samedi, juin 17, 2006

Les pendus de Guantanamo ou comment être élu en 2007

"Il n’y a pas de suicide, il n’y a que des meurtres", disait Elsa Triolet.

Deux détenus Saoudiens, âgés de 19 et 22 ans, et un Yéménite, ont été retrouvés pendus samedi dans le bagne américaine de Guantanamo.

Émile Durkheim, le fondateur de la sociologie, distinguait quatre sortes de suicides parmi lesquelles le "suicide fataliste" qui intervient quand l’individu se heurte à un destin muré, sans échappatoire.
On pourrait penser que les trois malheureux qui croupissaient dans le centre de torture tropical sont des suicidés "fatalistes".
En vérité, ce n’est pas si simple !
Lundi 13 juin (à 15h, cela a changé ensuite dans l’après-midi) le moteur de recherche Google nous annonçait le drame avec ce titre :
"Actes de guerre par pendaison à Guantanamo" (en caractères gras et souligné).
Il faut savoir qu’environ 760 prisonniers sont passés par Guantanamo, 10 ont été inculpés et aucun n’a été jugé à ce jour.
Jusqu’ici, les statistiques officielles faisaient état de 41 tentatives de suicide commises par 25 détenus. Les dernières datent du 18 mai, lorsque deux prisonniers avaient ingéré des doses massives de barbituriques. Bill Goodman, du Centre pour les droits constitutionnels à New York, estime qu’un « désespoir grandissant » règne à Guantanamo : « Un système sans justice est un système sans espoir », dit-il.
La ministre britannique des Affaires constitutionnelles, Harriet Harman, a suggéré que le camp soit déplacé aux Etats-Unis ou bien fermé.
« Si tout y est parfaitement légal et qu’il ne s’y passe rien de mal, pourquoi ne se trouve-t-il pas aux Etats-Unis ? », s’est-elle interrogée sur la BBC. « Là, il se trouve dans un no man’s land légal. »
La fermeture du bagne de Guantanamo est réclamée par Amnesty international depuis janvier 2006, par l’ONU depuis février, par l’Union européenne depuis mai (RSF, malgré l’encagement d’un journaliste, ne la réclame toujours pas : ça viendra, il est des amitiés qu’il ne faut pas rendre trop voyantes). Le gouvernement cubain réclame la fermeture de la base tout entière, portion de son territoire occupée par la force.
Le commandant du bagne, le vice-amiral Harry Harris, a tenu une conférence de presse par téléphone pour assurer que ses troupes « s’étaient comportées magnifiquement » et que « les djihadistes (...) sont rusés, créatifs et résolus. Je ne crois pas que c’était un geste de désespoir, mais le fait d’une action concertée pour discréditer l’Amérique, un acte de guerre asymétrique contre nous ». Une autre responsable américaine, Colleen Graffy, chargée de la diplomatie publique au département d’Etat, a qualifié le geste des détenus de « coup de pub pour attirer l’attention ». C’est beau, c’est grand de cracher sur des cadavres à peine froids.
L’armée a fait savoir que leurs corps étaient traités « avec le plus grand respect ». C’est beau, c’est grand, c’est généreux de mieux considérer les cadavres que les vivants. Mais au fait, pourquoi être obligés de le préciser ? Crainte que l’opinion en doute ?
J’ai deux suggestions à faire aux hommes politiques français qui se montrent si vigilants sur les Droits de l’Homme dans les pays pauvres tout en contenant avec maestria leur indignation devant le comportement des USA. Je m’adresse-là principalement à tous les candidats potentiels à la présidentielle.
Suggestion N° 1 : Réveillez-vous ! Vous incarnez la patrie des Droits de l’Homme. Lancez une campagne de protestations. Organisez une manifestation. Nous serons tous dans la rue avec des banderoles : « Fermez Guantanamo ».
Suggestion N° 2 : Si vous craignez de passer ainsi pour des anti américanistes primaires, une solution plus fine existe : soyez créatifs, résolus, motivés, effectuez un acte de guerre asymétrique contre les bourreaux, faites-vous un coup de pub : suicidez-vous. Vos corps seront traités avec le plus grand respect.
Mais si vous restez à la fois vivants, muets et timorés ne vous étonnez pas d’être méprisés par la « France d’en bas ».

Bellaciao

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vendredi, juin 16, 2006

Fermez Guantanamo


Fermer Guantanamo serait un bon début. Mais si les États-Unis veulent surmonter les dégâts causés par les humiliations et les abus largement répandus des détenus musulmans, et s'ils veulent regagner la faveur de l'opinion publique, ils devraient fermer toutes leurs prisons secrètes, mettre en place une commission indépendante pour enquêter sur les abus subis par les détenus, permettre à un procureur indépendant d'enquêter sur les actions de ceux qui, du haut de l'échelle,ont ordonné ou coordonné les tortures, et répudier, une fois pour toutes, le mauvais traitement des détenus.
Reed Brody, conseiller juridique
Human Rights Watch

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Droit contre justice militaire : des avocats à Guantanamo

Le nom sonne comme un défi : "Le barreau de Guantanamo". Plusieurs centaines d'avocats américains font partie de ce barreau fictif qui tente de faire prévaloir le droit civil sur la justice militaire dans la prison de la base américaine à Cuba.

Pendant plus de deux ans, les détenus - aujourd'hui au nombre de 457, originaires d'une trentaine de pays - n'ont eu d'autres contacts avec l'extérieur que les délégués de la Croix-Rouge. Le 28 juin 2004, la Cour suprême, dans une décision historique, avait réfuté l'argumentation du gouvernement, selon laquelle la guerre antiterroriste appelait de nouveaux "paradigmes légaux". En conséquence, elle a autorisé les prisonniers à contester leur détention devant la justice américaine.

Le temps d'obtenir les autorisations, les avocats ont fait leur apparition à Guantanamo. Depuis, on assiste à une guérilla entre ces avocats et les militaires. "On doit se battre pour tout, jusqu'au moindre détail", soupire Gitanjali Gutierrez, qui fut la première à se rendre à la prison, en septembre 2004, au nom du Center for Constitutional Rights, l'association qui a porté la première plainte et qui représente plus de 200 détenus.
Parmi ces juristes, on trouve des professeurs de droit, des avocats spécialisés dans la défense des droits de l'homme, mais aussi de très nombreux avocats d'affaires. Quand Shearman & Sterling, l'un des cabinets les plus connus, a été approché pour prendre la défense de 12 Koweïtis, en 2002, la cause des "ennemis combattants" - formule mise au point par les services juridiques de l'administration pour soustraire les personnes concernées aux conventions de Genève applicables aux prisonniers de guerre - n'était pas très populaire. "C'était comme travailler pour l'ennemi, dit David Cole, professeur de droit constitutionnel à l'université de Georgetown, à Washington. Il y avait aussi le sentiment que ces cas n'aboutiraient à rien."
Mais la firme ne voulait pas perdre ses liens privilégiés avec le Koweït. Elle a accepté. Après la décision de la Cour suprême, les plus grands cabinets privés se sont mis à se préoccuper de Guantanamo. Paul & Weiss, qui défend Lewis Scooter Libby, ancien chef de cabinet du vice-président, a accepté 10 détenus saoudiens parmi sa clientèle. Perkins & Coie, de Seattle, a pris une partie de la défense du Yéménite Salim Hamdan, bien qu'il travaille pour Boeing, un important fournisseur de l'armée, comme le lui a fait remarquer, en mars, un procureur militaire. "La présence de ces firmes traduit une vraie préoccupation de l'establishment", estime M. Cole.
A 52 ans, l'avocat Murray Fogler n'avait jamais défendu d'indigents. Associé dans un cabinet privé de Houston (Texas), il traite usuellement d'affaires commerciales. Quand nous l'avons joint, il était à New York pour participer à une médiation dans un litige avec une compagnie d'assurances. En janvier 2005, il a lu que l'on recherchait des avocats pour défendre les détenus de Guantanamo. "J'étais préoccupé par la direction que prenait le pays. Je me suis porté volontaire", dit-il. Le détenu qui lui a été confié est un Soudanais, Salim Mahmoud Adem. Il a été capturé au Pakistan, dans la maison familiale.
Pendant des mois, l'avocat n'a pas pu se rendre sur place. Un juge a levé les obstacles et Me Fogler a enfin pu voir son client, début mai. Pour les visites, les prisonniers sont conduits à Camp Echo, une unité de cellules en "dur". Elles sont filmées, mais les autorités affirment qu'elles n'enregistrent pas le son.
"C'est une expérience surréaliste, dit l'avocat. Ces gens ne sont pas américains, ils ne comprennent pas du tout le contexte de leur présence ici." Salim Adem a refusé de coopérer. "Il est sceptique, et c'est normal. Les détenus voient des avocats depuis deux ans, mais nous n'avons pas beaucoup de résultats à leur montrer", justifie-t-il.
Avant de repartir, les juristes remettent les notes qu'ils ont prises à l'autorité militaire, qui les expédie en Virginie dans une enveloppe scellée. Si elles sont classées confidentielles, elles sont conservées dans ce même lieu, tenu secret, et les avocats doivent se déplacer pour les consulter. Si elles ne le sont pas, elles sont renvoyées à l'expéditeur dans le mois qui suit. Me Fogler n'a pas perdu espoir de communiquer avec son client soudanais. "C'est un homme très fier. Il estime que le gouvernement doit le croire sur parole."
Les avocats ont développé une certaine sympathie pour les détenus. Certains leur ont apporté des chaussures de sport. "Je pourrais certainement inviter la plupart d'entre eux chez moi", a déclaré Marc Falkoff, qui défend treize Yéménites qu'il décrit comme de simples "passants". L'un des pionniers, Thomas Wilner, de Shearman & Sterling, a suggéré l'idée d'obtenir une indemnisation pour les prisonniers relâchés qui soit "au moins aussi importante que la récompense donnée aux chasseurs de primes pour les attraper".
Depuis 2004, en moyenne, un avocat rend visite chaque semaine à son ou ses clients à la base (cette semaine, les visites ont été suspendues à cause du suicide de trois détenus). Leur présence a changé le "paradigme". L'information a commencé à circuler. "Le gouvernement a été obligé de tenir des auditions. Il a relâché plus de 250 détenus, il a réformé les méthodes d'interrogatoire", souligne le professeur David Cole. Pour lui, la simple menace d'un droit de regard civil, assortie de la pression étrangère, a été efficace. "Bush a été obligé de reculer."
© Le Monde.fr

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S'unir contre le terrorisme

VI. Défendre les droits de l’homme dans le contexte du terrorisme et de la lutte antiterroriste .

110. Comme je l’ai indiqué au début du présent rapport, la défense des droits de l’homme fait essentiellement partie de la stratégie de lutte contre le terrorisme, quelle qu’elle soit. Des propositions tendant à protéger ces droits ont été présentes dans les chapitres consacrés à la prévention, au refus, à la dissuasion et au renforcement des capacités des États. Soucieux de mettre en lumière les autres aspects importants des droits de l’homme qui doivent être pris en compte et intégrés dans la lutte antiterroriste, je ferai une large place aux droits de l’homme dans le présent chapitre.
111. Dans la résolution 54/164 de l’Assemblée générale, les États Membres ont réaffirmé leur condamnation catégorique des actes, méthodes et pratiques terroristes, quelles que soient les formes et manifestations qu’ils revêtent, en tant qu’activités qui visent à l’anéantissement des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de la démocratie. Ils ont également souligné de nouveau que ces actes menacent l’intégrité territoriale et la sécurité des États, déstabilisent des gouvernements légitimement constitués, sapent la société civile pluraliste et ont des conséquences préjudiciables pour le développement économique et social des États. Rien ne peut justifier les attaques délibérées contre la population civile et les non- combattants. Les actes terroristes sont une violation du droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, au bien-être et à la liberté de vivre à l’abri de la peur. L’adoption et l’application par les États de mesures antiterroristes est donc une obligation qui procède du respect des droits de l’homme.
112. Parallèlement, la lutte contre le terrorisme ne doit jamais être menée au prix de nos valeurs ni nous rabaisser au niveau des terroristes. La coopération internationale dans la lutte antiterroriste doit se faire en pleine conformité avec le droit international, notamment la Charte des Nations Unies et les conventions et protocoles internationaux pertinents. Les États doivent veiller à ce que les mesures qu’ils prennent pour lutter contre le terrorisme soient conformes aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment les instruments relatifs aux droits de l’homme, au droit des réfugiés et au droit international humanitaire.
113. C’est seulement en inscrivant la lutte contre le terrorisme dans le cadre de la légitimité que nous pourrons respecter les normes internationalement admises qui proscrivent le terrorisme, tempèrent les circonstances qui alimentent la dynamique terroriste et répondent aux mécontentements et ressentiments qui peuvent conduire à rejoindre un groupe terroriste. Transiger avec les droits de l’homme serait offrir aux terroristes la victoire qu’ils ne peuvent obtenir par eux-mêmes. Lorsqu’une campagne contre le terrorisme ne respecte pas les droits de l’homme, les terroristes exploitent les violations pour faire des recrues et justifier leurs actions. Les États doivent donc ratifier et mettre en œuvre les principaux instruments relatifs aux droits de l’homme et accepter la compétence des organes internationaux et nationaux chargés d’en suivre l’application, notamment ceux surveillant tous les lieux où des personnes sont privées de liberté.
114. Les spécialistes internationaux des droits de l’homme continuent de s’inquiéter du fait que nombre de mesures antiterroristes portent atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales. Comme j’en étais prié dans les résolutions 57/219, 58/187 et 59/191 de l’Assemblée générale, j’ai rendu compte de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. Le Haut Commissaire aux droits de l’homme devrait continuer de jouer le premier rôle dans l’examen de cette question, de faire des recommandations générales sur les obligations des États et d’accorder à ceux-ci l’assistance et les conseils qu’ils pourraient solliciter.
115. En juillet 2005, la Commission des droits de l’homme a nommé un Rapporteur spécial sur la protection et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. Cette mesure va dans le bon sens puisqu’elle garantit que la lutte contre le terrorisme s’effectue dans le respect des normes internationales. Par sa correspondance avec les gouvernements, ses tournées dans les pays, sa concertation avec l’ONU et les organisations régionales et les rapports qu’il établit sur ces questions, le Rapporteur spécial appuie les États et leur donne des recommandations concrètes. La création du Conseil des droits de l’homme est également une occasion concrète d’intégrer les droits de l’homme dans la lutte antiterroriste. Une fois établi, le Conseil devra être attentif à la réalité du terrorisme.
116. Dans le cadre de cette stratégie, j’ai précédemment salué l’adoption de la résolution 1624 (2005) du Conseil, qui essaie de faire face à l’incitation à l’action terroriste. J’ai également demandé instamment aux États, en collaboration étroite avec le Comité contre le terrorisme, de prendre les mesures qui s’imposent pour empêcher que l’informatique serve à promouvoir et exécuter des activités terroristes. Cependant, nous devons en même temps veiller à ce que des gouvernements ne prennent pas prétexte des mesures de lutte contre l’incitation au terrorisme pour atteindre des objectifs qui leur sont propres, comme tourner ces mesures contre des opposants politiques pacifiques. Il est néanmoins vital de faire face à l’incitation au terrorisme. J’encourage au renforcement des actions dans ce domaine, dans le strict respect des normes internationales en matière de droits de l’homme et compte dûment tenu de la Convention du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme.
117. La question des droits de la défense et de l’établissement de listes revêt aussi une très grande importance. Au paragraphe 109 du document final du Sommet mondial de 2005, le Conseil est prié de veiller, avec mon concours, à ce que les procédures prévues pour inscrire des particuliers et des entités sur les listes de personnes et d’entités passibles de sanctions et pour les rayer de ces listes, ainsi que pour octroyer des dérogations à des fins humanitaires, soient équitables et transparentes. En application de ce texte et du paragraphe 20 du rapport sur les Mesures que doit prendre le Secrétaire général en application des décisions du Sommet mondial de 2005 (A/60/430), j’ai chargé le Bureau des affaires juridiques du Secrétariat, en collaboration étroite avec le Département des affaires politiques et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, de procéder au niveau interdépartemental à l’élaboration de propositions et de directives à soumettre à l’examen du Conseil. Parallèlement, le Comité créé par la résolution 1267 (1999) a approuvé une révision partielle de ses directives et a été instamment prié de poursuivre ses travaux sur l’inscription ou la radiation de certaines personnes ou entités sur les listes, en tenant compte des recommandations de l’Équipe d’appui analytique et de surveillance du Comité créé par la résolution 1267 (1999), qui a maintes fois mis l’accent sur la nécessité de se pencher sur ces questions.
118. Le respect et la défense des droits de l’homme – non seulement des personnes soupçonnées de terrorisme, mais également de celles qui en sont victimes ou en subissent les conséquences – est l’élément commun à tous les volets d’une stratégie antiterroriste efficace. Ce n’est qu’en honorant les droits de l’homme et en les renforçant que la communauté internationale réussira dans sa lutte contre ce fléau.

Recommandationspour une stratégie antiterroriste mondiale
/ ONU /

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jeudi, juin 15, 2006

Bloggers et tortionnaires

Deux internautes membres d’un mouvement d’opposition kidnappés en pleine rue. Puis gravement molestés dans un commissariat.

Membres du mouvement d’opposition Kifaya (Ça suffit !), Mohamed al-Charkaoui (25 ans) et Karim al-Chaer (24 ans) ont été enlevés, puis torturés par des hommes de la police politique. Leur crime ? Ils animent deux sites Internet militant contre une éventuelle passation du pouvoir entre le président Hosni Moubarak (78 ans) et Gamal (43 ans), son fils cadet, qui contrôle déjà le Parti national démocrate (PND) au pouvoir. Bref, ils refusent pour l’Égypte le scénario d’une succession « à la syrienne ».
En cette fin d’après-midi du 25 mai, les deux bloggers viennent de prendre part à un sit-in organisé devant les locaux du syndicat de la presse, dans le centre du Caire, en hommage à plusieurs de leurs camarades victimes de la répression, il y a un an. Ils ne sont pas le moins du monde sur leurs gardes. La manifestation terminée, Charkaoui prend un taxi tandis que Chaer monte dans la voiture d’une amie. Quelques centaines de mètres plus loin, presque au même moment, ils tombent l’un et l’autre dans un guet-apens. Des éléments de la sécurité de l’État interceptent les véhicules, en extraient sans ménagement les internautes avant de les rouer de coups. Au commissariat, ils s’acharnent particulièrement contre Charkaoui, jugé par eux « plus nuisible ». « Des officiers l’ont sodomisé pendant près de quinze minutes avec un rouleau de carton et l’ont menacé de le violer », témoigne Me Gamal Eid, son avocat. Il est également battu : « Ses yeux étaient enflés, il portait des traces de coups de pied sur la poitrine et le cou. »
Quelques heures plus tard, les kidnappés sont déférés devant la Cour de sûreté de l’État. Loin de désapprouver les exactions de la police, le procureur inculpe Charkaoui et Chaer pour « insulte au président de la République ». Ayant, paraît-il, contrevenu à la loi sur l’état d’urgence qui interdit notamment toute manifestation sur la voie publique, ils écopent de quinze jours de détention administrative.
Très vite, le récit des supplices endurés par Charkaoui provoque un tollé général dans l’opposition, déjà très remontée contre les pratiques de plus en plus autoritaires du pouvoir. Après l’emprisonnement d’Aymen Nour, le principal challengeur du raïs lors de la présidentielle de septembre 2005, puis le report des municipales, puis la reconduction de l’état d’urgence en vigueur depuis 1981, puis la tentative de mise au pas des juges réclamant le respect de la séparation des pouvoirs, cela commence en effet à faire beaucoup.
Même indignation à l’étranger. À Paris, Reporters sans frontières (RSF) demande aux partenaires de l’Égypte de « réagir fermement pour condamner ces pratiques indignes d’un État qui se dit démocratique ». Principaux bailleurs de fonds du pays (le montant de leur aide annuelle oscille entre 2 milliards et 3 milliards de dollars), les États-Unis critiquent aussi l’attitude des autorités égyptiennes, mais leur condamnation reste pour l’instant purement verbale. Et donc totalement inefficace. Chaque année, le rapport du département d’État américain sur la situation des droits de l’homme dans le monde dénonce la persistance de la torture en Égypte. Sans aucun effet sur le comportement de Moubarak et des siens.
Entre 1993 et 2004, l’Organisation égyptienne des droits de l’homme a recensé pas moins de 292 cas de tortures dans les locaux de la police égyptienne. Et 120 cas de décès suspects. En 2005, une quarantaine de plaintes ont été déposées devant le très officiel Conseil national des droits de l’homme. Sans aucune suite. En dépit de la clarté et de la sévérité des dispositions du code pénal, aucun officier des services de sécurité impliqué dans des cas - avérés ou non - de torture n’a jamais été inquiété depuis 1986, comme l’a reconnu, en février 2005, un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur devant des enquêteurs de Human Rights Watch (HRW). Les Occidentaux finiront-ils, comme le souhaite un dirigeant de Kifaya, par prendre conscience du « vrai visage de leur ami Moubarak » ? Puisse au moins le calvaire de Mohamed al-Charkaoui y contribuer.

© Jeuneafrique.com 2006
www.20six.fr/nul

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mercredi, juin 14, 2006

Droits de l'Homme

Derniers communiqués

13/06/2006 [USA]
Après le suicide de trois détenus de Guantanamo : "Des propos ignominieux et révoltants"
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13/06/2006 [Russie]
Montée de l’homophobie et des actes d’agression à l’encontre des minorités sexuelles.
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12/06/2006 [Allemagne]
Coupe du monde 2006 de football : Proxénétisme 1 - Droits des femmes 0 ?
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9/06/2006 [Côte d’Ivoire]
Justice en Côte d’Ivoire : Alors que la Côte d’Ivoire a déclaré la CPI compétente, il est temps que la Procureur de la CPI agisse
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31/05/2006 [Liban]
Société civile et juristes libanais sensibilisés aux problématiques de la justice internationale
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31/05/2006 [Maroc]
Recommandations du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies suite au rapport du Maroc.

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Bush croit «passionnément» à la victoire en Irak

Au lendemain de sa visite-éclair à Bagdad, le président américain a donné une conférence de presse à la Maison-Blanche. George W. Bush a rappelé la nécessité de rester en Irak jusqu’à ce que la paix soit restaurée même si cela demande encore « des sacrifices » et de la « patience ».

« J’ai été impressionné par le premier ministre, Nouri al-Maliki ». De retour d’Irak, George W. Bush tient à afficher sa confiance au dirigeant irakien et à son gouvernement. « Les doutes concernant la volonté de ce gouvernement d'aller de l'avant ont été chassés », a-t-il déclaré mercredi, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
Et alors que les Américains sont de moins en moins convaincus de l’utilité de la présence américaine en Irak, Bush rappelle les enjeux de cette « guerre contre le terrorisme ». « Les défis sont importants et requièrent encore des sacrifices et de la patience », reconnait-il, « mais la présence américaine est nécessaire et nous allons réussir ». Le président américain a par ailleurs tenu à envoyer un message aux « ennemis de la démocratie » : « Une chose est sûre, nous ne quitterons pas l’Irak avant la réussite de notre mission. Je crois passionnément à notre réussite ».
Quand une journaliste lui demande si l’Irak de 2006 est semblable au Vietnam de 1971, la réponse est claire : « Non, la situation n’est pas comparable », arguant qu’en Irak, il existe un gouvernement démocratique élu qui prend les décisions. « Notre travail est simplement de les conseiller », précise-t-il.
Responsabilité des Américains
George W. Bush déclare toutefois comprendre les Américains hostiles à la présence de leur pays en Irak, reconnaissant que les « progrès » sont « difficiles à voir ». « Mais ils existent », insiste-t-il, ajoutant : « Nous devons rester en Irak jusqu’à ce que les institutions irakiennes soient solides car l’Irak est un enjeu essentiel dans la lutte contre le terrorisme. »

Le président américain insiste toutefois sur la responsabilité des Irakiens. « Le succès en Irak dépendra des Irakiens eux-mêmes. Je l’ai répété au premier ministre : nous allons les aider mais c’est à eux de réussir ». Et pour aider à la reconstruction du pays, George W. Bush a annoncé que les ministres du Commerce, de l’Agriculture et de l’Energie se rendraient en Irak pour évaluer la situation.
Bush fait de la réconciliation nationale un enjeu essentiel de la reconstruction du pays. Le président américain a notamment appelé l’Afrique du Sud à partager son expérience de réconciliation avec le passé après le traumatisme de l’apartheid. « Nous soutiendrons les efforts du premier ministre à rassembler les Irakiens en encourageant les dirigeants de pays comme l'Afrique du Sud à partager leurs expériences », déclare-t-il.

Le président américain appelle par ailleurs les dirigeants d'Europe, d'Asie et du Proche-Orient à renforcer leur soutien au nouveau gouvernement irakien. George W. Bush a précisé que sur les 13 milliards de dollars promis pour l'Irak lors d'une conférence de donateurs à Madrid, seulement trois milliards étaient effectivement parvenus à ce pays. « Nous encouragerons ceux qui en ont fait la promesse à payer », a-t-il résumé.
Appel à la communauté internationale
Bush a évoqué l’opération « En avant ensemble », qui a débuté mercredi à Bagdad pour améliorer la sécurité dans la capitale. « 26.000 militaires irakiens, 23.000 policiers irakiens et 7.200 militaires de la coalition internationale » sont mobilisés pour mener à bien cette opération. « Bagdad est une ville de plus de 6,5 millions d'habitants et nous devons reconnaître que ces opérations » de contrôle dans la ville « nécessitent du temps pour être efficaces », précise le président. L'objectif est de « rétablir la sécurité et de permettre le retour de la loi dans des zones à hauts risques dans la capitale », ajoute-t-il. Des opérations parallèles de sécurité ont également débuté à Ramadi, la capitale de la province occidentale rebelle d'al-Anbar.

George W. Bush a également indiqué que son voyage lui avait permis de « féliciter ceux qui ont rendu la justice » en éliminant le chef d’al-Qaida en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, lors d’un raid aérien le 7 juin dernier.
Fermeture de Guantanamo ?
Quatre jours après le suicide de trois détenus sur la base américaine de Guantanamo, le président Bush a assuré qu’il « aimerait pouvoir fermer » ce centre de détention pour les « combattants ennemis ». « J'aimerais fermer Guantanamo, mais je reconnais aussi que nous y détenons des gens dangereux », a-t-il précisé, ajoutant qu’il attendait que la Cour suprême tranche sur la façon de juger les détenus de Guantanamo. Cette dernière doit en effet se prononcer dans les jours ou semaines qui viennent sur la validité des tribunaux d'exception mis en place par l'administration Bush pour juger ces prisonniers.

Le président américain a souligné que Guantanamo serait vidé au fur et à mesure que des détenus seraient renvoyés dans leur pays d'origine. « Le département d'Etat est en train d'encourager les pays à reprendre leurs ressortissants », a-t-il déclaré. Un conseiller du ministère afghan de l’Intérieur a d’ailleurs annoncé que les 96 Afghans détenus dans la prison américaine seraient « très bientôt » rapatriés en Afghanistan.
Lefigaro

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mardi, juin 13, 2006

Quand le suicide devient une délivrance

GUANTANAMO BAY •

Trois prisonniers du camp américain de Guantanamo, sur l'île de Cuba, sont parvenus à mettre fin à leur jour par pendaison. Ces actes désespérés témoignent de l'inhumanité de leurs conditions de détention en dehors de tout cadre légal et en dépit des appels des Nations unies à fermer ce centre où sont enfermés de présumés terroristes.

Ce n'était pas un acte de désespoir, mais un acte de guerre lancé contre nous. Les prisonniers n'ont aucun respect pour la vie, que ce soit la nôtre ou la leur." Tels sont les commentaires du contre-amiral Harry Harris, commandant de la base navale américaine à Cuba, à propos du suicide de trois prisonniers de Guantanamo, survenu le samedi 10 juin. Selon The Washington Post, il s'agit de deux Saoudiens - Yasser Talal Al-Zahrani, 22 ans, et Mani ben Chamane Al-Otaïbi, 30 ans - et d'un Yéménite - Ali Abdullah Ahmed, âgé d'une trentaine d'années. Ils ont été retrouvés pendus dans leurs cellules à l'aide de cordes fabriquées avec leurs habits et leurs draps. Détenus depuis plusieurs années, les trois hommes n'étaient accusés d'aucune charge, comme la quasi-totalité des prisonniers du camp de Guantanamo. De plus, à la différence de la plupart des détenus, ils n'avaient pas d'avocats.

Selon le Pentagone, les trois détenus étaient un "agent d'Al-Qaida de niveau intermédiaire ou supérieur", un "militant recruteur" et un "combattant au front avec les talibans", poursuit le quotidien américain. Une enquête criminelle militaire a été lancée pour comprendre comment ces trois suicides ont pu aboutir. En effet, les trois détenus ont réussi à ne pas être aperçus par les surveillants de la prison. D'où le titre du New York Times, "l'enquête à Guantanamo est centrée sur le stratagème des prisonniers".

Dans son éditorial, le journal commente "une nouvelle qui ne surprend personne". Il s'agit d'une "conséquence inévitable de l'existence d'un sous-monde de désespoir, hermétique aux lois des nations civilisées, où les hommes peuvent être détenus sans aucun espoir d'un traitement décent, d'une justice impartiale ou, dans de trop nombreux cas, d'une éventuelle libération".
The Christian Science Monitor rappelle, en citant des sources militaires, que, depuis l'ouverture du camp de Guantanamo, il y a eu 41 tentatives ratées de suicide. Récemment, trois détenus ont tenté de mettre fin à leur jour par overdose d'antidépresseurs, alors que d'autres détenus essayaient de se révolter. En outre, ajoute le Monitor, plusieurs dizaines de prisonniers ont observé une grève de la faim, ce qui a poussé les responsables militaires à les alimenter de force. Au début de l'année, des avocats se sont plaints du fait que le personnel médical du camp introduisait de gros tubes dans le nez des prisonniers pour les nourrir contre leur gré. Or la méthode s'avère extrêmement douloureuse et s'apparente à de la maltraitance. Selon les avocats, le nombre de grévistes de la faim a considérablement baissé à la suite de l'usage des tubes".
En dépit des réactions hostiles provoquées par de telles pratiques dans les milieux médicaux, "le Pentagone a réaffirmé le droit des médecins militaires à alimenter les prisonniers de force. L'unique rôle des psychiatres à Guantanamo serait de préparer les détenus pour les interrogatoires", note The New York Times.

"En un sens, les trois décès ne changent rien : le droit international et l'opinion publique ont déjà condamné Guantanamo comme une honte pour un pays qui prétend lutter au nom de la liberté. D'un point de vue pratique, la politique d'extradition de suspects et de détention indéfinie sans procédure légale s'est révélée un échec honteux : la plupart des prisonniers n'ont que peu ou pas de liens avec le terrorisme, et la prétention des Etats-Unis de détenir le noyau dur d'Al-Qaida n'a jamais été prouvée devant un tribunal", déplore The Guardian dans son éditorial.
Et le journal de gauche britannique de dénoncer la passivité de Tony Blair dans ce débat. "Est-ce que le Royaume-Uni fera le nécesaire pour que la fermeture de Guantanamo devienne une réalité ?" demande pour sa part l'avocat Zachary Katznelson dans une contribution éditoriale au Guardian. "Car ce qui est en jeu, outre le destin de 460 détenus, c'est de savoir si les Etats-Unis et ses alliés conduiront le monde en montrant un exemple démocratique ou s'ils continueront à prétendre servir les droits de l'homme et les sociétés ouvertes tout en dénigrant leurs principes chéris par leurs actes." Ce juriste, qui fait office de conseil à Reprieve, une organisation qui représente 36 détenus de Guantanamo Bay, espère des changements avant que d'autres détenus ne parviennent à leurs fins suicidaires. Et de citer le cas de l'un de ses clients, Mohamed El-Gharani, un mineur arrivé à Guantanamo à l'âge de 15 ans et qui cette année a tenté de se suicider à deux reprises.

La mort de trois prisonniers ne fait qu'aggraver le poids des critiques internationales exigeant la fermeture immédiate de Guantanamo Bay à l'instar des Nations unies le mois dernier. "Mais l'administration Bush y a répondu par la défiance", affirme The New York Times. Quant aux propos du commandant Harris, ils révèlent selon le journal, "une profonde inhumanité. Ils en disent beaucoup plus sur les raisons de fermer Guantanamo que n'importe quel rapport des Nations unies."

Philippe Randrianarimanana
© Courrier international 2006

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lundi, juin 12, 2006

Al-Zarqaoui est bel et bien mort à la suite du raid aérien

Abou Moussab al-Zarqaoui a bel et bien été tué dans les bombardements de la résidence où il se cachait, mercredi dernier en Irak.

Les résultats de l'autopsie rendus publics lundi par les forces armées américaines démontrent que c'est la déflagration initiale qui causé la mort du chef d'al-Qaïda en Irak.
On a noté des lacérations et éraflures à la tête et une perforation des tympans, mais se sont les blessures internes aux poumons qui ont causé son décès.
On apprend aussi qu'il est mort 52 minutes après le bombardement.
Les examens n'ont par ailleurs trouvé aucune trace de violence sur le corps ou d'utilisation d'une arme à feu.
Des rumeurs dans la population voulaient que Zarqaoui ait été battu après avoir été découvert blessé et que c’est ce qui avait causé son décès.
lcn.canoe.com/lcn/infos/lemonde/archives/
Mise à jour: 12/06/2006
Armées.com - Il y a 52 minutes
Sept activistes proches de hauts responsables d’Al-Qaïda en Irak ont été tués dans une frappe aérienne américaine lundi près de Baaqouba dans le nord de l’Irak, a affirmé l’armée américaine dans un communiqué. ...
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Nouveaux tirs de roquettes contre Israël

Sept roquettes ont été tirées contre Israël dans la nuit de dimanche à lundi, en provenance de la bande de Gaza.

Le cercle de la violence est relancé au Proche-Orient. Au lendemain des raids de l'aviation israélienne sur le nord de la bande de Gaza, sept roquettes Qassam ont été tirées lundi matin 12 juin et durant la nuit contre le territoire israélien. Des dizaines de ces engins se sont abattus ces dernières 48 heures sur la ville de Sdérot, dans le désert du Néguev, faisant un blessé grave, selon les médias israéliens.Ces tirs sont intervenus alors qu'Israël est sur la sellette après la mort de huit civils palestiniens, dont un couple et ses trois enfants, apparemment dans l'explosion d'un obus vendredi sur une plage de Gaza.L'explosion imputée à l'artillerie israélienne qui bombardait le même jour la bande de Gaza, a incité le Hamas à rompre une trêve unilatérale de 18 mois avec Israël et à reprendre ses tirs de roquettes contre l'Etat juif. Référendum le 26 juillet
Sur le terrain, la situation menace donc constamment de s'envenimer alors que s'achève dans les tirs de roquettes et les pilonnages d'artillerie une trêve de 16 mois.
La situation demeure très tendue sur le plan politique entre le Hamas, au gouvernement, et le Fatah qui occupe la présidence en la personne de Mahmoud Abbas. Le Parlement palestinien (CLP) dominé par le Hamas a entamé lundi une réunion d'"urgence" pour discuter de la légalité du référendum convoqué pour le 26 juillet par le président Mahmoud Abbas. Celui-ci a annoncé samedi la tenue le 26 juillet d'un référendum sur la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël. Le président palestinien ne semble ainsi ne tenir aucun compte de l'opposition du Hamas à ce projet de consultation populaire.

Rencontre Abbas-Haniyeh
Tous les ponts ne sont néanmoins pas coupés entre les deux parties. Samedi soir, quelques heures après avoir annoncé la tenue du référendum, Mahmoud Abbas a rencontré le Premier ministre Ismaël Haniyeh. Selon Nabil Abou Rdeneh, porte-parole du président, le président de l'Autorité palestinienne a clairement réaffirmé que le référendum aurait lieu, tandis que son interlocuteur lui redisait sa vive opposition au scrutin. Les deux têtes de l'exécutif devaient se revoir dimanche. De son côté, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert, qui effectue cette semaine une visite à Londres et à Paris, se dit prêt à faire des "concessions douloureuses" dans le cadre de son projet de retrait de la Cisjordanie et de la définition des frontières d'Israël. Mais, "nous n'allons pas demeurer indéfiniment dans le statu quo", lance-t-il en guise d'avertissement dans un entretien à la chaîne britannique Sky Television diffusé dimanche.
© Le Nouvel Observateur

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Les funérailles de la colère à Gaza

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dimanche, juin 11, 2006

Raids israéliens à Gaza


Deux membres de la branche armée du Hamas, ont été tués dimanche à Gaza lors d'un nouveau raid aérien israélien contre des tireurs de roquettes, ce qui n'a pas empêché une véritable pluie de ces engins de s'abattre sur le sud d'Israël.

Deux membres de la branche armée du Hamas, ont été tués dimanche à Gaza lors d'un nouveau raid aérien israélien à Beit Lahiya contre des tireurs de roquettes, ce qui n'a pas empêché une véritable pluie de ces engins de s'abattre sur le sud d'Israël. En fin d'après midi l'aviation israélienne a effectué un autre raid sur Gaza faisant trois blessés en tirant sur une voiture emportant des activistes du Hamas, selon des sources sécuritaires et médicales.
Ces violences interviennent alors que Mahmoud Abbas tente d'enrayer une crise majeure avec le gouvernement Hamas qui a repris ses attaques contre Israël et rejette son décret fixant au 26 juillet la tenue d'un référendum sur un document reconnaissant implicitement Israël.
La poursuite des opérations
Elles surviennent également alors qu'Israël est sur la sellette, 48 heures après la mort de huit civils palestiniens dans une explosion sur une plage de Gaza, vendredi. L'explosion imputée à l'artillerie israélienne, qui tirait le même jour, a incité le Hamas à rompre publiquement une trêve de 18 mois avec Israël. Le drame a placé l'Etat hébreu dans l'embarras, face à une vague de réprobations de par le monde.
Dimanche, suite aux raids israélien, le porte-parole de la Présidence palestinienne a dénoncé la "poursuite des assassinats" israéliens, alors que le ministre palestinien de l'Intérieur, Said Siam, du mouvement Hamas inscrivait ces tirs dans "la guerre continue des sionistes contre le peuple palestinien".
Une nouvelle réunion entre Mahmoud Abbas et le Premier ministre Haniyeh s'est tenue dimanche soir. Selon un porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Oubeideh, "notre réponse aux crimes israéliens et aux massacres va se poursuivre. C'est la voie que nous choisissons et pas seulement avec des roquettes. Nos opérations militaires vont se poursuivre".
(Gaza dimanche après-midi/DR)
http://tf1.lci.fr/infos/monde/0,,3308243,00.html

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