Mandela déplore pauvreté et inégalités en Afrique du Sud, le jour de ses 90 ans
Le premier président noir et héros de la reconciliation en Afrique du Sud, Nelson Mandela, a saisi vendredi l'occasion de son 90e anniversaire pour adresser un message fort, dénonçant les inégalités et la pauvreté qui tenaillent son pays.
18/07/2008 11:51:53 - QUNU (AFP) / Jeuneafrique
18/07/2008 11:51:53 - QUNU (AFP) / Jeuneafrique
A l'écart de l'avalanche d'hommages venus du monde entier, le héros de la lutte contre l'apartheid s'est retranché à Qunu dans son village d'enfance, où le vieux combattant anti-apartheid, Prix Nobel de la Paix (1993) et chef d'Etat (1994-99) a fait preuve d'une capacité d'indignation intacte.
"Il y a beaucoup de riches en Afrique du Sud et ils pourraient partager leurs richesses avec ceux qui n'ont pas eu la chance de sortir de la pauvreté", a-t-il lancé dans une interview à un pool de presse.
"Notre peuple est en proie à la pauvreté", a déploré Mandela, lutteur infatigable pour la dignité humaine, qui s'est dit chanceux d'avoir atteint ce grand âge. "Mais si vous êtes pauvres, vous avez peu de chances de vivre longtemps", a-t-il souligné.
L'Afrique du Sud est la première puissance économique du continent, mais 43% de ses 48 millions d'habitants vit toujours sous le seuil de pauvreté et les écarts de richesse ne cessent de s'accroître.
Le revenu mensuel moyen des 10% les plus pauvres a augmenté depuis la chute de l'apartheid, passant de 857 rands (71,5 euros) en 1994 à 1.032 rands l'an dernier (86 euros), alors que celui des 10% les plus riches a bondi de 68.000 à 98.000 rands (de 5.000 à 8.000 euros), selon des statistiques gouvernementales publiées jeudi.
Dans un message radiodiffusé, Nelson Mandela a laissé de côté sa popularité mondiale se disant "honoré" par les messages d'anniversaire adressés à "un vieil homme à la retraite, qui n'a plus ni pouvoir ni influence".
Vendredi, fêtes, concerts, initiatives diverses sont prévues dans le pays, notamment un combat de boxe (clin d'oeil à son hobby de jeunesse), pour fêter ses 90 ans, mais aussi son 10e anniversaire de mariage avec Graça Machel, la veuve de l'ancien président mozambicain Samora Machel. Sa famille lui a préparé une petite fête "surprise" dans la plus stricte intimité.
Samedi, ils seront rejoints par 500 invités, dont Thabo Mbeki, qui lui a succedé en 1999 à la présidence du pays, et Jacob Zuma actuel chef du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et, à ce titre, leur probable successeur en 2009.
Les proches de Mandela, dont l'apparence se fait de plus en plus frêle, veulent le préserver après des semaines d'activités intenses pour un nonagénaire, qui l'ont notamment mené à Londres en juin pour un concert géant dédié à la lutte contre le sida.
Depuis plusieurs jours, les hommages abondent du monde entier en l'honneur de celui qui est devenu "Madiba" (surnom affectueux, tiré de son nom clanique) ou "Tata" (papy) pour toute une nation.
L'ancien président américain Bill Clinton a loué "la puissance de son exemple", tandis que le président de la Fédération internationale de football Joseph Blatter saluait cette "icône de l'humanité" qui contribua à obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2010 pour son pays.
Quant à la presse sud-africaine, elle a reproduit des centaines de messages d'anniversaire, dont celui du président Mbeki qui a salué "une vie incarnant tout ce que les êtres humains devraient être envers eux-mêmes et les autres".
Seule voix discordante, l'hebdomadaire Mail and Guardian a regretté que "la célébration d'un leader dévoué et généreux se mêle au goût amer d'un héritage pollué". Pour le journal, son héritage est "menacé" par "l'apparition d'une classe de vampires politiques", des attaques contre la justice et les divisions au sein de l'ANC.
A Qunu, l'excitation était palpable chez les habitants, bien que non conviés à la fête privée. "Je vais mettre mon plus beau costume et me tenir près du portail juste pour pouvoir l'apercevoir", confiait Thandile Geledwa, 60 ans.
"Il y a beaucoup de riches en Afrique du Sud et ils pourraient partager leurs richesses avec ceux qui n'ont pas eu la chance de sortir de la pauvreté", a-t-il lancé dans une interview à un pool de presse.
"Notre peuple est en proie à la pauvreté", a déploré Mandela, lutteur infatigable pour la dignité humaine, qui s'est dit chanceux d'avoir atteint ce grand âge. "Mais si vous êtes pauvres, vous avez peu de chances de vivre longtemps", a-t-il souligné.
L'Afrique du Sud est la première puissance économique du continent, mais 43% de ses 48 millions d'habitants vit toujours sous le seuil de pauvreté et les écarts de richesse ne cessent de s'accroître.
Le revenu mensuel moyen des 10% les plus pauvres a augmenté depuis la chute de l'apartheid, passant de 857 rands (71,5 euros) en 1994 à 1.032 rands l'an dernier (86 euros), alors que celui des 10% les plus riches a bondi de 68.000 à 98.000 rands (de 5.000 à 8.000 euros), selon des statistiques gouvernementales publiées jeudi.
Dans un message radiodiffusé, Nelson Mandela a laissé de côté sa popularité mondiale se disant "honoré" par les messages d'anniversaire adressés à "un vieil homme à la retraite, qui n'a plus ni pouvoir ni influence".
Vendredi, fêtes, concerts, initiatives diverses sont prévues dans le pays, notamment un combat de boxe (clin d'oeil à son hobby de jeunesse), pour fêter ses 90 ans, mais aussi son 10e anniversaire de mariage avec Graça Machel, la veuve de l'ancien président mozambicain Samora Machel. Sa famille lui a préparé une petite fête "surprise" dans la plus stricte intimité.
Samedi, ils seront rejoints par 500 invités, dont Thabo Mbeki, qui lui a succedé en 1999 à la présidence du pays, et Jacob Zuma actuel chef du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et, à ce titre, leur probable successeur en 2009.
Les proches de Mandela, dont l'apparence se fait de plus en plus frêle, veulent le préserver après des semaines d'activités intenses pour un nonagénaire, qui l'ont notamment mené à Londres en juin pour un concert géant dédié à la lutte contre le sida.
Depuis plusieurs jours, les hommages abondent du monde entier en l'honneur de celui qui est devenu "Madiba" (surnom affectueux, tiré de son nom clanique) ou "Tata" (papy) pour toute une nation.
L'ancien président américain Bill Clinton a loué "la puissance de son exemple", tandis que le président de la Fédération internationale de football Joseph Blatter saluait cette "icône de l'humanité" qui contribua à obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2010 pour son pays.
Quant à la presse sud-africaine, elle a reproduit des centaines de messages d'anniversaire, dont celui du président Mbeki qui a salué "une vie incarnant tout ce que les êtres humains devraient être envers eux-mêmes et les autres".
Seule voix discordante, l'hebdomadaire Mail and Guardian a regretté que "la célébration d'un leader dévoué et généreux se mêle au goût amer d'un héritage pollué". Pour le journal, son héritage est "menacé" par "l'apparition d'une classe de vampires politiques", des attaques contre la justice et les divisions au sein de l'ANC.
A Qunu, l'excitation était palpable chez les habitants, bien que non conviés à la fête privée. "Je vais mettre mon plus beau costume et me tenir près du portail juste pour pouvoir l'apercevoir", confiait Thandile Geledwa, 60 ans.
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