samedi, avril 29, 2006

LE MANDAT DE LA MISSION DE L’ONU AU SAHA RA OCCIDENTAL (MINURSO)


LE MANDAT DE LA MISSION DE L’ONU AU SAHA RA OCCIDENTAL (MINURSO)

Conseil de sécurité CS/8711 Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité 5431e séance - matin
LE CONSEIL PROROGE JUSQU’AU 31 OCTOBRE 2006, LE MANDAT DE LA MISSION DE L’ONU AU SAHARA OCCIDENTAL (MINURSO)
Le Conseil de sécurité a prorogé, ce matin, jusqu’au 31 octobre 2006, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Dans le préambule de la résolution 1675, adoptée à l’unanimité, le Conseil demande à nouveau aux parties et aux États de la région de continuer à coopérer pleinement avec l’ONU pour mettre fin à l’impasse actuelle et progresser vers une solution politique.
L’impasse en question a été dénoncée aujourd’hui dans les déclarations des représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, du Danemark, du Japon, de l’Argentine, de la France, de la Slovaquie et de la République-Unie de Tanzanie.
Pour l’examen de cette question, le Conseil était saisi du rapport du Secrétaire général* qui souligne que, devant l’impasse actuelle, la seule solution est de recourir à des négociations directes, sans conditions préalables. Négocier sans condition préalable, précise Kofi Annan, signifie que le Front Polisario n’a pas à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental avant d’examiner la question de l’autonomie devant être « accordée » par le Maroc. L’objectif des négociations doit être d’accomplir ce qu’aucun plan ne peut accomplir, à savoir trouver un compromis entre la légalité internationale et la réalité politique susceptible de se traduire par une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable assurant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Le Secrétaire général précise aussi que le principal obstacle ne vient pas seulement des positions adoptées par les parties mais aussi des forces extérieures à la région qui militent contre l’option des négociations. Tant que le Sahara occidental n’aura pas une place plus importante dans leurs priorités politiques, nombre de pays estimeront que le statu quo est plus tolérable que l’une quelconque des solutions envisageables.
* S/2006/249
LA SITUATION CONCERNANT LE SAHARA OCCIDENTAL
Texte du projet de résolution (S/2006/268)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur le Sahara occidental, dont les résolutions 1495 (2003) du 31 juillet 2003, 1541 (2004) du 29 avril 2004 et 1634 (2005) du 28 octobre 2005,
Réaffirmant sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et notant le rôle et les responsabilités dévolues aux parties à cet égard,
Demandant à nouveau aux parties et aux États de la région de continuer à coopérer pleinement avec l’Organisation des Nations Unies pour mettre fin à l’impasse actuelle et progresser vers une solution politique,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 19 avril 2006 (S/2006/249),
Réaffirme que les accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la MINURSO doivent être pleinement respectés ;
Engage les États Membres à envisager de verser des contributions pour financer des mesures de confiance qui permettent de multiplier les contacts entre les membres séparés d’une même famille, en particulier les visites de regroupement familial ;
Prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur la situation au Sahara occidental avant la fin du mandat de la Mission ;
Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les mesures nécessaires pour que la MINURSO se conforme strictement à la politique de tolérance zéro des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et de la violence sexuelles, notamment en élaborant des stratégies et des mécanismes appropriés pour prévenir, identifier et sanctionner toute conduite répréhensible y compris l’exploitation et la violence sexuelles, en améliorant la formation du personnel afin de prévenir tous manquements au code de conduite de l’ONU et d’en assurer le strict respect, et de prendre toutes les mesures nécessaires, conformément à sa circulaire sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels (ST/SGB/2003/13) et de l’en tenir informé, et demande instamment à tous les pays fournisseurs de contingents de prendre les mesures préventives appropriées, notamment en organisant une formation de sensibilisation avant déploiement et en prenant toutes mesures disciplinaires ou autres pour s’assurer que les membres de leur contingent qui se seraient rendus coupables de tels actes en répondent pleinement ;
Décide de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 31 octobre 2006 ;
Décide de rester saisi de la question.
Déclarations
M. JOHN BOLTON (États-Unis) a, tout en ralliant au consensus sur la résolution, lancé un appel urgent aux parties pour qu’elles déploient les efforts nécessaires afin de parvenir à la solution d’un conflit qui n’a que trop duré. La MINURSO doit pouvoir continuer de s’acquitter de son rôle de stabilisation tout en tenant compte des ressources limitées dont disposent les opérations de maintien de la paix. La poursuite du conflit met en danger la stabilité de la région, a insisté le représentant, en encourageant le Maroc, qui se propose de soumettre un plan d’autonomie, de mettre sur la table des propositions crédibles et vigoureuses qui assuraient l’adhésion du Polisario. Il a conclu en espérant des progrès significatifs pour sortir de l’impasse.
M. PAUL JOHNSTON (Royaume-Uni) a félicité la MINURSO pour son rôle de stabilisation dans la région. Il a aussi appuyé l’approche retenue par le Secrétaire général pour sortir de l’impasse. Il a espéré des progrès substantiels avant le prochain renouvellement du mandat de la Mission. Craignant une autre résolution technique, le représentant a souligné que toute solution proposée doit être acceptable pour les deux parties. Il s’est aussi montré préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l’homme et a souhaité une mission constructive au Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme.
M. LARS FAABORG-ANDERSEN (Danemark) a déclaré d’emblée que le maintien du statu quo n’est pas une option viable pour régler la situation au Sahara occidental. Le Danemark, a-t-il affirmé, se féliciterait de toute initiative qui permettrait de sortir de cette situation. Le représentant a conclu en soulignant l’attachement de son pays au respect des droits de l’homme.
M. SHINICHI KITAOKA (Japon) s’est félicité des efforts déployés par le Secrétaire général et de son Envoyé spécial pour le Sahara occidental avant de les assurer de l’appui continu de son pays.
M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a souligné le caractère « nécessaire » de la MINURSO avant d’appeler les parties à trouver les moyens de sortir de l’impasse par des négociations et un dialogue. Il a aussi espéré que la mission que dépêchera le Haut Commissaire aux droits de l’homme sera en mesure de présenter un rapport exhaustif sur la situation et les recommandations qui s’imposent.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a espéré que les parties mettront à profit les prochains mois pour reprendre le chemin du dialogue et trouver une solution mutuellement acceptable. Jugeant que l’intention du Maroc de présenter un plan est une bonne étape, le représentant a estimé que des négociations directes sont la meilleure solution pour sortir de l’impasse. Il a, à son tour, espéré que les parties réserveront un bon accueil à la mission du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme.
M. PETER BURIAN (Slovaquie) a qualifié de « bonne chose » la prorogation du mandat de la MINURSO en souhaitant qu’une attention particulière soit accordée à la situation des droits de l’homme.
M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a souligné que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ne saurait être soumis à des conditions préalables. Il a voulu que les prochains mois soient à profit pour trouver une solution au conflit
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel
http://20six.fr/basta/cat/196469/0
De : NUL
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=27203
dimanche 30 avril 2006

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vendredi, avril 28, 2006

Amnesty : la ci a a fait Torturer au Maroc


Le Maroc est encore une fois cité dans l'affaire des « black sites » (sites secrets de détention). Selon le dernier rapport d'Amnesty International, le Royaume aurait bel et bien participé au transfert secret de prisonniers dans le cadre d'opérations de "restitution" orchestrées par la CIA. Dans ce rapport, "Etats-Unis hors de portée des radars : vols secrets torture et disparition" qui a été rendu public le 6 avril dernier, le Maroc figure en bonne place. Dans le chapitre réservé aux "transferts vers la torture", L'ONG s'étale sur le cas de Mohammed Haydar Zammar, l'un des membres présumés de la "cellule de Hambourg".
Ce ressortissant allemand d'origine syrienne a été interrogé par les autorités allemandes après les attentats du 11 septembre, puis relâché pour insuffisance de preuves. Il a ensuite voyagé au Maroc où il passa quelques semaines avant de prendre des vacances sur l'Ile Maurice. A son retour, en décembre 2001, il est arrêté à l'aéroport Mohammed V par des agents de renseignements marocains "agissant, selon toute vraisemblance, sur la base d'informations fournies par l'Allemagne". Il y passera deux semaines où il sera "interrogé par des agents des services de renseignements marocains et américains, puis transféré à Damas à bord d'un avion Gulfstream V affrété par la CIA, apparemment pour qu'il y soit questionné sous la torture", peut-on lire dans le rapport. Dans cette partie réservée au cas Zammar, Amnesty International apporte des preuves de l'implication du Maroc dans cette opération, notamment en citant le témoignage de Robert Baer, un ex-agent de la CIA. Celui-ci affirme clairement que "les Etats-Unis ont obtenu la collaboration du gouvernement marocain pour que Zammar soit interpellé au Maroc, transféré en Jordanie puis en Syrie ». Le rapport revient également sur les fameux voyages organisés par la CIA et les itinéraires empruntés par les avions. Là encore, le Maroc est présent.
L'ONG le cite dans les itinéraires de trois des quatre avions utilisés dans cette opération. Au total, il s'agit, selon l'ONG, de 22 voyages ayant transité par Rabat et de deux par la ville de Marrakech. Le dernier document d'Amnesty coïncide avec le procès de Binyam Mohammed, qui accuse ouvertement les Marocains de l'avoir torturé pendant dix-huit mois. Lors d'une première audience, tenue début avril au tribunal de Guantanamo, l'avocat de ce citoyen britannique d'origine éthiopienne a répété devant le juge que Binyam a admis toutes sortes de choses pour échapper à la torture qu'il aurait endurée au Maroc.

Binyam enfonce le clou
Binyam lui, a répété en substance ce qu'il avait auparavant déclaré à la presse, notamment à "The Observer", comme aux organisations de droits de l'homme. Il parle de différents procédés de torture dont il a été victime lors de son passage sur le territoire marocain : suspension, blessures à l'arme blanche… Dans une de ses récentes déclarations, Clive Stafford Smith, l'avocat britannique de Binyam ne cache pas sa colère et sa frustration. « Si vous pensez que des gens ont subi des traitements cruels à Guantanamo, ce n'est rien en comparaison avec ce qui se passe ailleurs. Un de mes clients s'appelle Binyam Mohammed. Il a été remis au Maroc. Nous avons les numéros de vols. Nous disposons même des noms des soldats à bord du vol. Il a été torturé pendant 18 mois. On lui a tailladé le pénis avec une lame de rasoir, bon dieu ! Et maintenant, l'armée américaine est en train de le juger à Guantanamo », s'insurge-t-il lors d'une interview accordée à "Democracy Now". Binyam qui a été interpellé par la police pakistanaise, le 10 avril 2002 à Karachi, dit avoir été transféré au Maroc trois mois plus tard. Il y aurait été torturé pour admettre ses liens avec José Padilla, celui que le gouvernement U.S accusait d'avoir planifié un attentat à la bombe sale. Le même Padilla a été acquitté par la suite par la justice américaine ! Pour l'éventuelle présence de sites secrets au Maroc, comme pour les détentions secrètes de présumés membres d'Al Qaïda sur notre sol, la réaction du gouvernement marocain a été catégorique. Le porte-parole du gouvernement, M. Nabil Benabdallah, a carrément accusé le Journal Hebdomadaire qui a publié nombre d'articles sur ce sujet de faire dans le factice. « Cet hebdomadaire se prête à un jeu dangereux et pernicieux susceptible de semer le trouble au sein de l'opinion publique à travers la publication d'informations mensongères d'une grande gravité, sans prendre la peine de les vérifier au préalable », avait-il déclaré à l'agence MAP en janvier dernier. Même son de cloche chez l'ex-ministre de l'Intérieur, El Mostapha Sahel, qui n'a pas hésité à montrer "son indignation face à ce genre d'informations irresponsables", tout en déplorant que « certains médias n'hésitent pas à publier de fausses informations sans se soucier de leur impact sur l'opinion publique ni sur l'image du Maroc ». Une image qui se trouve maintenant sérieusement mise à mal par un rapport d'une ONG au-dessus de tout soupçon et par des témoignages devant une cour de justice américaine !
Au total, il s'agit de 22 voyages ayant transité par Rabat et de deux par la ville de Marrakech.

lejournal-hebdo.com
BASTA

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La peine de mort en 2005


Biélorussie Exécutée: 1 Condamnés à mort: 0
Chine Exécutée: 1770+ Condamnés à mort: 3900+
Indonésie Exécutée: 2+ Condamnés à mort: 10
Iran Exécutée: 94+ Condamnés à mort: 21
Irak Exécutée: 3 Condamnés à mort: 50
Japon Exécutée: 1 Condamnés à mort: 11
Jordanie Exécutée: 11 Condamnés à mort: 11
Koweït Exécutée: 7 Condamnés à mort: 15
Libye Exécutée: 6 Condamnés à mort: 0
Mongolie Exécutée: 8 Condamnés à mort: 27
Corée du Nord Exécutée: 1+ Condamnés à mort: 1+
Pakistan Exécutée: 31 Condamnés à mort: 241
Autorité Palestinienne Exécutée: 5 Condamnés à mort: 0
Arabie Saoudite Exécutée: 86+ Condamnés à mort: 1+
Singapour Exécutée: 8 Condamnés à mort: 0
Somalie Exécutée: 1+ Condamnés à mort: 10
Taiwan Exécutée: 3 Condamnés à mort: 17
États-Unis D'Amérique Exécutée: 60 Condamnés à mort: 106
Ouzbékistan Exécutée: 2+ Condamnés à mort: 7
Viêt-Nam Exécutée: 21 Condamnés à mort: 65
Yémen Exécutée: 24 Condamnés à mort: 0

au moins 2 148 personnes ont été exécutées dans 22 pays;
94 p. cent d’entre elles ont été exécutées en Chine, en Iran, en Arabie saoudite et aux États-Unis;
5 186 autres personnes ont été condamnées à mort
Le nombre de pays pratiquant des Exécutée a été divisé par deux ces vingt dernières années et, pour la quatrième année consécutive, a baissé en 2005. Le Mexique et le Libéria sont les deux derniers pays en date à avoir aboli la peine capitale.
« Dans un monde qui continue de tourner le dos à l’application de la peine de mort, quatre États constituent une anomalie criante : la Chine, l’Arabie saoudite, l’Iran et les États-Unis figurent au premier rang des pays où des personnes sont exécutées. » Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty International Par ailleurs, plus de 20 000 condamnés à mort attendent d’être exécutés par leur propre gouvernement. Les chiffres dont dispose Amnesty International sont approximatifs : de nombreux pays, par exemple la Chine, refusent de divulguer tous les chiffres officiels sur les Exécutée, et le Viêt-Nam a même classé « secret d’État » les statistiques et informations relatives à la peine capitale. Châtiment irréversible, la peine de mort est la négation absolue des droits humains. Souvent, elle est appliquée de façon discriminatoire, prononcée à l’issue de procès inéquitables ou imposée pour des raisons politiques. Elle n’autorise aucun retour en arrière en cas d’erreur judiciaire. Amnesty International continuera à se battre jusqu’à ce que la peine de mort soit abolie dans tous les pays.
Statistiques 2005
Évolution de la peine de mort 2005 (en anglais)
Faits et chiffres 2005
Condamnations à mort et Exécutée 2005 (en anglais)
Amnesty
http://20six.fr/basta/cat/199850/0

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jeudi, avril 27, 2006

Sauver la démocratie américaine

États-Unis . Des intellectuels dénoncent les dérives du système.
Une vingtaine d’universitaires, d’avocats et d’écrivains américains lancent un appel à la communauté internationale pour que celle-ci envoie des observateurs afin de superviser le déroulement des élections américaines qui doivent avoir lieu le 7 novembre.
« Le déficit de démocratie dont souffre notre pays fait - peser une menace plus grande sur la vie, la liberté et la - recherche du bonheur dans le monde que la plupart des - gouvernements. En tant que - victimes des politiques destructrices de leur propre gouvernement, les Américains, dans leur grande majorité, n’ont aucun intérêt à la soutenir et en changeraient au plus vite si la démocratie fonctionnait comme on le raconte. Les lois, les élections, les médias, les écoles, tous les moyens qui rendraient possibles de tels changements ont été détournés de leur mission. »
Les signataires de ce texte ont conscience de créer « un événement sans précédent » avec leur appel à aider au développement de la démocratie dans leur pays. Or, « en cette période de domination de l’impérialisme militaire, économique et culturel des États Unis, - Washington est devenu, écrivent-ils, la capitale de votre pays car c’est là que sont prises nombre de décisions les plus destructrices qui affectent votre vie ».
La Fondation internationale pour la démocratie (par opposition à l’hypocrisie de la Fondation nationale pour la démocratie) souhaite l’intervention des citoyens du monde qui trouveront tous les détails de son activité, de ses projets et de son organisation sur son site : www.iefd.org.
L’appel est signé notamment par l’historien Howard Zinn, l’écrivain journaliste condamné à mort Mumia Abu-Jamal, l’écrivain Gore Vidal, la présidente de l’Alliance de gauche, Barbara Foley, et Emmanuel Wallerstein, ancien président de l’Association - internationale de sociologie.

Jacques Coubard
humanite.fr/

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mercredi, avril 26, 2006

NA … GUERRE…


Depuis qu’on nous raconte des histoires,
Qui nous foutent pas le cœur en joie,
De presque mille, y’en a marre,
Je viens le gueuler sur les toits.
A l’encontre de toutes ces guerres,
De tous ces conflits, sans loi,
Dire à ces cons qu’moi je préfère
L’amour à une croix de bois.
Est-ce dire que j’n’ai rien à faire
D’ces tristes souvenirs de jadis,
Que nous racontaient nos grande pères,
Revenus de ce sacrifice.
Ce passé, moi, je le révère
Mais, proclame, sans artifice
Mort aux cons, à toutes les guerres,
Je ne suis qu’un jeune pacifiste.
Investi d’une humeur massacrante,
Les guerres, je leur pisse dessus,
A dénigrer, elles sont tuantes,
A tuer, elles n’en peuvent plus.
Je n’en ferai ni une ni trente,
Guerre en dentelle, la fleur au fusil,
Guerres devenues distrayantes,
Ami, encore une petite partie ?
J’ai, dans mon petit sac à malices,
Une gentille et douce conclusion,
Qui ne f’ra p’têtre pas les délices
De tous les méchants faucons.
Messieurs, à vous, allez, en lice
Le temps d’une confrontation,
En aimables feux d’artifices
Aux bravos d’vos populations.
S’il est une guerre que je préfère,
C’est la guerre des petits boutons,
De ces ados, encore impubères,
Contre l’acnée, ses démangeaisons !
Les autres guerres ne me plaisent guère,
N’éveillent en moi nulle tentation,
J’voudrai quand même lever mon verre
A la santé d' la Madelon !
Robert Goubet
Poètes contre la guerre

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mardi, avril 25, 2006

La globalisation n’a rien réglé !



Prétendre que la globalisation de l’économie était le remède qui allait permettre de résoudre tous les problèmes de la planète ; en permettant notamment l’orchestration d’une meilleure répartition de la richesse dans le monde a été un leurre soutient l’essayiste canadien John Saul. Il annonce plutôt la mort de la globalisation. La mondialisation ou la globalisation, une idée proposée dans les années 70 qui faisait de l’économie la priorité, a été très populaire durant les années 80. En dressant la liste des promesses faites en 1970, qui devaient produire une richesse étonnante, John Saul prouve que le PNB et la création des richesses aujourd’hui sont somme toute très peu salutaires pour le monde.

Durant les années 90, John Saul a recueilli les commentaires étonnants d’intervenants néolibéraux, très critiques envers la mondialisation. C’est ce qui lui a mis la puce à l’oreille. « Les États-Unis, le pays à l’origine de cette idée, est le plus endetté », affirme l’essayiste.
Il y a trente ans, la globalisation surgissait, balayant tout sur son passage. Ses apôtres, les néolibéraux, proclamaient que ce mouvement était inéluctable et que, pour leur plus grand bonheur, toutes les sociétés seraient désormais organisées autour d’un seul élément : l’économie. Ils nous demandaient de les croire ; nous les avons crus. En vérité, la globalisation n’était pas une fatalité, mais une idéologie, une théorie expérimentale visant à remodeler simultanément les paysages économique, politique et social. Or, tout montre aujourd’hui que cette idéologie-là est en train de mourir... Dans la lignée des Bâtards de Voltaire, qui provoqua un électrochoc lors de sa sortie, John Saul décrit un monde en transition, où des pays, voire des continents, à la dérive, ont quitté le " navire global " tandis que s’affrontent les économistes, mais où pointent également les idées et les expériences, bonnes ou risquées, qui préparent la société de demain.
La version française du livre de John Saul, « The Collapse of Globalism and the Reinvention of the World » vient d’être traduit chez Payot. La mort de la globalisation devient donc le motif d’une discussion sur un sujet chaud et universel. Aussi nous allons essayer de vous traduire ce que cet essayiste nous dit sur ce sujet de plus en plus critiqué par bien des groupes de populations. D’entrée de jeu, John Saul désire nous faire comprendre qu’il n’est pas opposé au commerce entre nations, vu que c’est une activité naturelle qui a toujours animé le monde. Voici en résumé ce qu’il nous dit :
« La globalisation a été l’idéologie dominante au cours des trois dernières décennies. Elle est née dans les années 1970, a connu son apogée dans les années 80. C’est à ce moment-là que je me suis penché sur le phénomène ». Il poursuit « Là où j’en ai, c’est quand on a fait de la globalisation une idéologie incontournable, un phénomène irrépressible et qu’on a voulu dicter un ordre du jour mondial ». « Ce sont l’économie et les forces du marché qui devaient dicter les modes de conduite des gouvernements. Tout cela est né dans la foulée de la crise économique mondiale de 1974 et du premier sommet économique mondial en 1975, où les dirigeants des pays du G-7 pensaient qu’ils pouvaient coordonner leurs actions et modifier le cours des choses ». Personnellement, c’est un livre qui m’a fait beaucoup de bien. Je suis préoccupé depuis longtemps par le cynisme ambiant qui freine l’engagement citoyen. J’ai trouvé dans le livre de John Saul des arguments nouveaux pour répondre que tout est possible et que nous pouvons agir, maintenant. Continuons donc de voir ensemble ce que nous dit cet essayiste.
« Dans les années 80, cette vision s’est transformée en idéologie. Les gouvernements ne devaient plus avoir de dette, il fallait instaurer la liberté d’achat et de vente de tous les produits partout dans le monde et respecter scrupuleusement les contrats financiers et commerciaux qui avaient préséance sur les politiques internes des États ». Deux époques deux réalités, puisque l’auteur relève que cette vision de l’activité humaine était, somme toute, assez bizarre. « On a voulu imposer mondialement une théorie économique libérale - Le libre échange - qui est née en Angleterre en 1860 pour répondre à la pénurie qui sévissait à l’époque en y mariant le concept du capitalisme moderne sans aucune restriction ». Et ce sont des gouvernements conservateurs qui déjà voulaient instaurer ce nouvel ordre mondial.
Cela n’a pas changé depuis puisque John Saul nous indique encore que « Les Etats-Unis, qui prêchaient pour la globalisation des marchés, sont aujourd’hui endettés comme ils ne l’ont jamais été auparavant ». Il est vrai qu’à partir du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont clairement fait comprendre au reste du monde, qu’ils allaient dorénavant agir selon leur propre agenda. Et c’est ce qu’ils font depuis ce temps.
Face à un monde aussi complexe qu’est devenu le nôtre, John Saul poursuit et conclut : « On a fini de tout regarder à travers le prisme économique. Le monde et la société sont beaucoup plus complexes qu’un contrat financier. Malheureusement, avec la mort de la globalisation, on assiste à la résurgence de phénomènes qu’elle était censée combattre. Il y a beaucoup plus de racisme qu’avant, de nationalisme négatif, de pauvreté. La globalisation n’a rien réglé. On est devant un vide inquiétant ».
Un bouquin à consulter pour tous ceux qui désirent en savoir plus sur les méfaits de la globalisation.

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Oulala

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dimanche, avril 23, 2006

L'attentat de la Castagna, en Corse, dénoncé par Rocca Serra


PARIS (Reuters) - Le président de l'Assemblée de Corse, Camille de Rocca Serra, a dénoncé "l'escalade de la violence inacceptable" du commando qui a détruit une propriété au sud d'Ajaccio samedi après avoir séquestré quatre personnes.
"Une fois de plus, une résidence secondaire a été la cible d'un attentat en Corse, une fois de plus la violence a frappé, une fois de plus l'image de notre île est ébranlée et une fois de trop, il n'est pas vain de le rappeler, la violence aurait pu avoir des conséquences dramatiques", a-t-il déclaré.
Pour l'élu UMP, "à l'heure où l'Europe est soulagée par le dépôt des armes des principales organisations clandestines, à l'heure où la seule voie possible réside dans le débat démocratique, les auteurs de ces actes insensés et inacceptables s'enferment encore dans des pratiques d'un autre âge".
Vêtus de combinaisons noires, une dizaine d'hommes armés et cagoulés se réclamant du FLNC ont neutralisé samedi en fin d'après-midi un couple de gardiens ainsi que deux promeneurs à la propriété de la Castagna, à une cinquantaine de km d'Ajaccio.
Les quatre personnes ont été aussitôt enfermées dans un bungalow situé à l'écart tandis qu'une partie du commando minait la villa appartenant à un homme domicilié sur le continent. Une violente explosion a retenti, suivie d'un incendie.
La villa a été entièrement dévastée, les pompiers ayant combattu le sinistre durant plus d'une heure.
Un peu plus tard, les quatre otages ont été libérés par des voisins alertés par l'explosion. Fortement choquées, les deux femmes ont été transportées au centre hospitalier d'Ajaccio.
Selon le procureur de la République José Thorel, le commando se réclamait du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) et aurait agi pour dénoncer l'appropriation des terres corses par des étrangers à l'île.
Ce type d'action ne s'était plus produit depuis longtemps en Corse.
Reuters
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Ce Peuple Français qui fait trembler l’Amérique


Quand on lit l’article de Jerry White, on comprend qu’il y a bien plus qu’un océan qui nous sépare des Etats-Unis. Cela ressemblerait davantage à un abîme sans fond tant leur mentalité diffère de la notre et tant ils sont à mille lieues de notre état d’esprit. Nous leur conseillons fortement de lire L’Esprit Français, ils verront ainsi que ce qui fait notre particularité n’est pas une légende et que nous ne possédons pas les mêmes valeurs qu’eux, c’est certain. Par contre, nous possédons une histoire qui a forgé ces valeurs. Je ne parle pas du Peuple Américain, à part entière, mais de ce qui l’a faconné dans sa plus grande majorité.

Ainsi les évènements qui se sont déroulés en France, suite à la fronde contre le CPE, furent l’occasion, pour la presse inféodée à l’élite étatsunienne, de vilipender le Peuple Français dans une attitude hostile voire même méprisante. Mais pourquoi l’ont-ils fait ? Nous sommes d’avis à penser qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Ils ont donc dénoncé avec virulence la « loi de la populace ». L’expression en elle-même montre déjà à quel point la masse laborieuse est estimée à sa juste valeur dans la vision américaine. Les mots, employés par les médias pour décrire ce mouvement populaire, sont tous plus surprenants les uns que les autres et comme vous pourrez le constater, leur regard sur nous -nimbé d’arrogance et de supériorité- mérite quelque peu que l’on s’y attarde.

Les Français souffriraient donc « d’une sorte de folie collective parce qu’ils sont convaincus d’avoir droit à certaines choses comme la sécurité de l’emploi ». Notons la suffisance du « convaincu d’avoir droit », comme si le Peuple avait droit à quelque chose, n’est-ce pas ? L’idée même d’en avoir l’idée mérite bien une camisole de force, c’est certain. Mais de la schizophrénie passons à une autre tare « Les Français descendent dans la rue pour défendre leur lubie économique » pouvait-on lire dans le Washington Post. La plupart des articles suggérant que les manifestations sont illégitimes et que « la force de la démocratie se mesure à la capacité des dirigeants politiques de défier la volonté du peuple et de faire « ce qui est juste ». On comprend très bien ce qu’ils entendent par la « force de la démocratie », on en a un bel exemple en Irak où ils l’ont exportée. C’est dire aussi combien les mêmes mots n’ont pas le même sens et sont même à l’opposé de leur continent au nôtre. Ainsi lorsque Bush dit qu’il apporte Paix et Démocratie, il faut comprendre Guerre et Oppression. Une inversion totale des notions et surtout des valeurs. C’est cela ce qu’ils appellent « ce qui est juste » et qu’ils imposent à leurs citoyens sans leur demander leur avis et par la force s’ils regimbent. Ainsi licencier des jeunes sans motif valable ou sans justification leur parait équitable. Normal, c’est la politique appliquée chez eux. Les lois qu’ils pondent sont faites pour protéger les patrons et les riches, pas les salariés et les pauvres.

Mieux, à les entendre, il semblerait que nous soyons les seuls au monde à nous battre pour nos droits car ils affirment « que le droit du travail et les protections sociales en France sont dépassés et doivent être « réformés », que « tout le monde » est d’accord là-dessus, tout le monde, mis à part les millions de travailleurs et de jeunes qui manifestent dans les rues en France. » Force nous est de constater que nous sommes les moutons noirs de la planète. Des êtres vraiment à part. Evidemment, quand on sait comment sont traités les salariés aux USA et que leurs salaires n’ont pas été augmentés d’un cent depuis 1997, on ne peut que leur paraître dangereusement suspect ou peut-être même leur faire peur. Ne serions-nous pas des terroristes en puissance ?
Ainsi « le gouvernement français est confronté à des étudiants « djihadistes » qui recourent à la violence pour défendre leur « religion de la sécurité de l’emploi ». Comme vous pouvez le constater, la comparaison nous colle une étiquette allant justement dans ce sens. De là à se retrouver sur la fameuse liste à côté du Hamas, il n’y a qu’un pas. Car tous ceux qui défendent leurs droits sont forcément des terroristes. A de tels agissements, bien sûr, il faut un remède de cheval car il y a des règles que l’on ne transige pas... « Les démocraties fonctionnent au moyen d’élections et de lois ; la populace règne par le feu et l’épée », aussi affirment-ils que « la répression de l’Etat est nécessaire pour écraser les protestations et maintenir la « démocratie. » On croirait presque lire les Protocoles des Sages de Sion qui eux aussi emploient le mot « populace » et où la Liberté se trouve complètement supprimée. C’est ça leur démocratie. Le Peuple doit être "souqué" et ses débordements réprimés. Le Peuple a juste le droit de la fermer, on ne lui demande pas son avis. Il se laisse exploiter et il se tait. Et s’il crève, cela fera une bouche de moins à nourrir. Qu’a-t-on à faire là-bas des récriminations de misérables ?
Ce qui suit vaut aussi son pesant d’or. Ainsi sommes-nous content d’apprendre que « si le taux de chômage est élevé en France cela est dû au fait que le fardeau injuste de la protection sociale est placé sur le dos des employeurs. » Il fallait y penser. Les plus à plaindre sont donc les patrons ! Nous touchons là le cœur de la mentalité des vrais Américains qui ne font pas partie du Peuple bien entendu. On sait bien avec quelle sueur les employeurs remplissent leurs coffres. Pas la leur en tout cas. Nous nous rendons bien compte, dans ce cas très précis, comme les travailleurs sont hautement considérés aux Etats-Unis. Car ce qui chez eux encourage à créer de nouveaux emplois, c’est que les entreprises ont le droit de licencier les salariés sans aucune restriction et de les exploiter sans vergogne. Vu d’Amérique, il est évident que nous sommes des extraterrestres. A moins que ce ne soit l’inverse et que NOUS ne soyons par trop humains.
Le clou de ce panégyrique étant qu’ils accusent la France « de ne posséder que 14 milliardaires alors qu’il y en a 24 en Grande Bretagne pour une superficie identique. » Voilà à quoi ils mesurent l’échelle des valeurs. L’essentiel pour eux se compte en dollars. Plus vous avez de milliards, plus vous possédez d’importance. Ce n’est pas le talent, le génie, ni ce que vous avez dans le cœur qui vous crédite mais ce que vous alignez sur votre compte en banque. Il est vrai que l’on sait parfaitement comment leurs milliardaires le sont devenus, pour la plupart. Il n’y a qu’à voir l’affaire Enron ou celle des lobbyistes de tous poils qui s’engraissent sur le dos des indiens pour financer les colonies israéliennes, par exemple, comme un certain Abramoff... il n’y a qu’à voir comment Cheney s’en met plein les poches en Irak avec Halliburton et sur le dos de milliers de victimes... ah ils peuvent être fiers de leurs milliardaires dont on sait que leur fortune sous la présidence de Bush a augmenté de 36 % ! mais qu’à cela ne tienne, le journaliste, dénommé Pearlstein, poursuit sans rire : « En effet, si vous demandez à des étudiants français qui est le Bill Gates français, ils vous regardent sans comprendre. Ce n’est pas simplement le fait qu’ils sont incapables d’en nommer un. Le problème est plus grave, ils ne voient pas pourquoi c’est important, ou ce que cela a à voir avec le fait qu’ils ne peuvent trouver un bon emploi. » En lisant cette phrase, effectivement, on comprend mieux le dilemme. L’abîme qui nous sépare est vertigineux. Le pire étant que le journaliste qui écrit ces lignes ne se rend même pas compte de l’ineptie de ses propos en voulant ridiculer plus intelligent que lui. Car que nous importe qu’il y ait 31 milliardaires à New-York, par exemple, quand on sait que dans le ventre de cette mégapole croupissent des milliers de SDF se terrant comme des rats ?

Les milliardaires d’Amérique ou d’ailleurs adoucissent-ils la misère des pauvres ? On voit par cette réflexion outrancière, le degré de matérialisme dans lequel l’esprit des bien-pensants étatsuniens est englué. Pitoyable. Un de nos proverbes étant bien que l’argent ne fait pas le bonheur, il n’est malheureusement pas du tout déplacé de dire qu’aux USA ceux qui ont beaucoup d’argent font plutôt le malheur de ceux qui travaillent. Car les immenses fortunes amassées par les riches parvenus n’ont fait que creuser davantage les inégalités sociales mais n’ont certainement pas amélioré le sort des travailleurs. Or, à n’en pas douter, le dénommé Pearlstein n’est pas du côté des plus démunis. Apparemment, il est à la botte des exploiteurs et considère qu’il est normal que les patrons américains disposent de tous les pouvoirs y compris dictatoriaux sur les lieux de travail, du "droit" incontesté de supprimer des milliers d’emplois ou de détruire les salaires et les acquis sociaux. Un ouvrier vaut peu de chose chez l’Oncle Sam, nous n’ignorons pas comment ils sont traités.

Alors pourquoi tant de haine ? Pourquoi toutes ces attaques, toute cette virulence envers nos manifestants et nos fameuses « lubies », la folie et le djihadisme ne seraient-ils pas porteurs d’autre chose ? La réponse nous est donné par un autre journaliste qui lève le voile... en reconnaissant que « les attaques contre les protestations françaises de la part de la presse sont liées à la situation politique aux Etats-Unis et aux inquiétudes quant à la riposte des travailleurs américains face aux attaques sans précédent qui sont à l’ordre du jour des patrons américains et de leurs deux partis politiques. » Tiens... tiens.. le brouillard se dissipe peu à peu. On sent soudain planer comme un danger. Se ferait-on du mourron en Haut lieu ? Puis un autre article dit que les protestations françaises démontrent « jusqu’où le peuple est prêt à aller pour défendre les acquis et les bénéfices sociaux » au risque de « nuire à leurs propres avantages à long terme et à ceux de leurs enfants. » Nous y voilà. Et si les travailleurs Américains "copiaient" sur les Français ? Les "djihadistes" de la sécurité de l’emploi qui se foutent des milliardaires comme de l’an 40 ? Quand on sait que la population des USA est cinq fois supérieure à celle de la France ? D’autant que l’on cite des sentiments analogues parmi les ouvriers des grandes entreprises comme Général Motors qui exigent le maintien de retraites généreuses et d’une assurance maladie à vie de la part de leurs employeurs et là, l’éditorialiste fait la comparaison : « A une échelle plus grande, (dans le comportement des travailleurs américains, ndlr) il est possible de voir les Français dans l’opiniâtreté des débats sur les soins de santé et de sécurité sociale » et la conclusion devient évidence : « Les Etats-Unis connaissent rarement les grèves et les manifestations de rue pour lesquelles la France est presque aussi célèbre que pour ses fromages. Mais ils souffrent en partie du même manque de disposition à considérer l’avenir. » Cette fois tout est dit. A force d’abuser, la grogne des travailleurs va en s’accentuant. Elle est encore latente. Mais qui peut dire ce qu’il se passera demain ?

Ainsi la haine et la virulence de la presse pour la France cachait en fait une inquiétude parce que "la résistance de la classe ouvrière pourrait bien se répandre aux Etats-Unis où le programme réactionnaire de la politique de libre marché fut instauré en premier lieu avant de s’étendre au Royaume-Uni et au reste du monde." Vu les attaques incessantes que subissent les travailleurs des grandes entreprises américaines tout comme les coupes sombres et les suppressions imposées par Bush dans les droits acquis ou sociaux pour financer les réductions d’impôts des riches et ses guerres afghanes et irakiennes, il ne fait aucun doute que les élites qui gouvernent savent très bien que si une opposition de masse peut exploser en France, elle pourrait se produire aussi aux Etats-Unis mais dans une dimension bien plus impressionnante. D’autant que nos homologues américains ont de plus en plus de mal à supporter qu’une infime minorité de la population monopolise la richesse crée par les classes laborieuses. La « populace » française serait donc effrayante parce qu’elle pourrait servir de modèle et insuffler le plus formidable des élans à un Peuple bafoué par les plus nantis. Nous sommes un mauvais exemple pour l’establishment étatsunien parce que nous pourrions en être un bon pour ceux qu’ils pressurent comme des citrons. Les médias étatsuniens inféodés à l’élite nous diabolisent parce que nous représentons un danger. Le Peuple Français, quelque part, fait trembler l’Amérique et donc, il faut s’en méfier.

Je disais au début de cet article qu’il y a bien plus qu’un océan qui nous sépare des Etats-Unis. Mais le Peuple est toujours le Peuple. Les injustices criantes dont sont victimes nos frères Américains, depuis des décennies, vont-elles enfin les réveiller ? Ce que fait le Peuple d’un pays 17 fois plus petit que le leur, ne peuvent-ils pas le faire aussi ? Ne peuvent-ils pas sortir de cette férule qui les assassine à petits feux et puiser un peu de notre force en portant leur regard au-delà de l’océan qui pourrait nous réunir ?

dimanche 23 avril 2006, par Adriana Evangelizt
Oulala

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Au Népal, les opposants défient toujours le pouvoir du roi Gyanendra




Des manifestants opposés au roi sont descendus
dans les rues de Katmandou en dépit du couvre-feu imposé par le roi, pour une deuxième journée consécutive, dimanche 23 avril.AP/MANISH SWARUP

Des milliers de manifestants, réclamant l'instauration d'une république au Népal, ont défié de nouveau, dimanche, le couvre-feu dans la capitale Katmandou, et la police a tiré sur un groupe de protestataires dans la banlieue, blessant au moins trois d'entre eux, ont rapporté des témoins.
Le mouvement, qui a commencé voici bientôt vingt jours avec comme revendication le rétablissement du pluralisme, semble s'être radicalisé, tout du moins chez une partie des manifestants. Samedi, une vaste manifestation a rassemblé plus de 100 000 personnes dans le centre de Katmandou, ville d'environ 450 000 habitants. Les manifestants se sont approchés jusqu'à un kilomètre du palais royal et la troupe a ouvert le feu. On dénombrerait 150 blessés, dont une bonne partie intoxiqués par les gaz lacrymogènes et d'autres piétinés dans les bousculades.

Policiers, soldats, vous êtes nos frères, tirez plutôt sur Gyanendra!", a déclaré dimanche un groupe devant des cordons de policiers antiémeutes équipés de matraques et de boucliers. Derrière les policiers, des soldats en tenue de camouflage verte se tenaient la main sur leurs mitraillettes et leurs armes automatiques, avec l'ordre de tirer pour tuer si la foule franchissait les cordons policiers et les rangées de barbelés.

DES TRONONS DU PERIPHERIQUE AUX MAINS DE LA FOULE
"Nous brûlerons la couronne et nous dirigerons le pays!", a scandé la foule. "Gyanendra, bandit, quittez le pays!" Les manifestations, dimanche, se limitaient en grande partie au boulevard périphérique de la capitale. Bien que cette voie se trouve dans la zone sous couvre-feu, d'importants tronçons sont aux mains des manifestants, qui brlent pneus et bouts de bois, empêchant les forces de sécurité de progresser.
Dans le nord de la ville, un groupe de manifestants a porté une civière en bois avec l'effigie d'un roi Gyanendra mort, qu'ils menaient à une crémation symbolique. Dimanche, le couvre-feu est entré en vigueur à 5 h 15 (heure française) et s'étendra jusqu'à 16 heures.
Le roi Gyanendra a promis vendredi de rendre le pouvoir au peuple, mais l'alliance des sept partis à l'origine du mouvement de contestation de la monarchie a rejeté ses propositions et annoncé la poursuite de la mobilisation.
"La déclaration royale est une imposture!", ont scandé samedi des manifestants, entretenant un mouvement dont la répression a fait une douzaine de morts et plusieurs centaines de blessés depuis le 6 avril. Le roi semble avoir exclu toute modification de la Constitution allant dans le sens d'une limitation de ses prérogatives. Or, l'opposition réclame l'élection d'une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle loi fondamentale.
LEMONDE.FR 23.04.06

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