mardi, juillet 18, 2006

Proche-Orient : une force internationale, mais pour faire quoi ?


La communauté internationale réfléchit à la mise en place d'une force multinationale pour s'interposer entre Tsahal et le Hezbollah. Or la Finul, déjà présente sur place, s'est montrée incapable de prévenir le conflit.

EXISTE-IL UNE FORCE INTERNATIONALE AU LIBAN ?
Oui. Il s'agit de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Elle a été créée en mars 1978, après la première invasion du Sud-Liban par les troupes israéliennes. Sa mission, régulièrement renouvelée depuis -son mandat en cours expire fin juillet-, est de "confirmer le retrait des forces israéliennes, de rétablir la paix et la sécurité internationales et d'aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région" du sud du Liban.
De fait, malgré un effectif qui est monté jusqu'à 7 000 hommes en 1982, elle a toujours été impuissante à exécuter son mandat. Il a fallu attendre août 2000 et le retrait unilatéral israélien, pour qu'elle puisse effectivement se déployer à la frontière. Les Casques bleus -ils sont aujourd'hui 2 000- se sont alors souvent reconvertis en démineurs, secouristes ou "travailleurs humanitaires", assistant les villageois dans leur vie quotidienne. Et ils n'ont rien pu faire pour stopper l'influence du Hezbollah dans la zone frontalière, d'où sont notamment tirées les roquettes vers Israël.
La Finul a perdu depuis sa création plus de 250 hommes, dont environ 80 dans des attaques.
QUE PROPOSENT LES GRANDES PUISSANCES ?Surveillance ? Sécurité ?
"Force d'interposition" pour stopper le conflit, "force de stabilisation" qui interviendrait après un cessez-le-feu : le projet d'intervention de la communauté internationale, abordé lors du G8, est encore très flou. Quels pays participeront ? Combien d'hommes seront nécessaires (jusqu'à 8 000 pour certains) ? Quels seront les termes exacts du mandat (Chirac parle d'un "pourvoir de coercition") ? Quelles seront les zones de déploiement ? La réflexion doit maintenant se prolonger aux Nations unies où une résolution du Conseil de sécurité est indispensable. Une chose est sûre : le mandat devra plus clair et plus précis que celui de l'actuelle Finul.
QUE SOUHAITE ISRAEL ?
Sans l'exclure catégoriquement, le gouvernement d'Ehud Olmert se montre néanmoins très sceptique sur le déploiement d'une nouvelle force internationale, tout comme les Etats-Unis. "On devrait se demander en quoi elle serait différente ou plus efficace" souligne notamment John Bolton, l'ambassadeur américain à l'Onu, en référence à la Finul.
Israël exige notamment la "pleine application" de la résolution 1559 des Nations Unies, votée en septembre 2004 par le Conseil de sécurité. Le texte prévoit notamment le désarmement du Hezbollah et le déploiement de l'armée libanaise dans le sud du pays, où la milice chiite exerce sa pleine affluence et lance ses roquettes vers l'Etat hébreu.
DANS COMBIEN DE TEMPS UNE FORCE POURRAIT-ELLE ETRE SUR PLACE ?
Le délai pourrait être long. Outre un accord à l'Onu, il faut encore obtenir celui -ou du moins la bonne volonté- des parties en conflit, ce qui est loin d'être acquis. "De toute évidence, il faudra du temps pour mettre cela sur pied", estime Tony Blair. D'ici là, Tsahal, qui prévoyait ce lundi encore "au moins une semaine" d'offensive, aura certainement terminé ses raids.
(photo d'archives : des Casques bleus de la Finul)

Mis à jour le 18 juillet 2006 à 19h14
© 2000-2006 TF1.

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