lundi, février 26, 2007

Les Six s'attellent à un nouveau texte sur le nucléaire iranien

Centrale nucléaire de Bushehr, en Iran. Les six grands pays traitant du dossier nucléaire iranien ont convenu à Londres de s'atteler à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'Onu tout en réaffirmant leur attachement à la recherche d'une solution négociée. Photo d'archives/REUTERS/Raheb Homavandi
Lexpress lundi 26 février 2007, mis à jour à 20:54

Les six grands pays traitant du dossier nucléaire iranien ont convenu à Londres de s'atteler à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'Onu tout en réaffirmant leur attachement à la recherche d'une solution négociée.
Parallèlement, Téhéran a campé sur ses positions en assurant que son programme nucléaire n'avait pas d'autre objectif que de fabriquer de l'électricité.
Les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique alors que Téhéran maintient que les visées de son programme nucléaire sont exclusivement civiles.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Etats-Unis, France, Russie, Chine et Grande-Bretagne - plus l'Allemagne ont débattu dans un contexte international tendu provoqué par les propos du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Ce dernier s'était déclaré inquiet d'entendre de plus en plus parler d'éventuels bombardements américains de l'Iran.
La Grande-Bretagne, pays hôte de la réunion, a fait savoir que de nouveaux contacts à six auraient lieu en fin de semaine.
"Nous avons eu un premier échange productif sur les étapes à venir (...) Nous avons commencé à travailler sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité", a déclaré le Foreign Office dans un communiqué. "Nous avons été encouragés par le sérieux des discussions, qui vont se poursuivre avec de nouveaux contacts dans le courant de la semaine".
Le Foreign Office a ajouté: "Nous avons également évoqué la meilleure manière d'établir de nouveaux contacts avec l'Iran. Nous sommes tous attachés à la recherche d'un règlement négocié".
A Washington, le porte-parole de la Maison blanche, Tony Snow, a déclaré: "Les Etats-Unis continuent d'oeuvrer de concert avec leurs alliés pour trouver le moyen de dire clairement que (si l'Iran poursuit) dans une voie susceptible de déboucher sur des armes nucléaires, ce pays devra en supporter le coût. Ce serait une issue inacceptable pour la communauté internationale".
Le porte-parole américain a ajouté que le mélange de diplomatie et de pressions concertées qui a permis de ramener la Corée du Nord autour du tapis vert pouvait, aux yeux de Washington, servir de modèle dans le cas iranien.
Pour Sean McCormack, porte-parole du département d'Etat, les Etats-Unis préconisent des pressions diplomatiques "progressives" sur l'Iran pour l'amener à suspendre son programme d'enrichissement de l'uranium.
"Ce qui devrait se faire à notre avis est une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'Onu (...) ou de nouvelles mesures progressives (...) qui accroîtraient la pression diplomatique sur l'Iran", a dit McCormack.
"FREIN" OU "BOUTON D'ARRET"
Il a ajouté que de telles mesures devraient "probablement" revêtir la forme d'une résolution du Conseil de sécurité. "Je ne peux vous dire exactement quelle forme cela prendrait, mais il s'agirait d'exercer sur eux une pression diplomatique et je m'attendrais à ce que la nature de la résolution soit progressive", a-t-il indiqué.
A Téhéran, un porte-parole du gouvernement a ainsi affirmé qu'il était illégal d'exiger de l'Iran qu'il suspende ses activités d'enrichissement de l'uranium en préalable à l'ouverture de discussions.
"La suspension de l'enrichissement de l'uranium comme condition préalable à des discussions est une exigence illégale et illogique et elle porte atteinte à la dignité de la nation iranienne", a déclaré lors de sa conférence de presse hebdomadaire Gholamhossein Elham, porte-parole du gouvernement.
L'Iran soutient que le droit international l'autorise à enrichir de l'uranium afin d'approvisionner des centrales nucléaires en combustible. Les Occidentaux maintiennent que Téhéran doit d'abord prouver que ses visées sont pacifiques.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a estimé dans un rapport qu'il lui fallait davantage d'informations sur le programme nucléaire iranien pour pouvoir certifier que ses objectifs sont pacifiques.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a ainsi déclaré que la politique nucléaire iranienne n'avait "ni frein, ni marche arrière", et la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a riposté que Téhéran avait besoin pour son programme d'un "bouton d'arrêt".
Le vice-président américain Dick Cheney a affirmé qu'aucune option n'était à exclure après le refus de Téhéran de se plier à un ultimatum de l'Onu le mettant en demeure de suspendre l'enrichissement de l'uranium. Un vice-ministre iranien des Affaires étrangères a répondu dimanche que l'Iran était prêt à toute éventualité et "même à la guerre".
Gholamhossein Elham a minimisé ces propos. "La citation est peut-être tronquée. Le principal message (de l'Iran) est paix, calme et justice. "Nous ne sommes pas un pays qui accepte des menaces et pour notre part, nous ne sommes une menace pour personne", a-t-il dit.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est déclaré préoccupé par une multiplication des allusions à la possibilité d'intervenir militairement contre l'Iran.
"C'est en grande partie une discussion initiale à un échelon élevé pour envisager les prochaines étapes concernant l'Iran. Toute conclusion qui en émergera (...) sera ensuite soumise aux ministres et aux capitales", avait déclaré un porte-parole du Foreign Office avant l'ouverture de la réunion de Londres.
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