samedi, mars 10, 2007

Ouverture de la conférence internationale de Bagdad

Le Premier ministre irakien à un point de contrôle à Bagdad. La conférence internationale sur l'avenir de l'Irak s'est ouverte à Bagdad par un appel de Nouri Al Maliki à l'arrêt des ingérences extérieures et à la poursuite du dialogue entre les puissances régionales et occidentales. Photo prise le 9 mars 2007/REUTERS/Gouvernement irakien/Handout / 10 mars 2007 Lexpress
La conférence internationale sur l'avenir de l'Irak s'est ouverte à Bagdad par un appel du Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, à l'arrêt des ingérences extérieures et à la poursuite du dialogue entre les puissances régionales et occidentales.
"Nous demandons aux Etats régionaux et internationaux de s'abstenir de tout ingérence ou influence sur les affaires de l'Etat irakien par le biais de soutien apporté à des communautés religieuses, des ethnies ou des partis politiques particuliers", a dit le Premier ministre chiite aux délégations réunies dans la capitale irakienne, parmi lesquelles des émissaires de l'Iran, de la Syrie et des Etats-Unis.
"Cette initiative de réconciliation est le navire qui nous sauvera", continue le chef du gouvernement irakien dont le texte du discours a été distribué.
"L'Irak, de par son emplacement stratégique, doit être considéré comme un facteur crucial et un acteur important sur la scène régionale et internationale", poursuit-il.
Les autorités irakiennes, à l'origine de cette conférence programmée sur la seule journée de samedi, espèrent qu'elle permettra de définir des moyens de mettre un terme à la violence qui déchire leur pays depuis quatre ans.
La conférence de Bagdad représente également une rare opportunité pour des émissaires de Washington et de Téhéran de se rencontrer, et ce, alors que les tensions sont particulièrement élevées du fait des ambitions nucléaires de l'Iran.

LA CONFERENCE DE BAGDAD
Les principaux participants

Nouvel Observateur 10.03.2007 11:26

La conférence internationale sur l'Irak organisée samedi 10 mars à Bagdad réunit les voisins arabes de l'Irak ainsi que l'Iran et la Turquie et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Voici la liste des principaux participants et leurs objectifs:
- Gouvernement irakien: Dominé par les chiites et les Kurdes, le gouvernement de Bagdad veut un plus grand soutien des Etats arabes sunnites, qu'il considère comme étant de parti pris en faveur de la minorité sunnite irakienne. Il souhaite que les Etats arabes fassent davantage pour priver de soutien les insurgés sunnites irakiens.
- Etats-Unis: Ils devraient accuser Téhéran de soutenir les milices chiites accusées de contribuer aux violences en Irak. Washington espère également un plus grand soutien des pays arabes en faveur du gouvernement irakien.
- Iran: Téhéran cherche la reconnaissance de ses intérêts en Irak, où il compte de nombreux alliés parmi les chiites au pouvoir. Mais il devra faire face aux accusations américaines et à la pression des Etats arabes sur les chiites. L'Iran espère peut
-être également un dialogue avec son rival américain sur des sujets de discorde entre les deux parties, comme le programme nucléaire iranien.
- Etats arabes: L'Arabie saoudite, l'Egypte, la Jordanie et la Ligue arabe pressent les dirigeants chiites irakiens d'accorder à la minorité sunnite un plus grand rôle politique pour enrayer les violences. Les pays arabes à majorité sunnite cherchent à endiguer l'influence des chiites irakiens, qui est selon eux le prolongement de celle de l'Iran.- Syrie: Allié de l'Iran, Damas est également accusé par Washington de faciliter les violences en Irak en n'empêchant pas les insurgés d'utiliser son territoire. La Syrie cherche à réduire la pression exercée à son encontre par les Etats-Unis et à améliorer ses relations avec le gouvernement irakien.

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jeudi, mars 08, 2007

8 MARS : Journée de la femme... En prison : des femmes oubliées

Le 8 mars est la journée internationale de la femme, qui a vocation à créer des changements, tant dans les faits que dans les mentalités. Le thème retenu cette année est "le temps des femmes". Au carrefour entre ce thème du temps et les problématiques associées à la place des femmes dans la société, la prison retient naturellement l’attention.
Le plus souvent, au croisement entre les femmes et la prison on pense aux "femmes de parloir". Ces femmes, qui, au fil du temps, parcourent la France pour aller visiter un fils, un mari, un compagnon.
Des femmes qui tentent de défier le temps en entretenant une relation avec un proche incarcéré.
Mais il y a une minorité souvent oubliée, celle des femmes elles-mêmes incarcérées.
Au 1er juillet 2006, 2232 femmes étaient en prison ; à la même date 59181 hommes étaient incarcérés (source : chiffres-clés de la Justice, octobre 2006).
Les femmes sont nettement moins souvent auteurs d’actes délictueux ou criminels.
Leur rôle au sein de la famille, et pas seulement en tant que mère, n’est évidemment pas étranger à ce constat.
Naturellement, ce rôle des femmes dans la société pourrait être de nature à inciter les magistrats à prononcer des sanctions moins lourdes. Si des sanctions moins lourdes sont parfois prononcées, c’est sans doute une façon de prendre en compte leur plus grande fragilité (notamment sociale). Même si en France la pauvreté est à peu près également répartie entre les femmes et les hommes, elle est plus concentrée sur les femmes dès lors que l’on dépasse nos frontières et la proportion de femmes étrangères incarcérées est élevée.
Or, la pauvreté est facteur aggravant de la délinquance et de la criminalité.
Ceci dit, lorsque les femmes sont nettement reconnues comme auteurs directs d’une infraction, et non pas comme complices, les sanctions prononcées sont équivalentes à celles prononcées pour les hommes, voire plus sévères.
Quoi qu’il en soit, une fois en prison, les femmes connaissent des conditions d’incarcération souvent plus difficiles que les hommes.
Tout d’abord, et au-delà de toute considération liée à la parité qui n’aurait ici aucun sens, l’incarcération n’est pas nécessairement perçue de la même façon par les hommes et par les femmes.
Il y a sans doute des altérités concernant notamment la perception de sa propre identité et le respect de l’intimité.
Ensuite, et de façon plus pragmatique, le faible nombre de femmes dans la plupart des établissements conduit à une quasi absence d’activités, qu’il s’agisse du travail, de la formation, du sport ou des activités culturelles.
Par exemple, à la MA de Limoges, il y a 10 places dans le quartier réservé aux femmes. Il ne s’agit pas de procéder à un regroupement dans quelques établissements car cela rendrait encore plus difficile le maintien des liens familiaux, amicaux et plus généralement sociaux. Il s’agit de créer les conditions pour que, -y compris lorsque l’effectif est très réduit-l’offre des différentes activités soit identique pour les femmes et pour les hommes.
En outre, se pose bien évidemment, dans certains cas, la question de la maternité.
Il semble d’un autre temps que des femmes puissent accoucher alors qu’elles sont incarcérées. Il semble également d’un autre temps que des nourrissons, durant les premiers mois de leur vie, aient comme environnement quotidien la prison. Il semble d’un autre temps de séparer une mère de son enfant lorsque celui-ci a 18 mois.
La journée de la femme est une occasion donnée de réfléchir à la situation des femmes, et notamment des femmes en prison, une minorité oubliée.
Marie-Paule Maugis
Ban Public
Publié le 8 mars 2007 par torpedo / E-torpedo / Droits de l'Homme

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Journée internationale des femmes, 100 ans de lutte pour l'égalité

La Journée internationale des femmes, jeudi, va être l'occasion comme chaque année depuis presque cent ans, dans de nombreux pays du monde, de dénoncer les violences exercées contre les femmes et les inégalités persistantes au travail comme dans la sphère domestique. • Stéphane de Sakutin (AFP/AFP/Archives - jeudi 8 mars 2007, 11h57)http://fr.yahoo.com/r/ty/6/pt
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Journée internationale des femmes, 100 ans de lutte pour l'égalité
PARIS (AFP) - La Journée internationale des femmes, jeudi, va être l'occasion comme chaque année depuis presque cent ans, dans de nombreux pays du monde, de dénoncer les violences exercées contre les femmes et les inégalités persistantes au travail comme dans la sphère domestique.
Instaurée le 8 mars 1910 par une Conférence internationale des femmes socialistes réunie à Copenhague, qui revendiquait alors le droit de vote pour toutes, la Journée internationale des femmes sert en effet de caisse de résonnance aux luttes des femmes contre les violences, les inégalités, l'injustice.
"La violence contre les femmes et les filles ne recule pas, quels que soient le continent, le pays et la culture", a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à la veille du 8 mars. Elle est "souvent dissimulée" et "fait des ravages dans la vie des femmes, dans leur famille et dans la société tout entière", dit-il.
En Europe, le fléau de la violence touche 20 à 25% des femmes.
Si le nombre de femmes présentes sur le marché du travail a atteint en 2006 le chiffre record de 1,2 milliard sur 2,9 milliards de travailleurs dans le monde, selon un rapport du Bureau international du travail (BIT), les femmes, plus souvent au chômage que les hommes, sont confinées dans des emplois peu productifs, et sont moins bien rémunérés.
Au sein des pays européens, l'écart de salaires entre hommes et femmes est de 15% et les femmes restent très minoritaires dans les postes décisionnels.
Le constat est le même en France, où les féministes dénoncent la persistance des violences exercées contre les femmes, les écarts de salaires et le retard dans la parité en politique, malgré la place prise par Ségolène Royal dans la campagne présidentielle.
La journée des femmes aura des échos divers dans le monde, au-delà des débats qu'elle suscite, avec manifestations ou actions symboliques comme, au Brésil, l'occupation de terres par les paysannes du Mouvement des Travailleurs ruraux sans terre.
A Paris, à 18H00, le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), soutenu par des mouvements et partis de gauche, appelle à manifester du métro Père-Lachaise à la Place de la Bastille.

8.3.07 13:38
www.basta.20six.fr

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mardi, mars 06, 2007

Irak : neuf soldats américains tués dans des attaques à la bombe

mardi 6 mars 2007, 10h00 http://fr.yahoo.com/r/nw/tn
La détresse des soldats américains

Par Destination Santé
Selon un rapport de l'American Psychological association, plus d'un soldat sur trois déployé en Irak souffrirait de troubles mentaux. Et à peine la moitié d'entre eux cherchent de l'aide… Par crainte d'une forme de stigmatisation ?
A en croire les auteurs du rapport, le fait de souffrir d'un trouble mental peut être mal perçu par la hiérarchie. Quant à ceux qui ont besoin de soins et qui en demandent, ils se heurtent au manque de personnel qualifié. Dans l'armée de terre et la marine américaines, près de 4 postes de psychologues sur 10 ne sont pas pourvus !
Et sur place, médecins et infirmières semblent pour le moins désabusés. Un tiers se dit victimes de surmenage et 27% avouent manquer de motivation. Autre problème pointé par le rapport, le manque d'attention accordée aux vétérans, insuffisamment accompagnés dans la transition vers la vie civile.
Les enfants également sont affectés par le déploiement des soldats. Plus de 700 000 petits Américains ont au moins un parent mobilisé en Irak. Et comme le souligne le Pr Michelle D. Sherman de l'APA, « le fait de savoir qu'un de ses parents fait actuellement la guerre à l'autre bout de la planète peut être vécu comme un des événements les plus stressants qu'un enfant puisse vivre ».
Source : American Psychological Association, février 2007

Vétérans : le secrétaire à l'Arméede terre limogé
Nouvel Observateur 03.03.2007 14:38
Après les révélations du Washington Post sur la piètre prise en charge des vétérans de l'Irak et de l'Afghanistan hospitalisés au Walter Reed Army Medical Center, le secrétaire à l'Armée de terre a été limogé.
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a limogé vendredi 2 mars le secrétaire à l'Armée de terre Francis Harvey, répondant à l'indignation suscitée par la piètre prise en charge de vétérans de l'Irak et de l'Afghanistan dans un bâtiment du principal hôpital de l'US Army.
Alors que la polémique fait rage depuis plus d'une semaine, Gates a estimé que les problèmes que connaissait le Walter Reed Army Medical Center, à Washington, révélés le mois dernier par le Washington Post, étaient liés à la manière dont ils étaient dirigés.
"Je suis déçu que certains, au sein de l'Armée de terre, n'aient pas bien apprécié la gravité de la situation concernant la prise en charge des malades en consultation externe (dans le centre médical) Walter Reed", a déclaré Gates.
"Certains ont un peu trop cherché à se défendre au lieu de se concentrer sur l'identification et la rectification des problèmes."Un audit ordonné par Bush
Gates a ajouté que Harvey, un civil supervisant l'US Army au Pentagone, avait proposé sa démission. Selon de hauts responsables de la Défense, Gates l'a en fait exigée.
Le même jour, le président George Bush a ordonné un audit des établissements médicaux accueillant des anciens combattants. La veille, l'Armée de terre avait limogé le chef du centre médical Walter Reed, le général George Weightman.
Le Washington Post avait révélé en février qu'une annexe du centre où des soldats étaient en convalescence était infestée de souris, de cafards et de moisissures.
Ces révélations ont été particulièrement gênantes pour l'administration Bush parce que le président lui-même et de hauts responsables de la Défense se sont rendus à plusieurs reprises au chevet de blessés dans cet hôpital.
"C'est inacceptable pour moi, c'est inacceptable pour notre pays et cela ne peut pas continuer", a déclaré Bush dans son allocution hebdomadaire, enregistrée vendredi et diffusée, inhabituellement, le même jour. L'allocution est généralement diffusée le samedi.

Irak : neuf soldats américains tués dans des attaques à la bombe
publié le mardi 6 mars 2007 http://www.armees.com/

Neuf soldats américains ont été tués et quatre autres blessés dans deux attaques à la bombe dans le nord de Bagdad, a rapporté mardi l’armée américaine. Trois soldats de la Task Force "Lightning" ont été tués et un autre a été blessé suite à une explosion près de leurs véhicules, a annoncé l’armée dans un communiqué.
L’incident a eu lieu lundi alors que les soldats étaient en train de conduire des opérations de combat dans la province de Diyala au nord-est de Bagdad, ajoute le communiqué. Un communiqué précédent avait indiqué que six soldats américains avaient été tués et trois autres blessés mardi lorsque leurs véhicules ont été touchés par une bombe en bordure de route dans la province de Salaheddine au nord de la capitale. Les soldats, de la même unité de l’armée, menaient des opérations de combat dans cette province sunnite instable, selon l’armée américaine.
Les noms des soldats tués et blessés n’ont pas encore été publiés, a ajouté l’armée. Depuis l’invasion américaine en Irak en mars 2003, environ 3. 180 soldats américains ont été tués dans le pays, d’après le décompte des médias basé sur les chiffres du Pentagone.

Nouveau scandale autour de la guerre en Irak
6 mar 2007 10:53 http://www.rtbf.be/index.htm

Nouveau scandale sur la guerre en Irak aux USA. Il ne concerne pas cette fois les conditions de détention des prisonniers, mais bien les conditions d'hospitalisations de certains soldats américains blessés au front, et rapatriés dans leur pays. L'affaire a conduit George Bush à intervenir ce week-end, tandis que le Congrès entame une série d'enquêtes parlementaires.
Deux Commissions de la Chambre ont entamé lundi une enquête parlementaire sur les conditions d'hospitalisation aux Etats Unis, des blessés américains de la guerre en Irak. Outre les quelque 3.000 morts que le Pentagone déplore en Irak, la guerre a déjà fait près de 30.000 blessés dans les rangs américains. La plupart de ces blessés arrivent à Washington où ils transitent par un l'hôpital militaire de Walter Reed. Un hôpital considéré comme le meilleur des Etats Unis jusqu'il y a deux semaines, quand le Washington Post a révélé les conditions sordides dans lesquelles certains soldats y sont soignés, dans des chambres infestées par des cafards, les rats et la moisissure.
Ce week-end, sentant que le scandale risquait d'ajouter aux causes d'impopularité de la guerre et de son Gouvernement, George Bush a réagi. Les conditions d'hospitalisation de nos soldats blessés, sont inacceptables et cela ne va pas continuer, a-t-il affirmé, avant de nommer une commission d'enquête. Parallèlement, les deux généraux qui dirigeaient cet hôpital militaire ont été limogés ainsi que le secrétaire de l'Armée de terre qui avait la tutelle de l'établissement. Mais ces mesures ne sont pas de nature à mettre un terme au scandale.
Le Washington Post indique en effet que les mauvaises conditions d'hospitalisation des blessés de guerre, sont observées dans d'autres hôpitaux militaires. Et en marge de leur enquête parlementaire, les dirigeants démocrates du Congrès demandent à George Bush de soutenir la formation d'une commission d'enquête indépendante.
Nouvelles victimes américaines en Irak :
Neuf soldats américains ont en effet été tués au cours de deux incidents séparés mais similaires qui se sont produits mardi au nord de Bagdad. Des charges explosives ont été déclenchées au passage de leurs véhicules. Ces décès portent à 3.179 le nombre de soldats américains tués depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003.

Sondage
GW Bush doit il être jugé pour crimes contre l'humanité?
Oui
950

92%

Non
83

8%

Nombre de votants
: 1033
Premier vote
: 08-07-2005 14:55
Dernier vote
: 04-03-2007 19:24
http://www.yabasta.fr/index.php?option=com_poll&task=results&id=2


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« Envahir un pays qui ne nous a rien fait ? » - Les nouveaux déserteurs américains, par Lucy Bateman


L’ Humanité, 18 janvier 2007. ( Extrait du reportage Les nouveaux déserteurs américains.)
Toronto (Canada)
Dean Walcott, vingt-cinq ans, a servi deux fois en Irak. Traumatisé par les images de nombreux soldats blessés, il a déserté en décembre.
YABASTA / 06-03-2007

« Aucun entraînement ne peut vous préparer à ça. » Dean Walcott était déployé à l’hôpital militaire de Landstuhl, près de Stuttgart, en Allemagne. Très calme, il raconte : « On recevait les soldats américains blessés en Irak. À - certains, il manquait des membres, d’autres avaient perdu leur visage. On accueillait des hommes dans un tel état que leur corps n’était plus identifiable, d’autres qui avaient tellement fondu que les médecins - n’arrivaient pas à trouver une veine. Pendant que nous étions à Landstuhl, un attentat contre une base américaine située à Mossoul a fait exploser une réserve de - kérosène. Je vous laisse - imaginer. »
Le caporal Dean Walcott, vingt-cinq ans, est un bon petit gars américain comme on aime à les imaginer. Solide, le regard franc, la casquette vissée sur des cheveux ras, ce natif du Connecticut s’est engagé dans les marines en août 2000, à dix-sept ans, pour que l’armée lui finance ses études. Il y a un mois, il quitte le camp de marines Lejuene, en Caroline du Nord, rassemble ses économies, et monte dans un bus Greyhound en direction du Canada. « Ma famille m’avait dit que je ne passerais jamais avec mes papiers d’identité militaires. À la frontière, une dame m’a demandé si j’avais des explosifs dans mon sac. J’ai dit non, elle m’a dit bienvenue au Canada. » De l’autre côté l’attend Michelle Robidoux, une des animatrices de la campagne d’appui aux déserteurs.
« À Landstuhl, j’ai réalisé combien cette guerre que je soutenais causait de souffrances, chez les soldats comme chez les civils. Il vient un moment où on se dit que le commandement a tort. Je suis étonné que cela m’ait pris tant de temps, mais pendant quatre ans je suis passé d’affectation en affectation, sans avoir le temps de penser. » En 2003, il est déployé une première fois en Irak, pour renforcer la police militaire. « Aux informations, on parlait des convois qui se faisaient - tirer dessus : c’était nous. » Ensuite l’Allemagne, puis il retourne en Irak. La mission est plus tranquille, mais Dean a perdu pour de bon ses illusions et le fait savoir. Un jour son régiment reçoit la visite de Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la Défense : « Les chefs voulaient des volontaires pour lui poser des questions. J’ai levé la main, ils m’ont dit : "Pas toi, on sait ce que tu penses" », raconte-t-il avec un sourire amer.
De retour aux États Unis, il demande à consulter un - psychologue. « Mon commandement était d’accord, mais seulement une fois par mois. Le reste du temps, antidépresseurs. Alors que je sais qu’il faut de fréquentes visites pour qu’une thérapie fonctionne. Mais la philosophie de l’armée, c’est : "Tais-toi, fais ton travail, on gérera ça plus tard", ce qui veut dire - jamais. » Il - insiste : « Toutes les guerres ne sont pas mauvaises. Les gens ont le droit de se défendre. Mais envahir un pays qui ne nous a rien fait ? » Dean a de la famille à New York, alors « attraper Ben - Laden, ça avait un sens. Mais être en Irak ? Trouver les armes de destruction - massive ? Attraper le diabolique Saddam Hussein ? - Sérieusement ! ».
C’est sa dernière affectation qui le décide à fuir. Il est muté dans une petite unité où il est sûr de ne pas retourner au front. « On recevait des réservistes qu’on envoyait en Irak pour des missions de quatorze mois. Je demandais à ces gens de partir à ma place. C’était mal. J’avais le sentiment que ceux qu’on envoyait là-bas se tapaient les boulots les plus durs : ramasser des corps, enlever au bord des routes les déchets piégés. On les envoyait mourir comme de la chair à canon. »
Sa famille a soutenu sa - décision, sa soeur trouve très « cool » d’avoir un frère au Canada. Installé à Toronto chez un autre déserteur, il - attend son permis de travail. Fan du démembrage d’ordinateurs, Il veut travailler dans l’informatique et louer un - appartement « avec une chambre d’amis pour loger les suivants ». En attendant, il aide la campagne de soutien, pour lui rendre « l’aide et la compassion » qu’il a reçues. ( N.d.l.r : Voir le site de Campagne d’appui aux résistantEs à la guerre www.resisters.ca.) Pense-t-il être courageux ? « Je m’en fiche. Je suis ici parce que j’y crois, parce qu’il faut mettre de la morale dans tout ça, et amener les gens à penser sérieusement. »
Lucy Bateman, envoyée spéciale.
6.3.07 13:49
BASTA

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lundi, mars 05, 2007

Chine. Le coût humain du «miracle» économique


Index AI: ASA 17/009/2007

1 Mars 2007

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Index AI : ASA 17/009/2007 (Public)Bulletin n° : 038ÉFAI1er mars 2007Embargo : 1er mars 2007 00h01 TU

Chine. Le coût humain du «miracle» économique

Les millions de travailleurs migrants qui contribuent à la croissance économique en Chine sont traités comme des exclus dans les villes chinoises, selon un rapport récent d'Amnesty International. En dépit des réformes récentes, ils sont exclus du système de santé et du système scolaire, vivent dans des conditions éprouvantes dans des logements surpeuplés et sont régulièrement exploités de la pire manière par leurs employeurs.
«Ce qu'on appelle le «miracle» économique chinois existe au prix d'un coût humain terrible – les travailleurs ruraux qui migrent dans les villes sont victimes de la pire exploitation au travail, selon Catherine Baber, directrice adjointe pour l'Asie-Pacifique à Amnesty International. «Ils sont contraints de faire de nombreuses heures supplémentaires, n'ont souvent pas droit à des congés maladie et travaillent dans des conditions dangereuses pour des salaires de misère.«En plus d'être exploitées par leurs employeurs, les familles de migrants se heurtent à des règlements discriminatoires mis en place par le gouvernement dans tous les domaines du quotidien.Ils n'ont pas droit à une allocation logement ni à l'assurance santé dont peuvent bénéficier les résidents urbains permanents et leurs enfants se retrouvent, de fait, exclus du système scolaire.»
On estime qu'il y a entre 150 et 200 millions de travailleurs ruraux ayant migré vers les villes à la recherche d'un travail en Chine et leur nombre risque de croître dans les dix années à venir. Dans certaines villes, ils constituent la majorité de la population.Les migrants internes sont tenus de se faire enregistrer comme résidents temporaires auprès des autorités locales dans le cadre du système d'enregistrement des ménages (hukou). Ceux qui parviennent au bout de la procédure, souvent longue et laborieuse, se heurtent malgré tout souvent à la discrimination au niveau des logements, de l'éducation, de la santé et de l'emploi, en raison de leur statut temporaire. Les nombreux autres qui ne parviennent pas au bout de la procédure d'enregistrement restent sans statut légal, ce qui les rend vulnérables à diverses formes d'exploitation de la part des policiers, des propriétaires, des employés et des résidents locaux.«Le gouvernement central a pris certaines mesures pour améliorer le sort des travailleurs migrants, mais la question la plus importante reste sans réponse – le système du hukou continue d'établir une discrimination entre les personnes sur la base de leur origine sociale, estime Catherine Baber.
Le gouvernement doit réformer le système du hukou et pousser les autorités locales à appliquer les lois existantes qui visent à assurer à tous l'accès aux soins, à des conditions de travail équitables et à l'enseignement primaire gratuit.»Les patrons ont recours à toute une série de tactiques pour empêcher leurs employés de quitter leur emploi.
Les migrants internes ont souvent des arriérés de salaires, ce qui signifie que ceux qui partent perdent au moins deux ou trois mois de salaire. Les employeurs retiennent souvent à dessein les salaires avant le Nouvel An lunaire pour être sûrs que leurs ouvriers reviendront après les fêtes – rendant ainsi impossible l'achat de billets de train à des millions de migrants au moment des fêtes. Les patrons forcent souvent de manière illégale les ouvriers à laisser un dépôt de garantie, dans le but de les empêcher de changer d'emploi. Du fait du statut incertain que leur confère le système des certificats de résidence (hukou), les migrants internes ne portent généralement pas plainte.Ce type de tactiques permet aux patrons de pallier à la pénurie grandissante de main d'œuvre sans avoir à augmenter les salaires.
Ceci explique en partie pourquoi les salaires n'ont pas augmenté de façon significative en réponse à la pénurie de main d'œuvre, comme on pourrait s'y attendre dans des conditions normales de marché.Madame Zhang, migrante de vingt et un ans, travaillait dans une usine textile de la banlieue de Pékin. Les ouvrières n'avaient pas été payées depuis trois mois, aussi avaient-elles décidé de partir. Enfermées dans l'usine, elles n'étaient autorisées à la quitter que sur présentation d'un billet de sortie.
Finalement, l'une d'entre elles réussit à s'emparer de la clé de la grille d'entrée et elles firent une sortie en masse, forçant le garde à l'entrée à les laisser passer. Madame Zhang se souvient : «A ce moment-là, nous étions vraiment contentes de nous... En fait, certaines parmi nous ont perdu quatre mois de salaire.»Des millions d'enfants de travailleurs migrants sont aussi touchés et luttent pour avoir le droit d'aller à l'école.
Dans de nombreux endroits, ils sont effectivement exclus du système scolaire ; en l'absence de hukou, les parents doivent s'acquitter de frais d'inscription demandés uniquement aux migrants ou payer des frais d'inscription très élevés.«La Chine s'est engagée à faire bénéficier tous ses citoyens d'un enseignement primaire gratuit, mais en dépit des efforts du gouvernement central, les écoles d'État continuent d'imposer des frais de scolarité qui rendent l'éducation primaire inabordable, particulièrement pour les enfants de migrants, a déclaré Catherine Baber.
Ces millions d'enfants sont l'avenir de la Chine : le gouvernement doit leur donner l'accès à l'éducation.»Le rapport sur la Chine CHINA Internal migrants : discrimination and abuse – The human cost of an economic "miracle" sera disponible à partir du 1er mars 00h01 TU sur le site : http://web.amnesty.org/library/index/engasa170082007
Document public
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Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d'Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566Amnesty International, 1 Easton St., Londres WC1X 0DW. web : http://www.amnesty.org

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dimanche, mars 04, 2007

Droits de l’Homme au Maroc : A chacun son bilan...

La multiplication, ces derniers jours, des activités en relation avec les droits de l’Homme, est une occasion pour relancer le débat sur le bilan en la matière par les différents acteurs. Ce sont surtout les résultats de l’Instance Equité et Réconciliation qui sont sous la loupe.
Source: Le Reporter 03.03.2007 / http://www.yabiladi.com/
Une année après la fin du mandat de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) et la présentation de son rapport final, le débat est relancé au sujet de son bilan et la mise en application de ses recommandations.
Le retard enregistré également dans l’octroi des indemnisations aux victimes, annoncées depuis des mois par l’Instance (qui viennent d’être débloquées), a rendu ce débat, encore plus d’actualité. La semaine dernière, le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), chargé de l’application des recommandations de l’IER a commencé à adresser les arrêtés d’arbitrage aux victimes et ayants-droit, dont les dossiers ont été instruits et fait l’objet de propositions de la part de l’Instance. Cela n’a fait qu’enflammer le débat. Surtout que certaines victimes n’ont pas apprécié les indemnisations fixées et d’autres contestent le fait d’en être exclues.L’association qui défend les intérêts des victimes, le Forum marocain pour la Vérité et la justice (FVJ), ne pouvait trouver meilleur contexte pour organiser un débat sur le bilan des droits de l’Homme au Maroc. En effet, il a réuni, les 23 et 24 février à Rabat, différents acteurs des droits de l’Homme pour faire le point sur ce sujet. Cette rencontre à laquelle ont participé différents courants des droits de l’Homme (pro et anti-IER), des représentants de partis politiques, de syndicats, d’associations islamistes... a porté essentiellement sur le bilan de l’IER et s’est terminée par l’adoption d’une série de recommandations.
L’IER, clouée au pilori
Le débat lancé sur le bilan des droits de l’Homme au Maroc se concentre, en particulier sur les « failles » de l’Instance Equité et Réconciliation (IER). Les acteurs des droits de l’Homme admettent que les pouvoirs publics, à travers l’Instance, ont apporté « quelques vérités » sur les exactions commises durant les années de plomb. Ils admettent que l’IER a fait un formidable effort pour apporter la lumière sur certains dossiers qui « étaient même ignorés par les défenseurs des droits de l’Homme ». Ils estiment que l’approche de l’IER est une approche « bien meilleure que la position officielle adoptée par l’Etat auparavant », notamment l’approche de l’ex-Instance Indépendante d’Arbitrage.Pourtant, au-delà de cette reconnaissance, les critiques sont acerbes, contre bilan et actions de l’IER. Les auteurs de ces critiques reprochent à l’instance de n’avoir rien fait pour élucider le dossier de l’un des plus importants maillons de la vérité recherchée par les défenseurs des droits de l’Homme, le dossier Ben Barka. Ils mettent en avant aussi les défaillances relatives au traitement du dossier du « soulèvement du Rif ». Ils estiment que Driss Benzekri et son équipe « ont esquivé l’examen de ce dossier de manière curieuse et qui met en doute le sérieux des travaux de l’instance ».Pour cause, « le premier livre du rapport de l’IER n’a pas évoqué le dossier du Rif. Il s’est contenté d’une formule de trois lignes consacrée au sujet.
Ces lignes ne peuvent en aucun cas reproduire les souffrances des victimes rifaines des évènements de 1958-59. D’autant plus que des exactions ont eu lieu durant des décennies dans le Rif qui ne comptait presque pas dans la carte nationale », reprochent-ils.Autre dossier « pas du tout traité » par l’Instance, celui qui concerne « la liquidation de l’armée de libération dans le sud grâce à une coordination entre les forces armées marocaine, française et espagnole »... Et bien d’autres dossiers pour lesquels ils en veulent à l’IER de ne pas les avoir pris en considération. Il en est ainsi, par exemple, des colis piégés adressés à Omar Benjelloun, Mohamed Yazghi et Mohamed Douiri. Ils disent qu’ils ne savent rien concernant les disparus au sujet desquels ils attendent toute la vérité : Abdelhak Rouissi, Houcein Manouzi, Omar Ouassouli...De même, les anti-IER critiquent la manière avec laquelle l’Instance a traité le dossier des fosses communes. « L’Instance a cité quelques fosses communes et les résultats annoncés ne reprennent pas les listes exhaustives.
Elle n’a pas respecté les techniques scientifiques pour déterminer l’identité des décédés », reprochent-ils.Les critiques n’en finissent pas... Ceux qui les profèrent relèvent des lacunes dans le traitement du dossier des exactions au Sahara, les dossiers des enseignants licenciés abusivement en raison de leur appartenance politique ou activité syndicale... Les détracteurs de l’IER reprochent également à l’équipe de Benzekri de ne pas avoir publié la liste des témoins (tortionnaires et victimes) qu’elle a interrogés...Cela les amène à conclure que l’Instance n’a pas apporté la vérité tant attendue par « les victimes et les Marocains en général pour pouvoir tourner la page. Les résultats présentés et les actions menées sont destinés uniquement à arranger l’image du pays à l’intérieur et à l’extérieur ». Pour cela, ils présentent l’argument de « la reprise des tortures, des détentions arbitraires, des atteintes aux libertés publiques... surtout après les évènements du 16 mai de Casablanca ».
Les responsables des années de plomb
Les représentants de l’AMDH (association marocaine des droits humains), sont les plus critiques. Ils ont insisté sur les omissions de l’IER au niveau de la détermination des responsables des exactions des années de plomb. Lors des débats organisé par le FVJ sur le bilan de l’IER, Abdellilah Benabdaslam, membre du bureau politique de l’AMDH à relevé, au nom de son association, les manquements de l’IER à ce niveau : « le rapport de l’IER a essayé, dans plusieurs passages, de faire assumer la responsabilité de ce qui est arrivé durant les années de plomb à l’Etat sans déterminer le degré de responsabilité de chaque institution : l’institution monarchique, l’armée, les sécuritaires, la justice, les différents gouvernements... », a déclaré Abdellilah Benabdaslam.A propos des soulèvements populaires, l’AMDH estime que l’IER a esquivé la responsabilité de l’armée, de la gendarmerie royale, du ministère de l’intérieur, du ministère de la justice, de la santé... « L’emploi de termes tel que l’utilisation disproportionnée et exagérée des forces de l’ordre, montre à quel point l’IER essayait de dissimuler, par des prétextes, l’assassinat prémédité des civils qui se trouvaient sur leur balcon, loin des lieux des manifestations », affirme le représentant de l’AMDH. Et d’ajouter : « de même, le rapport de l’IER n’a pas précisé les institutions qui ont refusé de coopérer avec l’Instance et de lui fournir les renseignements demandés, ou celles qui lui ont présenté des renseignements erronés. Le rapport a plongé les responsabilités dans des généralités pour éviter de les énoncer de manière claire.Ce qui l’a amené à ignorer même les responsabilités des institutions qui entrent dans le cadre de ses compétences ».
Dans son rapport, l’IER avait annoncé qu’elle n’a pas pu élucider le sort de 66 cas pour lesquels elle estime que le crime de la disparition forcée est caractérisé. Ainsi, on a reproché au comité de suivi pour l’application des recommandations de l’IER, de n’avoir donné « aucune indication officielle sur les identités de ces 66 cas ».Toutes ces critiques adressées aux ex-membres de l’IER et à leur rapport, vont donc directement au Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH), étant donné que les ex-membres de l’Instance travaillent maintenant dans le cadre de ce conseil qui est chargé d’assurer l’application des recommandations contenues dans le rapport de l’Instance Equité et Réconciliation.
Le CCDH se défend
Ces débats ne pouvaient pas se faire en l’absence des représentants du CCDH et d’ex-membres de l’IER... En effet, Mustpha Yznasni et Salah Elouadie, d’ex-membres de l’IER (travaillant actuellement au sein du CCDH)... ont écouté les critiques qui leur étaient adressées. Si Salah Elouadie est parti avant la fin des travaux, Mustpha Yznasni, épaulé par Khadija Rouissi qui est une collaboratrice de l’équipe de Driss Benzekri (tant à l’IER avant la fin de son mandat qu’au sein du CCDH), a suivi attentivement les différentes critiques adressées à l’institution qu’il représente.Il a réagi en apportant certains éclairages. « Il n’est pas du ressort de l’IER de déterminer les responsabilités individuelles. D’ailleurs, rares sont, dans le monde, les instances de vérité qui vont dans le sens de la détermination de ce genre de responsabilités. Je dois dire que l’Instance n’a ménagé aucun effort pour soulever la vérité concernant les dossiers dont elle s’est saisie », a-t-il déclaré.En ce qui ce qui concerne l’emploi du terme « utilisation disproportionnée ou exagérée » des forces de l’ordre, Mustpha Yznasni a précisé que « l’utilisation de ces termes ne vise absolument pas à cacher la vérité.
Ce sont des termes utilisés par le droit international ».Sur un autre registre, le dossier du Rif, il a également défendu l’IER et ses membres : « il n’y a pas de documentation au sujet des évènements du Rif. Même les ONG n’en ont pas. Les personnes encore en vie qui ont assisté à ces évènements refusent d’avouer ce qui leur est arrivé. En plus, l’Instance a reçu peu de dossiers à ce sujet. Lors des visites que nous avons effectuées à cette région, peu de gens ont daigné discuter avec nous. A tel point que nous avons recensé une seule femme qui a avoué avoir été victime de viol... ».Mustpha Yznasni a été contraint d’étayer ses arguments, en apportant aux détracteurs de l’IER de nouveaux éléments. En effet, il a annoncé, au sujet des 66 cas cités dans le rapport de l’IER comme non élucidés que des investigations ont été menées par le comité de suivi attaché au CCDH.
Il a annoncé que « 44 parmi ces cas ont été élucidés et des investigations sont encore en cours concernant les autres cas emblématiques ».Autre annonce, c’est le début de déblocage des indemnisations aux victimes répertoriées par l’IER. Les bénéficiaires recevront leurs indemnisation à travers les canaux de Barid Al Maghrib (voie postale) dans le souci de leurs éviter d’éventuel déplacements.Plus encore, les services de Driss Benzekri travaillent sur un programme de couverture médicale au profit des victimes des années de plomb, similaire à celle de l’AMO (assurance maladie obligatoire) ou de la CNOPS (caisse nationale des organismes de prévoyance sociale) et qui est en cours de finalisation, a lancé Mustpha Yznasni.
Quid du bilan des défenseurs des droits de l’Homme
Cinq ans se sont passés sur la constitution du « Comité de Suivi des atteintes graves aux droits humains », composé de l’AMDH, de l’OMDH et du FMVJ suite au symposium organisé en novembre 2001 avec la participation de la majorité des acteurs politiques, syndicaux, islamistes, ONG... Aujourd’hui l’on demande à cette partie des défenseurs des droits de l’Homme de présenter également le bilan de ses actions et réalisations.
Cela a été, en effet, l’autre but affiché par la rencontre du 23-24 février, en plus du bilan de l’IER. Certains militants ont estimé que cinq ans après la création du comité, un bilan s’impose. Ils ont ainsi appelé à la tenue d’une deuxième édition du symposium organisé en 2001.Les autres défenseurs pointés du doigt, sont ceux du Forum marocain pour la Vérité et la Justice (FVJ). Certains ont posé la question sur l’opportunité de cette association si la page des années de plomb est tournée. En réaction à cette réflexion, qui a piqué beaucoup de participants, les dirigeants du FVJ ont avancé que « le Forum a encore beaucoup de choses à faire surtout que les objectifs qu’il s’est fixé n’ont pas encore été réalisés et que la vérité sur les années de plomb n’a pas encore fait surface ».

Les indemnisés mécontents
Dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de l’IER, le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) a commencé à débloquer les indemnisations financières aux victimes recensées selon les critères de l’IER. Dans ses recommandations, l’Instance avait fixé une liste de 9779 dossiers. Au CCDH on parle d’une somme globale de 1,5 milliard de dirhams débloquée pour indemniser les victimes. Et l’on parle d’un nombre de dossiers supérieur à ce qui a été fixé par l’IER, soit 11.304 dossiers et 25.000 bénéficiaires (victimes et ayants droit). Selon le CCDH, la plus petite indemnisation attribuée à un ayant droit est de 600 DH.
Une première partie des indemnisations est déjà parvenue aux victimes par voie postale. Depuis, les réactions des victimes mécontentes se font entendre. Elles reprochent à l’Instance « l’opacité des critères qui déterminent le droit à l’indemnisation ». Des bénéficiaires ont qualifié les indemnisations qu’ils ont touchées de « maigres et humiliantes ».Des plaintes contre les éventuels responsablesLe Forum marocain pour la Vérité et la Justice (FVJ) sensibilise les victimes des années de plomb à intenter des actions en justice contre les responsables connus des années de plomb.
C’est d’ailleurs, l’une des recommandations adoptées lors du séminaire organisé par le FVJ autour du bilan de l’IER, les 23 et 24 février dernier. Cette voie est déjà empruntée par le Forum lui-même qui a déposé une plainte pour dénoncer les responsables qui sont derrière l’exhumation, en décembre 2005, de la fosse commune de certaines victimes des évènements de 1981.Des victimes et des familles de victimes ont également saisi la justice. C’est le cas de Hassan Seghrouchni contre Driss Bassri, de la famille Tahani...Le Forum se dit prêt à apporter son soutien et à mettre à la disposition des intéressé ses conseillers juridiques... Pour mener cet « autre combat pour la détermination des responsabilités » souligne un membre du bureau exécutif du FVJ.

4.3.07 14:16

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