dimanche, mai 07, 2006

100.000 Irakiens ont fui depuis février


Plus de 100.000 Irakiens ont fui leur domicile depuis fin février en raison des violences.

Plus de 100.000 Irakiens ont fui leur domicile depuis fin février en raison de l'insurrection et de la montée des violences intercommunautaires, ont annoncé des responsables irakiens.Selon un rapport du ministère des Déplacements et Migrations, quelque 15.000 familles, chiites et sunnites, dans des proportions identiques à leur représentation au sein de la population, ont dû fuir leur domicile à la suite des violences qui ont suivi la destruction du sanctuaire chiite de Samarra, le 22 février.Quelque 7.680 familles se sont réfugiées dans les provinces chiites du sud de l'Irak et 3.200 environ ont trouvé refuge dans des provinces à dominante sunnite comme l'Anbar ou le Salahiddin.Tous les réfugiés ne se font pas enregistrer au ministère. Parmi les plus fortunés, beaucoup trouvent refuge chez des proches ou louent un logement dans une autre région.Sattar Nawrouz, porte-parole du ministère, a déclaré qu'un appel serait lancé à toutes les familles afin qu'elles se fassent enregistrer, qu'elles aient ou non besoin d'aide.
Nouvel Observateur

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samedi, mai 06, 2006

La langue de ma mère

Je n'ai pas vu ma mère depuis vingt ans
Elle s'est laissée mourir de faim
On raconte qu'elle enlevait chaque matin
son foulard de tête
et frappait sept fois le solen maudissant le ciel et le Tyran
J'étais dans la caverne
là où le forçat lit dans les ombres
et peint sur les parois le bestiaire de l'avenir
Je n'ai pas vu ma mère depuis vingt ans
Elle m'a laissé un service à café chinois
dont les tasses se cassent une à une
sans que je les regrette tant elles sont laides
Mais je n'en aime que plus le café
Aujourd'hui, quand je suis seul
j'emprunte la voix de ma mère
ou plutôt c'est elle qui parle dans ma bouche
avec ses jurons, ses grossièretés et ses imprécations
le chapelet introuvable de ses diminutifs
toute l'espèce menacée de ses mots
Je n'ai pas vu ma mère depuis vingt ans
mais je suis le dernier hommeà parler encore sa langue

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Le gouvernement des États-Unis crée un climat propice à la torture


Ali Saleh Kahlah al Marri, un ressortissant qatarien, est détenu sans inculpation ni jugement dans une prison militaire des États-Unis depuis juin 2003. Après son arrestation, il n’a pas rencontré un seul avocat pendant plus de douze mois. Il est maintenu dans un état d’extrême isolement, sans aucune possibilité de contacter sa famille, y compris sa femme et ses cinq enfants. Cette situation pourrait se prolongerindéfiniment.
En août 2005, ses avocats ont porté plainte contre les conditions, assimilable à de la torture, dans lesquelles Ali Saleh Kahlah al Marri est détenu. Ce dernier a par exemple été privé de sommeil et soumis à des privations sensorielles, enchaîné à titre punitif, exposé au froid, privé de tapis de prière et de montre, et le Coran a été manipulé sous ses yeux de manière irrespectueuse. Le gouvernement des États-Unis a rejeté la plainte au motif qu’Ali Saleh Kahlah al Marri est considéré comme « combattant ennemi » dans la « guerre contre le terrorisme ».
La procédure de recours se poursuit dans cette affaire.
Ali Saleh Kahlah al Marri est la dernière personne détenue en tant que « combattant ennemi » sur la partie continentale des États-Unis. En revanche, les États-Unis continuent de maintenir des milliers d’autres personnes en détention en Irak, en Afghanistan, à Guantánamo et dans des sites secrets à travers le monde, dans des conditionsqui peuvent s’apparenter à des tortures ou à des mauvais traitements.

Les 5 et 8 mai 2006, le Comité contre la torture doit examiner la mise en œuvre par les États-Unis de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui interdit le recours à la torture en toute circonstance.
Dans son rapport au Comité, Amnesty International expose ses préoccupations concernant le cas d’Ali Saleh Kahlah al Marri ainsi que les tortures et mauvais traitements infligés à d’autres prisonniers ou détenus aux États-Unis et dans les centres de détention américains àl’étranger. Plusieurs personnes détenues par les États-Unis en Irak et en Afghanistan sont mortes sous la torture. Bien que le gouvernement américain continue d’affirmer que les mauvais traitements infligés à des personnes détenues par les États-Unis ont été le fait de quelques soldats au comportement "irresponsable", il est clair que la majorité des actes de torture et des mauvais traitements ont été le résultat direct de procédures et de politiques décidées par les autorités américaines.Le gouvernement des États-Unis crée ainsi un climat dans lequel la torture et les mauvais traitements peuvent se développer.Les États-Unis ne cessent de condamner la torture, mais encore faut-il qu’ils prouvent leur détermination à éradiquer cette pratique.
Ils doivent lever les réserves dont ils ont assorti la Convention contre la torture et déclarer au Comité, en des termes clairs et dépourvus d’ambiguïté, qu’en vertu de leur législation nationale,personne – pas même le président – n’a le droit ni le pouvoir d’ordonner que des détenus soient torturés ou maltraités, quelles que soient les circonstances.

Faites passer notre message
Agissez contre le recours à la torture dans le cadre de la "guerre contre la terreur"

Amnesty
BASTA

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La répression contre des fleuristes laisse un mort, des dizaines de blessés et plus de 200 personnes arrêtées


"Jusqu’à mourir, pour être précis", répéta le sous-commandant Marcos de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale), le 1er Mai à la fin de la manifestation des travailleurs et travailleuses de la Otra campaña.

Il citait ainsi les nombreux témoignages de jeunes, ouvriers, ouvrières, artisans, artisanes, paysans, paysannes, indigènes, travailleurs ettravailleuses de la ville et de la campagne, que l’on avait écoutés lors de ces quatre premiers mois de rencontres entre le sous-commandant Marcos, ou délégué zéro de la Otra, et les adhérents et adhérentes à la Otra campaña, et qui montraient la détermination de ceux et celles "d’en bas à gauche" à lutter, jusqu’à la mort, si il faut.
Deux jours après ce discours, les autorités mexicaines démontraient qu’elles étaient prêtes à tuer pour rétablir « la paix sociale ». Prêtes à tuer un adolescent de 14 ans. Javier Cortes Santiago, c’est son nom, a été frappé par l’impact d’une bombe de gaz lacrymogène en pleine poitrine, le 3 mai, vers 17 heures, durant les affrontements entre la police et les habitants de San Salvador Atenco (à peu près 40 kilomètres de Mexico), Etat du Mexique (1 des 32 Etats qui composent le Mexique).
Les affrontements avaient commencés tôt le matin, vers 7 heures, quand des fleuristes de Texcoco, situé àquelques kilomètres de San Salvador Atenco, s’installèrent sur la place du centre-ville alors que les autorités municipales avaient pris la décision d’interdire aux fleuristes de vendre leurs fleurs, et ce, depuis le 11 avril. Selon le président municipal (appartenant au PRD, Parti de la Révolution Démocratique, soi-disant de gauche), il s’agissait de les « rediriger vers un lieu plus commode ». Mais, pendant qu’il est entrain d’expulser les commerçants du centre-ville vers « un lieu plus commode », il donnait un espace privilégié à un Wall-Mart (plus grande entreprise de supermarché au monde, états-unienne) qui va détruire la vie des petits commerces, en vendant tout ce que vendent ces commerçants locaux, mais moins cher (et de moins bonne qualité).
Face à cela, 8 fleuristes de Texcoco avaient décidé de s’allier au FPDT (Front des Villages en Défense de la Terre) de San Salvador Atenco. Ce groupe de paysans est connu à travers leMexique, et le monde, pour avoir empêché la formation d’un complexe industriel et touristique, basé sur la construction d’un aéroport, sur leurs terres. Cette lutte digne, pour la défense de la terre et des ressources naturelles, mena les habitants les habitants de ces villages à un rude combat contre les gouvernements de l’Etat, du niveau local au national (qui provoqua notamment un mort du côté d’Atenco), dont le symbole est la machette (principal outil du paysan mexicain) qu’ils et elles amènent lors de chaque manifestation. Lorsque la police municipale décide, le mercredi 3 mai, d’expulser les fleuristes de leur lieu de travail, ceux-là se trouvent en compagnie d’un groupe de personnes appartenant au FPDT. Commence alors un affrontement entre la quarantaine de manifestants et la police. Vers 8 h 30 la police fait reculer les fleuristes, accompagnés du groupe de « macheteros » (ceux qui portent la machette), qui se réfugient dans une maison, non loin ducentre.
A partir de là, les autorités exigent, sans jamais vouloir négocier, que les fleuristes se rendent et renoncent à vendre leurs produits sur la place du centre. Vers 17 h 30, la police, après avoir littéralement bombardé, à coup de gaz lacrymogènes, les assiégés qui se trouvaient dans une maison dans le centre de Texcoco, commence à sortir un par un les occupants, n’hésitant pas à frapper durement (certains sortiront quasi-inconscient). Parmi eux, Ignacio Del Valle, considérés par les autorités, comme le leader du FPDT.
Un peu avant cela, dans l’après-midi, Ignacio Del Valle avait appelé des habitants de San Salvador Atenco à venir à Texcoco pour les aider. Ce qu’ils firent.
En effet, plusieurs milliers de personnes vinrent pour couper les routes menant à Texcoco afin d’empêcher les policiers de l’Etat d’arriver à Texcoco. De là commencèrent les affrontements violents entre la police (celle de Texcoco, de l’Etatde Mexico et bientôt la PFP, Police fédéral préventive, police nationale) et membres et sympathisants du FPDT. Les premiers essayant d’ouvrir les routes en attaquant, avec matraques et gaz lacrymogènes, et les seconds stoppant les premiers avec des pierres, des bâtons, leurs machettes et des cocktails Molotov. Ces affrontements durèrent du début de l’après-midi jusqu’à 21-22 heures, lorsque les habitants de San Salvador Atenco se retirèrent à Atenco alors que la police décidait de rester à quelques kilomètres d’Atenco, préparant l’attaque du lendemain.
A la fin de la journée la police comptait une trentaine de blessés, dont quelques-uns gravement et 11 personnes retenues à Atenco. De l’autre côté, on comptait de nombreux blessés (il est toujours impossible de savoir combien), une centaine de personnes détenues et un mort de 14 ans tué par l’éclatement d’une grenade lacrymogène tirée par la police. Le gouverneur de l’Etat du Mexique arriva alors pourdénoncer « ces délinquants qui dépassent l’Etat de droit en utilisant la violence » et les médias passaient en boucle, des images d’un policier frappé par un groupe de manifestants. Ils ne mentionnaient, alors, la mort du jeune manifestant que dans le but d’accuser Ignacio Del Valle de cette mort (à l’aide d’un témoignage du père de l’adolescent qui accuse le leader du FPDT de la mort de son fils).
Aucune mention n’était faite, de la raison de ces violences, et des responsables de cela. Car les responsables sont bel et bien, premièrement, les autorités municipales de Texcoco (du PRD) qui expulsèrent les commerçants locaux du centre-ville, dans le but de favoriser un Wall-Mart, la police de l’Etat (Etat au main du PRI, Parti révolutionnaire institutionnel) qui intervint de manière brutale, sortant de manière très violente les fleuristes et ceux qui les accompagnaient et tuant un adolescent de 14 ans, et enfin le gouvernement fédéral (du présidentdu Mexique, Vicente Fox, du PAN, Parti d’action nationale) qui envoya des centaines de membres de la PFP pour réprimer les habitants d’Atenco et ceux qui étaient venus pour les aider, le 4 mai, au matin. En effet, le jour suivant les affrontements, à peu près 3 000 policiers, municipaux, de l’Etat et fédéraux, investirent les rues de San Salvador Atenco pour effectuer une razzia des membres du FPDT et de ceux et celles qui le soutiennent et récupérer les 11 policiers retenus à Atenco. Une centaine de personnes furent prises durant cette matinée. Parmi eux des personnes âgées pouvant à peine se déplacer, des enfants, des femmes, des hommes, sans aucun ordre d’appréhension, dont certains furent frappés très durement, malgré leurs volontés de ne pas opposer de résistance. On compte une centaine de personnes détenues, en plus, de ceux et celles d’hier, ce qui amène le tout à près de 200. Les policiers retenus furent presque tous relâchés avant ou pendant l’arrivée despoliciers et mis à part deux ou trois amenés à l’hôpital, les autres retrouvèrent la liberté sans blessures.
Le FPDT est une organisation adhérente à la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone et à la Otra campaña, initiative civil et pacifique de l’EZLN au niveau national, dont le but est de joindre les personnes « d’en bas à gauche » en dehors des partis politiques, afin de sortir les riches du pays et de détruire le système capitaliste. En tant que telle, cette organisation a demandé l’aide des autres organisations, association, collectifs, groupes, individus adhérents à la Otra campaña et présents dans tout le pays, pour ne pas rester seuls, car « seul, on ne peut rien faire » (paroles de America Del Valle, fille d’Ignacio Del Valle).
Hier, 4 mai, s’est donc effectuée une journée de protestation contre les violences policières qu’ont subies les habitants de San Salvador Atenco, dans, au moins, 25 villes duMexique. Quant à l’EZLN, elle s’est déclarée en alerte rouge, suite à ces événements et a, par conséquent, fermé les caracoles (lieu ouvert faisant le lien entre les bases d’appuis de l’EZLN et la société civile nationale et internationale). De plus, le lieutenant-colonel Moises de l’EZLN a appelé les adhérents et adhérentes à la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone du monde entier, à réaliser des actions contre les ambassades mexicaines pour montrer leurs oppositions à la répression de l’Etat mexicain.
Au Mexique se poursuivent les actions en soutien à toutes les victimes des violences policières de ces deux derniers jours, et en soutien à la lutte que mènent les habitants d’Atenco.
Bellaciao

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vendredi, mai 05, 2006

Cette loi qui crée des sous-citoyens


Immigration . Le projet de loi défendu par Nicolas Sarkozy est en discussion à l’Assemblée. Article par article, nous avons décrypté ce texte qui fait de l’immigré un citoyen de seconde zone.

Le projet de loi sur l’immigration et l’intégration compte 84 articles, répartis sous sept titres. Il ne réforme pas seulement le code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile. Il modifie le code du travail, le code civil, le code de procédure pénale et fait disparaître, dans l’intitulé même du texte, la notion de droit d’asile.
Nous avons délaissé le dernier titre qui établit le calendrier de la mise en oeuvre de la loi, et nous exposons le sixième, qui traite de l’immigration dans les départements et territoires d’outremer, dans un article spécifique (voir ci-dessous).
Travail et études :
une immigration rentable et jetable
Article 2.
L’obtention d’un visa de long séjour est indispensable pour la délivrance d’une carte de séjour temporaire. C’est donc l’autorité consulaire française installée dans le pays d’origine du candidat à l’immigration qui choisira les étrangers aptes à séjourner durablement sur le territoire. Et il suffira d’indiquer l’absence de visa pour débouter la personne de sa demande.
Article 3.
Une carte de séjour peut toujours être retirée lorsque l’une des conditions exigées pour sa délivrance n’est plus remplie par son titulaire. Autrement dit, un changement de situation familiale ou professionnelle du résident étranger pourra donc provoquer le retrait de son titre de séjour et, par conséquent, son expulsion.
Articles 4 et 5.
Le contrat d’accueil et d’intégration, qui doit être signé par tout étranger admis pour la première fois au séjour en France et qui souhaite s’y maintenir durablement, est généralisé. La formation civique et linguistique de l’étranger devient obligatoire. L’engagement et les résultats de l’immigré présumeront de sa volonté à s’intégrer. Cette notion reste extrêmement vague et se prête à des interprétations diverses. Qui aura compétence pour la vérifier ?
Article 7.
À compter de la rentrée 2006, les étudiants bénéficiant d’un visa seront choisis selon un nouveau système prenant en compte leur projet d’études, leur parcours académique et personnel, leurs compétences linguistiques, les relations bilatérales ainsi que les intérêts de la France et du pays de l’étudiant étranger. Ces critères s’ajoutent aux actuels : ressources, inscription dans un établissement d’enseignement, absence de menace à l’ordre public. Des « centres pour les études en France » seront opérationnels dans tous les consulats à compter de 2007.
Une autorisation de travail de six mois pourra être délivrée aux étudiants étrangers venant d’obtenir en France un diplôme au moins égal au master, lorsqu’ils souhaitent compléter leur formation par une première expérience professionnelle dans notre pays. Elle sera accordée si le jeune justifie l’intérêt de ce projet pour son pays d’origine, dans lequel il retournera obligatoirement. Enfin, les étudiants étrangers souhaitant effectuer un stage non rémunéré obtiendront une carte de séjour temporaire portant la mention « stagiaire ».
Article 10.
Le droit commun pour l’admission au séjour pour motif professionnel devient la carte de séjour d’un an renouvelable quand l’étranger est titulaire d’un contrat de travail. Un amendement précise que « cette carte ne peut pas être retirée à son titulaire en raison de la rupture de son contrat de - travail ». Une carte de séjour pour les travailleurs saisonniers est créée, afin d’encourager leur retour dans leur pays d’origine entre deux contrats. Les deux conditions essentielles pour l’obtention de ce titre sont, d’une part, celle d’une résidence habituelle hors de France, d’autre part, celle d’une période de travail n’excédant pas six mois sur un an.
En outre, le législateur distingue désormais la carte de séjour portant la mention « Salarié » qui est délivrée à l’étranger qui entend exercer une activité professionnelle pour une durée indéterminée et la carte de séjour portant la mention « Travailleur temporaire » qui couvre toutes les - situations dans lesquelles l’étranger occupe un emploi à durée déterminée.
Article 12.
Est créée une carte portant la mention « Compétences et talents », d’une durée de validité de trois ans renouvelable, pour les migrants susceptibles de participer de façon significative et durable au développement économique ou au rayonnement de la France ou de leur pays d’origine.
Droit de vivre en famille : la suspicion permanente
Article 16.
Les ressortissants européens qui souhaitent établir en France leur résidence habituelle se feront enregistrer auprès de l’autorité administrative. Il s’agit de pouvoir recenser ces ressortissants européens, qui ne sont plus tenus de détenir un titre de séjour depuis la loi du 26 novembre 2003.
Article 17.
Les motifs et les conditions d’admission au séjour en France des ressortissants de pays tiers titulaires dans un autre État européen du statut de résident de longue durée peuvent être de trois ordres : venir suivre en France des études ou une formation professionnelle ; y exercer une activité professionnelle ; y demeurer en qualité de visiteur.
Au titre des conditions à satisfaire pour être admis au séjour en France, le ressortissant devra justifier de ressources propres, qui ne pourront être inférieures au salaire minimum de croissance mensuel, pour subvenir à ses besoins et, le cas échéant, à ceux de sa famille, ainsi que d’une assurance maladie. Ce statut est loin de consacrer la liberté de circulation à l’intérieur de l’Union. Et, pour la première fois dans la loi, on distingue différentes catégories de ressortissants de l’Union européenne ayant droit au séjour.
Article 19.
La carte de séjour temporaire délivrée aux membres de la famille du ressortissant de pays tiers ne donne pas droit à l’exercice d’une activité professionnelle dans l’année qui suit sa première délivrance.
Article 24.
Abrogation des dispositions permettant à l’étranger qui justifie résider en France depuis plus de dix ans ou plus de quinze ans, d’obtenir, de plein droit, une carte de séjour temporaire « vie privée et familiale ». Cette carte, créée en 1997, représentait jusqu’ici une perspective de régularisation pour les sans-papiers, en leur permettant de sortir de l’impasse administrative dans - laquelle ils se trouvent depuis longtemps. Ces personnes n’auront donc aucune possibilité réelle d’être régularisées.
Affichant l’objectif de lutter contre le détournement du mariage à des fins migratoires, le gouvernement veut subordonner la délivrance de la carte de séjour « vie privée et familiale » aux conjoints de ressortissants français, à la détention d’un visa destiné à un séjour de plus de trois mois. Il est également proposé de prendre en compte l’ancienneté, la stabilité et l’intensité de ces liens personnels et familiaux en France la nature des liens avec la famille restée dans le pays d’origine, les conditions d’existence, ainsi que l’insertion dans la société française. Il s’agit là d’une atteinte essentielle au droit à mener une vie familiale normale.
Article 26.
il permet à l’administration de retirer une carte de résident à un conjoint de ressortissant français, en cas de rupture de la vie commune, dans les quatre années suivant la célébration du mariage.
Article 27.
Les conjoints de Français qui sollicitent la délivrance d’une carte de résident devront désormais satisfaire notamment à la condition d’intégration. La durée de séjour régulier préalable à la possibilité d’accéder à la carte de résident est portée de deux à trois ans. Enfin, la durée de séjour régulier exigée des membres de famille autorisés à séjourner en France au titre du regroupement familial et des parents d’enfant français pour accéder à la carte de résident est également portée de deux à trois ans.
La personne entrée par regroupement familial se trouverait encore plus dans une situation de dépendance à l’égard de son conjoint, puisque de la stabilité du couple dépend son droit à séjourner en France.
Article 28.
Il est proposé de soumettre à l’obtention d’un visa de long séjour les enfants de ressortissants de nationalité française, ainsi que leurs ascendants à charge, afin de lutter contre une fraude qui se développe. Enfin, il est proposé de supprimer la délivrance de plein droit de la carte de résident aux ressortissants qui justifient de plus de dix années de séjour régulier.
Article 30.
Il fixe à dix-huit mois, au lieu d’un an, le délai de séjour régulier en France préalable au dépôt d’une demande de regroupement familial.
Article 31.
Le ressortissant étranger demandant à être rejoint par sa famille doit démontrer qu’il peut la faire vivre des revenus de son travail. Sont exclus les minima sociaux.
Or, il est presque impossible aujourd’hui qu’une - personne (ou son conjoint) - bénéficiant de ces allocations puisse prétendre au regroupement familial. Cet affichage n’est pas forcément sans - arrière-pensée pour le gouvernement : il laisse entendre que les étrangers sont une charge pour les finances publiques par le biais de ces prestations sociales non contributives.
Expulsions : plus
de traque et moins
de droits
Article 36.
Il est proposé d’assortir les - refus de titre de séjour, refus de renouvellement et retraits de titre de séjour d’une décision d’obligation de quitter le territoire français, qui peut être exécutée d’office un mois après la notification du refus ou du retrait.
Article 39.
Il reprend la liste des catégories d’étrangers actuellement protégés contre la reconduite à la frontière pour s’appliquer également à l’obligation de quitter le territoire français. Ainsi, la durée de mariage permettant au conjoint de Français d’être protégé contre une mesure de reconduite est portée de deux à trois années et la communauté de vie s’apprécie depuis le mariage.
Article 41.
L’étranger qui a fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français a un délai de quinze jours, ou un mois si l’amendement de la commission des lois est voté, pour faire un recours suspensif auprès du tribunal administratif. Le juge administratif statue dans un délai de trois mois. Lorsque l’étranger est placé en rétention administrative, il est statué sur la légalité de l’obligation de quitter le territoire français et la décision fixant le pays de renvoi dans un délai de soixante-douze heures à compter de la notification par l’administration au tribunal de ce placement.
Article 52.
La durée de mariage permettant au conjoint de Français de bénéficier de la protection dite absolue contre l’expulsion est portée de trois à quatre années.
Article 55.
L’étranger assigné à résidence devra se présenter quotidiennement aux services de police ou aux unités de gendarmerie.
Article 58.
Les présidents des tribunaux administratifs ont la faculté de désigner des magistrats administratifs honoraires pour statuer sur les litiges relatifs aux refus et aux retraits de titres de séjour, aux obligations de quitter le territoire français, aux arrêtés de reconduite à la frontière et aux décisions fixant le pays de renvoi.
Devenir français :
un sacerdoce moral
Article 59.
Augmentation de deux à quatre ans du délai de communauté de vie nécessaire pour souscrire la déclaration de nationalité française et ce, à la condition qu’à la date de cette déclaration, la communauté de vie tant affective que matérielle n’ait pas cessé entre les époux depuis le mariage.
Lorsque le couple justifie d’une communauté de vie égale à quatre ans, le conjoint étranger doit en outre attester d’une résidence ininterrompue et régulière en France depuis trois années. Dans le cas contraire, il devra être justifié d’une communauté de vie du couple d’au moins cinq ans.
La résidence ininterrompue et régulière en France pendant trois ans garantit quant à elle une intégration de la personne dans la société française notamment par l’instauration de liens continus de quartier ou de voisinage. Une cérémonie d’accueil dans la citoyenneté française sera organisée en préfecture ou en mairie.
Article 60.
Il porte d’une à deux années le délai d’opposition laissé au gouvernement pour s’opposer, pour indignité ou défaut d’assimilation, autre que linguistique, à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger. La situation effective de polygamie du conjoint étranger ou la condamnation prononcée à son encontre, lorsque l’infraction a été commise sur un mineur de quinze ans, sont constitutives du défaut d’assimilation.
Articles 61 et 62.
Il est proposé de supprimer la naturalisation sans condition de stage de l’enfant mineur resté étranger, bien que l’un de ses parents ait acquis la nationalité française, à la seule condition qu’il réside en France au moment de la signature du décret de naturalisation. L’acquisition de la nationalité française par le mineur se fera désormais exclusivement par voie de déclaration ou d’effet collectif. La nationalité supposant un lien effectif entre un individu et un État, il apparaît souhaitable que l’existence des liens familiaux soit acquise en France pendant un certain délai avant de permettre la naturalisation. Il est donc proposé de soumettre le conjoint étranger et l’enfant majeur aux conditions de stage de droit commun de cinq ans avant d’octroyer la nationalité française.
Enfin, il est proposé de subordonner la naturalisation des ressortissants des territoires ou États sur lesquels la France a exercé sa souveraineté ou sa tutelle à une résidence en France de cinq années.
Au regard du temps écoulé depuis l’indépendance de ces territoires et de la nécessité de voir cette nouvelle génération d’hommes et de femmes acquérir la nationalité française au terme d’une pleine intégration, il apparaît utile de fixer à leur égard une obligation de résidence sur le sol français d’au moins cinq ans.
Droit d’asile :
le coup de grâce
Article 64.
Depuis l’adoption par le Conseil des ministres de l’Union européenne, le 1er - décembre 2005, de la directive qui prévoit, entre autres, « une liste commune minimale de pays tiers que les États membres considèrent comme des pays sûrs » vers lesquels les États européens peuvent renvoyer des demandeurs d’asile.
Ces « pays sûrs » sont censés veiller au « respect des principes de la liberté, de la démocratie et de l’État de droit, ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».
À l’actuelle liste française de douze pays devrait prochainement être ajoutés : l’Albanie, la Macédoine, Madagascar, le Niger et la Tanzanie.
Article 65.
Il s’agit, d’abord, de légaliser l’existence de 270 « centres d’accueil pour demandeurs d’asile » sur le territoire. Leur mission se limitera à l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement socio-administratif des demandeurs d’asile ayant une procédure en cours. Les réfugiés, qui ont obtenu le droit d’asile, devront se loger ailleurs.
Les déboutés « ont vocation à être éloignés », précisait le rapporteur de la Commission des lois. Des sanctions sont prévues à l’encontre des gestionnaires qui ne respecteraient pas ces distinctions.
Les personnes accueillies dans les CADA pourront bénéficier de l’aide sociale. Les places disponibles et les informations sur les personnes accueillies en CADA devront être transmises à l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations et à l’autorité administrative compétente de l’État. L’inscription dans la loi de l’informatisation de la ge stion des places disponibles, qui devait être effective en mars 2006, n’a pas été acceptée par la commission.

Ludovic Tomas
humanite.presse.fr/journal

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jeudi, mai 04, 2006

POUR L'AMOUR DE LA VIE



Depuis que le monde est monde
Y’a même pas eu cent jours de paix
Et à toutes les cent secondes
Pendant qu’on se beurre le portrait
Ailleurs des milliers d’enfants
Impatients d’accoucher d’la mort
Ailleurs au bout de leurs seins
Des mamans font du lait de leur sang
Mais ici maman la Nature
A les seins en crème un peu sûre
Et pour le Tiers-Monde nos ordures
Feraient encore de la bonne confiture
Ailleurs des milliers d’enfants
Se font putains pour un peu de pain
Ailleurs des petits conquérants
Tirent du fusil dans des vagins
Mais ici à peine 200 humains
Assistés de 500,000 savants
Font du pain dont nous sommes le levain
Et leur vin est le fleuve de notre sang
Deux milliards de dollars par jour
Pour faire manger la mort à l’amour
Trente millions de militaires
Avec leurs gueules en canons sur la Terre
Paix ! La seule victoire c’est la paix
Pour l’amour de nous pour l’amour de la vie
Assez de morts et de blessés
L’arme suprême c’est l’amour
La force d’aimer est une force désarmée
Extrait du disque CASER – Raôul Duguay, Éditions Pingouin (c)

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Darfour


Darfour : la paix semble se profiler Alors que l’ultimatum fixé par l’Union africaine arrive à son terme ce jeudi à minuit

Le gouvernement de Khartoum est prêt à accélérer le désarmement des milices arabes Janjaweed au Darfour, dans l’Ouest du Soudan, ce que souhaitaient les rebelles. De quoi espérer une conclusion heureuse aux négociations, en cours au Nigeria, qui doivent impérativement s’achever ce jeudi selon un ultimatum fixé par l’Union africaine aux parties en présence.

Le Darfour serait-il sur le chemin de la paix ? C’est semble-t-il le cas, car Khartoum est prêt à faire des concessions. Notamment en ce qui concerne le désarmement au plus tôt des milices arabes Janjaweed qui sèment la terreur parmi les populations civiles du Darfour. Le projet d’un accord de paix, proposé par l’Union africaine et remanié par les Etats-Unis, paraît mieux convenir aux autorités soudanaises et aux rebelles. « Avec cette initiative soi-disant américaine, il semble que le gouvernement soit sur le point de faire quelques concessions, en particulier sur la réintégration et le désarmement », a affirmé, mercredi, Abdulrahman Zuma, porte-parole du gouvernement soudanais à Abuja, la capitale du Nigeria où ont lieu les négociations pour la paix. La proposition de l’Union africaine avait en effet été refusée par les rebelles à cause du calendrier du désarmement des milices et de leur intégration dans une armée nationale.
La paix souhaitée pour ce jeudi à minuit
La médiation américaine, représentée par le sous-secrétaire d’Etat américain Robert Zoellick, présent depuis mardi dans la capitale nigériane se fait, en effet, de plus en plus pressante sur Khartoum. Lundi, le Président américain George W. Bush s’est entretenu au téléphone avec Omar al-Bachir, rapporte Associated Press, « pour lui exprimer sa préoccupation devant la crise humanitaire au Darfour et sa volonté que la paix y soit rétablie sans plus tarder ». Le conflit au Darfour, situé dans l’Ouest du Soudan, qui a débuté en février 2003, oppose le gouvernement de Khartoum et des mouvements rebelles dont les principaux sont le Mouvement/armée de libération du Soudan (SLM/A) et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM). Les négociations menées sous les auspices de l’Union africaine, depuis deux ans au Nigeria, doivent aboutir ce jeudi à minuit. Nouvelle date butoir fixée par l’UA, après celles du 30 avril et du 2 mai derniers. En attendant, les combats, qui ont déjà causé 180 000 morts et obligé deux millions de personnes à se déplacer, continuent.
jeudi 4 mai 2006, par Falila Gbadamassi
Afrik
BASTA

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58 ans de dépossession, la Nakba commémorée


HRA et IPC, et Haaretz

Mai 1948, la création de l’Etat d’Israël, l’agression par les milices qui allaient devenir l’armée isralienne, l’exode et l’exil, la destruction, la mort, la "catastrophe" pour les Palestiniens, la Nakba.


La Nakba, qui veut dire "catastrophe" en arabe, sera commémorée cette année sur le territoire israélien par une procession traditionnelle organisée par le Comité pour les villageois expulsés, sur la terre de Um Alzinat, un village près du Mont Carmel que la population a abandonné en 1948.
Le terme Nakba fait référence à la conséquence de la guerre israélo-arabe de 1948 durant laquelle plus de 700 000 Arabes israéliens ont fui leurs villages et leurs villes dans la zone qui est devenue ensuite l’Etat d’Israël. Ils n’ont jamais été autorisés à y revenir et leurs terres, saisies par le gouvernement israélien, ont été données à des immigrants juifs.

84% de la population palestinienne a été exilée et ces personnes sont devenues des réfugiés. Ceux qui sont restés sont devenus en une nuit une minorité dans ce qui devenait un Etat juif. De la population palestinienne d’avant 48 - 950 000 environ- deux catégories de réfugiés ont émergé :
800 000 Palestiniens ont été expulsés de leur pays et contraints à devenir des réfugiés dans les Etats arabes.
150 000 Palestiniens sont restés à l’intérieur du nouvel Etat d’Israël. Environ 25% de ceux qui sont restés ont été chassés de leurs maisons vers d’autres lieux et sont devenus des réfugiés de l’intérieur.
530 villages ont disparu.
Les marcheurs dans la procession, parrainée par le Comité de Suivi israélo-arabe, porteront des panneaux avec les noms de quelque 530 villages palestiniens qui ont été rasés ou abandonnés en 48.
Un large rassemblement de députés arabes (d’Israël ) et des représentants des résidents chassés de chez eux, de même que des organisations juives et arabes, clôturera la marche
Le Comité annonce que l’événement cette année se focalisera sur l’occupation israélienne qui continue et l’oppression du peuple palestinien.
Il mettra aussi en avant la politique en cours, de dégradation des sites religieux dans les villages abandonnés.
Les villageois exigent le retour chez eux.

En mai 2003, IPC (International Press Center) produisait l’analyse ci dessous :
La Catastrophe ("Nakba ») de 1948

Il y a plus de cinquante cinq ans, l’Assemblée générale des Nations unies décidait de partager la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe. La guerre de 1947-49 se termina avec le nouvel Etat israélien contrôlant la majeure partie de la Palestine, plus de 530 villages palestiniens détruits et leur population déportée, 805 067 Palestiniens devenus réfugiés dans leur pays et la région, des milliers de morts, etc.
a) La terreur sioniste.
Les évènements de 1948 en Palestine ont été présentés, dans leur version dominante jusqu’à ces dernières années, comme une attente du 15 Mai par les parties concernées, le 15 Mai étant la date fixée pour le retrait britannique et la mise en application du plan de partage adopté le 29 Novembre 1947 par l’Assemblée Générale des Nations Unies . Suivant cette version, le 16 Mai, les armées arabes envahissent la Palestine, et c’est la résistance de l’armée israélienne, à peine constituée, qui mit en échec cette invasion, tandis que les radios arabes, devant cette défaite, appelaient les Palestiniens à la fuite et à l’exode.
Une telle version n’a cessé d’être mise en cause par les auteurs palestiniens (v. E.Sanbar et W. Khalidi), et elle a été définitivement démentie par la publication en 1987 du livre du chercheur israélien Benny Morris.
Rappelons le but unique de la colonisation sioniste, tel que nous l’avons résumé dans le cours précédent, tel aussi qu’il fut constamment rappelé par le principal dirigeant sioniste de l’époque, David Ben Gourion : Créer l’Etat d’Israël et en assurer l’extension jusqu’aux limites de l’Eretz-Israël biblique.
Dès 1920, les colonies juives installées en Palestine étaient localisées en fonction de cet objectif central, y compris dans leur finalité militaire. L’acceptation par Ben Gourion des plans de partage en 1938 comme en 1947 l’était en fonction de cet objectif et de la détermination à en briser les limites (le terme est de Ben Gourion) par la force.
Tel fut donc l’objet des opérations militaires lancées dès février 1948 par l’armée sioniste constituée de longue date, la Haganah, comme des commandos fanatiques de l’Irgoun et du Stern relevant de Begin et de Shamir. Ces opérations s’inscrivirent à partir du 1er Mars dans le cadre du plan stratégique de la Haganah, le Plan Dalet . Elles avaient pour but d’occuper le maximum du territoire de la Palestine, au delà même des limites assignées à l’Etat d’Israël par le Plan de Partage, et en particulier, de relier entre elles toutes les colonies juives et d’assurer une percée vers Jérusalem.
Cette occupation visait aussi à créer, par la terreur, le départ massif des habitants palestiniens en dehors du territoire acquis ainsi pour l’Etat d’Israël.
Cette terreur connut son apogée par le massacre des habitants du village de Deir-Yassin perpétré dans la nuit du 9 au 10 avril par les commandos de l’Irgoun. Si Ben Gourion tenta de se démarquer de ce massacre, il reste que l’attaque et la prise de Deir-Yassin s’inscrivaient dans le cadre du Plan Dalet.
Le résultat de cette terreur, à laquelle les radios arabes donnèrent une large résonance, fut la fuite massive des populations palestiniennes, dont Begin, responsable direct du massacre de Deir-Yassin, commenta ainsi le résultat :
"cette fuite massive se développa rapidement en folle et incontrôlable débandade. Des 8OO.OOO Arabes qui vivaient dans le territoire actuel de l’Etat d’Israël, il n’en reste que 165.000. La signification politique et économique de ce développement peut difficilement être surestimée" (cité in Soliman, p. 125)
Dans le même temps, les principaux noyaux de la résistance armée palestinienne avaient été détruits. La veille de Deir-Yassin, le chef le plus connu de cette résistance, Abd-El Kader Al-Husayni, avait été tué dans la défense d’un village situé lui aussi sur la route de Jérusalem.
b) Ambiguïtés arabes
On a beaucoup écrit sur la défaite arabe de 1948. On sait entre autres que le Mouvement des Officiers Libres d’Egypte, qui donna naissance au pouvoir nassérien en 1953, a son origine dans la défaite de l’armée égyptienne en 1948. La réflexion sur les causes internes de cette défaite fut à l’origine de ce Mouvement et est, de ce fait, bien connue, notamment par l’ouvrage de Nasser "Philosophie de la Révolution".
Mais la version longtemps dominante des évènements de 1948 présentait le front arabe comme un front uni d’armées très supérieures en nombre et puissance à la jeune armée israélienne. Or, une telle unité était factice et la participation de l’armée jordanienne, la fameuse Légion Arabe dirigée par l’officier britannique Glubb Pacha, à la réalisation des objectifs britanniques de l’époque, est une cause majeure de cette défaite.
Les objectifs britanniques étaient d’une part de faire obstacle à toute émergence d’une autorité palestinienne sur les territoires dévolus aux Arabes par le Plan de Partage et d’autre part, mais ces objectifs étaient liés, de renforcer ses alliés hachémites placés à la tête des Royaumes de Transjordanie et d’Irak, et plus particulièrement le premier d’entre eux, situé en première ligne de cette opération.
C’est ainsi que la Légion Arabe put sans encombre au lendemain du 15 Mai percer vers Jérusalem et y occuper notamment la Ville Sainte, occuper les territoires palestiniens qui allaient être dénommés la Cisjordanie, sans jamais déborder vers les territoires alloués à l’Etat d’Israël par le Plan de Partage, ni reconquérir leur extension acquise par le Plan Dalet.
Dans une deuxième phase, le 3 Octobre, alors qu’un premier armistice avec Israël avait été conclu, la Légion Arabe, sous les ordres de ses officiers britanniques, encercla et désarma les noyaux armés palestiniens qui subsistaient en Cisjordanie et qui se réclamaient de l’autorité du Mafti Al-Husayni installé à Gaza.
Le 15 Octobre, l’armée israélienne rompait l’armistice du côté égyptien, attaquait la seule armée égyptienne. La Légion Arabe, de son côté, ne bougeait pas et son chef, Glubb Pacha, exprimait l’espoir que cette offensive "puisse finalement briser le gouvernement de Gaza (celui du Mufti) et donner aux Egyptiens une leçon !" .
L’armée égyptienne défaite, le Mufti fut ramené de force en Egypte, et les notables palestiniens n’eurent plus qu’à se rallier le 1er décembre au Roi Abdallah, proclamé Roi de Jordanie.
Le nom même de Palestine était effacé : restaient seulement pour la légalité internationale, des "réfugiés" !
On comprendra que, dans la mémoire palestinienne, cette année 1948 soit restée sous le nom de " Al-Nakba", la Catastrophe.
France-Palestine
BASTA

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mercredi, mai 03, 2006

Pourquoi l'Amérique fait peur au régime


Pourquoi l'Amérique fait peur au régime
Allié traditionnel des Etats-Unis, particulièrement en matière sécuritaire, le Maroc n'hésite cependant pas à dénoncer leur ingérence dans les affaires internes du royaume.La scène se passe à Rabat à l'occasion d'une conférence organisée par Ribat Al Fath. Les membres de cette association, créée à l'initiative de proches de Hassan II, boivent les paroles de Meziane Belfkih. Le conseiller du roi n'est pas connu pour ses saillies. Les méchantes langues racontent que s'il a échappé à la faucheuse qui a décimé sous la nouvelle ère les hommes de Hassan II, c'est précisément parce qu'il se fait discret. Et lorsqu'il parle ce n'est pas pour faire des vagues. Ce jour-là pourtant, il va, l'espace de quelques mots, abandonner les platitudes d'usage pour critiquer la politique américaine dans la région. Il affirme en substance qu'il faut se garder d'un suivisme aveugle derrière la nouvelle doctrine américaine à l'égard du monde arabe. L'assistance le comprend tout de suite. Meziane Belfkih n'a pas coutume d'affirmer, quand il les expriment, des opinions différentes de celles en vogue au Palais. Message reçu cinq sur cinq : Le régime n'apprécie pas l'« interventionnisme » américain dans les affaires du royaume au nom de la démocratisation des pays de la région. Pour qu'un Belfkih se prononce sur le sujet, c'est que c'est sérieux. Il faut dire que l'exaspération du Palais était à fleur de peau. L'acte d'accusation du Palais contre les Américains est simple : Ingérence dans les affaires internes de l'Etat.En d'autres termes, l'ambassade, les ONG et même le département d'Etat américain fricote d'un peu trop près avec les proscrits de la monarchie. En fait, le phénomène n'est pas nouveau. Le journaliste Ali Lmrabet, dont le régime avait juré la perte, sera libéré après des pressions américaines. C'est bien lors d'un voyage du Premier ministre Driss Jettou à Washington que Lmrabet fut la « gracié ».

http://www.lejournal-hebdo.com/

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Uni(e)s contre une immigration jetable

Uni(e)s contre une immigration jetable : et maintenant, le 13 mai à Paris pour la manif nationale
Parce qu’il n’existe pas d’êtres sous-humains, la manif nationale du samedi 13 mai à Paris est déterminante
Le 29 avril, 15 000 manifestants à Paris et plusieurs milliers d’autres à Amiens, Avignon, Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Colmar, Grenoble, Limoges, Marseille, Metz, Nancy, Poitiers, Rennes, Strasbourg, Tours. Ailleurs aussi sans doute.
Le 1er mai, partout, des opposants au projet de loi sur l’immigration.
Le point culminant de l’opposition à ce projet, c’est maintenant la manifestation nationale du samedi 13 mai à 15h à Paris (rendez-vous place de la République).
********
Après le CNE et le CPE, le gouvernement poursuit sa marche forcée vers la précarisation et l’inégalité des chances.
C’est le tour des étrangers. Des rafles massives à la couleur de la peau se multiplient partout en France ; une circulaire scandaleuse du 21 février dernier sur les conditions d’interpellation détaille les moyens de piéger les sans-papiers. Une loi sur la validité du mariage multiplie les obstacles aux mariages entre Français et étrangers. Le ministre de l’intérieur ne craint pas d’épouser les propos xénophobes de l’extrême droite stigmatisant les migrants. Le terrain est ainsi préparé pour faire passer ce nouveau projet de loi « relatif à l’immigration et à l’intégration ».
Derrière l’« immigration utile » se cache une conception archaïque de l’humanité selon laquelle certains êtres humains sont, par nature, les outils des autres.
Derrière l’« immigration subie », se cache l’idée que ces êtres humains n’ont pas de droits par eux-mêmes, que leur vie familiale, leur vie privée, leurs besoins de protection sont négligeables s’ils ne sont pas utiles à la prospérité de la France.
Si ce projet de loi était accepté : la France deviendra un pays où les étrangers qualifiés de « subis » se verront refuser le droit à mener une vie familiale normale et au respect de la vie privée ;
la France deviendra un pays où les étrangers seront des outils de la prospérité nationale sélectionnés selon leurs compétences ou selon les besoins provisoires de l’économie et jetables après usage ;
les sans-papiers seront condamnés à la clandestinité à vie puisque le projet de loi supprime la régularisation des sans-papiers au bout de dix ans de présence en France ;
le travailleur migrant jetable sera souvent au mieux en situation marginale au regard droit du travail, au pire exclu ;
l’accès au séjour dépendra du bon vouloir du préfet ;
l’accès à un titre de séjour de longue durée, condition de l’intégration, sera soumis à des conditions inaccessibles en situation instable.
Comme le CPE, ce projet de loi enfreint les droits fondamentaux et les principes constitutionnels ouvre la voie à un projet de société précaire pour tous doit être retiré
POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI SUR L’IMMIGRATION
Les pdf couleurs et noir/blanc de affiche et du tract d’appel à cette manifestation sont téléchargeables sur ce site web. N’hésitez pas à les reproduire pour annoncer la manifestation :
http://www.contreimmigrationjetable.org/article.php3?id_article=380

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mardi, mai 02, 2006

Les victimes de torture sont toujours en quête de réparation

Abou Ghraïb : Les victimes de torture sont toujours en quête de réparation

l y a deux ans, le monde découvrait avec horreur les images de détenus torturés et maltraités par des militaires américains dans la prison d’Abou Ghraïb, en Irak. Malgré les appels répétés en ce sens, les autorités américaines n’ont pas mené d’enquêtes dignes de ce nom, afin que tous les responsables présumés, y compris auplus haut niveau, soient amenés à rendre compte de leurs actes.Ce deuxième anniversaire vient tristement rappeler que, deux ans après le scandale, les actes de torture et autres atteintes perpétrés contre des Irakiens par des représentants de leurs propres autorités ou des forces de la coalition menée par les États-Unis sont toujours au cœur d’un débat. Le secrétaire d’État américain à la Défense Donald Rumsfeld a récemment déclaré que les militaires américains témoins de torture et de traitements inhumains n’étaient pas tenus d’"intervenir physiquement pour y mettre fin", mais seulement de "signaler de tels agissements".Selon les témoignages recueillis par Amnesty International auprès d’anciens détenus torturés à Abou Ghraïb ou dans d’autres endroits, les victimes n’ont pas reçu le moindre dédommagement. De toute évidence, elles ignorent comment demander réparation et ne disposent pas, dans la plupart des cas, des moyens et desressources nécessaires.

Le cas d’Abdel Jabbar Al Azzawi
Abdel Jabbar Al Azzawi, citoyen irakien âgé de cinquante ans, a été détenu et torturé par des militaires américains et des civils chargés par les autorités des États-Unis de mener des interrogatoires en Irak. Il a raconté à Amnesty International comment une trentaine de soldats américains avaient fait irruption chez lui,le 20 novembre 2003, l’avaient jeté à terre et lui avaient passé les menottes. Certains auraient emporté de l’argent, des bijoux et d’autres biens qui n’ont jamais été restitués. D’après son témoignage, un soldat américain aurait également frappé sa femme à la tête avec la crosse de son arme, ce qui lui a valu de perdre l’usage d’un œil.

Ils m’ont fait m’allonger sur une planche de bois... ont attaché... mes mains à un treuil... m’ont installé comme ça… Ils prenaient des photos de moi. A chaque question qu’ils posaient, ils resserraient le treuil ; jusqu’à ce que mon corps soit étiré au maximum...
Abdel-Jabbar Al-Azzawi, Mars 2006

À l’aéroport de Bagdad, son premier lieu de détention, des agents américains auraient torturé Abdel Jabbar Al Azzawi lors de son interrogatoire. Il a décrit comment on lui avait bandé les yeux et comment on l’avait insulté, battu, déshabillé, plongé dans l’eau, attaché dans une position de crucifiement et suspendu en l’air. Abdel Jabbar Al Azzawi a ensuite été transféré dans la prison d’Abou Ghraïb. "Prisonnier fantôme" – c’est à dire qu’il ne figurait sur aucun registre de la prison –, il y est resté près d’un mois à l’isolement.Abdel Jabbar Al Azzawi affirme qu’on l’a photographié alors qu’il était nu et forcé de prendre des positions humiliantes, comme sur les images qui ont faitscandale. Il a été libéré le 6 juin 2004 après avoir passé presque sept mois en détention sans inculpation ni procès.Selon certaines informations, Abdel Jabbar Al Azzawi souffre de troubles physiques et psychologiques qui seraient apparus lors de sa détention. Il n’a pas reçu la moindre indemnité de la part des autorités américaines.
Amnesty
http://20six.fr/basta/cat/201087/0

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