Palestine et Israël : questions et réponses sur un conflit créé par l’Occident
16 janvier 2009 - Le corps d’un petit palestinien tué lors d’un raid aérien israélien dans Gaza - Israël a sans cesse donné la preuve d’une cruauté sans frein dans les multiples conflits que cet état belliciste a suscités au Moyen-Orient - Photo / AFP
Socialist Worker répond aux questions clefs sur le rôle de l’impérialisme dans la création des guerres israélo-arabes
Quelles sont les racines du conflit entre Israël et les Palestiniens ?
Les origines du conflit remontent à la fondation d’Israël en 1948. Cet Etat fut construit sur la dépossession des palestiniens après une campagne de nettoyage ethnique menée par les milices sionistes. Il s’en est suivi de 60 ans d’oppression israélienne continue envers le peuple palestinien.
Le sionisme, revendiquant un foyer national juif en Palestine, a émergé en tant que mouvement en Europe à la fin du XIXéme siècle comme une réponse à l’antisémitisme croissant. Au début, seule une toute petite minorité de juifs soutint ce mouvement.
Les sionistes déclarèrent que la Palestine était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Mais il se trouve que cette terre avait déjà un peuple. « La fiancé est belle mais elle est marié à un autre homme » constatèrent deux rabbins qui visitèrent la Palestine en 1897.
Le mouvement sioniste démarra lentement. A la fin de la première guerre mondiale la Palestine comptait 56 000 colons juifs contre un million d’arabes.
Depuis le début les dirigeants sionistes se sont tournés vers les principales puissances impérialistes dans leur entreprise d’appropriation des terres. Tout d’abord cela signifia de travailler avec la Grande Bretagne qui avait fait de la Palestine sa colonie après la Première guerre mondiale. L’après Seconde guerre mondiale marqua un tournant vers les Etats-Unis.
En 1947 les Nations Unies (ONU) mirent sur pied un plan de partition de la Palestine. Celui-ci donnait 55% du pays aux colons sionistes bien qu’ils ne représentait qu’un tiers de la population et ne possédaient qu’environ 6% des terres.
Mais cela n’était pas assez. En mars 1948 les milices sionistes lancèrent une campagne de terreur afin de s’emparer d’un maximum de territoire. Ils assassinèrent des centaines de villageois arabes et organisèrent le nettoyage ethnique de 750 000 personnes.
Les palestiniens fuirent l’oppression et la pauvreté a Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins. Israël revendiqua environ 80% de la Palestine historique.
Aujourd’hui la « loi du retour » permet à n’importe qui d’ascendance juive d’émigrer en Israël mais refuse tout droit au retour aux palestiniens.
Israël s’est emparé du reste de la Palestine historique en 1967, pillant dès lors Gaza et la Cisjordanie et écrasant brutalement la résistance des palestiniens et leurs organisations.
Pourquoi Israël est-il impliqué dans tant de guerres ?
Israël a été constamment en guerre depuis sa création. Il s’agit là d’un Etat hautement militarisé doté par l’Occident des armes les plus avancées, comprenant des ogives nucléaires. Israël a une des armées les plus modernes au monde malgré une population de seulement 7,3 millions d’habitants.
Ce pays a bâti sa puissance militaire pour deux raisons : maintenir sous domination le peuple palestinien et agir en tant que « chien de garde » des intérêts occidentaux dans la région. Il a fait usage de son pouvoir afin d’humilier les mouvements arabes qui menaçaient la domination impérialiste au Moyen-Orient.
En 1956 Israël s’est associé à la France et à la Grande-Bretagne pour lancer une guerre contre l’Egypte [1]. En 1967 le pays fut à nouveau en guerre contre l’Egypte ainsi que contre la Syrie et la Jordanie.
Il fut impliqué dans une autre guerre avec l’Egypte et la Syrie en 1973. Israël a envahit par trois fois le Liban, en 1978, 1982 et 2006.
Le pays a également mené de nombreuses incursions en Egypte, en Syrie et au Liban. Il a bombardé les centrales nucléaires irakiennes en 1981. Son armée a occupé le sud-Liban de 1978 à 2000 lorsque la résistance conduite par le Hezbollah l’a forcé à se retirer.
Le massacre auquel nous assistons aujourd’hui à Gaza ne sera pas la dernière guerre d’Israël. La nature coloniale et impérialiste de cet Etat va inévitablement conduire à plus de conflits, de bombes et de morts.
Pourquoi l’Occident soutient-il Israël ?
A la fin du XIXéme siècle la Grande Bretagne occupait l’Egypte et contrôlait le canal de Suez. Ce lien entre la mer Rouge et la Méditerranée était une artère cruciale pour le pouvoir militaire et économique de l’Empire Britannique.
La Grande Bretagne craignait que le développement des mouvements de résistance nationale dans le monde arabe ne menace son contrôle sur le canal. Mais la Première guerre mondiale donna l’opportunité à la Grande Bretagne de sécuriser la frontière nord de l’Egypte ainsi que le canal de Suez.
Lorsque les troupes britanniques marchèrent sur Jérusalem en 1917, le ministre des affaires étrangère Arthur Balfour a conclu un accord avec le mouvement sioniste afin de transformer la Palestine en un avant-poste colonial de l’empire.
Ainsi le gouverneur britannique de Jérusalem déclara que le nouvel Etat sioniste va servir de « petit Ulster [2] juif loyal dans un potentiel océan de nationalisme arabe hostile ».
Cette relation entre Israël et l’impérialisme occidental fut résumé en 1951 dans un fameux article du quotidien israélien Haaretz : « Israël devient le chien de garde », « il n’y a aucune crainte à voir Israël entreprendre des mesures agressives à l’égard des Etats arabes si cela entre explicitement en contradiction avec les souhaits de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. Mais si pour certaines raisons les puissances occidentales préfèrent parfois fermer les yeux, Israël peut toujours être utilisé pour punir un ou plusieurs voisins dont le manque d’obéissance à l’Occident a dépassé les limites de l’acceptable ».
Lorsque les Etats-Unis ont remplacé la Grande Bretagne comme puissance dominante au Moyen-Orient, Israël a consciencieusement modifié son allégeance.
Israël le prouva lui-même une nouvelle fois lorsqu’il bâti les armées d’Egypte, de Syrie et de Jordanie lors de la guerre des Six Jours. Cette victoire acheva de convaincre les Etats-Unis qu’Israël peut résoudre leurs problèmes au Moyen-Orient lorsqu’ils se battaient dans le même temps pour maintenir leur domination sur le Vietnam.
Les intérêts des Etats-Unis et d’Israël sont restés entremêlés depuis cette époque. Pour chaque action israélienne il faut avoir les intérêts américains à l’esprit. Cette relation est devenu encore plus importante depuis la révolution iranienne de 1979 et le désastre américain d’aujourd’hui en Irak.
Comme la colère jaillit de nouveau dans les rues des capitales arabes, les Etats-Unis ont plus que jamais besoin d’Israël leur « chien de garde » au Moyen Orient.
N’y a t-il pas une histoire emplie de haine entre juifs et arabes ?
Beaucoup affirment que les juifs et les arabes ne peuvent jamais vivre ensemble et estiment qu’il y a une longue tradition d’inimitié entre les deux peuples. Mais pourtant ce n’est pas ce que nous montre l’Histoire.
Les racines de l’hostilité actuelle sont très modernes. Celles-ci remontent au mouvement de colonisation sioniste qui s’est emparé de la Palestine. Mais avant cela chaque capitale arabe avait une communauté de juifs vivant aux côtés de leurs voisins musulmans et chrétiens.
Les juifs ont eu un rôle important dans la vie de villes comme Jérusalem, Le Caire, Damas, Beyrouth, Rabat, Bagdad et d’autres cités arabes. Il y a des centaines de noms juifs inscrits sur le mémorial dédié aux irakiens qui sont morts en combattant le colonialisme britannique dans les années 20. Ils ont constitués une part importante de la gauche et des mouvements nationalistes arabes qui se sont développés dans la lutte contre l’impérialisme durant les années 20 et 30.
Tout cela changea après la création d’Israël. Les juifs arabes furent chassés de leurs maisons par les dictateurs et rois arabes mis en place par l’Occident. Ce processus fut d’ailleurs encouragé par Israël [3].
Ces juifs arabes devinrent des citoyens de seconde zone en Israël. Ils n’ont jamais été les bienvenues au sommet de la société israélienne. Beaucoup ont conservé leur culture arabe et cultivent le rêve de revenir un jour chez eux.
Ainsi que dans beaucoup de régions du monde, les divisions, les discordes et les haines entre les peuples au Moyen-Orient sont un triste héritage de l’impérialisme occidental.
La solution de deux Etats n’est-elle pas la meilleure que nous pouvons espérer ?
Beaucoup de personnes défendent une solution à deux Etats, partitionnant la Palestine historique en deux pays, un pour les israéliens et l’autre pour les palestiniens espérant ainsi résoudre le conflit.
En surface cela peut sembler être la solution la plus réaliste. Mais à quoi pourraient bien ressembler ces deux Etats ?
La plupart des plans invoquent deux mini-Etats palestiniens sur la bande de Gaza et en Cisjordanie séparés l’un de l’autre par Israël.
Les palestiniens seraient entassés dans ces minuscules parcelles de territoire tandis qu’Israël conserverait la part du lion de la Palestine historique.
A aucun moment les millions de réfugiés palestiniens ne pourront retourner dans leurs villages. Mais la question du "droit au retour" pour toute solution juste et durable au conflit.
Ceux qui préconisent une solution à deux Etats ne peuvent résoudre la quadrature du cercle consistant à réconcilier terre et peuple. En revanche la solution a un Etat, c’est à dire un Etat multi-ethnique unifié, peut résoudre ces problèmes qui semblent insolubles.
La majorité des villages palestiniens restent vides et beaucoup sont en ruines. Ils peuvent facilement être reconstruits et rendus à leurs habitants d’origine.
Ceux qui souhaitent revenir dans les villes pourraient être facilement logés. Israël a ouvert ses frontières à des millions d’immigrants sans aucun problème.
Les origines du conflit remontent à la fondation d’Israël en 1948. Cet Etat fut construit sur la dépossession des palestiniens après une campagne de nettoyage ethnique menée par les milices sionistes. Il s’en est suivi de 60 ans d’oppression israélienne continue envers le peuple palestinien.
Le sionisme, revendiquant un foyer national juif en Palestine, a émergé en tant que mouvement en Europe à la fin du XIXéme siècle comme une réponse à l’antisémitisme croissant. Au début, seule une toute petite minorité de juifs soutint ce mouvement.
Les sionistes déclarèrent que la Palestine était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Mais il se trouve que cette terre avait déjà un peuple. « La fiancé est belle mais elle est marié à un autre homme » constatèrent deux rabbins qui visitèrent la Palestine en 1897.
Le mouvement sioniste démarra lentement. A la fin de la première guerre mondiale la Palestine comptait 56 000 colons juifs contre un million d’arabes.
Depuis le début les dirigeants sionistes se sont tournés vers les principales puissances impérialistes dans leur entreprise d’appropriation des terres. Tout d’abord cela signifia de travailler avec la Grande Bretagne qui avait fait de la Palestine sa colonie après la Première guerre mondiale. L’après Seconde guerre mondiale marqua un tournant vers les Etats-Unis.
En 1947 les Nations Unies (ONU) mirent sur pied un plan de partition de la Palestine. Celui-ci donnait 55% du pays aux colons sionistes bien qu’ils ne représentait qu’un tiers de la population et ne possédaient qu’environ 6% des terres.
Mais cela n’était pas assez. En mars 1948 les milices sionistes lancèrent une campagne de terreur afin de s’emparer d’un maximum de territoire. Ils assassinèrent des centaines de villageois arabes et organisèrent le nettoyage ethnique de 750 000 personnes.
Les palestiniens fuirent l’oppression et la pauvreté a Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins. Israël revendiqua environ 80% de la Palestine historique.
Aujourd’hui la « loi du retour » permet à n’importe qui d’ascendance juive d’émigrer en Israël mais refuse tout droit au retour aux palestiniens.
Israël s’est emparé du reste de la Palestine historique en 1967, pillant dès lors Gaza et la Cisjordanie et écrasant brutalement la résistance des palestiniens et leurs organisations.
Pourquoi Israël est-il impliqué dans tant de guerres ?
Israël a été constamment en guerre depuis sa création. Il s’agit là d’un Etat hautement militarisé doté par l’Occident des armes les plus avancées, comprenant des ogives nucléaires. Israël a une des armées les plus modernes au monde malgré une population de seulement 7,3 millions d’habitants.
Ce pays a bâti sa puissance militaire pour deux raisons : maintenir sous domination le peuple palestinien et agir en tant que « chien de garde » des intérêts occidentaux dans la région. Il a fait usage de son pouvoir afin d’humilier les mouvements arabes qui menaçaient la domination impérialiste au Moyen-Orient.
En 1956 Israël s’est associé à la France et à la Grande-Bretagne pour lancer une guerre contre l’Egypte [1]. En 1967 le pays fut à nouveau en guerre contre l’Egypte ainsi que contre la Syrie et la Jordanie.
Il fut impliqué dans une autre guerre avec l’Egypte et la Syrie en 1973. Israël a envahit par trois fois le Liban, en 1978, 1982 et 2006.
Le pays a également mené de nombreuses incursions en Egypte, en Syrie et au Liban. Il a bombardé les centrales nucléaires irakiennes en 1981. Son armée a occupé le sud-Liban de 1978 à 2000 lorsque la résistance conduite par le Hezbollah l’a forcé à se retirer.
Le massacre auquel nous assistons aujourd’hui à Gaza ne sera pas la dernière guerre d’Israël. La nature coloniale et impérialiste de cet Etat va inévitablement conduire à plus de conflits, de bombes et de morts.
Pourquoi l’Occident soutient-il Israël ?
A la fin du XIXéme siècle la Grande Bretagne occupait l’Egypte et contrôlait le canal de Suez. Ce lien entre la mer Rouge et la Méditerranée était une artère cruciale pour le pouvoir militaire et économique de l’Empire Britannique.
La Grande Bretagne craignait que le développement des mouvements de résistance nationale dans le monde arabe ne menace son contrôle sur le canal. Mais la Première guerre mondiale donna l’opportunité à la Grande Bretagne de sécuriser la frontière nord de l’Egypte ainsi que le canal de Suez.
Lorsque les troupes britanniques marchèrent sur Jérusalem en 1917, le ministre des affaires étrangère Arthur Balfour a conclu un accord avec le mouvement sioniste afin de transformer la Palestine en un avant-poste colonial de l’empire.
Ainsi le gouverneur britannique de Jérusalem déclara que le nouvel Etat sioniste va servir de « petit Ulster [2] juif loyal dans un potentiel océan de nationalisme arabe hostile ».
Cette relation entre Israël et l’impérialisme occidental fut résumé en 1951 dans un fameux article du quotidien israélien Haaretz : « Israël devient le chien de garde », « il n’y a aucune crainte à voir Israël entreprendre des mesures agressives à l’égard des Etats arabes si cela entre explicitement en contradiction avec les souhaits de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. Mais si pour certaines raisons les puissances occidentales préfèrent parfois fermer les yeux, Israël peut toujours être utilisé pour punir un ou plusieurs voisins dont le manque d’obéissance à l’Occident a dépassé les limites de l’acceptable ».
Lorsque les Etats-Unis ont remplacé la Grande Bretagne comme puissance dominante au Moyen-Orient, Israël a consciencieusement modifié son allégeance.
Israël le prouva lui-même une nouvelle fois lorsqu’il bâti les armées d’Egypte, de Syrie et de Jordanie lors de la guerre des Six Jours. Cette victoire acheva de convaincre les Etats-Unis qu’Israël peut résoudre leurs problèmes au Moyen-Orient lorsqu’ils se battaient dans le même temps pour maintenir leur domination sur le Vietnam.
Les intérêts des Etats-Unis et d’Israël sont restés entremêlés depuis cette époque. Pour chaque action israélienne il faut avoir les intérêts américains à l’esprit. Cette relation est devenu encore plus importante depuis la révolution iranienne de 1979 et le désastre américain d’aujourd’hui en Irak.
Comme la colère jaillit de nouveau dans les rues des capitales arabes, les Etats-Unis ont plus que jamais besoin d’Israël leur « chien de garde » au Moyen Orient.
N’y a t-il pas une histoire emplie de haine entre juifs et arabes ?
Beaucoup affirment que les juifs et les arabes ne peuvent jamais vivre ensemble et estiment qu’il y a une longue tradition d’inimitié entre les deux peuples. Mais pourtant ce n’est pas ce que nous montre l’Histoire.
Les racines de l’hostilité actuelle sont très modernes. Celles-ci remontent au mouvement de colonisation sioniste qui s’est emparé de la Palestine. Mais avant cela chaque capitale arabe avait une communauté de juifs vivant aux côtés de leurs voisins musulmans et chrétiens.
Les juifs ont eu un rôle important dans la vie de villes comme Jérusalem, Le Caire, Damas, Beyrouth, Rabat, Bagdad et d’autres cités arabes. Il y a des centaines de noms juifs inscrits sur le mémorial dédié aux irakiens qui sont morts en combattant le colonialisme britannique dans les années 20. Ils ont constitués une part importante de la gauche et des mouvements nationalistes arabes qui se sont développés dans la lutte contre l’impérialisme durant les années 20 et 30.
Tout cela changea après la création d’Israël. Les juifs arabes furent chassés de leurs maisons par les dictateurs et rois arabes mis en place par l’Occident. Ce processus fut d’ailleurs encouragé par Israël [3].
Ces juifs arabes devinrent des citoyens de seconde zone en Israël. Ils n’ont jamais été les bienvenues au sommet de la société israélienne. Beaucoup ont conservé leur culture arabe et cultivent le rêve de revenir un jour chez eux.
Ainsi que dans beaucoup de régions du monde, les divisions, les discordes et les haines entre les peuples au Moyen-Orient sont un triste héritage de l’impérialisme occidental.
La solution de deux Etats n’est-elle pas la meilleure que nous pouvons espérer ?
Beaucoup de personnes défendent une solution à deux Etats, partitionnant la Palestine historique en deux pays, un pour les israéliens et l’autre pour les palestiniens espérant ainsi résoudre le conflit.
En surface cela peut sembler être la solution la plus réaliste. Mais à quoi pourraient bien ressembler ces deux Etats ?
La plupart des plans invoquent deux mini-Etats palestiniens sur la bande de Gaza et en Cisjordanie séparés l’un de l’autre par Israël.
Les palestiniens seraient entassés dans ces minuscules parcelles de territoire tandis qu’Israël conserverait la part du lion de la Palestine historique.
A aucun moment les millions de réfugiés palestiniens ne pourront retourner dans leurs villages. Mais la question du "droit au retour" pour toute solution juste et durable au conflit.
Ceux qui préconisent une solution à deux Etats ne peuvent résoudre la quadrature du cercle consistant à réconcilier terre et peuple. En revanche la solution a un Etat, c’est à dire un Etat multi-ethnique unifié, peut résoudre ces problèmes qui semblent insolubles.
La majorité des villages palestiniens restent vides et beaucoup sont en ruines. Ils peuvent facilement être reconstruits et rendus à leurs habitants d’origine.
Ceux qui souhaitent revenir dans les villes pourraient être facilement logés. Israël a ouvert ses frontières à des millions d’immigrants sans aucun problème.
Pourquoi la même chose ne pourrait-elle pas être faite avec les palestiniens ?
La principale barrière à la solution d’un Etat unique ne relève pas de considérations pratiques mais de la nature même du sionisme. C’est mouvement qui cherche à créer un Etat uniquement juif. Un Etat unique est donc totalement incompatible avec une telle idéologie raciste.
Les palestiniens ne se sont-ils pas vu offrir leur propre Etat dans le cadre du processus de paix ?
Les politiciens occidentaux et les médias aiment à présenter le processus de paix conduit par les Etats-Unis comme la seule façon d’apporter la justice aux palestiniens et la paix au Moyen-Orient.
Les accords d’Oslo, signés en 1993, étaient supposés donner aux palestiniens l’autonomie sur 17% de la Cisjordanie et 60% de la Bande de Gaza. Finalement cela devait mener à la création d’un Etat palestinien épanoui.
Le soulèvement palestinien de 1987, connu sous le nom d’Intifada, mis une grande pression sur Israël pour arriver à un accord. Mais Israël a toujours perçut la Palestine comme lui appartenant à lui seul et voulait garder le contrôle sur la plus grande partie possible du territoire.
Israël autorisa Yasser Arafat, chef de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), à devenir le leader de la nouvelle Autorité Palestinienne. Il fit d’énormes concessions à Israël, qui lui permit ensuite d’avoir une police propre au nom de son peuple.
Israël conserva le contrôle des routes, ressources et de vastes zones de terres saisies en 1967. Le nombre de colons israéliens dans les territoires occupés a doublé entre la signature de l’accord de paix et l’année 2000.
Les territoires palestiniens ressemblent à des bantoustans, ces Etats noirs supposés autonomes à l’intérieur du régime d’apartheid d’Afrique du sud en réalité contrôlés par le pouvoir raciste.
Le processus de paix n’a strictement rien fait pour améliorer la vie des palestiniens. La colère à ce propos entraîna le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2000.
Israël retira ses colonies de la bande de Gaza en 2005 mais conserva le contrôle de l’espace aérien ainsi que des frontière terrestres et maritimes. Il a tenté de détruire la résistance en ciblant le Hamas qui a remporté les élections de l’Autorité Palestinienne en 2006.
Quel est le rôle des masses arabes ?
Toute question sur le Moyen-Orient nous renvoi sur l’impérialisme. C’est l’impérialisme qui a créé Israël et c’est l’impérialisme qui le soutient aujourd’hui.
La priorité de l’impérialisme semble être passée du canal de Suez aux champs de pétrole. Mais les grandes puissances mondiales considèrent toujours le Moyen-Orient comme « le plus gros pactole de matières première dans l’Histoire du monde », ainsi que le déclara le département d’Etat américain en 1945.
L’impérialisme a besoin d’Israël en tant que son « porte avion insubmersible » car les régimes arabes sont en constant danger d’être renversés par des rébellions populaires.
La colère parmi les gens ordinaires dans le monde arabe repose à la fois sur la manière dont sont gaspillé les revenus pétroliers par une petite élite soutenue par l’occident mais aussi la terre, l’emploi, la pauvreté et la faim.
Lors des récentes manifestations en Egypte, les manifestants ont lancés des slogans à la fois contre Israël et contre le régime d’Hosni Moubarak. Des slogans du même type ont été entendus dans les autres capitales arabes.
La plupart des régimes arabes dépendent de l’impérialisme afin d’assurer leur propre survie. Ils craignent que la colère populaire au sujet de la Palestine pourrait entraîner une vague de révoltes comme celles qui ont balayé de nombreux régimes corrompus dans les années 50 et 60.
Les manifestations de masse auxquelles on assiste aujourd’hui en Egypte sont le résultat d’une double colère contre l’impérialisme et contre le régime de Moubarak. Les grèves contre les privatisations et pour un salaire minimum se nourrissent de la colère à propos de la Palestine. Cette rage entraîne à son tour davantage de grèves et des manifestations.
C’est pourquoi ces régimes craignent et haïssent les organisations de la résistance comme le Hamas en Palestine ou le Hezbollah au Liban. Toute résistance est un défi pour Israël, l’Occident et les régimes arabes.
La principale barrière à la solution d’un Etat unique ne relève pas de considérations pratiques mais de la nature même du sionisme. C’est mouvement qui cherche à créer un Etat uniquement juif. Un Etat unique est donc totalement incompatible avec une telle idéologie raciste.
Les palestiniens ne se sont-ils pas vu offrir leur propre Etat dans le cadre du processus de paix ?
Les politiciens occidentaux et les médias aiment à présenter le processus de paix conduit par les Etats-Unis comme la seule façon d’apporter la justice aux palestiniens et la paix au Moyen-Orient.
Les accords d’Oslo, signés en 1993, étaient supposés donner aux palestiniens l’autonomie sur 17% de la Cisjordanie et 60% de la Bande de Gaza. Finalement cela devait mener à la création d’un Etat palestinien épanoui.
Le soulèvement palestinien de 1987, connu sous le nom d’Intifada, mis une grande pression sur Israël pour arriver à un accord. Mais Israël a toujours perçut la Palestine comme lui appartenant à lui seul et voulait garder le contrôle sur la plus grande partie possible du territoire.
Israël autorisa Yasser Arafat, chef de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), à devenir le leader de la nouvelle Autorité Palestinienne. Il fit d’énormes concessions à Israël, qui lui permit ensuite d’avoir une police propre au nom de son peuple.
Israël conserva le contrôle des routes, ressources et de vastes zones de terres saisies en 1967. Le nombre de colons israéliens dans les territoires occupés a doublé entre la signature de l’accord de paix et l’année 2000.
Les territoires palestiniens ressemblent à des bantoustans, ces Etats noirs supposés autonomes à l’intérieur du régime d’apartheid d’Afrique du sud en réalité contrôlés par le pouvoir raciste.
Le processus de paix n’a strictement rien fait pour améliorer la vie des palestiniens. La colère à ce propos entraîna le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2000.
Israël retira ses colonies de la bande de Gaza en 2005 mais conserva le contrôle de l’espace aérien ainsi que des frontière terrestres et maritimes. Il a tenté de détruire la résistance en ciblant le Hamas qui a remporté les élections de l’Autorité Palestinienne en 2006.
Quel est le rôle des masses arabes ?
Toute question sur le Moyen-Orient nous renvoi sur l’impérialisme. C’est l’impérialisme qui a créé Israël et c’est l’impérialisme qui le soutient aujourd’hui.
La priorité de l’impérialisme semble être passée du canal de Suez aux champs de pétrole. Mais les grandes puissances mondiales considèrent toujours le Moyen-Orient comme « le plus gros pactole de matières première dans l’Histoire du monde », ainsi que le déclara le département d’Etat américain en 1945.
L’impérialisme a besoin d’Israël en tant que son « porte avion insubmersible » car les régimes arabes sont en constant danger d’être renversés par des rébellions populaires.
La colère parmi les gens ordinaires dans le monde arabe repose à la fois sur la manière dont sont gaspillé les revenus pétroliers par une petite élite soutenue par l’occident mais aussi la terre, l’emploi, la pauvreté et la faim.
Lors des récentes manifestations en Egypte, les manifestants ont lancés des slogans à la fois contre Israël et contre le régime d’Hosni Moubarak. Des slogans du même type ont été entendus dans les autres capitales arabes.
La plupart des régimes arabes dépendent de l’impérialisme afin d’assurer leur propre survie. Ils craignent que la colère populaire au sujet de la Palestine pourrait entraîner une vague de révoltes comme celles qui ont balayé de nombreux régimes corrompus dans les années 50 et 60.
Les manifestations de masse auxquelles on assiste aujourd’hui en Egypte sont le résultat d’une double colère contre l’impérialisme et contre le régime de Moubarak. Les grèves contre les privatisations et pour un salaire minimum se nourrissent de la colère à propos de la Palestine. Cette rage entraîne à son tour davantage de grèves et des manifestations.
C’est pourquoi ces régimes craignent et haïssent les organisations de la résistance comme le Hamas en Palestine ou le Hezbollah au Liban. Toute résistance est un défi pour Israël, l’Occident et les régimes arabes.
© Copyright Socialist Worker, n°2133, 10 janvier 2009 http://www.socialistworker.co.uk/art.php ?id=16790 Traduit de l’anglais par Laurent Bauer
Notes du traducteur :
[1] L’Egypte venait alors de nationaliser le canal de Suez contre l’avis de la France et de la Grande Bretagne qui en avaient le contrôle.
[2] L’Ulster est la province irlandaise toujours sous contrôle britannique, que l’on connaît sous le nom d’Irlande du nord. Afin de s’assurer le contrôle de l’Irlande les britanniques appuyèrent la minorité protestante contre la majorité catholique. La marque de fabrique de l’impérialisme est tellement marquante que les catholiques s’identifient aux palestiniens et les protestants aux israéliens.
[3] Israël cherchait et cherche toujours a établir un majorité numérique juive afin de conserver le contrôle de la Palestine. Cela explique le refus du droit au retour des palestiniens qui risquerait de faire des juifs une minorité au sein d’Israël qui ne serait alors plus un Etat juif.
10 janvier 2009 - © Copyright Socialist Worker, n°2133 : http://www.socialistworker.co.uk/ar...
Traduit de l’anglais par Laurent Bauer
19 janvier 2009
19 janvier 2009
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