Appel urgent: La lutte des paysans pauvres d'Ouzioua au Maroc pour le droit aux biens publics
La marche rouge du 7 mai 2006 des paysans pauvres d’Ouzioua pour leurs droits à l’électrification,à l’eau potable, à l’eau d’irrigation et à l’exploitation des ressources naturelles autour du barrage Mokhtar Soussi a été suivie d’une répression judiciaire.
Comme son habitude, le régime marocain poursuit les militants de la société civile d’Ouzioua devant le tribunal de première instance à Taroudant. La première audience du 28 septembre 2006 a été reportée une première fois au 2 novembre 2006 puis une deuxième fois au 7 décembre 2006.
Les cinq militants poursuivis sont :
Aakik Driss, secrétaire général du syndicat des paysans pauvres. Amal Lahoucine, président de l’association Ifghelen. Chkib Boubker, vice président de l’association Atlas. Bouichou Mohamed, membre du conseil de la commune d’Ouzioua. Id bouichou Mohamed, paysan pauvre membre de l’association Atlas.
Les paysans pauvres continuent leur lutte.
Voici l’arrière-fond de cette lutte.
1- Vue générale sur la vallée du Souss
La rivière Souss constitue le cœur battant de la vallée située entre le Haut-Atlas et l’anti-Atlas au sud du Maroc. La rivière est d’une superficie de 3960 Km2.
La province de Taroudant (Aoulouz, Ouled Berhil et Taroudant) occupe 740 000 hectares . Les ressources forestières occupent 580 000 ha , et 200 000 ha de la superficie générale disponible à l’agriculture dont 100 000 ha irrigués par pompage.
La nappe phréatique est d’une valeur de 50 milliards de mètres cubes dont 8 milliards mètres cubes disponibles à l’exploitation par pompage.
Une démographie très importante de 90 personnes par km2 et 60 personnes par km2 à la campagne (la province de Taroudant compte 800 000 habitants).
Les ressources qu’offre l’environnement de la vallée du Souss donnent une idée pour le développement agricole de cette rivière. Mais le système d’irrigation par pompage d’une agriculture des agrumes basée sur l’exportation vers l’Europe depuis les années quarante du vingtième siècle et l’accélération de ce système vers un surpompage pendant les années soixante, provoquent les déséquilibres sociaux au niveau de l’exploitation des ressources naturelles de la vallée.
Le tableau suivant montre l’évolution de la culture d’agrumes dans la vallée :
Année 1940 1950 1955 1960 1976
Les cinq militants poursuivis sont :
Aakik Driss, secrétaire général du syndicat des paysans pauvres. Amal Lahoucine, président de l’association Ifghelen. Chkib Boubker, vice président de l’association Atlas. Bouichou Mohamed, membre du conseil de la commune d’Ouzioua. Id bouichou Mohamed, paysan pauvre membre de l’association Atlas.
Les paysans pauvres continuent leur lutte.
Voici l’arrière-fond de cette lutte.
1- Vue générale sur la vallée du Souss
La rivière Souss constitue le cœur battant de la vallée située entre le Haut-Atlas et l’anti-Atlas au sud du Maroc. La rivière est d’une superficie de 3960 Km2.
La province de Taroudant (Aoulouz, Ouled Berhil et Taroudant) occupe 740 000 hectares . Les ressources forestières occupent 580 000 ha , et 200 000 ha de la superficie générale disponible à l’agriculture dont 100 000 ha irrigués par pompage.
La nappe phréatique est d’une valeur de 50 milliards de mètres cubes dont 8 milliards mètres cubes disponibles à l’exploitation par pompage.
Une démographie très importante de 90 personnes par km2 et 60 personnes par km2 à la campagne (la province de Taroudant compte 800 000 habitants).
Les ressources qu’offre l’environnement de la vallée du Souss donnent une idée pour le développement agricole de cette rivière. Mais le système d’irrigation par pompage d’une agriculture des agrumes basée sur l’exportation vers l’Europe depuis les années quarante du vingtième siècle et l’accélération de ce système vers un surpompage pendant les années soixante, provoquent les déséquilibres sociaux au niveau de l’exploitation des ressources naturelles de la vallée.
Le tableau suivant montre l’évolution de la culture d’agrumes dans la vallée :
Année 1940 1950 1955 1960 1976
Agrumes en hectare 100 2200 5300 10600 19000
Aujourd’hui, les agrumes occupent 12 000 hectares dans la région Ouled Behgil-Aoulouz seulement depuis l’an 2000.
2- Nécessité de la protection de la forêt d’arganiers
L’arganier a de multiples utilisations qui sont autant de sources de revenu :
l’alimentation du cheptel (bovins, caprins et camelins), le bois utilisé en menuiserie, en cuisine traditionnelle (fours) et en chauffages et l’huile, à double usage, alimentaire et cosmétique.
La fabrication de l’huile est réalisée par les femmes, entièrement manuellement, depuis la collecte, le concassage des fruits, le grillage et le broyage des amandes jusqu’au malaxage de la pâte dans un moulin en pierre.
La fabrication d’un litre d’huile par une femme demande au moins 16 heures, ce qui montre l’exploitation de la femme paysanne pour un revenu de 50 dirhams.
Les forêts d’arganier couvrent 400 000 ha dans la région de Taroudant, soit 56 % de l’arganeraie nationale. Elles occupent 74 % de la superficie forestière totale de la province
Taroudant produit 1830 tonnes d’huile d’argane par an, soit 53% de la production nationale.
Le revenu brut procuré par l’arganier est de 1,8 milliards de dh/an, soit 430 dh/ha/an, correspondant à plus de 2,2 millions de journées de travail.
Le classement de l’arganeraie en « réserve de la biosphère », la réorganisation de la recherche sur l’arganeraie et ses produits et l’utilisation des moyens modernes peuvent faire de l’arganeraie l’axe essentiel du développement à Taroudant.
La destruction de la forêt d’arganiers dans la plaine du Souss par l’implantation des agrumes et le surpompage d’une part et la malproduction de ses ressources par les paysans dans la montagne d’autre part provoque la dégradation du développement de la vallée.
(Lire à ce sujet Arganier (Histoire d’une destruction)
3- La situation des paysans pauvres à Ouzioua
Les deux barrages Aoulouz
et Mokhtar Soussi
sont construits dans la région d’Aouzioua, dans l’ l’Est de la province de Taroudant
Conséquences de la construction des barrages :
Les paysans pauvres vivent dans des conditions catastrophiques, après avoir perdu leurs terres et leurs ressources naturelles contre des indemnisations très faibles (trois dirhams seulement le mètre carré de terre irriguée et deux dirhams le mètre de terre bour (uniquement arrosée par la pluie) non-irriguée).
50% habitent dans la zone près du barrage, 10 douars de la commune Tisrass au barrage Aoulouz et sept douars de la commune Ouzioua au barrage Mokhtar Soussi, ils vivent dans les conditions très difficiles.
15% habitent dans la commune d’Aoulouz. 35% ont quitté la région vers Ouled Berhil et Taroudant.
Il a dans la zone d’Ouzioua 750 fermes d’une superficie qui varie de 10 à 500 hectares . Il y a 13 stations d’emballage (l’essentiel de la production est exporté
De 15 à 17 000 ouvriers agricoles sont au travail selon les saisons, 90 % d’entre eux se sont des femmes qui travaillent dans des conditions d’exploitation proches de l’esclavage : journées de 10 à 12 heures, salaire de 4 Euro par jour, pas de carte de travail, pas d’inscription dans la CNSS , pas d’indemnités familiales...
Entre 3500 et 4000 ouvières et ouvriers travaillent dans les stations d’emballages ; ils vivent dans les mêmes conditions que les ouvriers agricoles.
Par le surpompage qui épuise la nappe phréatique dans les grands domaines, le niveau de l’eau atteint plus 200 mètres ce qui rend impossible l’accès à la nappe pour les paysans pauvres, Ils se sont donc retrouvés obligés de vendre leurs terres et leur force de travail aux qrands propriétaires.
La nappe phéatique est endommagée par le surpompage dans les domaines des grands agriculeurs. Les agrumes consomment 25 fois plus d’eau que l’arganier,
Les deux barrages d’Ouzioua sont d’une importance stratégique pour le régime marocain, qui doit garantir la consommation d’eau aux grands propriétaires, qui font partie de la nomenklatura (ministres, députés, compradores, officiers supérieurs de l’armée et leurs femmes et enfants) .
Après avoir pris le contrôle de la plaine, ce capitalisme foncier agressif s’attaque désormais à la montagne, où les paysans pauvres sont à leur tour chassés par les cinq autres barrages implantés dans dans la province.
L’objectif est double : faire main basse sur les réserves d’eau et sur les forêts d’arganiers d’arganier ( plus de 500 mille hectares) pour transformer ces terres en champs de production d’agrumes et de primeurs pour l’exportation.
4- Conséquences de cette situation
La construction de ces deux barrages a eu des effets néfastes sur le développement de la région en général, et en particulier sur la vie des paysans pauvres.
La politique agricole de l’État marocain dans la vallée du Souss depuis les années quarante du vingtième siècle qui tend vers l’accélération de l’exploitation de la nappe phréatique par le surpompage a créé dans certaines régions (El Guerdain dans la région de Ouled Teima) une situation catastrophique, ce qui explique la décision de l’État d’implanter plus de 12 000 ha d’agrumes dans la région d’Aoulouz et Ouled Berhil.
Les études faites par des spécialistes de PNUD et de la FAO pendant les années 1970 envisageaient le drame que vit la région d’Aoulouz aujourd’hui et le rôle des deux barrages pour améliorer l’irrigation dans la vallée.
La vie des paysans dans la vallée du Souss et dans les deux barrages en particulier est en dégradation.
L’exploitation qu’ils subissent dans les fermes d’agrumes après la perte de leurs terres et leur transformation en ouvriers agricoles dans des conditions juridiques dignes du Moyen âge.
La double exploitation de la femme au travail (bas prix, sexe) et au sein de sa famille (travail sans salaire).
La couverture sanitaire reste faible, 15% couvre par mode fixe, 43% couvre par l’itinérance, 42% par équipe mobile.
La dégradation de la santé de la population et donc l’augmentation de la morbidité et mortalité materno-infantile.
En effet la prévention reste l’arme la plus efficace pour améliorer l’état de la santé de la population rurale.
De jour en jour les paysans pauvres perdent la terre, l’eau, et l’arganier, et leur culture amazight (berbère) va vers une marginalisation absolue.
5- Problème de l’électrification et de l’eau potable
Malgré les ressources naturelles très importantes de la région d’Ouzioua et les dons de l’Agence française du développement, 35 douars de la commune d’Ouzioua sont dépourvus d’électricité et d’eau potable. L’État marocain oblige trois douars qui ont perdu leurs terres à cause du barrage Mokhtar Soussi de payer 4900 dirhams par maison pour être branchés au réseau électrique national, sachant que la commune rurale avait payé un montant très important en coopération avec le bureau national de l’électricité depuis 2001, et que le ministère de l’Équipement avait déjà financé le branchement électrique au barrage Mokhtar Soussi.
Les habitants de sept douars qui ont perdu leurs maisons après la construction du barrage sont dépourvus d’électricité et d’eau potable depuis 2001, cela malgré le financement du projet de réhabilitation des paysans pauvres par l’État, qui a alloué un fond de 215 millions de centimes à l’électrification et à l’approvisionnement en eau potable.
L’Agence de l’eau de Souss Massat n’hésite pas à piétiner le droit naturel des paysans pauvres à l’eau d’irrigation provenant du barrage en faisant stopper l’écoulement naturel de l’eau, pour réserver l’eau aux fermes des grands propriétaires.
En 2003 les paysans pauvres ont perdu plus de 1200 oliviers à cause de l’arrêt total de l’eau du barrage. L’Agence de l’eau de Souss Massat est intervenue pour mettre en place des « associations de l’eau » contrôlées par le président de la commune, pour accepter un débit de 100 litres par seconde, ce qui va encore multiplier les dégâts dans les champs des paysans pauvres.
6- Intervention des paysans pauvres
Pour défendre leurs droits, les paysans pauvres ont constitué des associations de développement. Ils ont contacté tous les responsables locaux, régionaux et nationaux sans recevoir aucune réponse positive à leurs problèmes.
Le 7 mai 2006, la société civile à Ouzioua avait organisé une marche pacifique du barrage au siège de la commune rurale. Le régime marocain, pour sa part, au lieu d’ouvrir des négociations avec les responsables des associations et de sanctionner les vrais responsables de ces problèmes, décide de poursuivre 5 responsables de ces associations devant le tribunal de première instance de Taroudant.
Les paysans pauvres ont contacté les responsables nationaux des partis politiques de la gauche, la CDT , l’UMT et l’AMDH ; une commission a déposé le dossier sur les problèmes des paysans pauvres d’Ouzioua auprès de ces organisations. En attendant une réponse à leur demande de soutien, une rencontre entre cette commission et le Front de défense des biens publics et des droits fondamentaux à Taroudant, constitué par Annahj addimocrati, PADS, PCU, PPS, AMDH, UMT et CDT, a été organisée après l’audience du 2 novembre 2006 au siège de la CDT. Le but de cette rencontre est de soutenir le sit-in des paysans pauvres qui va être organisé le 14 novembre 2006 et tracer un programme de soutien aux luttes des paysans pauvres d’Ouzioua.
Soutenez la lutte des paysans pauvres marocains pour leurs droits aux biens publics que sont l’eau, la terre et l’électricité !
Aujourd’hui, les agrumes occupent 12 000 hectares dans la région Ouled Behgil-Aoulouz seulement depuis l’an 2000.
2- Nécessité de la protection de la forêt d’arganiers
L’arganier a de multiples utilisations qui sont autant de sources de revenu :
l’alimentation du cheptel (bovins, caprins et camelins), le bois utilisé en menuiserie, en cuisine traditionnelle (fours) et en chauffages et l’huile, à double usage, alimentaire et cosmétique.
La fabrication de l’huile est réalisée par les femmes, entièrement manuellement, depuis la collecte, le concassage des fruits, le grillage et le broyage des amandes jusqu’au malaxage de la pâte dans un moulin en pierre.
La fabrication d’un litre d’huile par une femme demande au moins 16 heures, ce qui montre l’exploitation de la femme paysanne pour un revenu de 50 dirhams.
Les forêts d’arganier couvrent 400 000 ha dans la région de Taroudant, soit 56 % de l’arganeraie nationale. Elles occupent 74 % de la superficie forestière totale de la province
Taroudant produit 1830 tonnes d’huile d’argane par an, soit 53% de la production nationale.
Le revenu brut procuré par l’arganier est de 1,8 milliards de dh/an, soit 430 dh/ha/an, correspondant à plus de 2,2 millions de journées de travail.
Le classement de l’arganeraie en « réserve de la biosphère », la réorganisation de la recherche sur l’arganeraie et ses produits et l’utilisation des moyens modernes peuvent faire de l’arganeraie l’axe essentiel du développement à Taroudant.
La destruction de la forêt d’arganiers dans la plaine du Souss par l’implantation des agrumes et le surpompage d’une part et la malproduction de ses ressources par les paysans dans la montagne d’autre part provoque la dégradation du développement de la vallée.
(Lire à ce sujet Arganier (Histoire d’une destruction)
3- La situation des paysans pauvres à Ouzioua
Les deux barrages Aoulouz
et Mokhtar Soussi
sont construits dans la région d’Aouzioua, dans l’ l’Est de la province de Taroudant
Conséquences de la construction des barrages :
Les paysans pauvres vivent dans des conditions catastrophiques, après avoir perdu leurs terres et leurs ressources naturelles contre des indemnisations très faibles (trois dirhams seulement le mètre carré de terre irriguée et deux dirhams le mètre de terre bour (uniquement arrosée par la pluie) non-irriguée).
50% habitent dans la zone près du barrage, 10 douars de la commune Tisrass au barrage Aoulouz et sept douars de la commune Ouzioua au barrage Mokhtar Soussi, ils vivent dans les conditions très difficiles.
15% habitent dans la commune d’Aoulouz. 35% ont quitté la région vers Ouled Berhil et Taroudant.
Il a dans la zone d’Ouzioua 750 fermes d’une superficie qui varie de 10 à 500 hectares . Il y a 13 stations d’emballage (l’essentiel de la production est exporté
De 15 à 17 000 ouvriers agricoles sont au travail selon les saisons, 90 % d’entre eux se sont des femmes qui travaillent dans des conditions d’exploitation proches de l’esclavage : journées de 10 à 12 heures, salaire de 4 Euro par jour, pas de carte de travail, pas d’inscription dans la CNSS , pas d’indemnités familiales...
Entre 3500 et 4000 ouvières et ouvriers travaillent dans les stations d’emballages ; ils vivent dans les mêmes conditions que les ouvriers agricoles.
Par le surpompage qui épuise la nappe phréatique dans les grands domaines, le niveau de l’eau atteint plus 200 mètres ce qui rend impossible l’accès à la nappe pour les paysans pauvres, Ils se sont donc retrouvés obligés de vendre leurs terres et leur force de travail aux qrands propriétaires.
La nappe phéatique est endommagée par le surpompage dans les domaines des grands agriculeurs. Les agrumes consomment 25 fois plus d’eau que l’arganier,
Les deux barrages d’Ouzioua sont d’une importance stratégique pour le régime marocain, qui doit garantir la consommation d’eau aux grands propriétaires, qui font partie de la nomenklatura (ministres, députés, compradores, officiers supérieurs de l’armée et leurs femmes et enfants) .
Après avoir pris le contrôle de la plaine, ce capitalisme foncier agressif s’attaque désormais à la montagne, où les paysans pauvres sont à leur tour chassés par les cinq autres barrages implantés dans dans la province.
L’objectif est double : faire main basse sur les réserves d’eau et sur les forêts d’arganiers d’arganier ( plus de 500 mille hectares) pour transformer ces terres en champs de production d’agrumes et de primeurs pour l’exportation.
4- Conséquences de cette situation
La construction de ces deux barrages a eu des effets néfastes sur le développement de la région en général, et en particulier sur la vie des paysans pauvres.
La politique agricole de l’État marocain dans la vallée du Souss depuis les années quarante du vingtième siècle qui tend vers l’accélération de l’exploitation de la nappe phréatique par le surpompage a créé dans certaines régions (El Guerdain dans la région de Ouled Teima) une situation catastrophique, ce qui explique la décision de l’État d’implanter plus de 12 000 ha d’agrumes dans la région d’Aoulouz et Ouled Berhil.
Les études faites par des spécialistes de PNUD et de la FAO pendant les années 1970 envisageaient le drame que vit la région d’Aoulouz aujourd’hui et le rôle des deux barrages pour améliorer l’irrigation dans la vallée.
La vie des paysans dans la vallée du Souss et dans les deux barrages en particulier est en dégradation.
L’exploitation qu’ils subissent dans les fermes d’agrumes après la perte de leurs terres et leur transformation en ouvriers agricoles dans des conditions juridiques dignes du Moyen âge.
La double exploitation de la femme au travail (bas prix, sexe) et au sein de sa famille (travail sans salaire).
La couverture sanitaire reste faible, 15% couvre par mode fixe, 43% couvre par l’itinérance, 42% par équipe mobile.
La dégradation de la santé de la population et donc l’augmentation de la morbidité et mortalité materno-infantile.
En effet la prévention reste l’arme la plus efficace pour améliorer l’état de la santé de la population rurale.
De jour en jour les paysans pauvres perdent la terre, l’eau, et l’arganier, et leur culture amazight (berbère) va vers une marginalisation absolue.
5- Problème de l’électrification et de l’eau potable
Malgré les ressources naturelles très importantes de la région d’Ouzioua et les dons de l’Agence française du développement, 35 douars de la commune d’Ouzioua sont dépourvus d’électricité et d’eau potable. L’État marocain oblige trois douars qui ont perdu leurs terres à cause du barrage Mokhtar Soussi de payer 4900 dirhams par maison pour être branchés au réseau électrique national, sachant que la commune rurale avait payé un montant très important en coopération avec le bureau national de l’électricité depuis 2001, et que le ministère de l’Équipement avait déjà financé le branchement électrique au barrage Mokhtar Soussi.
Les habitants de sept douars qui ont perdu leurs maisons après la construction du barrage sont dépourvus d’électricité et d’eau potable depuis 2001, cela malgré le financement du projet de réhabilitation des paysans pauvres par l’État, qui a alloué un fond de 215 millions de centimes à l’électrification et à l’approvisionnement en eau potable.
L’Agence de l’eau de Souss Massat n’hésite pas à piétiner le droit naturel des paysans pauvres à l’eau d’irrigation provenant du barrage en faisant stopper l’écoulement naturel de l’eau, pour réserver l’eau aux fermes des grands propriétaires.
En 2003 les paysans pauvres ont perdu plus de 1200 oliviers à cause de l’arrêt total de l’eau du barrage. L’Agence de l’eau de Souss Massat est intervenue pour mettre en place des « associations de l’eau » contrôlées par le président de la commune, pour accepter un débit de 100 litres par seconde, ce qui va encore multiplier les dégâts dans les champs des paysans pauvres.
6- Intervention des paysans pauvres
Pour défendre leurs droits, les paysans pauvres ont constitué des associations de développement. Ils ont contacté tous les responsables locaux, régionaux et nationaux sans recevoir aucune réponse positive à leurs problèmes.
Le 7 mai 2006, la société civile à Ouzioua avait organisé une marche pacifique du barrage au siège de la commune rurale. Le régime marocain, pour sa part, au lieu d’ouvrir des négociations avec les responsables des associations et de sanctionner les vrais responsables de ces problèmes, décide de poursuivre 5 responsables de ces associations devant le tribunal de première instance de Taroudant.
Les paysans pauvres ont contacté les responsables nationaux des partis politiques de la gauche, la CDT , l’UMT et l’AMDH ; une commission a déposé le dossier sur les problèmes des paysans pauvres d’Ouzioua auprès de ces organisations. En attendant une réponse à leur demande de soutien, une rencontre entre cette commission et le Front de défense des biens publics et des droits fondamentaux à Taroudant, constitué par Annahj addimocrati, PADS, PCU, PPS, AMDH, UMT et CDT, a été organisée après l’audience du 2 novembre 2006 au siège de la CDT. Le but de cette rencontre est de soutenir le sit-in des paysans pauvres qui va être organisé le 14 novembre 2006 et tracer un programme de soutien aux luttes des paysans pauvres d’Ouzioua.
Soutenez la lutte des paysans pauvres marocains pour leurs droits aux biens publics que sont l’eau, la terre et l’électricité !
Amal Lahoucine
Amal Lahoucine est enseignant, responsable syndical de l’Union Marocaine du Travail, membre de la section de Taroudant de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme, membre de la commission nationale de la Voie Démocratique et secrétaire de la Commission locale de la Voie démocratique à TAROUDANT,et président de l’Association Taroudant sociale et culturelle.
Visitez son blog Le site Web associattarwdant
Voici comment le Conseil régional du Souss Massa Drâa présente l’agriculture de la région :
Une des activités fondamentales de la région est l’agriculture. Elle est souvent associée à l’élevage intensif ou extensif en nomadisme. Toutes espèces confondues (camelins, bovins, caprins et vins), la totalité des troupeaux est estimée à 2 605 400 têtes, sans oublier les 4 millions de volailles
L’agriculture génère un PIB de 4 milliards de dirhams (12 % du PIB régional) et emploie 150 000 personnes (16 % des emplois). La superficie agricole utile approche les 561 000 hectares dont 190 000 hectares irrigués.
Le Souss Massa est la 1re zone primeuriste du Maroc, maraîchage en tête avec 685 000 tonnes produites dont 95 % des exportations nationales de tomates. Vient ensuite l’agrumiculture, qui couvre près de 30 000 hectares et produit 666 000 tonnes, dont 50 % des exportations nationales d’oranges.
Quant aux vallées de Dadès et du Drâa, elles pratiquent plutôt les cultures vivrières (céréales, fourrage), la culture des arbres fruitiers (les 185 00 hectares de palmiers dattiers donnent 21 000 tonnes soit 63 % de la production nationale) et les cultures spécialisées comme le henné, le safran et les rosiers de parfumerie.
DEVENIR L’UNE DES RÉGIONS LES PLUS DYNAMIQUES DU MONDE DANS LE SECTEUR DE L’AGRICULTURE
À horizon 2015, imposer la région comme un des centres agricoles les plus dynamiques au monde, en commençant par gagner une place dans le trio de tête du marché européen. Il faut pour cela se focaliser sur les cultures porteuses et diversifier les activités vers le secondaire (industrie agroalimentaire) et le tertiaire (agrotech).
Pour la partie extensive, conduire 50 % des petits agriculteurs pratiquant une agriculture traditionnelle vers des niches de croissance plus modernes et prometteuses.
Pour l’ensemble, veiller au développement durable et à la pérennité de cette activité en rétablissant un équilibre entre la consommation d’eau et les sources hydriques, renouvelables ou non.
Source : regiosmd
ACTION DEMANDÉE
Nous vous demandons d’exprimer votre solidarité et votre protestation contre les poursuites des cinq militants. Vous pouvez envoyer une lettre de protestation aux responsables suivants :
M. Le Premier Ministre : courrier@pm.gov.ma Fax : 212 037761010
M. Le Ministre de la Justice : courrier@mj.gov.ma Fax 212 037723710
M. Le Ministre de l’Intérieur : courrier@mi.gov.ma Fax 212 037766861 212 037767404
M. le gouverneur de Taroudant Fax 212 028852018
M. le Wali (Préfet) d’Agadir Fax 212 028840249
Copie de vos messages à tarwd_orgs@yahoo.fr
Message proposé
NOUS VOULONS EXPRIMER NOTRE SOLIDARITÉ AVEC LES 5 PERSONNES D’OUZIOUA QUI SERONT DEVANT LE TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE À TAROUDANT LE 7 décembre 2006 À CAUSE DE LEUR MANIFESTATION du 7 mai 2006 NOUS PROTESTONS CONTRE CETTE RÉPRESSION CONTRE DES MILITANTS ASSOCIATIFS QUI ONT SEULEMENT LUTTÉ POUR LEURS DROITS : À L’ÉLECTRIFICATION,À L’EAU POTABLE, À L’EAU D’IRRIGATION ET À L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES AUTOUR DU BARRAGE MOKHTAR SOUSSI. NOUS APPUYONS LEUR DÉFENSE DE LA TERRE , DE L’EAU, DE LA FORÊT D ’ARGANIERS ET DE LA CULTURE AMAZIGHE
Source : regionsmd
Le 9 novembre 2006 par Amal Lahoucine
source : Mondialisation.ca
Droits de l’Homme
Publié le 9 novembre 2006 par nul
http://e-torpedo.net/
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