Washington accentue ses préparatifs de frappes sur l’Iran
Moyen-Orient . Déploiement aéronaval, mises en condition psychologique, plus un jour ne passe sans que les États-Unis ne fassent monter la pression.
Les bruits de tours de chauffe des réacteurs de bombardiers prêts à fondre sur les centrales nucléaires iraniennes ne cessent de s’accentuer. Pointé du doigt explicitement par George W. Bush dans le discours où il présentait sa réorientation - stratégique au Moyen-Orient, l’Iran est de plus en plus désigné comme la menace des menaces pour toute la région, - Téhéran se faisant, selon le président, le complice d’un « terrorisme chiite dans toute la - région », plus dangereux encore qu’al Qaeda.
Des signes très tangibles de la préparation d’une agression s’accumulent. Comme l’arrestation de diplomates iraniens en Irak ou les accusations du Pentagone contre de présumés « miliciens iraniens », pris la main dans le sac d’un attentat fourbi en territoire irakien, comme les déclarations de John Bolton, l’ex-représentant des États-Unis à l’ONU, sur la nécessité d’un changement de régime à Téhéran, sans compter la décision de la Maison-Blanche d’envoyer un second porte-avions, l’USS John C. Stennis, avec son groupe naval, dans le Golfe, ou même celle de doubler les réserves pétrolières stratégiques des États-Unis (on sait en effet qu’une frappe sur l’Iran aurait comme conséquence de faire crever au prix du brut des plafonds sans doute jamais atteints).
Quasiment pas un jour ne se passe sans que l’on alimente l’indispensable mise en condition des opinions publiques sur la « menace nucléaire iranienne ». On ne sait si la décision de Washington mardi soir de geler la vente de pièces détachées d’avions de combat F-14 fait partie de cette guerre psychologique. Ce gel est dû « à la situation actuelle en Iran », a martelé un représentant du Pentagone. L’Iran avait acheté 79 F-14 aux États-Unis avant la chute du shah, en 1979, et l’armée américaine continuait de vendre, sur le marché international plutôt opaque des - armements, des pièces détachées de ces vieux zincs dont elle fut équipée.
Une fuite en avant guerrière contre l’Iran, même « limitée » à des frappes aériennes - l’expérience de l’invasion de l’Irak étant passée par là -, paraît constituer de plus en plus la clé de la stratégie relookée du président Bush. Cette option lui permet d’indiquer des causes extérieures à l’échec patent essuyé en Irak en faisant de Téhéran le véritable responsable de la déstabilisation du pays, et elle lui offre la possibilité de « contourner » les réticences de la nouvelle majorité démocrate du Congrès en pointant un ennemi qui fait beaucoup plus facilement consensus contre lui. Il reste que ces menaces de plus en plus précises n’ont d’autre - effet que de renforcer le président ultraconservateur iranien, Mahmoud Ahmadinejad. La population iranienne a tendance à faire front contre l’agresseur qui se profile, relèvent plusieurs témoins sur place. Ce qui profite au président, pourtant discrédité tant il ne tient pas d’évidence les promesses démagogiques qui lui ont permis d’accéder au pouvoir en s’appuyant sur les voix du « petit peuple ».
Ce jeu « gagnant-gagnant » pour les populistes en place à Washington et à Téhéran, qui manient surenchères et provocations pour survivre politiquement, est extrêmement dangereux pour la région et au-delà pour la paix sur la planète. Le dirigeant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, un homme que l’on ne saurait soupçonner d’ignorer tous les arcanes du dossier nucléaire iranien, l’a bien compris et s’en est ému dans l’enceinte habituellement si feutrée du forum de Davos. L’Occident et l’Iran, a-t-il déclaré en substance, devraient sortir de la spirale les entraînant vers une confrontation en déclarant un « temps mort », au cours duquel le programme nucléaire iranien et les sanctions de l’ONU seraient suspendus simultanément. Et d’inviter les deux parties à cesser les intimidations et à engager un dialogue direct.
Cette voix de la raison, rejetée aussitôt par Washington, est la seule pourtant qui offre une issue viable, parce que négociée, au litige nucléaire avec Téhéran. La France et l’Europe s’honoreraient d’appuyer de toutes leurs forces une telle démarche et de refuser de se laisser entraîner dans la dangereuse aventure du docteur Folamour de la Maison-Blanche.
Les bruits de tours de chauffe des réacteurs de bombardiers prêts à fondre sur les centrales nucléaires iraniennes ne cessent de s’accentuer. Pointé du doigt explicitement par George W. Bush dans le discours où il présentait sa réorientation - stratégique au Moyen-Orient, l’Iran est de plus en plus désigné comme la menace des menaces pour toute la région, - Téhéran se faisant, selon le président, le complice d’un « terrorisme chiite dans toute la - région », plus dangereux encore qu’al Qaeda.
Des signes très tangibles de la préparation d’une agression s’accumulent. Comme l’arrestation de diplomates iraniens en Irak ou les accusations du Pentagone contre de présumés « miliciens iraniens », pris la main dans le sac d’un attentat fourbi en territoire irakien, comme les déclarations de John Bolton, l’ex-représentant des États-Unis à l’ONU, sur la nécessité d’un changement de régime à Téhéran, sans compter la décision de la Maison-Blanche d’envoyer un second porte-avions, l’USS John C. Stennis, avec son groupe naval, dans le Golfe, ou même celle de doubler les réserves pétrolières stratégiques des États-Unis (on sait en effet qu’une frappe sur l’Iran aurait comme conséquence de faire crever au prix du brut des plafonds sans doute jamais atteints).
Quasiment pas un jour ne se passe sans que l’on alimente l’indispensable mise en condition des opinions publiques sur la « menace nucléaire iranienne ». On ne sait si la décision de Washington mardi soir de geler la vente de pièces détachées d’avions de combat F-14 fait partie de cette guerre psychologique. Ce gel est dû « à la situation actuelle en Iran », a martelé un représentant du Pentagone. L’Iran avait acheté 79 F-14 aux États-Unis avant la chute du shah, en 1979, et l’armée américaine continuait de vendre, sur le marché international plutôt opaque des - armements, des pièces détachées de ces vieux zincs dont elle fut équipée.
Une fuite en avant guerrière contre l’Iran, même « limitée » à des frappes aériennes - l’expérience de l’invasion de l’Irak étant passée par là -, paraît constituer de plus en plus la clé de la stratégie relookée du président Bush. Cette option lui permet d’indiquer des causes extérieures à l’échec patent essuyé en Irak en faisant de Téhéran le véritable responsable de la déstabilisation du pays, et elle lui offre la possibilité de « contourner » les réticences de la nouvelle majorité démocrate du Congrès en pointant un ennemi qui fait beaucoup plus facilement consensus contre lui. Il reste que ces menaces de plus en plus précises n’ont d’autre - effet que de renforcer le président ultraconservateur iranien, Mahmoud Ahmadinejad. La population iranienne a tendance à faire front contre l’agresseur qui se profile, relèvent plusieurs témoins sur place. Ce qui profite au président, pourtant discrédité tant il ne tient pas d’évidence les promesses démagogiques qui lui ont permis d’accéder au pouvoir en s’appuyant sur les voix du « petit peuple ».
Ce jeu « gagnant-gagnant » pour les populistes en place à Washington et à Téhéran, qui manient surenchères et provocations pour survivre politiquement, est extrêmement dangereux pour la région et au-delà pour la paix sur la planète. Le dirigeant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, un homme que l’on ne saurait soupçonner d’ignorer tous les arcanes du dossier nucléaire iranien, l’a bien compris et s’en est ému dans l’enceinte habituellement si feutrée du forum de Davos. L’Occident et l’Iran, a-t-il déclaré en substance, devraient sortir de la spirale les entraînant vers une confrontation en déclarant un « temps mort », au cours duquel le programme nucléaire iranien et les sanctions de l’ONU seraient suspendus simultanément. Et d’inviter les deux parties à cesser les intimidations et à engager un dialogue direct.
Cette voix de la raison, rejetée aussitôt par Washington, est la seule pourtant qui offre une issue viable, parce que négociée, au litige nucléaire avec Téhéran. La France et l’Europe s’honoreraient d’appuyer de toutes leurs forces une telle démarche et de refuser de se laisser entraîner dans la dangereuse aventure du docteur Folamour de la Maison-Blanche.
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