vendredi, juin 23, 2006

La CIA

La CIA a eu accès à des données bancaires internationales

WASHINGTON - Le renseignement américain a eu accès à des données bancaires internationales pour passer au crible des dizaines de milliers de transactions financières émanant de milliers d'Américains et de ressortissants étrangers dans le cadre d'un programme clandestin lancé dans les semaines ayant suivi les attentats du 11 septembre 2001, écrit le New York Times.

Selon des responsables de l'administration fédérale, le programme s'est limité à la surveillance des transactions de personnes soupçonnées de liens avec le réseau Al Qaïda.
Ce programme de surveillance s'appuie sur les données du réseau SWIFT (pour Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), une coopérative interbancaire basée en Belgique que le NYT qualifie de "centre nerveux du secteur bancaire mondial".
Sur son site internet, SWIFT dit fournir des services de messagerie protégées à 7.800 institutions financières (banques, sociétés de courtage, gestionnaires de fonds) dans plus de 200 pays pour assurer des transactions comme les règlements bancaires ou les services de courtage.
Une dizaine de millions de messages transitent chaque jour par son réseau.
En 2004, deux sénateurs belges estimaient que toutes les transactions en devise au niveau international transitaient par ce réseau interbancaire.
D'ARABIE SAOUDITE À UNE MOSQUÉE DE NEW YORK
"Considéré par l'administration Bush comme un outil vital, ce programme a joué un rôle secret dans les enquêtes sur le terrorisme sur le territoire national et à l'étranger depuis 2001 et contribué à la capture du dirigeant le plus recherché d'Al Qaïda en Asie du Sud-Est", écrit le quotidien, évoquant l'arrestation de Riduan Isamuddin, alias Hambali, considéré comme le cerveau des attentats de Bali en 2002 (plus de 200 morts).
Ce programme, conduit par la CIA sous le contrôle du département du Trésor, "nous a ouvert une fenêtre unique et excellente sur les opérations des réseaux terroristes et constitue, sans aucun doute, un exemple d'utilisation légale et adéquate de notre autorité", souligne Stuart Levey, sous-secrétaire du département du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier.
L'examen des transactions financières aurait ainsi permis de suivre une somme d'argent transférée du compte bancaire saoudien d'un suspect jusqu'à une mosquée new-yorkaise.
"ZONE GRISE"
Au Trésor, on souligne que les lois américaines restreignant l'accès aux transactions financières individuelles ne s'appliquent pas au réseau SWIFT qui est considéré non pas comme une banque ou une institution financière, mais comme un prestataire de services de messagerie.
Mais le New York Times cite d'autres responsables proches du programme, qui estiment plutôt que la communauté du renseignement évolue là dans une "zone grise" de la loi et que la révélation de ces méthodes "hautement inhabituelles" de surveillance financière pourrait avoir des conséquences sur le réseau SWIFT.
"Il existe toujours des préoccupations concernant ce programme", assure un ancien fonctionnaire fédéral. Un autre parle d'un "énorme potentiel pour des abus".
Le New York Times écrit par ailleurs que des membres de l'administration Bush lui ont demandé de ne pas publier cet article afin de préserver l'efficacité du programme.
"Nous restons convaincus que l'extraordinaire accès de l'administration à ce vaste gisement de données financières internationales, aussi prudemment exploité soit-il, est une question qui relève du débat public", justifie le directeur général du New York Times, Bill Keller.
DE LA "PÊCHE AU HARPON", PAS "AU FILET"
La publication a du reste amené le secrétaire au Trésor, John Snow, à diffuser un communiqué dans lequel il défend la légalité du programme supervisé par ses services et fait part de ses regrets quant à sa mise à la connaissance du public.
"Permettez-moi d'être clair sur ce qu'est ce programme, et sur ce qu'il n'est pas", dit-il en préambule. "C'est un outil essentiel de la guerre contre le terrorisme, basé sur des pouvoirs légaux appropriés et doté de procédures de contrôle et de sauvegarde efficaces."
John Snow ajoute qu'il ne s'agit pas de "pêche au filet" qui ramasserait sans distinction toutes les transactions financières des Américains, mais évoque "plutôt une pêche au harpon très précise au coeur des activités terroristes".
"Notre principe fondamental a été de préserver la confidentialité des données de nos utilisateurs tout en nous conformant aux obligations légales qui nous sont faites dans les pays où nous sommes présents", souligne pour sa part le réseau SWIFT, qui précise avoir reçu instruction judiciaire d'autoriser l'accès à "des séries limitées de données".
Depuis le 11-Septembre, les agences de renseignement ont également conclu des accords de coopération avec des réseaux de distributeurs automatiques de billets ou des sociétés de transferts de fonds comme Western Union.
Mais, écrit le New York Times, il s'agit "de la plus importante et de la plus considérable des entreprises secrètes mis en oeuvre pour traquer le financement du terrorisme".

© libération

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