vendredi, septembre 08, 2006

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Combattre le terrorisme, ou comment les Etats s’éloignent du chemin des droits de l’Homme

Cinquième anniversaire du 11 septembre 2001
A la veille du cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre, Georges W. Bush a admis l’existence d’un programme de détention au secret de la CIA dans une allocution concernant le transfert de 14 terroristes présumés de ces centres vers celui de Guantanamo.

Le président Bush a justifié l’existence de ces centres en arguant du fait qu’ « il avait été nécessaire de transférer des individus dans un environnement dans lequel ils pouvaient être détenus secrètement et questionnés par des experts », en utilisant au besoin des « procédures alternatives ». La FIDH condamne fermement cette position, et rappelle qu’elle a toujours dénoncé l’usage illégal de la force, de la torture et de la détention au secret, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Depuis cinq ans, particulièrement, il semble de plus en plus difficile pour les Etats de lutter contre le terrorisme sans violer les droits de l’homme, alors que l’on assiste, depuis le 11 septembre, à une augmentation dramatique en nombre mais aussi en intensité des attentats. La FIDH a toujours condamné les actes terroristes et soutient qu’il est à la fois du droit et du devoir des Etats de se doter de moyens pour lutter contre le terrorisme. Cependant, la FIDH dénonce l’attitude des Etats qui, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, sacrifient les droits de l’Homme.
En effet, de nouvelles législations et politiques restrictives ont été adoptées partout dans le monde, après l’impulsion donnée la résolution 1373 du Conseil de sécurité (2001), demandant aux Etats de lutter contre le terrorisme. On ne peut cependant plus ignorer aujourd’hui que les politiques antiterroristes ont, à de nombreuses occasions, engendré des pratiques de détentions arbitraires et de tortures ; des violations du droit à la vie, du droit à un procès équitable, etc.... Les Etats-Unis ont été condamnés à plusieurs reprises pour le non-respect de leurs obligations internationales. En 2006, le Comité contre la torture et le Comité des droits de l’homme ont tous deux recommandé que les Etats-Unis libèrent ou jugent immédiatement les détenus de Guantanamo, qu’ils mettent un terme aux pratiques de détention au secret ainsi qu’aux tortures et aux traitements inhumains sur des présumés terroristes, et demandé l’octroi de réparations aux personnes qui ont subi de tels traitements (voir également à ce sujet l’Amicus Curiae présenté à la Cour suprême des Etats-Unis par la FIDH, le Center for Constitutional Rights, et Human Rights Watch).
Mais les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à répondre aux violations des droits de l’Homme par d’autres violations des droits de l’Homme. Certains Etats ont été entraînés dans de telles pratiques, y compris en Europe, où ils ont par exemple coopéré avec les autorités américaines, dans le dossier des « vols secrets de la CIA ». Des instruments juridiques inquiétants ont par ailleurs été ratifiés dans de nombreuses régions du monde (Voir le rapport FIDH de novembre 2005 : “Violations des droits de l’Homme en Afrique sub-saharienne au motif de la lutte contre le terrorisme : une situation à hauts risques&rdquo.

La FIDH est convaincue que les mesures antiterroristes peuvent et doivent être compatibles avec le respect des droits de l’homme et le respect des libertés fondamentales. Tous les traités internationaux concernant les droits de l’homme prévoient en effet des dérogations et des limitations quand les Etats sont confrontés à des menaces sérieuses (cf. rapport fidh d’octobre 2005 : « L’antiterrorisme à l’épreuve des droits de l’Homme : les clefs de la compatibilité ».
Pour ce 5ème anniversaire du 11 septembre, la FIDH lance un appel à tous les Etats, les instances internationales et régionales, les acteurs privés et les citoyens à travailler pour le développement et le renforcement d’un système international, régional, et national qui assure la compatibilité des mesures antiterroristes avec les droits de l’Homme.


8/09/2006 /

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Le " Jihad " raciste d'Israël contre le peuple arabe et musulman

Connaître l'histoire ne fait pas de tort. Au contraire cela nous aide à comprendre bien des choses. Nous croyons que cet article révélera à plusieurs de nos lecteurs, ce que fut le début des problèmes actuels au Moyen-Orient, et ce qui risque d'arriver par la suite. Nous en profitons pour remercier le CCIPPP ( Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien ) de nous avoir permis de publier l'article de Madame G.C fraser.
par Geneviève Cora Fraser

" Le monde en est témoin aujourd'hui avec le Liban et la Palestine, le Hezbollah et le Hamas ont un long chemin à faire pour rivaliser avec la férocité et la cruauté absolues de l'armée israélienne... " ...Mais leursobjectifs sont diamétralement opposés. Contrairement à la propagande et aux résolutions, le Hezbollah et le Hamas sont des organisations de résistance, des combattants pour la liberté, déterminés à défendre et à libérer leur peuple. La fonction militaire d'Israël est censée être la sécurité de l'Etat juif, mais la réalisation de cet objectif est extrêmement douteuse. Son programme ou son rôle caché, au regard de l'histoire, est l'oppression et l'assujettissement du peuple arabe et musulman afin que les puissances occidentales puissent en violer la terre et en voler les richesses
- la première étant le pétrole. La Palestine : endroit idéal pour établir un pays pro-occidental au Moyen-Orient Si les suintements de pétrole au Moyen-Orient sont visibles depuis des milliers d'années, l'histoire de l'industrie pétrolière moderne ne remonte qu'au 19è siècle, quand des puits de pétrole en Pennsylvanie, dans l'Ohio, au Texas et en Pologne et ailleurs, ont fourni lesmédicaments universels, les lubrifiants et l'éclairage. Le pétrole a pris de la valeur vers la fin du siècle quand le moteur à combustion externe (à vapeur) fut remplacé par le moteur à combustion interne. Bientôt, science et industrie se sont réunies pour la recherche sur ses propriétés afin de l'utiliser dans la production, les transports et pour l'industrie électrique naissante.
Le premier pipeline souterrain aux Etats-Unis a été posé en 1865. Dans les années 1870, la guerre du pétrole commence pour de bon entre les Rockfeller américains, les Rothschild européens et d'autres. Peu de temps après, les Rothschild coulent la compagnie Standard Oil des Rockefeller grâce à leur agent Marcus Samuel qui utilise des navires pétroliers, obtient l'accès au canal et installe des capacités de stockage à travers l'Extrême-Orient. 1908, le pétrole surgit en Perse, la Compagnie pétrolière anglo-persique est absorbée l'année suivante. Ecrivant pour le Magazine national deGéographie, en décembre 1938, dans un article intitulé « Le changement arrive en terre biblique », Fredrick Simpick rappelait : « Les principaux terrains d'Iran s'étendent au sud-est des montagnes Zagros avec un pipeline important qui descend vers la Vallée Karum. Quand j'ai vu pour la première fois cette côte persane enfiévrée, en 1909, les pionniers américains, 'les bons tireurs' du Texas, suant sous la chaleur terrible, hâlaient les péniches en pleine charge sur le fleuve Karum jusqu'à ces nouveaux terrains. ».
1917, la Compagnie pétrolière anglo-iranienne prend une participation majoritaire. Peut-être n'est-ce pas une coïncidence si, en 1917, le ministre des Affaires étrangères britannique, Balfour, promet aux Juifs sionistes une patrie en Palestine. Pourtant, sa « Déclaration » n'a pas été adressée à une puissance souveraine. Comme l'explique l'historien Robert John, la lettre fut envoyée « à un banquier international, au domicile de Rothschild qui avait été faitpair du royaume. »
La lettre est postée du Foreign Office, le 2 novembre 1917 : « Cher Lord Rothschild, « J'ai le grand plaisir de vous adresser, de la part du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante, en sympathie avec les aspirations juives sionistes ; cette déclaration a été soumise au Cabinet et approuvée par lui. « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un Foyer national pour le peuple juif, et il emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui porte atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine ainsi qu'aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans les autres pays. »
« Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette Déclaration à la connaissance de la fédération sioniste. « Veuillez.... « Arthur James Balfour.
A la suite de la Première Guerre mondiale, la Ligue des Nations confie la Palestine et l'Iraq à la Grande-Bretagne, et le Liban et la Syrie à la France, comme autorités mandataires, classe « A », ce qui signifie qu'ils devaient acquérir leur autonomie. Jusqu'à 1928, l'effort sioniste colonial en Palestine devient sérieux mais sans opposition arabe. Mais la création en Egypte des Frères musulmans en 1928 apparaît comme le contrepoint de l'arrivée et des attitudes de l'entreprise sioniste coloniale juive.
1934, le premier pipeline reliant l'Iraq à Tripoli au Liban est posé ; 1935, un second est ouvert vers Haïfa en Palestine. Pendant les années 1930, la prospection du pétrole se poursuit dans le désert, et plus tard en mer, dans ce qui est devenu aujourd'hui les Emirats arabes unis (UAE). 1938, du pétrole estdécouvert en Arabie saoudite, la Compagnie pétrolière américaine d'Arabie (Aramco) est créée. Le Magazine national de Géographie de 1938 montre des photos des 618 miles de pipeline qui « s'étirent depuis l'Iraq jusqu'à la Méditerranée » ainsi que des photos de Haïfa en Palestine. L'une d'elle est légendée ainsi : « Remplissage d'une citerne de tanker par des tuyaux flexibles sous-marins à Haïfa » ; sur une autre : « Dans un bouillonnement d'hélices, un bateau remorque l'extrémité du pipeline pour le montage d'une station de remplissage pour camions-citernes. » La Palestine est alors devenue une escale essentielle pour l'industrie pétrolière. Elle a aussi une situation stratégique, elle est l'endroit idéal pour établir un pays pro-occidental au Moyen-Orient.
Israël : une démocratie de façade Bien que, stratégiquement, Israël soit un allier de l'Occident, sa démocratie ne reste qu'une façade, un faux-semblant. Une fois le masque retiré, vous netrouverez pas un Etat « du peuple, pour le peuple, par le peuple », mais un Etat gouverné par une matrice de lois basiques méticuleusement élaborées pour assurer un système de castes couvert d'un racisme virulent. Malgré les plus grands efforts de Juifs israéliens humanistes (et d'autres Juifs de par le monde) qui croient fortement dans la dignité de chacun, Israël, en tant qu'Etat juif colonial, est en train d'imploser ; une nation d'implantés, d'étrangers, en guerre avec les citoyens originaires du pays, qui exige pour elle-même une pureté raciale, ethnique et religieuse toujours améliorée. Aujourd'hui, la synergie de ce mélange se répand dans les rues et attise la virulence des agressions militaires. Ynetnews.com a publié récemment une série d'articles à propos de Juifs sépharades à qui on interdit d'habiter ou même de pénétrer dans les quartiers juifs ashkénazes (Caucasiens). Un sommaire de titres Ynet indiquait : « Un comité de réception d'une villeultra-orthodoxe décide d'interdire à des nouvelles familles venant du Moyen-Orient de pénétrer dans certaines rues, certains immeubles afin de 'préserver un haut niveau spirituel à la communauté'... ».
Un autre article Ynetnews : « Emeute orthodoxe ; mécontents de leurs voisins/Efrat Weiss ; des centaines d'ultra-orthodoxes bloquent une route à Beit Shemesh, jetant des pierres sur la police pour protester contre des nouveaux résidents qui n'ont 'pas assez de religion' ; 5 manifestants ont été arrêtés... » Récemment, une étude présentée à une conférence de l'institut Van Leer à Jérusalem affirme que les Ashkénazes estiment avoir culture supérieure à celle des Sépharades, ce qui a conduit à l'établissement d'un nouveau mouvement ashkénaze en Israël. « De nouvelles études sur le sujet indiquent que ces personnes d'origine ashkénaze préfèrent se considérer comme 'Ashkénazes', alors que les Sépharades se définissent habituellement comme 'Israéliens' » selon leprofesseur Yehuda Shenhav de l'institut Van Leer.
Dans un article sur les Juifs arabes, alias les Mizrahim (ceux de l'Est), Adam Hanieh déclare : « L'idéologie officielle en Israël, le sionisme, s'est toujours présentée comme un mouvement de libération pour tous les Juifs. Mais bien que le sionisme prétende proposer une patrie à tous les Juifs, cette patrie n'est jamais proposée à égalité. » « La question des Juifs arabes touche le cœur de la contradiction sioniste - une tentative de construire un Etat exclusivement juif, anti-arabe, sur les terres arabes. » « Dès le début du projet sioniste, un grand nombre de Juifs des pays arabes voisins ont été amenés en Palestine. Officiellement, ils étaient 'de retour dans leur patrie' mais en réalité, ils venaient comme travailleurs bon marché pour leurs homologues européens (Juifs ashkénazes) » soutient Hanieh.
Le racisme inhérent au système de castes israélien a créé dessituations d'éducation et d'emploi inférieures, la pauvreté et une tension dans la société juive. Selon Hanieh, « Aujourd'hui, les Mizrahim constituent environ 50 % de la population israélienne, et les Arabes palestiniens 20 %. Ainsi la population non européenne est d'environ 70 %. Et elle monte à 90 % si on inclut les Palestiniens des Territoires occupés, faisant la nature coloniale d'Israël. » Ajoutant à la tension : l'attitude des disciples juifs du Talmud et les offenses de celui-ci à l'égard du Goy, le non Juif. De tous les groupes envers lesquels les Israéliens devraient être reconnaissants, les sionistes chrétiens, partisans d'Israël, devraient être en tête de liste. Mais ce n'est pas toujours le cas. « Des Juifs ultra-orthodoxes s'en prennent à des touristes chrétiens dans Jérusalem » lit-on dans un article du 28 juin de Jonathan Lis, correspondant Ha'aretz. Une centaine d'habitants du quartier ultra-orthodoxe de Mea She'arim à Jérusalem sont devenusfurieux à la vue d'une cinquantaine de touristes chrétiens, pro-israéliens, dans leur quartier. Ce qu'ils ont fait ? Ils sont arrivés portant des t-shirt oranges avec imprimés dessus : 'Aimez votre prochain comme vous-même'. » Dans son livre Histoire juive, religion juive, le poids de trois mille ans*, le professeur Israël Shahak met en doute la vision utopique et la réalité de l'Etat juif. Il souligne que la création d'un système d'Etat moderne a libéré plus de Juifs éclairés d'avoir à se sortir de leurs ghettos et à pleinement participer comme citoyens dans les pays où ils vivaient. Il soutient que le sionisme est une réaction à cette libération et a offert l'occasion aux rabbins de réaffirmer leur autorité sur la communauté juive.
A son chapitre 5, Les lois contre les non Juifs, Shakak explique que la Halakkah, « Le système juridique du judaïsme classique - comme pratiqué par pratiquement tous les Juifs depuis le 9è siècle jusqu'à la fin du 18è etmaintenu encore à ce jour sous la forme du judaïsme orthodoxe - est basé principalement sur le Talmud babylonien. » Cependant, des problèmes ont surgi parmi les chrétiens et les musulmans offensés par le texte, avec comme résultat des réactions antisémites. « Quelques-uns des passages les plus blessants ont été concrètement retirés de toutes les éditions imprimées en Europe après le milieu du 16è siècle. Dans tous les autres passages, les mots 'Gentils', 'non Juifs', 'étrangers' (goy, eino, yehudi, nokhri) - des premiers manuscrits et de toutes les éditions publiées dans les pays islamiques - ont été remplacés par des termes comme 'idolâtre', 'païen', ou même 'Cananéen' ou 'Samaritain', termes qui pourraient se justifier mais qu'un lecteur juif pourrait identifier comme les euphémismes des anciennes expressions. » « A certaines périodes, la censure tsariste en Russie est devenue plus stricte et, interprétant les euphémismes précités pour ce qu'ils étaient,les a aussi interdits. Sur ce, les autorités rabbiniques leur ont substitué les termes « 'Arabe' ou 'musulman' (en hébreu, Yshma'eli, pour les deux) ou de temps à autre, 'Egyptien', pensant à raison que les autorités tsaristes ne s'opposeraient pas à ces abus. » Cependant, une fois bien qu'ils furent bien implantés en Israël, les rabbins ont rétabli la plupart des passages offensants.
« Tu ne laisseras rien vivre de ce qui respire » C'est de la traduction russe, où le mot 'Goy' a été remplacé par le mot 'Arabe', que beaucoup des plus extrémistes de la communauté juive tirent la justification pour attaquer de façon implacable les Palestiniens - tels ceux qui font l'expérience des colons illégaux de Hébron. Lors des dernières élections israéliennes, le russe, Avigdor Liberman, dirigeant de « L'unité nationale », est arrivé en troisième position derrière Olmert et Peretz. Il préconise « le nettoyage ethnique » total des citoyens arabes israéliens d'Israël.« Bien que les lois pénales de l'Etat ne fassent aucune distinction entre Juif et Gentil, une telle distinction est faite bien sûr par les rabbins orthodoxes, lesquels guident leur troupeau en suivant la Halakhah. Les conseils qu'ils prodiguent à leur soldats religieux sont d'une importance particulière » déclare Shahak. « Etant donné que l'interdiction secondaire de tuer un Gentil ne s'applique de façon catégorique que 'lorsque nous [les Juifs] ne sommes pas en guerre', différents commentateurs rabbiniques en ont tiré la conclusion qu'en temps de guerre, tous les Gentils appartenant à une population hostile, pouvaient, et même devaient, être tués. En 1973, cette doctrine fut propagée officiellement et conseillée aux soldats israéliens religieux. La première exhortation officielle fut diffusée dans une brochure éditée par le commandement de la région centrale de l'armée israélienne - qui recouvre la Cisjordanie. Dans cette brochure, l'aumônier enchef du commandement écrit : 'Lorsque nos forces rencontrent des civils en temps de guerre ou lors d'une poursuite ou d'un raid, tant qu'il n'y a aucune certitude que ces civils sont dans l'impossibilité de nuire à nos troupes, alors, conformément à la Halakha, ils peuvent et doivent être tués... En aucun cas on ne peut se fier à un Arabe, même s'il donne l'impression d'être civilisé... En temps de guerre, nos troupes donnant l'assaut sont non seulement autorisées mais tenues par la Halakha de tuer même les civils paisibles, c'est-à-dire les civils paisibles en apparence.' » Selon Shahak, « Une influence encore plus maléfique résulte des lois spéciales contre les Cananéens et les autres nations qui vivaient en Palestine avant sa conquête par Josué, tels les Amalécites. Toutes ces nations devaient être entièrement exterminées, et le Talmud comme la littérature talmudique réitèrent les exhortations bibliques aux génocides avec encore plus de véhémence. Les rabbinsinfluents, qui ont une audience considérable parmi les officiers de l'armée israélienne, identifient les Palestiniens (et même tous les Arabes) à ces nations antiques de sorte que les ordres tels que 'Tu ne laisseras rien vivre de ce qui respire', prennent une signification d'actualité. "
La responsabilité pénale individuelle des criminels pourrait être engagée. Mais le fera-t-on ? Si, après l'élection palestinienne de janvier, les dirigeants israéliens avaient été disposés à envisager une réconciliation, on aurait pu voir les signes du début d'une véritable solution à deux Etats. Après tout, le Hamas avait respecté une trêve avec Israël pendant un an et demie, malgré les attaques ininterrompues d'Israël par terre, mer et air. Le Hamas a aussi fait savoir qu'il serait prêt à prolonger cette trêve pour 50 ou 100 années supplémentaires. Au lieu de s'en saisir comme d'une ouverture, Israël a accusé la Palestine d'être un « axedu mal » et a déclaré la guerre à l'Autorité palestinienne, et donc, à la population palestinienne. La comédie, naturellement, a été facilitée et encouragée par le Président Bush et le Congrès US sous les auspices d'une législation anti-palestinienne, laquelle est fondamentalement une politique de génocide à l'égard de ceux qu'ils appellent les terroristes palestiniens - ce qui, comme nous le savons, inclut chaque homme, chaque femme et chaque enfant arabe palestinien. Le prétexte était que les Palestiniens avaient voté pour le terrorisme alors qu'ils avaient élu démocratiquement le Hamas. Depuis bien trop longtemps, l'enfermement derrière le Mur d'apartheid raciste, les couvre-feux et les blocus ont abouti à la famine et à un système de soins marginal, la plupart des financements ont été arrêtés, l'infrastructure fut bombardée, passée au bulldozer, anéantie. Des centaines de Palestiniens sont morts, des milliers, blessés, depuis l'élection du Hamas en janvier, laplupart des dirigeants élus ont été emprisonnés.
Et au Liban. Plus de 1 000 civils tués, des dizaines de milliers de blessés, plus d'un million fuyant sur les routes pour sauver leur vie. Israël a lancé une kyrielle d'attaques aériennes débilitantes contre les entreprises privées sur tout le Liban, « oeuvrant à la dévastation d'une économie déjà paralysée » par des semaines de frappes sur les quartiers habités et sur une infrastructure cruciale, selon le Daily Star de Beyrouth. Les équipements de production de la plus grande laiterie ont été détruits, ainsi qu'une usine de produits pharmaceutiques, l'industrie de la pêche est peut-être anéantie pour des décennies à cause du déversement catastrophique de carburant dans la mer, suite aux bombardements d'Israël. Tout le monde s'interroge sur le temps qu'il faudra-t-il pour redresser le pays. Israël a bombardé encore les immeubles d'habitations, les écoles, les églises, les hôpitaux, les orphelinats, les stations services- tout et n'importe quoi dans les collimateurs de leurs armes - et aussi les casernes et avant-postes de l'armée libanaise, les convois de la Croix Rouge. L'ancien président du groupement libanais des Industriels, Jacques Sarraf, faisait remarquer : « Israël est l'ennemi, il fait tout ce qu'il peut pour détruire le pays, économiquement, socialement, politiquement. » La haut-commissaire aux Droits de l'homme aux Nations unies, Louise Arbour, a critiqué le nombre grandissant de morts et mourants au Liban, précisant que les bombardements israéliens tuaient invariablement des civils innocents. « La loi internationale exige de fixer les responsabilités » a-t-elle déclaré à Genève. « L'étendue des meurtres dans la région, et leur prévisibilité, pourraient engager la responsabilité pénale individuelle de ceux qui les ont commis, particulièrement ceux en position de commandement et de contrôle. » 'Pourrait', 'devrait', mais le fera-t-on ?
Alzajeerah adiffusé à la télévision nationale une déclaration du roi Abdullah : « Si l'option de la paix échoue en raison de l'arrogance israélienne, alors, la seule solution qui restera sera la guerre, et Dieu seul sait de quoi la région sera le théâtre dans un conflit qui n'épargnera personne ». Etant donné l'agression israélienne et le soutien financier, militaire et législatif des Etats-Unis, le roi Abdullah a sans doute raison. La seule option pourrait être la guerre, dans tout le Moyen-Orient.
Lors de son bref séjour à Beyrouth, avant de quitter la conférence de Rome, la secrétaire d'Etat US a eu le temps néanmoins de remettre les conditions d'Israël pour un cessez-le-feu. Il était difficile de savoir si elle parlait au nom des Etats-Unis ou en tant qu'envoyée d'Israël. D'ailleurs, y a-t-il une différence ? En Iraq, en Palestine, au Liban et en Afghanistan, ainsi qu'avec les projets pour la Syrie et l'Iran, Israël et les USA pratiquent une politique de laterre brûlée à l'égard des Arabes et de l'Islam, tout comme Hitler dans le passé, à l'égard des Juifs.

* Israel Shahak, "Jewish History, Jewish Religion : The Weight of Three Thousand Years", Stylus Publishing, LLC, December, 1994, trade paperback, ISBN 0745308198 - Commentaires. Geneviève Cora Fraser est une militante environnementale et des droits humains. Elle réside au Massachusetts. Biographie et présentation de l'auteur.

Son mel : gcfraser@gis.net
Geneviève Cora Fraser Ramallah Online - 24 août 2006 http://www.ramallahonline.com/modul... Sources : CCIPPP
8 septembre 2006
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C’est le sionisme qui mène à la guerre

"Irrationnelle, la politique du gouvernement israélien ? Non,

elle est conforme à la doctrine fondatrice d’Israël : le sionisme avec ses dérives de racisme et de colonialisme. Einstein avait raison. "Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à des accords honnêtes avec les Arabes, alors nous n’aurons strictement rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons tout ce qui nous arrivera. » (Albert Einstein, lettre à Weismann, le 25 Novembre 1929)
Aux yeux de nombreux observateurs, la politique actuelle du gouvernement israélien peut sembler parfaitement irrationnelle. Pourquoi courir le risque d’embraser le Liban, alors même que celui-ci se détache petit à petit de la Syrie ?
Pourquoi attaquer militairement le Hamas, à l’instant précis où ce mouvement s’apprêtait à céder aux pressions internationales et à reconnaître le « droit à l’existence » d’Israël ? En réalité, ces actes ne sont incompréhensibles que si l’on s’obstine à juger la politique d’Israël à l’aune de son discours officiel, celui qu’il tient sur la scène internationale, affirmant que « nous souhaitons seulement vivre en paix avec nos voisins ».
Les choses deviennent beaucoup moins obscures lorsqu’on examine la politique de l’Etat israélien à la lumière de sa doctrine fondatrice : le sionisme.
Quand, vers 1885, des hommes comme Léo Pinsker, Ahad Haam et Theodor Herzl envisagèrent de créer un « foyer national juif » en Palestine, ils furent loin de faire l’unanimité autour d’eux. A vrai dire, la plupart des juifs refusèrent ce projet.
D’abord parce qu’il n’avait aucun sens : il était matériellement impossible d’envisager l’émigration de tous les juifs du monde vers la Palestine (aujourd’hui encore, l’Etat d’Israël ne réunit qu’une infime portion des juifs de la planète, même s’il s’arroge le droit de parler en leur nom).
D’autre part, la très grande majorité d’entre eux n’avaient aucune envie de quitter le pays où ils étaient nés ; malgré les persécutions et les discriminations, ils se considéraient très justement comme des citoyens de France, de Belgique, des Etats-Unis, d’Allemagne, de Hongrie ou de Russie.
Enfin, beaucoup de juifs, surtout les intellectuels et les progressistes, s’opposaient radicalement au caractère délibérémentraciste et colonialiste du projet sioniste. Ils ne se reconnaissaient pas dans les propos d’un Ahad Haam quand celui-ci décrétait que « le peuple d’Israël, en tant que peuple supérieur et continuateur moderne du Peuple élu doit aussi devenir un ordre réel » ; ils ne pouvaient suivre Theodor Herzl quand il disait vouloir « coloniser la Palestine », y créer un Etat juif et, pour ce faire, « rendre des services à l’Etat impérialiste qui protégera son existence ».
Même après la guerre et l’Holocauste, des personnalités juives de premier plan, tout en apportant parfois leur soutien matériel et moral aux juifs qui s’installaient en Palestine, continuèrent de refuser radicalement l’idée d’y créer un Etat juif. Einstein : « La conscience que j’ai de la nature essentielle du judaïsme se heurte à l’idée d’un Etat juif doté de frontières, d’une armée, et d’un projet de pouvoir temporel ».
Le racisme et le colonialisme israéliens ne tiennent pas à la nature d’une majorité gouvernementale ; ils sont le fondement même d’un Etat qui se définit non par référence à une nation, mais à une religion et à une ethnie particulières ; un Etat qui affirme, sur base de légendes poussiéreuses, le droit de « son » peuple à l’appropriation exclusive d’une terre pourtant déjà habitée et exploitée par d’autres populations.
Quelle terre ? Là encore, les textes fondateurs du sionisme éclairent la politique actuelle.
Lorsqu’il s’adresse en 1897 au gouvernement français, dans l’espoir d’obtenir son appui pour la fondation d’Israël, Herzl écrit : « Le pays que nous nous proposons d’occuper inclura la Basse-Egypte, le sud de la Syrie et la partie méridionale du Liban. Cette position nous rendra maîtres du commerce de l’Inde, de l’Arabie et de l’Afrique de l’Est et du Sud. La France ne peut avoir d’autre désir que de voir la route des Indes et de la Chine occupée par un peuple prêt à la suivre jusqu’à la mort ».
Après la Première Guerre mondiale et les accords Sykes-Picot, les mêmes promesses seront adressées à l’Angleterre. Et depuis 1945 elles jouissent, comme on sait, de l’oreille très attentive du gouvernement américain.
De la Basse-Egypte au Sud-Liban... Il suffit d’un regard sur les cartes successives du Moyen-Orient, depuis la fondation d’Israël, pour observer avec quelle régularité systématique le plan de Theodor Herzl a été poursuivi. De la Galilée et de la bande côtière de Jaffa, les territoires proposés par le premier plan de partage de Bernadotte en 1948, Israël s’est progressivement étendu vers Jerusalem, la Mer Morte, le Neguev, le plateau du Golan au sud de la Syrie ; aujourd’hui elle phagocyte petit à petit la Cisjordanie et Gaza ; elle convoite même le Sud-Liban.
Israël est au Moyen-Orient ce que l’Afrique du Sud de l’apartheid fut, jadis, à l’Afrique australe : une colonie euro-américaine, imposant aux populations autochtones une domination à caractère raciste, et dont l’existence serait impossible sans l’aide matérielle d’une puissance impérialiste « en échange de services rendus ».
Souvenons-nous d’ailleurs qu’Israël s’est vu condamner à plusieurs reprises par les Nations unies en raison de sa collaboration militaire et nucléaire avec le régime sud-africain. Qui se ressemble s’assemble...
Quand un gouvernement juge que la vie d’un soldat est plus importante que celle de dizaines d’enfants et de civils, au seul prétexte que ce soldat est juif alors que les civils et les enfants sont musulmans, chrétiens ou sans religion, alors l’Etat que représente ce gouvernement est un Etat raciste.
Quand des forces armées, dans les territoires qu’elles occupent illégitimement, interdisent aux civils de se déplacer, de puiser l’eau aux puits et aux sources, de labourer leurs champs, de visiter leur famille, de se rendre à l’école ou à leur travail, de circuler d’un village à l’autre, d’amener un enfant malade chez le médecin, tout cela pour l’unique motif que ces civils ne sont pas de confession juive ou de nationalité israélienne, alors cette armée est celle d’un Etat raciste et colonialiste.
Dire cela aujourd’hui, en Europe, oser contester les fondements du projet sioniste, c’est risquer de se voir attaquer comme antisémite, voire comme négationiste. Il est temps que cesse cette hypocrisie. La Shoah ne peut justifier les souffrances des Palestiniens et des Libanais.
De quel droit les dirigeants israéliens, nés pour la plupart après 1945, parlent-ils au nom des victimes du nazisme ? De quel droit prétendent-ils s’approprier la mémoire exclusive d’un crime perpétré contre toute l’humanité ?
Oser invoquer l’Holocauste pour justifier son propre racisme est une insulte, non un hommage au martyre juif.
On s’est offusqué d’entendre le président iranien dire qu’il fallait « rayer Israël de la carte ». Ce serait pourtant bien l’unique solution que de voir disparaître politiquement bien sûr, l’Etat d’Israël et, pareillement, les prétendus « territoires palestiniens », ces nouveaux bantoustans.
Gommons de la carte du Moyen-Orient la frontière honteuse entre juifs et Arabes. La politique de « deux peuples, deux Etats », la politique du partage de la Palestine sur une base religieuse et ethnique, est une politique d’apartheid qui n’apportera jamais la paix.
Revenons-en à ce qui fut toujours, jusqu’à Oslo, le projet de l’OLP, mais aussi celui d’un grand nombre de juifs comme, derechef, le grand physicien et humaniste Albert Einstein : « Il serait, à mon avis, plus raisonnable d’arriver à un accord avec les Arabes sur la base d’une vie commune pacifique que de créer un Etat juif ».
Nico Hirtt Nico Hirtt, enseignant et écrivain analyse la politique israélienne dans La Libre Belgique ( 25/07/2006).
publié le jeudi 7 septembre 2006 / France-Palestine

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C’est le sionisme qui mène à la guerre

"Irrationnelle, la politique du gouvernement israélien ? Non,

elle est conforme à la doctrine fondatrice d’Israël : le sionisme avec ses dérives de racisme et de colonialisme. Einstein avait raison. "Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à des accords honnêtes avec les Arabes, alors nous n’aurons strictement rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons tout ce qui nous arrivera. » (Albert Einstein, lettre à Weismann, le 25 Novembre 1929)
Aux yeux de nombreux observateurs, la politique actuelle du gouvernement israélien peut sembler parfaitement irrationnelle. Pourquoi courir le risque d’embraser le Liban, alors même que celui-ci se détache petit à petit de la Syrie ?
Pourquoi attaquer militairement le Hamas, à l’instant précis où ce mouvement s’apprêtait à céder aux pressions internationales et à reconnaître le « droit à l’existence » d’Israël ? En réalité, ces actes ne sont incompréhensibles que si l’on s’obstine à juger la politique d’Israël à l’aune de son discours officiel, celui qu’il tient sur la scène internationale, affirmant que « nous souhaitons seulement vivre en paix avec nos voisins ».
Les choses deviennent beaucoup moins obscures lorsqu’on examine la politique de l’Etat israélien à la lumière de sa doctrine fondatrice : le sionisme.
Quand, vers 1885, des hommes comme Léo Pinsker, Ahad Haam et Theodor Herzl envisagèrent de créer un « foyer national juif » en Palestine, ils furent loin de faire l’unanimité autour d’eux. A vrai dire, la plupart des juifs refusèrent ce projet.
D’abord parce qu’il n’avait aucun sens : il était matériellement impossible d’envisager l’émigration de tous les juifs du monde vers la Palestine (aujourd’hui encore, l’Etat d’Israël ne réunit qu’une infime portion des juifs de la planète, même s’il s’arroge le droit de parler en leur nom).
D’autre part, la très grande majorité d’entre eux n’avaient aucune envie de quitter le pays où ils étaient nés ; malgré les persécutions et les discriminations, ils se considéraient très justement comme des citoyens de France, de Belgique, des Etats-Unis, d’Allemagne, de Hongrie ou de Russie.
Enfin, beaucoup de juifs, surtout les intellectuels et les progressistes, s’opposaient radicalement au caractère délibérémentraciste et colonialiste du projet sioniste. Ils ne se reconnaissaient pas dans les propos d’un Ahad Haam quand celui-ci décrétait que « le peuple d’Israël, en tant que peuple supérieur et continuateur moderne du Peuple élu doit aussi devenir un ordre réel » ; ils ne pouvaient suivre Theodor Herzl quand il disait vouloir « coloniser la Palestine », y créer un Etat juif et, pour ce faire, « rendre des services à l’Etat impérialiste qui protégera son existence ».
Même après la guerre et l’Holocauste, des personnalités juives de premier plan, tout en apportant parfois leur soutien matériel et moral aux juifs qui s’installaient en Palestine, continuèrent de refuser radicalement l’idée d’y créer un Etat juif. Einstein : « La conscience que j’ai de la nature essentielle du judaïsme se heurte à l’idée d’un Etat juif doté de frontières, d’une armée, et d’un projet de pouvoir temporel ».
Le racisme et le colonialisme israéliens ne tiennent pas à la nature d’une majorité gouvernementale ; ils sont le fondement même d’un Etat qui se définit non par référence à une nation, mais à une religion et à une ethnie particulières ; un Etat qui affirme, sur base de légendes poussiéreuses, le droit de « son » peuple à l’appropriation exclusive d’une terre pourtant déjà habitée et exploitée par d’autres populations.
Quelle terre ? Là encore, les textes fondateurs du sionisme éclairent la politique actuelle.
Lorsqu’il s’adresse en 1897 au gouvernement français, dans l’espoir d’obtenir son appui pour la fondation d’Israël, Herzl écrit : « Le pays que nous nous proposons d’occuper inclura la Basse-Egypte, le sud de la Syrie et la partie méridionale du Liban. Cette position nous rendra maîtres du commerce de l’Inde, de l’Arabie et de l’Afrique de l’Est et du Sud. La France ne peut avoir d’autre désir que de voir la route des Indes et de la Chine occupée par un peuple prêt à la suivre jusqu’à la mort ».
Après la Première Guerre mondiale et les accords Sykes-Picot, les mêmes promesses seront adressées à l’Angleterre. Et depuis 1945 elles jouissent, comme on sait, de l’oreille très attentive du gouvernement américain.
De la Basse-Egypte au Sud-Liban... Il suffit d’un regard sur les cartes successives du Moyen-Orient, depuis la fondation d’Israël, pour observer avec quelle régularité systématique le plan de Theodor Herzl a été poursuivi. De la Galilée et de la bande côtière de Jaffa, les territoires proposés par le premier plan de partage de Bernadotte en 1948, Israël s’est progressivement étendu vers Jerusalem, la Mer Morte, le Neguev, le plateau du Golan au sud de la Syrie ; aujourd’hui elle phagocyte petit à petit la Cisjordanie et Gaza ; elle convoite même le Sud-Liban.
Israël est au Moyen-Orient ce que l’Afrique du Sud de l’apartheid fut, jadis, à l’Afrique australe : une colonie euro-américaine, imposant aux populations autochtones une domination à caractère raciste, et dont l’existence serait impossible sans l’aide matérielle d’une puissance impérialiste « en échange de services rendus ».
Souvenons-nous d’ailleurs qu’Israël s’est vu condamner à plusieurs reprises par les Nations unies en raison de sa collaboration militaire et nucléaire avec le régime sud-africain. Qui se ressemble s’assemble...
Quand un gouvernement juge que la vie d’un soldat est plus importante que celle de dizaines d’enfants et de civils, au seul prétexte que ce soldat est juif alors que les civils et les enfants sont musulmans, chrétiens ou sans religion, alors l’Etat que représente ce gouvernement est un Etat raciste.
Quand des forces armées, dans les territoires qu’elles occupent illégitimement, interdisent aux civils de se déplacer, de puiser l’eau aux puits et aux sources, de labourer leurs champs, de visiter leur famille, de se rendre à l’école ou à leur travail, de circuler d’un village à l’autre, d’amener un enfant malade chez le médecin, tout cela pour l’unique motif que ces civils ne sont pas de confession juive ou de nationalité israélienne, alors cette armée est celle d’un Etat raciste et colonialiste.
Dire cela aujourd’hui, en Europe, oser contester les fondements du projet sioniste, c’est risquer de se voir attaquer comme antisémite, voire comme négationiste. Il est temps que cesse cette hypocrisie. La Shoah ne peut justifier les souffrances des Palestiniens et des Libanais.
De quel droit les dirigeants israéliens, nés pour la plupart après 1945, parlent-ils au nom des victimes du nazisme ? De quel droit prétendent-ils s’approprier la mémoire exclusive d’un crime perpétré contre toute l’humanité ?
Oser invoquer l’Holocauste pour justifier son propre racisme est une insulte, non un hommage au martyre juif.
On s’est offusqué d’entendre le président iranien dire qu’il fallait « rayer Israël de la carte ». Ce serait pourtant bien l’unique solution que de voir disparaître politiquement bien sûr, l’Etat d’Israël et, pareillement, les prétendus « territoires palestiniens », ces nouveaux bantoustans.
Gommons de la carte du Moyen-Orient la frontière honteuse entre juifs et Arabes. La politique de « deux peuples, deux Etats », la politique du partage de la Palestine sur une base religieuse et ethnique, est une politique d’apartheid qui n’apportera jamais la paix.
Revenons-en à ce qui fut toujours, jusqu’à Oslo, le projet de l’OLP, mais aussi celui d’un grand nombre de juifs comme, derechef, le grand physicien et humaniste Albert Einstein : « Il serait, à mon avis, plus raisonnable d’arriver à un accord avec les Arabes sur la base d’une vie commune pacifique que de créer un Etat juif ».
Nico Hirtt Nico Hirtt, enseignant et écrivain analyse la politique israélienne dans La Libre Belgique ( 25/07/2006).
publié le jeudi 7 septembre 2006 / France-Palestine

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jeudi, septembre 07, 2006

Israël et les médias

Arnaud LENFANT, doctorant à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris
Mis en ligne le 07/09/2006


Dénonçer des manipulations médiatiques contre Israël fait partie d'une stratégie de brouillage de l'information. Pour que l'opinion publique polémique et abandonne son indignation.
Dans un article intitulé «Images et arithmétique macabres» (LLB 01/09/06 ou www.lalibre.be), trois «media watchers sur le Moyen-Orient» dénoncent les manipulations médiatiques auxquels se livreraient les adversaires d'Israël avec la prétendue complicité des médias internationaux.
Pour commencer, en accusant les parties arabes de recourir à des «des procédés de propagandes dignes des méthodes de Goebbels», nos auteurs usent d'une rhétorique de diabolisation tout aussi démagogique que celle dont ils dénoncent l'emploi contre l'État hébreu. En effet, seuls les naïfs ignorent encore que tous les acteurs engagés dans des conflits armés manipulent les médias et que les écoles militaires occidentales veillent à former leurs futurs officiers aux techniques de ce que l'on appelle, par euphémisme, la «communication». Ainsi, en lieu et place des méthodes de propagande de Goebbels, on aurait tout aussi bien pu évoquer celles des États-Unis en Irak, de la Russie en Tchétchénie ou encore... d'Israël en Palestine et au Liban.
Certes, il serait absurde de nier la volonté des mouvements palestiniens et libanais d'influencer le discours médiatique à leur avantage, et certains des arguments avancés par nos «Media watchers» méritent que l'on s'y attarde. Toutefois, un examen sérieux de ces arguments a paradoxalement pour effet de démontrer qu'il est parfaitement vain de chercher à savoir lequel des protagonistes du conflit israélo-arabe ment le plus.
Les auteurs font ainsi référence à l'affaire Mohammed Al Dura, du nom de l'enfant palestinien abattu devant des caméras de télévision en septembre 2000 (et non 2001 comme ils l'affirment). Au passage, on remarquera qu'en accolant des guillemets au terme «mort», ils ajoutent une nouvelle dimension au débat, puisque celui-ci portait jusqu'alors sur l'identité des tirs responsables du décès (israéliens ou palestiniens?), et non sur le fait de savoir si le petit garçon avait bien perdu la vie lors de l'incident. Soit. Dans le même ordre d'idée, il est également fait référence à l'explosion, d'origine contestée, qui a décimé une famille palestinienne sur une plage de Gaza en juin dernier. On est en réalité ici face à deux cas d'école illustrant parfaitement la stratégie israélienne de brouillage de l'information.
Les deux événements précités ont eu pour conséquence de provoquer une vive émotion au sein de l'opinion publique internationale, mettant ainsi l'État hébreu en position d'accusé. Dans les deux cas, Tel Aviv a rejeté toute responsabilité dans les événements en s'appuyant sur de soi-disant «enquêtes» militaires. Peu importe que, comme le rappelle la rédaction de «La Libre Belgique» en note de l'article évoqué ici, Charles Enderlin, le journaliste de France 2 ayant couvert la première affaire, persiste jusqu'à ce jour dans une version des faits incriminant l'armée israélienne; peu importe que le rapport Klifi innocentant cette même armée de la tuerie de Gaza soit une coquille vide -et parfois mensongère (1)- jetée en pâture à la presse quatre jours après les faits, alors qu'aucune enquête approfondie n'avait encore été menée. Peu importe, car dans les deux cas le but a été atteint: l'opinion publique mondiale est passée de l'indignation à la polémique, et la pression médiatique exercée sur Israël s'est relâchée. Si la vérité, quelle qu'elle soit, vient à éclater un jour, elle n'intéressera plus personne, tandis qu'en attendant, les douteuses dénégations de Tsahal procurent des munitions à ses défenseurs inconditionnels.
Quant aux «mises en scènes» imputées au Hezbollah et aux Palestiniens, quand bien même seraient-elles toutes établies, il n'en resterait pas moins que plus de 4.000 Palestiniens et 1.300 Libanais, majoritairement civils, sont tombés sous le feu des armes israéliennes au cours des six dernières années, et que des milliers d'habitations ont été détruites par les bombardements menés sur le pays du Cèdre en juillet et août dernier. Par conséquent, le fait que les images d'une vieille libanaise en pleurs devant sa maison détruite aient été présentées plusieurs fois avec une datation différente ne change rien et n'empêche pas que des milliers de ses compatriotes aient pu sangloter au même moment, loin des caméras, au milieu des décombres de leur demeure.
Derrière le soi-disant parti pris des médias internationaux en défaveur d'Israël, nos «media watchers» décèlent les pressions exercées sur les journalistes étrangers par le Hezbollah et l'Autorité Palestinienne. Ces pressions sont sans doute réelles, mais les faits prouvent que l'État hébreu est loin d'être en reste en la matière. Depuis 2000, cinq journalistes ont été tués et plusieurs dizaines d'autres blessés par l'armée israélienne dans les Territoires Occupés. Rappelons également que le chef du bureau de la télévision al-Jazira en Israël a été arrêté deux fois en juillet dernier, tandis que l'un de ses techniciens était la cible de tirs délibérés de Tsahal à Naplouse (2).
Nos auteurs dénoncent -avec raison- l'indifférence des médias à l'égard de conflits africains bien plus meurtriers que ceux du Proche-Orient (Darfour par exemple), mais croient également voir une «similitude» entre cette prétendue obsession anti-israélienne des médias et les accusations délirantes dont les juifs faisaient l'objet au Moyen-âge (empoisonnement des puits, meurtre rituel d'enfants, etc.). C'est oublier un peu vite qu'Israël et la Palestine entretiennent avec l'Europe des relations historiques et culturelles très particulière qui explique aisément la focalisation de nos médias sur cette région du monde. Les «media watchers» ne manquent d'ailleurs pas de rappeler cette proximité lorsque cela les arrange, c'est-à-dire lorsqu'il s'agit de dépeindre Israël en bastion avancé de la civilisation face un «Islam conquérant». C'est qu'à la différence du Proche-Orient, aucun pays d'Afrique n'abrite les lieux saints des trois grandes religions monothéistes, pas plus qu'il n'a vu naître sur son sol un État fondé par des Européens à la suite d'un génocide perpétré contre eux par d'autres Européens. C'est peut-être regrettable pour les habitants du Darfour, mais point n'est besoin de faire un procès d'intention aux médias en invoquant quelque fable antisémite médiévale.
(1) Le principal argument de la commission Klifi était que les 17 obus tirés le jour du drame l'avaient été quatre heures avant celui-ci. Cependant, des officiers israéliens ont révélé peu après au «Times» (17/06/06) que six tirs d'artillerie de marine avaient bien été enregistrés au moment des faits.
(2) Voir à ce sujet le site web de Reporters Sans Frontières (www.rsf.org) et l'article de son directeur Robert Ménard, «Israël traite les médias en ennemis», dans «Le Monde» du 5 septembre dernier.

© La Libre Belgique 2006
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mercredi, septembre 06, 2006

Le lobby israélien et la politique étrangère US


Note de Michel Collon: Qui dirige qui ? Israël ou les Etats-Unis ? A cette question fréquemment posée, la réponse est : c’est Israël qui est l’instrument des multinationales US pour contrôler le Moyen-Orient et son pétrole, diviser les pays arabes, servir de gendarme pour briser toute force qui résiste à l’hégémonie US. Et non l’inverse. Certes, Israël joue un rôle-clé pour Washington. Mais sans le financement et la protection de celui-ci, l’Etat raciste d’Israël n’existerait tout simplement pas.
Cela étant précisé, la fameuse étude de Mearsheimer et Walt sur le lobby israélien est très révélatrice…


Politique convergente : faucons étasuniens et israéliens

Dans le conflit libanais, Israël est le samouraï, prêt avec la violence la plus rapide possible à faire table rase des Hezbollah afin que les grandes puissances et les états arabes alliés négocient le statu quo au moyen orient. Israël comme samouraï : comment est-il arrivé à investir ce rôle ?La revue US Foreign Policy vient tout juste de publier The Israël Lobby and Us Foreign Policy, de John Mearsheimer et Stephen Walt, un essai qui avait déjà été publié on line en s’attirant de furieuses et nombreuses réactions. Qu’ont donc écrit de si scandaleux les deux représentants du « réalisme politique » ?
Ils analysent comment le lobby israélien influence la politique étrangère des Etats-Unis dans une voie contraire aux intérêts du pays, en conduisant à des choix comme l’Irak et maintenant Beyrouth. Les deux auteurs font une différence entre les juifsaméricains et l’élite qui dirige le lobby et soutient le gouvernement israélien. Ils rapportent des sondages qui montrent comment la majorité des juifs américains est disposée à faire des concessions aux palestiniens, et s’oppose à la guerre en Irak plus que les autres américains. Rien de stupéfiant, puisque les juifs américains ont eu jusqu’ici une orientation progressiste, et sont, par tradition, les financeurs majoritaires du parti démocrate. Par ailleurs les juifs américains subissent depuis longtemps une marginalisation de la part de l’establishment blanc protestant républicain, un antisémitisme diffus au niveau populaire, et l’ostracisme de la classe moyenne. Pour beaucoup la solution avait été d’américaniser leur nom, de se camoufler.
Aujourd’hui, tout a changé et il semblerait que ce soit grâce à l’American-Israel Public Affair Commettee, le fameux Aipac analysé par Mearshemeir et Walt. Le lobby est au deuxième rang en termed’influence après celui des retraités, et sa mission est de défendre Israël en poussant l’Amérique à s’imposer sur la scène internationale : plus les Etats-Unis seront craints et plus Israël sera sûr. Le lobby est soutenu par des chrétiens évangélistes et par des néos-conservateurs non juifs, comme Dick Cheney. L’influence du lobby vient de sa capacité à « contrôler » le Congrès, comme montrent ses requêtes, toujours approuvées par les membres convaincus. Conviction qui peut être spontanée, ou achetée quand il s’agit de politiciens élus avec le soutien financier d’associations et fondations pro-israéliennes.
La politique moyen-orientale des Etats-Unis est confiée à des spécialistes membres de l’Aipac (et d’autres lobbys minoritaires) qui rédigent des notes, discours et interventions pour les législateurs et pour l’exécutif, avec l’appui de think tank, quelle que soit leur couleur politique : en cela il n’y a quasiment pas de différence entre leslibéraux de Brookings Institution et le néo-cons de l’Americans Enterprise Institute. Comme il en est pour les médias qui présentent comme des dogmes les causes du gouvernement israélien ; bien rares sont les voix discordantes. Et quand certains événements israélo-palestiniens, et aujourd’hui libanais, ne peuvent pas être occultés, c’est le lobby qui en fournit une version acceptable.
Le lobby a quelque difficultés dans le milieu universitaire, où prévaut encore l’approche favorable à la négociation dans le conflit israélo-palestinien et à la perspective des « deux peuples – deux états ». Le lobby s’est pourtant activé pour financer des chaires et des programmes sur le Moyen-Orient. Est arrivée ensuite l’initiative de Daniel Pipes, le spécialiste néo-cons de la Maison-Blanche, qui a ouvert le site Internet Campus Watch, où les étudiants sont invités à dénoncer les professeurs hostiles à Israël. Le site est critiqué comme « maccarthyste » mais, en attendant, iln’est plus tabou de mettre à l’index on line les intellectuels critiques, juifs et non juifs. La guerre globale à la terreur a donné au lobby sa meilleure opportunité de légitimation. Pendant les 5 dernières années, ses cent mille membres ont de fait augmenté de 60%. Le 5 mars de cette année, cinq mille personnes ont participé à la Conférence annuelle du lobby, discutant pendant trois jours de politique étrangère dans une identification quasi-totale entre Amérique et Israël. Etaient présents : la majorité des sénateurs, un tiers du Congrès, cinquante ambassadeurs et de nombreux fonctionnaires du plus haut niveau. Dans son discours de clôture le vice-président Cheney a rappelé que les Etats-Unis ne permettront jamais à l’Iran d’avoir l’arme nucléaire.
Les deux auteurs de l’essai se demandent quand et pourquoi s’est réalisé cet entrelacement entre gouvernements israélien et étasunien, dont les intérêts nationaux sont tout autres que convergents. La réponse setrouve dans la fameuse « guerre des six jours » de 1967, quand les politiques américains découvrirent Israël comme leur propre pion sur la scène moyen-orientale, à l’époque en métayage avec l’Union Soviétique. La fracassante affirmation de l’armée israélienne accomplit le miracle de transformer en soutien convaincu l’approche jusque là équidistante entre les arabes, riches de leur pétrole, et les israéliens, riches seulement de leurs liens avec les juifs de chez eux. De Nixon antisémite déclaré, à Clinton ami fervent, à Bush, véritable sponsor, trente années ont passé, et Israël a désormais la place d’honneur à la Maison Blanche. Le pays reçoit 3 milliards de dollars d’assistance directe comme s’il était un pays africain pauvre, et on ne sait pas combien encore pour l’achat de matériel de guerre sophistiqué. En outre, il jouit d’un accès aux sources d’espionnage qui est refusé aux alliés de l’Otan, et peut compter sur le veto des Usa pour toutes résolutions de l’Onuhostiles à Israël. De son côté, en plus, Israël vend des armes à des puissances rivales des Etats-Unis sans mesures de rétorsion, jouissant d’une impunité sans précédent gagnée avec ses triomphes militaires.
Le moment magique justement a été la « guerre des 6 jours », qui a été, pour les juifs en Israël et hors d’Israël la rançon de 2000 années de ghettos et de persécutions jusqu’à l’extermination des juifs d’Europe.

La rançon a été guerrière : depuis lors une violence d’Etat ininterrompue a, de fait, marqué la vie du pays. Prise entre l’usage de la force et les armes de la politique, l’élite israélienne s’est montrée comme un Etat jeune, anxieux de se faire accepter sur la scène internationale. Comme la Prusse de Frédéric le Grand. Sa valeur militaire a envoûté les Etats-Unis et a déconcerté le reste du monde. L’Europe avant tout, à cause de ses responsabilités envers ses propres juifs qui ont fui vers la terre de Palestine.D’utopistes, artistes, marchands, tailleurs et médecins, elle les a vus se transformer en guerriers impitoyables, et s’est découverte incapable d’influencer les guerriers pour qu’ils mûrissent en hommes politiques. L’incapacité de l’Europe d’induire en Israël des stratégies politiques plutôt que militaires, s’est exacerbée avec l’identification entre l’Amérique de Bush et Israël. Dans leur essai, Walt et Mearsheimer attribuent à la puissance de l’Aipac la plus grande responsabilité dans le conflit palestinien et la guerre en Irak, qui a ouvert la boîte de Pandore du fondamentalisme islamique. Et, par conséquent, ils demandent aux « alliés européens de l’Amérique » d’aider les enfants et petits-enfants des juifs européens à retrouver la voie de la sagesse politique.

Edition de samedi 23 juillet 2006 de il manifestohttp://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivoi/23-Luglio-2006/art65.htmlTraduit de l’italien parMarie-Ange Patrizio
http://be.novopress.info/?p=1304
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Bush prépare sa guerre en Iran…


Avant de terminer son mandat à la présidence des États-unis,
George Walker Bush risque d'entraîner le monde vers un conflit qui risque d'être planétaire. En effet la Maison Blanche a musclé une fois de plus son discours concernant l'Iran. Bush estime que l'Iran est une nation aussi dangereuse qu'al-Quaïda pour l'Amérique. Par ce fait, il a affirmé la nécessité d'empêcher la république islamique de disposer à la fois des armes terroristes et nucléaires. Souvenons-nous, qu'afinde pouvoir attaquer l'Irak, les mêmes mises en garde mensongères nous ont été servies par l'administration du cow-boy texan.
Dans cette sempiternelle modulation des discours légitimant les actions américaines, Bush a mis sur le même palier l'extrémisme sunnite d'al-Quaïda et l'extrémisme chiite dont il accuse le régime iranien. « La différence entre les extrémistes sunnites et chiites » nous dit-il « sont aussi dangereux et hostiles à l'Amérique. C'est que les extrémistes chiites ont pris le pouvoir en Iran ». Ce que ce va-t-en guerre oublie de nous dire, c'est qu'en Irak ce sont aussi les chiites qui ont la majorité dans le gouvernement bidon à la solde des États-Unis et que ce sont les sunnites qui réclament le départ des forces de la coalition.
Jamais Bush n'avait encore attaqué le président de l'Iran Mahmoud Ahmadinejad avec autant de virulence. « L'Amérique nes'inclinera pas devant les tyrans » nous dit-il. Mais voilà la cerise sur le Sunday : « Comme al-Quaïda et les extrémistes sunnites, le régime iranien a des objectifs clairs : il veut chasser l'Amérique de la région, détruire Israël et dominer le grand Proche-Orient et de plus il finance et arme des groupes terroristes comme le Hezbollah » a ajouté G.W.Bush. Si ces paroles haineuses ne préfigurent pas une nouvelle guerre au Moyen et Proche-Orient, il n'y a qu'un pas !
Ce qui devient de plus en plus inquiétant, c'est qu'en même temps que ces paroles bushiennes, la Maison Blanche publiait une actualisation de sa future « stratégie pour combattre le terrorisme » « L'Iran reste l'État soutenant le plus activement le terrorisme international » nous dit ce texte. Ce même document fait aussi état d'une « corrélation potentielle très troublante » en Iran entre la prolifération et le terrorisme. Sitoutes ces déclarations dites et écrites ne sont pas le début d'une approche guerrière, le diable ne doit plus avoir de cornes.
Mais c'est pas tout, mais c'est pas tout comme nous le chantait notre ami Bourvil. Et c'est reparti comme en 2001 ! « La plus grande menace à laquelle ce monde soit confronté, c'est le danger d'extrémistes et de terroristes dotés d'armes de destructions massives », a dit mister Bush. Nous voilà partis de nouveau avec les armes de destructions massives. Pourtant, tous les experts nous disent que l'Iran ne pourra se doter de l'arme nucléaire que d'ici dix ans.
Autrement dit nous avons encore une fois grâce aux politiques de l'administration Bush, un sérieux problème de sécurité mondiale. Et quand je parle de sécurité, je ne pense pas aux supposées armes de destructions massives évoqué par la maison Blanche, mais bien aux armes de destructions massives que possèdent lesEtats-Unis et son comparse de toujours Israël. Car c'est de ces deux nations belligérantes que nous avons tout à craindre. Nous avons tous, à cause des politiques guerrières de l'État hébreux et des États-unis, une sérieuse épée de Damoclès au dessus de nos têtes.
Pour terminer, qu'il soit question de sunnites ou de chiites, j'ai bien l'impression que ni les uns ni les autres ne souhaitent que les américains ou les israéliens viennent fourrer leurs sales nez dans leurs affaires. Et quand cela sera, il n'y aura plus de raison de craindre une quelconque guerre planétaire. Voilà ce qu'il faut dire.
Laissons donc une fois pour toute aux musulmans les soins de régler leurs problèmes internes, sans nous immiscer dans leurs affaires. J'espère que le peuple américain et le peuple israélien sauront museler une fois pour toutes leurs dirigeants aux allures guerrières avant qu'il ne soit trop tard. Faites retentir une sonnette à laKnesset et n'attendez pas que la Maison Blanche devienne noire.
Comme je l'ai dit très souvent, le meilleur moyen d'obtenir la docilité d'un peuple, c'est de le maintenir dans une peur constante. C'est ce que Bush et Olmert font depuis leur assermentation.

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mardi, septembre 05, 2006

De Baghdad à Téhéran.


Bush le va-t-en-guerre et ses conseillers néo conservateurs se préparent à une confrontation avec l’Iran, qui devrait selon toute vraisemblance dégénérer en un conflit armé. S’ils n’étaient aussi obtus et obsédés, ils pourraient tirer des conclusions de leur épopée irakienne.

Même le Pentagone, dans son rapport trimestriel, vient d’informer leCongrès américain que « Bush, Cheney, Rumsfeld, et les organes de propagande comme Fox News ne disent jamais certaines vérités aux Américains ». Et de lister ces vérités que Oulala reprend ici. Un bref bilan de la guerre en Irak (selon le Pentagone, et c’est vrai, contrairement aux omissions des néoconservateurs) :
1- La « rébellion » sunnite reste forte, en dépit de la violence entre Sunnites et Chiites, et l’augmentation des forces américaines en Irak.
2- Depuis le dernier rapport trimestriel du Pentagone, les pertes irakiennes lors des « conflits de sectes », un euphémisme pour ne pas dire la guerre civile, ont bondi de plus de 50 %.
3- Depuis le mois de mai, lors de l’établissement du nouveau gouvernement irakien, jusqu’en août, le nombre moyen d’attaques hebdomadaires a augmenté de 800. class=spip align=justify>4- Depuis le précédent rapport trimestriel du Pentagone, les pertes quotidiennes irakiennes ont augmenté de 50%, soit de 80 morts par jour à 120. À l’heure actuelle, 43.800 Irakiens meurent par an de la violence engendrée par la guerre de Bush.
5- Le gouvernement irakien se réfugie derrière les murs fortifiés de la « zone verte ».
6- Le 31 août les Kurdes du Nord ont enlevé le drapeau irakien et l’ont remplacé par le drapeau kurde.
7- La presque totale superficie de l’Irak est contrôlée par les milices shiites ou sunnites, et les conflits entre ces deux milices ont forcé 160.000 Irakiens à quitter leur maison.

Les sondages d’opinion aux Etats-Unis sont tous concordants : Les deux tiers des Américains sont aujourd’hui opposés à laguerre en Irak. Mais Bush, bien sûr, déclare qu’il « garde le cap » et montre ainsi son dédain pour le sens commun et pour le peuple américain.
Cependant, et en dépit de cette cinglante défaite en Irak, Bush et ses néo conservateurs se préparent à un conflit d’envergure avec l’Iran. La méthode est la même. Les experts en sécurité nationale américains dénoncent « le procédé de manipulation et d’interprétation fausse des renseignements des services secrets qui a servi à l’administration Bush pour l’Irak et qui ressert maintenant pour son voisin l’Iran ». Aux Etats-Unis, tant dans l’opinion publique que dans les cercles d’intellectuels et la presse alternative, il est clair pour tout le monde que les néo conservateurs ont falsifié délibérément les renseignements provenant des services secrets pour justifier l’invasion en Irak.
La CIA a déclaré sans ambiguïté que l’armenucléaire iranienne ne sera pas disponible avant une dizaine d’années, mettant à mal la version des néo conservateurs qui parlent d’extrême urgence pour attaquer l’Iran de façon imminente. Suite à ce rapport de la CIA, les néo conservateurs ont tenté de discréditer les services secrets américains. Les mêmes néo conservateurs viennent de réfuter les conclusions du rapport de l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique, qui mentionne clairement le 31 Août qu’il n’y a aucune preuve tangible que le programme nucléaire iranien soit de nature militaire.
Aveuglés par leur haine pour les Musulmans et les Arabes, persuadés que leur civilisation est en guerre contre eux et que seule la guerre peut faire valoir leur point de vue, les néo conservateurs s’apprêtent une fois de plus, Bush à leur tête, à mettre le monde à feu et à sang. Ces fantasmes coûtent cher en vies humaines et en souffrances, et la clique de Bush est suivie dans sa démencepar le parti au pouvoir en Israël, qui vient de se voir infliger une cinglante défaite contre le Liban du Hezbollah.
Si Bush persiste dans sa démence, l’armée technologiquement la plus forte du monde va faire une nouvelle démonstration de sa puissance en Iran, et se fera battre passées quelques semaines, une fois qu’un déluge de feu aura détruit l’Iran. La folie de Bush s’étendra de Baghdad à Téhéran.

Ashoka
Oulala

http://20six.fr/basta

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lundi, septembre 04, 2006

Israël utilise des armes à l'UA et chimiques contre le Liban






Les médias anglais ont relatés que deux Airbus A310 remplis de bombes à bunker guidées par laser GBU 28 et à l'uranium appauvri se sont posés le week-end passé sur l'aéroport de Prestwick près de Glasgow. Les avions ont atteri pour refaire le plein après quoi ils sont repartis sur Israël, ces bombes étant destinées aux forces aériennes israéliennes.
Opération de l'armée israélienne contre les militants du Hesbollah utilise des munitions à l'uranium appauvri :


Les deux bombes sont des obus perforants à l'uranium appauvri. http://www.indymedia.org.uk/en/2006/07/345598.html?c=on#c152256
Electronic Lebanon à http://electronicintifada.net/v2/article5274.shtml rapporte, reprenant entre autre des information d'Amnesty International à http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE150702006 que les médiasanglais ont relatés que deux Airbus A310 remplis de bombes à bunker guidées par laser GBU 28 et à l'uranium appauvri se sont posés le week-end passé sur l'aéroport de Prestwick près de Glasgow. Les avions ont atteri pour refaire le plein après quoi ils sont repartis sur Israël, ces bombes étant destinées aux forces aériennes israéliennes.
D'autres reportages affirment que les USA ont demandés des autorisations d'atterir pour deux autres avions en route sur Israël dans les deux prochaines semaines. Ces reportages disent que les avions vont transporter d'autres armes et des missiles.
Sur http://www.waynemadsenreport.com/ Wayne Madson Report du 22 et 23 juillet, nous apprenons que l'armée israélienne utilise des types de bombes double et à usages multiples que les néo-cons avaient faussement accusés Saddam de posséder. Bien que la munition d'artillerie à canette est vendue comme une bombe remplied'essence et d'air, sa charge peut être aussi faites des mêmes produits chimiques que ceux utilisés dans les bombes thermobariques, les bombes au phosphore blanc et les armes chimiques.
Les bombes thermobariques utilisent des polymères explosifs ou des mélanges solides essence-air dans leurs charges. Il y a une unité de munition fusible (FSU) identique à ceux visibles sur le nez de cette munition d'artillerie israélienne. La munition pénètre les immeubles, les abris sous-terrains ou les tunels, et elle crée une telle pression explosive que tou l'oxygène disparait de l'espace environnent et des poumons de ceux qui se trouveraient là. L'usage par Israël de telles munitions thermobariques a été raporté dans tout le Liban.
La pièce d'artillerie ci-dessous, avec son pénétrateur FMU, peut aussi être ulitisée pour délivrer des armes chimiques. L'usage de telles armes a été rapporté dans le sud du Liban. De plus, il peut délivrer du phosporeblanc, une substance qui fond littéralement à travers la peau mais laisse les habits relativement intacts. Les forces américaines ont utilisé du phosphore blanc sur Fallujah et partout ailleur en Iraq, laisant des corps aux position grotesques, ceci comme guerre psychologique pour forcer les populations à se rendre ou à évacuer la zone. La photo d'une jeune fille libanaise brulée et gravement défigurée est une preuve évidente de l'usage de phosphore blanc par les israéliens. Des photos similaires furent montrées par une reporter de la RAI à Fallujah.
Des expert du renseignement militaire américains croient que la facilité avec laquelle le soldat israélien manipule cette pièce d'artillerie indique que la charge contient un gaz léger et non un mélange essence-air ou des composants de bombe thermobarique. WMR continue de recevoir des rapports d'utilisation par Israël de munitions à l'uranium appauvri. Le New York Times d'aujourd'hui rapporte queles USA accélère ses livraisons de bombes guidées de précision à Israël.

source :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=65150

http://20six.fr/basta/art/1317965

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Quand Napoléon a gagné à Waterloo

Quand la guerre a éclaté, les gens des médias se sont mis en rang et ont marché au pas comme un bataillon de propagandistes. Tous les médias, sans exception, sont devenus des outils de l’effort de guerre. Le gouvernement et les porte-parole de l’armée, en liaison avec l’entourage d’Olmert, décidaient que publier et quand, et, plus important, que supprimer.

NAPOLEON A GAGNÉ la bataille de Waterloo. La Wehrmacht allemande a gagné la seconde guerre mondiale. Les Etats-Unis ont gagné au Vietnam et les Soviétiques en Afghanistan. Les Zélotes ont gagné contre les Romains et Ehoud Olmert a gagné la deuxième guerre du Liban.
Vous ne le saviez pas ? Eh bien, ces derniers jours les médias israéliens ont fait défiler de nombreux experts, qui n’ont laissé aucune place au doute : la guerre nous a apporté de grands succès, le Hezbollah a été mis en déroute, Olmert est le grand vainqueur.Les animateurs et les présentateurs des débats télévisés ont mis leurs micros au service de professeurs, experts en publicité, « agents de services de sécurité » et de « stratèges » (un terme qui ne désigne pas des généraux mais des conseillers d’hommes politiques). Tous étaient d’accord sur l’issue de la guerre : une victoire, parole d’honneur.Hier j’ai allumé la télévision et j’ai vu une personne rayonnante d’assurance expliquer comment notre victoire au Liban ouvre la voie à l’inévitable guerre contre l’Iran. L’analyse, faite presque entièrement de clichés, était du niveau d’un devoir d’élève de collège. J’ai été consterné d’apprendre que l’homme était un ancien chef du Mossad. Quoi qu’il en soit, nous avons gagné cette guerre et nous allons gagner la prochaine.Il n’y a donc aucun besoin d’une commission d’enquête. Sur quoi enquêter ? Tout ce dont nous avons besoin, c’est de quelques comités pour faire clarifier les erreurs mineures ici et là.Les démissions sont absolument hors de question. Pourquoi, que s’est-il passé ? Des vainqueurs ne démissionnent pas ! Napoléon a-t-il démissionné après Waterloo ? Les Présidents Johnson et Nixon ont-ils démissionné après ce qui s’est passé au Vietnam ? Les Zélotes ont-ils démissionné après la destruction du Temple ?

BLAGUE À PART, le défilé des comparses d’Olmert à la télévision, à la radio et dans les journaux, nous dit quelque chose. Pas sur les réussites d’Olmert comme homme d’Etat et comme stratège, mais sur l’intégrité des médias.Quand la guerre a éclaté, les gens des médias se sont mis en rang et ont marché au pas comme un bataillon de propagandistes.
Tous les médias, sans exception, sont devenus des outils de l’effort de guerre, encensant Olmert, Peretz et Halutz, s’enthousiasmant à la vue de la destruction du Liban et chantant les louanges de la « ténacité de la population civile » du nord d’Israël. Les gens étaient soumis à un déluge incessant de communiqués victorieux, sans discontinuer du matin tôt au soir tard.Le gouvernement et les porte-parole de l’armée, en liaison avec l’entourage d’Olmert, décidaient que publier et quand, et, plus important, que supprimer.Cela s’est traduit dans des euphémismes et des manipulations de langage. Au lieu des mots appropriés on employait des expressions trompeuses : quand de violentes batailles faisaient rage au Liban, les médias parlaient d’« échanges de tirs ». Le trouillard Hassan Nasrallah « se cachait » dans son bunker, alors que notre courageux chef d’état-major dirigeait les opérations de son poste de commandement souterrain (appelé « le trou ».Les « terroristes » peureux du Hezbollah se cachaient derrière les femmes et les enfants et opéraient depuis l’intérieur des villages, contrairement à notre ministère de la Défense et à notre quartier général qui se trouvent au cœur de la zone la plus densément peuplée d’Israël. Nos soldats n’ont pas été capturés dans une action militaire, mais « enlevés » comme des victimes de gangsters, alors que notre armée « arrête » les dirigeants du Hamas. Le Hezbollah, c’est bien connu, est « financé » par l’Iran et la Syrie, au contraire d’Israël qui « reçoit un soutien généreux » de notre grand ami et allié, les Etats-Unis.Il y avait, évidemment, une différence de la nuit au jour entre le Hezbollah et nous. Comment peut-on comparer ? Après tout, le Hezbollah a lancé ses roquettes sur nous avec la ferme intention de tuer des civils, et il en a effectivement tué une trentaine. Alors que nos militaires, « l’armée la plus morale du monde » prenaient bien soin de ne pas blesser de civils et donc seulement environ 800 civils libanais, dont la moitié d’enfants, ont perdu la vie dans les bombardements qui étaient tous dirigés vers des cibles purement militaires.Aucun général ne pouvait être comparé aux correspondants et aux commentateurs, qui passaient quotidiennement à la télévision en prenant des poses martiales, qui donnaient des nouvelles des combats et exigeaient que l’on s’engage plus loin à l’intérieur du Liban. Seuls des spectateurs très attentifs ont noté que ceux-ci n’accompagnaient pas du tout les combattants et ne partageaient pas les dangers et les souffrances de la bataille, ce qui est essentiel pour un reportage honnête en période de guerre. Pendant toute la guerre, je n’ai vu que deux reportages de correspondants qui reflétaient véritablement l’état d’esprit des soldats - l’un de Itay Angel et l’autre de Naoum Barnea.Les morts de soldats n’étaient généralement annoncées qu’après minuit, quand presque tout le monde dort. Pendant la journée, les médias ne parlaient que des soldats « blessés ». Le prétexte officiel était que l’armée devait d’abord informer les familles. C’est vrai - mais seulement pour ce qui est du nom des soldats tombés. Pas du tout pour le nombre des morts. (Les gens ont vite compris et ont réalisé que « blessés » voulaient dire « tués ».)
BIEN SÛR, parmi le millier de personnes invitées dans les studios de télévision pendant la guerre pour faire connaître leurs points de vue, il n’y a eu presque aucune voix critiquant la guerre elle-même. Deux ou trois, qui furent invités pour servir d’alibi, sont apparus comme des cinglés ridicules.
Deux ou trois citoyens arabes ont aussi été invités, mais les maîtres du jeu leur tombaient dessus comme des chiens de chasse sur leur proie.Pendant des semaines, les médias ont occulté le fait que des centaines de milliers d’Israéliens avaient abandonné le nord bombardé, laissant seulement les plus pauvres. Cela aurait mis à mal la légende de la « ténacité » de l’arrière.Tous les médias ( sauf les sites internet) ont totalement occulté les nouvelles sur les manifestations contre la guerre qui avaient lieu presque quotidiennement et qui sont passées rapidement de dizaines à des centaines et de centaines à des milliers de participants. (Seule la première chaîne a consacré quelques secondes à la petite manifestation du Meretz et de la Paix Maintenant qui a eu lieu juste avant la fin de la guerre. Les deux avaient soutenu la guerre avec enthousiasme presque jusqu’à la fin.)Je ne dis pas ces choses en tant que professeur en communication ou homme politique mécontent. Je suis une personne de média de la tête aux pieds. Depuis l’âge de 17 ans, j’ai été journaliste actif, reporter, chroniqueur et directeur de publication, et je sais très bien comment des médias intègres doivent se conduire. (Le seul prix que j’ai eu dans mon propre pays m’a été attribué par l’association des journalistes pour « toute une vie au service du journalisme ».Je ne pense pas que le comportement de nos médias a été pire que celui de leurs collègues américains au début de la guerre en Irak, ni de celui des médias britanniques pendant la guerre ridicule des Falklands/Malouines. Mais les scandales des autres ne nous consolent pas.Sur ce fond de lavage de cerveau omniprésent, il faut saluer les rares personnes - qui peuvent se compter sur les doigts des deux mains - qui ne se sont pas joints au chœur général et ont vraiment fait entendre des critiques dans les médias écrits, pour autant qu’on leur ait permis de le faire. Leurs noms sont bien connus et je ne vais pas en faire la liste ici, par crainte d’oublier quelqu’un et de commettre un péché impardonnable. Ils peuvent garder la tête haute. Le problème est que leurs commentaires n’ont paru que dans les pages « opinions », qui ont un impact limité, et ont été totalement absents des pages d’informations et des journaux d’actualité qui forment jour après jour l’opinion publique.Quand les gens des médias débattent aujourd’hui avec passion de la nécessité de toutes sortes de commissions d’enquête et de comités d’investigation, peut-être pourraient-ils donner l’exemple et mettre en place une commission d’enquête pour examiner les actions des médias eux-mêmes au moment de l’épreuve suprême.

DANS LE « FAUST » de Goethe, le diable se présente comme la « force qui aspire toujours au mal et produit toujours le bien ».
Je ne veux pas, Dieu m’en garde, comparer les médias au diable, mais le résultat est le même : par leur soutien enthousiaste à la guerre, les médias ont accentué le sentiment d’échec qui est apparu après coup et qui pourrait avoir en fin de compte un impact bénéfique.Les médias ont appelé le Hezbollah « organisation terroriste » évoquant l’image d’un petit groupe de « terroristes » aux capacités négligeables. Quand il est devenu clair qu’il est une force militaire performante et bien entraînée avec des combattants courageux et déterminés, des fusées et autres armes efficaces, qui a pu tenir contre une énorme machine militaire 33 jours sans céder, la déception a été encore plus amère.Après que les médias eurent glorifié nos chefs militaires comme des supermen et traité leurs fanfaronnades avec admiration, presque comme si elles étaient des révélations divines, la déception a été encore plus grande quand de graves échecs en matière de stratégie, de tactique, de renseignement et de logistique sont apparus à tous les niveaux du commandement suprême.Cela a contribué au profond changement de l’opinion publique qui a eu lieu à la fin de la guerre. Le sentiment d’échec a été d’autant plus fort que la confiance était à un haut niveau. Les Dieux ont déchu. L’intoxication de la guerre a été remplacée par la gueule de bois du lendemain matin.Et qui trouve-t-on en tête de la foule qui crie vengeance, sur toute la route jusqu’à la Place de la Guillotine ? Les médias, bien sûr.Je ne connais pas un seul animateur, présentateur, reporter ou journaliste, qui ait reconnu sa culpabilité et se soit excusé pour la part qu’il a prise dans le lavage de cerveau. Tout ce qui a été dit, écrit ou photographié a été effacé des tablettes. Il ne s’était tout simplement rien passé.Maintenant, alors que les dégâts sont irréparables, les médias prennent la tête de ceux qui demandent la vérité et réclament une punition pour toutes les décisions scandaleuses prises par le gouvernement et l’état-major général : avoir prolongé inutilement la guerre au-delà des six premiers jours, avoir abandonné l’arrière, avoir négligé les réservistes, ne pas avoir envoyé l’armée de terre au Liban le jour X et l’avoir envoyée le jour Y, ne pas avoir accepté l’appel du G8 au cessez-le-feu, etc., etc.Mais, une minute...Durant les quelques derniers jours, la roue peut encore tourner. Quoi ? Après tout, nous n’avons pas perdu la guerre ? Attendez, attendez, nous avons gagné ? Nasrallah s’est excusé ? (Par ordre supérieur, l’interview de Nasrallah n’a pas été diffusé dans sa totalité, mais le seul passage où il admettait s’être trompé a été diffusé et rediffusé.)Le flair des gens des médias a détecté un changement de sens du vent. Certains d’entre eux ont déjà changé de cap. S’il y a une nouvelle vague dans l’opinion publique, il faut surfer dessus, non ?

NOUS APPELONS cela l’« effet Altalena”.Pour ceux qui ne le savent pas, ou qui l’ont déjà oublié, Altalena était un petit bateau qui était arrivé sur les côtes d’Israël en plein milieu de la guerre de 1948, transportant un groupe d’hommes de l’Irgoun et des quantités d’armes, destinées à on ne sait qui. David Ben Gourion, craignant un putsch, avait ordonné le bombardement du bateau, au large de Tel-Aviv. Certains des hommes avaient été tués ; Menahem Begin, qui était monté à bord, a été poussé à l’eau et a été sauvé. Le bateau a coulé, l’Irgoun a été dispersé et ses membres ont rejoint la nouvelle armée israélienne.Vingt-neuf ans plus tard, Begin est arrivé au pouvoir.
Tous les carriéristes se sont empressés de le rejoindre. Il est alors apparu, rétroactivement, que pratiquement tout le monde avait été à bord de l’Altalena. Le petit bateau s’était transformé en un énorme porte-avion - jusqu’à ce que le Likoud perde le pouvoir et que l’Altalena se retrouve réduit à la taille d’un bateau de pêche.La seconde guerre du Liban a été un puissant Altalena. Tous les médias se sont entassés sur son pont. Mais le lendemain de la guerre, nous avons appris que c’était une illusion d’optique : absolument personne n’y était, excepté le capitaine Olmert, le Premier officier Peretz et le timonier Halutz. Pourtant cela peut changer d’une minute à l’autre, si l’opinion confiante peut être convaincue que finalement nous avons gagné la guerre.Comme on l’a déjà dit : en Israël rien ne change, sauf le passé.

Uri Avnery
Article publié en hébreu et en anglais le 3 septembre 2006 sur le site de Gush Shalom - Traduit de l’anglais « When Napoleon Won at Waterloo » : RM/SW
publié le lundi 4 septembre 2006 / France-Palestine

BASTA

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dimanche, septembre 03, 2006

Corée du Nord: le test antimissiles US, une "déclaration de guerre virtuelle"



SEOUL (AFP) - La Corée du Nord a fustigé samedi le test de défense antimissiles balistiques américain mené la veille au-dessus du Pacifique qui, selon Pyongyang, attise les risques de guerre dans la péninsule et sonne comme "déclaration de guerre virtuelle" à son égard.
"Cela démontre clairement que les Etats-Unis sont le véritable coupable qui fait monter la tension et porte le risque d'une guerre dans la péninsule coréenne", a indiqué le Comité nord-coréen pour la Réunification pacifique de la patrie dans un communiqué diffusé par la radio Chung-ang.

"A en juger par l'échelle et la nature (du test), cela revient à une déclaration de guerre virtuelle à notre égard", ajoute le comité, un organisme semi-officiel consacré au rapprochement entre les deux Corée engagé depuis six ans.
Les Etats-Unis ont procédé vendredi avec succès au-dessus du Pacifique à un test de défense consistant à tirer un missile depuis une base en Californie chargée d'intercepter une cible lancée depuis l'Alaska.
Il s'agissait du premier test du bouclier antimissiles américian depuis que la Corée du Nord a procédé le 5 juillet au tir d'essai de six missiles à courte et moyenne portée et d'un septième à longue portée, le Taepodong-2, qui se sont tous abîmés en mer.
"C'est de la pure démence de la part des Etats-Unis que de faire rouler leurs muscles pour soumettre les gens par la peur. Mais cela n'a pour seul effet que de renforcer la détermination de l'armée et du peuple à augmenter leurs capacités militaires de dissuasion", ajoute le comité.
Le régime stalinien s'est est également pris au voisin du Sud auquel il reproche d'avoir mené ses manoeuvres militaires annuelles avec les troupes américaines.
Dans une phraséologie désormais éprouvée, le Nord a stigmatisé ces exercices, achevés vendredi, qui constituent "un crime et une trahison impardonnables anéantissant les relations intercoréennes et présagent l'arrivée des sombres nuages d'une guerre nucléaire (...)".
Les deux pays, toujours théoriquement en guerre en l'absence d'un traité de paix à l'issue de la guerre de Corée (1950-53), ont initié un processus de rapprochement depuis l'an 2000, marqué par un sommet historique à Pyongyang.
Mais les relations se sont nettement tendues depuis les essais nord-coréens du 5 juillet et Séoul avait gelé sine die sa précieuse aide alimentaire en guise de représailles.
La chaîne américaine ABC a récemment cité un responsable du Département d'Etat évoquant des préparatifs en vue d'un test nucléaire nord-coréen mais ces renseignements ont été transmis à la Maison Blanche qui les a jugés "non concluants".
La Corée du Nord, puissance nucléaire autoproclamée depuis 2005, refuse depuis novembre de revenir à la table de négociations avec les Etats-Unis, la Corée du Sud, la Chine, le Japon et la Russie sur le démantèment de ses armes nucléaires présumées tant que les Etats-Unis ne lèvent pas les sanctions imposées à des entités accusées de blanchiment et de contrefaçon du dollar.
samedi 2 septembre 2006, 13h02

http://fr.news.yahoo.com/

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