pour mon frère et celui que son délire martyrise de la sorte. Pour cela, je maudis les langues fourchues des journalistes, qui sont responsables du monstre qu’ils éveillent par leur stupidité.
Comment expliquer leur acharnement sadique sur cette pathologie qui concerne avant tout la psychiatrie, et non la justice ?
Je tiens le journaliste pour un être médiocre, qui fait des ravages sans même s’en rendre compte.
La folie, c’est quand plus rien n’est compris ; quand plus rien n’est discuté ; quand la peur domine ; quand l’obéissance est le seul mode reconnu des relations. En cela, je tiens l’esprit policier pour un esprit pathologique. Il est toujours possible de gouverner par les coups, mais il n’en résulte que de la misère, et de la peur, toujours. Certains de nos actuels ministres expriment sur leur visage les stigmates d’un esprit en dérangement.
On les sent satisfaits de semer la terreur.
La folie, c’est toute l’horreur habituelle de ce que nous vivons tous, une vie gangrenée de certitudes aux conséquences malsaines, égoïstes, veules, putrides.
Quelle place me reste-t-il alors, lorsque le choix s’impose entre la taule, l’HP et le RMI ?
Sachant approximativement écrire avec la langue de mes maîtres, on pourrait croire que je suis issu d’un milieu de l’entre-deux, le genre instit, par exemple.
Mais, c’est ne pas comprendre qu’aujourd’hui, l’administration française a besoin d’une main d’oeuvre un peu qualifiée pour l’exploiter à des usages adaptés aux temps modernes.
Le manoeuvre d’hier est devenu magasinier.
L’esclavage reste de même nature, avec un emballage amélioré qui en cache le contenu. Apprendre à lire, écrire et compter, ne permet plus l’assurance d’une réussite sociale, mais seulement l’adaptation aux besoins du monde mercantile qui étend partout ses ravages.
Combien d’ouvriers se font croire être l’égal des nantis, puisque habitant une région démocratique qui a fait du devoir scolaire, le bâti par lequel chacun apprend ce qui, plus tard, va le déterminer dans ce qu’il croit être ses choix, mais qui ne sont que sa condition : habitant une région -la France- qui interdit l’exposition froide de la misère, et laisse entendre que tout le monde bénéficie des mêmes droits.
Là déjà, dans ce grotesque mensonge que personne ne critique, s’installe la folie.
Lorsqu’un ouvrier me dit que les rmistes vivent confortablement au frais de l’Etat, ce n’est pas la colère qui s’empare de mon esprit, mais la tristesse.
Car, ne pas se comprendre fait que l’on se méprise.
Le mépris est le vrai malheur de l’esclave salarié d’aujourd’hui.
La folie, c’est déjà ne pas se reconnaître, alors que tout de la vie, par son âpreté, l’obéissance servile, l’angoisse médicalement assistée, souligne plus les lieux communs que ce qui distingue chacun d’une richesse dont on drape les mirages.
On peut toujours remarquer une singularité quelque part, mais elle n’est pas, dans cette distinction, agissante, sauf lorsque, à se distinguer ostensiblement de la sorte, cela n’engage l’orientation des relations vers une impasse insurmontable aux effets diaboliques. C’est ce qui est à l’oeuvre lorsque l’ambition sans profondeur des travailleurs de basse extraction conditionne le désir influencé par le discours dominant de ses maîtres.
Dans cette circularité, s’imaginer posséder une richesse dont serait dépourvue le voisin, n’est pas seulement ridicule mais tout autant redoutable.
Là dedans, bien vite les reproches faits à son entourage, à ses amis même, remplacent la réflexion, et l’insulte ordurière tient lieu de dialectique. Dans ce rapport conflictuel, l’insulte prend vite le pas à tout discours, jusqu’à recouvrir le coeur de haine.
De là, la collaboration avec les nervis de l’Etat, la police. Lorsque que tout de sa vie est misérable, et que la honte s’empare alors de son âme, la folie meurtrière s’éprend de sa raison, et répand sa malédiction.
La misère honteuse est essentiellement mortifère.
Je l’affirme parce que j’en ai souvent été le témoin.
Ceux qui cherchent dans la police la justification de leur conduite morale qu’ils espèrent exemplaire alors qu’elle n’est qu’une médiocrité de petites prouesses, sont bien souvent atteints d’une pathologie mentale.
Ce sont chez ces gens que se recrutent les troupes qui élèvent le nationalisme au rang de vertu.
Je ne parle pas des idéologues qui fréquentent le bureau politique de ces formations démocratiquement reconnues, mais de ceux que leur irresponsable conviction se structure par le racisme.. J’ai le redoutable privilège de fréquenter des pensionnaires de l’HP voisin, qui se nourrissent de ce bas instinct.
En disant cela, je ne dénonce personne.
Ils le revendiquent.
Je dénoncerais plutôt tous ceux que leur bonne morale met du côté du bien.
Je me méfie de ces gens que le coeur porte à se croire sympathiques, lesquel démontre à l’usage l’aversion pour des gens comme moi dont la liberté ne se manifeste pas dans des urnes, mais dans la vie.
Moi, j’ai juste le culot de détourner ce destin pour mon usage personnel.
Et ça ne se fait pas sans heurt.
C’est d’ailleurs la raison qui fait que je refuse d’être écrivain.
Je ne suis pas un écrivain ; je suis profondément révolté.
Révolté jusqu’au plus profond de mon âme.
Et si à vingt ans, on est révolté par sensibilité, à mon âge, on l’est par l’expérience de la vie.
On ne pourra me faire changer d’orientation avec des balivernes.
J’ai bien des raisons de maudire le monde.
Et, malheureusement, je ne vois pas, pour demain, le soleil s’élever sur l’horizon, et briller sur la conscience des hommes
Publié le 20 décembre 2006 par Gilles Delcuse
20.12.06 22:26
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