samedi, mai 05, 2007

Du fond de mon coeur : lettre à mes amis juifs

PAR NAHIDA IZZAT
Traduit par Fausto Giudice / mercredi 2 mai 2007 / Mehr Licht /
Revoltes

Les gens parlent en toute liberté d'extrémistes musulmans et de fondamentalistes chrétiens, mais dès qu'il s'agit de prononcer l'expression "extrémistes juifs", il y a un blocage.
Nous qui désirons la justice et rêvons de paix, nous qui sommes humains, ne pourrons jamais atteindre l'égalité si nous n'appliquons pas les mêmes critères et les mêmes normes à TOUS. Et cela devrait inclure tout autre idéologie, pas seulement religieuse : il nous faut reconnaître qu'il existe aussi des extrémistes laïcs, des athées fondamentalistes, des marxistes extrémistes etc.
L'autre point important qu'il nous fait reconnaître c'est que l'holocauste a été "kidnappé" par les sionistes, et est devenu une propriété presque exclusivement juive, ce qui, nous le savons tous, ne correspond pas à la vérité historique de la deuxième guerre mondiale.
Ce n'est pas seulement devenu exclusivement juif, mais il y a une aura de sainteté et de sacré autour de ce sujet, qui est enveloppé de révérence.
Cela n'est pas sans poser de sérieux problèmes, dans la mesure où cela peut apparaître aux yeux d'observateurs non juifs comme du favoritisme : « Les juifs ont droit à un traitement spécial, vu leur insistance à exiger que le monde reconnaisse leur souffrance comme unique, sacrée et spéciale. »
Toute l'humanité a souffert à travers l'histoire, récemment, dans le passé et dans les temps anciens.
Personne ne peut revendiquer que la souffrance d'un groupe soit plus spéciale, unique ou sacrée que celle d'autres. Si les juifs continuent à insister pour que le monde considère leur souffrance comme "spéciale", "unique" et "au-delà de la souffrance des autres", ils ne peuvent que conformer les visions de certains, qui perçoivent les juifs comme se voyant eux-mêmes comme « spéciaux », « uniques » ou « choisis ».
Voyez-vous, cher ami, les gens sont libres de critiquer et de désapprouver l'Islam et les musulmans, et c'est leur droit. Les gens peuvent émettre des jugements sur la chrétienté et les chrétiens sans craindre de reproches, et c'est leur droit. Les gens sont libres de désapprouver les communistes, les marxistes, les anarchistes etc. et c'est leur droit. Mais si vous osez exprimer la moindre critique des juifs ou du judaïsme, vous aurez de gros ennuis. L'étiquette « antisémite » vous restera collée pour toujours.
Les gens peuvent aussi dire, sans craindre d'être accusés, blâmés ou criminalisés, qu'ils n'aiment pas les extrémistes musulmans, ou le Hamas ou le Hezbollah, ou les fondamentalistes chrétiens. Mais si vous osez dire la même chose sur les fondamentalistes juifs, vous risquez d'être accusés d'antisémitisme.
La gauche juive n'hésite pas à critiquer le sionisme, mais ils ont une attaque si vous qualifiez les sionistes de fondamentalistes juifs, de terroristes juifs, d'extrémistes juifs, ce que, malheureusement, ils sont. Pourquoi en est-il ainsi ?
Qu'est ce donc qui rend les gens si sensibles, avec un vrai point aveugle, dès qu'on aborde cette question ? Pourquoi ne peuvent-ils pas se sentir libres d'examiner et d'exprimer leur désaccord avec certains aspects de la vie juive ou du judaïsme comme ils le feraient avec d'autres idéologies ? (Bien sûr, tant que cela reste sur un plan intellectuel, avec des manières académiques, et non dans un but d'outrager,d'insulter ou de ridiculiser).
Faire de ces questions un tabou forcera les gens à commencer à poser des questions : la liberté de pensée permet aux gens de douter/remettre en cause l'existence de Dieu, qui pour beaucoup de gens est ce qu'il y a de plus sacré. Mais pourquoi donc le judaïsme, les juifs et l'holocauste – à la différence de tout autre sujet – sont-ils si sacrés qu'il n'est permis à personne de douter, d'examiner ou de critiquer ? Si qui que ce soit essaye d'inclure la souffrance d'autres groupes dans les célébrations holocaustiques, ou essaye de comparer la souffrance d'autres groupes à celles des juifs, il y aura un tumulte d'indignation.
Vous rendez-vous compte, cher ami, de l'hypocrisie et du deux poids-deux mesures ?
Ce qui me préoccupe, c'est que la gauche juive, en ignorant ces questions, est vraiment contre-productive et que cela ne fait qu'accroître la suspicion et l'inconfort – c'est le moins qu'on puisse dire – face à la demande de traitement spéciale émanant des juifs. Si les juifs veulent éradiquer ou réduire au minimum l'antisémitisme, ils doivent tout d'abord accepter d'être traits sur un pied d'égalité avec le reste de l'humanité :
1) Ils doivent accepter avec tolérance toute critique intellectuelle d'Israël comme État juif, du sionisme comme idéologie extrémiste juive, du judaïsme comme religion. Car c'est de cela qu'il s'agit avec la liberté d'expression, qui doit inclure tout le monde, tant que cette liberté n'est pas utilisée pour outrager, insulter mentir, diffamer ou ridiculiser l'autre.
2) Ils doivent cesser de revendiquer l'exclusivité de leur "souffrance", que ce soit dans l'histoire ou plus récemment (l'holocauste), car c'est toute l'humanité qui a souffert à travers les âges et durant la deuxième Guerre mondiale.
3) Ils doivent arrêter de diviniser l'holocauste en en faisant un thème exclusivement juif, intouchable et au-delà de toute étude scientifique, ce qui le convertit en une religion sacrée.
4) Ils doivent accepter de vivre sous le parapluie des mêmes principes qui s 'appliquent au reste de l'humanité.
Cher ami,
Les deux poids-deux mesures et l'hypocrisie suscitent la colère des gens. Le fait d'avoir un jeu de règles pour le monde et un autre jeu pour les juifs rend les gens suspicieux et paranoïaques, car ils se demandent pourquoi les juifs refusent d'être traités comme le reste du monde. Les extrémistes juifs (sionistes) croient et veulent faire croire au monde que les juifs sont choisis, spéciaux, uniques, la lumière des nations. Les peuples du monde ont le droit de ne pas croire que les juifs sont choisis, uniques, ou la lumière des nations, car TOUS LES PEUPLES SONT ÉGAUX.
La gauche juive croit et veut faire croire au monde que les souffrances des juifs et le racisme contre eux sont uniques, mais tous les peuples ont souffert et souffrent encore du racisme auxquels ils ont fait face et font encore face. Les peuples du monde ont le droit de croire que les souffrances des juifs ne sont pas uniques.
Il est aussi très important de reconnaître que l'antisémitisme existe mais qu'il est une forme et non la forme unique de racisme. C'est pourquoi il est vital que les juifs progressistes qui élèvent leur voix reconnaissent que les juifs ne sont ni pires ni meilleurs que les autres humains, et que leurs souffrances ne sont ni pires ni meilleures que celles des autres humains.
Plus vite les juifs reconnaîtront ces faits et mieux ce sera. Plus vite ils accepteront d'être traités exactement comme n'importe qui, et non comme un cas unique en toute chose, et mieux ce sera, pour les juifs d'abord et pour notre monde.
Avec tout mon amour
Nahida
original : peacepalestine
Nahida Izzat est Palestinienne, née à Jérusalem, contrainte de quitter sa terre natale à l'âge de sept ans, par la Guerre des six jours. Mathématicienne, elle consacre tout son temps libre à l'art, en premier lieu la poésie, et anime notamment un blog, poetryforpalestine, d'où est tiré ce texte.
Traduit de l'anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner sources et auteurs.
4.5.07 23:02

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jeudi, mai 03, 2007

Darfour : la CPI demande l'arrestation du ministre des Affaires humanitaires soudanais et d'un chef

ONU 2 mai 2007 – La Cour pénale internationale (CPI) a délivré aujourd'hui des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à l'encontre d'Ahmad Muhammad Harun, ex-ministre d'ةtat chargé de l'Intérieur au sein du gouvernement soudanais et actuellement ministre d'Etat chargé des Affaires humanitaires, et d'Ali Muhammad Al Abd-Al-Rahman (« Ali Kushayb », un dirigeant de miliciens/Janjawid.
« Après avoir examiné la requête et les éléments de preuve présentés par le Procureur, la première Chambre préliminaire de la CPI a conclu qu'il y avait 'des motifs raisonnables de croire qu'en raison de ses fonctions, Ahmad Harun avait connaissance des crimes commis contre la population civile et des méthodes utilisées par les miliciens/Janjawid, et que non seulement ses discours publics montrent qu'il savait que les miliciens/Janjawid attaquaient des civils et pillaient des bourgs et villages mais que ces discours constituaient également des encouragements personnels à la commission de tels actes illégaux' », indique un communiqué publié aujourd'hui à La Haye.
La CPI avait présenté ses éléments de preuve en février dernier (dépêche du 27.02.2007).
La Chambre a également conclu qu'il y avait des motifs raisonnables de croire « qu'Ali Kushayb, un dirigeant de miliciens/Janjawid de Wadi Salih, avait recruté des combattants, et avait armé, financé et approvisionné des miliciens/Janjawid placés sous son commandement, contribuant ainsi intentionnellement à la commission des crimes » et qu'il avait aussi « personnellement participé à certaines des attaques dirigées contre des civils ».
Estimant qu'il y avait des « motifs raisonnables » de croire que ces personnes ne se présenteront pas volontairement devant la Cour, la Chambre a décidé de délivrer des mandats d'arrêt.
Deux demandes de coopération sollicitant l'arrestation et la remise d'Ahmad Harun et Ali Kushayb, seront transmises à tous les ةtats parties au Statut de Rome, ainsi qu'aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU qui ne sont pas parties au Statut, de même qu'à l'ةgypte, à l'ةrythrée, à l'ةthiopie et à la Libye, indique le communiqué de la CPI.
Ce dernier rappelle le contexte des accusations, à savoir le conflit armé qui oppose « les autorités soudanaises, notamment des combattants des Forces armées soudanaises et des Forces de défense populaires, engagés aux côtés des miliciens/Janjawid, aux groupes rebelles organisés, y compris le Mouvement/Armée de libération du Soudan (M/ALS) et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) au Darfour (Soudan) ».
Le Procureur allègue qu'en agissant ensemble « dans le cadre de la campagne anti-insurrectionnelle, les Forces armées soudanaises et les miliciens/Janjawid auraient mené plusieurs attaques contre les localités de Kodoom, Bindisi, Mukjar, Arawala et des alentours en 2003 et 2004 ».
Selon la CPI, des actes criminels ont été commis dans ces localités à l'encontre de civils, principalement issus des populations Four, Zaghawa et Masalit.
La CPI rappelle que de 2003 à 2005, Ahmad Harun a été ministre d'ةtat chargé de l'Intérieur au sein du gouvernement soudanais et qu'il était responsable du « Bureau de sécurité du Darfour », coordonnant de ce fait les différents corps participant à la lutte contre l'insurrection, dont la police, les Forces armées, les Services de sécurité nationale et de renseignement, ainsi que les miliciens/Janjawid.

Le mandat d'arrêt visant Ahmad Muhammad Harun énumère 42 chefs d'inculpation dont 20 de crimes contre l'humanité, à savoir meurtre, persécution, transfert forcé de population, et privation grave de liberté physique et torture. Il cite aussi 22 chefs de crimes de guerre, y compris destruction de biens, viol, pillage et atteintes à la dignité de la personne.
Quant à Ali Kushayb, en sa qualité d'un des plus hauts dirigeants des miliciens/Janjawid et membre des Forces de défense populaires, il était considéré comme un « intermédiaire » entre les dirigeants des miliciens/Janjawid et les autorités soudanaises, affirme la CPI.
Le mandat d'arrêt visant Ali Kushayb énumère 50 chefs, dont 28 chefs de crimes de guerre et 22 chefs de crimes contre l'humanité, notamment pour meurtre, déportation ou transfert forcé de population, emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international, tortures, persécution et actes inhumains causant de grandes souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité physique.
Les crimes commis au Darfour avaient été soumis à la CPI par le Conseil de sécurité par sa résolution 1593 adoptée en mars 2005, lui demandant de traduire devant la Cour les auteurs des exactions commises depuis le 1er juillet 2002.
Une mission de haut niveau du Conseil des droits de l'homme sur la situation au Darfour a rendu en mars son rapport à l'ouverture de la quatrième session du Conseil à Genève, soulignant qu'en dépit de sa responsabilité de protéger, le gouvernement soudanais avait agi « de concert » avec les milices janjawids responsables des massacres et des déplacements de population .
« Aujourd'hui, des millions de personnes sont déplacées, au moins 200.000 sont mortes et le conflit et les violations des droits de l'homme s'étendent au Tchad », rappelait le rapport du CDH.
Quatre millions de personnes dépendent désormais de l'assistance internationale dans la région
Notes les plus récentes
Kenya. Des milliers de ré...AMNESTY INTERNATIONAL Déclaration publiqueIndex AI : AFR 32/004/2007 (Public)Bulletin n° : 086ÉFAI2 mai 2007 Amnesty.assoVivement préoccupée par la fermeture de la ... basta / 15:49

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mercredi, mai 02, 2007

L’Afghanistan et l’Irak: C’est la même guerre

Il y a quatre ans, les États-Unis et la Grande-Bretagne déclaraient la guerre à l’Irak, pays du tiers monde pratiquement sans défense, dont la superficie représente à peine la moitié de la Saskatchewan.
Mondialisation.ca, Le 1 mai 2007 / par David Orchard et Michael Mandel

Pendant les douze années qui ont précédé l’invasion et l’occupation de son territoire, l’Irak avait été la cible de bombardements américains et britanniques quasi hebdomadaires et des sanctions économiques les plus sévères de l’histoire, dont les « premières victimes » avaient été, au dire du Secrétaire général de l’ONU, « les femmes et les enfants, les pauvres et les malades ». Selon l’UNICEF, un demi-million d’enfants sont morts de faim et de maladie à cause de ces sanctions.
En mars 2003, les États-Unis et la Grande-Bretagne – qui possèdent à eux deux encore plus d’armes de destruction massive que tous les autres pays réunis – ont attaqué l’Iraq sous toutes sortes de prétextes fallacieux, avec des missiles de croisière, des bombes au napalm et au phosphore blanc, des bombes à fragmentation et anti-blockhaus, et des munitions à uranium appauvri (armes UA).
Selon une étude publiée l’an dernier dans la revue médicale britannique The Lancet, la guerre en Irak aurait fait 655 000 victimes depuis 2003, chiffre époustouflant que les gouvernements américain et britannique sont prompts à réfuter alors que la méthodologie utilisée est validée par bon nombre de scientifiques (y compris le principal conseiller scientifique du gouvernement britannique).
Le 11 avril 2007, la Croix Rouge a publié un rapport intitulé : « Civils sans protection – Aggravation de la crise humanitaire en Irak », où les auteurs décrivent « d’incroyables souffrances » et lancent un appel « urgent » pour « que soit respecté le droit humanitaire international ». Andrew White, pasteur de l’Église anglicane à Bagdad, a même ajouté que « la réalité est cent fois pire que ce que l’on voit sur les écrans de télévision…».
Selon l’ONU, deux millions d’Irakiens auraient été « déplacés à l’intérieur du pays », et deux millions se seraient enfuis, notamment vers la Syrie et la Jordanie, créant une surcharge considérable pour les infrastructures des pays d’accueil.
Une attaque comme celle qui a été lancée contre l’Irak, qui n’était ni motivée par l’auto-défense ni autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, constitue, pour reprendre les termes employés par le Tribunal de Nuremberg qui a condamné les nazis, « le crime international suprême ». Selon Robert Jackson, procureur en chef du Tribunal et juge à la Cour suprême américaine, une telle guerre est tout simplement un massacre collectif.
La plupart des Canadiens sont fiers que le Canada ait refusé d’envahir l’Irak. Mais s’agissant de l’Afghanistan, on leur ressert les mêmes plaidoyers chauvinistes qu’à propos de l’Irak il y a quatre ans. Comme si l’Irak et l’Afghanistan étaient deux guerres distinctes, l’Afghanistan étant la « bonne » guerre, la guerre juste et légitime.
En réalité, l’Irak et l’Afghanistan ne sont qu’une seule et même guerre.
Depuis le tout début, l’administration Bush considère la guerre en Afghanistan non pas comme une réponse défensive aux événements du 11 septembre 2001 mais comme l’occasion d’opérer un changement de régime en Irak (voir à ce propos l’ouvrage de Richard A. Clarke, Against all Enemies), et c’est pour cette raison que les résolutions du Conseil de sécurité de septembre 2001 ne mentionnent jamais l’Afghanistan, et autorisent encore moins une attaque contre ce pays. L’attaque contre l’Afghanistan constitue donc elle aussi le crime international suprême, en causant la mort de 20 000 civils innocents pendant les six premiers mois. L’administration Bush s’est servi des événements du 11 septembre comme prétexte pour se lancer dans ce qu’elle appelle une guerre tous azimuts contre la terreur, qui est en fait une guerre de terreur puiqu’elle tue des centaines de fois plus de civils que n’en tuent les terroristes.
Le fait que le gouvernement Karzai ait été par la suite mis en place sous les auspices de l’ONU n’absout pas les alliés de l’Amérique dans cette guerre, dont le Canada fait partie. Certes, le Canada y participe dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), autorisée par l’ONU, mais cela ne doit tromper personne. En effet, dès le début, la FIAS s’est mise au service de l’opération américaine, déclarant que « le Commandement central américain exercerait son autorité sur la Force internationale d’assistance à la sécurité » (document du CSNU S/2001/1217). Lorsque la FIAS est passée sous le contrôle de l’OTAN, cela n’a rien changé, et les forces de l’OTAN relèvent toujours, au bout du compte, du commandement américain. Le « Commandant suprême » est toujours un général américain, qui relève du président américain et non du président afghan.
Quant aux forces canadiennes en Afghanistan, non seulement elles sont commandées par des Américains, mais elles libèrent des soldats américains qui sont alors envoyés en Irak pour y poursuivre leur guerre sanglante.
Lorsque les États-Unis ont saccagé le Viet-Nam, le Laos et le Cambodge (1961 à 1975), laissant derrière eux six millions de morts et de blessés, le Canada a refusé de participer. Mais aujourd’hui, le Canada est partie prenante dans une guerre qui sévit non seulement en Irak et en Afghanistan, mais aussi dans tout un réseau de centres connus ou secrets où l’on pratique la torture physique et mentale, comme à Guantanamo Bay qui, faut-il le rappeler, est une enclave illégalement occupée du territoire cubain. Il faut bien comprendre que ce que le gouvernement américain appelle « terrorisme » est en grande partie une réaction à l’occupation étrangère, et que l’occupation américaine est le moyen par lequel les riches et puissants forcent les autres pays à leur céder leurs ressources.
Le général Rick Hillier a déclaré avec vantardise que le Canada allait éliminer toute « cette racaille » en Afghanistan. Il s’est bien gardé de rappeler que les Soviétiques, avec plus de 600 000 soldats et des milliards d’aide financière, n’ont jamais réussi à contrôler l’Afghanistan. La Grande-Bretagne, à l’apogée de son empire, a essayé deux fois, en vain. Aujourd’hui, le Canada aide un autre empire sur le déclin à imposer sa volonté à l’Afghanistan.
Les Canadiens ont toujours été respectés lorsqu’ils voyagent de par le monde. Et cette réputation, nous ne l’avons pas gagnée en faisant la guerre à des pays pauvres, mais plutôt en refusant de la faire.
Le Canada doit, de toute urgence, ouvrir ses portes aux Irakiens et aux Afghans qui veulent fuir les atrocités qui sont infligées à leur pays. C’est un minimum. Nous devons cesser de prétendre que nous ne sommes pour rien dans les souffrances qu’ils endurent sous les bombes et aux mains des escouades de la mort. Nous devons refuser d’offrir notre aide, nos ressources et le sang de nos enfants à cette guerre sans fin contre le Tiers monde.
Michael Mandel est professeur de droit international à Osgoode Hall, York University, à Toronto et l’auteur de How America Gets Away With Murder: Illegal Wars, Collateral Damage and Crimes Against Humanity. On peut le joindre au (416) 736-5039 ou à Mmandel@osgoode.yorku.ca David Orchard s’est présenté deux fois à la direction du Parti progressiste conservateur du Canada et est l’auteur de Hors des griffes de l’aigle : quatre siècles de résistance canadienne à l’expansionnisme américain. Il exploite une ferme à Borden, Saskatchewan. On peut le joindre au (306) 652-7095, ou à davidorchard@sasktel.net www.davidorchard.com
2.5.07 21:46

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Veto de George Bush à un calendrier de retrait d'Irak


WASHINGTON (Reuters) - George Bush a opposé son veto au texte de loi adopté par le Congrès sur le financement de la guerre en Irak qui fixait le début du retrait des troupes américaines avant la fin de l'année.
"Lancer un compte à rebours pour le retrait revient à lancer un compte à rebours pour l'échec et ce serait irresponsable", a-t-il déclaré à la télévision, avant d'ajouter que ce retrait saperait le moral des Irakiens et encouragerait les assassins à travers tout le Moyen-Orient.
"Cela n'aurait aucun sens de dire à l'ennemi quand nous comptons nous retirer. Tous les terroristes marqueraient cette date sur leur calendrier avant de réunir leurs forces afin de renverser le gouvernement et prendre le contrôle de l'Irak", a-t-il poursuivi, accusant les démocrates du Congrès d'avoir voulu "substituer l'opinion de politiciens au jugement de nos commandants militaires".
Ce départ programmé avait été incorporé par la majorité démocrate du Congrès dans une loi de finances débloquant 124 milliards de dollars pour la guerre en Irak et l'intervention militaire en Afghanistan.
Le retrait des troupes aurait dû débuter entre le 1er juillet et le 31 octobre avec l'objectif de retirer l'ensemble des troupes de combat d'Irak à l'horizon de mars 2008.
Ce veto intervient le jour du quatrième anniversaire de la déclaration solennelle de Bush, sur le pont d'envol du porte-avion "Abraham Lincoln", proclamant la fin des opérations majeures en Irak.
Les démocrates ne disposent pas d'une majorité suffisante pour passer outre à la décision présidentielle.
mercredi 2 mai 2007, 7h54 / http://fr.news.yahoo.com/
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lundi, avril 30, 2007

L'Unicef condamne le bombardement de l'hôpital de Mogadiscio

© Unicef HQ07-0004 Michael Kamber
Mogadiscio au début de l'année. Des enfants laissés à eux-mêmes marchant parmi les détritus.
Publié le 27 avril 2007/ Unicef


La capitale somalienne est en proie à une violence qui a déplacé des centaines de milliers de personnes. L'Unicef réclame l'accès de l'aide humanitaire aux familles déplacées.
L'Unicef condamne l'attaque au mortier de l'hôpital SOS et lance un appel pour accéder aux centaines de milliers de civils qui fuient les combats à Mogadiscio. Un appel au respect du droit humanitaire par tous les belligérants. « Nous sommes choqués par le bombardement aveugle d'une installation de santé », a déclaré Christian Balslev-Olesen, le représentant de l'Unicef en Somalie.

« C'est un acte absolument inacceptable, que rien ne peut justifier », a-t-il ajouté, rappelant que ce type d'actions est pleinement condamné par le droit humanitaire international. Dans la capitale, les cadavres ne sont pas évacués à cause de l'insécurité. Des attaques et des pillages ont été répertoriés, provoquant chaque jour le déplacement de milliers de personnes, dont la plupart sont des femmes et des enfants.
Privées de vivres, de toit, d'eau, de moyens d'assainissement, ces populations endurent un quotidien invivable et sont en proie à tous les dangers. La capacité de l'Unicef à leur distribuer les secours les plus urgents est entravée par les combats. « Nous n'arrivons pas à accéder à nos entrepôts à Mogadiscio ni à atteindre les gens qui ont le plus besoin de notre aide », affirme Christian Baslev-Olesen. A Mogadiscio, les études menées sur la protection infantile, ont indiqué que, sans distinction d'âge, des enfants ont été victimes de bombardements et de tirs. Le déplacement de population entraîne les femmes à chercher de la nourriture, de l'eau et des abris, les obligeant à laisser leurs enfants seuls. L'Unicef se mobilise et soutient les organisations partenaires pour identifier et réunir au sein de leurs familles les centaines d'enfants qui ont perdu la trace de leurs parents pendant les bombardements.
Un manque d'eau et de moyens d'assainissement
340 000 personnes ont fui les combats à Mogadiscio depuis février. Les personnes déplacées, une fois arrivées dans les communautés qui les accueillent, provoquent une surcharge des services sociaux existants. La diarrhée aiguë est une préoccupation grandissante en raison de moyens d'assainissement trop limités pour la densité de population. Dans le centre et le sud de la Somalie, 16 957 cas de diarrhée aiguë ont été répertoriés depuis le mois de janvier, dont 37 cas confirmés de choléra. Il y a eu 593 décès depuis le 15 avril dernier. Rien qu'à Mogadiscio, on compte 5 664 cas de diarrhée aiguë depuis le 7 avril, dont 24 cas de choléra et 92 décès. Parmi les actions menées par l'Unicef figurent la purification des points d'eau, la fourniture de 4 citernes de 5000 litres dans les zones situées autour de Mogadiscio, la distribution de sels de réhydratation orale et de kits de réhydratation en intra-veineuse pour le traitement de la diarrhée aiguë, la distribution de traitements contre le paludisme et de tests de diagnostic rapide, la mobilisation sociale pour sensibiliser à l'hygiène, le positionnement de fournitures d'urgence, de kits choléra, de réservoirs d'eau et de couvertures.
Les fonds sont nécessaires pour la mise en place d'un programme élargi de vaccination, pour installer des écoles temporaires, pour assurer l'accès à l'eau potable pour 100 000 personnes ayant récemment fui Mogadiscio, pour poursuivre, en matière de protection, l'effort de surveillance des abus et de soutien aux enfants qui en sont victimes, et enfin pour faire de la prévention contre le VIH/sida. Malgré la générosité de donateurs, il faut encore 11,5 millions de dollars à l'Unicef pour faire face aux besoins des enfants aujourd'hui en matière de nutrition, de santé, d'éducation et de protection.
1.5.07 00:28

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dimanche, avril 29, 2007

Mettez fin à l’occupation, maintenant !


Mairead Corrigan Maguire
Pris Nobel de la Paix, Mairead Corrigan Maguire a participé à la Conférence internationale sur la résistance non violente à Bil’in. Elle y a été blessée par les forces d’occupation israéliennes. Elle témoigne.
publié le dimanche 29 avril 2007 France-Palestine

Le 20 avril 2007, mon amie Ann Patterson et moi avons rejoint le Comité Populaire de Bilin, un groupe de pacifistes palestiniens (basé à l’extérieur de Ramallah) pour participer à leur manifestation non violente et marcher jusqu’au Mur d’Apartheid.
Nous avons été rejoints par des pacifistes israéliens et environ 200 activistes venant de plus de 20 pays dont la France, les Etats-Unis, Puerto Rico, l’Espagne, la Suisse, l’Irlande, la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Iralie, la Nouvelle Zélande, le Canada et l’Inde.
Avant la manifestation pacifique, j’avais participé à une conférence de presse avec le Ministre palestinien de l’Information, Mustafa Barghouti.
Le Ministre Barghouti s’est réjoui des manifestations non violentes organisées par la population de Bilin et de la résistance non-violente de nombreuses personnes dans toute la Cisjordanie.
Il a déclaré que le mouvement de résistance non violente à Bilin était un modèle et un exemple pour tous. Il a appelé à un arrêt de la construction du Mur et au respect des droits des Palestiniens conformément au droit international.
J’ai soutenu son appel et j’ai remercié la population de Bilin. J’ai offert mon soutien à la résistance non-violente au Mur puisqu’il viole le droit international et entre autres la décision de la Cour Internationale de Justice à La Haye.
J’ai également appelé à une fin de l’occupation en Palestine qui commémorera ses 40 ans en juin, et à une complète reconnaissance du gouvernement palestinien par la communauté internationale, ainsi qu’à une restitution des droits économiques et politiques à ce peuple.
Le Dr Barghouti et moi avons appelé à la libération du journaliste de la BBC, Alan Johnston. J’ai également appelé à la protection des journalistes dans le monde entier, dont la capacité à relater la vérité est piétinée quotidiennement
Pendant la conférence, des véhicules de l’armée israélienne ont franchi la principale porte pour entrer sur le territoire palestinien. Des soldats israéliens l’ont également franchie. Ils ont cerné les journalistes et nous ont avertis que si nous ne partions pas, ils attaqueraient dans les cinq minutes.
Le Dr. Barghouti et moi avons condamné cette menace comme étant un abus de la liberté de la presse, de la liberté de parole et du droit des peuples à protester pacifiquement.
Pendant la conférence de presse, un activiste de San Paulo est monté jusqu’en haut de la tour de surveillance et y a déposé un drapeau palestinien. Il avait prévu d’y rester 2 jours.
Donc, nous sommes revenus au village et nous avons joint la manifestation pacifique. Nous avons descendu la route en direction du Mur. Plusieurs centaines de personnes ont participé à la marche. Des Palestiniens et des Palestiniennes menaient la marche. Les jeunes Palestiniens sont souvent arrêtés et frappés lors de ces manifestations hebdomadaires.
J’ai marché avec mon interprète palestinien qui m’a expliqué que sa maison était de l’autre côté du Mur. Ses 6 hectares de terre ont été confisqués par les autorités israéliennes et ses oliviers vieux de 400 ans ont été déracinés, emmenés à Jérusalem et plantés dans une nouvelle colonie israélienne.
Alors que nous étions à mi-chemin, les soldats israéliens ont commencé à tirer sur nous un gaz mystérieux et des balles en plastique. Plus tard, ils ont utilisé des canons à eau. Nous n’avions aucune arme. C’était un rassemblement pacifique et non-violent.
Cette violente attaque contre des civils par les soldats israéliens était totalement non provoquée.
Les soldats ont bloqué la partie supérieure de la route, empêchant ainsi le Dr. Barghouti et certains Palestiniens de rejoindre le gros de la manifestation. Puis, ils nous ont arrosés de gaz lacrymogène.

Alors que j’aidais une Française, j’ai été touché à la jambe par une balle de caoutchouc. Le soldat israélien m’a tiré dessus depuis une distance de 20 mètres. Cela est illégal parce que ces armes mortelles, selon la loi de l’armée israélienne, ne doivent pas être utilisées à cette distance.
Deux jeunes femmes, une Américaine et une Néo-Zélandaise, m’ont aidée à aller jusqu’à une ambulance.
Une mère palestinienne était transportée sur une civière vers une autre ambulance. Elle avait été touchée dans le dos par une balle de caoutchouc.
J’ai vu un homme dont le visage était couvert de sang, il avait perdu connaissance en raison du gaz lacrymogène. Environ 20 personnes ont été blessées.
Après, Ann et moi sommes retournées dans la manifestation tandis que les gens étaient toujours attaqués violemment par des balles de caoutchouc et du gaz neurotoxique. Cette fois, je me suis évanouie. Mon nez saignait terriblement et j’ai encore été transportée jusqu’à une ambulance où j’ai été soignée.
Le personnel médical nous a conseillés de retourner à la manifestation, donc nous ont été obligés de quitter nos amis qui essayaient toujours héroïquement de s’approcher du Mur.
Sur la route à l’extérieur du village, nous avons vu deux enfants palestiniens qui jouaient dans leur jardin, inconscients en raison du gaz neurotoxique que le vent avait porté jusqu’à leur maison.
Le gaz imprègne leurs vêtements, leurs poumons et leurs vies, et la question que l’on peut se poser, c’est : Dans quel état de santé seront-ils dans quelques années ?
C’est non seulement un abus des droits de l’homme et du droit international mais c’est une question sanitaire et environnementale. Nous avons tous été traumatisés par l’attaque israélienne.
Avec le gaz dans l’air, je me suis souvenue des paroles d’un médecin palestinien, que disait : "Après 40 ans d’occupation, l’ensemble du peuple palestinien est traumatisé. Il est temps que la Communauté internationale agisse et mette fin à cette souffrance et à cette injustice."
Je suis d’accord. Ca suffit !
Il est temps d’agir pour forcer le gouvernement israélien à entrer dans des discussions sans conditions pour mettre fin à cette tragédie pour ces Palestiniens bons et gentils.
Mettez fin à l’occupation, MAINTENANT !
A Bil’in chaque semaine, les manifestations anti coloniales contre le mur d’annexion sont réprimées avec violence par les soldats d’occupation

Lors de la manifestation hebdomadaire à Bil’in le 25 avril, les troupes d’occupation ont encore tiré et blessés les manifestants pacifiques :
"Trois manifestants ont été blessé, dont un pacifiste français et un citoyen a été arrêté, hier, pendant la manifestation hebdomadaire de Bil’in contre le mur de séparation construit illégalement qui dévore les terres du village de Bil’in en Cisjordanie.
Selon des sources locales, la manifestation a démarré après midi, et les participants ont exprimé leur refus du mur de séparation illégal et d’expansion coloniale, installé sur les terres des citoyens palestiniens .
Un grand nombre des participants ont levé des bannières et des drapeaux palestiniens, en assurant leur refus de la continuation de l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
Les participants -des citoyens palestiniens, des pacifistes israéliens et internationaux- ont défilé dans les rues du village jusqu’à leur arrivée au mur de séparation, où les soldats israéliens leur ont interdit le passage.
Comme d’habitude, les forces israéliennes ont ouvert le feu contre les participants, en utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, ce qui a provoqué des heurts entre les forces israéliennes et les participants qui ont juré la continuation de leur lutte jusqu’à la défaite de l’occupation.
En conséquence, trois participants ont été blessé, dont un pacifiste français et un citoyen a été arrêté. [1]

[1] voir IPC http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp ?name=19058
29.4.07 22:38

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