vendredi, février 20, 2009

Soutenir la levée de l'isolement du village elborje tanger . Maroc

Nous sommes les représentants de la population u village elborje Fahs anjra Tanger .
A qui concernent mai Nous vivons dans l'isolement pendant plus de trois mois après l'effondrement de la route par les pluies torrentielles et la raison principale est le travail illégal des actes effectués par la carrière située sur une colline sur la tête de la population, et après la façon dont la population peur de l'enterré vivant.
Dites intéressées, nous avons été incapables de mettre fin à la carrière, en dépit des plaintes au commandant de la région et le premier responsable de fahs anjra .
Et nous avons eu une visite hier matin 18/02/2009 accompagné par un représentant deAsso sidi Ali, le combattant Zggaf pour visiter les responsables et le problème est, en l'absence de toute réponse à notre demande de sortir de l'isolement et de cesser de saboter notre village. Mais malheureusement, nous avons été impossible de rencontrer un fonctionnaire, y compris le secrétaire général.
Merci à notre volonté que nous avons pu obtenir les informations suivantes:
Le premier lancement causes de la destruction de la principale route de notre village, que son contrat a pris fin et le dernier paradis sur son travail et a refusé de renouveler son contrat a été évident pour les dommages. Il a été la libération de l'objet rapport, et envoyé aux autorités de Rabat.
Conclusion que la gestion administrative des titres suspendus de travail depuis précieuses pour un certain temps et, en fait, encore, à la mesure de saboter notre village avant-hier, et a dit publiquement qu'il voulait enterrer (les Juifs) du village elborje !
La seconde rampe de lancement au-dessus de nos têtes et les sabotages de notre environnement et menacent nos maisons après l'effondrement de l'évidence des fissures sur quatre maisons. Selon les documents officiels, il a la licence sur vilage Taffogalt . Mais, il se trouve l au-dessus du sol le travail collectif du village elborje !
Et en face de notre incapacité et notre vulnérabilité à ceux qui appellent les autorités locales concernées afin de soutenir la levée de l'isolement et de déchets actions subversives contre notre village.
20.2.09
http://www.facebook.com/people/Said-Ziani/1457593783#/note.php?note_id=51061684589
Rapport sur le village de Burj al-Mellousa Tanger Maroc - Basta - @ 20six.fr

http://basta.20six.fr/basta/art/163746099/

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jeudi, février 19, 2009

Comité belge pour la libération des étudiants détenus à Marrakech

A plusieurs reprises, le Comité belge, pour la libération des étudiants détenus à Marrakech, a interpellé le pouvoir marocain et ses élites pour leur signifier que les arrestations est la maltraitance gratuite, voire même sadique, ne répondent ni à la raison, ni à aucune nécessité qui viendrait briser la vie et l'espoir de la jeune Zahra Boudkour et son groupe.

La société civile au Maroc et la conscience critique et constructive provenant de l'étranger de nombreux militants au sein des MRE, ont mis en garde contre les violations des libertés, et contre les dérives répressives qui mettent en danger la paix civile, et empêchent notre pays d'accéder à un véritable Etat de Droit.Ces jeunes étudiants détenus à Boulamharaz venaient à peine de sortir d'une longue grève de la faim qui leur a ruiné la santé. Ils l'ont interrompue après avoir eu des assurances concernant l'amélioration de leur condition, mais toujours avec l'exigence d'une liberté sans condition. Il est déchirant qu'aucune intelligence de la part du pouvoir ne se soit dégagée pour mettre un terme à l'harcèlement organisé sans répits contre ces jeunes étudiants. Cet acharnement makhzanien d'un autre temps nuit cruellement et d'une manière générale, aux aspirations à la démocratie. Ce Maroc , que nous chérissons, est-il voué éternellement à la caverne atavique des violations et des coercitions répétitives ?Le Comité belge, pour la libération des étudiants détenus à Marrakech, qui a pour credo le respect, et rien que le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, répète avec insistance que « Le groupe de Zahra » n'a commis ni violence ni crime. Ce sont des détenus d'opinion.Et à ce titre, le Comité rappelle, une fois encore, au moins deux de ces articles violés sans scrupule par l'Etat marocain :L'article 5 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »L'article 9 : « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé ».Tant que l'Etat marocain feint d'ignorer ces valeurs et se refuse à percer pour atteindre l'Etat de Droit, il restera à la traine d'une recherche résolue pour une gouvernance moderne et humaine.

Liberté, liberté, liberté pour les jeunes étudiants, détenus d'opinion à Marrakech.
Le 18/02/09
http://marx405.skyrock.com/
19.2.09 16:23
http://basta.20six.fr/basta/art/163698219/

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mercredi, février 18, 2009

Crimes de guerre à Gaza et juridiction universelle en Espagne... et en Israël

Depuis sa création l'état israélien a commis une liste sans nombre de crimes de guerre dans les Territoires Palestiniens sous Occupation comme à l'extérieur de la Palestine
La sentence du tribunal du District de Jérusalem est une référence internationale au moment de déclarer la juridiction universelle pour la répression des crimes contre l'humanité, basée sur le droit de chaque Etat d'exercer son droit hors de son territoire afin d'éviter que ces crimes ne demeurent impunis.
Margalida Capellà / 18 février 2009 / Info-palestine Palestina Libre
Beaucoup furent surpris par le fait que l'Audience nationale espagnole ait accepté de prendre en charge le cas d'une plainte criminelle contre sept Israéliens pour crime de guerre sur la Bande de Gaza pendant l'opération « d'assassinat sélectif » qui causa la mort de quatorze civils, en plus de celle du présumé terroriste. Cependant, ce qui serait plus normal serait que ce soit un tribunal israélien qui juge ces Israéliens et non pas un tribunal espagnol, faute d'un tribunal palestinien doté d'une juridiction pénale concernant ces faits, mais cette inactivité de la justice israélienne ne semble pas franchement déranger l'opinion publique.
C'est comme si le juge espagnol avait accepté de traiter la plainte par caprice ou bien même pour des raisons politiques, selon ce qu'on pourrait déduire des déclarations des autorités politiques et militaires d'Israël ; mais la réalité est toute autre.
Il est fondamental de comprendre les causes de la plainte ainsi que le sens de la juridiction universelle afin de contrecarrer une bataille médiatique qui pourrait arriver à influencer le climat politique et diplomatique jusqu'à mener à l'élimination du mécanisme de la juridiction universelle de l'ordre juridique espagnol, comme cela s'est déjà produit dans d'autres pays tels que la Belgique ou l'Allemagne.
Pour ce, voici les trois clés du processus : la responsabilité pénale internationale des individus pour crimes de guerre, l'obligation des Etats d'établir des enquêtes et de poursuivre les violations du droit international humanitaire et finalement, la nécessité de rester dans le cadre de la juridiction universelle lorsque les mécanismes pénaux nationaux et internationaux échouent face à cela.
L'objet de la plainte est de déterminer la responsabilité pénale pour des faits constitutifs de crimes de guerre, et non pas celle de l'Etat.
La plainte ne vise pas l'Etat d'Israël ni ne juge son droit d'exister, pas plus que son droit à la légitime défense. On ne sollicite même pas une responsabilité subsidiaire du Gouvernement israélien, puisque l'Etat ne fait pas partie du procédé bien qu'il en donne souvent l'impression. Ce qu'il prétend c'est déterminer une responsabilité pénale pour une attaque militaire avec comme conséquence 15 homicides de personnes civiles en juillet 2002 (et non pour les attaques des derniers mois de décembre et janvier) et pour cela la plainte s'adresse à quelques individus qui ont enfreint le droit international humanitaire avec présomption.
Dans tout conflit armé, les membres des forces armées doivent agir en conformité avec quelques règles établies au niveau international de même que dans les codes militaires nationaux, et le droit israélien ne fait pas exception. Les soldats et leurs commandants supérieurs ont une série d'obligations et parmi elles les plus basiques consistent à protéger la population civile et respecter le principe de proportionnalité. Ils ont également des droits, évidemment, et celui de refuser d'exécuter les ordres contraires au droit de l'homme est un des plus importants. C'est ce droit que font valoir les « refuseniks » israéliens : les soldats et réservistes qui refusent de participer aux opérations militaires dans les territoires occupés ou d'exécuter des actions illégales qu'ils dénoncent, de plus, comme des crimes de guerre commis par l'armée israélienne.
Les faits relatés dans la plainte présentent des indices clairs de criminalité : avec le but de commettre l'assassinat du membre présumé du Hamas, les forces armées israéliennes, en connaissance des conséquences qu'une telle action pourrait entraîner, décida de lancer un engin explosif de grande puissance dans une zone densément peuplée, produisant en plus de la mort de cet individu, celle de quatorze autres personnes, et causant des blessures plus ou moins graves chez cent cinquante citoyens palestiniens, dont des enfants et nourrissons.
L'opération s'attribue à toute la chaîne de commandement, arrivant jusqu'au Ministre de la Défense d'Israël au moment où les faits dénoncés furent commis.
L'Audience Nationale espagnole intervient car les tribunaux israéliens n'ont ni enquêté ni poursuivi ces faits.
Les violations du droit international humanitaire doivent être poursuivies et enquêtées par les Etats, spécialement par les Etats faisant parties des accords de Genève de 1949 quelle que soit leur nationalité. Depuis 1950, Israël fait partie des Accords IV, applicables à la protection de la population civile, mais n'enquête ni ne poursuit les faits dénoncés devant les tribunaux militaires et pénaux israéliens, dans certains cas par ces mêmes « refuseniks ».
Ces derniers ont eu recours à la justice britannique et néo-zélandaise, et sont déjà parvenus à faire accepter certains cas, avec les mandats d'arrêt internationaux conséquents causant plus d'une gêne chez les accusés et chez le gouvernement israélien.
Lorsque les Tribunaux d'Etat échouent avec leur juridiction sur les infractions du droit humanitaire, les Tribunaux des autres Etats (juridiction universelle) peuvent agir, puisque tous les Etats sont obligés de respecter et de faire respecter les Accords : pour ce, la juridiction universelle peut être un mécanisme approprié, bien que pour éviter les conflits diplomatiques, le plus approprié serait que la Cour Pénale Internationale ait compétence sur ces faits.
Cependant, Israël ne fait pas partie du Statut de la Cour Pénale Internationale et les crimes de guerre (infractions graves du droit humanitaire) perpétrés dans son territoire ou par ses nationaux sont demeurés jusqu'alors dans l'impunité absolue. Dans ce contexte, l'armée de la juridiction universelle est actuellement le dernier recours qui reste pour ceux qui ne se résignent pas à l'usage de la force discriminée et disproportionnée contre la population civile comme méthode de guerre, ni bien sûr, comme stratégie pour parvenir à la paix.
En Espagne, l'article 23.4 de la Loi Organique du Pouvoir Judiciaire donne la faculté aux tribunaux espagnols de connaître les crimes déterminés commis en dehors du territoire espagnol et la jurisprudence du Tribunal Constitutionnel a affirmé qu'aucun lien de nationalité espagnole des victimes n'était nécessaire. La seule limite à l'exercice de cette juridiction universelle est celle de la chose jugée et, après acceptation de la plainte, les autorités israéliennes doivent prouver que les faits de la plainte font l'objet d'une enquête afin de suspendre l'instruction du cas, sept ans après l'attaque.
Israël et la juridiction universelle
En 1961, le citoyen allemand Adolf Eichmann fut condamné à mort et après avoir été pendu en Israël pour crimes contre l'humanité commis en Allemagne, après avoir été séquestré par les services secrets israéliens en Argentine, où il se réfugia depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce jugement se basa sur la Loi pour le châtiment des Nazis et les collaborateurs, adoptée en 1950 pour la persécution et la sanction des crimes contre le peuple juif, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, qui est toujours en vigueur et qui a servi pour l'extradition des criminels nazis présumés vers Israël afin qu'ils soient jugés.
La sentence du Tribunal du District de Jérusalem est une référence internationale à l'heure d'affirmer la juridiction universelle pour la répression des crimes contre l'humanité, basée sur le droit de chaque Etat d'exercer en dehors de son territoire sa juridiction afin d'éviter que ces crimes demeurent impunis. Israël avait tellement envie de juger des crimes d'horreur contre l'Humanité qu'elle fut précurseur d'une juridiction qu'elle renie à présent.
Aussi vaut-il la peine de retenir quelques phrases de cette sentence, maintenant qu'Israël remet tellement en question l'acceptation d'une plainte par l'Audience Nationale espagnole contre des citoyens israéliens pour crimes de guerre et contre l'humanité.
« Les horribles crimes définis dans cette Loi (souligne le tribunal) sont des crimes pas seulement selon le Droit israélien. Ces crimes qui offensent l'ensemble de l'humanité et émeuvent la conscience des nations sont de graves attentats contre le Droit international. Faute d'un tribunal international, le Droit international a besoin des autorités judiciaires et législatives de chaque pays afin de rendre ses normes pénales effectives et d'amener les criminels au jugement. La juridiction reconnue pour ces crimes de droit international est universelle ».
En rappelant ces faits, on ne prétend pas comparer les crimes d'Eichmann à ceux que l'on reproche aujourd'hui à ses citoyens israéliens, parce qu'ils sont incomparables : il n'y a pas des crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre plus graves que d'autres, tous sont des attaques contre la population civile, qui doit être protégée aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre, spécialement la population des territoires occupés. La déportation de milliers de personnes est autant un crime contre l'humanité qu'un homicide volontaire contre une douzaine. La peine pourrait varier, mais pas la qualification et, dans tous les cas c'est à un juge de déterminer l'une comme l'autre.
Finalement, il convient de répondre à quelques questions que posent ces jours-ci les dirigeants israéliens et qui, étonnamment, semblent provoquer chez certains un doute au moment de féliciter l'Audience Nationale pour avoir accepter la plainte par accomplissement des obligations contractées par l'Espagne pour lutter contre l'impunité pour infractions graves du droit humanitaire : les terroristes du Hamas s'entourent d'otages et de boucliers humains, que feriez-vous si vous vouliez les tuer ? Bien sûr, nous ne tuerions ni les otages ni les boucliers humains et nous tenterions de réduire au maximum ceux qui les retiennent par la force ou même par consentement.
Comment se peut-il qu'on prétende juger des militaires qui veillent à la sécurité des Israéliens et non pas les terroristes qui nous attaquent ? Israël ne juge pas les terroristes, qui ne le sont jamais « par présomption » : elle les tue simplement avant par des « attaques létales sélectives » qui sont une atteinte non seulement au droit humanitaire mais aussi au principe plus basique du droit : celui de la présomption d'innocence, un droit humain qui appartient également à ceux que l'on soupçonne d'actes de terrorisme.
Dans un présumé Etat de droit, comme l'Etat israélien, où même les enfants palestiniens ne sont pas considérés comme des victimes innocentes, le processus normal d'arrêter et de juger un présumé terroriste n'existe pas : premièrement on le tue, ensuite les commandants militaires se demandent s'ils ont bien évalué la puissance de la bombe ou si l'information qu'ils avaient sur le domicile à détruire était exacte. Il n'y a pas de règlement de compte, il n'y a pas de justice. C'est pourquoi la juridiction universelle existe.
La transcription de la sentence du Tribunal Suprême d'Israël est disponible dans The Nizkor Project.
* Margalida Capellà est Professeur de droit international public à l'Université des Iles Baléares.

9 février 2009 - Palestine Libre - Vous pouvez consulter cet article ici : http://www.palestinalibre.org/artic...Première publication à : http://www.nodo50.org/csca/agenda09...Traduction de l'espagnol : Assia B.
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LE RETOUR DE LA PROPAGANDE NAZIE
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mardi, février 17, 2009

Le cimetière des empires

Alors que la situation se détériore rapidement sur le terrain, l’aventure sud-asiatique de l’impérialisme américain déraille.
Le nouveau bourbier asiatique des États-Unis
Mondialisation.ca, Le 17 février 2009 / par Tom Burghardt
Antifascist-Calling.blogspot
http://basta.20six.fr/basta/art/163612491/
Le New York Times révélait le 4 février que l’acheminement du ravitaillement « destiné aux forces de l’OTAN en Afghanistan a été suspendu mardi après que des militants talibans ont fait exploser un pont dans la passe de Khyber, une zone tribale anarchique du nord-ouest, à cheval sur la frontière pakistano-afghane. »Le pont en fer d’une longueur de 30 verges est situé au Pakistan, à environ 24 kilomètres au nord-ouest de Peshawar, capitale de la Province frontière du Nord-Ouest (NWFP), une métropole florissante de plusieurs millions d’habitants. Environ 80 % du ravitaillement de l’OTAN en Afghanistan transitait par cette importante route.
Selon le Los Angeles Times, les attaques de mardi se sont poursuivies mercredi lorsque des insurgés ont mis le feu à 10 camions d’approvisionnement revenant d’Afghanistan. Les entrepreneurs locaux qui transportent par camion le ravitaillement destiné aux forces de l’OTAN – principalement de la nourriture et du pétrole – sont désormais nombreux à refuser de conduire sur la route difficile de la passe de Khyber en raison des conditions dangereuses.
Comme le rapportait le Asia Times le 29 janvier 2009, Peshawar est la capitale commerciale, économique, politique et culturelle des Pachtounes au Pakistan. Elle se métamorphose de plus en plus en un important centre de pouvoir pour les djihadistes, des deux côtés de la frontière. À l’heure actuelle, pour les talibans et d’autres militants, Peshawar et ses environs ne sont pas seulement l’épicentre du combat qu’ils mènent en Afghanistan et au Pakistan. C’est aussi là qu’ils tentent d’établir la base à partir de laquelle ils feraient la « guerre de la fin des temps » qui s’étendrait jusqu’au cœur de Damas et de la Palestine. (Syed Saleem Shahzad, « On the Militant Trail, Part 1: A battle before a battle, » Asia Times Online, 29 janvier 2009) Les enlèvements – perpétrés par des militants ou des gangs criminels – et les décapitations sont de plus en plus fréquents et la population de Peshawar vit dans la peur. Les résidents croient qu’une « confrontation majeure » entre l’État et les djihadistes « est imminente ».
On pouvait lire dans le Daily Times du 4 février que la « talibanisation » de la zone tribale d'Orakzai, près de Peshawar, s’est accélérée à un point tel que les locaux ont fuit la région afin d’« échapper à une gouvernance de style taliban ». Le quotidien révélait que Orakzai, qui a une frontière commune avec le district de Kurram à l’ouest et celui de Hangu à l’est, fournit un moyen au Tehreek-e-Taliban Pakistan (Mouvement des talibans du Pakistan), qui a été banni, d’étendre son influence à Peshawar par la zone tribale de Khyber. L’organisation a déjà fait savoir qu’elle était dans la région en attaquant un terminus de convois pour le ravitaillement des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan. En dépit des tentatives du gouvernement pour stopper leur infiltration, les talibans ont célébré récemment leur « contrôle total » de la région en y invitant un groupe de journalistes à une démonstration de pouvoir. (Abdul Saboor Kahn, « Orakzai becomes a new have for Taliban », Daily Times, 4 février 2009)

Des officiels pakistanais ont avoué au New York Times qu’« ils ne savaient pas pour l’instant quand les camions pourraient à nouveau emprunter la passe de Khyber pour acheminer de l’approvisionnement crucial aux forces de l’OTAN en Afghanistan ». Entre-temps, les États-Unis ont subi un autre revers concernant leurs plans dans la région. Un article du Guardian révélait le 3 février que le Kirghizstan, ancienne république soviétique d’Asie centrale, menaçait de fermer sa base aérienne américaine de Mana, « un relais clé pour les forces de la coalition qui se battent près de là, en Afghanistan ».Les commandants des États-Unis et de l’OTAN ont tous deux exprimé leur désarroi face à la fermeture potentielle de la base. Elle survient au moment où l’OTAN tente désespérément de développer son réseau routier d’approvisionnement en passant par les pays du nord de l’Asie centrale à la suite d’une série d’attaques dévastatrices de convois de camions provenant du Pakistan. (Luke Harding, « Closure of US base in Kyrgyzstan could alter Afghanistan strategy », The Guardian, 3 février 2009)
Imitant le Grand Jeu du 19e siècle de la Russie tsariste et la Grande-Bretagne impérialiste pour le contrôle de l’Asie centrale, la Russie fait pression sur le régime autoritaire de Kurmanbek Bakiyev pour qu’il expulse les Américains, perçus comme un pouvoir déstabilisateur dans la région.
Pour les États-Unis, l’expulsion de leurs forces de la base aérienne de Mana porterait un coup à leur effort en vue de contrôler des routes essentielles pour leurs cargaisons licites et illicites – incluant le trafic prospère d’héroïne – et succéderait à leur éviction similaire de l’Ouzbékistan en 2006, à la suite d’un marché conclu entre Moscou et la cleptocratie ouzbèke dirigée par le président Islam Karimov.
Le Parlement kirghiz doit se prononcer la semaine prochaine sur une mesure d’expulsion des Étasuniens de Mana. La « perte de la base poserait un problème significatif au gouvernement Obama », signalait le New York Times le 5 février. Le quotidien rapportait que « près de 15 000 employés et 500 tonnes de cargaisons passent par Mana chaque mois. La base abrite également de gros avions-citernes utilisé pour le ravitaillement en vol des avions de combat en mission au dessus de l’Afghanistan ».
Mais outre le bluff d’argent et des prêts offerts à la nation centrasiatique appauvrie, le gouvernement russe s’attend à un quiproquo de la part du gouvernement Obama si les États-Unis sont autorisés à continuer à utiliser Mana comme aire de lancement vers l’Afghanistan. En tentant de mettre de la pression sur les États-Unis, les Russes jouent dur et cherchent à obtenir des concessions du gouvernement Obama afin qu’il renonce aux infrastructures de « défense antimissile » prévues en Pologne et en République Tchèque, et qu’ils considèrent comme une arme de première frappe.
Depuis la chute de l’Union Soviétique, les États-Unis impérialistes et leurs partenaires de l‘OTAN ont encerclé la Russie grâce à une chaîne de bases militaires en Europe, en Asie centrale et dans le Caucase, parallèlement à l’expansion de l’OTAN à l’Est. De plus, la CIA, le MI6 britannique et l’ISI pakistanais ont alimenté l’insurrection « islamiste » intermittente en Tchétchénie, une manœuvre destinée à accélérer la désintégration de la Fédération de Russie en petits États dociles alignés sur les États-Unis -- un scénario familier ayant servi à démanteler l’ex-Yougoslavie.
Alors que le gouvernement Obama compte sur un dénouement favorable en Afghanistan et qu’il intensifie les opérations militaires, en doublant les troupes américaines à 60 000 dans les douze prochains mois, le réapprovisionnement de ces troupes s’annonce sinistre sans la coopération russe.
Le 4 février, le Washington Post révélait que « des officiels en poste depuis peu décrivent une situation sur le terrain bien plus précaire qu’ils ne l’avaient anticipée ». Lundi, le Independent déclarait que la situation dans la province de Helmand, au sud de l’Afghanistan, était particulièrement déroutante pour des opérations de l’OTAN.
Durant l’opération Kapcha Salaam ou « Salut du Cobra », une offensive armée britannique et afghane impliquant de l’artillerie lourde et des avions de guerre, les soldats étaient continuellement attaqués par les roquettes, les mortiers lourds et les bombes artisanales sophistiquées des insurgés. D’après le Independent, les rangs de ces derniers étaient remplis de militants pakistanais et tchétchènes. Aussi, la lutte fait payer un lourd tribut aux citoyens afghans. Le Independent révélait queÀ l’extérieur de Koshtay, Haji Mohammed Amin s’est plaint que « des talibans et des bandits » pourchassaient les habitants. « Ils viennent la nuit et nous demandent de les nourrir, parfois de leur donner de l’argent. Ils ne sont pas Afghans, ils sont Pakistanais. Nous avons vécu 30 ans de guerre et ce n’est pas terminé. Où est notre gouvernement ? Pourquoi ne nous aide-t-il pas ? Nous avons à peine de quoi manger. » Ahmed Jan s’est plaint lui aussi : « C’est notre terre, nous avons besoin d’elle pour vivre et vous et les talibans l’utilisez pour faire vos guerre. Nous voulons vivre en paix. Vous êtes ici maintenant, mais vous partirez et les talibans reviendrons. » (Kim Sengupta, « Under fire in the Afghan badlands », The Independent, 2 février 2009)
Si les choses vont comme le désire le gouvernement américain, la paix n’est pas pour bientôt. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, un rescapé de M. Bush, disait au Congrès la semaine dernière que la guerre serait un « long travail » au dénouement incertain. Mais si l’histoire est gage d’avenir, la fin n’augure pas bien pour l’impérialisme – ou les populations d’Asie du Sud.
Alors que des officiels de haut rang du gouvernement Obama et des bureaucrates du Pentagone s’en remettent au gouvernement du président Asif Ali Zadari pour stabiliser la situation du côté de la frontière pakistanaise, les reportages indiquent que l’ISI continue de financer et de conseiller des armées par procuration.
Le Los Angeles Times révélait le 3 février que des officiels afghans de la sécurité avaient démantelé une cellule de kamikaze dans la capitale, Kaboul, et que les 17 hommes arrêtés étaient prétendument « affiliés à un groupe de militants situé au Pakistan connu sous le nom de réseau Haqqani et que le chef de cette cellule était de nationalité pakistanaise ».
Même si, selon le L.A. Times, les relations entre l’Afghanistan et le Pakistan se sont « considérablement améliorées » depuis que M. Zadari a pris les rênes du régime méprisé de M. Musharraf, la politique de l’ISI contre son rival géopolitique, l’Inde, n’a pas changé malgré les milliards de dollars d’assistance en « contre-terrorisme » et de soutien armé des Étatsuniens : l’ISI cherche une « profondeur stratégique » en contrôlant un État client afghan conciliant.Les liens de longue date entre l’agence d’espionnage et le réseau Haqqani, mené par le commandant vétéran taliban Jalaluddin Haqqani et son fils Sirajuddin, ont fait la une l’an dernier lorsque le renseignement américain a confirmé l’affirmation des autorités afghanes voulant que l’ISI ait aidé le groupe à bombarder l’ambassade indienne à Kaboul en juillet. Cette attaque a tué près de 60 personnes. (M. Karim Faiez and Laura King, « Suicide Bombing Ring Is Brought Down in Afghanistan, Officials Say », Los Angeles Times, 3 février 2009)

En raison du délai de deux mois lié au sommet de l’OTAN le 3 avril, le Pentagone s’active pour trouver une stratégie approfondie. Les États-Unis auront de la difficulté à convaincre leurs partenaires de l’OTAN, outrés des ordres du commandant de l’OTAN, le général étatsunien John Craddock, de tuer les vendeurs d’opium.
La protection du trafic de drogue et l’hypocrisie étasunienne.
L’Associated Press rapportait que les États-Unis tentent d’importer la « stratégie d’invasion » irakienne en Afghanistan et arment une milice sur le terrain pour combattre les talibans.

Le ministre afghan de l’intérieur a annoncé que le programme avait débuté et que les États-Unis « payaient pour tout », incluant « l’achat de kalachnikovs pour les membres de la Force de protection civile afghane », calquée sur les Conseils de l’éveil en Irak. Un officiel afghan sceptique a confié à l’Associated Press que « seul des criminels s’engageraient dans cette force puisque la plupart des citoyens ne voudraient pas faire face aux talibans dans un combat ».
Mais c’est peut-être précisément le but du programme, d’arracher le contrôle du trafic lucratif d’héroïne des mains d’éléments peu fiables redevables aux talibans et à Al-Qaeda, qui détourneraient supposément 100 millions de dollars par année du trafic de drogue mondial. La meilleure façon de perturber l’insurrection « islamiste » est d’accorder aux criminels et aux seigneurs de guerre alliés aux Étasuniens une partie du combat.


Dans ce contexte, les ordres du général Craddock sont tout ce qu’il y a de plus ironique lorsque l’on considère que les forces qui se battent actuellement contre l’OTAN en Afghanistan se sont enrichies dans les années 1980 quand Washington a fermé les yeux sur les réseaux de trafiquants de drogue qu’ils avaient eux-mêmes encouragés dans le but de faire du tort à leur adversaire de la guerre froide, l’Union Soviétique.
Selon le spécialiste Alfred W. McCoy, « durant les années 1980, les opérations clandestines de la CIA en Afghanistan ont transformé l’Asie du Sud, une zone d’opium en vase clos, en un fournisseur important d’héroïne pour le marché mondial ». Comme moyen impérialiste, l’ISI a distribué des fonds, des armes et de l’expertise à des militants d’extrême droite, tel que Gulbuddin Hekmatyar. Voyou devenu dominant en attaquant des étudiants communistes et tristement célèbre pour avoir lancé de l’acide au visage de femmes non voilées à l’Université de Kaboul pendant les années 1970, Hekmatyar était un grand narcotrafiquant, favori de la CIA et de ses complices dans le crime de l’ISI. McCoy écrit ceci :

Au moment où les moudjahidin clients de l’ISI utilisaient leurs nouvelles munitions de la CIA afin de capturer des zones agricoles primordiales en Afghanistan pendant les années 1980, les guérilleros ont pressé leurs sympathisants chez les paysans de cultiver du pavot, doublant ainsi les récoltes d’opium du pays à 575 tonnes entre 1982 et 1983. Une fois que ces moudjahidin avaient amené l’opium de l’autre côté de la frontière, ils le vendaient à des raffineurs d’héroïne pakistanais qui opéraient sous la protection du général Fazle Huq, gouverneur de la NWFP. En 1988, on estimait de 100 à 200 le nombre de raffineries d’héroïne, uniquement dans le district de Khyber. Des camions de la National Logistics Cell de l’armée pakistanaise arrivant avec des armes de la CIA en provenance de Karachi retournaient souvent remplis d’héroïne et protégés contre les fouilles policières par des documents de l’ISI. (The Politics of Heroin, CIA Complicity in the Global Drug Trade, Chicago : Lawrence Hill Books, 1991, p. 453-454)
Le magazine d’actualités allemand Der Spiegel révélait le 28 janvier que « le commandant en chef de l’OTAN, John Craddock, souhaite que l’alliance tue les revendeurs d’opium, sans preuves de leur lien avec l’insurrection. Les commandants de l’OTAN refusent cependant de suivre les ordres ».
Dans un document dont Der Spiegel a obtenu copie, on mentionne que Craddock a donné des « directives » conférant aux troupes de l’OTAN l’autorité d’« attaquer directement les producteurs de drogue et leurs installations à travers l’Afghanistan ». En d’autres mots, les États-Unis veulent élargir la zone de tir libre existante, laquelle est directement responsable de milliers de victimes civiles. Der Spiegel rapporte que :Selon le document, une force mortelle doit être utilisée même dans les cas où aucune preuve n’existe que les suspects sont engagés activement dans la résistance armée contre le gouvernement afghan ou les troupes occidentales. Il n’est « plus nécessaire de récolter des renseignements ou tout autre preuve que chaque trafiquant de drogue ou chaque unité de production de stupéfiants en Afghanistan remplit les critères qui en font une cible militaire », écrit le général Craddock. (Susanne Koelbl, « NATO High Commander Issues Illegitimate Order to Kill », Spiegel Online, 28 janvier 2009)
Un général allemand de l’OTAN, Egon Ramms, et d’autres commandants européens refusent de « déroger à leurs règles d’engagement actuelles en ce qui concerne les attaques », un geste qui a outré le général Craddock. Considéré comme un fidèle bushiste qui « craint que le nouveau président des États-Unis ne le remplace », Craddock menace de destituer tout commandant qui n’observe pas à la lettre la nouvelle ligne de parti et « ne suit pas ses instructions de pourchasser la mafia de la drogue ».
Mais ici comme ailleurs, les choses ne sont pas toujours comme elles semblent. Il serait peut-être plus juste de dire que le général Craddock, sous la pression de la nouvelle politique anti-Karzaï de l’administration Obama, ciblera quelques narcotrafiquants – ceux dans l’orbite de M. Karzaï – tout en refilant la concession lucrative d’opium à ses nouveaux « meilleurs amis à jamais », les seigneurs de guerre afghans et les « hommes d’affaires » pakistanais. Cela est particulièrement le cas depuis que Washington cherche de nouveaux « alliés provinciaux » davantage conciliants dans la Force de protection civile afghane.
Tel que l’a documenté Peter Dale Scott dans Drugs, Oil and War, « des décisions ont été prises consciemment, à plusieurs reprises, précisément pour allier les États-Unis aux trafiquants de drogue locaux ». En Asie centrale et du Sud, ces « trafiquants de drogue » et les institutions financières au service de puissants intérêts politiques, militaires et de renseignements, comme la Bank of Credit, la Commerce International (BCCI) et son nébuleux « Réseau noir », ont aidé à transformer les moudjahidin afghans en Al-Qaeda.
Même s’ils tiennent un discours ouvertement islamiste, Al-Qaeda et ses membres affiliés ont continué à servir les agences de renseignement occidentales en tant qu’atouts jetables utilisés dans de diverses opérations de déstabilisation en Europe, au Moyen-Orient et en Asie dans les années 1990 et aujourd’hui. Tandis que « les voies ont changé selon la politique de l’époque, écrit M. Scott, le dénominateur de la CIA est demeuré constant ».
C’est absurde ? Considérez ce qui suit. Lorsque la Special Forces Operational Detachment-Delta de l’Armée américaine (Force opérationnelle spéciale de détachement Delta, connue sous le nom de Delta Force) a « brisé » le cartel Medellín de Pablo Escobar dans les années 1990, elle se fiait à d’autres cartels de narcotrafiquants pour effectuer le travail, notamment le cartel de Cali – dirigé par les frères Orejuela, Gilberto Rodríguez et Miguel Rodríguez – plus grand et plus profitable que celui de Medellín.
Grâce à la déclassification de documents de la CIA et de l’ambassade américaine par la National Security Archive, nous savons maintenant que c’était effectivement le cas. Plus important encore, les documents confirmaient que « les efforts anti-narcotiques » ne ciblaient pas le trafic de drogue en soi, mais uniquement les bandes criminelles qui se heurtaient aux intérêts géostratégiques étendus des États-Unis en Colombie, un pays riche en ressources.
En d’autres termes, la politique étasunienne dans la région revenait à protéger le trafic de drogue des alliés engagés dans des opérations de contre-insurrection anti-gauche. Tout en ciblant le cartel Medellín d’Escobar, le Special Operations Command (Commandement des opérations spéciales) des États-Unis et la CIA collaboraient directement avec un escadron de la mort qui s’est ensuite métamorphosé en groupe paramilitaire allié à l’Armée colombienne, le Autodefensas Unidas de Colombia (AUC). Fondé par un grand narcotrafiquant international, Carlos Castaño, le AUC était un allié politique des frères Orejuela et de l’homme qui deviendrait plus tard président de la Colombie, Alvaro Uribe.
Les parallèles entre les deux régions riches en ressources ne pourraient frapper davantage. Le journaliste d’enquête pakistanais Ahmed Rashid décrivait un mode d’opération similaire lorsque l’occupation américaine de l’Afghanistan a débuté en 2001.Le Pentagone détenait une liste de 25 laboratoires et entrepôts de drogue ou plus en Afghanistan, mais refusait de les bombarder car certains d’entres eux appartenaient au nouvel allié de la CIA, l’Alliance du Nord (AN). Les États-Unis ont déclaré à leurs alliés britanniques que la guerre au terrorisme n’avait rien à voir avec la lutte antidrogue. Les seigneurs de guerre ont plutôt été fêtés par la CIA qui leur demandait s’ils n’avaient pas des renseignements sur Oussama ben Laden. Ainsi, les États-Unis leur envoyaient un premier message des plus clairs : ils ne constituaient pas des cibles. (Descent into Chaos: The United States and the Failure of Nation Building in Pakistan, Afghanistan, and Central Asia, New York : Viking, 2008, pp. 320-321)

Avec la stratégie américaine régionale de contre-terrorisme toujours si tolérante, l’Afghanistan a produit une étonnante quantité d’opium, 8 700 tonnes métriques, et représente maintenant 92 % de la production mondiale d’opium, selon le Rapport mondial sur les drogues 2008 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Pendant ce temps, alors que l’administration Obama et le Pentagone préparent une escalade militaire d’envergure dans la région et que les talibans gagnent du terrain, « il y a peu de progrès perceptibles en ce qui concerne les efforts visant à enrayer la culture du pavot et le commerce de la drogue, qui remplissent les poches des talibans et du gouvernement », révèle le Washington Post.
Au contraire, autant chez les alliés de l’OTAN que chez leurs adversaires islamistes, de tels « efforts » sont le présage d’une bataille stratégique pour le contrôle du marché de l’héroïne valant plusieurs milliards de dollars. Peu importe qui sera « gagnant », les populations de l’Asie du Sud en subiront certainement les conséquences.

Article original en anglais : America's New Asian Quagmire, Graveyard of Empires, le 7 février 2009.
Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.
Tom Burghardt est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Tom Burghardt publiés par Mondialisation.ca
17.2.09 17:34

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dimanche, février 15, 2009

Nous ne payerons pas la crise ! Que les riches la paient !

Déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux lors du Forum social mondial 2009
Bélem : Nous ne payerons pas la crise ! Que les riches la paient ! Pour des alternatives anti-impérialistes, anti-capitalistes, féministes, écologistes et socialistes !
10 février 2009 par Assemblée des mouvements sociaux
Nous, les mouvements sociaux du monde entier nous nous sommes réunis à l’occasion du 9e Forum social mondial à Belém en Amazonie où les peuples résistent à l’usurpation de la nature, de leurs territoires et de leurs cultures. Nous sommes en Amérique latine là où au cours de la dernière décennie a eu lieu une nouvelle rencontre entre les mouvements sociaux et les mouvements indigènes. Ces derniers questionnent radicalement depuis leur cosmovision le système capitaliste. L’Amérique latine a ces dernières années mené des luttes sociales très radicales qui ont conduit au renversement de gouvernements néolibéraux et à la mise en place de gouvernements qui ont mené à bien des réformes positives comme la nationalisation de secteurs vitaux de l’économie et de réformes constitutionnelles démocratiques.
Dans ce contexte, les mouvements sociaux d’Amérique latine ont agi de manière adéquate en décidant d’appuyer les mesures positives adoptées par ces gouvernements tout en maintenant leur capacité de critique à leur égard. Ces expériences nous aideront à renforcer la résistance ferme des peuples contre la politique des gouvernements, des grandes entreprises et des banquiers qui déchargent les effets de la crise sur les opprimé(e)s.
Actuellement, nous les mouvements sociaux de la planète faisons face à un défi de portée historique. La crise capitaliste internationale qui porte préjudice à l’humanité s’exprime sur différents plans : c’est une crise alimentaire, financière, économique, climatique, énergétique, migratoire…, de civilisation qui accompagne la crise de l’ordre et des structures politiques internationales.
Nous sommes face à une crise globale provoquée par le capitalisme qui n’a pas d’issue au sein du système. Toutes les mesures adoptées pour sortir de la crise ne cherchent qu’à socialiser les pertes pour assurer la survie d’un système basé sur la privatisation des secteurs stratégiques de l’économie, des services publics, des ressources naturelles et énergétiques, la marchandisation de la vie et l’exploitation du travail et de la nature ainsi que le transfert de ressources de la Périphérie au Centre et des travailleu/rs/ses à la classe capitaliste.
Ce système est régi par l’exploitation, la compétition exacerbée, la promotion de l’intérêt privé individuel au détriment de l’intérêt collectif et l’accumulation frénétique de richesses par une poignée de nantis. Cela génère des guerres sanglantes, alimente la xénophobie, le racisme et les extrémismes religieux, cela renforce l’exploitation des femmes et la criminalisation des mouvements sociaux. Dans le contexte de cette crise les droits des peuples sont systématiquement niés. L’agression sauvage du gouvernement israélien contre le peuple palestinien est une violation du droit international qui constitue un crime de guerre, un crime contre l’humanité et aussi un symbole de la négation de droits dont souffrent également d’autres peuples du monde. Cette impunité honteuse doit cesser. Les mouvements sociaux réaffirment leur soutien actif à la lutte du peuple palestinien ainsi qu’à toutes les actions des peuples du monde contre l’oppression.
Pour faire face à la crise, il est nécessaire d’aller à la racine du problème et d’avancer le plus rapidement possible vers la construction d’une alternative radicale qui en finisse avec le système capitaliste et la domination patriarcale. Il est nécessaire de construire une société basée sur la satisfaction des besoins sociaux et le respect des droits de la nature ainsi que la participation populaire dans un contexte de pleine liberté politique. Il est nécessaire de garantir l’exécution de tous les traités internationaux sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels (individuels et collectifs) qui sont indivisibles.
Dans cette perspective, nous devons lutter pour impulser la plus large mobilisation populaire par une série de mesures urgentes comme :
la nationalisation sans indemnisation et sous contrôle social du secteur bancaire
la réduction du temps de travail sans réduction de salaire
des mesures pour garantir la souveraineté alimentaire et la souveraineté énergétique
l’arrêt des guerres, le retrait des troupes d’occupation et le démantèlement des bases militaires étrangères
la reconnaissance de la souveraineté et de l’autonomie des peuples qui garantisse le droit à l’autodétermination
la garantie du droit à la terre, au territoire, au travail, à l’éducation et à la santé pour toutes et tous.
La démocratisation des moyens de communication et de connaissance
Le processus d’émancipation sociale poursuivi par le projet féministe, écologiste et socialiste du XXIe siècle aspire à libérer la société de la domination exercée par les capitalistes sur les grands moyens de production, communication et services par l’appui à des formes de propriété d’intérêt social : petite propriété familiale, propriété publique, propriété coopérative, propriété communale et collective. Cette alternative doit être féministe car il est impossible de construire une société basée sur la justice sociale et l’égalité des droits si la moitié de l’humanité est opprimée et exploitée.
Enfin, nous nous engageons à enrichir le processus de construction de la société basée sur la qualité de vie en reconnaissant le participation active et l’apport des peuples indigènes.
Nous, les mouvements sociaux sommes face à une occasion historique pour le développement d’initiatives d’émancipation à l’échelle internationale. Seule la lutte sociale des masses peut sortir les peuples de la crise. Pour impulser cette lutte, il est indispensable de développer un travail de conscientisation et de mobilisation à la base.
Le défi pour les mouvements sociaux est d’arriver à organiser la convergence des mobilisations globales à l’échelle de la planète et de renforcer notre capacité d’action en favorisant la convergence de tous les mouvements qui cherchent à résister à toutes les formes d’oppression et d’exploitation.
Nous nous engageons ainsi à :
Mettre en place une semaine d’action globale contre le capitalisme et la guerre du 28 mars au 4 avril 2009 avec :
une mobilisation contre le G20 le 28 mars
une mobilisation contre la guerre et la crise le 30 mars
une journée de solidarité avec le peuple palestinien pour impulser un boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël le 30 mars
la mobilisation contre le 60e anniversaire de l’OTAN le 4 avril
etc.
Renforcer les mobilisations qui se tiennent chaque année
8 mars : journée internationale de la femme
17 avril : journée internationale de la souveraineté alimentaire
1er mai : journée internationale des travailleu/rs/ses
12 octobre : mobilisation globale de lutte pour la Terre Mère, contre la colonisation et la marchandisation de la vie
Mettre en place un agenda des résistances contre le sommet du G8 en Sardaigne, le sommet climatique de Copenhague, le sommet des Amérique à Trinité et Tobago…
Nous répondons ainsi à la crise par des solutions radicales et des initiatives d’émancipation.
15.2.09 14:http://basta.20six.fr/basta/art/163506015/

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