samedi, mai 27, 2006

A Kaboul, c’est la guerre. Troupes hors d’Afghanistan


Gino Strada, le fondateur de Emergency (Ong italienne qui opère en particulier dans le domaine médical et chirurgical dans des zones en guerre, et dans les camps de réfugiés, ndt), parle de l’Afghanistan sous occupation et demande le retrait des troupes.

« A ces politiciens qui pleurent aujourd’hui pour nossoldats morts à Kaboul (deux chasseurs alpins ont été tués le 5 mai à Kaboul, ce sont les premiers militaires italiens tués en Afghanistan, voir note en fin d’article, ndt) ou à Nassiryia, je voudrais dire qu’ils auraient économisé leurs larmes s’ils n’avaient pas vendu ces jeunes par un acte de servilité à leur ami Georges ». Gino Strada ne fait de cadeau à personne. Le fondateur de Emergency connaît bien l’Afghanistan. Pas parce qu’il est chercheur en géographie mais parce que depuis des années - depuis des guerres - il opère comme chirurgien dans ce pays martyre, toujours dans les mêmes rangs : ceux de la population civile, des victimes de la guerre.
Q-Peut-être est-ce que c’est nous qui ne voulons pas comprendre. Peut-être que c’est vrai que nous sommes en Afghanistan pour une mission de paix.
Ça c’est les idioties que disent les puissants de la terre et leurs valets. La guerre continue depuis plus de trente ans enAfghanistan, qui a traversé de nombreuses phases et occupations, des russes aux saoudiens, des américains aux italiens, tout le monde a joué ses cartes sur la peau du peuple afghan. Maintenant nous sommes en présence d’une nouvelle occupation d’un pays qui, comme tous les autres pays, ne supporte pas les occupations militaires étrangères. La première a eu lieu, si je me souviens bien, en 1804, avec Pierre le Grand, pour se poursuivre par les trois guerres anglaises. Quand un afghan voit passer un militaire étranger il ne se demande pas s’il est sous l’égide de l’Onu, il sait seulement qu’il est prêt à bombarder une maison où il y a des vieilles femmes et des enfants parce que peut-être là qu’habite l’ami d’un taliban.
Q-L’Afghanistan a changé, nous dit-on, il est en train de renaître après l’arrivée de l’armée du bien.
Hors de Kaboul rien n’a changé, la présence je ne saurais pas dire si c’est des talibans ou des pashtoun, se renforcedans tout le pays. Bien sûr, Kaboul a beaucoup changé. Elle est devenue plus violente, la criminalité est au zénith. Dans nos hôpitaux nous n’avions jamais soigné autant de gens poignardés. Les prix des maisons ont décuplé, le coût de la vie quintuplé. La pollution en ville est telle que les gens circulent avec des masques comme le personnel médical dans les services hospitaliers. Et puis, il y a une autre guerre qui a éclaté : chaque jour, il y a en moyenne cinq enfants qui meurent sous des engins militaires. Pour la première fois à Kaboul, la prostitution a fait son apparition.
Q-Comme à Belgrade après la guerre humanitaire.
La prostitution est un trousseau apporté par chaque guerre.
Q-Que font nos troupes à Kaboul et combien nous coûtent-elles ?
En cinq ans à peu près, elles ont opéré sous divers sigles, mais toujours avec le même objectif : donner un coup de main à la mission américaine.Nos soldats font des patrouilles avec des mitraillettes prêtes à tirer ou restent enfermés sur les bases. Ça nous coûte plus de 300 millions d’euros rien que pour la partie militaire de la mission. A Emergency nous avons trois hôpitaux qui nous coûtent 6 millions d’euros, pense à ce qu’on pourrait faire avec tout cet argent. Les italiens sont à Kaboul aussi pour des raisons « pacifiques » : avec ce qu’il en est de la justice en Italie nous sommes en train de reconstruire la nouvelle justice afghane (voir en fin d’article, ndt).
Q-Mais maintenant les femmes peuvent voter.
Tu sais comment on vote en Afghanistan ? Chez nous à l’hôpital, le personnel afghan a fait un concours pour qui arriverait à voter le plus. Celui qui a gagné avait mis 17 votes dans les urnes. Le deuxième candidat après Karzaï, Qanouni, qui est président du parlement maintenant, m’a parlé de bulletins agrafés par 100 « pour faciliter lescrutin ». Les bulletins de Kandahar étaient transportés à Kaboul par les marines.
Q-Qu’est-ce que tu attends du gouvernement de l’Unione ?
Qu’il fasse enfin le choix constitutionnel. L’article 11 ne laisse le choix à aucun politique de décider si une guerre est bonne, mauvaise, juste, humanitaire. L’Italie refuse la guerre, un point c’est tout. J’attends le retrait immédiat de toutes les missions. Aucune d’elles ne respecte le Statut de l’Onu. Qu’on démilitarise le territoire et la politique, qu’on arrête les dépenses en armements et qu’on investisse dans l’éducation, la culture, la santé. Sais-tu que dans tout l’Afghanistan, pour 25 millions d’habitants, il y a six lits de réanimation, ceux d’Emergency ? En Italie les ouvriers de la métallurgie doivent faire grève sur grève pour une augmentation de 100 euros, et ici on en dépense 300 millions pour entretenir nos troupes à faire la guerre. Ce serait être irresponsables, nousdit-on, d’abandonner l’Afghanistan.
Q-Ce serait le chaos.
On risquerait un chaos ? Mais est-ce possible d’avoir un pire chaos là où, que ce soit Kaboul ou Nassiryia, un enfant se bourre d’explosifs et se tue pour tuer d’autres personnes ? Tant qu’il restera un seul soldat étranger en Irak ou en Afghanistan la situation ne pourra qu’empirer. A Bagdad il faudra au moins trente ans, non pas pour revenir à la normalité ou à la démocratie, mais pour revenir à l’époque de Saddam Hussein.
Edition de mercredi 10 mai 2006 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/10-Maggio-2006/art29.html
Bellaciao

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Séisme à Yogyakarta en Indonésie, au moins 1.500 morts

YOGYAKARTA, Indonésie (Reuters) - Le séisme qui a secoué aux premières heures de samedi la région de Yogyakarta, sur l'île densément peuplée de Java, en Indonésie, a fait au moins 1.500 morts et de nombreux blessés.

Interrogé par la radio indonésienne Elshinta, qui lui demandait si le nombre de morts avait, comme le rapportaient certaines sources, atteint ce seuil, Bambang Susanto Prihardi, un responsable dela province, a répondu: "Oui."
De nombreuses personnes demeurant ensevelies sous les décombres des bâtiments détruits, le bilan pourrait s'alourdir.
Yogyakarta, ancienne ville royale, se trouve non loin du mont Merapi, un volcan dont on a redouté ce mois-ci une importante éruption. Un volcanologue local a déclaré que le séisme était tectonique et n'avait pas été causé par le volcan, mais il a signalé un accroissement de son activité après la secousse.
"Après le séisme on a vu plus de fumée sortir du cratère", a déclaré à Reuters Subandrio, chargé de la surveillance du Merapi au sein du Centre de recherche volcanologique.
La magnitude du séisme, survenu peu avant six heures du matin (vendredi à 23h00 GMT) a été estimée par l'institut américain de recherche géologique à 6,2 sur l'échelle de Richter. Son épicentre se trouvait en mer mais un responsable du centre des séismes de Djakarta, Fauzi, a dit qu'il n'avait pas causé detsunami.
Yogyakarta se trouve à 25 km environ au nord de la côte de l'océan Indien et à 440 km à l'est de Djakarta.
DES MILLIERS DE MAISONS DETRUITES
Selon des sources hospitalières les personnes tuées dans le séisme ont généralement été écrasées par des bâtiments. "La plupart des morts portent des blessures à la tête. L'afflux ne diminue pas. Le nombre va augmenter", a déclaré à Reuters Subandi, de la morgue de l'hôpital Bethesda, à Yogyakarta.
Selon des témoins, des milliers de maisons se sont effondrées, ainsi que des bâtiments administratifs.
Dans les hôpitaux, les patients ont été installés à l'extérieur dans la crainte de répliques. Un hôpital de Yogyakarta a dit avoir accueilli à lui seul 1.500 blessés.
L'aéroport de Yogyakarta a été fermé en raison des dégâts subis par ses pistes, a déclaré à la radio le ministre des Transports, Hatta Rajasa, or il est difficile d'accéder à la ville par laroute.
Des milliers de personnes se sont rassemblées sur la principale place de la ville et d'autres ont trouvé refuge dans des mosquées, des églises et des hôpitaux dans toute la région. "Nous avons encore peur. Nous ne voulons pas rentrer chez nous", explique Hendra, qui compte parmi les centaines de personnes refugiées dans l'église de Marganingsih, à Yogyakarta.
Fauzi, du centre des séismes de Djakarta, a estimé la magnitude du séisme à 5,8 sur l'échelle de Richter et a déclaré que l'épicentre se trouvait en mer, à une cinquantaine de km au sud de Yogyakarta et à une profondeur de 33 km.
ZONE TOURISTIQUE
A Bantul, à 55 km au sud de Yogyakarta, la population a été prise de panique et on déplore au moins 10 morts et des centaines de blessés qui ont un besoin urgent de médecins et d'infirmières, a dit Kardi, responsable de l'information d'un l'hôpital de la ville.
Un journaliste de Reuters à Yogyakarta a indiquéque des habitants étaient sortis de chez eux tandis que de nombreuses personnes habitant les zones environnantes tentent de gagner la ville pour s'y réfugier, craignant un tsunami.
Le président Susilo Bambang Yudhoyono, attendu ce samedi sur place pour évaluer les dégâts, a déclaré: "J'ai appris qu'il y avait eu un mouvement de panique parmi les habitants de Yogyakarta, lié à des informations inexactes telles que l'éventualité d'un tsunami (...), j'appelle donc le gouvernement régional à continuer de fournir des informations exactes."
Le ministre de la Santé Siti Fadillah Supari a fait savoir que des équipes médicales avaient été déployées dans les zones les plus touchées, où l'on signale d'ores et déjà une pénurie de personnel et de médicaments. "C'est très grave (...), des équipes médicales sont en route pour le sud, où on a le plus besoin d'elles", a déclaré Supari à la radio Elshinta.
Les palais royaux de Yogyakarta et le temple deBorobudur sont très prisés des touristes, et beaucoup d'étrangers viennent étudier la langue indonésienne lors de stages intensifs dans des écoles de cette ville.
Selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères, le séisme n'a fait qu'une seule victime française, une personne résidant en Indonésie qui a été légèrement blessée.
La France a proposé une aide humanitaire à l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, situé dans une zone de forte activité tectonique et volcanique.
Reuters
par Crack Palinggi
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jeudi, mai 25, 2006

La situation des droits humains dans le monde


Au cours de l'année 2005, certains gouvernements parmi les plus puissants du monde ont été mis en échec : tandis que les médias révélaient leur hypocrisie, les tribunaux rejetaient leurs arguments et les militants des droits humains contrecarraient leurs manœuvres répressives. Après cinq années de « guerre contre le terrorisme » marquées par un recul dramatique sur le plan des droits humains, un changement semble enfin s'amorcer.

Le déni des droits fondamentaux a toutefois détruit la vie de millions de personnes dans le monde. Tout au long de l'année, la guerre et les attaques des groupes armés ont menacé la sécurité mondiale au même titre que la faim, les maladies et les catastrophes naturelles. Quant aux libertés, elles ont été mises à mal par la répression, la discrimination et l'exclusion sociale.
Le Rapport 2006 d'Amnesty International rassemble des informations sur les atteintes aux droits humains commises dans 150 pays et territoires du monde. Il montre combien il est nécessaire que les gouvernements, la communauté internationale, les groupes armés et les autres acteurs en position de force assument leurs responsabilités. Il illustre également la vitalité de tous les militants des droits humains aussi bien au niveau local que dans les grandes manifestations ou les sommets internationaux.
Révoltés par les atteintes aux droits humains qui perdurent, mais portés par l'espoir, les membres et sympathisants d'Amnesty International militent pour la justice et pour la liberté de chacun, partout dans le monde.

Principaux thèmes.
Contrôle des armes
Justice internationale
Personnes déplacées
Violence contre les femmes
Peine de mort

AMNESTY INTERNATIONAL
Droits de l'Homme

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DROITS DE L'HOMME • Amnesty International, entre pessimisme et espoir

A l'occasion de la publication de son rapport annuel, l'organisation internationale a une nouvelle fois dénoncé les atteintes aux droits de l'homme perpétrées à travers le monde au nom de la guerre contre le terrorisme. Mais elle se félicite, dans le même temps, de l'évolution des mentalités au sein de la communauté internationale.

"Certains gouvernements ont sacrifié leurs principesfondamentaux sur l'autel de la guerre contre le terrorisme et fermé les yeux sur les violations massives des droits de l'homme. Le monde a payé un prix élevé et l'impact a été désastreux sur la vie des gens ordinaires", indique le quotidien anglais The Independent, citant la secrétaire générale d'Amnesty International, Irene Khan. Dans son rapport annuel de 400 pages, couvrant 150 pays et rendu public le mardi 23 mai à Londres, l'organisation internationale dresse un panorama globalement pessimiste sur la situation des droits de l'homme à travers la planète. Si certains pays comme l'Irak, l'Afghanistan, la Corée du Nord, la Chine, la Russie ou le Zimbabwe n'échappent traditionnellement pas à la critique, d'autres sont également clairement montrés du doigt. "Les Etats-Unis sont [ainsi] épinglés pour leurs pratiques dites de 'restitutions extraordinaires' (extraordinary renditions), qui consistent à transférer des prisonniers dans des pays où ils sont susceptibles d'être torturés", note le quotidien francophone La Libre Belgique.

Certains détenus ont été emprisonnés en Egypte, en Jordanie et ailleurs sans demande de mise en accusation ni procès équitable, et ce avec l'accord tacite ou le soutien affiché des Américains. Au total, près de 14 000 individus seraient concernés, relève le quotidien allemand Der Tagesspiegel. D'après l'organisation internationale, les Etats-Unis auraient également eu recours à des compagnies privées de sécurité pour interroger des terroristes présumés en Irak, créant ainsi de véritables "zones de non-droit".
"Sur vingt cas reconnus de torture, exercés par des agents sur des détenus, seul un cas a entraîné des poursuites judiciaires", relève le Los Angeles Times, reprenant les propos de Larry Cox, directeur de la branche américained'Amnesty International. Dans ses conclusions, l'organisation internationale dénonce par ailleurs l'existence du camp de Guantanamo Bay, situé sur l'île de Cuba. Depuis le 11 septembre 2001, 558 prisonniers soupçonnés d'être liés à la mouvance terroriste, y sont détenus, sans limite de temps ni chefs d'accusation.

Guantanamo Bay est un "symbole d'abus de pouvoir en matière de droits de l'homme et de droit international", a affirmé à ce propos la secrétaire générale de la branche allemande d'Amnesty International, Barbara Lochbihler, dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Tout en stigmatisant la "brutalité des attaques terroristes perpétrées contre des civils", l'organisation internationale s'en est pris aux Etats qui ont mis en place "des stratégies aberrantes, à courte vue et dangereuses visant à combattre ce fléau par la torture", souligne Der Tagesspiegel.
Et cette critique ne vise pas seulement les Américains. LaGrande-Bretagne est, elle aussi, pointée du doigt, après le vote du projet de loi sur le terrorisme en 2005. Ce texte, qu'Amnesty International juge "radical et confus", permet notamment à la police de détenir des personnes suspectées de terrorisme sans inculpation pendant vingt-huit jours (au lieu de quatorze, auparavant). En dépit de ces observations, Amnesty International refuse de céder au pessimisme. Certes, "l'objectif de garantie de la sécurité humaine est encore très loin d'être une réalité mais les mentalités semblent aller dans ce sens", rapporte Der Spiegel.

Barbara Lochbihler évoque notamment l'implication croissante des institutions internationales. "En Europe, des commissions ont été mises en place pour enquêter sur les vols secrets de la CIA [ayant transité par l'espace aérien européen entre 2001 et 2005] et le transfert de prisonniers. Les appels à la fermeture du camp de Guantanamo Bay se multiplient, y compris auxEtats-Unis. Et le Congrès américain s'est montré favorable à l'interdiction de la torture [pratiquée dans 104 Etats sur les 150 pays couverts par le rapport], ce qui a porté un revers cinglant au président George W. Bush", argumente-t-elle. Et de conclure, cité par le quotidien allemand Die Welt "Depuis le 11 septembre 2001, nous avons toujours dit que les gouvernements acceptaient de pratiquer la torture car ils la considéraient comme un mal nécessaire pour combattre le terrorisme.
Mais l'année dernière, cela a changé. De plus en plus nombreux sont les gens qui partagent désormais notre point de vue. Les Nations unies, les institutions européennes et des hommes politiques de premier plan ont demandé la fermeture du camp de Guantanamo Bay [...] Ce n'est pas par la violence que nous parviendrons à nos fins."

© Courrier international 2006
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mercredi, mai 24, 2006

Après 4 ans d'indépendance, le Timor-Est sombre dans la violence


Les affrontements entre militaires déserteurs et soldats loyalistes se poursuivent. Depuis lundi au moins 3 personnes ont été tuées. Les combats gagnent les abords de la capitale, Dili.
Le chef de la diplomatie timoraise a demandé ce mercredi l'aide de l'Australie, la Malaisie, la Nouvelle Zélande et le Portugal.

"Nous demandons l'assistance d'une unité de police qui puisse aider nos agents à gérer cette situation", expliquait Jose Ramos Horta. "Nous avons également requis une présence militaire extèrieure de dissuasion.
"La Nouvelle Zélande, l'Australie, qui a signé un accord d'exploitation pétrolière avec le Timor-Est, et l'ancienne puissance coloniale portugaise ont répondu à l'appel de Dili. Les troupes étrangères devraient débarquer dans les 48 heures.

La crise éclate le 28 avril dernier, lors d'une manifestation de soutien à 600 soldats révoqués pour avoir déserté. Les forces de sécurité ouvrent le feu sur la foule, faisant plusieurs victimes.
Les manifestants protestaient contre les discriminations ethniques subies selon eux dans l'armée timoraise.

Face à cette flambée de violence, des dizaines de milliers d'habitants, marqués par plus de 20 ans d'une intransigeante occupation indonésienne, fuient la capitale.
Aujourd'hui encore, nombre de soldats loyalistes ne comprennent pas cette crise. "La solution serait peut-être de s'assoir ensemble pour résoudre le problème en parlant. Mais ils ne veulent pas. Je ne sais pas pourquoi", explique un soldat.
La jeune nation connait là sa plus grave crise depuis mai 2002 ; lorsque la parenthèse de son administration par les Nations unies s'était officiellement refermée. Le charismatique président Gusmao le sait. L'ancien guerillero indépendantiste qui avait été emprisonné en Indonésie a du reporter une visite en Chine pour gérer cette crise.

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lundi, mai 22, 2006

IRAK, POLYGONE D’ARMES AU LASER


"Sur les corps de certaines victimes de la bataille de l’aéroport de Bagdad, en 2003, j’ai vu des choses étranges et inexplicables, comme le fait que trois passagers d’une voiture avaient le visage brûlé et sans yeux, mais leurs corps ne montraient pas de blessures de ce genre, ni aucune trace de projectiles".

Par ces paroles, Mahjid al Ghazali, premier violon de l’orchestre de Bagdad, évoquait ses soupçons, au lendemain de la seconde guerre du Golfe, au cinéaste étasunien Patrick Dillon : sur l’expérimentation possible en Irak de nouvelles armes à énergie "non cinétique" mais directe (laser) et à micro-ondes. Des armes "invisibles" qui lancent des électrons très vite et très loin. Version moderne et tragiquement fonctionnelle du fameux "rayon de la mort" proposé, inutilement, aux Usa, en 1942, par le physicien Nicola Tesla.

Le musicien irakien Mahjid al Ghazali, qui est assez renommé, est un des témoins oculaires ; c’est à partir de ses paroles que Sigfrido Ranucci et Maurizio Torrealta dévident l’enquête sur les nouvelles armes expérimentées en Irak et en Afghanistan, mais que nous pourrions rapidement voir aussi à l’œuvre au cœur de l’Occident. L’émission, présentée hier à la Fédération Nationale de la Presse à Rome, par les auteurs et Roberto Morrione, directeur de RaiNews24, sera transmise aujourd’hui, jeudi, à 7h36, sur RaiTre aussi, et de nouveau à 13h06 ; elle est consultable en ligne, en italien, anglais et arabe, sur le site http://www.rainews24/ . Une enquête « de présomption », a déclaré Roberto Morrione, mais qui s’appuie sur des indices, témoignages et éléments de faits, assez solides et concrets. Le violoniste irakien, retrouvé récemment à Amman par l’équipe de RaiNews24, a de fait évoqué encore trois autres indices importants : un autobus touché près de l’aéroport se serait « recroquevillé sur lui-même comme un vêtement mouillé en se réduisant aux dimensions d’un minibus » ; les soldats étasuniens dans certaines zones de l’aéroport - comme cela allait arriver à Falludja deux ans plus tard - auraient « ratissé » le terrain en l’emmenant à bord de grands camions ; les corps de victimes étaient comme rapetissés et déshydratés. Ranucci et Torrealta ont ensuite trouvé un autre témoignage intéressant, de plusieurs médecins de l’hôpital de Hilla, à 100 kilomètres au sud de Bagdad, enregistré en vidéo par Geert Van Morteer, un médecin volontaire en Irak. Saad al Falluji, l’un des médecins interrogés, raconte comment, pendant la guerre de 2003, est arrivé un jour aux urgences un petit bus, à peine touché, dans lequel une vingtaine de passagers avaient été comme mis en pièces mais on ne savait pas par quoi. Aucun des survivants n’avaient entendu d’explosion, il n’y avait pas de balles, ni éclats ou fragments de ce genre sur leurs corps.

Devant ces témoignages, les auteurs de l’enquête ont demandé à interroger les sociétés productrices des systèmes d’armes au laser et à micro-ondes, mais le Pentagone a opposé un refus catégorique. Pourtant à la veille de la guerre, le secrétaire à la défense Rumsfeld et le général Meyers, surtout, avaient à moitié admis, dans des déclarations, leur disposition à expérimenter des armes de ce type. En réalité, l’existence d’armes au laser n’est pas une nouveauté et a été prouvée par les images de nombreux tests relatifs au « Thel », sigle de « Tactical High Energy Laser » - projet américano-israélien- qui montrent certains missiles et ogives de mortier touchés et détruits par un rayon invisible.
Le passage de l’expérimentation en laboratoire à celle sur les champs de bataille d’armes à énergie directe semble confirmé par les milieux militaires étasuniens eux-mêmes, selon lesquels un dispositif laser appelé « Zeus » monté sur des Humvee, une sorte de jeep, aurait été employé en Afghanistan pour nettoyer à distance des champs de mines.

En outre selon deux sites accrédités d’informations militaires, le « Defence Tech » et le « Defence Daily », trois véhicules semblables au moins ont été utilisés en Irak. L’enquête, enfin, s’occupe d’une autre arme particulière, à micro-ondes cette fois, appelée « Active Denial System », plus connue comme « Rayon de la douleur ». Le système d’arme, monté lui aussi sur un véhicule, a la capacité d’activer, à travers un rayon à micro-ondes, les récepteurs de la douleur dans les zones blessées, en provoquant une douleur folle pendant quelques secondes. L’arme est présentée comme « non létale », si bien que son utilisation en a été pensée pour le contrôle de l’ordre public à l’intérieur des villes occidentales, mais elle pourrait en réalité provoquer des blessures graves et des séquelles permanentes et, par ses caractéristiques, pourrait être utilisée pour torturer, et tuer aussi. Selon la revue militaire « Defence Industry Daily », trois modèles de cette arme, montés sur des véhicules, auraient été commandés, pour 31 millions de dollars, par le général de brigade James Huggings, chef du staff de la Force Multinationale en Irak ; il aurait aussi requis l’approbation pour 14 autres exemplaires. Toujours pour le bien des irakiens et de la démocratie.
Bellaciao
http://ilmanifesto.it
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Les Palestiniens ne se soumettront pas


L’opération militaire martyre menée par un jeune palestinien de 20 ans, à Tel Aviv, appartenant au mouvement du Jihad Islamique, fut une bombe extrêmement puissante dans une région enflammée. Elle suscita une situation de panique et d’indécision dans la plupart des capitales arabes et internationales.

C’est la sixième opération du genre, en moins d’un an. Son importance est due à la réussite de son exécutant, et de son mouvement, à percer toutes les défenses, les appareils de renseignements, et l’état de siège extrême dans les milieux de l’armée et des forces sécuritaires israéliennes.
Le mur de séparation raciste ne protège pas la capitale israélienne, et la nombreuse armée des agents traîtres a échoué à percer la cellule exécutante. Plus important encore, ce jeune palestinien, simple, seul, affamé, est capable de prendre la revanche pour ses martyrs, et de manière qui laisse un impact aussi puissant, alors que toutes les mesures sécuritaires israéliennes, dont sont fiers leurs responsables qui ne cessent de proclamer l’efficacité et la précision, ont échoué.
Le gouvernement d’Ehud Olmert, en cours de formation, étudie la réponse appropriée, et la façon appropriée, comme l’a dit son chef. Voyons, que peut-il faire plus que n’ont fait tous les gouvernements précédents, au cours des soixante années passées ?
Les forces de l’armée israélienne envahissent presque tous les jours les villes de Cisjordanie et de Gaza, elles ont tué au cours des dix derniers jours plus de 20 personnes, parmi elles des enfants, et ont arrêté des centaines de militants palestiniens.
Il ne reste plus qu’un seul choix : occuper de nouveau la bande de Gaza et le reste des villes de la Cisjordanie, et ce faisant, Israël apporte un service énorme au peuple palestinien et au mouvement du Hamas, plus particulièrement, car il mettra fin au phénomène illusoire qui s’appelle Autorité, avec ses deux têtes, et sauve le gouvernement de Haniye de sa crise actuelle, financière et politique.
Le gouvernement de Hamas ne peut dénoncer cette opération, car il sera, très prochainement, forcé de faire appel à sa branche armée pour exécuter une opération similaire en plein coeur des villes israéliennes, car les pratiques et les positions israéliennes et américaines le poussent à cela. Elles agissent pour faire échouer le gouvernement, par tous les moyens. Lorsque les gouvernements échouent, les ministres retournent à leurs fonctions, et nous ne pensons pas que le mouvement Hamas va prendre sa retraite, s’il se trouve contraint de quitter le pouvoir à cause du blocus et du refus qu’il affronte actuellement.
L’administration américaine est responsable de la détérioration de la situation dans les territoires occupés, car elle n’a jamais eu un regard de bienveillance envers les martyrs de Palestine, et notamment de ses enfants. Elle n’a pas écouté les appels du président palestinien lui demandant d’intervenir pour faire cesser la série d’assassinats menés par Israël. Elle a mentionné la dénonciation par le président de l’opération mais lui a dirigé une dénonciation des plus lourdes lorsque son délégué au conseil de sécurité John Bolton a menacé d’utiliser le veto contre le projet d’un communiqué, et non le projet d’une décision, au conseil de sécurité, demandant à Israël de cesser son agression contre le peuple palestinien.
M. Abbas a peut-être obtenu la satisfaction de la Maison Blanche et de quelques gouvernements européens lorsqu’il a décrit l’opération de Tel Aviv par le terme d’abject, il l’a dénoncée par les termes les plus violents, mais il a perdu beaucoup dans les milieux du peuple palestinien. Ce ne fut pas une surprise lorsque plusieurs formations de la résistance lui ont réclamé de s’excuser clairement pour le terme utilisé.
M. Abbas n’a sûrement pas été bien inspiré, car le terme d’abject qu’il a utilisé pour décrire l’opération est absent de tous les dictionnaires politiques, arabes ou étrangers. Nous ne nous rappelons pas un dirigeant politique, grand ou petit, qui l’ait utilisé ou utilisé ses synonymes, dans ce cadre ou un autre.
Le peuple palestinien n’a plus rien à perdre. Il ne vit pas dans l’opulence pour craindre de la perdre à cause de la dernière opération, tout comme les retraits israéliens des territoires occupés ne sont pas en train de se mener pour que cette opération y mette un terme. Ce peuple est en train de subir une guerre de famine injuste, pour le punir d’avoir cru au mensonge de la démocratie américaine, et d’avoir choisi ceux qui représentent réellement ses intérêts et ses ambitions nationales, en votant dans des élections dont le monde entier a loué la probité.
Le gouvernement de Hamas quittera le pouvoir, tôt ou tard, à cause des pressions américaines et arabes, ou à cause d’une nouvelle invasion israélienne. Mais ceux qui appellent au blocus et qui affament le peuple palestinien ont-ils un plan alternatif, un projet de paix réel qui donne au peuple palestinien l’espoir d’un avenir meilleur ?
Personne ne soutient le meurtre de civils, quelle que soit leur identité. Mais, et nos civils ? Ne sont-ils pas des humains ? Nos enfants ne méritent-ils pas la vie, aussi ? Nos prisonniers qui remplissent les prisons israéliennes ne méritent-ils pas un regard bienveillant sur leur tragédie, due au comportement barbare des geôliers israéliens ?
La définition occidentale officielle du terrorisme considère qu’il s’agit le fait de tuer des civils non participant aux opérations militaire. Si nous appliquons cette définition sur "Israël", nous trouvons que c’est l’Etat qui pratique le plus le terrorisme dans le monde. Il a tué, selon les statistiques officielles israéliennes, près de 3600 civils palestiniens, le quart étant des enfants de moins de 16 ans, contre 660 Israéliens, ce qui signifie que les forces israéliennes ont tué 5 fois plus de Palestiniens que toutes les opérations militaires menées par la résistance n’ont tué d’Israéliens.
Nous nous étonnons de cette campagne occidentale contre les opérations martyres, avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord, comme si le meurtre au cours de ces opérations constitue un crime suprême, inégalé et incomparable avec d’autres crimes, comme si le fait d’assassiner les Palestiniens par les obus des chars, des avions, ou par les balles des soldats israéliens devient un meurtre autorisé et admis par les législations terrestres ou divines et le traité des Nations-Unies.
Le message porté par cette opération aux dirigeants israéliens et au monde occidental qui les soutiennent est clair, il dit en résumé que les Israéliens ne jouiront pas de la sécurité tant que le peuple palestinien en est privé.
Le fait d’affamer le peuple palestinien ne peut qu’allonger les rangs des jeunes qui veulent suivre la voie de l’exécutant de la dernière opération de Tel Aviv. L’ampleur de l’humiliation vécue par ce peuple, à cause de la pratique des Israéliens et l’hypocrisie occidentale, américaine surtout, a rendu vaine et sans valeur la vie de tous ces jeunes.
Les élèves du monde entier souhaitent devenir ingénieurs, médecins, savants, artistes ou aviateurs, sauf les Palestiniens. La seule fonction qui leur est laissée est d’aller en martyr, pour défendre leur dignité, ou pour venger leurs frères, leurs pères qui furent tués par les balles des soldats israéliens, ou qui sont enfermés depuis des années dans les prisons israéliennes.
Le peuple palestinien ne se soumettra pas, ne se soumettra pas. Il a vécu des conditions encore plus difficiles qu’aujourd’hui, il a mangé l’herbe de la terre, il a raffiné la manière de vaincre la faim et de faire accepter la pauvreté à ses enfants, et j’en fais partie, mais il est demeuré la tête haute, attaché à ses constantes nationales entières.
Pour ces raisons, les campagnes pour affamer et encercler le peuple palestinien, et le terrorisme mené par le monde contre lui actuellement ne le fera pas plier, ni ne touchera sa fierté nationale.

Abdel Bari Atwan Al-Quds al-Arabi
Traduit par Centre d’Information sur la Résistance en Palestine
dimanche 14 mai 2006, par Reprise d’article.
oulala.net
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dimanche, mai 21, 2006

L’Unicef au secours des enfants de la Corne de l’Afrique


Malgré les pluies, 40 000 enfants sont encore menacés de mort. Et ce sont des centaines de milliers d’enfants qui sont malnutris parmi les communautés de bergers nomades de la Corne de l’Afrique. En lançant son rapport SOS enfants : Corne de l’Afrique, l’Unicef et sa directrice adjointe Rima Salah, indiquent que la pluie a en fait aggravé la crise dans certaines régions et apporté une aide limitée dans d’autres.


En dépit des pluies torrentielles du mois d’avril, des dizaines de milliers d’enfants de bergers sont toujours confrontés à la mort, dans l’une des régions les plus inhospitalières du monde. En lançant son rapport SOS enfants : Corne de l’Afrique, ainsi qu’un appel pour les 54 millions de dollars manquant encore sur les 80 réclamés, l’Unicef et sa directrice adjointe Rima Salah, indiquent que la pluie a en fait aggravé la crise dans certaines régions et apporté une aide limitée dans d’autres. « Cette sécheresse a tué jusqu’à la moitié des têtes de bétail des bergers de la Corne de l’Afrique, a expliqué Rima Salah, La pluie de les ramènera pas. Un berger sans troupeau est comme un fermier sans grain – ce n’est plus un berger, juste un homme qui se bat pour trouver de la nourriture, de l’eau saine, un abri et un moyen de gagner de l’argent pour garder ses enfants en vie ». Ces dernières années, la Corne de l’Afrique a été saignée par des sécheresses de plus en plus graves.
En 2000, dans cette région, près de 100 000 personnes sont mortes pendant une sécheresse. La grande majorité des personnes affectées est constituée des 16 millions de bergers nomades qui se déplacent sur les frontières du Kenya, de la Somalie et de l’Ethiopie. Environ la moitié d’entre eux a été sérieusement touchée et a besoin d’assistance, notamment 1,6 million d’enfants de moins de 5 ans. Les principaux points soulevés par le SOS enfants sont les suivants :
Environ 40 000 enfants sont si malnutris qu’ils sont menacés de mort dans les mois qui viennent.
Les pluies n’ont fait qu’empirer la crise dans de nombreuses régions, tuant le bétail, apportant la malaria et autres maladies, emportant les nouvelles récoltes et polluant les rares points d’eau.
La grande majorité des enfants affectés est constituée par ceux de l’immense communauté de bergers de la Corne.
Le cycle répété de crises dans la Corne peut être stoppé en établissant un accès à des services itinérants assistant les bergers en fonction de leur mode de vie.
« La pénurie alimentaire a toujours été caractéristique de la vie dans cette région difficile, a ajouté Rima Salah. Mais pour les aider à quitter ces crises régulières, nous devons penser comme les bergers, plutôt que d’insister pour qu’ils s’adaptent aux services sédentaires qui leur sont offerts habituellement. Si les gens peuvent vivre et élever du bétail dans les zones désertiques d’autres parties du monde, ils peuvent le faire aussi dans la Corne.

Ils l’ont fait pendant des milliers d’années ». L’Unicef, d’autres agences des Nations unies et des partenaires dans la région ont déjà commencé à adapter leurs programmes pour mieux répondre au mode de vie des bergers. Citons deux exemples : les centres itinérants de nutrition thérapeutique pour les jeunes enfants et le financement et la formation d’enseignants qui peuvent voyager avec des familles quand elles se déplacent à travers la région à la recherche d’eau et de nourriture pour leur troupeau. Avec seulement 26 millions de dollars pourvus sur les 80 réclamés, moins d’un tiers de l’appel de l’Unicef a été financé par les donateurs.

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