samedi, septembre 13, 2008

Les mystérieux sosies du 11 septembre

Nous voici au sixième anniversaire du 11 septembre 2001. Pendant ces années nous en sommes presque tous venus à l’impression que l’histoire avait pris un brusque tournant ou, comme on l’entend souvent répéter, que depuis lors le monde n’a plus été le même. Une analyse soignée pourrait montrer à quel point cela n’est que partiellement vrai, et comment nombre de situations actuelles trouvent au contraire leurs causes et leurs racines dans les vingt années précédentes. Cependant, quoique l’on pense à ce sujet, il est indubitable qu’à partir du 11 septembre 2001 les gouvernements et une grande partie des médias occidentaux ont contribué à communiquer à l’opinion publique l’idée que le monde occidental est désormais soumis à une menace constante : celle du terrorisme international et des « états voyous » qui le soutiendraient.

Pourtant, au-delà des proclamations d’omniprésence de Al Qaeda et affiliés, la dynamique et les coulisses du 11 septembre apparaissent aujourd’hui rien moins que clairs. En Europe et aux Etats-Unis, de nombreux essais (sans parler des sites Internet) ont mis en question la version officielle des faits. La Terreur fabriquée. Made in Usa (titre français, voir
(éditions Demi-lune, NdT) puissant ouvrage de Webster G. Tarpley, qui en est à sa quatrième édition aux USA, n’est pas le moindre de la série. Il vient d’être traduit en italien (Arianna editrice), avec quelques adaptations dues aux nécessités de mises à jour constantes dans une affaire qui s’enrichit chaque jour de nouveaux éléments. Tarpley est un expert du rôle des services secrets dans les trames politiques ; c’est avec cette grille de lecture qu’il s’était aussi intéressé, auparavant, au terrorisme italien et en particulier à l’affaire Moro. En ce qui concerne les USA, on se souvient aussi de sa monographie sur la famille Bush.
Comme on le sait, les publications qui ont proposé des scénarios alternatifs aux versions officielles sur le 11 septembre, se sont arrêtés sur de nombreux aspects de l’affaire qui ne sont pas clairs : l’avion « invisible » qui aurait touché le Pentagone ; l’interception manquée des avions détournés ; le brusque écroulement des Tours jumelles et de l’édifice 7 du World Trade Center ; les personnalités et actions des présumés pirates de l’air pendant les mois (voire les années) précédant les attentats, ainsi de suite. Griffin Tarpley prend en considération avec soin l’ensemble du débat, s’intéressant aux chapitres les plus opaques.
La partie la pus intéressante est celle qui aborde l’identité des terroristes : certains d’entre eux (en particulier l’égyptien Mohammad Atta et le libanais Ziad Jarrah) semblent avoir eu des « doubles », c’est-à-dire que des personnages ayant la même identité, et d’allure identique, sont signalés avec insistance dans diverses localités ; par exemple, ils sont aux Etats-Unis alors que les services secrets allemands les signalent à Hambourg. Leurs compétences de pilotes sont maigres, aux dires de tous leurs instructeurs. De nombreux pirates, au lieu de se comporter comme des membres d’une cellule dormante, se font remarquer en diverses circonstances : disputes en public, ébriété dérangeante, menaces ; au point que, parfois, on se demande s’ils sont vraiment en train de préparer un attentat ou s’ils agissent de façon à ce que, plus tard, on se souvienne d’eux. Certains se font aussi remarquer par leur fréquentation de prostituées, dans des établissements équivoques, salles de jeux de Las Vegas : des comportements dont c’est peu dire qu’ils sont insolites pour des fanatiques islamistes prêts au suicide. Le lecteur non expert de la question y trouvera un recueil ponctuel de tous les éléments (et il y en a beaucoup) qui ne sont pas clairs et n’ont pas été expliqués.
L’auteur ne propose pas que des faits, mais tend à montrer quelles pourraient être les modalités et les causes d’un attentat qu’il déclare, lui, explicitement, made in USA. En expert des trames élaborées par les services secrets, il cherche à en retracer le rôle possible dans l’affaire : et il ne s’en tient pas qu’au 11 septembre, il étend son analyse aux actes de terrorisme qui ont frappé aussi Madrid et Londres, dans les années 2004 et 2005. Dans les deux épisodes, on trouve des éléments qui mériteraient un éclaircissement : il ressort par exemple d’une enquête du quotidien espagnol « El Mundo » que certains des auteurs madrilènes de l’attentat (dont nombre d’entre eux se sont suicidés dans les jours suivants) n’étaient ni des musulmans fondamentalistes, ni même des membres d’une cellule secrète de Al –Qaeda, mais des repris de justice connus, certains comme trafiquants, et, pour quelques uns, indicateurs de police. En résumé, Tarpley affirme que le 11 septembre a représenté la prise de pouvoir du groupe conservateur, porteur d’intérêts économiques et stratégiques bien précis (évidemment ceux qui ont conduit aux guerres qui ont suivi), qui se présente comme une sorte de coup d’état aux dépens du gouvernement étasunien lui-même. Il n’est pas dit que, à la fin de cette lecture, on se trouve d’accord avec toutes les hypothèses : mais ses affirmations et, surtout, la masse des informations réunies méritent la plus grande attention ; à plus forte raison parce qu’il ne s’agit pas de la reconstruction d’affaires qui se seraient terminées dans la tragédie d’il y a maintenant six ans, mais de scénarios qui continuent à avoir un impact dévastateur sur notre présent et – il y a des raisons fondées pour le craindre- sur notre avenir.
Edition de mardi 4 septembre de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/04-Seetembre-2007/art46.html
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Articles de Marina Montesano publiés par Mondialisation.ca
11.9.08 23:00
http://basta.20six.fr/basta/art/107610675/
Les_mysterieux_sosies_du_11_septembre

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vendredi, septembre 12, 2008

L'Afghanistan s'enfonce dans le chaos

Une femme afghane et sa fille pleurent la mort d'un parent - Photo : Associated Press

Juillet a été un mois particulièrement sanglant, avec 326 tués dans différentes interventions militaires, le chiffre le plus élevé depuis le renversement du régime taliban.
vendredi 12 septembre 2008 / Angel Espino /

elpais.com/articulo/inte...
http://basta.20six.fr/basta/art/107652399/

Peut-être ne découvrirons-nous jamais ce qui s'est exactement passé à Azizabad au petit matin du 22 Août dernier. Toutefois, le bombardement de ce village de la province d'Herat est en passe de devenir le point de non-retour dans les relations entre le Gouvernement de l'Afghanistan et la communauté internationale. Ce jour-là, une patrouille conjointe des forces américaines et afghanes a suivi la piste d'un partisan d'Al-Qaida. Ils sont arrivés avant l'aube à Azizabad. Les militaires insistent sur le fait qu'ils ont tiré en premier et affirment que, en plus d'une trentaine de Talibans, entre cinq et sept civils ont été tués, mais les autorités afghanes affirment que l'attaque était une erreur et qu'elle a fait 96 morts civils, dont 60 enfants et 15 femmes. L'ONU soutient la version des autorités afghanes.
C'était la goutte qui a fait déborder le vase. Après des mois de plaintes du nombre élevé de victimes civiles causées par des troupes étrangères dans leur lutte contre les insurgés, le gouvernement de Hamid Karzai a annoncé une révision des accords concernant les forces opérant en Afghanistan. "La présence de la communauté internationale en Afghanistan doit être réglementée sur la base de traités bilatéraux », selon le communiqué du Conseil des ministres afghans. Il appelle également à fixer des limites aux forces militaires et à « cesser immédiatement toute attaque aérienne contre des cibles civiles, les fouilles des maisons et les mises en détention illégales ».
En juillet, un autre bombardement américain a atteint une noce et a causé 47 morts, dont la mariée. Ce n'est pas la première fois que des bombes massacrent un mariage. Après le démenti officiel, l'armée a présenté ses excuses. Mais si dans la tuerie d'Azizabad la mort de 96 civils est confirmée, ce serait la plus grave depuis le renversement du régime taliban en 2001.
« Nous devons aller au fond de la question, » dit le représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Kai Eide. « Pas sur le nombre de décès, mais sur la façon dont a pu se produire une chose pareille et sur ce que nous faisons maintenant », prévient ce diplomate norvégien, qui ordonne immédiatement sa propre enquête. La rapidité et la fermeté du rapport, qui à la base soutient la version du gouvernement afghan en parlant de « preuves crédibles » pour la mort de 90 civils, a secoué les chancelleries des pays occidentaux à Kaboul.
« C'était un pari risqué de Eide », explique un ambassadeur européen. « S'il gagne, nous serons obligés de repenser une stratégie pour laquelle nous n'avons pas suffisamment de soldats, et nous ne sommes pas disposés non plus à subir de nouvelles pertes, mais s'il ne gagne pas, sa crédibilité en pâtira », a ajouté la même source. Eide assume le risque. « Si je n'avais pas réagi rapidement à un évènement de cette ampleur, j'aurais été critiqué. Je pense que c'était la bonne décision », a t-il fait valoir, sans cacher qu'il se trouve sous pression autant de Karzaï que des États-Unis.
« Si des civils innocents meurent, les gens demandent pourquoi au gouvernement, et nous devons poser la même question à nos alliés », a déclaré le ministre sans portefeuille, Hedayat Amin Arsala. « Non seulement on crée des tensions avec la communauté internationale, mais aussi avec notre opinion publique, cela rend la lutte contre le terrorisme beaucoup plus difficile car cela donne des arguments à ceux contre lesquels on lutte. » Par conséquent, je défends la nécessité de « parvenir à un règlement qui permette de lutter contre le terrorisme et l'insurrection, tout en minimisant les pertes civiles. »
« Le président Karzai a droit à de meilleurs accords et peut compter sur mon soutien total », reconnaît le représentant de l'ONU après avoir rappelé que, malgré la faiblesse de l'Afghanistan comparée au poids de la communauté internationale , « nous parlons d'un État souverain ». Entrer dans ce débat est ouvrir la boîte de Pandore de l'immunité des troupes étrangères et du sort des prisonniers que les États-Unis maintiennent dans les limbes juridiques à Bagram, deux questions que Washington, le principal défenseur du président afghan, préfère ne pas aborder.
Sans aucun doute, le coup de colère de Karzai a beaucoup à voir avec les élections de l'année prochaine. Le soutien des Afghans à la présence des forces internationales est usé par les attaques contre les civils, ainsi que par l'infiltration et la propagande des insurgés. Tous les soirs depuis l'évènement de Azizabad, la télévision nationale recueille des témoignages d'anti-américanisme. En même temps, un consensus se dégage sur l'opportunité d'introduire plus de transparence et de coordination dans la manière dont fonctionnent ces forces.
« Ceci et d'autres cas antérieurs montrent que nous devons aller dans cette direction », admet Eide, convaincu que « certains d'entre eux auraient pu être évités avec une plus grande coordination et transparence entre forces armées ou groupes de sécurité ». Il sait de quoi il parle puisqu'il a été pendant six ans ambassadeur de son pays à l'OTAN. « Il y a tellement de forces sur le terrain ... et avec la complexité d'un grand nombre de ces opérations, je suis même surpris que nous opérions sans le niveau de coordination dont nous avons besoin. C'est surprenant et il faut y remédier », confie t-il avec un accent particulier sur le dernier mot qu'il prononce syllabe par syllabe.
En Afghanistan se déroulent deux opérations militaires en même temps et indépendante l'une de l'autre, bien que parfois difficiles à différencier. D'une part, la Force internationale d'assistance à la sécurité (mieux connu sous son sigle anglais, ISAF), établie dans les Accords de Bonn de décembre 2001 et en vertu de plusieurs résolutions de l'ONU, a étendu sa zone d'opérations à tout le pays depuis Kaboul. Depuis 2003, elle est sous le commandement de l'OTAN, bien qu'elle compte des troupes de 40 pays, dont les États-Unis. D'autre part, l'opération « Liberté durable », initiée par les États-Unis en Octobre 2001 contre al-Qaida et ses protecteurs Talibans, a continué sur le terrain en collaboration avec les forces de sécurité afghanes et la participation symbolique d'autres pays. C'est cette dernière par sa nature guerrière qui a causé le plus de victimes parmi la population civile et a subi le plus de pertes.
On parle de la nécessité d'unifier le commandement des deux opérations, mais plusieurs pays se montrent réticents. « Il est vrai que l'ISAF a la folie du pilotage des opérations et des mises en garde, mais 'Liberté durable' aussi, tandis que l'opération antiterroriste proprement dite, impliquant la CIA et les opérations spéciales des groupes agissent pour leur propre compte », justifie l'ambassadeur européen cité ci-dessus. « En outre, qui prendrait en charge Bagram. »
« Pour les Afghans, il n'existe aucune différence entre l'ISAF et 'Liberté durable' », note le prince Mustafa. « Tous les soldats portent un uniforme et ressemblent à des Européens, lorsque des erreurs surviennent, il faut les blâmer tous les deux. » Pour le petit-fils de feu le roi Zaher, qui a sauté dans l'arène politique au cours des derniers mois, ce qui s'est passé est intolérable.
La crise a mis en lumière les différences croissantes du gouvernement afghan avec ses alliés occidentaux. Tant par ce qu'elle perçoit comme un manque d'objectifs politiques de leur part, que par la déception de leur propre opinion publique. « La communauté internationale a mis l'accent sur l'intervention militaire et au sein du gouvernement, plutôt que sur la société civile, ce qui contribue à creuser la brèche entre les Afghans et leurs dirigeants qui augmente de jour en jour », analyse Aziz Rafiee, directeur du Forum pour la société civile afghane.
Certaines voix vont même plus loin en appelant ouvertement au retrait des troupes. « Les soldats étrangers sont victimes des mauvaises politiques de leur pays. Ils doivent quitter l'Afghanistan », a déclaré la députée Joya Malalai, indifférente à ceux qui craignent que cela conduise à une guerre civile. « La situation actuelle ne peut pas être pire. La communauté internationale ne nous a apporté ni la sécurité ni la liberté », maintient-elle. L'opinion de Malalai, (une femme expulsée du Parlement pour avoir insulté ses collègues) est encore minoritaire, mais elle progresse, en particulier dans les zones rurales du sud, où on a presque pas bénéficié de ces changements.
« Peut-être sommes-nous dans l'erreur depuis le début, » admet le ministre Arsala. « La décision [américaine] de faire passer la lutte contre le terrorisme avant le développement du pays a contribué à la situation que nous vivons aujourd'hui. » A son avis, « la priorité aurait dû être donnée au contraire à l'Afghanistan ». Le ministre est convaincu que si l'État avait été plus fort, les Talibans n'auraient pas gagné de terrain ou seraient devenus un obstacle mineur. « Ils n'ont pas gagné. Seulement ils nous rendent les choses plus difficiles », conclut-il.
En tout état de cause, l'urgence d'un changement de direction fait l'unanimité. Shah Massoud, le célèbre libraire de Kaboul, l'exprime d'une manière très imagée. « Quand un ordinateur est bloqué , nous devons l'arrêter et redémarrer. De la même façon, la communauté internationale en Afghanistan doit reprendre sur de nouvelles bases, car les bases actuelles ont échoué. »
« Mort aux Américains ! »
« Mort aux Américains ! Mort à Karzaï ! » criaient lundi des centaines d'Afghans en colère tout en parcourant la route de Jalalabad à la hauteur de Hud Kheil, un quartier à l'est de Kaboul. C'était le premier jour du Ramadan et les manifestants, en majorité des jeunes apparemment sans travail, ont réagi devant l'exhibition du corps d'un homme et de ses deux enfants en bas âge, qui selon les voisins avaient été tués le matin lors de la fouille de leur logement. La mère, gravement blessée serait morte à l'hôpital.
L'important n'était pas que le quartier général de l'OTAN comme le porte-parole des forces américaines en Afghanistan aient nié leur implication dans cette affaire. La sensibilité concernant les « dommages collatéraux », euphémisme utilisé par l'armée pour citer les victimes civiles, est à fleur de peau en Afghanistan. Et avec raison. Au cours des sept premiers mois de 2008, il y a eu 1115 morts civils, selon les données enregistrées par l'ONU. Cela représente 24% de plus que les 902 enregistrées pendant la même période l'an dernier. Juillet a été un mois particulièrement sanglant, avec 326 tués dans différentes interventions militaires, le chiffre le plus élevé depuis le renversement du régime taliban.
« Nous sommes de plus en plus préoccupés par l'augmentation du nombre de victimes civiles », admet M. Kai Eide, représentant du secrétaire général de l'ONU en Afghanistan. Mais à ce jour de l'année, « l'insurrection a fait beaucoup plus de victimes que les militaires. »
Les données officielles sont là et son bureau des droits de l'homme exhibe des statistiques dans lesquelles on peut voir que les « éléments antigouvernementaux » ont causé 61% du total des victimes civiles entre janvier et juin. La plupart (482) sont le résultat d'attentats-suicide et de bombes en bordure de route, mais également attribué à 108 exécutions sommaires, qui causent rarement des manifestations de rejet.
Les organisations de défense des droits de l'homme et les journalistes peuvent rarement vérifier les données sur le terrain en raison des difficultés à se déplacer.

Sur le même thème :

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Afghanistan_les_victimes_des_erreurs_de_
frappes_de_l_OTAN_ont_triple

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Afghanistan_nouveau_massacre_de_civils_
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mardi, septembre 09, 2008

Le bloggeur Mohamed Erraji condamné à 2 ans de prison ferme


Mohamed Erraji condamné à 2 ans de prison ferme et 5.000 Dhs d'amende
Dans un jugement expéditif digne des pays les plus totalitaires au monde, le Tribunal d'Agadir a condamné ce lundi le bloggeur marocain Mohamed Erraji à deux ans de prison ferme et 5000 Dhs d'amende pour « manquement au respect dû au roi ».

Le bloggeur avait été interpellé jeudi dernier suite à la publication sur le site hespress.com d'un article intitulé « Le roi encourage le peuple à l'assistanat » critiquant la politique sociale du roi Mohamed VI (version originale en arabe, traduction en français) . Il a été condamné 72 heures plus tard dans un jugement expéditif sans qu'il puisse bénéficier du droit le plus élémentaire celui d'être assisté par un avocat. Ce qui en dit long sur la justice marocaine.
Mohamed Erraji , qui devient le premier bloggeur marocain a être poursuivi et condamné, est né le 26 août 1976 . Son blog intitulé « le monde de Mohamed Erraji » a été ouvert en mars 2007 et traite essentiellement des sujets politiques et sociétaux. Par ailleurs Mohamed Erraji collabore régulièrement avec le site hespress.com dont il est le correspondant à Agadir.
( http://www.larbi.org )

Moroccan Blogger Arrested, Sentenced Immediately
This morning, it was reported by the electronic news site Hespress [ar] that blogger Mohammed Raji was arrested in his home in Agadir. An article that Raji had posted on Hespress [ar] is said to be the source of the conflict, though neither that fact nor Raji's arrest have been confirmed outside of the blogosphere.

Morocco's often-critized press law prohibits criticizing of the monarchy; In Raji's article, which has been translated here by Amira al Hussaini, he claims that the King's charity toward his people encourages them to remain helpless rather than work hard.
(Jillian York on Sep 08, 2008) / http://helperraji.com/index.php
http://www.facebook.com/group.php?gid=30771925854

9.9.08 18:50
http://basta.20six.fr/basta/art/107126403/
Le_bloggeur_Mohamed_Erraji_condamne_2_ans_de_prison_ferme

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lundi, septembre 08, 2008

La poudrière marocaine

Elle s'appelle Zahra, elle a vingt ans, elle est étudiante à l'Université de Marrakech. Pour avoir participée à une marche de protestation, elle a été battue par la police, emprisonnée avec des centaines de ses camarades dans le sinistre commissariat de la Place Jamaâ El Fna (visitée quotidiennement par des millier de touristes) et sauvagement torturée. Les policiers l'ont obligé à rester nue pendant des jours, devant ses camarades alors qu'elle avait ses menstruations. Pour protester contre ce traitement, Zahra a entamé une grève de la faim et s'est retrouvé dans le coma. Sa vie ne tient plus qu'à un fil.
La poudrière marocaine / 07 Septembre 2008 / Alterinfo
parler de cette jeune étudiante ? Est-ce que nos médias ont cité le cas tragique de Zahra ? Pas un mot. Pas un mot non plus sur cet autre étudiant, Abdelkebir El Bahi, qui a été jeté du troisième étage par la police et est condamné à vivre dans un fauteuil roulant le reste de ses jours, parce qu'en tombant, il s'est brisé la colonne vertébrale.
Aucune information non plus sur ces 18 autres étudiants de Marrakech, compagnons de Zahra qui, afin de protester contre leurs conditions de détention dans la prison de Bulmharez, ont aussi entamé une grève de la faim depuis le 11 juin 2008. Certains ne peuvent plus se lever, plusieurs crachent du sang, d'autres sont en train de perdre la vie, ils sont dans le coma et doivent être hospitalisés.
Tout cela se passe dans l'indifférence et le silence général. Seules les familles ont manifesté leur solidarité. Ce qui a été considéré comme un geste de rébellion et ils ont été odieusement roués de coups.
Tout ceci ne se passe pas dans un pays lointain comme le Tibet, la Colombie ou l'Ossétie du Sud. Mais à seulement quatorze kilomètres de l'Europe. C'est un état que des millions de touristes européens viennent visiter chaque année et dont le régime bénéficie dans nos médias et de la part de nos propres dirigeants politiques, d'une extraordinaire tolérance et mansuétude.
Cependant, depuis un an, les protestations du peuple marocain se multiplient : révoltes urbaines contre la cherté de la vie et insurrections paysannes contre les abus. Les émeutes les plus sanglantes se sont déroulées le 7 juin à Sidi Ifni lors d'une manifestation silencieuse contre le chômage, qui a été réprimée avec une telle brutalité qu'une véritable insurrection s'est produite avec des barricades dans les rues, des incendies de bâtiments et des tentatives de lynchages d'une autorité publique. La réplique des autorités a été une répression d'une violence démesurée. En plus des dizaines de blessés et des arrestations (dont celle de Brahim Bara, du comité local d'Attac), Malika Jabbar, de l'organisation marocaine des droits de l'homme a dénoncé « les viols de femmes » (2) et la chaîne d'informations arabe, Al Jazeera, a parlé de « un à cinq morts ».
Les autorités ont nié. Elles ont proposé une « version officielle » des faits et toutes les informations qui ne correspondaient pas à cette version ont été sanctionnées. Une commission parlementaire a enquêté sur les événements mais ses conclusions ont seulement servi, comme d'habitude, à étouffer l'affaire.
Les espoirs nés il y a neuf ans avec la montée sur le trône du jeune roi Mohamed VI se sont dissipés. Si des touches de gattopardisme ont modifié l'aspect de la façade, l'édifice en lui-même avec ses sinistres caves et ses passages secrets, est resté le même. Les timides avancées en matière de libertés n'ont pas transformé la structure du pouvoir politique : le Maroc continue d'être le royaume de l'arbitraire, une monarchie absolue dans laquelle son souverain est le chef véritable du pouvoir exécutif. Et pour déterminer le résultat des dernières élections, en dernier ressort, la couronne a non seulement nommé les principaux ministres mais les a aussi renommé « ministres de la souveraineté ».
Rien n'a changé non plus en ce qui concerne la structure de la propriété. Le Maroc continue d'être un pays féodal où une dizaine de familles, presque toute proches du trône, contrôlent (grâce à l'héritage, le népotisme, la corruption, le vol –la cleptocratie- et la répression) les principales richesses.
Actuellement l'économie se porte bien, avec une croissance du PIB de 6,8 % prévue en 2008 (3), due en particulier aux millions d'émigrants et aux transferts des devises qui constituent les principaux revenus, cumulés au tourisme et aux exportations de phosphates. Mais les pauvres sont de plus en plus pauvres. Les inégalités n'ont jamais été aussi grandes, le climat de frustration aussi palpable. Et l'explosion de nouvelles révoltes sociales n'a jamais été aussi imminente.
Parce qu'il existe une formidable vitalité de la société civile, un associationnisme très actif et audacieux ne craint pas de défendre les droits et les libertés. La plupart de ces associations sont laïques, d'autres sont islamistes. Un islamisme qui se nourrit de la grande frustration sociale et qui est, de fait, la première force au niveau politique. Le mouvement Al Adl Ual Ijsan (non reconnu mais toléré dirigé par le cheik Yassin et qui n'a pas participé aux élections, avec le Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui a récolté le plus de voix aux dernières élections de septembre 2007, dominent largement la carte politique. Mais il ne leur est pas permis de gouverner.
Ce qui a poussé un groupe minoritaire à choisir la voie de la violence et du terrorisme. Les autorités les combattent avec une main de fer, avec le soutien intéressé de l'Union Européenne et des USA (4). C'est cette alliance objective qui les conduit à se couvrir les yeux devant les violations des droits de l'homme qui continuent à être commis au Maroc. C'est comme si les chancelleries occidentales disaient à Rabat : en échange de votre lutte contre l'islamisme, nous vous pardonnons tout, même votre lutte contre la démocratie.

(1) Le Journal hebdomadaire, Casablanca, 26 juillet 2008(2) Idem, 12 juillet 2008(3) Le Monde, Paris, 10 août 2008(4) Washington a construit une immense base militaire dans la région de Tan-Tan, au nord du Sahara Occidental, pour installer le siège d'Africom, un commandement unifié pour l'Afrique, avec pour mission de contrôler le continent militairement.
Source
http://www.alterinfo.net//La-poudriere-marocaine_a23601.html
7.9.08 18:34
http://basta.20six.fr/basta/art/106287135/

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