"Que personne n'ait peur du socialisme!"
Reportage à Caracas, au Venezuela, après que le président Hugo Chavez a été réélu triomphalement à la tête de l'EtatDans le centre historique de Caracas dimanche soir, à quelques encablures du palais présidentiel, d’énormes enceintes crachent dela musique et des slogans pro-Chavez. Plusieurs milliers de personnes les reprennent en cœur, entre les trombes d’eau qui tombent du ciel et les feux d’artifice qui y montent. Sofia est venue « célébrer le triomphe du peuple, la victoire de ceux que l’on avait voulu faire taire. Et si l’opposition veut sortir dans la rue, qu’elle le fasse mais pacifiquement, comme nous, qu’ils fassent la fête dans la défaite. Après tout, Noël a commencé ».
Si c’est Noël, au quartier général du candidat de l’opposition Manuel Rosales, installé dans une villa de l’est de la capitale, on n’est pas content du cadeau. Beatriz est une fidèle du gouverneur du riche état pétrolier de Zulia : « Je suis déçue mais j’essaie de me dire que Rosales a obtenu beaucoup en seulement trois mois de campagne. C’est désormais le vrai chef de l’opposition. Cela dit, je ne crois pas aux chiffres officiels. »
Annoncés à 22 heures, heure locale, par la présidente du Conseil national électoral (CNE), ils confirment la facile réélection du président Chavez. Les résultats partiels, portant sur 78% des bureaux de vote le donnent en effet vainqueur, comme le prévoyaient les sondages, avec 61% des voix contre 38 à son adversaire Rosales.
Une heure auparavant cependant, l’opposant radical Pablo Medina affirmait : « Nous disposons des preuves de la victoire de Manuel Rosales. Si le CNE ne la reconnaît pas, tous dans la rue ! ». Jusque-là pourtant, la journée électorale s’était déroulé dans le calme, dans une ambiance bonne enfant et sans incidents majeurs. Les rumeurs de dénonciations de fraude de la part des antichavistes s’étaient dissipées à mesure que passaient les heures.
On attendait donc avec beaucoupd’intérêt le discours de Rosales qui s’est montré plus responsable que la branche dure de ses partisans. « Je ne peux pas mentir au peuple vénézuélien. Aujourd’hui, ils nous ont vaincu ». « Ce n’est pas le moment de se rendre, de se cacher, je serai présent. Tête haute, j’annonce qu’à partir d’aujourd’hui, je recommencerai à parcourir le pays ». Contrairement aux anciens chefs de l’opposition depuis 1998, qui une fois vaincus disparaissaient, Rosales semble donc vouloir installer son leadership dans la durée.
Il aura malgré tout fort à faire face au charisme ravageur du président Chavez. Un Chavez qui s’est adressé à ses sympathisants depuis le « balcon du peuple » du palais présidentiel. Il a dédié sa victoire à son allié et ami, le Cubain Fidel Castro, mais a repoussé les craintes générées par cette amitié. « Aujourd’hui commence une nouvelle ère ( de la démocratie révolutionnaire, vers lesocialisme à la manière vénézuélienne ». Avant d’ajouter : « Que personne n’ait peur du socialisme ! »
20Minutes.fr 04.12.06 11h56
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