jeudi, avril 06, 2006

Un ministre palestinien arrêté par la police israélienne

La police israélienne a arrêté jeudi un ministre du nouveau gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, selon des sources du mouvement de la résistance islamique. Il s’agit de la première arrestation de l’Etat hébreu depuis la prise de fonction du gouvernement palestinien la semaine dernière.
La police israélienne n’a fait aucun commentaire sur cette arrestation mais des responsables de la défense israélienne ont confirmé cette arrestation.
Khaled Abou Arafa, ministre en charge des affaires liées à Al-Quds, a été interpellé avec son garde du corps alors qu’il était en route pour Izzariya, une banlieue d’Al-Quds située en Cisjordanie et où il envisageait d’ouvrir un bureau, ont précisé ces responsables du Hamas. Il devait signer la réception du local et des équipements remis par son prédécesseur, Ziad Abou Zayyad, un modéré.
Selon ces responsables du Hamas, des jeeps israéliennes avec des membres des forces paramilitaires ont intercepté la voiture d’Abou Arafa à un barrage à l’entrée d’Izzariya, a précisé Ahmed Jalajel, un photographe du quotidien en langue arabe “Al-Quds”, qui se trouvait dans la voiture du ministre au moment de son arrestation.
“Ils (les soldats israéliens) nous ont demandé nos papiers et ils nous ont demandé de sortir de la voiture. Il (Abou Arafa) a déclaré qu’il ne sortirait pas. Ils ont ouvert les portières et l’ont poussé dehors”, a expliqué Jalajel à l’Associated Press. Il a ajouté qu’il a essayé de prendre une photo de la scène mais les soldats israéliens lui ont brisé son appareil.
Une partie d’Izzariya est englobée dans Al Quds qui est au coeur du conflit israélo-palestinien. Israël revendique l’intégralité de la ville tandis que les Palestiniens veulent que la moitié Est de la ville devienne la capitale de leur futur Etat.
Abou Arafa, un habitant de Al Quds né en 1961, a été incarcéré à plusieurs reprises par Israël par le passé.
A rappeler que le gouvernement palestinien a tenu son premier conseil des ministres mercredi afin d’examiner un plan d’urgence pour les trois prochains mois. Selon le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Zahar, l’exécutif dirigé par le Hamas aspire à vivre en paix “avec ses voisins”, même si sa lutte contre Israël est juste.
Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, Mahmoud Zahar reprend, mais sans jamais citer l’Etat hébreu, des expressions utilisées par le président américain George W. Bush et le Quartette pour la paix au Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations unies). Ces parties appellent à la création de deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.
“Nous souhaitons, comme tous les Etats du monde, vivre en liberté et en sécurité, et que notre peuple puisse jouir de la paix et l’indépendance, côte à côte avec nos voisins dans ce lieu saint du monde”, explique Mahmoud Zahar. Mais des diplomates soulignent l’ambiguïté volontaire des termes employés, laissant notamment en suspens la question de savoir si Israël peut être considéré comme l’un de ces voisins.
Car dans le même temps, le chef de la diplomatie palestinienne s’en prend à “la politique coloniale illégale”, dont il estime qu’elle “réduit tout espoir d’un règlement du conflit et de l’aboutissement à la paix sur la base d’une solution de deux Etats”. Le Hamas refuse de reconnaître le droit à exister d’Israël.
“Nous croyons à la justice de notre cause et à la capacité de notre peuple d’être ferme dans leur lutte contre l’occupation militaire de notre terre et contre les initiatives illégales d’Israël”, pursuit-il.
Le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a précisé que Kofi Annan examinait ce courrier avec attention.
Mahmoud Zahar y réaffirme la responsabilité historique des Nations unies pour trouver une solution au conflit et plaide pour que Kofi Annan “amorce un dialogue sérieux et constructif” avec l’Autorité palestinienne et son nouveau gouvernement. Il assure également au patron de l’ONU la volonté de son cabinet d’avoir un tel dialogue avec le Quartette.
Lors de son premier conseil des ministres, le nouveau gouvernement palestinien a examiné un plan d’urgence pour ses trois premiers mois. Deux sessions simultanées se sont déroulées par vidéoconférence dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, Israël n’autorisant pas les ministres à se rendre d’un territoire à l’autre.
Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a fait savoir que les caisses de l’Autorité palestinienne étaient vides, précisant avoir hérité de cette crise financière du précédent gouvernement dirigé par le Fatah du président Mahmoud Abbas mais qu’il s’emploierait à payer les salaires des employés de l’Autorité palestinienne. Le chef du gouvernement a par ailleurs jugé “insuffisante” l’aide des pays arabes.

liberation .press.ma

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