vendredi, juin 02, 2006

Poète maudit

Poète tes rimes
Ta tombe sans rime
Poète maudit
A ta plume nourris
Dans le ciel ta plume
En lettre de sang
Que dévoile la brume
Luit au firmament
Nerveuse ta plume
Déchire les nuages
Complice la lune
Eclaire tes messages
Poète maudit
Du bout de taplume
Le passé à l'infini
Se perd sur les dunes
En guise de fusil
Ta verve ta plume
A claqué un fusil
Se voile la lune
De ta plus belle plume
Dans un ciel de brume
Tu graves tes idéaux
Aux horizons nouveaux
Ton sang sur le bitume
En vague d'écume
Se perd dans le ruisseau
Ta plume se noie dans l'eau
Pour une colombe
Tu as creusé ta tombe
La paix sans résonance
Qu'un mot d'indifférence
De ta plume rougie
A l'encre de ton sang
Le jour chasse la nuit
Plus personne ne t'entend
Ariel BOUCHER
/ Revoltes /

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jeudi, juin 01, 2006

L'Iran demeure défiant après le changement de pied US

Téhéran est resté défiant jeudi au lendemain du changement de cap des Etats-Unis à son égard, qui a contribué au rapprochement des grandes puissances sur le dossier du nucléaire iranien.

Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a jugé que l'offre des Etats-Unis de se joindre sous conditions aux pourparlers entre l'Iran et la "troïka" européenne sur ce dossier n'apportait "rien de nouveau".
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a conditionné cette ouverture à la suspension totale par l'Iran de ses activités d'enrichissement et de retraitement de l'uranium, mais Mottaki a réaffirmé que Téhéran ne renoncerait pas à ce "droit naturel".
"Nous ne discuterons pas de cela. Mais nous sommes prêts à des discussions sur des sujets de préoccupation commune", a-t-il ajouté, laissant la porte entrouverte.
L'offre américaine a été saluée par les autres grandes puissances qui se réunissent dans la soirée au niveau des ministres des Affaires étrangères pour s'entendre sur une série de mesures de persuasion et de dissuasion vis-à-vis de Téhéran.
La réunion de Vienne regroupe les pays de la troïka - Allemagne, France, Grande-Bretagne - et les membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu qui n'en font pas partie - Etats-Unis, Russie et Chine.
L'offre américaine semble avoir incité ces deux dernières, hostiles à une approche agressive à l'égard de l'Iran, à se rapprocher des Occidentaux. En retour, Washington dit avoir obtenu de ses partenaires que, faute de réponse positive de Téhéran, le Conseil de sécurité examinerait des sanctions.
"Si c'est ce que (les Iraniens) décident, la prochaine étape pour nos partenaires de la coalition, c'est d'aller au Conseil de sécurité", a affirmé jeudi le président George Bush.
La Russie a invité l'Iran à saisir une "réelle occasion" de résoudre pacifiquement la crise liée à ses activités nucléaires sensibles. "Nous invitons l'Iran à réagir de manière constructive", a-t-elle insisté.
Qualifiée de "décisive" par le Premier ministre français Dominique de Villepin, l'initiative américaine a également été présentée par le secrétaire au Foreign Office Margaret Beckett comme "une véritable occasion" à saisir pour l'Iran.
La communauté internationale est unie, a-t-elle assuré, bien que la Chine ait regretté que les Etats-Unis aient imposé des conditions préalables pour discuter avec l'Iran.
De source autorisée américaine, on affirme néanmoins que Moscou et Pékin soutiennent la politique "de la carotte et du bâton" élaborée par la troïka et qu'il ne reste qu'à en régler jeudi soir les derniers détails.
En cas d'accord, celui-ci sera d'abord communiqué à l'Iran, avant d'être rendu public, a précisé Beckett.

Lexpress

basta
Cours de "valeurs morales" pour les GI américains
Les soldats américains vont suivre des formations de "valeurs morales et éthiques", après la tuerie perpétrée par des Marines à Hadissa.

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mercredi, mai 31, 2006

Il y a 70 ans la Palestine


publié le vendredi 26 mai 2006
/ France-Palestine /

La révolte en Palestine 1936, article paru dans l’Humanité du 26 Mai 1936. 70 ans de lutte nationale, 70 ans de non reconnaissance, 70 ans à subir exactions et expulsions, 70 ans de mensonges et d’accusations tendant à justifier la colonisation. (M.P)


Depuis plus d’un mois- pour fixer une date depuis le 15 avril- la Palestine est en état de révolte ouverte ; Les manifestations et les échauffourées sanglantes s’y multiplient. Les dernières journées ont fait 36 morts dans la population arabe, dans la population juive et dans le corps britannique d’occupation. De nouveaux renforts de tanks et d’autos bondées ont été envoyés vers la Palestine.
Les évènements méritent de retenir l’attention et il est indispensable, à notre avis, de corriger les interprétations erronées qui peuvent surgir à leur propos. D’aucuns affirment volontiers que les troubles en Palestine ne sont, au demeurant, que le résultat de la propagande hitlérienne et des intrigues mussoliniennes. On nous permettra de ne pas souscrire à ce jugement.
Que le fascisme hitlérien et le fascisme mussolinien s’efforcent d’utiliser sous les incidents de la vie internationale et de les exploiter pour leurs fins suspectes, nul ne saurait le contester. Mais on aurait tort de s’en tenir à ces données pour apprécier d’une façon correcte le mouvement palestinien.

Les Arabes se sont révoltés en 1929 alors que l’hitlérisme n’était pas au pouvoir et qu’aucune rivalité n’opposait la Grande Bretagne et l’Italie. La révolte palestinienne se rattache au mouvement général de rébellion qui agite tout le monde arabe, celui d’Egypte, et de Syrie, comme celui de Palestine.
Cette révolte était-elle justifiée ? Nous croyons qu’elle est parfaitement justifiée. Nous ajoutons qu’à notre avis o se trompe lourdement en l’assimilant à un mouvement antisémitique. L’antisémitisme nous est profondément odieux. Mais ce n’est pas contre les juifs considérés comme tels que se rebellent les Arabes. C’est contre une forme d’exploitation imaginée et mise en train par l’impérialisme britannique.
Au fond, sous prétexte de foyer national juif, s’est organisée en Palestine une véritable spoliation des Arabes. La grande société sioniste Keren Hayessod est spécialisée dans ces spoliations. Profitant de l’absence de titre de propriété chez les fellahs et les bédouins, elle se met d’accord avec un féodal -Cheikh- arabe pour s’approprier des terres.
Après quoi, elle avise les fellahs qu’ils doivent abandonner la terre sur laquelle leurs ancêtres ont peiné pendant des siècles. Si les fellahs n’obtempèrent pas, la société appelle à la rescousse les soldats britanniques.
Il y a mieux, une véritable chasse aux ouvriers arabes a été organisée par une autre organisation, l’Histadrouth . Chaque année, à la fête de la cueillette des oranges, de véritables expéditions punitives sont organisées par les troupes d’assaut sionistes sur les chantiers, dans les usines d’où les ouvriers arabes sont impitoyablement chassés.
Voilà comment le sionisme organise des pogroms à rebours. Les méthodes que nous mentionnons sont très exactement celles que l’hitlérisme emploie à l’égard des juifs en Allemagne.
Comment dans ces conditions, la population arabe ne s’insurgerait-elle pas avec vigueur ? Les chefs de cette révolte ont eu soin de répéter cent fois qu’ils n’entendaient pas donner dans l’antisémitisme. Ils veulent lutter contre l’impérialisme britannique et contre son allié le sionisme. Ils réclament l’arrêt de l’immigration juive passée de 80 000 en 1914 à 450 000 en 1935. Ce n’est pas là, quoi qu’on en dise, un mot d’ordre anti-juif. C’est dans le respect du droit d’asile, c’est dans la solidarité internationale contre le fascisme, et non pas dans la complicité avec une entreprise suspecte de spoliation, que nous entendons défendre la cause des juifs persécutés par l’hitlérisme.
Les Arabes réclament en outre l’interdiction de toute vente des terres arabes. Ils préconisent la constitution d’un gouvernement national arabe.
Ces revendications sont justes. Elles s’inspirent de la volonté d’un peuple de secouer une domination suffocante.
La cause des travailleurs juifs, pourchassés par les dictatures fascistes, n’est pas celle des expropriateurs des grandes sociétés sionistes et de leurs troupes d’assaut. Elle se confond avec celle des opprimés de toutes couleurs et de toutes races qui ne veulent pas se laisser dépouiller.

Article paru dans l’Humanité du 26 Mai 1936
Par Gabriel Péri

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Leur seule réalité

La nuit chasse le jour
Ne viendra ton amour
S'installe le silence
En écho ta souffrance
En pleurs de velléité

La question poses-toi

Aux nuits glaciales d'hiver
Ces ombres de misère
Aux manteaux rapiécés
Par le vent transpercés
Leur seule réalité

La chance quelque fois

Une bouche de métro
Quelques heures au chaud
Des draps en cartons pâte
Un litron une patate
Oiseaux blessés Réalité

Pense et dis-toi

Broyés par les rouages des élus
Tous ces par
venus les laissent nus
En belle putain la société
Pour économies. Sacrifiés
Leur seule réalité

Des hommes comme toi

Ouvriers même des P.D.G
Leur vie pour ces grands à trimer
Puis congédier sans un merci
Sans même une photo jaunie
Ca c'est la réalité

Tu sais toi le pourquoi ?

Des administrateurs avides gourmands
Les usines sur un autre continent
Salis par la fange de la misère
Roulent jusqu'aux abysses d'enfer
Triste leur réalité

Tes petits soucis crois-moi

Dans ton duplex bien à l'abri
Tu pleures te lamentes gémis
N'est pas venu ta dulcinée
Tu te sens seul abandonné
Egoïste réalité

Réalise et dis-toi

Que sont tes petites misères ?
Pourquoi ces larmes amères ?
Vois le monde autour de toi
Tends l'oreille à leurs cris leurs voix
De par le monde peu ont le choix

Pour une fois tais-toi

Ariel BOUCHER
/ Revoltes /

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Lettre ouverte à Monsieur Jacques Chirac

Droits de l'Homme
Entrée et séjour des étrangers en France : Appel pour le retrait du projet de loi.

>> Lettre ouverte à Monsieur Jacques Chirac

Monsieur le Président,
Nous nous adressons à vous en tant que garant du respect des engagements internationaux souscrits par la France et des principes fondateurs de la République française par les quels elle s’engage à défendre et promouvoir le respect des droits de l’Homme en France et dans le monde. Or, il apparaît que le projet de loi réformant le code d’entrée et de séjour des étrangers et le droit d’asile, adopté par l’Assemblée Nationale et prochainement examiné au Sénat, porte gravement atteinte à ces engagements et à ces principes.
Nous représentons des organisations issues de la société civile qui travaillent, parfois dans des conditions difficiles et périlleuses pourcertaines d’entre elles, à la construction d’un Etat de droit et au respect des libertés individuelles et collectives. Nous sommes aux côtés de tous ceux et toutes celles dont les droits sont bafoués. Certains d’entre eux sont contraints de quitter leur pays, soit parce que leur liberté ou leur vie est soumise à l’arbitraire de régimes dictatoriaux, soit, plus simplement, parce qu’ils ne peuvent plus y survivre. Nous n’ignorons pas la complexité de ce sujet qui mêle la France, l’Europe, le monde, et qui ne peut être abordé à coup de slogans ou en flattant une xénophobie toujours grandissante.
Notre propos n’est pas de plaider pour des solutions qui ignorent toutes contraintes, mais d’affirmer avec force notre refus que les victimes de ces situations déjà intolérables soient considérées comme des délinquants et des parias.
De nombreuses associations ont montré en quoi ce projet de loi, ainsi que deux textesrécents ayant la même finalité, constituent autant de violations des engagements internationaux de la France, mais vont aussi contribuer à aggraver les situations déjà existantes.
C’est d’abord le droit d’asile qui est réduit à une caricature d’application de la Convention de Genève. Aujourd’hui, être demandeur d’asile, c’est d’abord être un suspect de fraude. Jamais l’on a vu autant les principes de cette Convention foulés aux pieds, ainsi d’ailleurs que le Haut commissariat aux Réfugiés, à sa manière, s’en est ému. Derrières les discours officiels garantissant l’exercice du droit d’asile, c’est en fait une confusion entre l’exercice d’un droit inaliénable et la question de l’immigration à laquelle se livre le gouvernement français.
Nous n’acceptons pas que le droit d’asile soit transformé en une variable d’ajustement des politiques d’immigration. En agissant ainsi, la France viole, non seulement la Convention deGenève, mais les principes qu’elle avait offerts au monde dès 1789.
Le projet de loi qui vient d’être adopté par l’Assemblée nationale s’inscrit dans un processus qui, depuis trois ans, isole les ressortissants des pays étrangers, et notamment des anciennes colonies de la France et réduit leurs droits. De plus, c’est le statut même des étrangers en situation régulière qui a été fragilisé au bénéfice, sans cesse renforcé, d’un arbitraire de l’Etat. Les dernières dispositions proposées exposent très clairement que la France s’appropriera les personnes les plus formées selon ses besoins, et uniquement selon ses besoins. On ne peut exprimer plus crûment une volonté impériale qui réaffirme la primauté de la force sur le droit.
En durcissant considérablement le droit de vivre en famille, en rabotant les possibilités d’intégration, en créant de nouvelles situations inextricables qui ne feront que renforcer le nombre depersonnes sans papiers mais non expulsables, en restreignant la possibilité de se marier entre français et étrangers (même européens), la loi présentée par le Ministre de l’Intérieur ne fait que flatter une xénophobie et un racisme dont l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme montre l’impressionnante progression.
La logique intrinsèque de telles dispositions, c’est de désigner l’Autre, celui qui n’a pas l’apparence d’un « Français » comme un fraudeur et le responsable des maux qui atteignent notre société. Ce sont les mêmes hommes politiques qui ont ainsi cru devoir expliquer la crise sociale des banlieues par la polygamie et l’immigration. Et cette folle logique ne peut que conduire aux pires représentations. Les enfants étrangers scolarisés en France sont donc devenus, à entendre le Ministre de l’Intérieur, une « filière ». Ce ne sont plus, des familles, des gamins ou des adolescents,ce sont des réseaux assimilés à des bandes criminelles alors qu’ils ne sont coupables que de vouloir vivre.
Que pensent, Monsieur le Président, des enfants lorsque des membres des forces de l’ordre viennent se saisir de leurs camarades parce qu’ils sont dénués de papiers ? Comment, dans ces conditions, désapprouver ceux et celles qui, en France, au nom de principes internationalement reconnus et admis, ont décidé de refuser ce déni d’Humanité et de restituer à ces enfants, à ces jeunes, leur existence en les protégeant, fût-ce en violant la loi ? La portée inique de ce projet est perçue comme telle par tous les partenaires de la France et en particulier les pays d’émigration dont plusieurs de nos organisations sont issues. Les récentes manifestations auxquelles a donné lieu un déplacement du Ministre de l’Intérieur en sont un premier symptôme. Il y en aura d’autres. Si l’on peut croire, avec un certain cynisme, que ladistribution d’aides suffira à estomper ces protestations, c’est oublier qu’être traité de cette manière laissera des traces profondes chez tous les peuples.
Aucun de ces peuples n’oubliera le mépris dont il est l’objet pas plus qu’il n’oubliera qu’il est devenu un instrument dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Vous le comprenez, c’est notre indignation et notre révolte que nous vous exprimons. Nous en appelons à votre autorité et à votre conscience afin que ce projet soit retiré et qu’un réel débat démocratique puisse avoir lieu sur ce sujet. Pour notre part, nous mettrons tout en œuvre pour porter assistance aux victimes de cette politique. Nous serons aussi présents dans tous les forums internationaux pour rappeler à la France qu’elle ne peut tout à la fois porter l’image de la « patrie des droits de l’Homme » et instituer des lois et des pratiques qui les méprisent aussi évidemment.
C’estpourquoi, nous vous demandons d’ores et déjà, en même temps que le retrait de ce texte, que la France ratifie la Convention internationale sur le droit des travailleurs Migrants et de leurs familles. Vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique. Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre haute considération.

Jean-Pierre Dubois, Président de la ligue française des droits de l’Homme
Sidiki Kaba, Président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme Signataires :
- Ghechir BOUDJEMA, Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH)
- Houcine ZEHOUANE, Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH)- Abdelhamid AMINE,Association marocaine des droits humains (AMDH)
- Amina BOUAYACH, Organisation marocaine des droits humains (OMDH)
- Mokhtar TRIFI , Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH)
- Sihem Bensedrine, Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT)- Roger Bouka, Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH)
- Amourlaye TOURE, Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH)
- Patrick NGOUAN, Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDO)
- Brahima KONE, Association malienne des droits de l’Homme (AMDH)
- Boukounta DIALLO, Organisation nationale des droits de l’Homme (ONDH), Sénégal
- Tine ALIOUNE, Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), Sénégal- Fatimata MBAYE, Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH)
- Julien TOGBADjA, Ligue pour la défense des droits de l’Homme (LDDH), Bénin
- Chrysogome ZOUGMORÉ, Mouvement burkinabé des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP)- Amigo NGONDE, Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO), République Démocratique du Congo- DismasKITENGE SENGA, Groupe Lotus, République Démocratique du Congo- Paul NSAPU, Ligue des électeurs (LE) Massalbaye TENEBAYE, Ligue tchadienne des droits de l’Homme
- Jacqueline Moudeina, Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (ATPDH) João CORREIA, Civitas, Portugal
- Dan VAN RAEMDONCK, Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH)
http://www.fidh.org
Droits de l'Homme

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Coup d'arrêt

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et le renforcement de la lutte antiterroriste, les pays démocratiques s'efforcent de concilier l'efficacité policière, qui peut conduire à limiter les libertés publiques et le respect des droits de l'homme, à commencer par la protection de la vie privée. L'accord, signé en 2004, entre l'Union européenne et les Etats-Unis, autorisant le transfert aux autorités américaines des données personnelles des passagers aériens, avait été vivement contesté par les associations de défense des droits de l'homme mais aussi, en France, par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Allant jusqu'au bout de son opposition, le Parlement européen avait obtenu que la Cour de justice des Communautés européennes, qui siège à Luxembourg, soit saisie.

En annulant, le 30 mai, la double décision de la Commission et du Conseil qui avait conduit à l'accord entre Bruxelles et Washington, la Cour de Luxembourg a donné un coup d'arrêt bienvenu à une pratique qui, malgré les efforts des négociateurs européens, n'était pas conforme à l'équilibre recherché entre les exigences de la lutte contre le terrorisme et celles du respect de l'Etat de droit. "La protection de la vie privée est un élément essentiel des libertés individuelles", a rappelé à juste titre le président du groupe libéral du Parlement européen, Graham Watson, en se félicitant de cet arrêt.
Il est vrai que la condamnation de la Cour ne porte pas sur le contenu de l'accord euro-américain mais sur la base juridique qui a rendu possible la double décision de l'Union. Les juges de Luxembourg ont estimé que la directive qui avait servi de fondement aux initiatives de la Commission et du Conseil ne pouvait pas s'appliquer au traitement de données collectées à des fins de sécurité publique, les questions de cette nature relevant des gouvernements nationaux, et non des institutions européennes. Selon la Cour, le droit communautaire ne pouvait donc être invoqué dans ce cas.
Il faut rendre hommage aux parlementaires européens qui, une fois de plus, ont su faire entendre leur voix pour défendre une certaine idée de l'Europe, mais, paradoxalement, l'avis de la Cour, en rappelant que les questions de sécurité sortent du champ communautaire, ouvre la voie à une solution qui risque d'exclure le Parlement des décisions à venir. L'association britannique Statewatch n'hésite pas à parler d'une "victoire à la Pyrrhus", en exprimant même la crainte que le nouvel accord qui va être négocié entre l'Europe et les Etats-Unis soit pire que le précédent en matière de protection de la vie privée. Pour que le Parlement continue de jouer son rôle, la "communautarisation" du domaine de la coopération judiciaire et policière, que demande notamment la Commission européenne, est aujourd'hui indispensable.

Article paru dans l'édition du 01.06.06
© Le Monde.fr
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mardi, mai 30, 2006

Couvre-feu et patrouilles militaires à Kaboul

L'armée afghane a patrouillé dans les rues de Kaboul mardi et le couvre-feu a été reconduit pour une seconde nuit consécutive au lendemain d'émeutes sans précédent dans la capitale afghane depuis le renversement du régime taliban fin 2001.
Même si ce déploiement militaire a ramené la calme à Kaboul, de nombreux Afghans ne cachent pas leur mécontentement face à l'attitude de l'armée américaine, dont un camion a provoqué lundi un accident mortel de la circulation dans la capitale, ce qui a déclenché ces émeutes.
"Ils ne se préoccupent que de leur propre sécurité. Ils ne s'occupent que d'eux", s'est plaint Abdul Karim, qui impute toutefois les violences de la veille à des criminels.
La désillusion s'est emparée de nombreux Afghans, qui constatent que les milliards de dollars déversés par la communauté internationale en plus de quatre ans n'ont pas amélioré leur niveau de vie.
Dans le même temps, les taliban semblent reprendre des forces dans le sud et dans l'est du pays, où les violences ont fait plus de 350 morts en quelques semaines.
Le commandant des forces de l'Otan en Europe a assuré mardi que les effectifs de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) étaient pour l'instant suffisants.
COUVRE-FEU POUR UNE "COURTE PÉRIODE"
"De mon point de vue, la mission est actuellement dotée de manière appropriée", a déclaré le général James Jones lors d'une réunion de l'assemblée parlementaire de l'Otan à Paris.
L'Otan a approuvé en avril un plan visant à porter à environ 32.500 d'ici août le nombre de soldats étrangers déployés en Afghanistan, soit le niveau le plus élevé depuis l'intervention militaire sous commandement américain fin 2001.
L'accident de la circulation provoqué par un camion militaire américain a vu le véhicule percuter une dizaine de voitures entraînant la mort d'au moins cinq civils.
Selon un communiqué de l'état-major américain, une foule en colère s'est aussitôt rassemblée autour du convoi, jetant des pierres et explosant des vitres. Toujours d'après cette version, des soldats américains encerclés auraient tiré en l'air pour se dégager, imités par la police afghane arrivée sur place.
Des coups de feu ont ensuite été tirés sur la foule mais on ignore encore par qui.
D'après Jamil Junbish, chef de la police, sept personnes, dont un policier, sont mortes dans ces émeutes et 138 autres ont été blessées. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 140 arrestations.
Junbish a également annoncé que le couvre-feu nocturne resterait en vigueur pour "une courte période" à Kaboul.
"TOUT EST DE LA FAUTE DES AMÉRICAINS"
L'ambassadeur des Etats-Unis, Ronald Neumann, a exprimé ses regrets pour la mort de civils. Dans un communiqué, il a imputé l'accident à une défaillance des freins du camion américain.
Ces explications ne calment pas la colère des Afghans.
"Tout est de la faute des Américains", s'emporte Tahir Murad, qui dit avoir été témoin de l'accident et des émeutes. "Ce genre d'incident renforce l'animosité des gens à l'égard des Américains."
Les émeutes ont tourné à la manifestation de colère contre la présence des forces étrangères en Afghanistan. Les Etats-Unis ont été conspués, des "Morts à l'Amérique" ont été scandés tandis que des groupes de manifestants tentaient de s'approcher de l'ambassade des Etats-Unis.
Le président Hamid Karzaï a également été critiqué par la foule. L'état de grâce du président, porté au pouvoir après le renversement des taliban fin 2001 et élu fin 2004, appartient au passé. Ses détracteurs le présentent comme le "maire de Kaboul" pour railler son impuissance à imposer l'autorité du pouvoir central dans le reste du pays.
Mardi matin, deux blindés de l'armée afghane étaient en position sur le principal axe routier reliant le centre de Kaboul au lieu de l'accident de lundi. Des soldats et des véhicules blindés ont été déployés aux principaux carrefours de la ville, dont les rues ont repris leur agitation habituelle après une période de calme, les habitants ayant apparemment attendu d'observer l'évolution de la situation.
L'Isaf est étroitement associée à la coordination de ce déploiement, mais les soldats de cette force placée sous le commandement de l'Otan se sont fait moins visibles.
"Nous patrouillons, mais nous avons adopté un profil bas à la demande du gouvernement", explique le commandant Luke Knittig, un des porte-parole de l'Isaf.
Lexpress
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lundi, mai 29, 2006

Indonésie : l’aide de l’Unicef arrive dans la zone du séisme


La catastrophe a fait près de 5 000 morts, 15 000 blessés et plus de 100 000 déplacés, dont 40% sont des mineurs et 15% ont moins de 5 ans. Lundi 29 mai, les moyens d’urgence pour les personnes rendues sans abri par le séisme de samedi sont distribués dans les zones les plus affectées de la ville dévastée de Yogyakarta. L'Unicef France débloque dès aujourd'hui une aide de 150000 euros.

Le dernier décompte fait état de 5 000 morts, 15 000 blessés et plus de 100 000 personnes déplacées. Parmi les bâtiments détruits ou endommagés, on recense 33 écoles, un hôpital, 6 centres de santé, 25 000 maisons, la plupart dans les districts de Bantul et Klaten.
Le premier des trois ponts aériens d’urgence mis en place par l’Unicef pour approvisionner les premiers secours aux victimes du tremblement de terre est arrivé dans les premières heures de la matinée de ce lundi. Les secours incluent des réservoirs d’eau pliables, des bâches en plastique, des tentes familiales, des kits de cuisine et des kits récréatifs pour les enfants.
Huit camions transportant des kits d’hygiène sont attendus à 13h en ville. L’équipe de l’Unicef est composée de 17 personnes dans la zone. Edouard Beigbeder, le coordinateur des secours d’urgence pour l’Unicef, a déclaré qu’une des premières priorités était l’approvisionnement en eau et l’assainissement à Bantul, particulièrement dans les hôpitaux surpassés par le nombre de blessés. « Nous travaillons avec les administrations des hôpitaux, d’abord pour fournir de l’eau, ensuite pour rendre les lieux propres. D’ici demain après-midi, nous espérons être capables de fournir des latrines d’urgence ». De plus, l’Unicef et ses partenaires (Oxfam, la commission de l’eau du district de Bantul et la Croix-Rouge internationale) ont commencé lundi matin une opération utilisant des citernes d’eau, afin d’apporter de l’eau potable aux victimes de la catastrophe. L’Unicef a fourni 5 citernes, Oxfam 5, PDM 2 et la Croix-Rouge 1.
Un total de 40 000 litres par jour sera fourni.
L’Unicef installe aujourd’hui 15 points de distribution d’urgence en utilisant des réservoirs d’eau pliants. Selon Edouard Beigbeder, l’Unicef est en train d’évaluer le nombre des enfants séparés et établira dans les 24 heures un centre à Bantul afin de fournir une assistance psychologique suite aux traumatismes et des activités récréatives aux enfants. La plupart des sans abri restent près de leur lieu de résidence, avec environ 15 petits camps établis près des bâtiments publics, hébergeant entre 100 et 200 personnes chacun. « Selon nos premières estimations, environ 40% des personnes déplacées sont des enfants, 15% ont moins de 5 ans, révèle Edouard Beigbeder. Ils ont particulièrement besoin de soins du fait de leur jeune âge ». Le total des secours arrivés par avion comprend :
30 réservoirs d’eau pliables,
10 grandes tentes,
100 tentes familiales,
2000 bâches en plastique,
350 kits de cuisine,
1 générateur,
3 kits récréatifs.
12 000 kits d’hygiène supplémentaires arrivent par camions ce lundi au Bantul Pendopo. Des camions ont également quitté les entrepôts de l’Unicef à Medan, dans le nord de Sumatra, avec davantage de moyens d’urgence.
A plus long terme, en juillet, l'Unicef organisera une campagne de rescolarisation. Pour l'heure, les 33 écoles détruites, les mesures de sécurité et la proximité prévue des vacances ont mis un terme à l'année scolaire.Pour venir au secours des victimes du séisme, l’Unicef France débloque dès aujourd'hui une aide de 150 000 euros, et lance un appel d’urgence pour collecter des fonds : UNICEF Urgence Séisme Indonésie BP 600 75006 Paris
Unicef
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Fusillades dans Kaboul après un accident mortel impliquant des soldats américains



KABOUL, Afghanistan (AP) - Une émeute a éclaté dans la capitale afghane de Kaboul, lundi, après un accident impliquant un convoi de l'armée américaine qui a fait au moins trois morts et 16 blessés, alors que des coups de feu sont entendus dans toute la capitale afghane et près de l'ambassade des Etats-Unis.

Selon le ministère de la Santé, ces émeutes ont laissé au moins cinq morts et 60 blessés.
Des centaines d'Afghans ont commencé à marcher vers le palais présidentiel, rapportentdes témoins après l'émeute provoquée par un accident routier impliquant des soldats américains.
La police afghane a tiré des coups de feu en l'air.
Un journaliste de l'Associated Press a vu plusieurs manifestants sortir un étranger d'une voiture civile et l'on battu avant qu'il ne parvienne à prendre la fuite.
Les forces américaines et afghanes ont ouvert le feu sur les émeutier pour tenter de se dégager. Les forces américaines ont tué une personne et en ont blessé deux autres quans elles ont tiré des dizaines de manifestants qui ont jeté des pierres et incendié des voitures aux cris de "A bas l'Amérique!".
Un responsable de la police de Kaboul, Sher Shah Usafi, a précisé que le convoi des forces américaines a heurté des voitures civiles dans un embouteillage près d'un marché très fréquenté et d'une gare routière. AP
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dimanche, mai 28, 2006

Violence à la frontière libano-israélienne


Des raids israéliens contre le Liban ont fait 2 morts, après des tirs de roquettes

Ces raids ont eu lieu après des tirs de roquettes depuis le Liban sud qui ont atteint une base israélienne près de la ville de Safad Ces tirs ont été revendiqués par le groupe radical palestinien Jihad islamique; un porte-parole du mouvement au Liban a démenti l'authenticité du communiqué. Israël a riposté par plusieurs raids qui ont fait 2 morts.
Après une journée de bombardements qui a également vu le Hezbollah chiite affronter l'armée israélienne, dont deux soldats ont été blessés, un cessez-le-feu est intervenu en fin d'après-midi grâce à la médiation des forces de l'ONU installées au Liban-sud.

Les tirs de roquettes sont intervenus deux jours après l'assasinat d'un dirigeant du Jihad islamique au Liban dans un attentat à la voiture piégée imputé par le groupe radical à Israël. L'armée de l'air israélienne a bombardé plusieurs cibles:une base du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement gééral (FPLP-CG) à Sltan Yaacoub, uen autre base du FPLG-CG, à naameh, ainsiqu'eune dizaine de raids sur plusieurs régions du Liban sud. Au total, un combattant alestinien a été tué ainsi qu'un combattant du Hezbllah. Cinq autres clmbatatnts palestiniens ont été blessés.D'autre part, une roquette israélienne est tombée près de l'hôpital de Marjayoun (secteur oriental du Liban, sud) , blessant une femme.
De son côté, le Hezbollah, soutenu par Damas et Téhéran, a bombardé des localités israéliennes. Les habitants des localités israéliennes proches de la frontière libanaise ont reçu l'ordre de descendre aux abris.Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a indiqué que son pays "usera de tous les moyens de riposte à sa disposition" contre les "terroristes" qui tenteront de porter atteinte à la population du nord du pays. Israël a annoncé qu'il allait déposer une plainte contre le Liban auprès de l'ONU.Pour le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, la poursuite de "l'occupation" israélienne des Fermes de Chebaa est "la principale cause de la dégradation de la situation" à la frontière.
Publié le 28/05 à 22:00
http://info.france2.fr/monde/21533043-fr.php

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