samedi, octobre 04, 2008

Pour que mes ancêtres dorment en paix !


L’amalgame, établi par la puissance dominante et les médias, entre juifs et sionistes conduit à rendre les juifs du monde entier responsables des crimes de Tsahal. Par un cruel retournement de l’Histoire, les juifs qui s’étaient battus contre le racisme hitlérien se trouvent aujourd’hui assimilés à l’apartheid israélien. Pour Alain Benajam, il est urgent qu’ils se débarrassent des sionistes comme les Allemands se sont débarrassés des nazis.
2 octobre 2008 / par Alain Benajam* / Réseau Voltaire

Je suis juif, mon épouse également et par conséquent mes enfants et petits enfants le sont. Je suis juif et à 63 ans, pour la première fois de ma vie je suis inquiet d’être juif.
Je suis inquiet car de nouveau dans l’histoire des juifs, il leur est attribué, dans leur ensemble des intentions de malfaisance. Intentions qui encore une fois dans leur pénible histoire les rendront responsables des pires maux pouvant accabler l’humanité.
Je suis juif, mais athée ce qui ne rend pas moins juif aux yeux des croyants. Ta mère est juive donc tu es juif me disent-ils. Je suis également juif aux yeux de beaucoup de non-juifs pour qui souvent être juif est appartenir à une race, ce qui est faux mais admis par le commun, il n’y a pas de races humaines. Je pourrais être juif malgré moi, mais j’assume. Il m’arrive d’aller à la synagogue faire le 10ème pour la prière quand mes amis me le demandent ; athée, je ne respecte pas moins la religion de mes ancêtres.
Je me souviens de ma grand mère née dans un « schtetel » du côté de Vilna en Lituanie qui me racontait comment les cosaques de Nicolas II traversaient le village au galop en sabrant ça et la hommes, femmes et enfants, comment elle devait courir se cacher dans les bois à leur approche. Dans son village on vénérait la France on disait « Heureux comme Dieu en France » dans son village on aimait les idées républicaines et révolutionnaires, on chantait La Marseillaise et L’Internationale en yiddish. Ma grand mère fut envoyée en France pendant que de nombreux membres de sa famille s’engageaient dans la révolution bolchevique. À Paris ma grand mère connu mon grand père, lui venait de Vilna également, il avait fait son service militaire en 1905 dans l’armée du tzar à Minsk, il en était devenu communiste.
C’est la raison pour laquelle j’ai coutume de dire que ma famille provient de la 8ème tribu d’Israël, les judéo-bolchéviques, tribu ayant fait beaucoup parler d’elle.
Pour moi donc être juif, c’était très tôt s’engager dans le combat contre les persécutions, le racisme, l’injustice.
Etre juif, c’était également suivre l’exemple de nombreux juifs qui en France, en Russie et dans le monde s’étaient engagés pour l’égalité des droits entre les hommes et par conséquent pour la République et la laïcité de l’État leur permettant ainsi de pratiquer librement leur religion.
J’ai toujours pensé que ma judaïté m’obligeait à m’engager pour le droit et la justice.
À 18 ans, j’ai naturellement adhéré au Parti Communiste Français ; à l’époque, parti prestigieux dont la plus part des cadres étaient issus de la Résistance. C’étaient de durs combattants ayant connu la terreur fasciste, le nazisme et l’antisémitisme. C’est le colonel Rol-Tanguy qui fit mon adhésion valeureux combattant en Espagne dans les Brigades Internationales, chef FTP sous l’occupation nazie puis chef des FFI parisiens ayant déclenchés l’insurrection victorieuse du peuple de Paris. Il n’a pas eu de mal à me faire adhérer.
À Paris au début des années 60, dans le 10ème arrondissement beaucoup de militants communistes étaient juifs, venus dans ce parti naturellement car il avait combattu leur persécuteur nazi. À cette époque, seul le PCF parlait de la solution finale, on y diffusait souvent le film d’Alain Resnais Nuit et Brouillard, on y écoutait Jean Ferrat qui chantait : « Ils étaient vingt et cent ils étaient des milliers Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés. »
J’y ai connu mon épouse, juive également, venant d’une famille de combattants communistes d’origine polonaise. Dans sa familles on a laissé un lourd tribu au fascisme, massacrés, déportés, fusillés, on ne compte plus les médaillés pour fait de guerre contre l’occupant.
Dans ma famille, nous avons une longue tradition de combat contre l’oppression, des traditions que nous ont légués nos parents et que nous avons légué naturellement à nos enfants.
Dans ma famille, on ne parlait pas ou très peu d’Israël, c’était pour nous un pays étrange et étranger, nous étions Français, fier de l’être et surtout d’avoir combattu pour que vive la France. Personne n’a jamais eu la moindre idée d’aller s’installer dans ce pays. Dans ma famille, on a jamais aimé les théories sionistes, qui pour nous s’apparentaient au racisme honni. Naturellement et conformément à nos traditions nous avons pris fait et cause pour le peuple palestinien persécuté, par des juifs certes, mais des Israéliens qui nous étaient parfaitement étrangers. Etre juif pour nous n’est certainement pas constitutif d’appartenir à une nation. Laïques nous sommes et l’appartenance religieuse ou ethnique ne peut engendrer une appartenance nationale.
Français, nous avons pris le parti de l’opprimé contre l’oppresseur tout simplement.
L’esprit de la Résistance oublié avec la paresse du temps, le Parti Communiste est mort de sa belle mort, dans son lit, je l’ai donc quitté et j’ai rejoint Thierry Meyssan qui venait de fonder le Réseau Voltaire. J’ai apporté au Réseau Voltaire ma sensibilité et mon expérience du Parti Communiste fait de lutte contre l’impérialisme.
Le 11 septembre 2001 après midi, pour moi comme pour Thierry Meyssan, ce que nous voyions et entendions à propos des attentats nous avaient mis sérieusement dans le doute quand à une action de terroristes islamistes. Visiblement tout avaient été concocté pour faire accuser les musulmans dans le but de déclencher une guerre de civilisation. Le Réseau Voltaire a pris rapidement la position que tout le monde connaît et qui est maintenant partagée par une bonne partie de la planète. Face aux premiers éléments de notre contestation de la version officielle, incroyable, imputant comme responsable de ces attentats un homme connu pour avoir été un agent de la CIA, Oussama Ben Laden, le département d’état des USA, puis lui emboîtant le pas comme toujours, le monde politico-médiatique, nous accusa de négationnisme, révisionnisme et antisémitisme.
Ces terribles accusations se référaient à l’holocauste des juifs et semblaient nous dire que si nous contestions une version officielle, nous étions complices de ceux qui contestaient l’existence des camps de la mort, sombre rhétorique, clouant d’avance au pilori toutes critiques portées contre toutes versions officialisées de crimes.
La plus terrible des accusations ne pouvait être que rapidement lancée face à la stupéfaction d’avoir été aussi rapidement démasqué. Il fallait pour les auteurs de ces criminels attentats frapper très fort, le plus fort possible, c’était le « Frapper et terrifier » de leur doctrine de guerre asymétriques. Quoi de plus abject que de nier l’holocauste des juifs d’Europe. Le monde politico-médiatique s’est engouffré dans cette voie montrée par Donald Rumsfeld lui-même dans une intervention à la télévision.
La suite des événements nous donna raison, prenant prétexte de ces attentats les Anglo-saxons et leurs alliés sionistes se sont lancés dans une suite de guerres ayant déjà fait plusieurs centaines de milliers de morts sur plusieurs théâtres, Afghanistan, Irak, Liban et récemment Caucase, ils auraient bien voulu attaquer l’Iran, mais là les militaires états-uniens on dit stop, on arrête les frais, les militaires sont des gens sérieux qui savent ce que la guerre veut dire.
Les Anglo-saxons avaient pourtant prévenu dans un texte paru en 1996, Project for a New American Century qu’ils prendraient toutes dispositions pour s’accaparer la planète, ils suivent ou plutôt ils essayent de suivre leur plan de route, ou plutôt de déroute.
Afin de geler toutes critiques de leurs terribles méfaits, les Anglo-saxons crurent intelligent d’engager Israël et pourquoi pas tous les juifs dans leur nouvelle aventure impérialiste en se dissimulant derrière le tabou absolu de l’holocauste. Ils ont ainsi déployé la rhétorique simpliste et sinistre suivante : critiquer l’un des protagonistes de cette aventure, c’est être forcément antisémite, négationniste et révisionniste.
En 2006 ils ont engagé le respectable Centre Simon Wiesenthal pour accuser Hugo Chavez d’antisémitisme, j’ai pris la plume à l’époque pour fustiger ce massacre d’image [1]. Les sionistes sont sans vergognes et particulièrement irresponsables.
Comme cette rhétorique fonctionne parfaitement bien et ayant réussi à faire taire durablement même les simples critiques de leurs crimes, les Anglo-saxons avec leurs marionnettes et affidés ont étendu l’accusation jusqu’à ceux qui critiquent leurs alliés périphériques.
C’est ainsi que l’on retrouve ce type de rhétorique alambiquée à l’encontre d’un article écrit par Thierry Meyssan accusant Nicolas Sarkosy d’avoir été porté au pouvoir en France avec l’aide soutenue des Anglo-saxons ! [2]
Cette même rhétorique court dans la blogosphère à un nombre étonnant d’exemplaires
Une autre accusation de négationnisme a été également récemment portée par la nomenklatura politico-médiatique à l’encontre de Jean-Marie Bigard qui avait osé émettre publiquement des doutes sur la version officielle états-unienne des attentats du 11 septembre 2001.
La généralisation de ces accusations galvaudées, émises hors du propos initial à l’encontre de tout le monde et de n’importe qui, pour de simples buts de polémique politique, porte un grave préjudice aux juifs.
Cette généralisation, banalisée, édulcore la gravité de l’accusation et tend à la rendre inopérante. Déjà les négationnistes véritables tentent de se présenter comme des victimes et s’engouffrent dans la brèche. C’est bien ce qui était recherché, créer ce type d’amalgame pour anesthésier toutes critiques à l’encontre des criminels.
Et bien ceci est inquiétant et va à l’encontre de l’intérêt des juifs qui se doivent de garder ce tabou net et intacte afin que cet holocauste ne puisse un jour se reproduire.
Déjà les juifs se doivent de supporter les exactions israéliennes. Quand Tsahal envoie des bombes et des obus contre le peuple libanais tuant femmes et enfants avec inscrit sur les engins de morts : « De la part des juifs », c’est terriblement choquant pour moi et ma famille. Quand les sionistes tentent de créer un amalgame entre juifs et Israéliens, ceci ne peut qu’introduire une suspicion dans l’attachement des juifs de France à leur seule et unique patrie, la France.
Quand les sionistes israéliens se livrent à tous les crimes possibles, ayant soutenu par le passé l’apartheid en Afrique du Sud, puis les pires dictatures sud-américaines et encore récemment ont apporté leur aide au criminel géorgien Saakashvilli qui a donné l’ordre, nuitamment, d’écraser sous les tirs de roquettes GRAD (orgues de Staline) la capitale d’Ossétie de Sud faisant des centaines de morts. Quand les sionistes israéliens ont organisé chez eux un apartheid encore plus terrible que celui d’Afrique du sud, il est bien évident que les juifs ne peuvent être qu’inquièts.
Tous ces crimes perpétrés en leur nom !
Au moment ou la référence à l’holocauste est instrumentée d’une irresponsable manière pour faire taire tout opposant politique, au moment ou les Anglo-saxons et leurs alliés sionistes profitent de ce silence pour commettre plus de crimes encore, il y aura forcément un temps ou la réaction des opprimés finira par s’en prendre aux juifs et là je suis inquiet.
Le peuple allemand s’est débarrassé du nazisme.
Que les juifs du monde se débarrassent enfin du sionisme, ils retrouveront ainsi leur âme et leur vocation qui est de lutter contre l’oppression et mes ancêtres dormiront en paix.
Alain BenajamChef d’entreprise. Membre fondateur et administrateur du Réseau Voltaire
[1] « Lettre ouverte au Centre Simon Wiesenthal », par Alain Benajam, Réseau Voltaire, 16 janvier 2006.
[2] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 19 juillet 2008. « Thierry Meyssan, Nicolas Sarkozy et les Juifs », par Henri Pasternak, L’Arche, n°604 (août-septembre 2008).

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jeudi, octobre 02, 2008

L’Irak, loin de la normalisation présentée par Washington

Bagdad . Les victimes civiles de ces derniers mois et l'augmentation des pertes américaines soulignent combien le pays est éloigné de la stabilisation invoquée par Washington.

Les Irakiens n'avaient sans doute pas la tête hier à la fête de l'Aïd qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan. Ce mois sacré, aussi bien chez les sunnites que les chiites, qui a pris fin le 30 septembre, n'a pas failli à la tradition : il a été particulièrement meurtrier. Selon l'ONG Irak Body Count (IBC), 572 civils, dont 29 enfants, ont été tués entre le 1er et le 30 septembre. En comparaison, 631 personnes ont été tuées en août et 592 en juillet.

4 175 GI et marines tués depuis 2003
Certes, par rapport aux années 2006-2007, le nombre de victimes civiles est en baisse. Mais, quoi qu'en disent les responsables irakiens et américains, le niveau de violence demeure élevé. Et l'ex-chef des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, qualifie d'ailleurs les progrès qui auraient été accomplis sur le terrain sécuritaire de « réversibles » et de « fragiles ». Ainsi, après avoir enregistré 13 soldats tués en juillet, le nombre de militaires américains tués au combat est reparti à la hausse en août (23 morts) et en septembre (25 morts), portant à 4 175
GI et marines le nombre de militaires tués en Irak depuis avril 2003.
Bien sûr, en comparaison avec les pertes subies mensuellement en 2006 - une moyenne de 50 morts par mois - et même en 2007, les forces américaines ont enregistré moins de pertes en 2008. Toutefois, cette baisse s'explique non par une diminution du nombre d'attaques des insurgés, mais par celle du nombre d'opérations militaires des forces d'occupation sur le terrain. Afin de minimiser leurs pertes, les forces américaines se contentent du service minimum. Présentes néanmoins sur les théâtres d'opérations, elles se bornent pour l'essentiel désormais à s'appuyer sur les forces irakiennes, à qui elles apportent un soutien logistique et surtout aérien.
Qui plus est, les clivages apparus entre les insurgés islamistes se réclamant d'al Qaeda et les insurgés nationalistes expliquent, pour une bonne part, la baisse du nombre d'attaques contre les forces d'occupation. Le djihadisme meurtrier d'al Qaeda contre les civils a fini par dresser contre eux les insurgés sunnites d'obédience nationaliste, lesquels ont décidé, avec ou sans l'appui des États-Unis, de les chasser d'Irak. Autrement dit, l'aveuglement meurtrier d'al Qaeda, qui n'est pas étranger au basculement d'une partie des sunnites du côté des forces américaines, est l'un des paradoxes de cette guerre.

la sécurité n'est pas pour demain
Selon le commandement américain, ils sont une centaine de milliers de miliciens sunnites anti-al Qaeda, pour la plupart d'ex-insurgés, organisés en brigades appelées « Sahwa » (éveil en arabe), qui combattent désormais leurs anciens alliés d'al Qaeda, sans pourtant, expliquent des chefs de tribus sunnites comme les Doulaymi, renoncer à ce que les forces d'occupation quittent le pays !
Il n'en reste pas moins que cette stratégie d'« iraki- sa- tion » de la guerre, préconisée depuis fort longtemps d'ail- leurs par le général Petraeus et qu'il n'a pu mettre en oeuvre que lorsqu'il a pris le commandement des forces américaines, n'a pas pour autant diminué de façon significative le niveau de la violence et permis de s'assurer du contrôle du territoire irakien.
Que ce soit Bagdad, où la semaine passée 25 soldats et policiers irakiens ont trouvé la mort dans une embuscade, ou les régions situées au nord de la capitale. Le moins qu'on puisse dire est que celles-ci échappent encore au contrôle de l'État irakien. De plus, le fait que les institutions irakiennes - siège du gouvernement et des ministères, Parlement, ban- ques… - sont situées en zone verte, séparées du reste de la capitale par une ceinture en béton, et que les différentes communautés - chiite, sunnite - vivent repliées dans leurs quartiers respectifs, séparés également par des murs en béton, dénote pour le moins que la sécurité et la stabilité ne sont pas pour demain ni dans quelques semaines. Tout ce contexte explique d'ailleurs le maintien des forces américaines sur le terrain à quelque 146 000 hommes.

Hassane Zerrouky / le 2 octobre 2008 / humanite.fr/
http://basta.20six.fr/basta/art/110605911/
L_Irak_loin_de_la_normalisation_presentee_par_Washington

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mardi, septembre 30, 2008

Le temps des seigneurs


Enfin, le temps des seigneurs, des rois et des dictatures est révolu ! Fini, le Moyen ge ! L'ère de la démocratie universelle est à nos portes. La démocratie qui protège les faibles contre les abus des forts. Qui protège le peuple contre la tyrannie du monarque, le paysan contre la rapacité du seigneur... Vous croyez ça, vous ? Moi non plus.

La majorité des gens ont maintenant compris que si la richesse principale de l'Irak avait été le brocoli, il y aurait là-bas en ce moment un peu moins de «démocratie» armée.
L'Irak où monsieur Harper aurait bien voulu nous envoyer. Pas grave, il nous maintient en Afghanistan...
Cet Afghanistan où le gouvernement Harper décide régulièrement de cesser le transfert de prisonniers aux autorités afghanes parce qu'ils y sont torturés, mais ce sont à ces mêmes autorités que Monsieur Harper remettra le pouvoir «quand ils seront prêts».
JAMAIS «PRÊTS»
La vérité est qu'ils ne seront jamais «prêts». C'est un gouvernement de collaboration comme l'était Vichy en France pendant la dernière guerre mondiale. Le but n'étant pas de partir d'Afghanistan mais bien d'y rester.
Nous sommes en mission guerrière-humanitaire. Pour reconstruire des écoles pour les petites filles, semble-t-il. Comment pourrions-nous décemment être contre ça? Même si, pas si loin, il y a un pays où l'on brutalise, viole et assassine des milliers de petites filles.
Monsieur Harper pourrait peut-être nous expliquer et expliquer aux familles de nos militaires ce que nous foutons en Afghanistan tout en refusant obstinément d'aller au Darfour, comme si nous n'avions rien retenu du Rwanda.
Combien cela nous coûte-t-il ?
Combien d'argent de nos poches aux fabricants d'armes ? Une industrie multimilliardaire fabricante de mort.
Combien de milliards en réductions de taxes aux pétrolières ? Ces mêmes pétrolières que plus personne ne croit sur les prix qu'elles nous chargent à la pompe pour du pétrole puisé on ne sait où.
Où puise-t-on notre argent pour le leur donner ? C'est drôle, en même temps on coupe dans la santé, dans les soins communautaires et... ah oui, la culture. C'est qu'il faut faire rouler l'économie.
Bizarre l'économie. À chaque fois qu'elle roule, il y a encore plus d'ultra-riches et encore plus d'ultra-pauvres. Pauvre économie, elle travaille dur. Ça prend beaucoup de pauvres pour faire un riche. Nous en avons la preuve aux États-Unis ces jours-ci en contemplant avec inquiétude une économie qui s'écroule à force d'avoir été pillée par les patrons de Mr Bush.
L'ESSENTIEL
Ici, le gouvernement Harper remettra en question le droit des femmes à l'avortement et interdira le mariage gai. Interdira l'euthanasie, mais voudra rétablir la peine de mort.
Il va envoyer des enfants de quatorze ans en prison à vie alors qu'il maintiendra leur consentement sexuel légal à seize ans. Aux États-Unis, l'âge légal pour consommer de l'alcool est de vingt et un ans alors que pour acheter une arme à feu, il est de dix-huit ans.
Pendant que notre attention sera monopolisée par ces reculs importants, Monsieur Harper espère que nous perdrons de vue l'essentiel.
La démocratie, quand elle est à ce point détournée par une minorité de gens qui se partagent la planète, devient nulle et non avenue.
La vérité, c'est que le temps des seigneurs est revenu.

Journal de Montréal 30/09/2008 / http://fr.canoe.ca/

30.9.08 23:08

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Les dessous de la crise financière ou le retour aux réalités objectives : échec du capitalisme

La crise... tout le monde en parle. Mais les explications sont souvent incomplètes, fumeuses ou de mauvaise foi. La vérité, c'est qu'au fond, les USA sont ruinés. Ils paient avec retard les frais de leur politique guerrière agressive sans effet économique positif (au contraire !). Acculés les USA exportent le coût de ces guerres de de ce surarmement.
Voilà que les banques ne peuvent plus trouver d'argent auprès des autres banques. Le système financier est basé sur la planche à billets US. Mais celle-ci est en panne. Pourquoi ?

On nous dit que c'est parce que les traders et les chefs de grande entreprises se font payer trop grassement. C'est vrai. Sarkozy parle de nommer les responsables et de les sanctionner. Mais combien sont-ils ? Quelques centaines ? En multipliant leur nombre par la moyenne des rémunérations, on trouve un chiffre. Il est trop faible pour expliquer la crise financière. La réponse qui consiste à incriminer un petit groupe socio-professionnel contient une toute petite parcelle de vérité. Ce n'est donc pas la vraie réponse à la question principale. Cela s'apparente à la recherche du bouc émissaire.

On nous dit aussi que les banquiers ont commis l'erreur de prêter de l'argent à des gens non solvables et à des taux variables. Faut-il sanctionner tous les banquier d'Amérique et d'Union Européenne ?
Non, parce que Cette cause aussi est fausse. En effet, les gens étaient capables de payer les mensualités de remboursement et ils ont bien commencé à payer. Mais les mensualités n'ont pas seulement augmenté rapidement - cela s'appelle « les taux d'intérêt variables » - , elles ont explosé ! C'est normal que les gens n'aient pas pu suivre. Cela ne répond donc pas au fond de la question. Alors où est le fond du problème ?

Le coupable serait celui qui a fait exploser les taux de rémunération de l'argent.
Qui est-ce ?
C'est le dollar qui a plongé par rapport aux autres monnaies internationales ; il fallait bien monter les aux d'intérêts à l'intérieur des USA pour maintenir égale la rémunération de l'argent au niveau international !

La cause réelle commence à apparaître : voyons ce qu'exprime la baisse du dollar.

La valeur d'une monnaie dépend de la production du pays qui en garantit la valeur et des dépense de ce pays.

Lors des deux dernières décennies dépenses des USA furent essentiellement les suivantes :
A -
le bouclier anti-missile spatial ; l'échelon européen du bouclier « anti-iranien », installé en Europe et en Israël et visant en réalité la Russie ; Les différents développement d'armements divers pour l'armée US.

B - la première guerre en Irak ; la guerre en Afghanistan ; la deuxième guerre en Irak ;

C - la surveillance de la population US ; la surveillance de la population mondiale ; les frais et manques à gagner consécutif aux crises autour de l'Iran, du Liban, de la Syrie.

Le paquet A visait à épuiser l'économie soviétique, puis lorsque celle-ci fut à terre, l'objectif fut de distancer définitivement la Russie pour l'exclure complètement du jeu stratégique.

Le paquet B visait la recherche de ressources et richesses irakienne à vil prix. Il visait aussi à apporter une sécurité supplémentaire à l'État d'Israël.
Mais ce soutien à Israël aura plus coûté aux USA que prévu : l'attentat du 11 septembre était lié à la situation en Palestine ; il a tout de suite coûté 3000 vies américaines, plus les blessés, plus les victimes déclarées avec retard. La résistance du peuple irakien a transformé l'action contre l'Irak en un échec patent : les USA n'ont pas pu retirer de l'Irak autant de pétrole qu'ils le souhaitaient et le coût humain de l'opération a maintenant dépassé le nombre de victimes du 11 septembre 2001. Le prix de la guerre dépasse toutes les prévisions. Il faut y compter le coût direct, le coût des équipements stationnés eaux USA et dans les bases environnantes comme le prix de revient de la mobilisation des trois flottes de porte-avions qui stationnent dans le secteur. Le seul bénéfice retiré de cette affaire fut réalisé au profit des amis de la famille Bush, notamment la société Enron et d'autres entreprises liées à ce groupe familial. Mais, l'économie des USA n'en profita pas.

Le Paquet C visait à asseoir cet effort de guerre jamais vu dans l'histoire récente des USA. L a porté un coup aux libertés des Américains qui sont actuellement plus écoutés, plus surveillés que les citoyens russes. Plus discrètement, mais plus espionnés en nombre et en intrusions dans leur intimité.
Vous connaissez la blague : on est plus libre dans une dictature africaine que dans une démocratie de haut niveau technologique. Pourquoi ?
Parce que dans une dictature africaine, dès que vous tournez à l'angle de la rue, le policier ne vous voit plus et vous pouvez faire ce que vous voulez.

Mais, dans la démocratie de haut niveau technologique, vous êtes toujours dans le champ d'une caméra, vous venez de vous faire repérer par un distributeur de billets de banque, par un horodateur de métro, ou par un péage d'autoroute, ou encore par une localisation par téléphone portable... qui peut se déclencher à distance à votre insu et transmettre les paroles prononcées alentour.

Aujourd'hui, les Américains sont plus intimement surveillés que les citoyens russes ou chinois ou iraniens. La méthode est plus « soft », mais plus efficace aux USA. Il faut le savoir. ET cela coûte beaucoup de personnel et d'argent. Beaucoup.

Le total des sommes d'argent correspondant aux dépenses des paquets A, B et C ci-dessus devait être retiré de la consommation de tous les ménages américains et réorienté vers le relativement petit nombre de personnes relavant de la sécurité et vers l'achat de matériel de guerre et de surveillance correspondant qui ne servait pas à améliorer le niveau de vie de la société US.

D'un point de vue économique, pour garder l'équilibre et la bonne santé financière du pays, pour opérer ces dépenses, le gouvernement des USA devait abaisser le niveau de vie des citoyens US d'une somme égale. Comme ont dit : « rien ne se crée... », si l'on dépense en effort de guerre, il faut économiser en consommation des ménages.
En plus, ces guerres irakiennes n'étaient pas très populaires. Il fallait donc en même temps maintenir voire faire progresser le niveau de vie des petites gens pour qu'elles ne s'opposent pas carrément à ces conflits longs (cela dure plus que la Première Guerre Mondiale et plus que la Seconde Guerre Mondiale ! Les familles commencent à en avoir assez de recevoir des cercueil, des blessés et des vétérans mentalement dérangés).

Une alternative industrielle était d'augmenter la productivité du tissu industriel. Mais l'économie US est déjà très technologique et il n'y a pas de marge sensible d'amélioration de la productivité ; les charges sociales sont faibles parce que les pauvres doivent déjà se débrouiller tout seuls. D'ailleurs, les capitalistes américains, pour aller dans le sens de la croissance tendancielle du taux de profit, ont été amenés à délocaliser une partie importante de la production américaine vers la Chine aux faible taux de rémunération de la main d'œuvre. Tout cela pour dire que les USA ne disposent pas de marge d'augmentation de la productivité pour satisfaire lune amélioration de la consommation de biens de la société américaine. Au contraire ce choix essentiellement capitaliste par ses motivations va alourdir la dette des USA envers la Chine principalement (1 500 milliards de réserves en dollars détenues en Chine !).

Alors en réponse, le gouvernement des USA a décidé de s'endetter. S'endetter à la limite du supportable. Parce qu'il y a une limite, celle au de-là de laquelle, les créanciers étrangers ne croient plus en l'économie américaine et demandent à être remboursés.
S'il ne pouvait plus s'endetter, le gouvernement US a décidé de demander la participation d'alliés (ses chiens de guerre) aux dépense directes : le Royaume-Uni, l'Australie, la Pologne, etc. Mais cela ne suffisait pas. Mais alors pas du tout.
Donc le gouvernement US a décidé de faire participer tous ses partenaires commerciaux... sans leur demander leur avis et même malgré leur volonté. Comment ? En dévalorisant le dollar.

D'une part, cela réduisait en valeur réelle internationale l'immense dette des USA. D'autre part, cela amenait des pays comme la France qui ont refusé officiellement la seconde guerre d'Irak de subir un abaissement de leurs exportations vers les USA et une augmentation de leurs importations de produits US = déséquilibre de la balance commerciale, transfert de chômage vers l'Europe, etc.

Mais cela aussi ne suffisait pas bien que la dévaluation ait atteint des sommets : le dollar est tombé de 1euro = 1 dollar à 1euro = 1,5 dollar ; les Chinois aussi ont été obligés de dévaluer.

C'est dire à quelles extrémités financières la politique agressive des USA a amené le pays. Et en même temps, les parents de soldats morts en Irak, les intellectuels israéliens ont commencé à trouver une audience auprès de la masse des Américains à un moment où le gouvernement US n'avait plus de liquidités à distribuer correspondant à un produit intérieur réel.

C'est ainsi que le mot fut donné aux relais du pouvoir au sein de la sphère financière pour lâcher des crédits à la population afin qu'elle ressente un mieux alors que l'État US était en fait déjà ruiné : « distribuez le bonheur d'être propriétaire, qu'ils aient l'impression d'une amélioration de leur condition de vie ».

Mais là, on avait atteint les limites du système, l'illusion ne pouvait plus être maintenue ; le monde a compris et le dollar a plongé au de-là de ce qu'avaient prévu les initiateurs de la baisse. Le dollar s'acheminait vers sa vraie valeur.

Actuellement, j'estime personnellement la valeur réelle du dollar à 30 centimes d'euro. Sa valeur bancaire est le résultat de pressions diplomatiques et d'une énorme menaces économique :
« nous sommes le plus grand groupe de consommateurs du monde ; si vous cesser de nous vendre sans garantie, vous serez obligés de faire arrêter en partie votre appareil de production et vous serez dans la merde. Alors, pour que le système économique continue de fonctionner, continuez à nous vendre à crédit et continuez d'accepter le dollar à sa valeur diplomatique ».

Donc, le dollar a baissé très fort, au de-là des limites prévues par le gouvernement US, mais au-dessus de sa valeur réelle ; les créanciers internationaux ont remonté le taux d'intérêts pour retrouver au moins une partie de l'argent prêté aux banques US. La montée du taux d'intérêt a été rapide parce qu'il s'agissait d'une correction. Elle fut brutale parce que le système risquait de s'effondrer vu l'absence de sens de responsabilité de la direction US.

Les acheteurs de maison à taux variables eurent un réveil désagréable : ils perdaient la première mise d'achat de leur maison, les premiers paiements et en plus ils étaient débiteurs des banques et engagés sur leurs biens mobiliers. Le drame.
Le drame des acheteurs immobiliers. Le drame des banques qui ont prêté de l'argent et qui ne peuvent plus récupérer leur mise. Le drame des banques qui ont prêté aux banques qui ont prêtés au banques.
Échec économique du capitalisme américain qui a désindustrialisé les USA - son nid natal - parce qu'il a recherché désespérément à augmenter ses marges. Karl Max a dit il y a longtemps déjà que « les capitalistes creusent eux-mêmes leur tombe ». Il ne s'est pas trompé.
Échec conceptuel du capitalisme qui a du revenir à la nationalisation des établissements bancaires, désavouant la libre entreprise. Mais, il y était obligé pour surmonter la crise.

Échec de l'impérialisme militariste qui a ruiné son pays par ses menées agressives contre la Russie, pour remembrer le Moyen-Orient, à la recherche d'une domination mondiale sans obtenir un résultat probant :
La Russie est plus puissante que jamais que ce soit sur les plans de l'armement stratégique ou du positionnement géographique (Caucase). L'Iran continue de développer son énergie nucléaire civile et personne ne peut l'en empêcher.
Les USA se sont résolus à interdire à Israël de bombarder les sites de production du combustible nucléaire par crainte d'une réponse trop coûteuse pour eux. Les forces populaires du Liban ont causé un cuisant échec militaire à Israël. La Corée du Nord reprend la production d'armement nucléaire.
Le gouvernement pourtant fantoche d'Irak réclame une date définitive de départ des troupes US.
La marionnette équivalente en Afghanistan proteste contre les frappes de l'aviation US contre les civils et la guerre US est pratiquement perdue dans ce pays. Cuba est rejointe par le Venezuela, la Bolivie, l'Équateur et de loin par le Brésil et le Chili. La Somalie reste incontrôlable et anti-américaine.
Ben Laden n'a pas été pris et certains services spéciaux disent que EL Quaida s'est même renforcée. Il plus clair que jamais que les USA ne peuvent pas vaincre partout et en même temps contre des mouvements populaires l'ouvrage de référence de l'armée des USA (« counterinsurgency » réf F 3-24 MCWP 3-33.5 décembre 2006, diffusé par le Headquaters department of the Army et rédigé avec le concours du général Petraeus) n'y changera rien.

Les responsables militaires US ont officiellement déclaré que les conflits actuels au Moyen-Orient sont trop lourds pour leur appareil de guerre ; ils limitent les capacités d'initiative de l'armée US dans son ensemble à travers le monde, l'empêchant de garantir la suprématie des États-Unis face à des enjeux potentiels plus graves : contre-balancer la Russie nouvelle, la Chine montante, l'Inde, freiner l'émergence politique et militaire de l'Europe...

Selon des enquêtes répétées, l'opinion européenne a une mauvaise image des USA.

Le problème est que les gouvernements européens, russes, chinois croient encore que la consommation des ménages US est un moteur de leur propre outil de production et qu'ils continuent à faire crédit à ce pays ; ils continuent d'accepter en paiement un dollar surévalué.

Le prochain gouvernement gouvernement US fera tout pour redresses la situation. Mais le temps est compté. De toutes part, les amis des USA comme leurs adversaires commencent à baser leurs réserves de de devises sur des paniers de devises autres que le dollar. On parle désormais d'une gestion collective du système financer mondial. Les USA ne pourront pas refuser...
Le monde multipolaire est en marche. Courage camarades, lumière à l'horizon !

Abdellah Ouahhabi / Alterinfo
Mardi 30 Septembre 2008
30.9.08 00:41

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dimanche, septembre 28, 2008

Analyse de la Situation Palestinienne sous Occupation dans les Secteurs Palestiniens de 1967

Notre situation palestinienne actuelle peut être caractérisée franchement, comme l'avait décrite un observateur il y a plus de 20 ans, d'"atmosphère nationale fragmentée", où le pourcentage de pauvres est en augmentation constante et difficile à suivre, où nos pauvres rejoignent rapidement le groupe mondial insignifiant des "surplus de l'humanité", où la société palestinienne sous occupation glisse de façon très alarmante vers le règne des "forces de sécurité". Cela produit une tendance clairement visible vers l'émergence d'un "Etat policier", dépendant pour sa mise en place et sa continuité des financements extérieurs.

1. Notre situation palestinienne actuelle peut être caractérisée franchement, comme l'avait décrite un observateur il y a plus de 20 ans, d'"atmosphère nationale fragmentée", où plus de 80% se perçoivent comme souffrant de dépression et d'inquiétude, où le pourcentage des pauvres est en augmentation constante et difficile à suivre, où nos pauvres rejoignent rapidement le groupe mondial insignifiant des "surplus de l'humanité", où la corruption est perçue comme un signe de succès et comparée de façon positive à la société israélienne, où la société palestinienne sous occupation glisse de façon très alarmante vers le règne des "forces de sécurité" , et où il y a un prolongement évident, prédéterminé, et approuvé au niveau politique de la compétence des tribunaux militaires sur les civils, et un total mépris pour la magistrature. Cela produit une tendance clairement visible vers l'émergence d'un "Etat policier", dépendant pour sa mise en place et sa continuité des financements extérieurs.
2. La société palestinienne sous occupation est presque entièrement dépendante pour sa survie de l'aide extérieure et non de ses propres ressources et énergies productives : près d'un million de personnes vivent des salaires mensuels de l'Autorité Palestinienne, leur distribution à temps est conditionnée par la réception des dons de l'extérieur ; pas moins de 40 à 50.000 personnes vivent directement de leurs salaires dans des ONG financées depuis l'étranger, et plusieurs autres milliers vivent de projets des ONG, etc. Ainsi, les moyens de subsistance de la plupart des Palestiniens qui ont des revenus "stables" sont hypothéqués par des décisions politiques extérieures et indépendantes de leur volonté.
3. En dépit des déclarations publiques proférant le contraire, rien n'avance réellement. Toutes les initiatives politiques officielles sont mortes en cours de route, ou, par euphémisme, "ont trébuché". Le citoyen moyen est bombardé quotidiennement de déclarations contradictoires qui conduisent à un état ambigu de confusion et de frustration.Plus précisément :
• Les négociations avec Israël : tout indique qu'elles tournent autour de leur axe, sans aucun signe clair de résultat. Les déclarations publiques, qu'elles soient palestiniennes ou israéliennes, semblent pointer dans la même direction, c'est-à-dire, l'obtention du minimum des droits des Palestiniens n'a pas été approuvée, et le côté israélien n'est pas prêt à le faire.
• La tenue du très en retard 6ème Congrès national du Fatah (le dernier Congrès a eu lieu il y a 21 ans) : en dépit de l'actuel mouvement visible dans cette direction au cours des dernières années, la réalité est que sa tenue est empêchée par des approches et des luttes intestines à l'intérieur du Fatah qui sont liées au futur rôle et à l'identité du Fateh, et à la relation problématique et concurrente entre l'Autorité Palestinienne et l'OLP.
• La tenue du très discuté "dialogue national" entre le Fatah et le Hamas : cela ne va nulle part, non seulement en raison des approches opposées sur le type de "solutions" à la question palestinienne que préconise chaque partie, mais aussi en raison des camps opposés au sein de chaque groupe, et de leur alignement sur des parties extérieures concernées, par exemple, les États-Unis, Israël, les pays arabes, d'autres forces régionales, etc.
4. En conséquence, certaines lignes, ou alignements, d'affrontements potentiels, qui étaient toujours présentes, sont désormais cristallisées et exprimées, et font rapidement surface. Certaines de ces lignes de confrontations possibles qui sont susceptibles de faire surface plus clairement au cours de l'année à venir sont les suivantes :
• Une confrontation plus ouverte entre l'Autorité Palestinienne et l'OLP : depuis la décision adoptée par le Comité central de l'OLP, lors de sa réunion les 12-13 Octobre 1993 pour établir une Autorité Nationale Palestinienne subordonnée à l'OLP, les germes du conflit étaient présents. La relation actuelle s'est inversée. En effet, depuis Oslo, l'OLP a été de plus en plus marginalisée, ainsi que ses organes anachroniques et inefficaces. L'Autorité Palestinienne tente d'annexer l'OLP (comme l'a décrit un analyste).
• Une confrontation plus ouverte entre le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza et le gouvernement à Ramallah approuvé par le Fatah : l'accent sera mis plus particulièrement sur l'autorité et la légitimité du CPL et de la présidence, en particulier sur le mandant du président et le rôle du CPL et l'appel probable à de nouvelles élections.
• Une confrontation plus ouverte au sein de Fateh, en particulier entre la "jeune garde" et l'"ancien régime" dans le contexte du blocage de la convocation du 6ème Congrès National.
• Des alignements beaucoup plus clairs et potentiellement d'opposition entre d'une part, les capitalistes palestiniens en lice pour combler le vide politique soutenus par "leurs technocrates et intellectuels", et d'autre part, les groupes politiques factionnels traditionnels (par exemple, la récente attaque du Fatah contre Fayyad, etc.).
• Possibilité d'autres combinaisons.
5. Dans l'intervalle, le citoyen palestinien moyen, qui supporte chaque jour le poids de l'occupation militaire et économique, et les conséquences de la politique actuelle de collaboration avec l'occupation de l'Autorité Palestinienne, n'a pas de voix ou de soutien. Avec leurs propres moyens et initiatives locales, ils essaient de résister, par une pratique quotidienne et par des moyens non violents, au vol de leurs terres et de l'eau, à leur incarcération dans des "entrepôts" (pour utiliser le terme de Jeff Halper), dans des enclaves créées par le mur de séparation (appelé avec bienveillance «barrière», et dans les communautés et quartiers arabes de Jérusalem, et à la séparation généralement réussie de leur famille, des souvenirs historiques, des lieux de travail et des centres de services traditionnels, etc.
Ce sont ces gens qui, pour la plupart, n'ont pas confiance dans la «direction» politique, et quelle que soit la confiance qu'ils aient pu avoir à un moment donné, elle s'est rapidement érodée.
Cela s'est produit au moment où ils ont vu l'appareil politique et militaire de l'Autorité Palestinienne à Ramallah lancer une campagne agressive contre les associations caritatives qui fournissaient une aide sociale essentielle aux gens dans le besoin et fermer au moins 45 d'entre elles au cours des derniers mois, en réponse à la pression israélo-américaine (et le nombre est en augmentation).
Ce sont ces gens qui ont besoin d'une aide d'urgence en provenance des agences humanitaires pour survivre d'un jour sur l'autre.
6. Par conséquent, il existe d'effrayants signes visibles que le tissu social palestinien sous l'occupation se désintègre, et n'est pas protégé, si l'on en juge par la détérioration des valeurs culturelles, la montée de la criminalité, la disparition presque totale de la bienveillance traditionnelle, culturelle et sociale de ceux qui ont les moyens envers ceux qui ne les ont pas, la régression de la qualité de l'éducation et de la recherche, la primauté des intérêts individuels sur les intérêts nationaux collectifs, les signes de modes de consommation ostentatoire en remplacement des modes de production, etc.
7. Emergent de cette situation actuelle ce que l'on pourrait appeler, comme certains l'observent, des initiatives de la société civile, à la fois individuelles et collectives, qui mettent l'accent sur la nécessité d'une réflexion "stratégique" à plus long terme pour explorer des approches de "sauvetage" de la situation. On peut noter les suivantes :
La récente tentative ces derniers mois d'un vague groupe, appelé "Groupe de Stratégie de Palestine", pour "reprendre l'initiative" concernant l'avenir de l'actuel processus de négociations politiques et des solutions futures ;
• La récente tentative d'un groupe ad hoc de Jérusalémites gravement inquiets pour repenser «de façon stratégique» le statut et l'avenir des Arabes palestiniens de Jérusalem, en remplissant le vide du rôle officiel non-efficace et ambivalent de l'Autorité Palestinienne ;
• Les tentatives au cours des cinq dernières années par des militants politiques et sociaux palestiniens en Israël pour repenser "de façon stratégique" le statut et l'avenir de la minorité palestinienne en Israël, telles qu'elles sont exprimées dans des documents récemment publiés ;
• Les récents appels lancés par des organisations et des individus actifs de la société civile, à travers des conférences et des réseaux électroniques de la société civile, pour réorienter et axer les énergies populaires sur la distribution inégale, injuste et tordue des ressources financières, en mettant en évidence le sort de la population pauvre en Palestine.
• Ce qui est clair, c'est que les «tabous» politiques, économiques et sociaux traditionnellement acceptés (par exemple, la fonction et la continuité de l'Autorité Palestinienne, le maintien de l'occupation israélienne, le statut de Jérusalem, la totale dépendance à l'égard de l'aide politique extérieure pour la survie, la dette future, l'augmentation rapide du fossé entre la nouvelle élite politico-économique et les pauvres, etc) sont brisés et remis en cause par ces «initiatives».
8. Quels scénarios possibles pourraient générer cette situation ? Je m'attends aux suivants :
Des efforts investis par des intérêts politiques pour maintenir le statu quo ; ceci implique peut-être que :
- le Président Abbas pourrait décréter la dissolution du CLP contrôlé par le Hamas avant l'expiration de son mandat le 9 Janvier 2009 pour faire en sorte qu'il ne gêne pas la prolongation de son mandat ;
- Le "Comité Exécutif" de l'OLP pourrait prolonger son mandat de quelques mois supplémentaires (peut-être 6 mois) ;
- Il pourrait appeler à de nouvelles élections présidentielles et législatives, qui pourraient n'avoir lieu qu'en Cisjordanie (et à Jérusalem), et qui garantiraient au Fatah le contrôle du nouveau (mini) CLP du Fatah en Cisjordanie ;
- Le Hamas pourrait déclarer l'ensemble du processus illégitime et en violation de la Loi Fondamentale Palestinienne, et il pourrait ne pas reconnaitre la légitimité ni du président ni du "nouveau" CPL ;
- Il pourrait continuer à installer son emprise et son autorité dans la bande de Gaza, en élisant son propre président de "Gaza" et peut-être remanier le gouvernement ; - Cela officialiserait, en effet, la division et la séparation entre la Cisjordanie et Gaza ;
- Suite à l'action israélienne de déclarer Gaza "territoire ennemi", le président basé à Ramallah pourrait déclarer Gaza "région rebelle", ou "gouvernement voyou", qui laisserait la porte ouverte à plus de sanctions et de répression, et une possible "ré-occupation" par l'armée israélienne, conjointement avec les forces de sécurité fidèles à Abbas ;
- Un tel scénario serait acceptable pour Israël et les États-Unis et, peut-être, pour l'Union Européenne. - L'implication est, bien entendu, l'effondrement total de l'unité de l'ANP (Autorité Nationale Palestinienne), comme prévu dans les Accords d'Oslo, et son remplacement par deux mini-autorités : l'APR (Autorité Palestinienne de Ramallah) et l'APG (Autorité Palestinienne de Gaza).• Le Président répond aux préoccupations de la population pour la sauvegarde de l'unité nationale et écoute les mises en garde de certains États arabes en :
- Annonçant sa démission après l'Eid, et permet, en fait, au président du CPL emprisonné (Dr. Aziz Dweik, ndt) d'assumer son rôle en 2009, et de préparer de nouvelles élections présidentielles et législatives qui se tiendront en Janvier 2010, dans toutes les régions ;
- Dans le même temps, un nouveau gouvernement intérimaire de "professionnels" pourrait être formé et approuvé par le CPL contrôlé par le Hamas ;
- Cette approche sera soutenue par la population et par certains Etats arabes, alors que les États-Unis et Israël ainsi que certains dirigeants bien placés et corrompus du Fatah d'Oslo qui bénéficient illégitimement de la poursuite du statu quo s'y opposeront.
9. Quel que soit le scénario qui se matérialisera, une chose est claire : la pauvreté augmentera, plus de gens n'auront pas ou très peu de nourriture ; les revenus stables pourraient devenir rares ; les capitalistes palestiniens changeants et peu fiables partiront (avec leur capital) à la recherche d'autres environnements pour faire des bénéfices sûrs, etc. Cependant, le besoin immédiat et à court terme d'aide humanitaire et d'interventions de secours sera certainement surmonté.
10. Dans une telle situation, juxtaposer l'aide humanitaire à l'aide au "développement" est une équation artificielle. À moins que les organisations humanitaires s'engagent à modifier une situation militaire et politique généralisée afin de générer les conditions nécessaires pour le "développement durable", leur principale tâche et responsabilité, il me semble, est d'assurer la fourniture de l'aide humanitaire et de secours ( au sens large) au nombre en augmentation des communautés palestiniennes appauvries, marginalisées et incarcérées, qu'ils soient des réfugiés "officiels" ou non.
11.Dans ce processus, il est également clair que la responsabilité des organisations humanitaires est de faire en sorte que la fourniture de l'aide humanitaire ne soit pas elle-même un processus de corruption, et qu'elle ne corrompe pas ceux qui en bénéficient.

Source : http://www.kanaanonline.org/

Traduction : MG pour ISM Khalil Nakhleh est écrivain et chercheur indépendant. Il peut être joint à l'adresse suivante : abusama@palnet.com.
28.9.08 19:44
http://basta.20six.fr/basta/art/109486659/
Analyse_de_la_Situation_Palestinienne_
sous_Occupation_dans_les_Secteurs_Palestiniens_de_1967

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