samedi, avril 21, 2007

Irak. «Aveux» télévisés, actes de torture et procès inéquitables

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSEIndex AI : MDE 14/020/2007 (Public)Bulletin n° : 068ÉFAI20 avril 2007Embargo : 20 avril 2007 00h01 TU


Irak. «Aveux» télévisés, actes de torture et procès inéquitables en toile de fond des exécutions perpétrées dans ce pays, quatrième dans le monde en termes d'application de la peine capitale


Les autorités irakiennes imposent de plus en plus souvent la peine capitale, y compris après des «aveux» télévisés faits avant procès, en l'absence de toute enquête sur des allégations de torture ou à l'issue de procès inéquitables, selon un nouveau rapport d'Amnesty International. Avec l'exécution d'au moins 65 personnes l'année dernière, l'Irak est devenu le quatrième pays où la peine capitale est la plus appliquée, après la Chine, l'Iran et le Pakistan.
Depuis le rétablissement de la peine de mort au milieu de l'année 2004, plus de 270 personnes ont été condamnées à mort et une centaine au moins ont été exécutées. La diffusion des «aveux» télévisés a cessé fin 2005, mais beaucoup de ceux qui sont apparus lors de ces émissions sont en attente de leur exécution ou ont été exécutés.
«L'augmentation dramatique de la fréquence du recours à ce châtiment cruel, inhumain et dégradant représente un retour dangereux aux erreurs brutales du passé, notamment parce que tant d'exécutions ont lieu après des procès inéquitables, des «aveux» télévisés et sans qu'il y ait eu enquête sur les allégations de torture, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen Orient d'Amnesty International. En dépit des justifications officielles présentant la peine de mort comme dissuasive, l'augmentation de la violence dans les rues irakiennes laisse supposer que le rétablissement de la peine capitale n'a fait que contribuer à rendre plus brutale encore la société irakienne.»
Le rapport intitulé Unjust and unfair : the death penalty in Iraq s'appuie sur l'examen par Amnesty International de centaines de condamnations prononcées par le Tribunal pénal central d'Irak et des témoignages des familles des personnes condamnées, ainsi que de leurs avocats. Il comprend également une analyse détaillée des lois irakiennes qui mettent en péril le droit à un procès équitable.Parmi les principales conclusions du rapport, on peut citer :
- des enquêtes insuffisantes ou inexistantes sur les allégations de torture en dépit d'un recours fréquent aux «aveux» faits en détention afin d'obtenir des condamnations pour des infractions punies de la peine de mort ;
- des «aveux» télévisés avant procès et la prise en compte lors des procès d'éléments de preuve désignant les accusés fournis par des témoins ayant vu les «aveux» télévisés ;
- l'absence de possibilité pour les avocats de la défense de rencontrer leurs clients librement et les actes d'intimidation à l'égard des avocats, notamment sous forme de menaces et d'agressions ;
- une définition vague et beaucoup trop générale des infractions passibles de la peine capitale en droit irakien, lesquelles incluent notamment les enlèvements sans assassinat et les dommages aux biens publics dans le but de porter atteinte à la sécurité ou à la stabilité.

Amnesty International s'oppose à la peine de mort en toutes circonstances parce qu'elle constitue une violation du droit à la vie et le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Au niveau international, le rétablissement de la peine de mort en Irak représente également un sérieux retour en arrière. Début 2007, pas moins de 128 pays avaient pris la décision importante d'abolir la peine capitale en droit ou en pratique, ce qui représente en moyenne plus de trois pays par an au cours des dix dernières années.«La façon choquante dont s'est déroulée l'exécution de Saddam Hussein a mis au jour la cruauté grotesque de la peine capitale en Irak, pourtant il ne s'agissait là que de l'une des 65 exécutions au moins qui se sont produites l'année dernière et dont le nombre ne cesse d'augmenter, a déclaré Malcolm Smart. Amnesty International appelle le gouvernement irakien à décréter immédiatement un moratoire sur les exécutions, à commuer toutes les peines capitales déjà prononcées et à veiller à ce que les normes les plus rigoureuses en matière d'équité des procès soient appliquées et respectées. Sans une action de ce type, l'Irak continuera d'être soumis à l'héritage brutal de son passé.»

Une copie du rapport Unjust and unfair : the death penalty in Iraq sera disponible à partir du 20 avril sur le site http://web.amnesty.org/library/index/engmde140142007Document public
****************************************
Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d'Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566Amnesty International, 1 Easton St., Londres WC1X 0DW. web : http://www.amnesty.org
21.4.07 15:15

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vendredi, avril 20, 2007

Le rôle de l’eau dans la politique israélienne d’occupation de la Palestine

La guerre de l’eau entre Israël et la Palestine est au cœur du conflit actuel.
Israël contrôle tout le système de l’eau des territoires occupés de Palestine. Israël organise un partage inégal et délibéré des ressources en eau : Israël détourne 75 % des ressources en eau des territoires occupés, ne laissant que 25% aux palestiniens.
La consommation moyenne en eau par habitant d’un israélien est 4 fois plus importante que celle d’un palestinien. Outre le rationnement en eau, les palestiniens sont victimes constamment de destructions de puits, de canalisations d’eau et d’assainissement effectuées par l’armée israélienne.
Israël n’a cessé d’implanter des colonies juives dans les territoires occupés, au plus près des réserves en eau, voire en les détournant à leur profit.

(...) basta / 16:13
http://20six.fr/basta/art/16308531

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mercredi, avril 18, 2007

Les dessous de la stratégie américaine

L’Administration américaine ne laisse passer aucune occasion pour rappeler son engagement à propager la démocratie dans le monde arabe et islamique. Ses adversaires, non plus, ne laissent passer l’occasion d’accuser cette même administration d’avoir manqué à ses engagements ou d’avoir échoué à réaliser son objectif.
Assem Abdel-Khaleq / publié le mardi 17 avril 2007 / France-Palestine / BASTA

Or, il faut s’interroger : est-ce que les Etats-Unis, et plus particulièrement l’Administration Bush, étaient un jour ou l’autre sérieusement engagés à faire régner la démocratie ou à l’imposer ou même à faire pression pour l’appliquer dans les pays arabes et islamiques ?
Dire que l’Administration américaine est revenue sur son engagement ou qu’elle a échoué dans sa mission signifie que cet objectif figure réellement sur l’agenda de la politique étrangère concernant les relations avec les Arabes. Ceci est-il vrai ?
Cette question de l’engagement américain à faire régner la démocratie suscite aussi une autre question importante : A quel point Washington a-t-il réussi à exploiter ce slogan de la démocratie au service d’objectifs politiques déterminés qui n’ont rien à voir avec la démocratie ?
Il est inutile de s’arrêter longtemps devant la première question. En effet, rien ne laisse croire que les Etats-Unis, en particulier sous l’Administration actuelle, ont un jour décidé d’exercer une pression réelle sur les régimes dictatoriaux alliés aux Etats-Unis dans le monde arabo-musulman pour les convaincre d’opter pour la démocratie. Washington sait parfaitement que le résultat du transfert vers la démocratie sera la chute de ces mêmes régimes. Et les Etats-Unis ne peuvent en assumer le prix.
Nous en arrivons à la seconde partie de la question concernant l’exploitation du terme de démocratie pour servir les objectifs politiques intérieurs et extérieurs des Etats-Unis. Cette réalité est devenue de plus en plus claire sous l’Administration actuelle qui s’est même élargie dans l’exploitation de la démocratie comme prétexte moral à ses aventures militaires.
La guerre contre l’Iraq constitue un exemple classique qui montre à quel point Bush a eu recours à l’acceptation internationale du principe de la démocratie comme objectif noble pour justifier son invasion de l’Iraq. L’Administration Bush continue à refuser de reconnaître que les forces américaines en Iraq sont des forces d’occupation, assurant qu’elles jouent un rôle de libération, une tendance qui s’est renforcée du fait que Washington n’a pas réussi à prouver l’existence d’armes de destruction massive en Iraq.
Il est important de signaler que l’expérience américaine a dévoilé une réalité arabe attristante : l’instauration d’un régime démocratique réel, même avec la chute du régime de dictature, est une chose très difficile qui implique des dangers de démantèlement et de conflits intérieurs, et peut-être même de guerre civile.
Or, l’Administration américaine ne peut renoncer totalement, même de manière théorique, à l’idée de la propagation de la démocratie dans le monde comme partie de son programme politique étranger. Et les causes sont claires. Premièrement, brandir le bâton de la démocratie au visage des gouvernements arabes, y compris les alliés, réalise des gains importants et rend ces gouvernements plus flexibles face aux réclamations américaines.
Et rien n’empêche, selon les règles du jeu que connaissent les deux parties, que les Etats-Unis exercent des pressions sur un certain régime sans que ceci ne cause de grande gêne pour le régime ou l’expose à de graves problèmes.
Nous savons que l’année dernière, les Etats-Unis ont consacré 1,2 milliard de dollars pour le renforcement des droits de l’homme et de la démocratie dans le monde. L’Administration américaine publie un rapport annuel sur les violations des droits de l’homme, lequel adresse de nombreuses critiques à ses alliés. Mais la rigueur de ces critiques ne peut être comparée à celle des critiques adressées aux ennemis, même si les violations des droits de l’homme sont les mêmes dans les deux cas. De plus, les sanctions imposées aux Etats ennemis sous prétexte de violation à la démocratie n’ont rien à voir avec les « pressions douces » exercées contre les Etats amis qui commettent les mêmes violations, voire peut-être plus.

al-Ahram hebdo en français, 11- 17 avril
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2007/4/11/doss2.htm
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LA POÉSIE EST UNE ARME
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Ecoute j'ai quelque chose à te dire
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Un doigt de pensée
Résister
LES TUEURS D'ARC-EN-CIEL
POUR NOTRE PATRIE
Cri
L'homme juste
° Fais FrOnt °
PAIX EN IRAK
Joyeux Noël
DISPOSITONS POÉTIQUES
QUE LE CRI DÉTACHÉ DE TA COLÈRE
DU JOURNAL D'UNE JEUNE IRAKIENNE
MONDE MONDE VASTE MONDE
Toi le soleil
Joyeuses fêtes de Noël et très bonne année...
En attendant demain
Mon pays paie
Vois la vie
Les coeurs solitaires
Le temps
POUR L'AMOUR DE LA VIE
Nuit de l'enfer
Torture.
Rouge le coeur des hommes
L'éternité
Je suis vraiment très désolée . . .
Mur de haine
Le Dépositaire infidèle
Perpétuité
Patience
FLEURIR LA PARANOÏA
PAIX EN IRAK
Le sang de l'innocence

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lundi, avril 16, 2007

Les Etats-Unis accusés d'avoir utilisé des bombes à neutron en Irak en 2003

L'ancien commandant de la Garde Républicaine d'Irak a accusé les US d'avoir utilisé des armes non conventionnelles dans sa guerre menée contre l'Irak, corroborant des accusations également portées par un ancien capitaine de l'armée américaine.
Les Etats-Unis accusés d'avoir utilisé des bombes à neutron lors de la Bataille de Bagdad en 2003
Saifeddin Fulayh Hassan Taha al-Rawi, l'un des anciens responsables irakiens en fuite, ex commandant de la Garde Républicaine, le plus recherché par les américains, (1 million de dollars pour sa capture) a révélé à la chaîne Al Jazeera (09/04/07 : Voir lien vers la video de l'interview en bas de l'article) que les forces US ont utilisé des bombes à neutron et des bombes au phosphore lors de l'assaut qu'elles ont menées à l'aéroport de Bagdad avant la prise de la ville le 9 avril 2003. Les bombes ont annihilé (complètement carbonisé environ 2000 gardes républicains irakiens qui selon al-Rawi ont combattu « jusqu'au martyr » mais laissé les bâtiments et les infrastructures de l'aéroport intacts selon lui.
Une bombe à neutron est une bombe thermonucléaire qui produit un souffle et une chaleur minimum mais dégage de vastes quantités de radiations mortelles qui peuvent pénétrer les blindages et sont tout particulièrement destructrices des tissus humains.
On savait déjà que les US et leur coalition des « volontaires » (of the willing) avait répandu des tonnes de bombes, missiles, roquettes à l'Uranium Appauvri contaminant le pays tout entier et bien au-delà puisque l'UA en brûlant se transforme en fines particules de «voyageuses sans frontière » qui passent dans le corps humain et sont à l'origine de cancers et de malformations congénitales.
Ses dires corroborent ceux d'un ancien capitaine de l'armée US Eric May qui a conclu également à l'utilisation par l'armée US de bombes à neutron après une étude minutieuse du champ de bataille de l'aéroport international de Bagdad. Lors d'une interview publiée le 25/08/06 sur www.uruknet.info il avait déclaré :
« Quelques journalistes qui étaient à Bagdad même ont parlé avec des gens qui revenaient du champ de bataille. L'une des choses les plus extrêmes que j'ai capté c'était que la Bataille de Bagdad avait commencé à l'aéroport avec des forces américaines débordées. Cela c'est terminé par des échanges de feu de proximité pendant 6 heures et à mon avis, côté américain ils manquaient de munitions et quelqu'un a décidé de passer au nucléaire. Tout le monde en convient sauf les américains. La doctrine américaine de combat a été revue pour autoriser les commandants à faire exactement le genre de choses dont je parle et qui ont été évoquées par mes sources concernant la Bataille de l'aéroport de Bagdad. En d'autres termes, ils ont rétroactivement ajusté la doctrine. »
La bombe à neutron est pour l'armée américaine un choix de projet d'armement qui a eu ses hauts et ses bas. Les premiers tests ont commencé sous l'Administration Kennedy puis ont été arrêtés sous celle de Carter. Mais Ronald Reagan a relancé le programme, car à l'époque la bombe à neutron était considérée comme une « arme humaine » parce qu'elle pouvait tuer les personnes sans détruire les bâtiments. Un véritable scandale puisque cette doctrine considérait la propriété immobilière comme ayant plus de valeur que la vie humaine. Le problème des US vis-à-vis des guerres nucléaires c'était qu'une fois les bombes nucléaires larguées il n'y aurait plus rien à occuper puisque tout serait détruit. La bombe à neutron était la réponse. Elle pouvait tuer les personnes et laisser les infrastructures et bâtiments intacts.
Peu de temps après la Bataille de l'aéroport de Bagdad, le personnel de l'armée américaine a enlevé une grande partie de ce qui en constituait le sol et la remplacé par de la terre fraîche. A l'époque certains se sont posés des questions mais cette histoire a vite sombré dans l'oubli. D'autre part, des irakiens vivant à proximité de l'aéroport sont morts de morts mystérieuses.
Plusieurs faits viennent donc bien corroborer cette forte présomption que les américains ont utilisé lors de la Bataille de l'Aéroport de Bagdad des bombes à neutron autrement dit des armes nucléaires. (source de ces infos : www.uruknet.info?p=32014 10/04/07).
La guerre d'Irak est bien une guerre nucléaire, à double titre (bombes à neutron, armes à l‘UA), mais personne n'en parle en tant que telle.
Sources: Aljazeera et uruknet /
Le 15 avril 2007 /
Planète non violence / [Mondialisation]


BASTA

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dimanche, avril 15, 2007

La semaine Maroc


Les Marocains ont dû attendreplusieurs heures avant de voirles premières images desévénements de Hay Al Farah,à Casablanca.(AIC PRESS)
Dimanche 15 Avril 2007 / Telquel

Terrorisme. Le décalage des médias publics
Mardi 10 avril, il est 20 heures 45. Partout dans le pays, des millions de Marocains sont scotchés devant leur téléviseur pour comprendre “ce qui se passe à Casa”. Tous ont entendu parler de ces jeunes qui se sont fait exploser au beau milieu du quartier Hay Al Farah. Mais à part les quelques images des chaînes satellitaires arabes, il n’y avait pratiquement aucune information officielle à se mettre sous la dent. A l’ouverture du journal du soir, la déception est générale. La chaîne de Aïn Sebaâ emboîte le pas à sa sœur aînée et ouvre son JT sur deux sujets concernant des activités royales et le déplacement de
Mohammed VI à Chichaoua. Les télespectateurs ont donc dû attendre plus de six minutes avant de pouvoir visualiser les premières images, pourtant tournées plusieurs heures plus tôt, à Hay Al Farah. Même son de cloche du côté de la MAP. Jusqu’au-delà de 22 heures, l’agence de presse officielle n’avait toujours pas jugé bon de mettre une dépêche en ligne sur son site public. Coup de chapeau par contre aux radios privées qui n’hésitaient pas à interrompre leurs programmes pour relater les dernières informations recueillies sur le terrain par leurs différents reporters. à tel point que la dernière déflagration de 19 heures 10 a été diffusée en direct sur antenne, quand les reporters des stations Aswat et Atlantic transmettaient leurs correspondances depuis le lieu de l’explosion.

Rkia Abouali. Le feuilleton continue
L’affaire Rkia Abouali continue de faire des remous. Cette semaine, la jeune femme a reçu en prison la visite du procureur général de Fès accompagné d’un greffier… alors que c’est le parquet de Meknès qui instruit l’affaire. Rien n’a filtré du motif de cet entretien. Pendant ce temps-là, le calvaire de la famille Abouali se poursuit. Ses deux frères, incarcérés depuis plus d’une année pour une affaire d’extorsion de chèques, sont toujours en attente de jugement. Quant à sa mère et ses sœurs, elles auraient été victimes le week-end dernier d’une attaque perpétrée par quatre hommes cagoulés, venus chercher d’autres CD de Rkia impliquant, probablement, de nouveaux magistrats. À suivre.

Insolite. Le hrig par avion
L’information a été publiée par le site de l’AMPL (Association marocaine des pilotes de ligne) : le 24 mars, un message a semé la panique sur le tarmac de l’aéroport Mohammed V à Casablanca. Un avion appartenant à une compagnie européenne s’apprêtait à décoller, quand l’équipage s’est rendu compte qu’un homme se dirigeait à toute allure vers l’avion, avant de s’engouffrer dans le logement du train d’atterrissage. Il ne s’agissait pas d’un terroriste, mais d’un simple “apprenti-clandestin” marocain, qui rêvait d’accompagner l’avion en Italie. Il a fini par être arrêté par la police, intervenue quelques minutes plus tard.

11 mars. Le stress du héros
“J’ai perdu mon gagne-pain, ma maison, ma voiture, ma fiancée et ma tranquillité d’esprit”. La phrase est de Mohamed Faïz, le héros du 11 mars, qui a osé s’opposer aux kamikazes du cybercafé de Sidi Moumen, interviewé cette semaine par notre confrère Maroc Hebdo International. Faïz révèle, dans la même interview, que sa vie est désormais en danger, menacée par les sympathisants des kamikazes du 11 mars, que ses voisins le fuient désormais, qu’il ne sort plus qu’escorté par des amis sûrs, qu’il ne passe pas deux nuits d’affilée dans le même endroit, que le cybercafé qu’il gère a été déserté par les clients… Héros, c’est pas un métier de tout repos !

Meryem Marzak. Détective ou espionne ?
Vous souvenez-vous de Meryem Marzak, la première femme détective privée marocaine et arabe ? Après deux années d’exercice (elle a notamment travaillé sur des affaires d’adultère et d’escroquerie), notre Miss Marple nationale tire sa révérence. La dame a arrêté toute activité depuis plus d’une année et demie pour des “raisons personnelles”, dit-elle. Cette semaine, Meryem Marzak (re)fait parler d’elle lorsqu’elle confie à l’AFP “vouloir infiltrer un réseau islamiste et intégrer les services secrets marocains”. Drôle de manière de postuler pour un poste censé rester dans l’ombre. Meryem sourit et affirme simplement vouloir servir son pays et intégrer la police marocaine, qu’elle qualifie comme “l’une des meilleures dans le monde”. “Pour toute information complémentaire, contactez le journal qui transmettra”, sommes-nous tentés d’ajouter.

Houssaïni. Le Chimiste et Al Qaïda
Le juge d’instruction Abdelkader Chentouf, chargé des affaires de terrorisme, a démarré l’instruction du dossier de Saâd Houssaïni le 11 avril. Le dossier du chef présumé du GICM (Groupe islamique combattant marocain), actuellement incarcéré à la prison civile Zaki de Salé, est loin d’être clos. Le “Chimiste”, comme on l’appelle, serait le mentor d’une série de candidats au jihad en Irak et au Maroc. C’est aussi un personnage qui jouit de l’estime de la hiérarchie d’Al Qaïda. Selon des sources sécuritaires marocaines, un proche de Zawahiri aurait rencontré Houssaïni quelques jours à peine avant l’attentat du 11 mars de Casablanca.

Presse. Les remarques du CPJ
En visite au Maroc du 4 au 7 avril, une délégation du Comité de protection des journalistes (CPJ) s’est dite très préoccupée par “la tendance troublante” des poursuites judiciaires contre la presse indépendante. “Les tribunaux ont réussi à exiler de la profession, ou du pays, trois des journalistes les plus critiques du royaume (ndlr : Lmrabet, Jamaï, Ksikes)”, a expliqué Joël Campagna, qui conduisait la délégation. Le CPJ a été encore plus critique sur le projet du nouveau Code de la presse, actuellement en discussion au Parlement, lui reprochant, entre autres, la composition du futur Conseil national de la presse marocaine et ses prérogatives “exagérées”. Qu’en pense le législateur ?

3 questions àNajib Salmi [Président de l’association marocaine de la presse sportive (AMPS)]
Le week-end dernier, des scènes de violence ont eu lieu dans des stades de football, à Casablanca et Oujda. À quoi les imputez-vous ?Il ne faut pas s’en étonner. Le public, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 15 ans, est conditionné pour agir ainsi. Ça passe par les moyens de transport, l’accueil inacceptable dans les stades et le zèle des forces de l’ordre. Et puis, il y a une presse sportive qui jette de l’huile sur le feu, via ses commentaires (les expressions “guerre”, “ennemi”, “match de la mort”, sont monnaie courante), et des joueurs indisciplinés qui sont de mauvais exemples pour ces jeunes. Je crois que le pire est encore à venir.Le phénomène est-il réellement nouveau ?Dans le passé, la moyenne d’âge du public était plus élevée, les matchs se jouaient dans une ambiance quasi familiale sachant que les joueurs étaient très proches du public. Ils allaient ensemble au café, au hammam… Et puis les enjeux, même culturels, ne semblaient pas si importants. Les médias sportifs étaient rares, une faute d’arbitrage passait quasiment inaperçue…Que faut-il faire ?Il faut commencer par respecter le public. Comment ? En lui garantissant un transport et un accueildignes dans les stades. Les médias doivent aussi cesser de faire du sensationnel au détriment de l’information. Quant aux clubs, ils devraient être plus stricts avec leurs joueurs sur le plan de la discipline.
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