samedi, juillet 14, 2007

Halte à la répression ! Libération de tous les détenus politiques au Maroc !

Collectif
12 juillet 2007

http://www.insad-1mai.blogspot.com/

L'INSAD (Instance nationale de solidarité avec les détenus d'opinion) est un cadre unitaire de la gauche sociale et politique contre la vague de répression qui s'est manifesté récemment au Maroc. Elle impulse, entre autres initiatives, une campagne militante pour récolter un million de signatures exigeant la libération des militants arrêtés et condamnés.
Elle a fait appel lors d'une conférence de presse à une solidarité internationale active et prolongée, sous toutes ses formes. Un appel à la solidarité international auquel ESSF souhaite s'associer pleinement.Le 1er mai, des manifestants, notamment à Agadir et ksar el kebir, ont été arrêtés, torturés, inculpés et condamnés à de lourdes peines de prison ferme (deux et trois ans) pour avoir scandé des slogans « portant atteinte aux valeurs sacrées du Royaume », ce qui constitue une violation patente du droit à la liberté d'opinion et d'expression.

A Beni Mellal des manifestants ont été arrêtés suite à un rassemblement pacifique de solidarité avec les condamnés du 1er mai et inculpés pour les mêmes délits qu'eux. Si certains ont été acquittés, d'autres ont écopés de peines avec sursis, de lourdes amendes ou des peines fermes. C'est le cas de Bougrine, militant fondateur de l'AMDH, âgé de 72 ans. Il a déjà passé 18 ans dans les geôles de Hassan II et de son père Mohammed V, tout un symbole de la continuité de la répression qui s'est exercée sous le « règne des trois rois » depuis l'indépendance en 1956.
A Rabat, l'instance nationale pour la solidarité avec les détenus du premier mai 2007 (INSAD), regroupant plusieurs associations, syndicats et organisations démocratiques a appelé à un rassemblement de solidarité. Les forces de l'ordre ont chargé sans sommation les manifestants avec une violence inouïe. La solidarité est devenue un délit. Battues piétinées, prés d'une trentaine de personnes ont du être hospitalisées dont la nouvelle présidente de l'Association marocaine des Droits Humains (AMDH) : Khadija Ryadi. Cette intervention policière a été menée par le général Laanigri l'un des principaux commanditaires des violations des droits de l'homme, de la torture érigée en système et des disparitions sous le règne de Hassan II, toujours en exercice de ses fonctions.

Cette escalade de la répression dément le discours officiel de la construction d'un état droit ou d'avancées démocratiques. En remettant en selle la condamnation pour atteinte aux valeurs sacrées, elle rappelle les jugements expéditifs des fameuses « années de plomb ». Elle vise à décourager le combat des forces démocratiques, des mouvements sociaux et des citoyens pour une pleine liberté d'expression et de défense de leurs droits sociaux et démocratiques. l'AMDH « rappelle que la répression s'abat sur les chômeurs, les travailleurs, les fonctionnaires, les handicapés et les défenseurs des droits humains au moment où les personnes qui pillent les biens publics, qui commettent des crimes politiques et économiques jouissent de l'impunité » C'est le combat pour un Maroc démocratique fondé sur la justice sociale qui est visé. Nous ne l'accepterons pas et apportons toute notre solidarité aux mouvements de résistances, démocratiques et sociaux. A ce titre, nous exigeons la libération sans conditions de tous les prisonniers d'opinion, l'annulation de leurs jugements, l'arrêt de la répression du pouvoir au Maroc

PETITION
Pour la libération des détenus d'opinion au MAROC ! Pour l'arrêt de la répression des résistances sociales et démocratiques !

Nous apportons notre soutien aux militants et adhérents de mouvements sociaux, syndicaux et démocratiques arrêtés et inculpés pour « atteinte aux valeurs sacrées du Royaume » suite aux manifestations du 1er mai ou pour avoir simplement manifesté leur solidarité. Nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle, l'annulation de leurs jugements et des poursuites ainsi que le respect intégral du droit d'expression, d'organisation et de manifestation. Notre solidarité va à ceux qui luttent pour un Maroc démocratique et de la justice sociale et exigeons l'arrêt de toute répression.
NOM/PRENOM :
PROFESSION
ENGAGEMENT ASSOCIATIF/POLITIQUE/SYNDICAL :
PAYS :
Envoyer vos signatures pour signer cet appel à :
insadmai@gmail.com

Vous pouvez aussi envoyer aussi des fax aux autorités marocaines :
Destinataire :

Premier Ministre : FAX : 00 212 37 768 656
Ministre de l'Intérieur : FAX : 00 212 37 762 056
Ministre de la Justice : FAX : 00 212 37 765 257 (email : Alaoui@justice.gov.ma )
Notes les plus récentes
C'est nationale de solidarite avec les detenus
du appellé à faire du 15 juinune journée nationale de solidarite avec ...
AMNESTY INTERNATIONAL Déclaration publiqueIndex AI : MDE 29/008/2007 (Public)Bulletin n° : 106 ÉFAI11 juin 2007 Amnesty Maroc et Sahara occidental. Les ...
15juin:journée nationale de solidarite avec les detenus du 1 Mai Maroc / Toutes et tous pour la libération des détenus ...
Condamnations_pour_limiter_la_libe rte_d_opinion_et_d_expression_
Le Bureau Central de l’AMDH a été choqué par le verdict scandaleux (deux années de prison ferme et 10.000 dh d’amende pour chacun) prononcé par le tribunal de première instance d’Agadir à l’encontre des deux camarades membres de la section AMDH à Biougra
15juin journée nationale de colere contre l'atteinte à la liberte d'expression au maroc
"Nous ne voulons plus de sacre,nous lutterons pour les libertes"
Pour avoir manifesté le 1er mai, comme des millions d’autres à travers le monde, des chômeurs, des étudiants, des travailleurs sont toujours en prison au Maroc. Malgré la répression, les actions de solidarité se multiplient.

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vendredi, juillet 13, 2007

Liban : un climat toujours difficile pour les enfants

© Unicef HQ06-1177 Dina Debbas
Jeune garçon à Marwahin, au sud du pays.
Publié le 12 juillet 2007 /
Unicef

Un an après le conflit qui a embrasé le sud du Liban, les enfants peinent à reprendre pied, dans un pays où l’instabilité politique et l’insécurité perdurent.


Nahr al-Bared
En mai dernier, le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, au nord du Liban, était bombardé. De nombreuses familles ont fui au camp de Baddawi, voisin de 10 km. L’Unicef a apporté des secours, notamment en terme d’eau et de santé, puis a contribué avec l’UNRWA (*) à la mise en place d’un service de bus scolaires. Aujourd’hui, les familles ne prennent pas encore le chemin du retour : la violence et les dégâts ne le permettent pas et, de plus, une grande quantité de munitions non explosées menace la population. Ils sont donc encore 21 000 à Baddawi, dans des conditions critiques, dormant parfois dans des écoles à même le sol. Les secours de l'Unicef , notamment en terme d'eau et d'assainissement se poursuivent. Pour les enfants, des activités récréatives sont mises en place ces jours-ci, maintenant que l'année scolaire est terminée.
(*) Office de secours des Nations unies pour les réfugiés de Palestine.


Ces derniers mois, l’instabilité et les crises – bombardements, conflit et déplacements dans les camps de réfugiés palestiniens du nord – ont provoqué un sentiment d’anxiété chez les enfants. L’an dernier, pendant 34 jours, la guerre entre le Hezbollah et les soldats israëliens, qui a frappé le pays à partir du 12 juillet 2006, a plongé le Liban dans une crise profonde.

Selon le gouvernement libanais, le conflit a tué plus de 1100 personnes, en a blessé plus de 4000 et forcé 900 000 à fuir leurs maisons dans le sud du pays. « Nous observons des signes visibles d’amélioration depuis la guerre de 2006, comme la reconstruction des réservoirs d’eau et les enfants qui finissent en ce moment l’année scolaire, affirme Roberto Laurenti, représentant de l’Unicef au Liban.

Mais en évaluant le chemin qui reste à faire, on voit que les enfants portent des cicatrices invisibles. Sur le plan émotionnel, la guérison est beaucoup plus longue que la reconstruction d’un pont, et dans un pays en crise chronique, cela prendra du temps ». Pendant le conflit, l’Unicef en partenariat avec la Croix-Rouge libanaise a répondu très rapidement pour atteindre les familles piégées dans le sud ainsi que celles ayant fui leur village.

Garder les enfants en bonne santé était la priorité, en fournissant notamment de l’eau potable, des kits d’hygiène et de santé, des médicaments pédiatriques de base et des vaccins contre la rougeole et la polio. Après le cessez le feu du 14 août 2006 et le retour des familles chez elles, l’Unicef a rapidement distribué des bouteilles d’eau et des dépliants expliquant les dangers que représente le million de munitions non explosées disséminées dans les maisons, les champs et sur les routes. De plus, des spots d’information ont été diffusés à la radio et à la télévision pour aider les parents à identifier les signes de détresse chez leurs enfants.

L’Unicef a étendu son réseau de partenaires dans les zones affectées pour répondre aux immenses besoins des familles de retour chez elles. La priorité est passée de l’urgence à des activités de rétablissement de l’accès à l’eau, à des mesures de santé, d’éducation et de protection des enfants et des jeunes.

13.7.07 22:05 / Droits de l'Homme

Lire aussi : Liban: bombardements sur ...Une vingtaine de femmes ainsi qu'environ 140 militants de l'OLP ont été évacués vendredi du camp de réfugiés palestiniens. Avant ...

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mercredi, juillet 11, 2007

La semaine Maroc

Liberté d'expression. Les mots pour le dire
C'est un rapport saisissant qu'a établi le CPJ (Comité de protection des journalistes) sur la liberté de la presse au Maroc. Intitulé "le Maroc de façade", le document décrit fidèlement les contradictions d'un pouvoir qui veut indiscutablement s'ouvrir, mais sans renoncer pour autant à l'envie (au besoin ?) de museler la presse indépendante. "En dépit de l'amélioration par rapport aux années 90, le CPJ conclut que la liberté de la presse a régressé notablement au cours des cinq dernières années", lit-on dans ce document très intéressant. Et pour cause, les rédacteurs ont rencontré toutes les parties concernées : presse, membres du gouvernement et ONG. Le résultat a été une analyse très documentée sur les procès intentés à la presse, l'implication secrète du Palais et de Fouad Ali El Himma et "une justice hostile d'avance à la cause de la presse". Pour info, El Himma "n'était pas en mesure de recevoir le CPJ", contrairement à ses collègues Driss Jettou et Nabil Benabdellah, qui se sont expliqués sur le sujet. Il en est ressorti des passages édifiants, comme celui où Benbadellah dit croire à la logique de la punition "contre une presse anarchiste, violant la loi et diffamant tout le monde sans s'en rendre compte". Le rapport relève d'autres outils de pression sur les journalistes, tel le boycott publicitaire. "Le Maroc a fini par compter sur un système feutré de contrôle judiciaire et financier, pour continuer à tenir sous surveillance les journalistes entreprenants", dixit le document. C'est tellement vrai !

Moulay Hicham. Sur le billard
Le plus célèbre cousin de Mohammed VI vient de subir une délicate intervention chirurgicale à cœur ouvert dans un hôpital du New Jersey, où il est installé depuis 2002 avec sa petite famille. L'opération en question, un triple pontage coronarien qui a duré pas moins de huit heures, nécessitera deux mois de convalescence. Joint par téléphone, Moulay Hicham, entouré actuellement de son épouse, de ses deux filles ainsi que de sa mère Lamia Solh et de son frère Moulay Ismaïl, n'a rien perdu de son humour : "Ne vous en faites pas pour moi. Je suis comme une Ferrari roulant à 350 km/h et qui, d'un coup, fait une sortie de piste avant de revenir très vite dans la course".

DGST. Karaté Kids aux services
La DGST a pratiquement vidé les salles de sport dédiées aux arts martiaux de ses éléments les plus brillants. Sélectionnés et recrutés sur la base de propositions particulièrement alléchantes, ces pros de la castagne reçoivent actuellement un entraînement intensif à Témara. Au menu, entre autres, le maniement des armes et les techniques de filature. Rappelons que depuis le départ de Mediouri du Palais, l'option de recruter des champions en arts martiaux avait été abandonnée par les services. L'ancien garde du corps personnel de Hassan II était un champion en arts martiaux et président de la Fédération royale Marocaine de Tækwondo.

Nadia Yassine. "Je suis une opposante importante"
Nadia Yassine a accordé une interview à Spiegel Online – l'édition électronique du newsmagazine allemand Der Spiegel – dans laquelle elle se dit favorable à une Constitution basée sur la Charia, "si c'est la volonté démocratique du peuple". En même temps qu'elle prend ses distances avec les salafistes, la fille de Cheikh Yassine dit "comprendre leurs motivations". "C'est pourquoi je suis considérée comme dangereuse, je suis une opposante importante du roi", affirme-t-elle. Revenant sur son opposition à la réforme de la Moudawana, elle enfonce le clou : "Le roi a passé une loi pour les femmes qui vont à l'Université, pas pour les petites gens de la campagne". Et son diplôme en sciences politiques, elle l'a trouvé dans un œuf Kinder ?

Première. El Himma à la télé
La télévision régionale de Laâyoune a réalisé un scoop. Pour son journal du 30 juin, Laâyoune TV a décroché le premier passage télévisé de Fouad Ali El Himma, ministre délégué à l'Intérieur. Jusque-là, l'homme a toujours refusé que la télé retransmette ses interventions ou ses déclarations. Mais il a fini par faire une exception pour la chaîne sahraouie, qui a ainsi pu diffuser trois passages du discours prononcé par El Himma devant les chioukh de tribus, les élus et des représentants de la société civile. El Himma y parle dans une darija fluide et accessible, avec un accent marrakchi prononcé. Ses messages sont clairs : "Il faut absolument que vous réussissiez les élections de 2007 dans la légalité et la transparence. Vous donnerez ainsi la preuve que vous êtes capables de gérer l'autonomie". Monsieur le ministre sera-t-il entendu ?

Presse. Le Journal Hebdo à vendre ?
Elle court, elle court la rumeur sur la vente du Journal Hebdomadaire. Et elle souffle deux nouveaux noms : ceux de Hassan Mansouri, un ancien de la maison et familier des affaires royales, et de Mohamed Chahid Slaoui, haut cadre de l'Ona. Tous deux seraient intéressés par un rachat en commun de l'hebdomadaire. "Le Journal n'est pas à vendre", dément Ali Amar, le directeur de la publication. La rumeur est pourtant persistante, puisque Mansouri et Slaoui viennent de rejoindre la liste des acquéreurs possibles, annoncée depuis quelques semaines dans la presse, où figurent Hassan Alaoui, patron du mensuel Economie&Entreprises et Anas Sefrioui, le boss du groupe Addoha.

Elections. Partis politiques, levez-vous !
La Fondation Friedrich Ebert organise un deuxième round des face-à-face entre les partis politiques et la société civile, à l'approche des élections. Le 10 juillet, deux panels seront organisés à Rabat sur la politique économique et la liberté culturelle. Les priorités des partis correspondent-elles à celles de l'électeur ? Quelle place accordent les partis à la liberté d'expression, de parole et de création ? Le volet économique (Quelles marges de manœuvre dans la conception et l'exécution des programmes ?) sera débattu, entre autres, par Lahcen Daoudi (PJD), Najib Akesbi (PSU), Ali Belhaj (ADL). Dans la culture, interviendront Mohamed El Gahs (USFP) et Mohamed Yatim (PJD). ça promet !

Sacralités. Le mois de la colère
Il aura fallu peu de temps à l'hyperactive INSAD (Instance nationale de solidarité avec les détenus du 1er mai) pour faire parler d'elle. Créée au lendemain de la vague d'arrestations qui avait touché sept militants syndicalistes et membres d'associations, pour "atteinte aux valeurs sacrées du royaume", la coalition a d'abord appelé à la tenue de mini-grèves de la faim et de sit-in sévèrement réprimés par les Forces auxiliaires. Aujourd'hui, l'Instance récidive et lance "le mois de la colère", du 1er juillet au 6 août. "Dans ce cadre, nous avons initié une campagne internationale de solidarité visant à recueillir un million de signatures", lance Samira Kinani, membre du secrétariat de l'INSAD.

Politique. Les vœux (et rêves ?) du PPS
Mardi dernier, les grands pontes du PPS ont levé le voile sur le programme du parti pour les prochaines élections. Outre la lutte contre la corruption et la valorisation de la femme, les "camarades" se sont engagés à créer 400 000 emplois par an, à réduire la population pauvre à moins de trois millions de citoyens et le taux d'analphabétisme à 15%. Le tout, financé par de prochaines privatisations et la "re-fiscalisation" de l'activité agricole, entre autres. Sur le plan politique, le PPS souhaite "une répartition claire des prérogatives de l'institution monarchique", ce qui impose une "révision de la Constitution, basée sur des critères internationaux de respect des droits de l'homme, avec une réelle indépendance de la justice". Ambitieux, les camarades !

Nabyl Lahlou. Empereur au féminin
Trente-quatre ans après son baptême du feu, la pièce de théâtre L'Empereur Schrischmatury (attention à l'orthographe !) sera donnée pour la première fois… en langue arabe, fruit de sa traduction, il y a deux ans, par son auteur, Nabyl Lahlou (qui, interprétait aussi le rôle principal). La première représentation se déroulera au théâtre Mohammed V de Rabat le 12 juillet. "À 21 heures, insiste Lahlou, car nous fermons les portes 5 minutes après !". La comédienne Sophia Hadi, qui succède à son époux sur scène, interprétera le rôle masculin de l'empereur. Une raison suffisante pour aller jeter un œil… à 21 heures tapantes !

Italie. Examen royal
Les étudiants en arabe de l'Université des langues de Turin (Italie), dont quelques Marocains, n'auraient jamais pu imaginer ce qui les attendait comme sujet d'examen en cette fin d'année. Le Jour J, Madame le professeur leur a demandé de traduire, de l'italien vers l'arabe, une lettre signée Mohammed VI, dans laquelle le souverain la félicitait pour son travail de traduction effectué sur les célèbres "Voyages d'Ibn Battouta". Une traduction que la chercheuse aurait mis plusieurs années à peaufiner et dont elle avait envoyé un exemplaire au souverain. Plutôt sympa.

Ansar Al Mahdi. Pas de caméras, svp
Le procès de la cellule Ansar Al Mahdi est en train de tourner à la farce, après l'audience du vendredi dernier. Dès l'ouverture de la séance, deux avocats de la défense, Mustapha Ramid et Mohamed Tarek Sbaï, ont exigé le retrait des caméras, installées à l'intérieur de la salle d'audience, à l'insu des avocats eux-mêmes et des 52 personnes poursuivies dans l'affaire. Pourtant, selon l'article 303 du Code pénal, "le président d'audience peut, après avoir eu l'avis du Parquet, ordonner l'utilisation de tout appareil photo ou d'enregistrement" lors des audiences. Rendez-vous est pris le 29 septembre prochain, date de la prochaine audience.

Maroc-Israël. Svp, pensez à Abbas !
Les Israéliens aimeraient bien voir Mohammed VI rendre visite au président palestinien, Mahmoud Abbas, dans son quartier général à Ramallah. C'est du moins ce que rapporte le Jerusalem Post, qui explique que l'Etat hébreu, comme les Etats-Unis, voudraient ainsi légitimer la présidence d'Abou Mazen, qui n'a pas encore l'appui formel de tous les pays arabes. Le quotidien israélien précise aussi que le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Aaron Abramovitch, avait effectué en mai dernier une visite de vingt-quatre heures à Rabat, pour avoir une réponse. ça devait être non.

Sécurité. Marhba FBI, CIA, etc.
Robert Mueller, le directeur du FBI, a effectué une visite particulièrement remarquée à Rabat le vendredi dernier. Le patron du bureau fédéral, qui dispose d'une antenne à Rabat depuis 2003, a rencontré les ministres Mohamed Bouzzoubaâ et Chakib Benmoussa. Avec le premier, Mueller a abordé des questions sensibles, comme la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et le crime organisé transnational. Même topo avec Benmoussa, qui a examiné avec le responsable américain les moyens de "favoriser les échanges d'informations et d'expertise et de poursuivre les personnes recherchées", selon la communication officielle. La visite du patron du FBI succède à celle, effectuée il y a quelques mois à peine, par le patron de la CIA, Michael Hayden. Que nous vaut cet intérêt manifeste des deux grands services américains ?
(TNIOUNI / NICHANE) N° 281 / Telquel / La semaine Maroc

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dimanche, juillet 08, 2007

Irak: L'hécatombe des «faiseurs de guerre»


René Naba, 1er juillet 2007
02/07/2007 / Proposé par l'auteur / EMPIRE (Questions globales) / tlaxcala.es / Basta
Vingt quatre des principaux protagonistes occidentaux de l'intervention anglo-américaine sont déjà passés à la trappe de l'histoire.


Vingt quatre des principaux protagonistes occidentaux de l'intervention anglo-américaine sont déjà passés à la trappe de l'histoire.
Cinq proconsuls américains en Irak en quatre ans (Général Jay Garner, Paul Bremer, John Negroponte, Zalmay Khalil Zadeh, Ray Crocker) et quatre commandants en chef, (Tommy Francks, Ricardo Sanchez , John Abizaid et William Fatton), record mondial absolu de rotation, sans compter les dommages collatéraux.
Tony Blair, nouvel émissaire du Quartet au Moyen-Orient, nouveau Lord Balfour du XXIème siècle ?
Le dégagement quasi-simultané de la scène internationale de deux artisans majeurs de l'invasion de l'Irak, le premier ministre britannique Tony Blair et le président de la Banque Mondiale , Paul Wolfowitz, fin juin 2007, signe symptomatiquement l'échec de l'aventure américaine en Mésopotamie. Au terme de dix ans de pouvoir (1997-2007, l'ancien jeune premier de la politique britannique quitte la scène publique affligé du quolibet accablant de «caniche anglais du président américain» et d'un jugement peu flatteur sur son action , «le plus mauvais bilan travailliste depuis Neville Chamberlain, en 1938, (responsable des accords défaitistes de Munich face à l'Allemagne hitlérienne), et Anthony Eden, (maître d'oeuvre du fiasco de Suez, l'agression anglo-franco-israélienne contre l'ةgypte nassérienne), en 1956» (1), selon l'expression du journaliste anglais Richard Gott.
Fatale à son destin, la désinvolture avec laquelle George Bush a traité Tony Blair au sommet des pays industrialisés de Saint-Pétersbourg en pleine guerre d'Israël contre le Liban, en juillet 2006, -le «Yo Blair» asséné par Bush, la bouche pleine, mâchonnant un croissant, au Premier ministre britannique venu lui demander l'autorisation d'effectuer une mission diplomatique au Moyen-Orient, une image amplifiée par les télévisions transcontinentales-, a achevé de discréditer le meilleur allié européen de l'Amérique et fait apparaître rétrospectivement l'ingratitude comme un châtiment mérité à l'égard des courtisans au zèle excessif. Sa nomination comme nouvel émissaire du Quartet pour le Moyen-orient apparaît comme un lot de consolation de la part du fidèle allié américain, mais l'activisme belliciste qu'il a déployé tout au long de son mandat (Guerre du Kosovo, Guerre d'Afghanistan, Guerre d'Irak) et sa nouvelle implication dans le conflit israélo-arabe, lui a valu de la part de l'opinion arabe le sobriquet du «nouveau Lord Balfour du XXIème siècle», par référence au rôle joué par son prédécesseur anglais dans le surgissement du problème palestinien.
En cinquante mois de guerre en Irak, de mars 2003 à juillet 2007, vingt-trois (23) personnalités de premier plan ayant joué un rôle majeur dans la préparation et la conduite de l'intervention anglo-américaine, sont déjà passées à la trappe de l'histoire.
ہ chaque mois sa victime expiatoire, avec une régularité de métronome. Le premier dans l'ordre des disparus est le général Jay Garner, premier gouverneur militaire américain de l'Irak, relevé de son poste en mai 2003 pour avoir manqué de diplomatie, suivi trois mois plus tard, en juillet 2003, par le Général Tommy Franks, le commandant en chef du CENTCOM, le commandement central de la zone intermédiaire entre l'Europe et l'Asie, qui englobe les théâtres d'opération d'Afghanistan et d'Irak. L'homme, couvert de gloire pour avoir mené à bien ses deux guerres, a demandé sa mise à la retraite anticipée, dépité d'avoir échoué dans la stabilisation de l'Irak de l'après-guerre.
Deux autres généraux ont payé le prix du scandale des tortures à la prison d'Abou Ghraïb, à Bagdad: le général Janis Karpinkski, une femme, responsable en chef des prisons, qui a supervisé les tortures et passible de ce fait de sanctions disciplinaires, ainsi que le général Ricardo Sanchez, commandant opérationnel pour l'Irak, qui a demandé sa mutation vers l'Allemagne, de crainte de servir de fusible pour les bavures américaines. Sanchez a quitté son poste en Août 2004, un mois après le départ anticipé de Paul Bremer III, le deuxième proconsul américain en Irak, qui a cédé sa place le 28 juin 2004 à John Negroponte. Le 3eme commandant en chef, le libano-américain John Abizaid, victime du rapport Baker-Hamilton, critique sur les revers militaires américains en Irak, a cédé la Place à l'Amiral William Fatton, début 2007,
Le spectacle affligeant de l'évacuation de Paul Bremer renvoie aux pires images de la débandade du Vietnam. Le départ précipité du proconsul américain, s'engouffrant à bord d'un hélicoptère moteurs allumés, rotors en action, a propulsé dans l'opinion l'image d'un homme pressé de se décharger de ses responsabilités. Pour un homme réputé pour sa fermeté dans la lutte anti-terroriste, c'est l'image contraire qui a prévalu. Celle d'un homme qui bat en retraite, l'image d'un sauve-qui-peut, d'une Amérique encore assommée par la virulence de l'opposition populaire irakienne à sa présence.
Une image qui renvoie aux pires images de la Guerre du Vietnam, surtout à la plus célèbre d'entre elles, celle de l'hélicoptère s'élançant du toit de l'ambassade américaine avec le personnel de la mission diplomatique à bord, le jour de la chute de Saigon, le 30 avril 1975. L'Amérique a raté sa sortie symbolique d'Irak, tout comme elle avait auparavant perdu sa guerre psychologique dans la bataille de l'opinion, tout comme elle patauge militairement dans sa guerre contre le terrorisme.
La photo du proconsul américain conversant, dans une sorte de comédie imposée, avec des affidés bedonnants et sans âme, avachis sur un fauteuil, tel premier ministre Iyad Allaoui, l'agent patenté de la CIA, promu par le fait du prince, Premier ministre fantoche d'un pays fantôme, va gommer dans la mémoire collective celle du déboulonnage de la statue de Saddam Hussein sur la Place Fardaous , à Bagdad, le 8 avril 2003, jour de l'entrée des troupes américaines dans la capitale irakienne. Autant la mise en scène de la destitution de la statue présidentielle était une mystification, autant le transit du pouvoir du 28 juin a été une réalité. Cruelle. A la mesure des déboires des ةtats-Unis en Irak. Son successeur John Negroponte, l'homme de la déstabilisation du Nicaragua sandiniste et du blocus du port de Managua, tiendra lui aussi un an avant de réfugier dans le confort douillet des Nartions Unies en tant qu'ambassadeur des ةtats-Unis auprès de l'organisation internationale.
2004 a également vu la démission de David Key, le chef du corps des inspecteurs américains, qui a voulu renoncer à ses responsabilités en signe de protestation contre les défaillances de son service dans la recherche des armes de destruction massive. Le corps des inspecteurs américains comptait 1.400 membres. Key a estimé que son service et l'ensemble de l'administration républicaine avaient failli dans sa mission. Il en a tiré les conséquences, les autres dirigeants américains ont été conduits à assumer leurs responsabilités ou servir de fusible pour masquer les défaillances de l'administration Bush ou ses mensonges.
Il en été ainsi de Georges Tenet, ancien chef de la CIA (service de renseignements américains) qui se targuait de fournir des preuves en béton, sur les armes de destruction massive (ADM) a été relevé de son poste en juin 2004, ainsi que son adjoint pour les opérations spéciales clandestines, James Javitt.
Parmi les autres protagonistes de l'invasion américaine, l'ONU paiera, la première, son lourd tribut de sang avec l'attentat aussi spectaculaire que meurtrier contre le brésilien Sergio Vieira de Mello, Haut Commissaire aux Droits de l'Homme des Nations Unies, le 20 Août 2003, qui a ravagé le siège de l'organisation internationale dans la capitale irakienne, faisant 22 morts, dont 16 fonctionnaires internationaux.
Au niveau de la coalition, deux des fleurons de la coalition, José Maria Aznar (Espagne) et Silvio Berlusconi (Italie) ont été désavoués par le corps électoral. L'Espagnol a été éliminé de la vie politique pour cause de mensonge.pour avoir mis en cause l'ETA, l'organisation séparatiste basque dans les attentats de Madrid, qui avaient fait, le 14 mars 2004, 200 victimes, et non les islamistes, afin de détourner l'attention sur sa responsabilité dans l'implication de son pays dans la guerre d'Irak.
Partenaire privilégié de l'aventure américaine en Irak, le Royaume-Uni en a lui aussi payé le prix fort: Outre l'attentat de Londres et le suicide du scientifique David Kerry, Alistair Campbell, ancien conseiller du Premier ministre britannique Tony Blair, le «spin doctor» par excellence, le plus en vogue des manipulateurs de l'opinion, a été sacrifié par son mentor, en 2004, avant que le Premier ministre lui–même ne cède la place à son rival travailliste Gordon Brown, en juillet 2007.
En Irak, le sort de Ahmad Chalabi illustre le statut singulier des supplétifs des forces d'occupation et mérite à ce titre réflexion. Opposant notoire au régime baasiste, partisan farouche de la guerre, protégé de l'ultra-faucon, Paul Wolfowitz, secrétaire adjoint à la Défense, premier responsable de l'autorité transitoire, Chalabi, le propagateur des thèses américaines sur la présence d'armes de destruction massive en Irak, sera sacrifié sur l'autel de la raison d'ةtat en vue de donner satisfaction à la Jordanie , un des piliers de l'Amérique dans la zone, qui lui vouait une hostilité absolue.
L'homme-lige des Américains a été dépouillé de ses attributs de pouvoir d'une manière humiliante, avec, en prime, l'imputation de tous les revers de ses alliés anglo-américains: l'éradication du parti Baas, ossature de l'administration, le démantèlement de l'armée, la seule force réglementaire du pays en mesure de le stabiliser, ainsi que l'absence d'armes de destruction massive. Comme si un simple autochtone pouvait dicter sa conduite à la première puissance militaire du monde.
Le sort des supplétifs n'est jamais enviable. Tous ceux qui seraient tentés de jouer la carte de la collaboration feraient bien d'y penser, notamment les Kurdes, en songeant à la douloureuse et ingrate expérience des Harkis, les collaborateurs de la France durant la guerre d'Algérie, ou encore aux miliciens de l'armée du Sud-liban, lamentablement abandonnés à leur sort par leurs protecteurs israéliens au moment du dégagement militaire israélien du Liban.
ہ la veille de l'intervention américaine en Irak, George Bush Jr, renouant avec les vieilles habitudes des cow-boys américains, avait édité un jeu de cartes de 52 cartes consignant les 52 dirigeants irakiens les plus recherchés par ses services. Ivre de sa victoire et fier de leur capture, Bush n'avait pas prêté attention au fait que ce jeu de cartes se jouait désormais à contresens et qu'il portait désormais sur les protagonistes américains de la guerre.
Beaucoup d'ailleurs au sein de la haute administration républicaine sont passés à la trappe: Colin Powell, premier secrétaire d'ةtat afro américain, s'est désolidarisé de l'équipe néo-conservatrice, inconsolable d'avoir été piégé par l'éprouvette de farine qu'il avait brandie en guise de preuves quant à l'existence de produits nucléaires en Irak, une prestation qui demeurera, de son propre aveu, une «tache» dans son parcours auparavant exemplaire.
Ronald Rumsfeld, un des deux architectes de cette guerre avec le vice-président Dick Cheney, a été évincé de son poste de secrétaire à la Défense après la déroute électorale républicaine de novembre 2006, de même que l'ultra-faucon John Bolton de son poste d'ambassadeur aux Nations Unies, ainsi que Scott Libby, du cabinet du vice-Président, coupable de coupable d'avoir cherché à discréditer et de déstabiliser un diplomate américain, John Watson, qui avait conclu à l'absence de transaction atomique entre le Niger et l'Irak, en révélant l'identité professionnelle de son épouse (une agente de la CIA), crime fédéral par excellence. L'Affaire «Valerie Palme» du nom de l'épouse de l'ambassadeur à l'activité dévoilée, a valu à Scott Libby une condamnation à trente mois de prison, en juin dernier.
Larry Franklin, un des collaborateurs des ultra-faucons, le tandem Paul Wolfowitz et Douglas Faith, respectivement N° deux et trois du ministère de la défense, soupçonné d' espionnage pour le compte du lobby juif américain et d'Israël dans la préparation de la guerre, a été sanctionné, de même que Benjamin Ginsberg, avocat républicain et membre du comité pour la réélection de George Bush, en 2004, sanctionné aussi pour avoir conseillé les auteurs d'un spot publicitaire anti-John Kerry, le rival démocrate de Bush, mettant en doute sa bravoure durant la guerre du Vietnam (1960-1975).
Fin juin 2007, coup sur coup, outre Tony Blair, le Premier ministre britannique, Paul Wolfowitz, gouverneur de la Banque Mondiale , a été contraint de dégager son poste contraint à la démission pour népotisme. La photo de l'un des grands acteurs internationaux les mieux rémunérés de la planète visitant une mosquée de Turquie, les chaussettes trouées, a accentué le discrédit occidental dans le tiers monde. Victime du syndrome irakien, le chef d'ةtat-major inter-armes américain, le Général Peter Pace, un homme proche de Donald Rumsfeld et qui a participé activement aux guerres d'Afghanistan et d'Irak, cessera ses fonctions en septembre, «par crainte d'une nouvelle controverse sur l'Irak », à la reprise des travaux du Congrès américain pour la dernière année du mandat du président.
Auparavant, l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a été assassiné à Beyrouth, le 14 février 2004, victime d'un dommage subséquent résultant du retournement proaméricain de son ami le Président français Jacques Chirac, le principal opposant occidental à l'invasion de l'Irak, alors que l'un des principaux alliés régionaux de l'Amérique, le Premier ministre israélien Ariel Sharon, maître d'œuvre de la colonisation rampante de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, l'homme des assassinats extrajudiciaires contre les dirigeants islamistes Cheikh Ahmad Yassine et Abdel Aziz Rantissi et de la mise en séquestration du président démocratiquement élu de la Palestine Yasser Arafat, sombrait dans le coma, en janvier 2004, illustration symbolique de l'échec d'une politique de force.
Dans le camp adverse, la famille de Saddam Hussein a été littéralement décapitée, lui-même et son frère Barzane, pendus dans des conditions hideuses, alors que ses deux fils Ouddai et Qossaï et son petit fils, Moustapha, étaient auparavant tués lors d'un raid dans le nord de l'Irak, en 2003. Dans cette rubrique figure aussi l'élimination, en juin 2006, d'Abou Moussab Al Zarkaoui, chef opérationnel d'Al Qaîda en Irak, une organisation inexistante dans ce pays du temps du régime baasiste. Maigre bilan.
Certes la zone est durablement déstabilisée par les conflits interethniques entre Kurdes et Arabes, Chiites et Sunnites, et leur exacerbation par leur prolongement régional, l'implantation américaine à l'épicentre du monde arabe, Bagdad, l'ancienne capitale des Abbassides a accentué la dépendance arabe à l'égard de l'Amérique, mais les déboires quasi-quotidiens de l'hyperpuissance planétaire ont considérablement entamé sa crédibilité et sa capacité dissuasive au point que se pose la question du maintien de son leadership mondial à moyen terme.
Sur fond de scandales récurrents du pillage du musée de Bagdad, des tortures de la prison d'Abou Ghraïb, des mensonges sur les armes de destruction massive, de l'espionnage du siège de l'ONU à New York, Tony Blair a supprimé du lexique politique le terme de «guerre contre le terrorisme», tandis que les néo-conservateurs renonçaient, dans l'ordre symbolique, à imposer le nouveau drapeau irakien aux couleurs israélo-kurdes (bleu et jaune) et jeter aux oubliettes la démocratisation de la zone au sein d'un « grand Moyen-Orient» (GMO), rétablissant sous la pression populaire, suprême infamie, le drapeau saddamien, reprenant même langue avec les anciens baasistes pour faire pièce aux Chiites, les vainqueurs par défaut de cette guerre.
En guise d'épilogue provisoire à ce cataclysme figurent deux vedettes de la communauté médiatique, témoin sinon complice du moins passive de ce déchaînement de mensonges et de violences: Judith Miller, célèbre journaliste du New York Times, qui passe pour avoir joué un rôle actif dans la désinformation sur la présence d'armes de destruction massive en Irak, ainsi que Jean-Marie Colombani, victime tout à la fois de sa trop grande proximité avec le conseillers des princes de la finance, Alain Minc, et des dérives de la financiarisation extrême de la vie publique, dont l'ancien patron désavoué le 22 mai 2007 du journal Le Monde, fut le chantre dans l'une des plus célèbres fanfaronnades de la première décennie du XXIème siècle «Nous sommes tous américains».
Fin 2007, l'Irak aura coûté aux ةtats-Unis 500 milliards de dollars (378 milliards d'euros) et le montant total pourrait atteindre voire dépasser les 1.000 milliards (600 milliards d'euros). Ni la Corée ni le Vietnam n'avaient coûté autant, alors que la guerre du Vietnam (1960-1975) avait duré quinze ans et que le corps expéditionnaire américain s'élevait à cinq cent mille soldats (2). Si la guerre d'Irak devait se prolonger, ce qui est probable, elle aura coûté davantage que la Seconde Guerre mondiale (1940-1945), la plus chère à ce jour ( 2.000 milliards de dollars en dollars constants/1.500 milliards d'euros).
Le corps expéditionnaire américain en Irak s'élevait, en juin 2007, à 150.000 soldats, secondés par 100.000 mercenaires, une flotte de onze bâtiments dont deux porte-avions et neuf bâtiments d'escorte, 16.000 marins, 140 avions de combats, ainsi que des contingents anglais, australiens etc.) et une ambassade transformée en bunker dans l'enceinte de l'ancien palais présidentiel irakien la «Zone Verte». Au 10 juin, 3.500 soldats américains avaient été tués dans des attentats en Irak, soit en moyenne 2,5 soldats par jour depuis cinquante mois.
L'enrôlement massif de mercenaires, l'appât du gain, l'ivresse de l'aventure militaire hors norme, les sanctions économiques infligées à la Syrie pour la contraindre à freiner les infiltrations des Djihadistes, les pressions sur l'Iran, suffiront-ils pour assurer la victoire d'un pays à la dérive de ses principes moraux ? D'une armée perçue comme occupante même par l'un des meilleurs alliés des ةtats-Unis dans le monde arabe, le Roi Abdallah d'Arabie saoudite?
La décapitation massive au sein du leadership occidental intervient à la veille d'un mois plus que tout chargé de symbole pour l'Irak, le mois de juillet, mois de toutes les commémorations, un des temps forts du rituel baasiste irakien pendant 36 ans, qui commémore, coup sur coup sur l'anniversaire de l'abolition de la monarchie (14 juillet 1958), l'arrivée au pouvoir à la faveur d'un contre-coup d'ةtat du parti Baas (17 juillet 1968), ainsi que, depuis 2004, l'anniversaire du transfert du pouvoir américain à l'Irak post-Saddam.
Au vu de cette hécatombe et de ce tragique bilan stratégique, ce qui devrait hanter l'Amérique désormais en Irak, ce n'est pas tant le spectre du Vietnam mais plutôt un sort identique à l'empire d'Alexandre le Grand, dont la Mésopotamie fut le fossoyeur.

Notes 1- «Départ sans gloire pour M. Anthony Blair», par Richard Gott, Le Monde diplomatique, juin 20072- « The Price of Liberty: Paying for America's Wars » ("Le Prix de la liberté: le coût des guerres de l'Amérique" par Robert Hormats, haut responsable de la banque d'affaires Goldman Sachs.
8.7.07 22:36

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