samedi, octobre 28, 2006

La justice française veut entendre des témoins


Une nouvelle commission rogatoire internationale de la justice française vise à entendre trois personnages clés de l'assassinat de l'opposant marocain.
AFFAIRE BEN BARKA

Mehdi Ben Barka (Sipa)
La justice françaisen’abandonne pas le dossier de l’enlèvement et la disparition à Paris, le 29 octobre 1965, de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. Mercredi 25 octobre, au cours de Soir 3, le journaliste Joseph Tual, qui suit l’affaire depuis de nombreuses années, a dévoilé le contenu d’une commission rogatoire internationale délivrée par le juge d’instruction Patrick Ramaël le 26 septembre dernier. Dans cette commission rogatoire , que nouvelobs.com a pu se procurer et publie dans son intégralité, le juge demande aux autorités judiciaires marocaines de procéder aux auditions de trois témoins. Le premier est Miloud Tounsi, un retraité des services marocains, dont une expertise graphologique estime qu’il est "probablement" le dénommé Larbi Tchouki, condamné à perpétuité par contumace en 1967 à Paris, pour son rôle dans l’enlèvement de Ben Barka. Depuis cette condamnation, il y a bientôt quarante ans, un mandat d’arrêt international a été délivré contre Larbi Tchouki
Interrogé sur Soir 3, Mahjoub Tobji, ancien militaire marocain de haut rang, aujourd’hui installé en France, a confirmé que Miloud Tounsi était bien ce mystérieux Tchouki qui avait joué un rôle important dans l’enlèvement de l’opposant marocain.Le juge souhaite également que l’on interroge Boubker El Hassouni, suspecté d’être "l’infirmier" qui aurait drogué Ben Barka au cours de son enlèvement. Enfin il demande que soit entendu Housni Ben Slimane, actuel chef d’Etat-major de la gendarmerie royale, qui jouait déjà un rôle important dans les affaires de sécurité autour du roi Hassan II lorsque son principal opposant avait été enlevé.PF3Le juge demande par ailleurs que soient réalisées des fouilles sur le site d’un lieu dénommé PF3 (point fixe 3), qui servait, dans la banlieue de Rabat, de centre secret de détention. Selon différents témoignages, c’est dans ce lieu qu’aurait été enterrée la tête de Mehdi Ben Barka, après que lesexécuteurs de son enlèvement l’eurent présentée au roi.Dans une précédente commission rogatoire de novembre 2005, le juge avait déjà fait cette demande en joignant même les coordonnées GPS du lieu, que les autorités judicaires affirmaient ne pas pouvoir localiser (voir nos documents). Aucune de ces commissions rogatoires n’a été, jusqu’à présent, suivie d’effet, en dépit de la volonté affirmée du roi Mohammed VI de faire toute la vérité sur les affaires du passé, ce qui suscite la colère de Bachir, le fils de Mehdi Ben Barka, partie civile dans ce dossier.En cas d’absence de réaction des autorités judicaires marocaines à ses demandes, la justice française pourrait rapidement délivrer des mandats d’arrêts internationaux contre les différentes personnes qu’elle n’arrive pas à faire interroger.

Robert Marmoz
Nouvel Observateur 27.10.06 05:59
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Ben Barka, le militant publié le 10 septembre 2006 dans la catégorie politique

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un an après Ceuta et Mellila

ESPAGNE / MAROC Un an après Ceuta et Melilla, les droits des migrants et des demandeurs d'asile sont toujours en danger
Résumé de la situation
Un an après les évènements tragiques de Ceuta et Melilla, les enquêtes sur les actions des forces de sécurité marocaines et espagnoles impliquées ne sont toujours pas terminées et aucune mesure préventive n’a été adoptée.
Depuis un an, un foisonnement de projets ont été discutés au niveau de l’Union européenne afin de mieux gérer les flux migratoires vers son territoire au risque d’entraver d’avantage l’accès aux procédures d’asile.

Il y a déjà un an, 13 migrants ont été tués et des centaines d’autres blessés en tentant de pénétrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc.
Un an plus tard, les enquêtes pour déterminer les responsabilités, du côté des Marocains ou des Espagnols, ne sont toujours pas terminées et aucune mesure préventive n’a semble-t-il été adoptée. Amnesty international est préoccupée par l’absence de garanties d’impartialité, d’exhaustivité et d’efficacité des enquêtes. En outre, aucune mesure disciplinaire n’a été prise pour la mort ou le mauvais traitement de migrants. Trois personnes ont encore été tuées en juillet 2006 en essayant de pénétrer en Espagne depuis le Maroc. Depuis un an, un nombre record de migrants sont arrivés aux portes de l’Union européenne, aux Canaries, à Lampedusa, à Malte et en Grèce.La réaction première des Etats membres face à ces arrivées est d’accentuer leurs efforts en terme de contrôle de leurs frontières en multipliant les mesures opérationnelles. En particulier, des patrouilles sont mises en place au large des côtes pour empêcher les embarcations de pénétrer les eaux territoriales. Un foisonnement de projets ont été discutés au niveau de l’Union entre responsables politiques et fonctionnaires afin de mieux gérer les flux migratoires.Les ministres de l’Intérieur et les chefs d’Etat et de Gouvernement se sont réunis à Tampere et Lahti en Finlande mais aussi à Rabat, Madrid et Athènes. Pour le droit à l’asile dans les 25 Etats membres, la menace est réelle et les demandes, qui ont déjà baissé de 700 000 à 250 000 en douze années ont encore chuté de 20% en 2006.
En réaction, Amnesty International a multiplié les initiatives pour demander aux Etats membres de veiller à ce que les mesures prises soient respectueuses du droit d’asile.
Elle a également rappelé qu’en matière de coopération avec les pays d’origine et de transit dans la lutte contre l’immigration irrégulière, la préoccupation des droits humains doit être un élément essentiel.
Notes les plus récentes
L’immigration clandestine et le crime organisé constituent, jeudi, l’essentiel du menu du G6, la réunion des ministres de l’Intérieur des six ...
BARCELONE (MAP) - L'immigration clandestine a détrôné le terrorisme et figure désormais en tête des préoccupations des espagnols, révèle un sondage ...

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dimanche, octobre 22, 2006

Le représentant de l'Onu au Soudan persona non grata

Le représentant de l'Onu, Jan Pronk a 72 heures pour quitter Khartoum, d'après l'agence officielle soudanaise, qui a cité le chef de la diplomatie. Le gouvernement lui reproche d'avoir évoqué des revers de l'armée soudanaise qui combattaient des rebelles au Darfour. Cette région de l'ouest du Soudan est en proie à un conflit meurtrier depuis 2003. Le président soudanais Béchir s'oppose à l'envoi d'une force des Nations unies, décidé fin août par le Conseil de sécurité de l'Onu.Combats et crise humanitaire ont fait 200 000 morts et plus de 2 millions de déplacés depuis 2003. Un accord de paix signé en mai par Khartoum et une partie des rebelles est restée lettre morte.Le régime soudanais est également accusé de soutenir lesdjandjawid, des miliciens arabes, responsables de violences contre les populations noires au Darfour.
Lire aussi :
.KHARTOUM (Reuters) - Dénonçant ses propos sur l'armée soudanaise, les autorités de Khartoum ont donné trois jours à l'émissaire des Nations ...

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