VIOLATION DROITS DE L'HOMME
Vérités sur le Programme Mondial de Transferts, Disparitions et Torture orchestrés par la CIA.
Ce programme, qui existait déjà sous l'administration Clinton s'estintensifié et étendu après le 11 septembre, il a été autorisé par G.W.Bush et le Ministère de la Justice US. Certaines compagnies écranappartenant à la CIA, mais aussi une filiale du géant américain del'aviation Boeing, seraient impliquées, le gouvernement allemand étaitau parfum, et Israël fait partie des « escales » de certainsprisonniers. C'est un programme mafieux, barbare, fonctionnant dansl'illégalité la plus totale, véritable déni du droit international. Etquel est le rôle de la France qui héberge un centre multinational de laCIA ?
Avion fantôme : la véritable histoire du programme des Vols de Transferts de la CIA
Avion fantôme : la véritable histoire du programme des Vols de Transferts de la CIAExtraits d'une interview par Democracy Now du journaliste et écrivain Stephen Grey qui vient de publier un livre dévoilant les secrets des vols de la CIA : « Ghost Plane : The True Story of the CIA Renditions Flights » (Avion fantôme : la véritable histoire du programme des Vols de Transferts de la CIA). Le livre reprend le cas de Maher Arar et de douzaines d'autres personnes que la CIA et l'armée américaine ont fait disparaître.
Amy Goodman : Comment avez-vous appris l'existence de ces transferts ?
Stephen Grey : Bien, c'est plutôt marrant, l'homme qui m'a parlé en premier des transferts c'est Porter Gross qui est devenu chef de la CIA. Il était à l'époque membre du Congres et à la tête du comité sur les renseignements de celui-ci. Et il m'a dit – je lui ai demandé s'il allait trouver un moyen de capturer ben Laden et il a dit : « « Oh, on appelle cela transfert. Vous connaissez ? « Et j'ai répondu, « non, je n'en ai pas entendu parler «. Il a dit « c'est une façon d'amener les gens vers une sorte de justice. » Et c'est vraiment ce qui m'a mis sur la piste pour découvrir tout ce réseau de détention secrète de prisonniers.
AG : Et alors, de là où êtes vous allé ?
SG : Quand le camp de Guantanamo Bay a été ouvert à Cuba, et que nous avons vu toutes ces photos de ces prisonniers là bas, j'ai posé des questions là-dessus et plusieurs personnes proches de la CIA m'ont répondu : « çà c'est ce que montre les medias. C'est ce qu' »ils » veulent que vous regardiez. C'est là où « ils » emmènent les caméras. Mais vous devriez savoir qu'il y a un système beaucoup plus vaste dé détention, de camps dans le monde entier, où les gens sont transportés. « Et cela m'a vraiment motivé pour essayer de voir ce qui se cachait derrière tout cela, où ils (les prisonniers) étaient tous et ce qui leur arrivait.
Et en fait, pas longtemps après cela - - en fait, quelques mois - - une année plus tard, quand Maher Arar a été relâché en premier, c'était l'une des premières victimes de ce programme de transfert à sortir. Et il a décrit de façon tellement indiscutable ce qui lui était arrivé, et comment il avait été emmené dans ce jet Gulfstream, ce jet pour directeur, ce qui semblait bizarre, transporté par-dessus l'Atlantique en avion des Etats-Unis en Syrie, et il a décrit la terrible torture qu'il a subi. Cela aussi m'a motivé pour trouver ce qui était arrivé aux autres. Et, comme vous le savez, l'utilisation de ces plans se sont avérés être un bon indice de la manière dont nous pourrions dévoiler tout ce scandale.
AG : Maintenant, vous avez pu déterminer précisément l'avion utilisé pour transférer Maher Arar en Syrie ?
SG : C'est exact, je veux dire, j'ai pu en fait trouver que les mouvements de ces jets privés autour du monde étaient faciles à prendre en filature, probablement du fait d'erreurs d'agences et d'autres impliqués. Ainsi j'ai donc trouvé qu'il y avait non seulement son vol, mais un total de 20 avions différents utilisés par la CIA et des agences alliées, pour transporter des personnes autour du monde. J'ai trouvé des milliers de plans de vols de ces avions. Ce qui était important c'était qu'on a eu des personnes comme Maher Arar et d'autres qui s'en sont sortis et ont fait ces déclarations sur les transferts : « j'ai été envoyé en Egypte, au Maroc, en Syrie ». Et vous vous demandez, vous savez, est ce qu'il faut croire ces personnes ? Ils sont accusés d'être des terroristes etc… On voulait trouvé un moyen quelconque de vérifier ces déclarations. Et l'importance des renseignements sur ces avions c'est qu'ils nous ont permis de confirmer précisément que ce qu'ils disaient exactement c'était la vérité de ce qui était arrivé.
AG : Donc, dites nous, qu'elle était la compagnie propriétaire de l'avion ? Quel type d'avion ? Comment cela fonctionnait-il ?
SG : Bien, l'une des principales sociétés qui ait utilisé pour ces transferts est appelée Aero sous traitants. C'est une société basée en Caroline du nord.
AG : Cette A E R O ?
SG : C'est exact, ouai. Et c'est la société qui est au centre du réseau de l'aviation de la CIA. Au début je me demandait si c'était juste une société privée normale qui avait peut être un contrat avec la CIA. Comme nous avons creusé l'affaire un peu plus profondément, on a découvert qu'en fait c'était la CIA, et j'ai trouvé quelques pilotes qui y ont travaillé et qui ont décrit comment ils avaient trouvé leur emploi chez Aero sous traitants, suite à une interview par la CIA.
Il y a eu une annonce. Il y avait des annonces de la CIA disant, vous savez, nous avons besoin de tout un tas de personnes, y compris des pilotes. Et ils ont répondu à ces annonces. La CIA a fait une enquête approfondie sur eux, ils ont passé le test de « la boîte » le polygraphe, dans un hôtel pas très loin des quartiers généraux de la CIA à Langley, en Virginie.
Finalement, on les a emmené à Langley et la CIA leur a fourni leur toute une série de fausses pièces d'identité, de faux permis de pilotage, de fausses cartes de crédit, des faux permis de conduire. Ce qui est plutôt drôle en fait, l'un d'entre eux impliqué a dit qu'on lui a donné un formulaire à remplir quand il a rejoint la CIA, disant : « je n'affirmerai jamais appartenir à la CIA. Je ne dirai jamais que je suis un employé de la CIA. « Il a signé le formulaire, mais la CIA a gardé toutes les copies. Mais il savait pour qui il travaillait, et ils ont tous passé de nombreuses années à travailler pour la CIA autour du monde. C'est vraiment une opération de la CIA.
AG : Et où ont-ils transporté Maher Arar à partir de New York ?
SG : Ouai, il a été emmené de l'aéroport local ici dans le New Jersey, Teterboro, c'est là qu'ils l'ont récupéré. Le FBI a été impliqué dans cette opération particulière, parce qu'il sortait de New York, de l'espace aérien américain. Donc ce n'était pas vraiment un transfert typique. Selon ce que j'ai compris, c'est que c'est la CIA qui a pris les choses en main. Il a été transporté par avion de Teterboro jusqu'à l'aéroport de Dulles, où là une nouvelle équipe l'a prise en charge. Et de là il a été transporté par avion – via Athènes - - excusez moi, via Rome en Italie, et puis l'avion a atterri en Jordanie. A ce moment là, je pense, la CIA a pris les choses en main.
Puis il a été emmené - - Il a été battu en Jordanie, et il a été conduit en voiture à cet endroit traversant la frontière syrienne. Vous avez mentionné la Branche Palestine. C'est l'un des pire centre d'interrogatoire dans le monde. Et ce que j'ai trouvé - - en me documentant pour ce livre, c'est que quand il est arrivé là bas, il n'était pas la seule personne qui y avait été envoyée parles Etats-Unis. Au moins 7 autres prisonniers s'entassaient dans ces cellules de la taille d'une tombe, 90cm de large sur 1,80m de long. Et au moins 7 prisonniers à cette époque avaient été envoyé là bas par les Etats-Unis.
AG : Y sont-ils encore ?
SG : Ouai certains y sont encore. Je veux dire que toute cette histoire de programme de transferts c'est que seulement quelques personnes ont pu s'en sortir et raconter leur histoire, et tellement d'autres ont disparu complètement. Nous ne savons pas où ils sont. Aucun compte à rendre sur ce qui leur est arrivé.
Il y a eu un homme lié à la cellule d'Hamburg, probablement quelqu'un suspecté de terrorisme qui a été envoyé là bas en décembre 2001. Plutôt quelqu'un de grand. Il n'avait même pas la place dans cette cellule. Et il y a été détenu plus d'un an et il a été battu, et battu constamment et n'a jamais été jugé. Ainsi, bien qu'on ait dit que cet homme était impliqué dans les attaques du 11 septembre, il a été délibérément envoyé à un endroit où il ne pouvait pas être jugé, où on ne pouvait pas entendre les preuves à charge contre lui. Ainsi nous ne connaissons pas la vérité sur ces allégations.
AG : …Vous avez documenté dans votre livre, quelque chose comme 87 personnes ayant été victimes de ce programme ?
SG : Ouai c'est exact.
AG : Pourquoi appelle- t-on cela transfert extraordinaire ?
SG : C'est extraordinaire à cause de la façon dont ce programme qui amenait des personnes devant la justice américaine aux Etats-Unis pour être jugées publiquement devant un juge et des jurés a été transformé en programme qui emmenait des personnes vers des lieux où elles ne feraient pas face à ce type de justice. Ainsi, le transfert, en lui-même existe depuis un certain temps déjà, kidnapper des personnes là où on veut dans le monde entier. C'est légale en droit américain - - et peut être pas dans les autres pays - - mais dans les années 1990, ils ont commencé à l'utiliser pour envoyer des personnes dans d'autres pays. Ainsi cela a en fait commencé sous le président Clinton.
Mais la différence s'est manifestée après le 11 septembre, il a été massivement étendu, et il a aussi été utilisé après cela pour envoyer des personnes à des endroits où il n'y avait vraiment aucune charge contre elles. Ce programme était utilisé pour enlever des personnes, considérées comme une menace, dans la rue, et les envoyer dans des pays avec lesquels ils n'avaient aucun lien. Je veux dire, Maher Arar, comme vous le savez, était un citoyen canadien, envoyé en syrie. On a un citoyen égyptien envoyé en Libye. On a des citoyens éthiopiens envoyés au Maroc, vraiment cela montre comment ce programme était utilisé comme méthode pour sous traiter les renseignements, pas simplement pour emprisonner des personnes quelque part ailleurs.
AG : Parlez nous du cas de Muhammad Haydar Zammar ?
SG : Oui. C'était l'un des suspects principaux du 11 septembre. En fait, quand il a été capturé, il a été capturé en décembre 2001 au Maroc. C'était l'un des premiers emprisonnés aux Etats-Unis pour les attaques du 11 septembre. Et on aurait pu penser qu'après ces attaques, quand le FBI et les autres agences avaient reçu pour mission de trouver les autres responsables, qu'il aurait été détenu aux Etats-Unis et jugé, et peut être, interrogé à New York. Mais, en fait, il a été envoyé en syrie. Son interrogatoire a été sous traité à la Syrie.
Et j'ai obtenu un rapport des renseignements allemands, qui mentionne tout spécialement comment les US ont organisé ce transfert vers la Syrie, et qui plus est, il y a eu des compromis dans cette affaire. Ils ont demandé au gouvernement marocain, qui était impliqué dans ce transfert - - excusez moi, ils ont demandé à l'Union Européenne de ne pas critique le Maroc à propos des droits de l'homme, à cause de ce transfert, à cause de la coopération du Maroc dans la guerre contre le terrorisme. Ainsi vous voyez que derrière ce réseau de transfert et de coopération, il y a des compromis dans la façon nous agissons, avec des gants de velours, pour certains qui seraient autrement critiqué en ce qui concerne les droits de l'homme.
AG : Et bien, je veux dire, y compris pour la Syrie. Il y a quelques semaines, le président Bush déclarait devant l'assemblée générale des nations unies que la Syrie était le carrefour du terrorisme. Et derriere la scène, les US coopèrent avec la Syrie, en y envoyant des prisonniers pour qu'ils soient torturés ?
SG : Oui je pense que les contradictions ici sont tellement visibles que la relation s'est détériorée récemment. Mais même en faisant un retour en arrière vers cette période - - une période très active après le 9 septembre, 2001, 2002, à ce moment là, le département d'état disait clairement que les personnes seraient torturées en Syrie. Le régime syrien a été mis sur la liste des candidats, si vous préférez, de l'axe du mal. On le déclarait très clairement, c'est un pays condamné par Georges Bush pour ses pratiques de torture et d'oppression. Et en même temps, ils envoyaient des personnes en syrie.
Et la clé de tout cela c'était que c'était une opération clandestine. C'était embarrassant, et c'est toujours le pays le plus embarrassent pour l'administration, parce qu'ils ont parlé de leur agenda de répandre la démocratie au Moyen Orient, et en même temps les mêmes qui empêchent la démocratie de s'y installer, la police secrète de ces pays, sont considérées comme des partenaires dans la guerre contre le terrorisme, des gens avec qui on travaille, les mêmes qui emprisonnent des dissidents qui veulent y installer le type de démocratie que tout le monde je pense aux Etats-Unis aimerait voir dans ces pays.
AG : SG, en septembre dernier, la secrétaire d'état Condoleezza Rice a dit que « les Etats-Unis n'ont transporté personne et ne transporteront personne dans un pays ou nous croyons qu'il sera torturé. »
SG : Eh bien ce n'est pas vrai. Et je pense qu'elle le sait. Ils ont préservé une fiction légale, quand ils ont envoyé ces personnes dans ses pays, en leur demandant - - parfois seulement verbalement - - de dire qu'ils ne seraient pas torturés, de dire qu'ils recevraient un traitement juste, qu'ils seraient jugé devant un tribunal. Mais ce qui a été intéressant en documentant ce livre c'est que je suis remonté jusqu'à certaines personnes qui ont été impliquées dans ce programme de transfert dans ses tout débuts, et ils ont dit de manière catégorique - - certaines de ces personnes, vous savez, pensent que ces transferts sont une bonne chose, et elles les défendent encore, mais une chose sur laquelle elles sont absolument claires c'est qu'elles ont dit à tout le monde, à la Maison Blanche, au Département d'état, qu'envoyer des personnes dans ces pays impliquerait que les prisonniers seraient torturés. Elles savaient parfaitement bien que ceux-ci seraient torturés. Donc quand Condoleezza Rice dit qu'ils avaient des promesses crédibles qu'ils ne seraient pas torturés, elle ne dit pas non plus la vérité.
AG : SG, il y a actuellement des enquêtes en cours sur des personnes kidnappées dans la rue - - par exemple, à Milan, le cheikh qui a été kidnappé. Pouvez vous parler des poursuites, et de ces deux douzaines d'agents de la CIA qui ont été impliqués dans cette affaire ?
SG : C'est exact. Et ils ont laissé une trace avec des indices derrières eux. C'est plutôt surprenant la manière dont ils se sont laissés découvrir. Ce qui est arrivé c'est qu'il y avait un homme nommé Abu Omar. Une enquête avait été ouverte à son encontre pour implication terroriste et le procureur italien chargé de celle-ci voulait qu'il soit présenté devant le tribunal. En fait, s'il était toujours en Italie à l'heure actuelle, il serait devant un tribunal. Il aurait été poursuivi de façon normale dans un tribunal ouvert. Ils rassemblaient des preuves contre lui.
Mais ce qui est arrivé au lieu de cela, c'est qu'en février 2003, il a été kidnappé dans la rue et transporté par toute une série de jets via l'Allemagne en cellule en prison en Egypte, où il a dit avoir été violemment torturé. Il a été relâché brièvement, et il a téléphoné chez lui à sa famille à Milan et a expliqué ce qui lui était arrivé et comment il avait été kidnappé. Et parce que la police italienne écoutait cet appel téléphonique, l'histoire a été révélée.
Il a rapidement été de nouveau arrêté, après cet appel téléphonique. Probablement que les égyptiens écoutaient aussi. Mais cela a provoqué tout ce scandale en Italie. Et les procureurs généraux italiens, qui pensent que les terroristes devraient être poursuivis devant un tribunal dans le respect de la loi, plutôt que d'être torturés dans une cellule en prison en Egypte, ont poursuivi ce cas de façon tout à fait rigoureuse. Et il va y avoir un procès d'ici peu des agents de la CIA impliqués. Il y a des mandats d'arrêts contre eux. Aucun d'eux n'a été attrapé. Peut être qu'ils ne le seront jamais, mais il y aura un procès ouvert, peut être tenu en leur absence, qui aura lieu en Italie et qui exposera d'autres détails de toute cette opération.
AG : Quand est –il de Khaled El-Masri et de l'enquête allemande qui a lieu sur cette affaire ?
SG : En fait c'est une histoire plutôt vivante. Le gouvernement allemand a traité le transfert de son citoyen, Khaled El Masri, qui était en vacances en Macédoine en Europe de l'est - - il a été kidnappé et transporté par avion dans une prison de la CIA en Afghanistan, emprisonné là bas pendant 5 mois sans aucune charge, sans qu'aucune accusation soit portée contre lui, puis finalement relâché sans aucune compensation, sans aucune excuse, sans confirmation que c'était la CIA qui avait dirigé cet acte. Il est retourné en Allemagne, et s'est plaint auprès du gouvernement allemand. Et ce qui est intéressant, c'est que le gouvernement allemand traite cela comme une offense criminelle, comme suspectant un kidnapping. Et actuellement ils cherchent à trouver les responsables. Et il semble que dans les semaines qui vont suivre, ils vont lancer un mandat d'arrêt contre certaines personnes qu'ils croient avoir organiser le transfert de Macédoine en Afghanistan…
AG : … Est-ce que la CIA ou le gouvernement américain dirigent encore des prisons secrètes autour du monde ?
SG : ils détiennent encore des personnes en détention secrète, et il y a beaucoup de personnes cachées dans ce système. Je pense que ce que s'est passé c'est que, avec la demande de la cour suprême que le gouvernement respecte les conventions de Genève qui fournit des droits aux prisonniers, pour qu'ils puissent être là où ils sont détenus amenés devant un tribunal, qu'ils soient emprisonnés selon des normes civilisées, ils ont fermés une grande partie de ces prisons, bien qu'ils aient reçu un nouveau feu fer avec cette nouvelle législation (légalisant la torture, la détention indéfiniment sans jugement…ndlt).
Ce qui se passe c'est qu'on a fait « disparaître » des personnes dans des prisons étrangères, des personnes clés. J'ai mentionné Ibn al Sheikh al Libi, un membre actif clé présumé d'al Qaeda, qui a fourni sous interrogatoire certaines des fausses informations utilisées par Colin Powell pour conduire le pays à entrer en guerre contre l'Irak. Cela est arrivé après qu'il ait été transféré en Egypte. Il a été de nouveau placé sous détention américaine, emprisonné en Afghanistan. Et maintenant, on l'a complètement fait disparaître. Ainsi c'est plutôt effrayant d'entendre le président qui se dresse pour affirmer que ces prisons sont vides, parce qu'on peut se demander ce qu'il sont fait des autres prisonniers ? Où les ont –ils mis, vous savez ? Il y a des centaines de personnes qui ont été capturées en Afghanistan, par exemple, et qui n'ont pas été envoyées à Guantanamo. Elles ont été envoyées ailleurs, soir emprisonnées à l'intérieur de l'Afghanistan, ou envoyées dans d'autres pays. Et, quand ils disent que les prisons sont vides, c'est plutôt effrayant, parce q'on pense, où ont-ils mis toutes ces personnes ? Et cela reste un mystère.
19 octobre 2006 / Source Democracy Now : http://www.democracynow.org/article.pl?sid=06/10/19/1347246
Stephen Gray est un journaliste d'investigation qui a écrit pour the New York Times, Newsweek, The Atlantic Monthly, et bien d'autres publications.
La CIA reconnaît qu'il existe un ordre présidentiel autorisant la détention, et l'interrogation de suspects de terrorisme à l'étranger.En réponse à une poursuite judiciaire engagée par l'ACLU (American Civil Liberty Union) la CIA a finalement reconnue l'existence d'un ordre présidentiel autorisant l'agence à détenir et interroger des suspects de terrorisme à l'étranger.
« Pendant plus de 4 ans la CIA a refusé de confirmer ou infirmer l'existence de ces documents et a argumenté devant le tribunal que de le faire serait mettre en danger la sécurité nationale » selon un communiqué de l'ACLU.
Le président Bush a écrit un protocole d'accord au directeur de l'agence, et une analyse légale du département de la justice a parallèlement été envoyée au conseiller général de la CIA spécifiant quel type de méthodes d'interrogation pouvaient être utilisées contre les membres d'al Qaeda. La CIA a refusé de rendre ces documents publics.
« Le fait que la CIA revienne brusquement sur sa position concernant ces directives secrètes, est une preuve de plus que l'administration Bush manipule l'argument de sécurité nationale pour empêcher le public de connaître la vérité, et la confusion entretenue sur l'existence de cet ordre présidentiel a certainement mené à l'utilisation de la torture et aux scandales des abus devenus source d'embarras pour les Etats-Unis. » selon le directeur de l'ACLU Anthony D. Romero.
« Si le président Bush et le ministère de la justice ont autorisé la CIA à torturer les prisonniers, le public à le droit de savoir » selon l'avocat de l'ACLU Jameel Jaffer. L'ACLU a l'intention de continuer à faire pression pour obtenir que ces deux documents soient rendus public.
Source : International Herald Tribune www.iht.com 141106
Sous traitance : une filiale de Boeing sert d'agent de voyage de la CIASur son site web officiel, Boeing, la plus grande compagnie aéro spatiale du monde, offre une rubrique consacrée à une filiale Jeppesen International Trip Planning, basée à San José, californie. Dans cette rubrique il est dit que cette filiale offre « tout ce qui est nécessaire pour des opérations de vols internationaux efficaces, sans souci, sillonnant le globe d'Aix la Chapelle à Zhengzhou » et le texte conclut ainsi « Jeppesen à tout fait. »
Boeing ne mentionne pas, ni sur son site web, ni dans son rapport annuel, que parmi les clients de Jeppesen figure la CIA et que parmi les vols internationaux que la compagnie organise il y a des vols « de transferts extraordinaires » pour les suspects de terrorisme. La plupart des avions utilisés pour ce programme de la CIA appartiennent et sont utilisés par de petites compagnies de charter, des compagnies écran de la CIA, mais ce n'est pas très connu que la CIA utilise une division de Boeing pour s'occuper de la logistique et des détails de navigation, y compris des plans de vols, les autorisations pour le survol de certains pays, des réservations d'hôtel et des arrangements pour les équipes au sol.
Un ancien employé de Jeppesen a dit qu'il avait été choqué d'apprendre au cours d'une réunion interne de la compagnie que celle-ci était impliquée dans le programme de transferts extraordinaires de la CIA. Selon lui, au cours de cette réunion, Bob Overby, le directeur de Jeppesen International Trip Planning a dit : « nous opérons tous les vols des transferts extraordinaires - - vous savez, les vols pour la torture. Soyons honnêtes, certains de ces vols se terminent comme cela. ». Cet ancien employé a dit qu'un autre dirigeant lui avait dit « nous opérons les vols fantômes ». On lui a dit que deux planificateurs de voyages de la compagnie avaient été spécialement chargés de s'occuper de ces vols de transferts. Très perturbé par ses révélations il a quitté son emploi. Selon lui, Overby a dit « cela paie bien. « Ils » - - la CIA - - ne regardent pas à la dépense, ils n'ont aucun souci concernant les coûts. Ce qu'ils doivent effectuer, ils l'effectuent. »
Khaled el Masri, un vendeur de voiture allemand, arrêté en 2004 à la frontière entre la Macédoine et la Serbie par les autorités macédoniennes, et remis à la CIA. Des agents masqués l'ont dénudé et l'ont menotté aux mains et aux pieds et l'ont embarqué dans un Boeing 737 un jet d'affaires dont le plan de vol a été planifié par la compagnie Jeppesen. De Skopje en Macédoine il a été transporté en 737 jusqu'à Bagdad, ou l'avion a reçu une autorisation militaire d'atterrissage, et puis est reparti pour Kaboul en Afghanistan. Selon Masri il a été enchaîné à bord et on lui a injecté des sédatifs. Il a été emprisonné pendant 4 mois puis relâché, ayant été pris pour un homonyme suspect d'appartenir à al Qaeda. Apres avoir déposé Mesri en Afghanistan, l'avion a continué jusqu'à l'île de Majorque ou l'équipage du Boeing a passé deux jours et 2 nuits dans un hôtel luxueux. L'avocat de Mesri, Ben Wizner, qui appartient à l'ACLU, représente ce dernier dans le cadre d'une plainte déposée contre l'ex directeur de la CIA George Tenet et des compagnies d'aviation privées, et il essaie actuellement de réunir des preuves contre la compagnie Boeing.
Source http://www.newyorker.com/talk/content/articles/061030ta_talk_mayer 23/10/06
Des ministres allemands étaient au courant des cellules de torture de la CIALe gouvernement allemand est soupçonné d'avoir reçu des preuves directes comme quoi la CIA torturait les suspects de terrorisme dans des prisons secrètes en Europe peu après les attaques du 11 septembre, et ce malgré l'avoir nié dans les médias.
Le magazine Stern a cité un rapport des services secrets allemands disant que quelques semaines seulement après le 11 septembre 2 agents et 1 traducteurs ont visité une prison militaire sur la base américaine « Eagle Base » dans la ville bosniaque de Tuzla, où ils ont vu une victime de la torture. Selon ce rapport, les interrogateurs américains ont battu un homme de 70 ans suspecté de terrorisme avec la crosse de leur fusil et on a du lui faire 20 points de suture à la tête là où il avait été frappé et blessé. Selon ce rapport, l'américain « semblait être fier « de ses actes. Les agents allemands ont eu accès à des documents confisqués qui étaient « maculés de sang ». Ces deux agents et ce traducteur avaient été appelés à la base pour aider à interroger les suspects et évaluer les documents confisqués. Toujours selon les fuites sur ce rapport ils ont immédiatement averti le procureur fédéral allemand sur ce dont ils avaient été témoins et ont immédiatement quitté la base.
L'Allemagne a été violemment critiquée pour avoir autorisé des vols faisant partie de ce programme de "transferts extraordinaires" et ces informations viennent contredire les affirmations du gouvernement allemand comme quoi il n'avait appris l'existence de ce programme que via les medias. Le parlement allemand envisage d'ouvrir une enquête sur les allégations d'un ancien suspect de terrorisme emprisonné en Afghanistan et qui affirme que des agents des forces spéciales allemandes ont assisté aux interrogatoires qu'il a subi là bas.
Source:http://news.independent.co.uk/europe/article1927129.ece 25/10/06
La CIA a essayé de réduire l'Europe au silence concernant ses vols pour la Torture.La CIA a essayé de persuader l'Allemagne, l'un de ses alliés clé dans son programme de vols clandestins pour la torture, de réduire au silence les protestations au sein de l'Europe sur les violations des droits de l'homme dans certains pays. Selon un rapport des services secrets, la CIA a offert à l'Allemagne d'avoir accès à l'un de ses citoyens, suspecté d'appartenir à al Qaeda et emprisonné au Maroc. En échange, les agents de la CIA demandaient la coopération de Berlin pour « éviter des pressions de l'Europe » concernant les violations des droits de l'homme dans ce pays. Le rapport décrit le Maroc comme « un partenaire de valeur dans le combat contre le terrorisme ».
Berlin a pu effectivement avoir accès au suspect, à la suite de quoi, les membres de l'UE ont adopté une politique presque généralisée pour minimiser la critique sur les violations des droits de l'homme dans les pays où des personnes suspectées de terrorisme étaient emprisonnés dans le cadre de ce programme de la CIA. Ils ont également mis de côté les questions concernant ces vols secrets de la CIA parce que les preuves de l'implication de certains pays augmentaient.
Ainsi, plus de 200 vols ont transité par la Grande Bretagne selon le livre de Stephen Grey cité plus haut. Dans son livre, Grey écrit que l'aéroport de Prestwick, près de Glasgow, est une destination courue pour le réapprovisionnement en kérosène et les escales car l'un des pilotes de la CIA lui a dit que « c'est un endroit où on ne pose pas de questions et où on n'a pas besoin de prévenir à l'avance qu'on va y atterrir. »
Parmi les compagnies utilisées par la CIA, Air America dont la CIA est secrètement propriétaire, et Aero Contractors déjà citée. Les pilotes de la CIA utilisent de fausses identités mais leur utilisation indiscrète des téléphones portables a permis de suivre la trace des vols pour la torture qu'ils ont conduits et d'identifier les numéros de ces vols.
L'une des victimes de ces vols, Benyam Mohammed un éthiopien qui a grandi à Notting Hill à l'ouest de Londres, a été transporté en Afghanistan lors d'un de ces vols où il a été torturé. Détenu début 2002 au Pakistan, il a été transporté au Maroc où il a été horriblement torturé selon lui. Il est emprisonné à Guantanamo Bay. Il a déclaré à son avocat avoir été torturé pendant plus de 2 ans après avoir été interrogé par des agents américains et britanniques. Alors qu'il était au Maroc, on lui a montré des photos de personnes fréquentant une mosquée de l'ouest de Londres et on lui a posé des questions sur des informations transmises par le M15 (services secrets britanniques).
Le gouvernement britannique a constamment démenti avoir coopéré avec le programme des transferts extraordinaires de la CIA.
Source : http://www.guardian.co.uk/usa/story/0,,1931693,00.html?gusrc=rss&feed=1 26/10/06
Aéroport Ben gourion Tel Aviv : des avions de la CIA transportant des prisonniers y ont atterri et décolléDes avions de la CIA transportant des suspects de terrorisme sont passés par l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv
Les autorités aéroportuaires de Tel Aviv ont confirmé que des avions utilisés par la CIA pour transporter des suspects vers des lieux de détention et d'interrogatoire ont fait escale à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.
Selon l'organisation britannique sur les libertés civiles, Statewatch, au moins 4 vols sont passés par Tel Aviv entre 2003 et 2004. Les informations accumulées par cette organisation proviennent entre autres sources du comité du parlement européen et d'autres états européens.
Le 7 mai 2003, un jet Gulfstream américain a décollé de Beyrouth au Liban pour Larnaka à Chypre. De là il s'est envolé pour Tel Aviv. 2 jours plus tard, l'avion est retourné à Larnaka, et de là est reparti pour le Maroc.
Une semaine plus tard, le 13 mai, des enregistrements montrent qu'un jet Hercule enregistré sous le numéro N8213G et appartenant à la compagnie Prescott Support, s'est envolé d'Athènes à destination de Tel Aviv. Selon Statewatch, cette compagnie est une compagnie écran de la CIA.
Le même jour, le même avion a décollé de Tel Aviv pour Yerevan, la capitale arménienne. Un porte parole des autorités aéroportuaires israéliennes confirme les 4 vols mentionnés par Statewatch mais précise que le vol ne s'est pas rendu à Yerevan mais à Avignon en France.
Un an plus tard, le 8 mai 2004, un avion Gulfstream a décollé de Larnaka, vers Tel Aviv, avant de retourner à Larnaka peu de temps après. 2 jours plus tard, l'avion est retourné de Larnaka à Tel Aviv, puis retour à Chypre avant de s'envoler pour Amman.
Les enregistrements montrent également des douzaines de vols de et vers la capitale jordanienne Amman. Il existe une coopération rapprochée entre Israël et la Jordanie et la CIA. Les deux pays, Israël et la Jordanie, avant même d'avoir signé un traité de paix en 1994, ont longtemps collaboré, les dirigeants des services secrets des deux pays se rencontrant secrètement. Depuis la signature du traité, la coopération s'est amplifiée.
Source : http://www.haaretz.com/hasen/spages/781889.html 31/10/06
Et la France ?
Ce peut-il que la France qui abrite le plus grand centre multinational de la CIA nom de code "Alliance Base", qui comprend des représentants de la Grande Bretagne, de la France, de l'Allemagne, du Canada et de l'Australie, et bien sûr des Etats-Unis, ne soit pas au courant ? Des opérations à l'étranger ont été ordonnées à partir de ce centre, quelles en sont la nature ? kidnappings ? Transferts extraordinaires vers des destinations où les prisonniers sont torturés ?
Il est urgent de poser ces questions et d'autres.
YABASTA
26.11.06 13:06
http://20six.fr/basta/art/1374655
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil