samedi, novembre 29, 2008

Mensonges accumulés et décrets non respectés !

Vu l'arrogance inadmissible et inhumaine des dirigeants de l'entité sioniste, et vu le mutisme scandaleux de tous les dirigeants de la terre, se contentant de quelques fades protestations, alors qu'ils peuvent sûrement mettre fin à ce génocide et à cette arrogance, la reprise d'un article s'impose, puisse-t-il aider à éveiller les consciences !
novembre 2008 / Zeinab Abdelaziz / Alter Info / Info-palestine

"La Terre de Palestine ne peut plus appartenir à un groupe d'homme au nom d'un décret divin quelconque, excluant une partie de sa population. La justice ne peut s'appliquer à un peuple au détriment d'un autre, au nom de principes religieux."

En un temps où les mensonges accumulés deviennent le critère, et les décrets non-respectés le mode de vie, un arrêt s'impose pour passer en revue les traits composants la situation actuelle en Palestine, à l'occasion du 40e anniversaire de la guerre des six jours, juin 1967.
Avant d'aborder l'attitude des colonisateurs sionistes, à la lumière des fouilles archéologiques récentes, signalons d'abord le rôle des deux principaux pivots sur lesquels et grâce auxquels ces sionistes ont pu s'emparer d'une terre à laquelle ils n'ont aucun droit de tous les point de vues ! Ces principaux pivots sont : la politique américaine et la politique vaticane.
Je ne traiterai point ici le troisième principal pivot, à savoir : l'attitude des responsables arabes et musulmans, qui, n'étaient-ce leur concessions répétées, quel que soit le motif imposé par les politiciens occidentaux, et par là, leur traîtrise, il n'aurait jamais été possible à cette catastrophe inhumaine d'avoir lieu, ni à ce génocide d'être réalisé. Puisse les nouvelles découvertes dues aux fouilles archéologiques menées en Palestine et au Sinaï, lors de son occupation, qui changent catégoriquement la donne des événements, aider ceux qui auront le courage de reconsidérer la situation, dans son ensemble, à la lumière de ces nouvelles données...
Il n'est pas lieu d'aborder, ici, tous les mensonges sur lesquels s'élève la politique américaine, ni tous les décrets non-respectés, le long de sa courte existence sur terre, mais il suffit de signaler que tout son édifice et toute sa civilisation reposent sur une suite de génocides, de déracinement des habitants, de boucheries, de ruines, de colonisations, de manipulations médiatiques ainsi que de promesses jamais respectées... C'est la même politique qui se perpétue jusqu'à nos jours, à ne citer que les tout derniers : le massacre de Srebrenica, l'occupation insolente de l'Afghanistan et celle de l'Iraq. Occupation basée sur ce fameux mensonge du 11/09/2001, fomenté par leur propre main, pour se doter d'une légitimité internationale, afin de combattre l'Islam et les musulmans classés sous l'étiquette "axe du mal" ! Il suffit de passer en revue tous les ouvrages qui ont paru depuis, surtout à l'occasion du cinquième anniversaire de ce coup de théâtre...
De même, il n'est pas lieu d'étaler ici tous les mensonges sur lesquels s'élève l'institution vaticane, et tout ce qu'elle a commis de massacres, de génocides, de bûchers le long d'une vingtaine de siècles, pour imposer une religion basée sur des mensonges et des textes manipulés ... Il suffit de citer la fameuse réhabilitation des Juifs du meurtre déicide, au Concile Vatican II, en 1965, malgré une centaine d'accusations claires et nettes, qui se trouvent encore dans les quatre évangiles. Cette fausse réhabilitation a permis la reconnaissance d'un Etat bâtard, et l'imposition de cette reconnaissance à tous les pays qui refusaient d'admettre cette flagrante occupation. L'usurpation de la terre de Palestine, basée sur l'idée d' "une terre sans peuple pour un peuple sans terre", n'aurait jamais pu voir le jour.
C'est ce que les colonisateurs sionistes sont en train de parachever, grâce à ce génocide qui se mène, au vu et au su de tout le monde, ou plutôt grâce au mutisme de tout le monde, habitué depuis quelques temps à laisser faire laisser passer, selon les deux poids deux mesures ! Ce n'est pas sans raison d'ailleurs que Libération du 15 mai qualifia le pape Benoît XVI de "menteurs professionnel", vu le nombre d'injustices perpétués par l'établissement qu'il préside, et le tas de mensonges qu'il couvre ou qu'il perpétue !
Des fouilles archéologiques qui changent catégoriquement la réalité de la situation
Il ne parait donc pas étrange que cet Etat bâtard dépasse, en arrogance, les deux bastions qui aidèrent à sa formation. Cependant, les fouilles archéologiques récentes, menées surtout le long de ces dernières décades, changent catégoriquement la réalité de la situation.
Le 23/5/07 l'AFP signale que des soldats et des colons israéliens ont commis des "homicides illégaux" en toute impunité dans les territoires palestiniens, d'après Amnesty International, dans son rapport pour 2006 publié mercredi. "Les barrages installés par l'armée et les restrictions croissantes imposées par Israël à la liberté des Palestiniens, ainsi que la confiscation par Israël des droits de douane collectés au nom de l'autorité palestinienne, ont provoqué une détérioration importante des conditions de vie des Palestiniens des territoires occupés (...) la pauvreté, la dépendance à l'égard de l'aide alimentaire, les problèmes de santé et de chômage ont atteint un niveau critique". A la suite de cet accablant rapport, suit un commentaire proposant : "le retour dans les frontières de 1967, que le peuple élu ne doit pas à son impuissant dieu, mais à l'ONU" !
Ce qui veut dire : le prétendu prétexte disant que leur dieu leur accorda cette Terre est un leurre, un mensonge que tout le monde connaît, car en fait, ceux qui leur accordèrent vraiment cette terre usurpée c'est l'ONU, grâce à des mensonges accumulés ! Et lorsque cette organisation n'est pas arrivée à imposer son décret de reconnaissance des colonisateurs de la terre de Palestine à tous les pays, la politique américaine eut recours à son grand partenaire : le Vatican, qui ne tarda pas à créer cette infamie de réhabilitation du meurtre déicide, nonobstant toutes les malédictions proférées chaque messe du dimanche dans toutes les églises du monde !
Quant à ce qui ressort de tous les travaux de recherches, des livres ou des articles spécialisés, basés sur les fouilles archéologiques, il suffit de signaler un de ces principaux ouvrages : La Bible dévoilée (2002), d'Israël Finkelstein, directeur de l'Institut d'archéologie de l'Université de Tel-Aviv, et Neil Silberman, directeur historique à l'"Ename Center for Archeology" de Belgique, qui co-signèrent la plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et l'archéologie depuis cinquante ans. Ils puisèrent leurs arguments dans les découvertes les plus récentes, et aboutirent à une vision tout à fait différente sur l'histoire du peuple juif.
Une des premières rectifications, que plusieurs savants partagent dorénavant, c'est la mise en cause de la véracité de la Bible, qu'il n'est plus possible de considérer comme un livre d'histoire, mais un livre de propagande écrit pour des raisons politiques et théologiques post eventum, des récits de mémoire édifiés sur les ruines d'anciennes traditions.
La datation d'objets trouvés lors des fouilles montre inexorablement la non véracité de la Bible. Celle-ci n'est, en fait, qu'une reconstruction littéraire et politique en vue d'une implantation déterminée : "Ce sont des récits qui ont été cousus ensemble à partir des souvenirs, des débris d'anciennes coutumes, de légendes sur la naissance des différents peuples de la région et des préoccupations suscitées par les conflits contemporains", assurent les auteurs pour lesquels la Bible correspond à l'émergence du royaume de Juda (au Sud), comme puissance régional au VIIe siècle av. J.- C. Le royaume d'Israël (au Nord), passe sous la coupe de l'Assyrie voisine qui va amorcer son déclin. Ce qui mène à dire : " les deux parties n'ont jamais été unifiées et la grandeur antique d'Israël est une invention politique." !
C'est avec certitude que les auteurs ajoutent : "Il est aujourd'hui évident qu'un grand nombre d'évènements de l'histoire biblique ne se sont pas déroulés ni au lieu indiqué ni de la manière dont ils sont rapportées. Bien plus, certains épisodes les plus célèbres de la Bible n'ont tout simplement jamais eu lieu" ! Des conclusions qui bouleversent, certes, les anciennes visions de la Bible, et c'est ce qui permet de décrire la civilisation de l'Occident chrétien qu'elle s'élève sur des mensonges politiques et théologiques accumulés.
La question la plus importante qu'avancent les deux auteurs est la suivante : "Cela est susceptible d'ouvrir des horizons nouveaux, car les juifs ne sont plus en droit de prétendre que la Palestine leur appartient parce que conquise avec l'appui de Jéhovah. Certes, leurs ancêtres vivaient sur ces terres il y a plus de 3 000 ans, mais ils les partageaient avec les Cananéens, ancêtres des Palestiniens. De toute façon, les juifs ont perdu tout droit à l'exclusivité du fait de leur absence pendant 20 siècles." !
C'est la même idée qu'avait déjà présenté le père Jean Landouzie dans sa thèse de maîtrise, présentée à l'Institut théologique de Paris, publiée en 1978, ayant pour titre Le don de la Terre de Palestine. Thèse dans laquelle il prouve, textes en main, que les juifs n'ont aucun droit à cette terre. C'est la même idée qu'il avance dans son intervention au colloque Les Chrétiens du monde arabes, tenu à Paris en 1987 : "la position sioniste est donc de justifier l'existence de l'Etat d'Israël actuel par le fait que dans la Bible, la Terre de Palestine a été donnée par Dieu à Israël. Mais là où se pose le problème, c'est lorsqu'on veut entraîner le chrétien à faire la même affirmation au nom de la Bible ". Et d'ajouter un peu plus loin : "D'autre part, la réalisation de la promesse est conditionnelle. Il s'agit de vivre dans la fidélité à l'Alliance conclue entre Dieu et son peuple. La Terre sera retirée si le peuple est infidèle".
Eh bien, nul n'ignore, d'après la Bible, qu'ils ont trahi l'Alliance, retournèrent à l'adoration du Veau, au polythéisme et tuèrent les prophètes. Puis le père Landouzie ajoute : "La Terre de Palestine ne peut plus appartenir à un groupe d'homme au nom d'un décret divin quelconque, excluant une partie de sa population. La justice ne peut s'appliquer à un peuple au détriment d'un autre, au nom de principes religieux." Ce qui permet d'ajouter que les probes de parmi les ecclésiastiques se sentent gênés entre des textes clairs et nets, et l'enlisement de l'Eglise dans les mensonges politiques.
Dans un compte-rendu sur La Bible dévoilée, J.-P. Chavaz écrit : "Jusqu'aux années 70, l'archéologie en Terre sainte avait une idée fixe, mettre en évidence les preuves de la justesse des récits bibliques. Toutes ces recherches se sont soldées par des échecs ... les auteurs bibliques n'avaient-ils pas truffé leur récit de repères historiques, en l'occurrence de référence au Pharaon ou à tel évènement ? Mal leur en prit, car les nouvelles révélations de l'archéologie ont réduit à néant toutes les certitudes concernant le déroulement de l'histoire d'Israël ... Il semble ainsi que nombre de théologiens catholiques et protestants ont cessé depuis longtemps de considérer l'Ancien Testament comme un livre d'histoire ... Les auteurs du Deutéronome ne devaient certainement pas être inspirés par le Tout-Puissant ou alors ce dernier avait de sérieux trous de mémoire" !
Le N° 391 de la revue La Recherche, novembre 2005, comprend une rubrique de 29 pages, des articles écrits par des archéologues ayant participé à ces fouilles en Palestine et au Sinaï, et prouvent les mêmes révélations disant que l'Ancien Testament a été écrit pour un but de propagande politique et théologique... c'est un amalgame de récits et de documents écrits avec préméditation, bien après les évènements dont certains n'ont jamais eut lieu ! Autrement dit, les juifs n'ont pas le droit de s'approprier la terre de la Palestine.
Pierre de Miroschedji, archéologue, directeur du Centre de recherche français à Jérusalem, assure que les découvertes ont contredit les textes bibliques : "Ainsi, ce que la Bible présente comme une période de conquête de la Terre promise par les israélites apparaît aujourd'hui, à la lumière des découvertes archéologiques, comme une période de bouleversement politiques, économiques et sociaux ... Pour les périodes récentes, on est dans le domaine d'une histoire complètement réécrite dans une perspective idéologique... Il existe des preuves formelles, telle la stèle de Merenptah (-1210) qui contredit la Bible en indiquant que le peuple d'Israël a été détruit. Les archéologues ont prouvé que la conquête de la Terre promise par les Hébreux est une légende... Ces découvertes donnent une interprétation nouvelle aux textes bibliques qui font apparaître la conquête de la Terre promise comme l'écho lointain d'un phénomène historique de grande ampleur, qui a affecté l'ensemble du bassin oriental de la Méditerranée, et à force de réécriture au fil des siècles, à des fins politiques et religieuses, devient une sorte de saga hébraïque, un récit épique et légendaire".
La revue Historia, février 2005, renferme 42 pages ayant pour titre : La Bible à l'épreuve de l'Histoire. Quarante-deux pages de la lecture desquelles on sort avec les mêmes certitudes disant que la Bible a été écrite par une multitude de personnes, à des époques variées, qu'elle regroupe, remanie, reconstruit les faits qu'elle relate.
Dans un article intitulé : La Terre promise était acquise, l'historien Richard Lebeau révèle que le "Livre de Josué, qui raconte la naissance du peuple d'Israël et la conquête de Canaan est une véritable saga digne d'Hollywood !... Les historiens considèrent ces textes comme une légende tout simplement. Car durant cette période, Canaan était sous la tutelle des Egyptiens, qui avaient déjà affronté les Hittites. Leur courage est raconté partout sur les monuments. Comment peut-on donc dire que les Hébreux, après s'être enfouis d'Egypte, émigrèrent justement dans une contrée soumise aux égyptiens ?! Les fouilles archéologiques contredisent les récits du Livre de Josué ".
Un autre article, du même auteur, cite un exemple de ces falsifications bibliques avec le récit de la prise de Jéricho. D'après les fouilles, Jéricho n'était qu'un modeste petit village, sans fortifications, contrairement à ce que raconte la Bible, disant que Josué s'est servi de trompettes en cornes de béliers, dont le son est parvenu à faire écrouler les remparts de la cité. Ce qui n'a jamais eut lieu car il n'y avait point de remparts !
Ces quelques citations ne représentent point tout ce qui a été écrit durant les dernières décennies, assurant que les Juifs n'ont aucun droit sur cette terre de tous les points de vues, fussent-ils théologiques, juridiques, historiques ou archéologiques. Il n'est pas lieu de citer, ici, tous les ouvrages qui assurent ce non droit, qui les accusent de colonisation ou même d'arrogance !
Faire parvenir ces irréfutables nouvelles preuves à tous les honnêtes de la terre
Ce qui nous importe, ici, c'est de faire parvenir ces irréfutables nouvelles preuves à tous les honnêtes hommes de la terre, à tous ceux qui pourront prendre part à l'arrêt d'un génocide en cours, à l'arrêt d'une usurpation illégitime d'une terre qui revient en toutes lettres aux Palestiniens, à l'arrêt de la judaïsation de Jérusalem et de toute la Palestine. C'est surtout sous les yeux de ceux qui mènent l'injuste politique américaine et ses institutions, et sous les yeux de cet Occident chrétien et sa direction vaticane, qui fut une des causes directes de cette catastrophe, que nous plaçons ces nouvelles données. C'est pourquoi il est révoltant de voir le pape Benoît XVI s'exprimer, lors de la cérémonie de présentation des vœux du corps diplomatique, le 8 janvier 2007, dire : "Les Israéliens ont le droit de vivre en paix dans leur Etat ; les Palestiniens ont droit à une partie libre et souveraine ". C'est une honte de voir le plus haut représentant religieux bafouer la vérité avec une telle aisance, lui qui est censé bien connaître les Textes !
Ce que les sionistes ont fait et continue à faire ne peut être justifié sous n'importe quel prétexte. L'embargo économique et politique imposé par les Etats-Unis et l'Union européenne, depuis plus d'un an, parce que les Palestiniens on légitimement choisi les membres du Hamas comme représentants, vise à leur tordre le cou, à les contraindre à la misère et à les placer sous l'inhumaine merci des occupants.
Avancer le fait que les Juifs ont souffert à la Shoah et qu'ils ont le droit à une terre, n'est nullement une raison équitable ou honnête pour déraciner les Palestiniens et les extirper de leur terre pour se débarrasser d'un mea-culpa qui pèse sur la conscience européenne et dont les palestiniens ne sont point responsables... Continuer à maintenir ce glacial et implacable mutisme, face à un génocide qui se mène obstinément, ne porte atteinte qu'à ceux qui s'y complaisent dans cette machiavélique nonchalance !...

Zeinab Abdelaziz
Professeur émérite de civilisation française.
dr.z.abdelaziz@gmail.com

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vendredi, novembre 28, 2008

Infos Gaza n°424 - Semaine du 20 au 26 novembre 2008

Palestinian Centre for Human Rights (PCHR)
Les conséquences du renforcement du siège imposé sur la bande de Gaza depuis 3 semaines

La centrale électrique a cessé toute activité par manque de fioul. Au cours des trois dernières semaines les Forces d'Occupation Israéliennes (FOI) n'ont autorisé l'entrée que de 1.721.610 litres de fioul qui ne permet à la centrale de fournir de l'électricité que pendant 5 jours. La préoccupation première des 1.500.000 ressortissants de la bande de Gaza est d'avoir accès aux denrées de base : la nourriture, les médicaments, l'eau et l'électricité.
La majorité de la population manque d'eau potable L'électricité (importée d'Israël et d'Egypte) est coupée de 8 à 12 heures par jour à plus de 100.000 foyers. Cette pénurie a des effets très dommageables sur les 500.000 étudiants stagiaires ou en cours d'examen Pendant 5 jours l'UNRWA a du suspendre son programme d'aide humanitaire destinée aux 750.000 réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza.
Des milliers de civils doivent faire la queue pendant des heures pour acheter un peu de pain. Ce sont 45 boulangeries qui ont été fermées à cause de la pénurie d'électricité et de gaz domestique. Elles constituent 75 % de la totalité des boulangeries de la bande de gaza. Les 18 boulangeries encore ouvertes doivent travailler au ralenti
Le poste frontière de Rafah International n'a été ouvert que 3 jours cette semaine pour laisser sortir 2.100 personnes pour la plupart des patients et des étudiants et laisser rentrer chez eux 780 autres.
Le poste frontière de Erez Beit Hanoun est resté fermé empêchant tout contact avec la Cisjordanie et Israël en matière de soins médicaux, de commerce ou de visites : Elles sont au moins 900 familles à n'avoir pas été autorisées à rendre visite aux leurs emprisonnés en Israël depuis le 6 juin 2007.
Les FOI ont imposé des restrictions supplémentaires aux diplomates internationaux, aux journalistes et aux organisations humanitaires internationales concernant leur accès à la bande de gaza. Parmi ces dernières, certaines d'entre elles sont interdites d'entrée.
Toujours concernant Erez Beit Hanoun : Les FOI ont encore abaissé la moyenne des patients autorisés à aller se faire soigner en Israël ou en Cisjordanie. La moyenne est de 17 par jour, soit une baisse de 15 % par rapport au 1ER trimestre 2008
D'une façon générale les conditions sanitaires se sont détériorées à cause des blocs opératoires ne pouvant plus fonctionner par manque d'électricité et à cause de 94 médicaments de base manquant. La vie d'au moins 30 tout jeunes bébés est menacée car leur temps de gestation a été réduit et des équipements appropriés, fonctionnant à l'électricité sont à l'arrêt Un patient est mort à un poste frontière parce que les FOI exigeaient de lui qu'il dénonce des gens en échange de sa sortie de Gaza pour aller se faire soigner à l'extérieur. Ainsi, le nombre des Palestiniens qui sont mort par refus des FOI de les laisser sortir ou par manque de médicaments s'élève à 47 dont 16 femmes et 10 enfants.
L'approvisionnement en carburants et en fiouls par le poste frontière de Naha Ouz a considérablement diminué : 19,6 % seulement des besoins journaliers pour la centrale électrique. Seulement 4,1 % des besoins en essences, 2,9 % des besoins en fioul pour le secteur économique et 4,8 % de gaz domestique.
Les postes frontière assurant le commerce entre la bande de Gaza et l'extérieur ont été fermé presque tous les jours de la semaine : seuls quelques approvisionnements d'aide humanitaire ont pu transiter par Al Mentar Karni et par Karm Abu Salam.
Alors que les accords d'Oslo ont fixé à 20 miles (37 km) la limite des eaux territoriales palestiniennes, les FOI arraisonnent systématiquement tout bateau s'éloignant de plus de 6 miles de la côte
La condition de vie de la population de la bande de Gaza s'est considérablement détériorée. Les chômeurs et ceux qui sont en dessous du seuil de pauvreté ne cessent de croître de façon inquiétante
28.11.08 13:00

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mardi, novembre 25, 2008

Barack Obama : Une victoire programmée par le Nouvel Ordre Mondial ?

Ce texte a été révisé et mis à jour par l'auteur le 21 novembre 2008.

« Il faut que tout change pour que rien ne change. »
Guiseppe Lampedusa


Barack Obama a été élu sans surprise 44e président des États-Unis, et l’enthousiasme n’avait jamais été aussi délirant pour un candidat depuis John Kennedy en 1960. Le taux de participation (65%) a été le plus haut depuis 1908. Toute la presse occidentale « mainstream » a encensé unanimement le candidat démocrate pendant toute sa campagne, et continue aujourd’hui même. La machine de propagande, sans précédent, a fonctionné à merveille. Le réveil promet d’être très dur pour tous les progressistes qui se sont laissé embarquer dans les contes de fées du candidat Obama.

par Joëlle Pénochet
Mondialisation.ca, Le 9 novembre 2008

Au cours des précédentes campagnes la même presse avait loué, en 1992 et 1996, le démocrate Bill Clinton, qui n’a cessé de bombarder l’Irak pendant ses deux mandats avec des armes à uranium appauvri, et a renforcé l’embargo qui a causé la mort d’un million et demi de personnes (dont un tiers d’enfants), après avoir mené une autre guerre nucléaire en Yougoslavie... Elle a ensuite adoré son complice dans ses crimes contre l’humanité, Albert Gore, et continue, depuis l’échec de celui-ci, d’accuser le méchant Ralph Nader d’être responsable de l’élection de Bush en 2000. Et elle avait souhaité la victoire de l’intellectuel falot Kerry, aux positions encore plus bellicistes que G.W. Bush sur l’Iraq. En ce qui concerne Obama, elle a mis cette fois l’accent sur sa jeunesse et surtout sur sa « race » - alors qu’il est métis, et non Africain-Américain, et de pure culture occidentale) - comme elle l’avait mis sur le genre d’Hillary Clinton. En cela l‘Amérique blanche pourra enfin se racheter de son passé esclavagiste et ségrégationniste.

Après les deux mandats de G.W. Bush (le président le plus impopulaire le l'histoire des Etats-Unis), marqués par deux guerres d’agression qui ont lourdement grevé le budget du pays (600 milliards de dollars pour Iraq selon le prix Nobel d‘économie Joseph Stiglitz, beaucoup plus selon d‘autres sources) et largement contribué à son endettement, la grande majorité du peuple américain, qui aspire à un changement politique profond, a placé tous ses espoirs dans jeune sénateur ambitieux de l’Illinois, l’identifiant à Kennedy et à Martin Luther King. Barack Obama a ainsi suscité l'espoir et l'euphorie dans les classes défavorisées, les Africains-Américains - et les noirs et les progressistes du monde entier. Le premier métis à représenter un grand parti à la présidentielle, qui possède un réel génie politique, un charisme et des talents oratoires exceptionnels, a eu notamment l’habileté de reprendre dans ses discours le ton et les thèmes de ces deux héros historiques dont l’Amérique est si fière. Il a prononcé son discours d’intronisation à la candidature du parti démocrate le jour du 45e anniversaire du discours fameux de Luther King, « I have a dream». Ses principaux slogans de campagne, concoctés par d’habiles conseillers en communication, étaient: « Oui, nous le pouvons » (« Yes we can »), répété en chœur de façon incantatoire par les foules après le candidat lors des meetings, et «nous changerons ensemble ce pays, et le monde».

Sur la base de son programme des primaires et de ses discours populistes, et grâce au rejet général du président sortant, il a obtenu le soutien d’artistes renommés engagés de longue date dans le mouvement anti-guerre (comme Joan Baez, Patti Smith, Bruce Springsteen, Bob Dylan, Michael Moore, Susan Sarandon…), d’Africains-Américains (Stevie Wonder, Spike Lee), alors que son « concurrent » John MacCain n’a obtenu l’appui que des acteurs d’extrême droite Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone. Et celui d’intellectuels comme Noam Chomsky ("sans illusions"), qui n’avait jamais pris position auparavant.

La face cachée de Barack Obama
Alors que les foules se sont enflammées pour le sénateur de l’Illinois, sans aucun argument autre que la couleur de sa peau, sa jeunesse ou sa compassion pour sa grand-mère mourante (blanche) qui l’a élevé, et en se basant seulement au programme qu’il avait opposé à celui d’Hillary Clinton lors des primaires, nous voulons ici nous attacher à son comportement au fil des mois et à ses positions politiques, affichées sur son site.

Barack Obama est un belliciste très dangereux
« Je construirai une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar. » Barack Obama (1)

Alors que pendant les primaires, il s’était opposé à Hillary Clinton sur l’Iran, promettant de rencontrer sans conditions le président de ce pays lors de sa première année de mandat, il a annoncé, juste après l’annonce officielle de sa victoire, lors de son discours du 4 juin à l’AIPAC, le puissant lobby pro israélien aux États-Unis, qu’il ferait « tout ce qui est en son pouvoir « pour empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Tout ! », n’excluant pas une intervention militaire, s’alignant ainsi sur les positions du gouvernement israélien. La chaîne de télévision NBC a même noté que sa menace « ressemblait aux menaces prononcées par George W. Bush ». Alors que McCain avait suggéré qu'il serait prêt à accepter un accord qui permettrait à l'Iran de produire de l'uranium sur son territoire, Obama a déclaré qu'il ne l’admettrait pas, précisant qu'il ne donnerait pas aux Nations Unies un “droit de veto” sur une décision d'attaquer les installations nucléaires iraniennes (2)..

Lors de la réunion de l’AIPAC, Obama s’est déclaré un « véritable ami d’Israël » et il a proclamé la « Sacro-sainte sécurité » de cet Etat, liée à la création de deux États (les Palestiniens n’ont pas « droit à d’un état », mais « besoin d’un état ». Il affirmé que Jérusalem « restera la capitale d’Israël et restera indivisible », ce qu’aucun candidat n’avait osé le faire auparavant. Il s’est engagé à « maintenir la supériorité militaire de l’État hébreu » afin de combattre « toute menace provenant de Gaza ou de Téhéran ». Il a également promis à Israël de lui accorder 30 milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Ce faisant, le « candidat noir » faisait les éloges d’un état raciste qui ne cesse de violer le droit international depuis sa création.

Il s’agit d’un virage à 180° d’un ancien défenseur des droits des Palestiniens. Aucun candidat ne peut en effet prétendre sérieusement à la présidence des Etats-Unis sans faire allégeance au lobby israélien. Ainsi, pendant toute sa campagne, Barack Obama n’a pas dénoncé une seule fois le mur de la Honte, le blocus criminel de Gaza, la colonisation illégale et brutale des territoires palestiniens, l’Apartheid, le nettoyage ethnique, la torture légalisée…

Aussitôt élu, il s’est empressé de nommer Rahm Emanuel chef de cabinet, justifiant ainsi le choix de son adjoint : « Le chef de cabinet est au centre de la capacité d'un président et de son administration de réaliser son programme… Et je ne connais personne de meilleur que Rahm Emanuel pour s'assurer que les choses soient faites» (3). Fils d’émigrés israéliens aux États-Unis, cet ancien conseiller du président Bill Clinton, surnommé «Rahmbo» et « Pitbull » en raison de son comportement agressif, a servi chez Tsahal en 1991, pendant la « Guerre du Golfe », et voté pour l’invasion de l’Iraq en 2002. C’est un fervent défenseur de l’occupation des territoires palestiniens.

Barack Obama s’était opposé à l’agression de l‘Iraq en 2002, et s’était prononcé pour le retrait des troupes US pendant les primaires, mais son calendrier est devenu de plus en plus flou au fil des mois. Il admet que dans certaines circonstances il pourrait décider de prolonger l’occupation.

En outre, comme le réclame Ralph Nader, les États-Unis doivent financer intégralement la reconstruction d’un pays qu’ils ont totalement dévasté - ayant détruit systématiquement depuis 1991 toutes les infrastructures vitales du pays -, et indemniser toutes les victimes, dont les millions de réfugiés. Obama n’a jamais abordé ce sujet. Il a promis de fermer le centre de Guantanamo, mais quid des milliers de prisons secrètes US dans le monde, dont quatre cents en Iraq ?

Barack Obama estime que les menaces contre les États-Unis ont grandi, de l’Afghanistan à l’Iran et qu’il faut se concentrer sur la lutte contre les Talibans, « responsables des attaques du 11 septembre ». Dans le cadre de cette « guerre juste », il estime que le pays a besoin d’y « renforcer les troupes…, de plus d’hélicoptères, de services de renseignements plus performants… pour accomplir (sa) mission là-bas » (4) Il veut relancer le programme spatial, moderniser entièrement l’arsenal des armes « conçues pour la guerre froide », préparer la « guerre électronique », pour bâtir « le squelette de la capacité (des États-Unis) d’étendre leur pouvoir mondial. » (Discours de Berlin).

Avec une posture présidentielle, il a effectué cet été une « tournée » en Europe, pour demander à ses dirigeants de renforcer la présence de leurs troupes en Afghanistan, déclarant par exemple en France: « Nous devons gagner cette guerre, car les terroristes peuvent attaquer Paris tout aussi bien que New York » (5). Selon le Sunday Telegraph, il a formulé récemment la même demande à la Grande-Bretagne. En outre, il a ajouté qu’il pourrait être amené à attaquer le Pakistan dans le cadre de la “chasse contre les terroristes ». Il a déclaré sur la chaîne CBS le 16 novembre dernier qu’il faut « en finir avec Al Qaïda une bonne fois pour toutes » (6).

La Syrie, où les États-Unis ont effectué un raid héliporté qui a tué huit villageois en octobre dernier, serait également dans sa ligne de mire (accusée à son tour de produire des ADM), ainsi que la Corée du Nord. Sans compter les pays et régions d’Afrique où il pourrait envoyer des missions « humanitaires » (au Soudan, au Darfour…).

En vue de « reconstruire la Défense pour les tâches du XXIe siècle », il prévoit d’augmenter les forces terrestres de 90.000 hommes, d’investir dans la préparation d’interventions spéciales pour contenir des insurrections...

Son colistier Joseph Biden était pour un « ticket » Kerry-MacCain en 2004. Au temps où il était membre de la commission des affaires étrangères, il avait incité le président Clinton à armer les musulmans de Bosnie et à intervenir à Kosovo (en déposant une résolution au Congrès co-écrite avec John MacCain, un ami de longue date). Après le 11 septembre, il a affirmé que les États-Unis n’avaient « pas d'autre choix que d'éliminer Saddam Hussein.» Il a proposé en 2006 la partition de l’Iraq entre sunnites, chiites et Kurdes, chère à l’état d’Israël. Quant à l’ancien colistier d’Albert Gore, Joseph Lieberman, il a cette fois pris position en faveur du candidat Républicain.

Ses conseillers en politique étrangère les plus influents sont des faucons, comme Anthony Lake et Dennis Ross, tous deux membres du Council on Foreign Relations et du PNAC. Lake est un ancien conseiller sur la sécurité nationale de l’administration Clinton ; il a soutenu les djihadistes afghans contre les Russes ; il est l’un des architectes des interventions militaires dans les Balkans et en Somalie. Ross, qui a travaillé pour le Conseil de sécurité nationale de Reagan (notamment avec Paul Wolfowitz) avant d’être coordinateur spécial pour le Moyen Orient sous Bill Clinton, est partisan d’une ligne très dure contre l’Iran. Il est par ailleurs analyste politique à Fox News.

Obama se déclare ennemi des pays d’Amérique latine qui ont déclaré leur indépendance des États-Unis, comme le Venezuela de Chavez et la Bolivie d’Evo Morales. Il affirme sur son site de campagne que G.W. Bush n’a pas été efficace vis-à-vis des « démagogues » du sous-continent et qu’il fera tout pour rendre la liberté à Cuba, à commencer par la libération des prisonniers politiques : les États-Unis doivent y exporter la démocratie (comme en Iraq ?). Il est pour le maintien du blocus, qui étouffe le pays depuis 1962, alors que 185 membres des Nations Unies ont encore voté en faveur de sa levée le 31 octobre.

En outre, Obama est pour le renforcement de l’OTAN, et l'intégration de la Géorgie et de l'Ukraine en son sein, au risque de renforcer les tensions avec la Russie.

En résumé, le président Barack Obama va poursuivre la « guerre infinie » contre le « terrorisme » proclamée par G.W. Bush en 2001, en comptant sur le ralliement d’un maximum de pays occidentaux, qui contribueront à la financer.

Des promesses en matière de politique intérieure très modestes, mais impossibles à tenir

Si la politique extérieure reste aussi agressive que celle de ses prédécesseurs, on se demande où Obama trouvera l’argent pour rétablir un minimum de justice sociale dans son pays – par exemple en finançant, comme il l’a promis, une couverture médicale pour tous les enfants. Les sept années de croissance ininterrompue des États-Unis n'ont profité qu'à la petite minorité des plus riches, au détriment des travailleurs pauvres, des chômeurs, des Africains-Américains et de tous ceux qui sont expulsés par milliers de leur maison qu’ils ne peuvent plus rembourser. Les inégalités se sont creusées et les conditions de travail se sont détériorées. C’est pourquoi beaucoup de pauvres, parmi lesquels de nombreux anciens électeurs républicains, ont placé tous leurs espoirs dans Barack Obama, bien qu’il ait voté avec les Républicains pour le plan Paulson, ce cadeau monstrueux de 700 milliards de dollars fait aux « banksters » - la plus grande escroquerie financière de l’Histoire.

Bill Clinton avait promis une couverture de santé pour les plus démunis et une redistribution sociale plus équitable au cours de sa campagne de 1991. Mais, pendant ses deux mandats, il a remis en cause des acquis sociaux existants, cependant qu’il augmentait le budget militaire.

Obama n’est pas partisan de l’État-Providence, il ne s’adresse pas aux classes pauvres, mais aux classes moyennes, en voie de paupérisation. Il n’est pas partisan d’une couverture médicale universelle. Il veut rendre les travailleurs « plus mobiles et moins résistants aux changements ». Selon lui, les inégalités seraient dues à des différences dans les niveaux de formation et de compétences, et non à « un transfert radical et historiquement sans précédent de la richesse, des travailleurs vers les propriétaires du capital », note Bill van Auken, qui poursuit: « L’essence de l’approche d’Obama sur les questions économiques, comme l’ensemble de sa candidature, est de chercher à réconcilier l’irréconciliable. Il dit avoir de la sympathie pour les chômeurs, ceux qui n’ont pas de couverture-maladie… sans exprimer la moindre hostilité envers les parasites financiers responsables de ces conditions : les PDG aux salaires mirobolants, les gestionnaires de fonds de placement à risque, les investisseurs banquiers et les spéculateurs de biens de consommation » (7).

Après Albert Gore (pressenti pour être en charge des questions environnementales dans la nouvelle administration), qui avait vanté les vertus écologiques de l’énergie nucléaire dans son livre « Earth in the Balance », le manifeste du parti démocrate sur le sujet en 2000, Obama estime que le recours à cette source d’énergie est inévitable dans le contexte du changement climatique, et préconise le stockage des déchets nucléaires « en appliquant le principe de précaution ». Il est vrai que deux de ses plus gros donateurs sont des responsables d’Exelon, la plus grande société de construction de centrales nucléaires du pays, et que son conseiller David Axelrod y a été consultant (8).

Il est en faveur des forages pétroliers offshore (interdits depuis plus de vingt-six ans, ils viennent d’être autorisés par la Chambre des représentants) et du charbon « vert ». Ses positions en faveur du développement des énergies renouvelables ont une valeur cosmétique.

Par ailleurs, il veut préserver le 2e amendement de la Constitution américaine, qui autorise le port d'armes, et il est partisan de la peine de mort dans certains cas, comme le viol d’enfants.


Les États-Unis gouvernés par un parti unique: les « Republicrats », à la solde du complexe militaro-industriel, des grandes corporations et d’Israël

Plus que jamais, la collusion des deux grands partis, qui forment une « hydre à deux têtes », selon la formule de Ralph Nader, est patente. Barack Obama a obtenu le 18 octobre dernier, après l’avoir courtisé pendant des mois, le soutien de Colin Powell, ancien chef d’état-major des armées américaines, ancien secrétaire d’Etat de Georges W. Bush. C’est le discours de Powell devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le 5 février 2003, qui a permis à l’administration Bush de déclencher l’agression contre l’Iraq, à l’origine de plus de 1.200.000 morts (The Lancet) et d’éradiquer quasi totalement l’Iraq de la carte du monde. « Ce matin, un grand soldat, un grand homme d’Etat et un grand Américain s’est rallié à notre campagne pour changer l’Amérique», a déclaré Obama (Les Echos, 27 octobre 2008). Avant l’Iraq, ce « grand homme » s’était également distingué en faisant tout pour dissimuler le massacre de My Lai au VietNam.

De nombreux autres Républicains, souvent anciens membres de l’administration Bush ou Reagan, se sont ralliés à lui, et il existe même des sites de « Républicains pour Obama ». La femme de Cheney, autre grand criminel de guerre, a révélé à la télévision que son mari était « un cousin au 8e degré » d’Obama, qui s’est empressé cette annonce, parlant de « Dick Cheney, mon cousin ». Dans son brillant livre-programme, L’Audace d’espérer, « Barack Obama dit des Républicains « comprendre (leurs) motivations et reconnaître chez eux des valeurs [qu’il] partage ». Il a rendu hommage à l’ancien président Bill Clinton pour avoir « extirpé du Parti démocrate certains des excès qui l’empêchaient de gagner les élections » (9)

Au sein du Congrès, à majorité démocrate depuis les élections de 2006 grâce aux voix des pacifistes, Obama a voté avec son parti le financement des guerres contre l’Afghanistan et l’Iraq, la construction de l’ambassade des États la plus grande dans le monde à Bagdad ainsi que l’installation de bases permanentes en Iraq, la réinstauration du Patriot Act, l’autorisation de la surveillance généralisée des communications téléphoniques et par Internet, et refusé de lancer une procédure d’Impeachment contre Bush et Cheney, « criminels récidivistes » (Ralph Nader).

Lors de son premier débat avec John McCain, le 26 septembre, Barack Obama a déclaré qu’il voulait «restaurer la position des États-Unis dans le monde» et qu’il fallait que les Américains comprennent que «la perception entretenue par le monde à l’endroit des États-Unis allait faire la différence dans la capacité de travailler ensemble, notamment pour déraciner le terrorisme». Dès mars 2008, il annonça: « Ma politique étrangère se veut un retour à la politique réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan ». Comble du cynisme, Obama a reçu MacCain le 17 novembre pour « travailler ensemble » au cours des « mois à venir » !


Une opération de lavage de cerveau à l’échelle planétaire
Outre les medias traditionnels, quasiment tous acquis au candidat Obama au fil des mois (y compris la presse financière et conservatrice), Internet a joué un rôle fondamental dans la campagne, notamment avec quantités de vidéos musicales « hyper-ciblées » en direction des jeunes, des femmes et des différentes minorités (Africains-Américains, Latinos, Asiatiques...) (10). Pour certains clips, des sbires d’Obama ont enrôlé des écoliers pour chanter en uniforme bleu les vertus du candidat.

Les meetings avaient l’allure de rassemblements autour d’une rockstar internationale adulée, dont on écoute surtout la musique, et peu les paroles. Ainsi, ses déclarations bellicistes devant des foules en transe sont passées inaperçues (à Berlin devant 200.000 personnes, comme aux États-Unis). Un tel phénomène irrationnel autour d’un homme politique n’est pas sans rappeler des pages sombres de notre Histoire…

Alors que les choix récents de ses collaborateurs prouvent que le changement résidera uniquement dans le style, la personnalité et le pouvoir de séduction du nouveau président, l’Obamania préfabriquée continue de faire rage à travers la planète. La plupart de membres de son administration sont d’anciens proches collaborateurs de Bill Clinton. Le 19 novembre, David Axelrod, son conseiller qui l’a mené à la victoire, a été nommé conseiller principal à la Maison Blanche et Greg Craig son conseiller juridique. On parle toujours de la nomination d’Hillary Clinton au secrétariat d’État, et Robert Gates pourrait succéder à lui-même à la Défense, en attendant l’ouverture à d’autres Républicains qui l’ont soutenu, après avoir servi G.W. Bush.

Une machine de propagande gigantesque pour Obama, et un black out total sur les autres candidats

De même que lors des primaires, les candidats à l’investiture des deux grands partis, comme Ron Paul (Républicain anti-guerre) ou Dennis Kucinich (aile gauche des Démocrates, le favori des pacifistes) avaient été occultées pendant les primaires, les « troisièmes » candidats ont été totalement ignorés : Ralph Nader (11), Cinthya MacKinney (la candidate des Verts, ancienne sénatrice démocrate anti-guerre africaine-américaine), Bob Barr (parti libertarien), Jerry White (Socialist Equality Party)...

La machine de propagande du candidat Obama était extrêmement puissante… Le coût de la campagne de 2008 atteindrait au total plus de deux milliards de dollars » (selon le Center for Responsive Politics), le candidat démocrate ayant bénéficié du double de la somme de son concurrent, soit 639,2 millions de dollars - un record historique pour un candidat à la présidentielle -, dont seul un quart seulement proviendrait de petits donateurs, le reste provenant d‘une myriade de petits comités créés de toute pièces pour recueillir les fonds de financiers de Wall Street et consorts tout en respectant la loi. En fin de campagne, Barack Obama a fait diffuser un publi-reportage de 30 minutes de trois millions de dollars sur sept grandes chaînes de télévision nationales. Ses spots publicitaires ont été quatre fois plus nombreux que ceux de McCain dans les dix-huit « Swing States » (États où son élection n’était pas assurée).

Face à ce déluge de dollars distribués au parti unique par les grandes corporations, les candidats des petits partis, dont la plupart des électeurs américains ne connaissaient même pas l’existence, n’avaient aucune chance d’obtenir un score honorable. Par exemple, Ralph Nader, uniquement financé par des petits donateurs et l’aide légale de l’État, a collecté au total quatre millions de dollars soit l’équivalent de ce qu’Obama a recueilli en moyenne par jour. Malgré une campagne-marathon très professionnelle à travers tout le pays, et la présence de candidats dans 45 états, il n’a recueilli que 0,5% des voix.

En outre, depuis 2000, les petits partis sont exclus des grands débats télévisés, qui ont un poids déterminant dans le résultat final. L’outsider Ross Perot avait obtenu plus de 18% des voix en 1992, et la commission des débats voulait éviter le même scénario avec Ralph Nader.


L’élection d’Obama aurait-t-elle été programmée de longue date ?

Pour conserver leur hégémonie dans le monde, les États-Unis ont besoin de redorer leur image, extrêmement dégradée par les deux mandats de « Bush l’idiot », le président le plus impopulaire de toute leur histoire. Le choix de MacCain, un candidat âgé, falot, peu brillant, peu avenant et homme du passé (associé à la guerre du VietNam), dans lequel ne pouvaient se reconnaître les nouvelles générations d’Américains, a inéluctablement favorisé l’élection de Barack Obama. MacCain et sa colistière excentrique ultra-conservatrice Sarah Palin auraient pu être utilisés comme repoussoirs pour mieux faire élire le candidat démocrate.

D’autant que les Américains sont préoccupés plus que jamais par leur situation sociale (12), dont l’aggravation s’est accélérée depuis la « crise financière » - survenue à un moment fort opportun pour le candidat démocrate-, et qu’ils sont opposés à une large majorité (deux tiers) à des interventions à l’étranger, qui grèvent lourdement le budget de l’État alors que toutes les infrastructures du pays continent de se dégrader (dans les secteurs-clefs comme l‘éducation, la santé, les transports…). C’est ce courant majoritaire anti-guerre qui avait permis aux Démocrates de reprendre le contrôle du Congrès en novembre 2006.

D’autres questions se posent auxquelles il est difficile actuellement de trouver des réponses : pourquoi le même Colin Powell, ainsi que Joseph Biden et Zbigniew Brzezinski (13), ont-t-ils prévu des « événements très graves » qui se produiraient après l’intronisation du nouveau président pour le « tester »? Cela a-t-il un quelconque rapport avec le soutien de Powell qui était convoité par Obama ? Par ailleurs, John Bolton, ancien ambassadeur aux Nations Unies, un faucon notoire, a prédit qu’Israël pourrait attaquer l’Iran après l’élection, avant la prise de pouvoir officielle d’Obama. Faut-il redouter de nouveaux attentats terroristes qui fourniraient l’alibi idéal à Obama pour ne pas répondre aux attentes de ses électeurs (enracinées dans son programme des primaires, conçu pour conquérir les progressistes - restés subjugués par le candidat, en dépit de sa radicalisation à la droite extrême). Il a déjà annoncé, lors de son discours de victoire, que « la route serait longue et difficile », et que les promesses ne pourraient peut-être pas être tenues « sur une année, et même sur un seul mandat »…

Comme l’écrit justement Serge Halimi : Obama « paraît donc mieux armé qu’un autre pour {« renouveler le leadership américain dans le monde »]. C’est-à-dire réhabiliter la marque Amérique, rendre plus performantes parce que mieux acceptées — et plus accompagnées — les interventions des Etats-Unis à l’étranger… Pour ceux qui rêvent encore qu’un président « multiculturel » né d’un père kenyan serait le signe de la venue d’une Amérique new age et la farandole d’une ronde où tous les gars du monde se donneraient la main, le candidat démocrate a déjà dit qu’il s’inspirerait moins des Pink Floyd ou de M. George McGovern que de la politique étrangère « réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan » (15).

Avec Barack Obama, la fin de l’hégémonie des États-Unis dans le monde n’est pas pour demain. Au contraire, elle sera inévitablement renforcée, peut-être plus forte qu’elle ne l’a jamais été. Et le mouvement pacifiste, sur lequel les démocrates avaient fait un hold-up lors de la campagne présidentielle de 2004 (16) n’est pas près de renaître de ses cendres, du moins dans l’immédiat…

« Oui, nous pouvons » vraiment redouter l’avenir qu’Obama et son équipe nous préparent.


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Notes

(1) « Renewing American leadership », Foreign Affairs, New York, juillet 2007.

(2) Comme le souligne Bill Van Auken, « Le caractère belliciste souvent prêté à McCain, par opposition à Obama, repose beaucoup plus sur ce que l’on perçoit du caractère du premier (emporté, incontrôlé) par rapport au caractère du second (calme, mesuré). Sur les intentions politiques affichées, il est vrai qu’Obama ne paraît certes pas moins belliciste que McCain. WSWS, 14 février 2008.

(3) Cité dans Cyberpresse.ca, 7 novembre 2008.

(4) Cité dans le New York Times, 14 juillet 2008.

(5) C’est nous qui soulignons.

(6) Ibid.

(7) WSWS, Ibid.

(8) Jeffrey St Clair et Joshua Franck, High Times for the Atom Lobby, CounterPunch, 10/12 octobre 2008.

(9) Cité par Serge Halimi, Le Monde Diplomatique, septembre 2008.

(10) Stephen Ansolabehere, politologue à Harvard et au MIT, les Blancs ne représenteraient plus que 74% de l'électorat, contre 81% en 2004, avant la poussée démographique noire et hispanique de ces dernières années.
(http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5iSyLBz4omJYs-z05Cyp_6jBQtVEA ).

(11) Sur la présence du 3e parti face aux « Republicrats », voir l’analyse des élections de 2004 : Joëlle Pénochet, Ralph Nader, un candidat bâillonné dans une élections sans enjeux, », Le Grand Soir, 1er novembre 2004, http://www.legrandsoir.info/spip.php?page=imprimer_article&id_article=1864
mise à jour du 15 novembre : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article10897 .

(12) Un rapport publié juste avant la crise a montré que près d’un tiers des familles américains, dont au moins l’un d’entre eux travaille, vivait dans la pauvreté.

(13) Obama may be tested, 8 novembre 2008 : http://www.infowars.com/?p=5889 .

(14) Toby Harnden : John BOLTON: Israël ‘Will Attack Iran’ just after the Election, The Telegraph/UK, 24 juin 2008.

(15) Le Monde Diplomatique, août 2008. C’est nous qui soulignons. Par ailleurs, cette détermination est clairement affichée sur son site : « Barack Obama and Joe Biden will renew America’s security and standing in the world through a new era of American leadership. The Obama-Biden foreign policy will end the war in Iraq responsibly, finish the fight against the Taliban and al Qaeda in Afghanistan, secure nuclear weapons and loose nuclear materials from terrorists, and renew American diplomacy to support strong alliances and to seek a lasting peace in the Israeli-Palestinian conflict.”
(http://change.gov/agenda/foreign_policy_agenda/ ). C’est nous qui soulignons.

(16) Grâce à la fondation d’organisations pacifistes créées de toutes pièces par le milliardaire démocrate George Soros (comme par exemple « Move On »), et surtout au le mouvement « Anybody But Bush ».

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dimanche, novembre 23, 2008

Bush était tout réjoui d’avoir Lula à sa droite au dîner de vendredi. Hu Jintao, qu’il respecte du fait de l’immense marché que représente son pays, de sa capacité à produire des biens de consommation bon marché et de l’ampleur de ses réserves en dollars et en bons du trésor étasuniens, il l’avait assis à sa gauche.
Par Fidel CASTRO / 22 novembre 2008 / Altermonde-levillage

Medvedev, qu’il offense par sa menace d’installer des radars et des missiles stratégiques nucléaires non loin de Moscou, avait été installé à bonne distance de l’hôte de la Maison-Blanche.
Le roi d’Arabie saoudite, un pays qui produira dans un avenir proche quinze millions de tonne de pétrole léger à des prix hautement compétitifs, était aussi à sa gauche, à côté de Hu.

Son plus fidèle allié en Europe, Gordon Brown, le Premier ministre britannique, n’apparaissait pas près de lui sur les images de la télévision.
Nicolas Sarkozy, mécontent de l’architecture actuelle de l’ordre financier, était loin, le visage amer.
Quant au président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero Rodríguez, en butte au ressentiment personnel de Bush, je ne l’ai même pas vu sur les images télévisées du dîner, bien qu’il ait assisté à la réunion…
Voilà donc quel a été le plan de table du banquet.
N’importe qui aurait pensé qu’un débat de fond interviendrait le lendemain sur le thème épineux.
Les agences de presse ont informé très tôt le samedi matin du programme qui se déroulerait au National Building Museum de Washington. Chaque seconde était programmée. L’analyse de la crise actuelle et des mesures à prendre devait démarrer à 11 h 30. Mais d’abord, la séance photo, « les photos de famille », selon Bush. Vingt minutes après, la première séance plénière, suivie d’une seconde à la mi-journée. Le tout, rigoureusement programmé, jusqu’aux nobles services sanitaires.
Les discours et analyses devaient durer à peu près trois heures et demie. A 15 h 25, déjeuner. Aussitôt, à 17 h 05, la Déclaration finale. Une heure après, à 18 h 05, Bush partirait se reposer, dîner et dormir paisiblement à Camp David.
Ceux qui suivaient la réunion étaient anxieux de savoir comment celle-ci aborderait en si peu de temps les problèmes de la planète et de notre espèce humaine. On annonçait une Déclaration finale du Sommet.
Le fait est que celle-ci a été mise au point par des conseillers économiques choisis d’avance, avec pas mal d’affinités avec la pensée néolibérale, tandis que Bush réclamait dans ses déclarations d’avant et d’après le Sommet plus de pouvoir et plus d’argent pour le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et d’autres institutions mondiales placées sous le contrôle rigoureux des Etats-Unis et de leurs plus proches alliés. Ce pays avait décidé d’injecter sept cent millions de dollars pour sauver ses banques et ses sociétés transnationales. L’Europe avait offert une somme semblable ou supérieure. Le Japon, son plus solide pilier en Asie, avait promis de fournir cent milliards de dollars. Et tous attendaient de la République populaire de Chine, qui développe des liens commerciaux utiles toujours croissants avec les pays latino-américains, une contribution de cent milliards provenant de ses réserves.
D’où sortiront tant de dollars, d’euros et de livres sterling si ce n’est au prix d’un grave endettement des nouvelles générations ? Comment peut-on bâtir l’édifice de l’économie mondiale sur du papier-monnaie, car c’est cela qu’on met pour l’instant en circulation, alors que le pays qui l’imprime souffre un énorme déficit fiscal ? Vaudrait-il donc la peine de voyager de si loin vers un point de la planète nommé Washington pour se réunir avec un président auquel il ne reste plus que soixante jours de mandat et souscrire un document dont l’approbation avait été conçue d’avance au Washington Museum ? La presse, la radio et la télévision des Etats-Unis aurait-elle eu donc raison de ne faire guère cas de cette manigance impérialiste éculée au fameux Sommet ?
La Déclaration finale, adoptée par consensus, est proprement incroyable. Elle constitue de toute évidence l’acceptation totale des exigences posées par Bush avant et pendant le Sommet. Plusieurs des pays participants n’avaient pas d’autres remèdes que de l’approuver ; dans leur lutte désespérée pour le développement, ils ne souhaitaient pas se couper des plus riches et des plus puissants, ainsi que de leurs institutions financières, qui constituent la majorité au Groupe des Vingt.
Bush était euphorique ; recourant à des mots démagogiques, il a lu des phrases qui peignent parfaitement la Déclaration finale :
La première décision que j’aie eue à prendre, c’est savoir quels sont ceux qui viendraient à la réunion. J’ai décidé que nous devions avoir les nations du Groupe des Vingt, au lieu de seulement le Groupe des Huit et le Groupe des Treize. Mais, une fois prise la décision d’avoir le Groupe des Vingt, la question fondamentale était de savoir combien de nations des six continents, qui représentent des étapes de développement économique différentes, il fallait avoir pour atteindre des accords de fond, et je suis heureux de vous faire savoir que nous y sommes arrivés. Les États-Unis ont pris certaines mesures extraordinaires. Vous qui avez suivi ma carrière, vous savez que je suis un partisan du libre-échange, mais si on ne prend pas des mesures décisives, il se peut que notre pays plonge dans une dépression plus terrible que la grande dépression. Nous avons commencé à travailler avec le fonds de sept cent milliards de dollars qui a commencé à libérer de l’argent pour les banques. Nous saisissons donc tous qu’il faut promouvoir des politiques économiques en faveur de la croissance. La transparence est très importante pour que les investisseurs et les régulateurs puissent savoir exactement ce qu’il se passe.
Tout le reste des affirmations de Bush est à l’avenant.
La Déclaration finale du Sommet, dont la lecture en public prend une demi-heure, se définit elle-même dans quelques paragraphes choisis :
Nous, dirigeants du Groupe des Vingt, nous avons eu une réunion initiale à Washington, le 15 novembre, sur un fond de sérieux défis pour l’économie et les marchés financiers mondiaux. …Nous devons jeter les bases d’une réforme qui nous aidera à nous assurer qu’une crise mondiale comme celle-ci ne se reproduira plus. Notre travail sera guidé par les principes du marché, des économies ouvertes et les régimes des investissements… Les acteurs du marché ont cherché des rentabilités plus élevées sans évaluer dûment les risques et ils ont échoué… Les autorités, les régulateurs et les superviseurs de certains pays développés n’ont pas saisi ni envisagé dûment les risques qui se créaient sur les marchés financiers… …des politiques micro-économiques insuffisantes et mal coordonnées, et des reformes structurelles inadéquates ont conduit à un résultat macro-économique global insoutenable. De nombreuses économies émergentes qui ont contribué à soutenir l’économie mondiale souffrent toujours plus les retombées du ralentissement mondial. Nous soulignons le rôle important du FMI dans la réponse à la crise, nous nous félicitons du nouveau mécanisme de liquidités à court terme et nous invitons instamment à ce que ses instruments soient constamment révisés pour assurer leur souplesse. Nous encouragerons la Banque mondiale et d’autres banques de développement multilatérales à soutenir à fond leur agenda d’aide… Nous garantirons que le FMI, la Banque mondiale et les autres banques de développement multilatérales auront les ressources suffisantes pour continuer de jouer leur rôle dans le dénouement de la crise. Nous exercerons une forte surveillance sur les agences de crédit, en développant un code de conduite international. Nous nous engageons à protéger l’intégrité des marchés financiers du monde, en renforçant la protection de l’investisseur et du consommateur. Nous nous engageons à poursuivre la réforme des institutions de Bretton Woods de sorte qu’elles puissent refléter les changements dans l’économie mondiale et accroître leur légitimité et leur efficacité. Nous nous réunirons de nouveau le 30 avril 2009 pour réviser la mise en œuvre des principes et des décisions adoptées aujourd’hui. Nous admettons que ces réformes n’auront de succès que si elles se fondent sur un engagement envers les principes du libre-marché, dont la primauté du droit, le respect de la propriété privée, l’investissement et le libre-échange, des marchés compétitifs et efficaces, et des systèmes financiers dûment régulés. Nous nous abstiendrons d’imposer des obstacles à l’investissement et au commerce de biens et services. Nous sommes conscients de l’impact de la crise actuelle sur les pays en développement, surtout les plus vulnérables. Tout en avançant, nous sommes sûrs que, par la collaboration, la coopération et le multilatéralisme, nous surmonterons les défis qui nous attendent et que nous parviendrons à rétablir la stabilité et la prospérité dans l’économie mondiale.
Langage technocratique, inaccessible aux masses.
Hommage à l’Empire qui n’essuie pas la moindre critique pour ses méthodes abusives.
Louanges au FMI, à la Banque mondiale et aux organisations de crédit multilatérales, qui ont engendré des dettes, des dépenses bureaucratiques fabuleuses et des investissements visant à fournir des matières premières aux grandes transnationales, lesquels sont en plus responsables de la crise.
Et ainsi à l’avenant, jusqu’au dernier paragraphe. Elle est ennuyeuse, bourrée de lieux communs. Elle ne dit absolument rien. Elle a été souscrite par Bush, champion de néolibéralisme, responsable de massacres et de guerres génocidaires, qui a investi dans ses aventures sanguinaires tout l’argent qui aurait suffi à changer la face économique du monde.
Le document ne dit pas un mot de l’absurdité de la politique consistant à convertir les aliments en carburants que prônent les Etats-Unis, de l’échange inégal dont nous sommes victimes, nous les peuples du Tiers-monde, ni de la course aux armements stérile, de la production et du commerce des armes, de la rupture de l’équilibre écologique et des gravissimes menaces à la paix qui mettent le monde à deux doigts de l’extermination.
Seule une petite phrase perdue au milieu du long document parle de la nécessité de « faire face aux changements climatiques », juste cinq mots.
Dans leur Déclaration, les pays participants ont demandé à se retrouver en avril 2009 au Royaume-Uni, au Japon ou dans n’importe quel pays réunissant les conditions suffisantes – nul ne sait lequel – pour analyser la situation des finances mondiales, en rêvant que les crises cycliques avec leurs dramatiques conséquences ne se répètent jamais plus.
Il incombe maintenant aux théoriciens de gauche et de droite de se prononcer, la tête froide ou le cerveau échauffé, sur le document.
A mon avis, les privilèges de l’Empire n’ont même pas été effleurés. Quiconque a assez de patience pour lire la Déclaration de bout en bout se rendra compte qu’il ne s’agit que d’un pieux appel lancé au pays le plus puissant de la planète, sur les plans technologique et militaire, à une étape de mondialisation de l’économie, pour qu’il fasse preuve d’éthique… C’est un peu comme si on priait le Grand Méchant Loup de ne pas dévorer le Petit Chaperon rouge !

(Traduction Esti)
granma.cu
23.11.08 13:42
http://basta.20six.fr/basta/art/126430251/
G20-Quand-la-montagne-accouche-d-une-souris

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