samedi, avril 04, 2009

Maroc rabat / Répression non justifier


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Loin de la «refondation» du capitalisme

Il était illusoire d'attendre du sommet du G20 une rupture avec l'idéologie libérale qui guide les dirigeants des principales économies de la planète. Beaucoup nourrissaient cependant l'espoir qu'une action cohérente et coordonnée serait enfin décidée pour remédier au plus vite à l'inquiétante récession de l'économie mondiale.
L'électrochoc espéré par certains n'est toujours pas à l'ordre du jour. Les mesures de régulation auxquelles tenaient tant les Européens sont loin de représenter la «refondation» du capitalisme ressassée à longueur de colonnes. En effet, ni le contrôle des salaires des dirigeants des banques, ni la timide mise à l'index des paradis fiscaux ne modifieront fondamentalement le fonctionnement d'un système qui creuse les inégalités en hypothéquant l'avenir de la planète tout entière.
Au plan de l'effort financier visant à la relance globale, les 5.000 milliards de dollars destinés à financer les conditions de la reprise ne sont qu'une pure consolidation des programmes déjà engagés, aucun dollar d'argent frais n'étant de fait mobilisé pour l'élargissement de la relance.
Certes, en entérinant ces mesures, les théologiens du marché, urgemment reconvertis en néo-keynésiens circonstanciels, mangent leur chapeau en remisant au rayon des lubies la dérégulation hier encore célébrée comme la panacée miraculeuse et universelle.
Pour la mise en oeuvre des mesures financières, le consensus du G7 élargi s'est naturellement porté sur le renforcement du rôle des quatre institutions financières du libéralisme mondialisé, le FMI, la Banque mondiale, l'OMC et un nouveau venu, le Financial Stability Board. Mais si leurs capacités sont augmentées, aucune modification du fonctionnement des trois premières nommées n'est évoquée.
Pourtant, ces instruments ont amplement démontré, au fil des plans d'ajustement, des choix désastreux de stratégie (les cotonculteurs africains en savent quelque chose) et des désarmements tarifaires, leur nature d'instruments au service du développement... des multinationales.
La crise financière, qui s'est irrésistiblement transformée en récession, continue, en révélant l'ampleur absurde de la spéculation, à présenter des factures de plus en plus lourdes à l'ensemble de la planète. Loin de Londres, le tiers de la population mondiale qui n'avait pas voix au chapitre, ni l'UA ni l'évanescent Nepad n'ayant de réelle audience, paiera au prix fort un cataclysme économique dans le déclenchement duquel il ne porte aucune responsabilité.
Nul ne s'y trompe, les dispositions quasi caritatives adoptées à Londres sont loin d'être convaincantes. Elles ne permettent pas, de l'avis de tous les experts, de renverser une tendance extrêmement inquiétante.
A cette aune, les salves d'autocongratulations entendues avant même l'ouverture de ce sommet sont-elles justifiées ? Le sommet de Londres a-t-il été vraiment un événement «historique» ? Reconnaissant le caractère exceptionnel de la crise, les dirigeants des pays riches ne semblent pas avoir pris la mesure des implications vitales d'une récession profonde et durable.
Les dispositifs arrêtés à Londres, pour importants qu'ils puissent paraître au plan symbolique, sont-ils à la hauteur des enjeux ? La prochaine réunion du G20, prévue pour cet automne, verra sans doute les premiers éléments de réponse à ces questions.
par K. Selim / Editorial

G20, OTAN, mais que devient l'ONU ?
A priori, il n'y a aucun lien ni fil conducteur qui relie le sommet du G20 qui vient de se tenir à Londres, et celui de l'OTAN, dont les travaux se sont ouverts hier soir dans la ville de Baden-Baden, en Allemagne.
Le premier a regroupé les chefs d'Etat des 20 principales puissances économiques et financières de la planète, avec pour thématique la crise économique mondiale et les solutions à prendre pour tenter de l'enrayer. Le second a réuni ceux dont les pays sont membres de l'Organisation du traité de défense de l'Atlantique Nord. Ce second sommet a célébré le 60e anniversaire de la création de l'OTAN, avec pour axe de ses débats la consolidation des capacités de cette organisation qui, d'instrument de défense du camp occidental durant la Guerre froide, est devenu, depuis la fin de celle-ci, le bras séculier de l'Occident à vocation interventionniste dans tous les conflits ou crises survenant à travers la planète et risquant de mettre en péril les intérêts géostratégiques de ce monde occidental.
Les deux sommets ont pourtant cela de commun qu'ils consacrent la volonté d'une minorité d'Etats à s'ériger en pouvoir dirigeant au-dessus du reste du monde, au principe qu'ils sont soit les plus grandes puissances économiques, soit militaires. Ce qui est la négation même de l'ordre mondial international tel qu'il a été instauré au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, avec l'ONU comme lieu et coeur de la gouvernance mondiale.
La création du G8, devenu récemment G20, et la transformation de l'OTAN depuis les années 90 en une organisation d'interventions militaires à vocation planétaire, remettent effectivement totalement en cause le rôle dévolu à l'ONU par ses fondateurs, puisque les décisions tant économiques que militaires qui ont un impact planétaire se décident désormais ailleurs qu'en son enceinte. Il en découle que 90% des pays constituant la communauté internationale sont exclus de la concertation et de la prise de décision concernant les affaires du monde.
Que le G20 et l'OTAN s'attachent dans l'urgence, à solutionner pour le premier la grave crise économique et financière qui souffle sur la planète, et le second à éteindre les foyers d'où se propagent les germes d'une déstabilisation internationale, est la démonstration que l'ordre mondial tel que voulu par la charte des Nations unies est maintenant caduc. Ce qui pose la nécessité de sa refondation.
Même si le G20 s'exprime au nom des 20 principales puissances économiques et financières de la planète, a-t-il pour autant la légalité internationale, telle que représentée par l'ONU, pour trancher des affaires économiques mondiales sans concertation avec le reste du monde ? L'OTAN a-t-elle celle de faire la guerre là où elle le veut quand elle le veut sans en référer à l'ONU et sans le feu vert de celle-ci ?
Il y a que la gouvernance du monde a pratiquement échappé à l'ONU, pour être confisquée par des blocs ou des alliances qui agissent pour instaurer leur prédominance sur la planète.
Quoi de plus normal alors que d'autres alliances et d'autres regroupements se constituent pour tenter de contrer leur visées hégémoniques ! Avec tous les risques que la stabilité et la paix mondiales en soient sérieusement ébranlées.
par Kharroubi Habib /Analyse
4 avril 2009 - Le Quotidien d’Oran
4.4.09 21:43

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vendredi, avril 03, 2009

La mission mondiale nauséabonde de l’OTAN

L’OTAN, le bras principal à l’étranger du complexe militaro-industriel des Etats-Unis, ne fait que s’étendre. Sa raison d’être originale, le bloc soviétique supposé menaçant est mort depuis 20 ans. Mais à l’instar du complexe militaro-industriel lui-même, l’OTAN est maintenue en vie et continue de croître par des intérêts économiques bien établis, l’inertie institutionnelle et un état d’esprit officiel proche de la paranoïa, avec des groupes de réflexion qui cherchent désespérément des « menaces ».

Ce mastodonte s’apprête à célébrer son 60ème anniversaire en avril, sur le Rhin, dans les villes jumelles de Strasbourg (en France) et de Kehl (en Allemagne). Le président français, Nicolas Sarkozy, de plus en plus impopulaire, offre un cadeau exceptionnel : le retour de la France dans le « commandement intégré » de l’OTAN. Cet événement bureaucratique, dont la signification pratique reste peu claire, fournit aux chœur des fonctionnaires et des éditorialistes OTANolâtres de quoi s’enorgueillir. Voyez ! Ces idiots de Français ont reconnu leur erreur et sont rentrés au bercail.
Sarkozy dit les choses autrement. Il affirme qu’en rejoignant le commandement de l’OTAN l’importance de la France s’accroîtra, en lui donnant de l’influence sur la stratégie et les opérations d’une Alliance qu’elle n’a jamais quittée et pour laquelle elle a continué de contribuer plus que sa part en forces armées.
Le défaut dans cet argument est que c’était le contrôle total et inébranlable des Etats-Unis sur le commandement intégré de l’OTAN qui persuada en premier lieu le Général Charles de Gaulle à le quitter, en mars 1966. De Gaulle ne le fit pas sur un coup de tête. Il avait essayé de changer le processus de prise de décision et avait découvert que c’était impossible. La menace soviétique avait diminué et de Gaulle ne voulait pas être attiré dans des guerres qu’il pensait inutiles, comme les efforts étasuniens de gagner la guerre en Indochine et que la France avait déjà perdue et considérait ingagnable. Il voulait que la France soit capable de poursuivre ses propres intérêts au Proche-Orient et en Afrique. D’autre part, la présence militaire des Etats-Unis en France stimulait les manifestations « Yankee go home ». Le transfert du commandement de l’OTAN en Belgique satisfaisait tout le monde.
Le prédécesseur de Sarkozy, Jacques Chirac, étiqueté à tort par les médias étasuniens comme « anti-américain », était déjà prêt à rejoindre le commandement de l’OTAN s’il pouvait obtenir quelque chose de substantiel en retour, comme le commandement de l’OTAN en Méditerranée. Les Etats-Unis refusèrent platement.
A la place, Sarkozy accepte des miettes : l’affectation d’officiers supérieurs français à un commandement au Portugal et dans quelques bases d’entraînement aux Etats-Unis. « Rien n’a été négocié. Deux ou trois officiers français supplémentaires en position de recevoir des ordres des Américains ne changeront rien », a observé l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, lors d’un récent colloque sur la France et l’Otan. Sarkozy a annoncé ce retour le 11 mars, six jours avant que cette question ne soit débattue par l’Assemblée Nationale. Les protestations de gauche comme de droite seront vaines.
Il semble qu’il y ait deux causes principales à cette reddition inconditionnelle
L’une est la psychologie de Sarkozy lui-même, dont l’adoration pour les aspects les plus superficiels des Etats-Unis s’est exprimée dans son discours embarrassant devant le Congrès des Etats-Unis en novembre 2007. Sarkozy est peut-être le premier président français qui semble ne pas aimer la France. Ou, du moins, qui semble préférer les Etats-Unis (par ce qu’il regarde à la télévision). Il peut donner l’impression d’avoir voulu être le président de la France, non pas par amour pour son pays, mais par vengeance sociale contre lui. Depuis le début, il s’est montré pressé de « normaliser » la France, c’est-à-dire, de la refaçonner en accord avec le modèle américain.
L’autre cause, moins flagrante mais plus objective, est la récente expansion de l’Union Européenne. L’absorption rapide de tous les anciens satellites d’Europe de l’Est, ainsi que des anciennes républiques soviétiques d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, a radicalement changé l’équilibre du pouvoir au sein de l’UE elle-même. Les nations fondatrices, la France, l’Allemagne, l’Italie et les pays du Benelux, ne peuvent plus guider l’Union vers une politique étrangère et de sécurité unifiée. Après le refus de la France et de l’Allemagne d’accepter l’invasion de l’Irak, Donald Rumsfeld a discrédité ces deux pays comme faisant partie de la « vieille Europe » et il s’est gargarisé de la volonté de la « nouvelle Europe » de suivre l’exemple des Etats-Unis. La Grande-Bretagne à l’Ouest et les « nouveaux » satellites européens à l’Est sont plus attachés aux Etats-Unis, politiquement et émotionnellement, qu’ils ne le sont à l’Union Européenne qui les a recueillis et leur a apportés une aide économique au développement considérable et un droit de veto sur les questions politiques majeures.
Cette expansion a enterré efficacement le projet français de longue date de construire une force de défense européenne pouvant agir hors du commandement de l’OTAN. Les dirigeants de la Pologne et des Etats Baltes veulent une défense américaine, à travers l’Otan, point. Ils n’accepteraient jamais le projet français d’une défense européenne qui ne serait pas liée à l’OTAN et aux Etats-Unis.
La France a son propre complexe militaro-industriel, un nain comparé au complexe militaro-industriel américain, mais le plus grand de l’Europe occidentale. Tout complexe de ce type a besoin des marchés à l’exportation pour son industrie d’armement. Le marché au meilleur potentiel aurait été des forces armées européennes indépendantes. Sans cette perspective, certains pouvaient espérer qu’en rejoignant le commandement intégré les marchés de l’OTAN s’ouvriraient à la production militaire française.
Un espoir tenu, cependant. Les Etats-Unis protègent jalousement les acquisitions majeures de l’OTAN au bénéfice de leur propre industrie. La France n’aura probablement pas beaucoup d’influence au sein de l’OTAN pour la même raison qu’elle abandonne sa tentative de construire une armée européenne indépendante. Les Européens sont eux-mêmes profondément divisés. Avec une Europe divisée, les Etats-Unis règnent. De plus, avec la crise économique qui s’accentue, l’argent est de moins en moins disponible pour l’armement.
Du point de vue de l’intérêt national français, ce faible espoir de commercialiser des équipements militaires lourds est largement miné par les conséquences politiques désastreuses de l’acte d’allégeance de Sarkozy.
Il est vrai que même hors du commandement intégré de l’OTAN l’indépendance de la France n’était que relative. La France a suivi les Etats-Unis dans la première guerre du Golfe - le Président François Mitterrand espéra vainement gagner ainsi de l’influence à Washington, le mirage habituel qui attire les alliés dans les opérations étasuniennes douteuses. La France s’est jointe à l’OTAN en 1999 dans la guerre contre la Yougoslavie, malgré les doutes aux plus hauts niveaux. Mais en 2003, le Président Jacques Chirac et son ministre des affaires étrangères Dominique de Villepin ont réellement usé de leur indépendance en rejetant l’invasion de l’Irak. Il est généralement reconnu que la position française a permis à l’Allemagne de faire de même. La Belgique a suivi.
Le discours de Villepin, le 14 février 2003, au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, donnant la priorité au désarmement et à la paix sur la guerre, reçut une rare standing ovation. Le discours de Villepin fut immensément populaire dans le monde entier et a accru énormément le prestige de la France, en particulier dans le monde arabe. Mais, de retour à Paris, la haine personnelle entre Sarkozy et Villepin atteignit des sommets passionnels et l’on peut suspecter que le retour de Sarkozy dans l’obédience de l’OTAN est également un acte de vengeance personnelle.
Le pire effet politique est beaucoup plus vaste.
L’impression est à présent créée que « l’Occident » - l’Europe et l’Amérique du Nord - se barricadent contre le reste du monde par une alliance militaire. Rétrospectivement, la dissidence française a rendu service à l’ensemble du monde occidental en donnant l’impression - ou l’illusion - que la pensée et l’action indépendantes étaient toujours possibles et que quelqu’un en Europe pouvait écouter ce que d’autres parties du monde pensaient et disaient. Désormais, ce « resserrement des rangs », salué par les fervents défenseurs de l’OTAN comme « améliorant notre sécurité », sonnera l’alarme dans le reste du monde. L’empire semble resserrer ses rangs en vue de faire la loi dans le monde. Les Etats-Unis et ses alliés ne prétendent pas ouvertement diriger le monde, seulement le réguler. L’Ouest contrôle les institutions financières mondiale, le FMI et la Banque Mondiale. Il contrôle le judiciaire, la Cour Criminelle Internationale, laquelle, en six années d’existence, a jugé seulement un obscur chef de guerre congolais et mis en accusation 12 autres personnes, toutes africaines - et pendant ce temps, les Etats-Unis causent la mort de centaines de milliers, voire de millions de personnes en Irak et en Afghanistan et soutiennent l’agression continuelle d’Israël contre le peuple palestinien. Pour le reste du monde, l’OTAN n’est que la branche armée de cette entreprise de domination. Et cela à un moment où le système du capitalisme financier dominé par l’Ouest entraîne l’économie mondiale dans l’effondrement.
Cette gesticulation, consistant à « montrer l’unité occidentale » pour « notre sécurité », ne peut que rendre le reste du monde inquiet pour l’avenir. Pendant ce temps, l’OTAN manœuvre chaque jour un peu plus pour encercler la Russie avec des bases militaires et des alliances hostiles, notamment en Géorgie. En dépit des sourires pendant les dîners avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, Hillary Clinton répète le mantra étonnant selon lequel « les sphères d’influence ne sont pas acceptables » - voulant dire, bien sûr, que la sphère historique russe d’intérêt est inacceptable, tandis que les Etats-Unis l’incorporent vigoureusement dans leur propre sphère d’influence, qui s’appelle l’OTAN.
Déjà, la Chine et la Russie accroissent leur coopération en matière de défense. Les intérêts économiques et l’inertie institutionnelle de l’OTAN poussent le monde vers un alignement préalable à la guerre bien plus dangereux que la Guerre Froide.
La leçon que l’OTAN refuse d’apprendre est que sa recherche d’ennemis crée des ennemis. La guerre contre le terrorisme nourrit le terrorisme. Entourer la Russie avec des missiles soi-disant « défensifs » - lorsque tout stratège sait qu’un bouclier accompagné d’une épée est aussi une arme offensive - créera un ennemi russe.
La Recherche de Menaces
Pour se prouver à elle-même qu’elle est réellement « défensive », l’OTAN continue de rechercher des menaces. Eh bien, le monde est un endroit agité, en grande partie grâce à la sorte de mondialisation économique imposée par les Etats-Unis au cours des décennies passées ! Cela pourrait être le moment d’entreprendre des efforts diplomatiques et politiques afin de mettre au point des moyens internationalement acceptés pour traiter les problèmes tels que la crise économique mondiale, le changement climatique, l’utilisation de l’énergie, les pirates informatiques (« la guerre cybernétique ». Les groupes de réflexion de l’OTAN se jètent sur ces problèmes comme de nouvelles « menaces » qui doivent être traitées par l’OTAN. Cela conduit à une militarisation des décisions, là où elles devraient être démilitarisées.
Par exemple, que peut bien vouloir dire répondre à la menace supposée du changement climatique avec des moyens militaires ? La réponse semble évidente : la force militaire peut être utilisée d’une manière ou d’une autre contre les populations obligées de fuir de chez elles à cause des sécheresses ou des inondations. Peut-être, comme au Darfour, la sécheresse conduira-t-elle à des conflits entre groupes ethniques ou sociaux. Ensuite, l’OTAN peut décider quel est le « bon » camp et bombarder l’autre camp. Quelque chose de ce genre.
Le monde semble en effet se diriger vers une période de troubles. L’Otan semble se préparer à affronter ces troubles en utilisant la force armée contre des populations indisciplinées.
Cela sera évident lors de la célébration du soixantième anniversaire de l’OTAN, qui se déroulera les 3 et 4 avril prochains à Strasbourg et à Kehl.
Ces villes seront transformées en camps armés. Les habitants de la ville tranquille de Strasbourg sont obligés demander des badges pour pouvoir quitter leurs propres habitations ou y entrer durant ce joyeux évènement. Aux moments cruciaux, ils ne seront pas autorisés du tout à quitter leur domicile, sauf en cas d’urgence. Le transport urbain sera stoppé. Ces villes seront aussi mortes que si elles avaient été bombardées, afin de permettre aux dignitaires de l’OTAN de simuler une démonstration de paix.
Le point culminant sera une séance de photos de dix minutes, lorsque les dirigeants français et allemand se serreront la main sur le pont au-dessus du Rhin reliant Strasbourg à Kehl. Comme si Angela Merkel et Nicolas Sarkozy faisaient la paix entre la France et l’Allemagne pour la première fois ! Les gens du cru seront enfermés afin de ne pas déranger cette mascarade.
L’OTAN se comportera comme si la plus grande menace à laquelle elle est confrontée est le peuple d’Europe. Et la plus grande menace pour le peuple européen pourrait bien être l’OTAN.

Diana Johnstone - Counterpunch / 3 avril 2009 / Info-palestine
17 mars 2009 - Counterpunch - Vous pouvez consulter cet article à : http://counterpunch.org/johnstone03...Traduit par : J.F Goulon - Questions Critiques
3.4.09 21:35
http://basta.20six.fr/basta/art/165711915/
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jeudi, avril 02, 2009

Comment fonctionne la machine de propagande d’Israël

C’est la faute du Hamas
"...Israël, parce qu’il reconnaît l’importance de la guerre de propagande, se bat sur ce front aussi vigoureusement et de manière aussi disproportionnée qu’il le fait sur le champ de bataille..."
Comme par le passé, dans les conflits au Moyen Orient, la ligne de narration médiatique de même que les commentaires politiques ont suivi de près ici aux US les dires d’Israël. Cela a constitué une composante essentielle du succès d’Israël et sa capacité à prolonger les combats sans que les US n’interviennent pour les stopper. Israël, parce qu’il reconnaît l’importance de la guerre de propagande, se bat sur ce front aussi vigoureusement et de manière aussi disproportionnées qu’il le fait sur le champ de bataille

Ci dessous voici comment ils opèrent :
1) Définir les termes du débat, et vous gagnez le débat.
Dés le début, les Israéliens oeuvrent à définir le contexte, le point de départ, et la ligne de narration qui façonnera la compréhension de la guerre. Dans ce cas, par exemple, ils ont réussi par constante répétition, à établir la notion que le point de départ de ce conflit était le 19 Décembre, la fin du cessez le feu de six mois (qu’Israël a décrit comme ayant été "unilatéralement rompu par le Hamas" ). En faisant cela, ils ignorent, bien sûr, leurs propres violations de début Novembre, et leur échec à respecter des engagements d’ouverture des frontières de Gaza lors du cessez le feu. Ils ont aussi ignoré avoir réduit Gaza à la dépendance, un processus qui a débuté et continué bien avant leur retrait en 2005. Parce qu’ils savent que la plupart des Américains ne suivent pas de près le conflit et ont tendance à croire , suivant les dires, " ce qu’ils entendent de manière répétée", cette tactique de définition préventive et de répétition réussit.
2) Reconnaître que les stéréotypes fonctionnent.
Parce que, pour des générations, le conflit israélo-palestinien a été défini avec des images culturelles d’Israël positives et des stéréotypes négatifs des Palestiniens, les propagandistes d’ Israël ont là un avantage facile à exploiter. Parce que l’histoire a longtemps été vue comme "l’humanité israélienne confrontée au problème palestinien", toute couverture médiatique commence avec comment " le problème" affecte la population israélienne. Comme Golda Meir l’a dit une fois : " Nous pouvons pardonner aux Arabes de tuer nos enfants, mais nous ne pourrons jamais leur pardonner de nous forcer à tuer leurs enfants". Et ainsi, ce n’est pas surprenant que, malgré la souffrance disproportionnée des Palestiniens, la couverture médiatique essaie "d’équilibrer" la narration, avec un long traitement avec photos des Israéliens apeurés et en colère et l’impact que la guerre a sur eux. Auparavant, quand le traitement médiatique était le plus important, les Palestiniens ont été réduits, comme toujours, à de simples chiffres ou à l’état d’objets comme "dommages collatéraux".
3) Anticiper et compter sur les bourdes de vos adversaires.
La stupidité ( ? ! ndlt) du Hamas joue en faveur de la stratégie d’Israël. Dés le départ, Israël pouvait compter sur le fait que le Hamas lancerait des roquettes et émettrait le type de menaces qu’Israël pourrait alors exploiter pour gagner la sympathie de l’Occident. Sachant que cela viendrait certainement, et pourrait être exploité, a été un avantage dans leur guerre de propagande.
4) Soyez partout , et dites la même chose - - et assurez vous que vos opposants soient le moins visibles possible.
Israël commence chaque guerre avec une cohorte de personnes parlant l’anglais (un grand nombre nés en Occident) toujours disponibles à n’importe quel moment pour chaque média ( ce n’est pas par hasard par exemple, qu’Israël a un consul général "Arabe" à Atlanta - c’est là où se trouve CNN). Le travail de leur opération de propagande, qui dispatche un grand nombre de porte-paroles dans plein d’endroits à travers tous les US, là où ont lieu des débats, est une garantie de succès. En même temps, ils peuvent empêcher les médias d’avoir accès à Gaza, autorisant seulement des reporters occidentaux à travailler près de la zone de guerre sous le contrôle de l’IDF, garantissant à Israël la possibilité de façonner chaque aspect de la narration tout en enlevant toute possibilité d’une vérification indépendante de l’horreur qui se déroule à Gaza.
5) Ne rien négliger
Puisque la moitié de la narration sera déterminée par ce que disent et font les dirigeants politiques, l’appareil politique à Washington est aussi mis à contribution, en étant sûr que la Maison Blanche et la direction du Congrès "fileront droit". Par conséquent, les déclarations faites par le Congrès reflètent les débats, et, ensemble, ce qui est dit par les porte paroles israéliens et les commentateurs politiques et les déclarations du Congrès, tout ceci se fait écho.
6) Nier, Nier, Nier
Quand les évènements et la réalité font surface, contredisant la narration établie par Israël, créant des narrations qui vont à l’encontre de celle imposée, la machine de propagande travaille sans relâche pour nier, nier, nier ( disant plutôt abruptement " qui croyez vous, nous aux vos yeux qui vous mentent ?", et/ou en concoctant une contre narration qui disculpe. ( " Nous ne l’avons pas fait, ils nous ont poussé à le faire". Dans ce cas, cela veut dire que la mort des Palestiniens est toujours la faute de quelqu’un d’autre, ou que les reporters ou les adversaires prennent des fausses photos de souffrance ( comme pour dire les "Arabes" ne souffrent pas vraiment comme nous).
7) Le Dernier refuge
Quand tout cela échoue, montrer quelques exemples d’antisémitisme scandaleux, suggérant que c’est ce qui motive les critiques. Cela pue, c’est peut être sur-employé, mais cela peut réduire au silence ou placer les critiques sur la défensive.
James Zogby, fondateur et président du Arab American Institute - 11/01/09
2 avril 2009 - James Zogby / Info-palestine
22 mars 2009 - Source : www.huffingtonpost.com/james-zogby/...
Cette traduction peut être consultée ici :http://www.planetenonviolence.org/C...

2.4.09 21:31

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mercredi, avril 01, 2009

Fin du monde, ou renaissance ?

« Qu'est-ce que l'ont fait à la terre ?
Qu'est-ce que l'ont fait à notre belle sœur ?
Dévastée, pillée, violée et frappée
Perforée avec des couteaux dès l’aube »

The Doors
Quand la musique finira / par Crisitna Castello / Le 31 mars 2009 Mondialisation.ca

Fin du monde, apocalypse, épilogue d'une Ère… expressions pour nommer la peur qui traverse le cœur du monde. Soif du pétrole, guerres, faim, ouragans, raz de marée, discrimination, déforestation, réchauffement de la planète. Étendu serait l'inventaire des ignominies perpétrées par l'Homme contre la Terre, et contre l'homme. La planète s’ébranle, nous secoue et nous frappe, et chacun essaye de s’abriter à sa manière : par la foi, la négation de la réalité, l'humeur ou… le ridicule ; certains assistent à des cours pour « rendre des miracles » [sic], d'autres mangent dans un cercueil, et quelques-uns essayent de voler comme les oiseaux.
« Quand la musique finira », a alerté Jim Morrison (« The Doors en 1967, comme une métaphore de la fin du monde. A-t-il été prophétique ? Disparaîtra-t-il ? Chaque fois, elles sont plus nombreuses les voix de notables —entre eux, la majorité des républicains américains—, qui annoncent la chute de la longue étape conduite par la superpuissance du Nord. Les yeux de l'Humanité, de même ceux qui ont été sourds, aveugles et muets, ont commencé à s’ouvrir. Oui. Nous vivons le principe de la fin du capitalisme, la chute de l'Empire Américain.
Certes, ce Régime hégémonique et unipolaire qui a adoré le « Dieu Marché » au détriment des citadins, ne s'épuisera pas d'un jour à l'autre. Le futur de la Russie n'est pas défini ; La Chine ne pense qu’à nourrir ses presque 1.400 millions d'âmes, et l'Union Européenne est désorientée, et elle choisit toujours de privilégier les nantis.
La majorité de ses pays liquident les droits sociaux, construisent des États policiers et aboutissent à la chasse d'immigrants, comme un cyclone qui assassine des fleurs vierges.
La pauvreté est au cœur même de la vie. Cependant, on en parle comme s’il ne s’agissait que d’un détail, ainsi on supprime son aspect dramatique. On en a déjà parlé et ... on passe à autre chose. Beaucoup de riches très riches vivent isolés entre gardiens et grilles ; et ceux qui n’ont rien, ou presque, sont enfermés dans le dictionnaire. Là où ils sont définis ainsi : « Pauvre : malheureux, miséreux, triste », sans ajouter que la pauvreté, c'est une forme de violence. Et de terrorisme. La musique est ton ami particulier / Danse sur le feu comme elle te le demande / la musique est ton seul ami / Jusqu'à la fin /, résonne la voix de Jim Morrison, au milieu de l'abandon général.
Le silence. Le silence qui déchire l'âme du monde —la peur— se brise dans des déraisons, parfois amusées. Dans la Villa Borghese (Rome), vingt personnes ont mangé, il y a peu, à cinquante mètres de hauteur, sur la « coupe » des arbres, soutenus par une grue : elles voulaient jouir du paysage. Et, peu de jours après, le maire de la ville a dit à la presse que le fascisme n'incarnait pas le « malheur absolu ». Mamma mia !
Depuis que « septembre noir » a commencé, la crise financière de Wall Street, et qu’elle s'est étendue au monde, il reste évident que les riches ne paient pas le prix, seulement les personnes du commun. Récession, hausse de prix, salaires qui s’effondrent, grèves, manifestations sociales et augmentation de la pauvreté, c'est la monnaie quotidienne. Et voilà que le cauchemar continuera. Comme contrepartie, les grandes fortunes, loin de se volatiliser, passent d’une main à d'autres ; de celles de Merrill Lynch à celles de la Banque d’Amérique, pour citer l'un des cas.
Est-ce la fin ? Le « septembre noir » —plus qu'une cause que nous subissons aujourd'hui— a été un déclencheur. Et c'est une conséquence. Cette chute a commencé en 1981 avec Ronald Reagan et le fondamentalisme du marché : la « Reaganomics », a été reconnue comme son invention. Celle de la ploutocratie la plus impitoyable, et aussi celui-là du rejet de la responsabilité de l'État envers ses citadins. Pendant presque trente ans, les « maîtres de l'univers » —appelés ainsi par l'écrivain Tom Wolfe dans Le bûcher des vanités— dirigent le destin de la planète. Les maîtres sont des minorités. Écœurés de richesses matérielles incalculables, ils décident du destin de la majorité : de tous ces humbles de plus en plus exclus de toute espérance. La détresse croît et s'étend sur les générations, comme une toile d'araignée.
Par ailleurs, le centre-gauche pas plus que la gauche n’ont pu, encore, articuler des propositions sérieuses ; ils sont encore sous le choc des crises successives —sauf dans quelques pays d’Amérique latine— et ils n'ont pas de réponse devant le désastre.
Combien de temps durera cette chute ? Selon la plupart des analystes les plus conservateurs, entre dix et quinze ans, bien que, plus probablement, vingt. Tout dépend du résultat de la lutte entre la minorité des nantis et la minorité de résistants qui luttent pour le bien de la majorité des « sans voix ». Et ici ne conviennent ni le pessimisme ni l’optimisme mais la conscience d’un monde éveillé pour assumer la responsabilité de tous. Parce que tant de fois les peuples bénirent dans les urnes les mêmes choses qui les sacrifiaient dans la vie ; et parce que le paysage des moutons est aussi beau dans ses troupeaux, que dégradant pour l'Homme qui vit de bêlements.
Les papillons affolés titillent face à l'imminence de l’inconnu, tandis que l'homme paraît une feuille sous la tempête, sans savoir même comment réagir. « Je vais danser l'Apocalypse », a dit, face aux multitudes, le bailaoir sévillan, Israël Galván ; sa danse a traduit dans des images cette sensation de fin. Avec des sons réels de bombardements et de missiles. Une annonce ? Francis Coppola avait fait déjà son « Apocalypse Now », mais le monde a continué à marcher. A-t-il bien avancé ?
La chute enchantée
C'était l'écrivain finlandais Arto Paasilinna qui a trouvé une sortie harmonieuse ce revers. Il a écrit en 1991 Le Cantique de l'Apocalypse joyeuse, traduit de nos jours uniquement en français1. C'est une fable joyeuse qui éclaire l'espérance, et nous conduit jusqu'à en 2023. Comme une fantaisie qui encourage l'imagination, il rachète l'utopie et nous invite à un monde fantastique, sans nier l’épouvante. Curieusement, le nom de famille de l'auteur —traduit en notre langue— signifie « force de pierre » ; et c'est justement ce qu'Arto nous offre dans son Cantique : un essaim de lumières sur notre avenir hasardeux. Mais oui, cela nous demande le devoir de résister durant cette fin provisoire du monde qu'il prévoit en 2023 ... avec plus de victimes, fruit des râles du capitalisme. Certes, Paasilinna raconte la chute du Mur de Berlin (1989) et —bien que joyeux et ironique— il prophétise ce que nous vivons et devrons vivre. Avec le Mur, l'une des icônes les plus connues fut la « Guerre Froide », s'effondrait aussi le système économique, politique et social représenté par l'Union soviétique. Aujourd'hui, selon les spécialistes les plus brillants du monde, entre autres, Joseph Stiglitz —prix Nobel l'Économie 2001— la crise de Wall Street est au capitalisme ce que la chute du Mur fut au communisme. Comme tant d'autres voix, Stiglitz prédit la fin de l'enrichissement obscène des secteurs financiers et des multinationales, qui retiennent toujours le Pouvoir. Pour retourner la situation, il faudra attendre des années.
Oui, le nombre d'affamés dans le monde est de 925 millions : seulement en un an, 75 millions se sont ajoutés aux faméliques. Et bien que, d'un côté et d'un regard idéalisé, certains voient dans l'Amérique latine une espérance, non moins de 26 millions de ses gens grossiront —presque d'un jour à l'autre —les files des affamés. La musique est ton ami particulier / Danse sur le feu comme elle te le demande / la musique est ton seul ami / Jusqu'à la fin / « The Doors » nous défient.
L'œil de Dieu ?
À la frontière entre la France et la Suisse, les scientifiques cherchent la « Particule de Dieu ». Ils ont inventé un Grand collisionneur de hadrons (LHC), pour découvrir l'origine de l'Univers. Tout est mis en doute. « Tout ce qui est solide fond dans l'air », comme Marshall Bergman a écrit en 1988.
La peur, la peur qui lacère ; la sensation d'être des marionnettes sous la folie des puissants ; l'inconnu et le guetteur incitent aussi à l'humour ... noir. Des fossoyeurs ukrainiens de l'entreprise « Éternité » ont fait un restaurant dans un espace de vingt mètres de longueur. C’est un cercueil —le mais grande do mundo —, décoré avec des cercueils et dont les assiettes ont des noms relatifs à la mort : « Nous nous voyons dans le Paradis », ou « Riez de l'enfer », par exemple. Un autre cas : malade du vide et assoiffé de sang, un jeune homme argentin a tué son papa, l'a cuisiné et ... l'a mangé. En contrepartie, le Suisse Yves Rossi, pourvu d'ailes équipées de réacteurs sur son dos et son corps comme fuselage, a volé sur 35 kilomètres du Canal de la Manche en dix minutes. Par grâce, il y a aussi des oiseaux.
Crise énergétique, changement climatique, réchauffement global, déforestation, discrimination d’immigrants qui cherchent un lieu sous le soleil et trouvent la mort de la main de leur frère, l'homme ; occupations de pays et massacres de la part de l'Empire ; crise financière ; militarisation de l'Amérique indigène ; menace de manque d'eau, tandis que les irresponsables la gaspillent ; la médecine inaccessible pour la majorité, le manque de demeures et d'éducation, les morts par panique …
L'homme a épouvanté la Nature et aujourd'hui nous sommes exposés à sa juste furie. Mais maintenant, quand ce qui se joue n’est rien moins que la destinée de tous, le pire n’est plus que la perte du sens de la vie, des valeurs humaines. Pris par les urgences et par la banalité dont le Système fait preuve pour distraire l’attention des dépourvus ou indifférents, nous ne voyons pas le kaléidoscope qui —comme un miracle — nous convoque avec mille images à donner vie à la vie.
Aujourd'hui nous connaissons la réalité. Qu'est-ce qui vient après ? Il y a seulement des présomptions. Les prophéties mayas deviendront-elles certaines ? Selon celles-ci, après avoir subi beaucoup de malheurs, le 22 décembre 2012 commencera une nouvelle Ère. Changeons-nous de paradigmes... ou choisissons-nous les ombres ?
D’après Une brève histoire de l'avenir, livre du français Jacques Attali, il y a trois alternatives. La première —que tous, et toujours, les faits, écartent— est la continuation de l'Empire des USA ce qui signifierait la fin du monde. L'autre, également grave, est le super-conflit qui suivra sa chute, dans le cas où la mondialisation capitaliste continuerait ; le chaos suivrait in crescendo, alors que l'anomalie internationale permettrait que les nouveaux groupes de déprédateurs —avec l'accès aux armes de destruction massive— croiseraient l'espace et les mers. Si cette hypothèse s'accomplit, l'espèce humaine s'éteindra.
Une autre possibilité : la super - démocratie. Si l'humanité ne veut pas s’autodétruire, le chemin serait un contrat social planétaire, avec instances de gouvernabilité et des actions collectives à l'avantage de la nature. Ainsi, l'existence pourrait être inaugurée, comme un profil humain pour transiter le temps. Déjà George W Bush, c'est certain, qualifié comme « le pire entre tous les présidents des USA ». Mais, avec le président flambant neuf, quoi ? Les oiseaux nous regarderont-ils depuis leur chemin aérien et décideront-ils d’être « libres comme les hommes » ?
Ou continuerons-nous à rêver d’être « libres comme le vent » tandis que nous vivons, prisonniers et entourés de murailles par la peur ?
1 Le Cantique de l'Apocalypse joyeuse, traduit en français par Anne Colin du Terrail. Éditions Denoël &D’Ailleurs.
Cristina Castello est poète et journaliste argentine. Paris /Buenos Aires.
http://www.cristinacastello.com
http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/
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lundi, mars 30, 2009

La Poésie

Et ce fut à cet âge... La poésie
vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d'où
elle surgit, de l'hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand,
non, ce n'étaient pas des voix, ce n'étaient pas
des mots, ni le silence:
d'une rue elle me hélait,
des branches de la nuit,
soudain parmi les autres,
parmi des feux violents
ou dans le retour solitaire,
sans visage elle était là
et me touchait.

Je ne savais que dire, ma bouche
ne savait pas
nommer,
mes yeux étaient aveugles,
et quelque chose cognait dans mon âme,
fièvre ou ailes perdues,
je me formai seul peu à peu,
déchiffrant
cette brûlure,
et j'écrivis la première ligne confuse,
confuse, sans corps, pure
ânerie,
pur savoir
de celui-là qui ne sait rien,
et je vis tout à coup
le ciel
égrené
et ouvert,
des planètes,
des plantations vibrantes,
l'ombre perforée,
criblée
de flèches, de feu et de fleurs,
la nuit qui roule et qui écrase, l'univers.

Et moi, infime créature,
grisé par le grand vide
constellé,
à l'instar, à l'image
du mystère,
je me sentis pure partie
de l'abîme,
je roulai avec les étoiles,
mon coeur se dénoua dans le vent.

(Mémorial de l'île Noire, 1964)
Pablo NERUDA 30.3.09 18:44

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dimanche, mars 29, 2009

ONU : Le CDH adopte un projet de résolution présenté par le Maroc sur l'éducation et la formation au droits de l'Homme.


Le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU a adopté, vendredi, un projet de résolution intitulé "Déclaration des Nations unies sur l'éducation et la formation en matière des droits de l'Homme", présenté par le Maroc au nom du Pôle éducation et formation en matière des droits de l'Homme.
Ce projet de résolution, présenté initialement par le Maroc et la Suisse, a été co-parrainé par 77 délégations représentant les différents groupes régionaux:
15 pays arabes, 22 pays africains non membres de la Ligue des Etats arabes, 15 pays de l'Union européenne, 6 autres pays européens, 14 pays de l'Amérique Latine et 5 pays asiatiques.
L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale, qui a présenté ce projet au nom du Pôle éducation et formation aux droits de l'Homme, composé du Maroc, de la Suisse, du Costa Rica et de l'Italie, a indiqué que ledit Pôle se félicite que la liste des co-parrains comporte des représentants des différents Groupes régionaux, permettant ainsi la consolidation du caractère désormais transrégional de cette initiative.
Bien que ce projet de résolution ait un caractère procédural, il représente une étape importante dans le processus d'élaboration de la Déclaration sur l'éducation et la formation en matière des droits de l'Homme, a-t-il dit, précisant que ce projet de résolution fixe un délai au Comité consultatif du Conseil des droits de l'Homme en vue de le lui soumettre pour examen d'un projet de déclaration sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme lors de sa session principale de mars 2010.
Il appuie, en outre, l'annonce faite par le Pôle éducation et formation au sujet de l'organisation, d'ici la prochaine session du Comité consultatif prévue en août 2009, d'un séminaire pour approfondir la réflexion sur les éléments de cette Déclaration, auquel seront conviés, non seulement les représentants des Etats, mais également les organisations et organismes internationaux, la société civile et les chercheurs, a-t-il ajouté.
M. Hilale a appelé, à ce propos, tous les pays engagés dans les droits de l'Homme en général et la thématique importante et noble de l'éducation et la formation en particulier, ainsi que le Haut Commissariat aux droits de l'Homme d'apporter leur soutien à ce séminaire réunissant des experts et des spécialistes et tous les acteurs intéressés afin d'approfondir la réflexion sur les éléments à inclure dans le projet de Déclaration.
Le Conseil des droits de l'Homme, qui a achevé vendredi, sa 10ème session entamée le 2 mars, a adopté de nombreuses résolutions portant, notamment sur les colonies israéliennes en Palestine, l'attaque contre Gaza et un projet de résolution proposé par les pays islamiques sur la diffamation des religions.
MAP / casafree.com/

CCDH : M. Herzenni plaide pour une stratégie globale et intégrée de lutte contre l'impunité

Le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), M. Ahmed Herzenni, a plaidé, samedi à Rabat, pour une stratégie "globale et intégrée" de lutte contre l'impunité impliquant toutes les parties.omme
S'exprimant à l'occasion du 7ème congrès national de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH), organisé sous le thème ''La lutte contre l'impunité: un pari pour l'institutionnalisation de l'Etat de droit''
M. Herzenni a précisé que cette stratégie doit puiser ses références dans le droit international en matière des droits humains en conformité avec la législation pénale et les engagements internationaux du Maroc, et ce à travers l'intégration et la définition de la responsabilité et de la sanction appropriée telles que stipulées par les mécanismes internationaux.
Dans une allocution, lue en son nom par M. Mahjoub El Hiba, secrétaire général du CCDH, M. Herzenni a précisé que le Conseil a accompli un travail ''exceptionnel'' relatif à l'adaptation du projet du code pénal avec les principes et les chartes internationales en matière des droits humains.
Après avoir indiqué que le CCDH a ouvert un chantier important qui consiste à définir les modalités et mécanismes de protection et de développement des droits civique, politique, socio-économique, culturel et environnemental, M. Herzenni a affirmé que, pour ce faire, le Conseil adoptera une vision participative en matière des droits humains touchant tous les aspects du développement humain.
Il a, à cette occasion, appelé les associations de la société civile à accompagner le Conseil dans ce chantier par leurs forces de proposition et en développant leurs capacité de recherche et d'étude dans ce domaine.
Pour sa part, M. Allal Atrassi, au nom d'Amnesty international -section Maroc-, a souligné l'importance de ''mettre fin'' à l'impunité à tous les niveaux, l'objectif étant de renforcer la confiance et de rendre justice aux victimes pour que les violations antérieures ne se reproduisent plus.
Tout en mettant en exergue les avancées progressives et continues en matière de protection des droits humains enregistrées durant les dernières années, il a souligné l'impératif d'½uvrer notamment à assurer tous les droits humains notamment socio-économiques et à garantir l'égalité pour la femme.
Quant au représentant de la Ligue marocaine de défense des droits de l'Homme, M. Toufik Lakbab, il a indiqué que l'instauration et le respect des droits sont devenus un critère déterminant du progrès et du développement des pays.
Selon lui, la démocratie est une condition sine qua none pour le respect des droits humains fondamentaux et des libertés, du fait qu'elle constitue un élément essentiel permettant à palier à tout dérapage au sein des sociétés.
Les autres interventions ont appelé notamment à aller de l'avant dans la mise en ½uvre des recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER), à renforcer la place de la composante amazigh, et à poursuivre le chantier de réforme du système juridique.
A l'ordre du jour de ce congrès, ouvert vendredi, figurent la présentation des rapports financier et moral, la stratégie de l'Organisation en matière de lutte contre l'impunité, à travers laquelle l'OMDH appelle à l'adoption des conventions et protocoles internationaux, à des réformes juridiques, et à la création de Chambres spécialisées dans les crimes économiques auprès des Cours d'Appel.
Ce congrès, de trois jours, sera marqué par l'élection des membres du conseil national de l'Organisation, l'adoption du communiqué final, et l'élection de la présidence et des membres du bureau.
MAP / casafree.com/
29.3.09 19:20
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