mardi, avril 21, 2009

Mahmoud Ahmadinajad à la Conférence de « Durban II » : une vérité qui dérange

« A la fin de la deuxième guerre mondiale, prenant prétexte des souffrances juives ils (les Européens, ndlr) ont eu recours aux moyens militaires pour créer une nation de sans abris. Ils ont envoyé des migrants d'Europe et des Etats unis et d'autres parties du monde afin d'établir un gouvernement totalement raciste dans la Palestine occupée »

Ce sont les propos de Mahmoud Ahmadinejad qui ont fait bondir, sous prétexte d'antisémitisme et de négationnisme, hors de la salle les délégations européennes, Français en tête, lors de la Conférence « Durban II » sur le racisme, au siège de l'ONU de Genève ce lundi 20 avril, couvrant ainsi l'ensemble du discours du président de la République islamique d'Iran
Certes, le discours du président iranien a été ouvertement anti-israélien, mais certainement pas antisémite, et encore moins négationniste. On pourrait même dire que Mahmoud Ahmadinejad a osé la question essentielle que personne ne pose, à savoir : sur quelle légitimité l'État d'Israël s'est-il fondé ?
On pourrait d'ailleurs confronter les paroles de Mahmoud Ahmadinejad à celles de l'ancien premier ministre israélien David Ben Gourion : « Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l'a promis, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n'est pas le leur. Il y a eu antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? » (1)
En effet, on se demande bien pourquoi. Du point de vue du droit, la revendication d'un territoire après 2000 ans ou plus sous le prétexte d'un « droit historique » est une absurdité qui ne tient pas la route un instant. Il n'est pas difficile de concevoir les bouleversements qui auraient lieu dans le monde si on reconnaissait à chaque peuple le droit de revendiquer des territoires sous le prétexte d'un « droit historique ». Mais, à part l'absurdité de la notion du « droit historique », en fait, la prétention sioniste est insoutenable, pour la raison que les Juifs de nos jours ne possèdent pas de lien racial avec les Hébreux de l'antiquité.
En réalité, la Palestine est un pays qui, de tous temps, a été habité par les Palestiniens. Il existe une fausse idées qui suggère que les Palestiniens arabes ont habité le pays durant treize siècle seulement et qu'ils seraient les descendant des musulmans venus de la Péninsule d'Arabie lors de la conquête musulmane du VIIème siècle. Or, cette théorie est historiquement fausse. L'apport de la conquête musulmane de la Palestine a été surtout un apport en religion plutôt qu'un apport en population. La population qui vivait alors en Palestine ne fut ni déplacée ni exterminée. Un certain nombre d'habitants embrassèrent l'Islam, mais la plupart d'entre-eux, surtout les chrétiens arabes, gardèrent leur religion. Les Arabes, il faut le rappeler, sont un peuple pré-islamique et les Palestiniens, à la différence des Hébreux qui avaient envahi la Palestine vers le XIIème siècle avant Jésus-Christ, n'ont jamais été des envahisseur, mais les habitants autochtones du pays. Ils étaient les descendant des Cananéens, des Philistins et autres tribus qui avaient habité la terre de Canaan depuis l'aube de l'histoire. Même au sommet de l'invasion hébraïque venue d'Égypte, les Cananéens continuèrent à lutter contre les envahisseurs. Quant aux Philistins, ils ne furent jamais subjugués en continuèrent à contrôler le littoral sud du pays.
Un autre fantasme, d'ailleurs très savamment répandu, voudrait faire croire que les Juifs de nos jours sont les descendants des Hébreux qui auraient envahi la Palestine dans les temps bibliques. Cette fausse conception a été forgée par les sionistes au début du siècle dernier, de sorte à donner une apparence de droit à leur revendication d'un foyer national juif en Palestine. Mais en fait, les Juifs de descendance palestinienne constituent une infime minorité. Les Juifs ont été d'aussi zélés convertisseurs que les chrétiens ou musulmans. Avant l'ère chrétienne, les Juifs avaient converti à la religion monothéiste de Moïse d'autres sémites (ou arabes), des Grecs, Des Égyptiens, des Roumains en grand nombre. Le prosélytisme juif ne s'exerça pas avec une moindre activité par la suite, en Asie, dans tout le nord de l'Afrique, en Italie, en Espagne, en Gaule. L'immense majorité des Juifs russes, polonais, galiciens, descend des Khazars, population tartare du sud de la Russie qui se convertit massivement au judaïsme au temps de Charlemagne. On le voit bien, pour parler d'un « peuple juif » qui trouverait son origine en Palestine, il faut être ignorant ou de mauvaise foi : il n'y a jamais eu de « peuple juif ».
Aussi, l'indignation et le départ des délégations européennes à cette conférence ressemble surtout à habile manœuvre de diversion, sous couvert d'antisémitisme, pour couvrir les propos du président Ahmadinejad, de sorte à ce que les populations d'Europe ne puissent savoir sur quels mensonges s'est édifié l'État d'Israël. Assurément,la culpabilité qui hante les dirigeants européens les contraint à considérer toute critique envers l'occupant sioniste comme une offense et une atteinte à leur propre intégrité.
A aucun moment, lors de son allocution, le président iranien n'a appelé à la destruction d'Israël, ni nié ou minimisé la Shoah. Il a seulement rappelé une vérité qui dérange en nous invitant à regarder l'histoire en face : l'Etat d'Israël n'a aucune légitimité, ni historique, ni en droit.

1: David Ben-Gourion, premier ministre israélien, cité par Nahum Goldmann dans "Le Paradoxe Juif", page 121
Lire également
L’Exil du peuple juif remis en cause
Mardi 21 Avril 2009 / Frédéric Courvoisier, Mecanopolis / Alterinfo
21.4.09 20:55
http://basta.20six.fr/basta/art/166521771/
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