dimanche, juillet 23, 2006

Le Liban essuie de nouveaux bombardements israéliens

MARDJAYOUN, Liban (Reuters) - Quelques heures après avoir pris le contrôle d'une localité stratégique du Sud-Liban, l'aviation israélienne a bombardé un bastion du Hezbollah à Beyrouth ainsi que des cibles civiles dans l'est et le sud du Liban.

Au moins sept explosions ont retenti dans la capitale libanaise que survolaient des chasseurs israéliens. Trois personnes ont par ailleurs été blessées dans des frappes qui ont détruit un centre religieux chiite de la ville portuaire de Saïda, dans le sud.
On a dénombré au moins 12 frappes dans la Vallée de la Békaa qui ont détruit trois usines, une maison et plusieurs ponts. Ces opérations ont fait un mort et sept blessés. Deux autres civils libanais ont été tués dans un raid contre un village du Sud-Liban.
En douze jours d'offensive contre le Hezbollah, l'armée israélienne a fait au moins 358 morts au Liban, essentiellement parmi la population civile.
Côté israélien, la découverte du corps d'un soldat disparu cette semaine dans un accrochage au Sud-Liban a porté dimanche matin le bilan des attaques et des tirs de roquettes du Hezbollah à 35 morts, dont 20 soldats.
Samedi dans la soirée, l'armée avait annoncé la prise du village libanais de Maroun al-Ras, à deux kilomètres au nord de la frontière.
Selon le général Benny Gantz, commandant des forces terrestres, les forces israéliennes se sont emparé de cette localité stratégique après plusieurs jours de violents affrontements dans lesquels six paracommandos israéliens et plusieurs dizaines d'hommes du Hezbollah ont trouvé la mort.
OFFENSIVE DIPLOMATIQUE
La radio de l'armée israélienne a annoncé que cette dernière allait envoyer dimanche davantage de troupes au Sud-Liban dans le cadre de son offensive pour déloger les combattants du Hezbollah opérant près de la frontière. Il s'agirait d'une intensification des opérations ciblées contre des objectifs précis à l'intérieur du territoire libanais.
Dimanche, le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier et le secrétaire au Foreign office britannique Kim Howells doivent rencontrer la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice devait s'envoler dimanche pour le Proche-Orient.
A Chypre, on se préparait à accueillir 10.000 personnes évacuées du Liban. Quatorze navires sont attendus dans les prochains jours à Larnaca et Limassol dans des opérations d'évacuation de ressortissants étrangers auxquelles participent des dizaines de pays.
Jan Egeland, coordinateur de l'aide d'urgence des Nations unies, a déclaré samedi qu'il fallait d'urgence au moins 100 millions de dollars pour éviter une catastrophe humanitaire au Liban dans les prochains mois.
Egeland devait se rendre dans la matinée à Beyrouth à bord d'un hélicoptère britannique pour évaluer la situation et exhorter la communauté internationale à fournir des vivres, des médicaments, de l'eau et d'autres formes d'aide.
"C'est déjà une très grave crise. Plus d'un demi million de personnes sont directement affectées (...) Ils ont dû fuir leur domicile ou ils sont pris au piège", a dit Egeland.
Les forces israéliennes ont exhorté les habitants d'une quinzaine de localités du Sud-Liban à fuir avant les prochains raids. Dans la ville de Mardjayoun, à moins de dix kilomètres de la frontière, de nombreuses voitures prenaient la route de l'exode vers le nord, arborant des drapeaux blancs dans l'espoir d'éviter les bombes israéliennes.
Continuant de rejeter les appels à la trêve de la communauté internationale, le président américain George Bush a réaffirmé samedi que la priorité était de s'attaquer aux causes profondes du conflit selon lui, à savoir la présence d'un Hezbollah armé à la frontière israélienne et le soutien que lui apportent la Syrie et l'Iran.
Selon le quotidien Haaretz, les autorités israéliennes pensent disposer du feu vert des Américains pour continuer les opérations contre le Hezbollah au moins jusqu'à dimanche prochain.
Si elle a massé des troupes à la frontière et rappelé 3.000 réservistes, l'armée israélienne ne semble pas pour autant disposée à envahir dans l'immédiat le Sud-Liban, qu'elle a évacué il y a six ans après 22 années d'occupation.


23/07/2006
Boursier.com

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