jeudi, août 03, 2006

Pluie de roquettes sur Israël

Le Premier ministre Ehoud Olmert assure qu'Israël a détruit «toute l'infrastructure du Hezbollah au Sud-Liban». Mais la milice a lancé un nombre record de Katiouchas sur l'Etat hébreu.En représailles à un raid israélien sur Baalbeck.

Le premier ministre israélien Ehoud Olmert se dit convaincu qu'Israël a «dès à présent changé la face du Moyen-Orient». Et à la fureur de la droite israélienne, il a souligné mercredi que cette victoire militaire donnera «un nouvel élan» à son plan de retrait d'une grande partie de la Cisjordanie. Selon les analystes, M. Olmert tient notamment à ce que la victoire contre le Hezbollah dissuade les Palestiniens d'attaquer Israël, après que celui-ci aura quitté le territoire palestinien, et convainque ainsi les nationalistes israéliens de céder le territoire.
A en croire M. Olmert, Israël a déjà détruit «toute l'infrastructure du Hezbollah au Sud-Liban». Il y a «éliminé la plupart des armes», «rasé plus de 700 positions fortifiées» et «déraciné toute la population locale qui formait sa base de soutien».
Pourtant, les roquettes du Hezbollah ont recommencé à pleuvoir mercredi. Un record: plus de 200 Katiouchas sur Haïfa et tout le Nord d'Israël, jusqu'en bordure de la Cisjordanie à 70 km de la frontière libanaise, qui ont fait un mort, quelques dizaines de blessés et d'importants dégâts matériels. Et cela, après un répit de 48 h que le Hezbollah avait accordé aux Israéliens pour prouver qu'il garde une force de frappe et la manipule à son gré.
Israël poursuit aussi sa guerre psychologique. Car selon le chef d'état-major, Dan Haloutz, c'était là le but de l'incursion mardi soir à Baalbek, bastion logistique du Hezbollah dans la Beka'a libanaise. Des commandos israéliens (quelque 200 hommes), «couverts» par l'aviation, y ont envahi des habitations et un hôpital qui abritaient - au vu des images publiées mercredi par l'armée israélienne - des bureaux, centrales de communication et arsenaux du Hezbollah.
Malgré des affrontements nourris avec la résistance chiite, les forces israéliennes sont rentrées indemnes, ramenant du matériel de renseignement et cinq prisonniers. Des prisonniers civils et innocents, s'insurge le Hezbollah. Des militants du Hezbollah, confirment des sources militaires libanaises. Selon ces sources, l'incursion a causé la mort d'au moins douze civils libanais. Selon Israël, ces morts étaient des combattants chiites.
Le général Haloutz a souligné que le raid visait à «montrer qu'Israël peut surprendre le Hezbollah partout au Liban». Mercredi, l'armée a commencé à lancer des tracts au Liban, adressés pour la première fois directement aux militants du Hezbollah, les appelant à se rendre et citant le raid de Baalbek comme preuve du «bras long» d'Israël. Selon des sources militaires, Israël a déjà effectué quinze incursions, plus discrètes, depuis le début des hostilités, dont certaines à 150 km à l'intérieur du Liban.
Soldats libanais tués
Par ailleurs, l'aviation a poursuivi sa chasse aux batteries de roquettes au Sud-Liban. Elle a bombardé, entre autres, un camp de l'armée libanaise, tuant trois soldats libanais. Israël ne s'en est pas expliqué. Depuis le début de la guerre, il a tué plus de vingt soldats libanais, «par erreur» ou parce que des tirs provenaient de leurs positions.
Parallèlement, des réservistes ont rejoint mercredi les forces d'infanterie, para-commandos, blindés, ingénierie - près de 10 000 hommes - qui «nettoient» les fortins sud-libanais. Ce «nettoyage» se heurte encore à la résistance chiite. Mardi, trois soldats israéliens ont été tués.
L'armée dit avoir tué jusqu'à présent «des centaines» d'hommes du Hezbollah. M. Olmert a réitéré, mercredi, qu'Israël opérera «jusqu'à ce qu'une force internationale, forte et efficace, soit présente».
© La Libre Belgique 2006

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