Plus de 70% des Gazaouis souffrent de malnutrition…
Qu’est devenue Gaza depuis l’arrêt des bombardements de l’armée israélienne sur la population civile et les biens publics en janvier 2009 ? Quelle est la situation socio-économique qui prévaut dans cette région de la Palestine qui tente tant bien que mal de panser ses blessures et de se reconstruire ? Quels sont les effets du blocus israélien sur la vie quotidienne des Gazaouis ? Quel est le bilan de la situation actuelle ?
Suffocation économique. Malnutrition : une atteinte à la santé humaine
« Peux-tu imaginer que lorsqu’un de mes enfants me demande un shekel (0,2 euro, je ne peux même pas le lui donner. C’est pour ça que je me cache de mes enfants du matin au soir, écrit Rami Almeghari dans son article « Le blocus aggrave la malnutrition à Gaza » rapportant les confessions du Gazaoui, Naser Al-Batran (41 ans). Ce père de cinq enfants qui réside au centre de la Bande de Gaza s’est retrouvé au chômage après qu’Israël ait bouclé les passages frontaliers en juin 2007. Auparavant, il était ouvrier dans une usine de tissage. Puis pour rendre compte de l’extrême précarité de la situation dans cette région de la Palestine qui a vécu sous les bombes de l’armée israélienne pendant presque un mois, il ajoute « la vie est devenue misérable, extrêmement misérable".
En effet, selon les témoignages de la population locale et les observateurs, les conséquences du blocus économique qui est en vigueur à Gaza depuis 2007, sont visibles sur tous les aspects de la vie quotidienne. Effondrement de l’économie locale. Baisse du niveau de vie. Crise alimentaire. Pénurie des denrées les plus élémentaires. Appauvrissement du régime alimentaire. Difficulté voire impossibilité d’accéder à la nourriture et à l’eau potable. Restriction en fuel et en électricité. Carences nutritionnelles. Et cette situation socio-économique a bien évidemment des conséquences néfastes sur la santé des Gazaouis. Cette dégradation des conditions de vie ainsi que l’appauvrissement de la population gazaouie a également été mise en exergue par plusieurs instances nationales et internationales.
Ainsi, selon l’agence iranienne de presse SHABESTAN, Jamal Al-Khisri, président du comité populaire qui mène une lutte contre le blocus de Gaza a déclaré qu’environ 55% des enfants de Gaza souffraient de malnutrition et manquaient de fer.
De son côté, le Ministère Hamas de la Santé fait état d’une augmentation de la malnutrition au cours des 11 derniers mois chez la population gazaouie puisque plus de 70% des 1,5 millions d’habitants de Gaza souffrent d’anémie dont 44% de femmes enceintes. Cette situation semble concerner plus de 10% des enfants âgés de moins de 18 ans.
Dr Adnan Abdel Aziz Al Wahadi qui dirige le service de soins de l’organisation sanitaire Ard Al-Insan à Gaza impute cette situation à « l’impossibilité, pour beaucoup de ménages palestiniens d’acheter la nourriture de base. Situation qui a contribué à aggraver cette problématique de santé".
Par ailleurs, les résultats d’une enquête récente sur la malnutrition menée par cette institution sanitaire ont mis en évidence le fait qu’environ 10,4% des ménages de la Bande de Gaza souffrent de malnutrition chronique mettant ainsi en lumière l’existence de difficultés de croissance en poids et en taille.
L’UNICEF a pour sa part confirmé ce constat on ne peut plus déplorable. Pour cette institution, l’émaciation constitue un véritable problème de santé publique puisque le nombre d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition aiguë a doublé en 2008 atteignant 2,4%.
Et selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ces retards de croissance semblent être le résultat d’un manque de protéines, de vitamines et de fer pendant et après l’offensive israélienne sur Gaza. Par ailleurs, des résultats d’une évaluation du taux d’anémie à Gaza doivent être rendus publics en mai 2009.
En juillet 2009, une évaluation similaire doit être menée par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). L’évaluation qualitative de la sécurité alimentaire à Gaza menée en 2008 et au début de l’année 2009 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) laisse apparaître une hausse de l’insécurité alimentaire. Le Bureau central palestinien de la statistique (PCBS) révèle une baisse de 10% des vivres et de la consommation d’énergie. En effet, Israël aurait procédé à une réduction des livraisons de nourriture, de diesel et de gaz au point où des conducteurs auraient été contraints d’utiliser de l’huile de table..
La faute incombe à Hamas ... du point de vue des autorités israéliennes
Lors d’une déclaration en 2008, Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert, avait déjà imputé cette situation à Hamas car lors des retraits d’’Israël de la Bande de Gaza, « la population a, selon lui, été « l’otage » de l’idéologie « extrêmiste et nihiliste » du Hamas. "Si le Hamas avait concentré ses ressources sur le « régime alimentaire de la population » plutôt que sur les « roquettes Qassam et le Jihadisme violent », ce genre de problème n’aurait pas existé ».
Le blocus économique est plutôt une « punition collective... »
Selon Rashid Khalidi, professeur d’études arabes à Columbia, le blocus d’Israël sur la population de la bande de Gaza « avec le soutien des États-Unis et de l’Union Européenne » s’est davantage durci au moment où Hamas a gagné les élections au Conseil législatif palestinien en Janvier 2006. Par conséquent, « le carburant, l’électricité, les importations, les exportations et la circulation des personnes dans et hors de la bande de Gaza ont été lentement bloquée, aboutissant à des problèmes sanitaires, de santé, d’approvisionnement en eau et de transports qui mettent la vie des gens en danger ». Puis il poursuit, « en raison du blocus, beaucoup de gens se sont retrouvés au chômage, dans la misère et victimes de la malnutrition. Ce qui revient à une punition collective - avec le soutien tacite des États-Unis - d’une population civile pour l’exercice de ses droits démocratiques ».
10 mai 2009 / Oulala
« Peux-tu imaginer que lorsqu’un de mes enfants me demande un shekel (0,2 euro, je ne peux même pas le lui donner. C’est pour ça que je me cache de mes enfants du matin au soir, écrit Rami Almeghari dans son article « Le blocus aggrave la malnutrition à Gaza » rapportant les confessions du Gazaoui, Naser Al-Batran (41 ans). Ce père de cinq enfants qui réside au centre de la Bande de Gaza s’est retrouvé au chômage après qu’Israël ait bouclé les passages frontaliers en juin 2007. Auparavant, il était ouvrier dans une usine de tissage. Puis pour rendre compte de l’extrême précarité de la situation dans cette région de la Palestine qui a vécu sous les bombes de l’armée israélienne pendant presque un mois, il ajoute « la vie est devenue misérable, extrêmement misérable".
En effet, selon les témoignages de la population locale et les observateurs, les conséquences du blocus économique qui est en vigueur à Gaza depuis 2007, sont visibles sur tous les aspects de la vie quotidienne. Effondrement de l’économie locale. Baisse du niveau de vie. Crise alimentaire. Pénurie des denrées les plus élémentaires. Appauvrissement du régime alimentaire. Difficulté voire impossibilité d’accéder à la nourriture et à l’eau potable. Restriction en fuel et en électricité. Carences nutritionnelles. Et cette situation socio-économique a bien évidemment des conséquences néfastes sur la santé des Gazaouis. Cette dégradation des conditions de vie ainsi que l’appauvrissement de la population gazaouie a également été mise en exergue par plusieurs instances nationales et internationales.
Ainsi, selon l’agence iranienne de presse SHABESTAN, Jamal Al-Khisri, président du comité populaire qui mène une lutte contre le blocus de Gaza a déclaré qu’environ 55% des enfants de Gaza souffraient de malnutrition et manquaient de fer.
De son côté, le Ministère Hamas de la Santé fait état d’une augmentation de la malnutrition au cours des 11 derniers mois chez la population gazaouie puisque plus de 70% des 1,5 millions d’habitants de Gaza souffrent d’anémie dont 44% de femmes enceintes. Cette situation semble concerner plus de 10% des enfants âgés de moins de 18 ans.
Dr Adnan Abdel Aziz Al Wahadi qui dirige le service de soins de l’organisation sanitaire Ard Al-Insan à Gaza impute cette situation à « l’impossibilité, pour beaucoup de ménages palestiniens d’acheter la nourriture de base. Situation qui a contribué à aggraver cette problématique de santé".
Par ailleurs, les résultats d’une enquête récente sur la malnutrition menée par cette institution sanitaire ont mis en évidence le fait qu’environ 10,4% des ménages de la Bande de Gaza souffrent de malnutrition chronique mettant ainsi en lumière l’existence de difficultés de croissance en poids et en taille.
L’UNICEF a pour sa part confirmé ce constat on ne peut plus déplorable. Pour cette institution, l’émaciation constitue un véritable problème de santé publique puisque le nombre d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition aiguë a doublé en 2008 atteignant 2,4%.
Et selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ces retards de croissance semblent être le résultat d’un manque de protéines, de vitamines et de fer pendant et après l’offensive israélienne sur Gaza. Par ailleurs, des résultats d’une évaluation du taux d’anémie à Gaza doivent être rendus publics en mai 2009.
En juillet 2009, une évaluation similaire doit être menée par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). L’évaluation qualitative de la sécurité alimentaire à Gaza menée en 2008 et au début de l’année 2009 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) laisse apparaître une hausse de l’insécurité alimentaire. Le Bureau central palestinien de la statistique (PCBS) révèle une baisse de 10% des vivres et de la consommation d’énergie. En effet, Israël aurait procédé à une réduction des livraisons de nourriture, de diesel et de gaz au point où des conducteurs auraient été contraints d’utiliser de l’huile de table..
La faute incombe à Hamas ... du point de vue des autorités israéliennes
Lors d’une déclaration en 2008, Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert, avait déjà imputé cette situation à Hamas car lors des retraits d’’Israël de la Bande de Gaza, « la population a, selon lui, été « l’otage » de l’idéologie « extrêmiste et nihiliste » du Hamas. "Si le Hamas avait concentré ses ressources sur le « régime alimentaire de la population » plutôt que sur les « roquettes Qassam et le Jihadisme violent », ce genre de problème n’aurait pas existé ».
Le blocus économique est plutôt une « punition collective... »
Selon Rashid Khalidi, professeur d’études arabes à Columbia, le blocus d’Israël sur la population de la bande de Gaza « avec le soutien des États-Unis et de l’Union Européenne » s’est davantage durci au moment où Hamas a gagné les élections au Conseil législatif palestinien en Janvier 2006. Par conséquent, « le carburant, l’électricité, les importations, les exportations et la circulation des personnes dans et hors de la bande de Gaza ont été lentement bloquée, aboutissant à des problèmes sanitaires, de santé, d’approvisionnement en eau et de transports qui mettent la vie des gens en danger ». Puis il poursuit, « en raison du blocus, beaucoup de gens se sont retrouvés au chômage, dans la misère et victimes de la malnutrition. Ce qui revient à une punition collective - avec le soutien tacite des États-Unis - d’une population civile pour l’exercice de ses droits démocratiques ».
10 mai 2009 / Oulala
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